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| Tomber dans les bras de Kiel. | |
| | Auteur | Message |
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Kerath
Drow
Nombre de messages : 336 Âge : 27 Date d'inscription : 14/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 636 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Tomber dans les bras de Kiel. Lun 27 Jan 2020 - 17:09 | |
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Neuvième jour de la huitième ennéade de Barkios de 17:XI Dans la grande salle de l'Olath Blada, plusieurs heures après la mort de Krish. Kerath n’avait pas cru à la mort de la reine lorsqu’on lui avait annoncé, il avait d’abord renvoyé le messager avant de retourner travailler sur le plan d’invasion de Naélis puis il rappela le messager qui avait juste eu le temps de sortir. Après avoir demandé des précisions il se rendit au haut temple de Teiweon pour s’en assurer et force était de constater que Krish était bel et bien morte. Alors il remonta sur Murrpau pour retourner à toute vitesse dans au palais. Une fois arrivé il mit à nouveau pied à terre, rassembla la Garde Draconnique et envoya ces derniers convoquer les membres de l’Etat-Major et leur servir de garde rapprochée sur le trajet qui les mènerait jusqu’où les attendaient le Karliik Glenn. Si les assassins avaient pu tuer l’avatar du Père peut-être s’en étaient-ils pris à d’autres ou peut-être était-ce en préparation voir en cours. Pour être certain qu’ils ne seraient pas dérangés, qu’ils ne risquaient pas de se faire attaquer durant la réunion, Kerath avait ordonné aux gardes draconniques allant chercher Vuzlyn Zolond de dire à ce dernier de ramener le Second Ost avec lui. C’était le seul ost en qui le général avait une confiance aveugle et vue que la Garde d’Ebène avait été bien incapable de protéger feu leur suzeraine il ne mettrait pas les vies de tout l’Etat Major entre leurs mains. Ce dernier faisait les cents pas autour de la grande table ronde, les bras dans le dos. Il salua un par un les arrivants au fur et à mesure qu’ils entraient dans la salle, il serra l’avant-bras des militaires et il se contenta d’un hochement de tête pour les ecclésiastiques ; il y avait fort à parier qu’ils soient tous au courant de la tenue de cette réunion extraordinaire ou du moins pouvaient-ils aisément faire le lien entre leur convocation et la mort de Krish. Si quelqu’un n’avait pas appris la nouvelle les soldats leur apprendrait en frappant à leur porte.
Dernière édition par Kerath le Mer 25 Mar 2020 - 0:40, édité 2 fois |
| | | Vuzlyn Zolond
Drow
Nombre de messages : 26 Âge : 30 Date d'inscription : 20/01/2020
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mar 28 Jan 2020 - 8:25 | |
| La nuit était déjà bien entamée. Dans mes draps, profitant d’un repos fort bien mérité étant donné l’étendue de mes journées et le caractère intensif, sportif, travaillé de celles-ci, l’heure du réveil approchait et avec lui, son lot de pratiques sportives quotidien, indissociable d’une vie de militaire Drow. Ce que je n’avais pas prévu en revanche, c’était les coups de poings, les tambourins sur la porte de mon domicile, où logeait ma famille. Cette musique, funèbre, aux fragrances de trahison, m’éveillèrent dans l’urgence, et j’avais bondis alors de mon lit, dague à la main, prêt à faire face à n’importe laquelle des menaces, pour protéger ma vie et celle de ma famille. Mais personne n’entra. Il n’y avait que les tambourins, et des voix qui s’élevaient derrière la porte de ma demeure. J’ouvrais finalement la porte, torse nu, un pantalon de lin pour seul vêtement et mes tatouages comme seule armure. Dague à la main, j’irradiais de mon regard acéré les membres de la garde à ma porte.
- Obok Senger, le Karliik nous envois. Vous êtes convoqué à l’état-major en urgence. Il vous est demandé d’apporter autant de soldats de votre Ost que vous le jugez nécessaire, pour sécuriser la séance et une partie des chambres magmatiques. Nous sommes là pour vous escorter. - Hum… Grondais-je, dans une énième réflexion rapide dans laquelle je pesais le pour et le contre. Les coups d’états, les coups de couteaux, étaient légion chez nous autres, et, maintenant que je suis Obok, une telle fin est d’autant plus probable pour quiconque voudrait ma place. Pourtant, je ne pouvais laisser passer une convocation du Karliik. Bien. Laissez-moi quelques minutes. Je fermais la porte à double tour, et me précipitais auprès de ma femme. Réveillée elle aussi, elle n’eut que de sommaires explications, et des consignes strictes alors que je lui offrais la dague pour sa protection. Je m’équipais le plus rapidement possible, enfilant une fine couche de vêtement qui serait parachevée par mon armure d’acier et de cuir, surmontée de ma cape d’Obok, de couleur émeraude, le symbole draconique de l’Ost cousu dessus. Armé de ma fidèle épée, je rejoignis la garde, jusqu’à l’état-major de l’Ost. De là, diverses ordonnances furent envoyées. On souffla dans les cornes d’alarmes, et bientôt, ce fut tout un régiment qui se présenta devant moi. Le Streea en charge se présenta, comme le protocole militaire l’exige, et je conduisis moi-même un détachement jusqu’aux chambres magmatiques, pour sécuriser la séance de l’état-major. 75 soldats de l’Ost furent alloués à cette mission. A notre arrivée, nous fûmes accueillis par ni plus ni moins que le commandant de la garde d'Ebène lui-même, au regard perçant et à l'attitude résolument menaçante. Je commençais alors à mesurer l'étendue des tensions qui électrisaient la chambre magmatique, et à quel point la situation était instable. Une telle arrivée de soldats appartenant à un Ost, au coeur de la chambre magmatique, était comparable à un coup d'état orchestré, au mieu par l'armée et son chef, au pire, par moi. Et il était absolument hors de question d'être affilié à la mort de la Reine. Si ses actions, et sa défaite lors de l'ordalie contre Kerath, étaient sources de déceptions, sa mort n'était pas pour autant désirable. Aussi tentais-je de paraître - pour une fois et une fois seulement - moins agressif et dangereux, afin d'éviter un bain de sang pour l'instant inutile.
- Halte ! Vous n'irez pas plus loin ! La sécurité de la chambre magmatique est dévolue aux membre de la garde d'Ebène ! Votre Ost n'a rien à y faire ! Ordonna le commandant de la garde. - Inutile de s'inquiéter, nous ne représentons pas un danger. La Reine, avatar du du Père, a été tuée. Mais vous devez surement le savoir, si j'en juge par votre attitude et le nombre de garde en arme. J'ai été mandaté par le Karliik lui-même... Dis-je avant d'être violemment interrompu. - Je n'obéis pas au Karliik et à l'état-major ! Je n'obéis qu'à la Reine ! - Et pourtant, vous avez failli à votre tâche. Etait-ce volontaire ou non, ce n'est pas à moi d'en décider. Mes ordres sont clairs : sécuriser la réunion de l'état-major commanditée en urgence, et garantir la sécurité des Drows présents et celle du Karliik en personne. Le commandant ne répond pas, et un court silence s'installe. Le Drow en face de moi semble comme hésitant, comme s'il était assis sur une chaise à trois pieds à l'équilibre incertain. Je reprend donc. Soit. Vous avez échoué, cependant, j'imagine que vous êtes désireux de racheter cet échec. Mes soldats et vos gardes travailleront en trinôme, comme ça, vous aurez toujours un oeil sur tout. Êtes vous satisfait ? Le commandant, bien que courroucé, acquiesça, et, se mettant légèrement de profil, accordait un droit de passage pour mes lames et moi. Comme convenus, soldats et gardes furent déployés en trinôme, aux différents endroits stratégiques, contrôlant tous les points d’entrée et de sortie de l’état-major, les allées, et même l’intérieur de l’édifice. Une fois la sécurité des lieux assurée par le Streea de l'Ost, et aussi, par un officier de la garde, j’entrais à mon tour dans la salle de réunion de l’état-major, et donna au Karliit une poignée d’avant-bras ainsi qu’un léger abaissement de la tête, en signe de respect.
Mon regard scrutait toute la salle et tous les mouvements, que ceux-ci soient nerveux ou ordinaires, de simples soldats comme de ceux de l’état-major. Et lorsque le Karliik commença son discours, mon attention n’en fut que dédoublée encore.
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| | | Valsrik'Hrae Zezxyra
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 417 Taille : 1m86 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mer 29 Jan 2020 - 0:09 | |
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- Valsrik’chev, tu peux lâcher ta plume, je crois que c’est ton tour de mourir. - Très amusant Ran’Lyn. Amusant ça ne l’était pas du tout. Les dieux avaient choisi de faire tomber Al’Serat. Toi tu portais la marque que lui avait offerte Uriz sur la joue. Depuis longtemps l’un de ses lieutenants, de ses repentis, de ses amis, tu avais toutes les raisons – s’il devait y avoir une vendetta contre la forgeronne et ses partisans – d’être sur liste prioritaire. Mais en même temps… pourquoi prendre un tel risque ? Quel était le projet des assassins ? Sur quelle route comptaient-ils vous mettre ? Quel était le message derrière tout cela ? Pour l’instant tu avais du mal à le discerner, et le remue-ménage à la porte de ta demeure n’aidait pas. - Non. ton compagnon, habillé de ses seuls braies de lin et du gril à dents qu’il venait d’enfiler s’interpose entre la porte et toi Je passe devant toi. Tu soupires, à la fois touché et vexé par les attention du massif nécromancien. Et c’est tous les deux tendus que vous avancez vers la porte de votre propre chez vous, que Ran’Lyn tend la main vers la poignée, que ton poing se serre sur le manche de ta baguette, que sa mâchoire à lui se tend, et que violemment, le battant est ouvert sur… - Qu’est-ce que la Garde Draconique fait ici à une heure pareille ? - Krish est morte, Vals. - Ça ne rend pas le dérangement moins désagréable. Tu claques la langue, forcé de reconnaître l’évidence. L’Elda serait bientôt en crise. L’Etat-Major se rassemblait pour tenter de contenir le chaos, et en tant que Prime-Conseiller, tu faisais partie de l’Etat-Major. Tu es un militaire maintenant Valsrik. Tu prends les devant sans un mot, faisant ainsi signe que tu étais prêt à partir, mais ton compagnon de l’entend pas de cette oreille. La main du grand sombre t’accroche la taille, t’empêche d’avancer, te ramène contre lui-même, dos contre son ventre, à la merci de son autre paluche, puis face à lui, comme une poupée de son – impuissant comme toujours – et sa main se saisit de ta mâchoire, et ses lèvres ses saisissent des tiennes, et il t’embrasse sauvagement sans te laisser le choix. Sauf que cette fois tu le laisses faire en toute âme et conscience. - J’espère pour vous que vous me le ramènerez. - J’espère que tu auras appris à te taire d’ici-là. tu marques le pas qui t’amène dehors et te retournes vers l’ancien du C’nros dans un claquement de cape Au revoir Ran’Lyn. - Je t’aime aussi Valsrik’chev. Et la porte de votre demeure en retour claquait aussi sèchement que ta cape. Silencieux. Le chemin vers la GrandSalle avait été silencieux. En mots en tout cas. Parce que malgré le sommeil encore naïf de la majeure partie de votre monde, l’agitation avait déjà gagné la minorité qui compte. La Garde Draconique n’était pas allée qu’à ta rencontre, il y en avait d’autres, d’autres comme la tête du C’nros, dont tu sentais venir la suite non loin. D’autres comme ces soldats qui s’amoncelaient au loin. Pas de salutations lorsque La Rose Noire se trouvât non loin de toi. Seulement un sourire satisfait. Les politesses viendraient plus tard. Pour l'instant tu avais surtout besoin de son silence... et d'elle. L'os de dragon glisse de ta ceinture à tes doigts, et le crâne de la bête regarde vers une mage. Une qui fût l'une des tiens peu avant que le C'nros ne te la dérobe. - Que veux-tu Prime Sorcier ? impatiente mais impassible comme toujours, la Chef de Guerre contient une suite au sang bien trop chaud pour de véritables practiciens du Grand Art
- Nous sommes en sous-nombre. J'ai besoin d'[i]elle. Un contingent de soldats en devenaient vite deux, puis trois, puis quatre, et rapidement, "un peu de sécurité" devenait un Ost la bave aux lèvres. Toi tu es seul - ou presque - et puisqu'elle et toi partagiez des intérêts ici... puisqu'elle était censée t'obéir, tu espérais qu'elle s'exécute sans sourciller. Et elle s’exécute, mais elle sourcille. - La Petite Chose est encore faible, Prime Sorcier. elle pose ses doigts sur celle qu’elle a faite sa chose comme Ran’Lyn autrefois te l’aurait fait, et si tu te gardes de le montrer tu en es révulsé Tu as la garde de ta Sœur. Et je te préviens, s’il lui arrive quoi que ce soit, Kiel elle-même plaindra ton sort.Tu n’as pas le cœur à ces jeux-là. Tu te contentes d’accueillir près de toi celle qui est passée comme une proie sans défense de Charybde en Scylla, et de te faire peut-être monstre moins glouton que ton voisin. Tu n’as rien à gagner à ce qu’elle souffre. Tu as tout à gagner à ce qu’elle soit en pleine possession de ses moyens. Alors si elle souffre ce ne sera pas de ton fait. Ce ne pourra qu’être du sien. Alors Kiel n’aura de pouvoir que sur elle. - Alors prions La Chimère qu'elle n'ait pas encore perdu la main.Sans sourciller, tu dévisages sans yeux la jeune dynamiste. De la légère pression qu'est ton regard depuis que ta cécité est complète, tu traces ses contours, l'étudies hâtivement, pour finalement d'un geste inviter une silencieuse vorace à prouver sa valeur. Ta cadette avec toi, tu t'éloignes du groupe de mages de guerre, offrant un timide merci du menton, sauvegardant la décence, avant de continuer avec la dynamiste route tangente à la leur. Vous iriez au même endroit qu'eux, oui, mais vous n'iriez pas au même rythme. Tout vient à point à qui sait attendre. - Voilà le motif. tes doigts tracent des glyphes dans les airs, sans réellement que tu te soucies de l'attention de ton interlocutrice Tu sais quoi faire. tu comprends à l’air qu’elle brasse qu’elle acquiesceTa main se pose contre le mur le plus proche, et des doigts glissant contre la paroi, laissent les traces invisibles et incomplètes d'un sceau qui ne trouvera sa fermeture que dans la Grandsalle. Concentrée, ta consœur fait de même. Plusieurs fois, son regard interroge ta pratique et analyse tes mouvements, puis, lorsque la nature, les objectifs et la méthode de vos tâches deviennent assez clairs dans son esprit, elle s'y consacre entièrement. De nombreuses fois, les quelques Gardes d'Ebène croisés sur le chemin et les quelques soldats ayant eu l'occasion de te voir suivi de ta collègue, longeant le mur à pas lents, te jetèrent des regards assassins. Des regards assassins auxquels tu répondis par la simple ignorance lorsqu'ils ne se firent pas assez insistants pour valoir ton attention, et par une seule phrase quand le cœur des hommes d'armes battait trop fort à ton goût, ce qui était déjà bien plus que ce que ne ferait jamais ta comparse. - Vous avez vos épées.C'est donc bon derniers que Shyn'Tae et toi arriveriez enfin à destination. Main encore au mur, il ne restait plus à faire qu'un tour de ce dernier endroit, et la boucle serait bouclée, pour peu que cette satanée barrique de Karliik ne décide pas de trop s’en mêler. - Qu’est-ce que vous foutez? - Je n'ai pas de chiens de gardes, ton ton est incisif, mais pour une fois sans la moindre condescendance c'est comme ça que je me protège.- Tu te protèges de quoi avec ça ?De l'autre coté de la porte, ta partenaire ne s’interrompt pas. Excès de confiance peut-être, mais maintenant tu ne peux plus te permettre de la laisser tomber. Tes mots doivent toucher. Et tu sais qu’ils toucheront. Aucun militaire n’aime être traité de lâche, et pourtant n’étaient-ils pas tous ici les plus lâches ?. - De la même chose que toi tu réponds tu tac au tac, faisant allusion aux soldats dépêchés et de la même chose qu'elle. et aux mages du C'nros Je suis le seul à être venu seul, alors si tu veux bien m'accorder au moins ça.- T’en a pour combien de temps ? Le general haussa les épaules.Tu reprends tes tracés, plus méthodiquement, plus lentement, ton attention posée sur le Karliik, laissant entendre que ce n'était pas tant là une demande que l'expression d'un besoin. - Une minute.Et une fois tes doigts libres de reprendre leur vitesse de croisière, une minute fut tout ce dont la jeune magicienne et toi eurent besoin pour que la boucle soit bouclée, et que tu puisses proprement saluer tes convives et prendre ta place autour de la table. En toute sécurité. Du moins tu l'aurais peut-être été si "sécurité" appartenait à votre dictionnaire.
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| | | Shyn'tae Vaen're
Drow
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Dim 2 Fév 2020 - 18:20 | |
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La première flamme n'était plus de ce monde. Avait elle rejoint le Nahali ou les P'leiks?
D'abord Viconia. Maintenant Krish.
Lorsque le messager avait fait réveiller la rose noire, Shyn'tae avait été réveillée avec elle. Lorsque le messager avait informé la Ditrown Da're de la terrible nouvelle, l'aspirante avait été avec elle.
Elle n'avait eut aucune reaction, Elle avait éxécuté les ordres. C'était la seule chose à faire devant l'impensable.
Elle n'avait manifestement jamais compris à quel point elle admirait vraiment son ainée. A quel point elle la respectait.
Elle l'avait vu il y avait quelques heures à peine. Elle aurait voulu la revoir, lui parler, entendre ses conseils, admirer sa beauté... Se confier surtout.
Elle avait eu leur baiser sur les lèvres et une boule d'angoisse au creux du ventre.
Heureusement petite chose, tu as L'Renor. Elle te protégera à sa manière, lui avait gentiment soufflé le cynisme. Le pire était que Shyn'tae s'était sentie soulagée.
Moins d'une heure plus tard, escortées non seulement par les sorciers masqués mais aussi par d'autres mages triés sur le volé, la Ditrown Da're et son aspirante avaient accompagné l'escorte fournie par Kerath jusqu'à la chambre magmatique, berceau du pouvoir Eldéen. La raison de cette convocation était évidente pour tous. Chez les drows, le pouvoir avait horreur du vide. Il fallait agir vite pour préserver la stabilité du Puy, pour que l'énergie apparemment inépuisable des enfants d'Uriz se dirige vers l'extérieur plutôt que l'interieur.
Était-ce seulement possible?
Pendant que le prime sorcier réquisitionnait la aspirante de L'Renor pour une de ces tâches mystérieuses dont il avait le secret, la Ditrown Da're s'était installée à sa place autour de la grande table. Derriere elle, quelques mages triés sur le volé attendaient, au garde à vous. Les autres avaient été affectés au coté de membres de chacunes des escortes à la sécurité de la pièce. Aucun des membres de l'état major ne pourrait facilement trahir sans être aussitôt éradiqué par les autres. Cela valait mieux ainsi.
Lorsque Shyn'tae eut terminé sa tâche, elle vint se placer aux cotés de la Maitresse du C'nros, debout et en retrait. Elle se sentait étrangement satisfaite. Ce que le prime sorcier avait demandé était peu de chose, probablement à la portée de la plupart des membres pas trop stupides de l'étude noire, ce qui excluait beaucoup moins de monde qu'un examen peu attentif aurait pu laisser croire. Mais on lui avait demandé d'utiliser ses compétences, et elle l'avait fait de manière satisfaisante. Cela réchauffait son cœur plus qu'elle n'aurait cru.
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| | | Kerath
Drow
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Dim 2 Fév 2020 - 21:34 | |
| Les manigagances de Valsrik’Hrae l’agaçait un peu mais il les comprenait, bien que lui n’ait pas demandé à son successeur à la tête du second ost de ramener des soldats parce qu’il se méfiait des gens qu’il avait invité, bien que désormais il se demandait s’il ne devrait pas, il pouvait aisément comprendre que le Prime Sorcier voulait se sentir en sécurité. Ainsi il patienta et pendant que ce dernier, assisté de sa fille, s’amusait à recouvrir de diverses runes les murs de la salle principale de l’Olath Blada, le Karliik Glenn tournait dans la pièce. Une fois tous les convoqués présents et assis le colosse ne s’assit pas à son tour. Restant debout, devant son siège, les deux mains posées sur ce dernier, il se racla la gorge, il avait convoqué l’Etat Major c’était donc à lui de le débuter.
« Comme vous le savez tous, notre reine est morte et nous nous trouvons donc sans monarque. Peu m’importe vos opinions sur Krish et si vous soutenez ou non son assassinat ou ses assassins, nous ne sommes pas là pour ça. Nous sommes présents ici pour déterminer ce que nous allons faire, qui nous allons désigner comme notre ou nos nouveaux guides. Mais avant ça je dois vous dire quelque chose. » Il se racla la gorge et prit une nouvelle inspiration. Ce qu’il avait à dire n’était pas facile et il avait longtemps hésité à le révéler mais voilà : c’était bien trop gros pour qu’il le garde pour lui et les gens rassemblés ici se devaient de le savoir. « Peut-être vous souvenez-vous de mon ordalie contre Krish. Peut-être vous souvenez-vous que dans les enjeux de cette ordalie, si jamais les dieux me donnaient raison, elle devait me révéler pourquoi est-ce que Uriz l’avait choisi. Après ma victoire elle l’a fait mais elle m’a surtout dit la chose suivante : si jamais elle venait à mourir alors notre Père nous condamneraient tous aux P’leiks. »
Il laissa ensuite ses mots flotter quelques instants dans la salle avant d’en rajouter car il ne pouvait pas se taire. Enfin, si, il pouvait, mais il ne voulait pas, pas avec la mort de Krish. Et puis avec ce qu’il venait de dire il y avait fort à parier qu’ils n’en seraient pas à ça près.
« Mais ce n’est pas tout ce que Krish m’a révélé, elle m’a aussi dit qu’Uriz tirait sa force de ses fidèles, plus le nombre de flammes qui le vénèrent est important et plus il est puissant. Une information qui, je pense, se doit d’être désormais considérée et prise en compte avant de prendre une décision. » Son message délivrée, entendu par les plus importantes oreilles du Puy, il était désormais temps de passer à ce pourquoi ils étaient tous là. « Comme je vous l’ai dit, nous sommes présentement réunis pour décider de ce que nous allons faire dans les jours qui vont suivre ainsi il est impératif de se poser quelques questions. Comment annoncer la mort de la reine au peuple ? Quelle position adopter par rapport aux assassins ? Devons-nous poursuivre les préparations de la campagne contre Naélis ? Et enfin, celle qui doit être sur toutes les lèvres, ou du moins le sera dans pas longtemps : allons-nous couronner quelqu’un ou bien est-ce qu’un nouveau triumvirat va voir le jour ? »
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| | | Vuzlyn Zolond
Drow
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Lun 3 Fév 2020 - 10:36 | |
| Valsrik était d’ordinaire peu agréable, du moins, c’est l’impression que j’en avais. Mais son attitude dédaigneuse couplée à sa propension à ne faire confiance en personne et à s’assurer de sa propre sécurité à grands renforts de runes était tout bonnement insupportable. Le temps qu’il lui eût fallu, et le fait qu’il n’avait tout simplement rien à faire de cette attente imposée aux autres, était horripilant. Si la situation ne semblait pas si catastrophique, sans doute un petit esclandre aurait été bienvenue. Mais en un tel instant, elle aurait été sans doute l’étincelle d’un coup de grisou. Enfin, eût terminé sa besogne et accepta de s’asseoir.
Les informations distillées étaient graves, et appuyaient un peu plus à chaque annonce, l’instant solennel et ô combien instable qui pesait sur tous les Eldéens. La Reine avait été tuée, par un complot vraisemblablement connu et qui, pour le moment, ne faisaient l’objet d’aucune revanche. Qu’importe que l’on soutienne ou non cette action, que l’on pleur Krish ou qu’on célèbre sa mort, il fallait être suffisamment uni pour pouvoir choisir de la suite des évènements, et décider du qui dirigerait l’Elda. Cependant, l’annonce de Kerath, comme étant des informations avouées par Krish elle-même qu’elle détenait d’Uriz en personne, était à glacer le sang. A glacer le sang pour quiconque se disait Eldéen et dévoué au dieu de la guerre. C’était mon cas. J’étais dévoué corps et âme au dieu de la guerre, et je ferais ce que je pourrais pour lui rendre hommage et préserver Elda d’une fureur divine. L’Eda nous attendait, et nul ne devait nous détourner le regard de ce projet divin. Quelle fut ma surprise lorsque, à l’évocation de la puissance d’Uriz liée au nombre de Flammes qui le vénère, mon visage s’était animé de discrets mais visibles hochements de tête, approuvant les propos du Karliik sans que je n’y puisse quoi que ce soit. Preuve ultime, s’il en était besoin, de mon accord et de mon dévouement total à Uriz. Les questions de Kerath, quant à elles, jetèrent une chappe de plomb sur la totalité de l’assemblée. Il nous était dorénavant tous possible de mesurer l’étendue des conséquences de nos actes et des décisions qui seront prises ici. Allons nous entrer en guerre civile ? Allons nous être régenté par un monarque ? Par un concile ? Et quid des assassins, allons-nous purger nos rangs ? Ou vivre avec eux ? Après quelques secondes d’un silence aussi pesant que profond, je décide de prendre la parole.
- Frères et sœurs d’Elda, fils et filles d’Uriz, je vous salue. Je m’étonne moi-même d’être si mielleux. D’ordinaire, je n’aurais fais que me présenter et respecter le Karliik avant d’exposer mon argumentation. Respecté Karliik. Une petite révérence du buste et du visage, avant de reprendre une position digne de mon rang, les bras croisés dans le dos. Comme l’a si adroitement souligné le Karliik, la situation est grave. Toutes et tous ici, nous avons encore en tête les images de l’Ordalie entre Kerath et Krish, et la défaite de feu notre Reine. Nous étions tous au courant des menaces qui planaient sur elle, et nous sommes confrontés aux conséquences de ces menaces. Annoncer au peuple la mort de la Reine et les causes qui l’envoyèrent retrouver les dieux, serait source de tensions et pourrait engendrer une guerre civile, qui serait bien cruelle et qui, sans aucun doute, affaiblirait notre nation et attristerait Uriz, risquant son courroux. Nous devons faire en sorte que sa mort n’entraîne pas cette guerre civile, et limiter les tensions où nous courrons au massacre. De la même manière, les assassins de feu notre Reine doivent être traqués et éliminés, sans pour autant porter atteinte à toute cette organisation. Ceux qui portèrent le poignard doivent être les seuls condamnés, ainsi, un compromis pourrait être trouvé avec ceux qui provoquèrent cette ignominie. Je me surprends encore. Les évènements doivent sérieusement avoir entamé ma propension à tirer l’épée avant les mots. Et enfin, il en faut pas perdre de vue le but divin qui nous anime : la vengeance d’Eda. Les traîtres d’Anaëh doivent être punis, et craindre notre courroux. Nous sommes trop excentrés, et le message envoyé par le long, trop long siège de Sol’Dorn, ne doit pas être embelli par l’abandon de notre campagne contre Naelis. Au lieu de nous montrer faible, et en proie au désordre, nous devons nous montrer fort et marcher sur Naelis. Ainsi, nous posséderons notre position centrale, aussi bien militaire qu’économique, et nous pourrons nous préparer à l’Eda et à asseoir notre domination sur ces Hommes faibles et lâches. Uriz lui-même nous l’enseigna aux temps jadis, la guerre est la source de sa puissance, et plus il sera puissant, plus nous serons bénis. Ne montrez ni pitié ni faiblesse, et nos Flammes rejoindront le Nahali. Nous devons être dirigé par un pouvoir fort, et fiable, et dédié à Uriz. Et ainsi, nous vaincrons, et nous aurons notre vengeance. Je laisse volontairement planer une ou deux secondes de silence, avant de reprendre ma place, et de baisser à nouveau la tête en direction du Karliik pour m’avoir respectueusement laissé aussi longtemps la parole.
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| | | Valsrik'Hrae Zezxyra
Ancien
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Jeu 6 Fév 2020 - 23:35 | |
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Ah ! Si seulement tu avais toujours tes yeux ! Tu les aurais longuement toisés les Chiens de Guerre. Les Chiens d’une Reine Morte, perdus sans leur Maîtresse, cherchant à tout prix à rétablir le statut quo. Après tout, qu’est-ce qu’une meute sans alpha ? Une nuée enragée. Une nuée enragée de bêtes à la gueule écumant de l’envie de se prouver à leurs pairs. Une nuée enragée dont se distingueront invariablement les plus forts, et dont s’élèvera invariablement le futur alpha. Ainsi est la nature. Seul le Maître-Chien peut imposer une nouvelle tête à la meute. Et la Maîtresse-Chienne d’Elda est morte sans honneurs, au milieu d’un peuple qu’elle tenait péniblement et à bout de bras. Ce n’est pas à vous de décider de qui régnera. Tes oreilles frétillent, l’intervention de l’Obok te laisse perplexe. Le bougre est dévoué. Mais le bougre est peureux. Peut-être en est-il toujours ainsi des Grand-Pontes de l’armée, soumises aux regards de la multitude. Peut-être avoir le cul sur la chaise que convoitent autant de mortels combattants est-il source de paranoïa plus légitime que tu ne veuilles bien l’imaginer. Parce qu’intérieurement, ces militaires et leurs comportements précautionneux te font de plus en plus rire. Tous l’engeance de Tesso jusque dans la plus grosse veine du poumon d’Uriz. Ha ! - Bien sûr qu’elle nous a tous prédit les P’leiks. tu interviens sans te lever, peu après que l’Obok se soit tu Tant que le Feu d’Uriz nous menait à la baguette, elle était indispensable. Qu’elle meure avant que Sol’Dorn ne tombe, et on aurait eu toutes les occasions d’attirer l’ire des Dieux. tu lèves un sourcil Mais Sol’Dorn est tombée. Et le Feu d’Uriz avec. tu fronces les deux, et ta voix grave plonge dans ses basses au point d’en devenir graveleuse Elle a été vaincue. Aujourd’hui sa mission est terminée. Puisse-t-elle bien se foutre de notre gueule depuis le Nahali.Tu poses l’une de tes chevilles sur ton genou, et penches légèrement ton buste en avant. Ton visage refuse de se détendre. Plutôt il continue de s’assombrir. - Maintenant, à la place de tous ces gens dehors, si je devais apprendre qu’un – ou trois, même problème – des Noirauds de sous le giron de ma défunte Reine s’était autoproclamé autorité suprême avant que je n’aie mon mot à dire, je n’aurais pas particulièrement apprécié. tu poses le pouce sur ta lèvre On n’a pas besoin d’un Roi pour faire la guerre, mais on a besoin de la guerre pour faire un Roi.Tes mains retrouvent la table et tes jambes se décroisent, pour te donner une expression plus neutre. Ce que tu dis, tu le dis en tout sérieux, et tu refuses que les choses soient perçues autrement. - Acceptons ce qui est, et laissons Uriz et Meingal juger. tu marques une courte pause Que les nouveaux dirigeants se tente à arracher leur couronne à Naélis et ils n'auront pas le temps de s'entre-déchirer.
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| | | L'Renor Crysto
Drow
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Lun 10 Fév 2020 - 15:42 | |
| La grande salle du conseil était teintée d’une étrange atmosphère. Et plutôt que de porter de l’intérêt pour ses congénères, la Sanguine s’en allait gaiement balayer des yeux la formidable architecture de basalte. La sobriété n’en gâchait pas moins la sophistication du lieu, si bien qu’elle aimât à s’adonner à une description muette de chaque sillon. Même la table à laquelle elle s’était jointe lui semblait de bien meilleure compagnie que le reste de l’Etat-Major. Et elle souriait joyeusement, ses prunelles carmines caressant sans bruit le bois. Krish Al’Serat était morte ; ainsi donc se concluait la vie de cette étrange créature. Un gloussement échappa de ses lèvres demeurées closes autant que possible depuis son départ de ses appartements. Pas même la Petite Chose n’avait su trouver comment dérider la Rose Noire. En vérité, quoiqu’elle prit la nouvelle avec sérieux, elle trouvait la situation bien ironique. Ils étaient tous là, arborant fièrement leurs couleurs respectives, se toisant d’un regard acerbe, déblatérant des paroles inutiles. Ils étaient là à clamer guerre, à réclamer la rédemption. Ils étaient là, aussi insignifiant que pouvait être leur propre vie.
Bientôt obnubilée par tout et rien, ses doigts curieux vinrent caresser sa bouche étirée. Elle les lécha un instant, espérant y sentir le goût du fer, mais n’y trouva rien que des morceaux de chair. Elle était triste. Coulant un regard à ses subordonnés, elle s’assurait qu’aucun ne perde une miette du discours qu’elle s’efforçait d’ignorer. Ils étaient jeunes encore, si jeunes… La Reine n’était plus. Et comme une poupée sans vie, quelques nécromants tentaient vainement de faire tenir la chair putréfiée de ce corps dégingandé. L’Elda ne pouvait marcher sans maître. Leur Père ne les avait guère reniés, elle n’y croyait pas. Ce n’était qu’une épreuve, la déception d’un vaisseau qui n’était pas à la mesure de sa flamme. L’Renor avait espéré pourtant. Et eux, ces gens qui siégeait à son côté, était empreint de tellement de complaisance. Ils étaient tous pétris d’une ambition malsaine, d’un regard qui ne lui plaisait pas. Ils conchiaient sur leurs Dieux, chouinant la Grâce qu’aucun ne leur accorderait. La perte de l’Al’Serat n’était qu’une épreuve de plus. C’était un choix mis sur leur chemin, qu’ils se devaient d’affronter avec la vaillance de leur peuple.
Finalement, ses mires finirent de danser. Elle avait cessé de réfléchir. Et son plaisant minois se mua bientôt en un rictus sordide, où se mêlait dégoût et violence, sang et envie. La main aux éclairs n’avait jamais pesée si lourdement à son dos et pourtant, voilà qu’elle s’en délecta assez. Lorsque chacun eu finit, elle se laissa glisser dans un petit ricanement à peine contrit par la prison de ses dents. « Vous êtes pathétiques ». La voix fluette tonna dans la pièce alors que le silence imparfait l’irrita un peu plus. « Nos échecs passés ne vous ont-ils pas suffit ? ». Elle se leva doucement, le visage ayant perdu son éclat animal pour son naturelle impassibilité. « Allons, précipitez-vous dans une guerre où nous ressortirons perdant ! Allez donc ! » « L’Elda a besoin de sa tête pour fonctionner ; une, deux ou trois qu’importe ! Mais les velléités de chacun vous rattraperont et causeront votre perte – notre perte. Croyez-vous seulement que les Thaaries ne verront pas l’opportunité de la mort de notre Reine ? Arrêtez de vous complaire dans votre supériorité ; êtes-vous si suffisants pour croire qu’ils n’agiront pas à notre encontre sitôt l’occasion venue ? Naélis est un objectif que nous devons avoir, mais il est trop tôt ». « Je me suis battue avec beaucoup d’entre-vous, et vu plus de batailles que certains ne verront jamais. Vous savez qu’il n’y a rien qui compte davantage à mes yeux que le Prix du Sang », un regard coula vers la Petite Chose. « Mais si nous partons, nous ne reviendrons pas ». Elle le savait, le sentait au fond de ses tripes, comme une mauvaise prophétie. Et alors revint à sa mémoire le rêve, son rêve. Sa Mère qui lui annonçait la fin. Etait-ce donc un présage ?
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| | | Kerath
Drow
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mar 11 Fév 2020 - 16:13 | |
| Le Karliik Glenn avait décidé de ne pas s’asseoir, que ce soit sur le siège qu’avaient pu occuper ses prédécesseurs ou même sur la table, ce qui l’avait tenté à un moment, de toute façon il ne comptait pas resté assis dessus bien longtemps. A la place, fidèle à lui-même, il recommença à faire les cents pas, tournant autour de la table, passant derrière les conviés alors qu’il les écoutait, les mains dans le dos, la tête basse, le regard dans le vague. Après avoir dévoilé ce qu’il savait à propos du Père il se sentit étonnement un peu plus léger et bien que son pas lent et le fait qu’il ne lançait pas un regard aux eldéens attablés ne le laissait pas forcément supposer, il prenait en compte ce qui se disait. Certaines réflexions le firent sourire, d’autres un peu moins, mais ses mâchoires ni ses poings ne se crispèrent. Après tout s’il avait réunis l’Olath Blada c’était bien pour écouter ce qu’ils avaient à dire et, par conséquent, les écouter malgré ce qu’ils pourraient bien dire. Même si ce qu’ils pouvaient dire semblait stupide. Ou irréalisable. Ainsi une fois que tous eurent prit la parole chacun à leur tour, Kerath termina son tour de table pour retrouver sa place et, toujours sans s’asseoir, regarda finalement les membres de l’Etat-Major d’un air un peu las. Accoudé sur son siège il se dressa finalement en soupirant.
« Est-ce réellement nécessaire de s’insulter? » Demanda-t-il en se tournant vers L’Renor. « Tu le penses probablement, je n’en doutes pas mais est-ce bien nécessaire ? » Il s’était tourné ensuite vers l’aveugle avant de poursuivre. « Et toi Vals’, tu oserais mentir sur ce que t’aurais dit le Père ? Et même si c’était le cas, pourquoi ne l’a-t-elle pas annoncé publiquement si c’était pour se maintenir au pouvoir ? Pourquoi ne pas s’en servir comme d’un bouclier au lieu de le garder pour elle ? Ça lui aurait sûrement évité des carreaux et un coup de poignard. » Finalement il prit une inspiration en regardant l’Obok Senger du Second Ost. « Je crains que s’attaquer aux assassins de Krish ne soit pas vraiment utile, déjà parce que cela impliquerait la mort d’eldéens et que chaque flamme perdue affaibli Uriz mais surtout parce que s’ils ont pu tuer Krish, c’est possiblement parce qu’elle avait perdu les faveurs du Père ; du moins c’est une hypothèse qui ne manquera pas d’être avancée par les assassins. »
Il fit un pas en arrière et reprit ensuite sa marche.
« Je suis de l’avis de la Ditronw Da're. » Dit-il à voix basse, presque pour lui, alors que ses pensées s’alignaient pour former des idées cohérentes mais la suite de son discours, et de son cheminement de pensée, se fit à voix intelligible, à un niveau presque normal.
« Si l’on suit les instructions du Prime Sorcier alors oui, comme dit L’Renor, nous ne reviendrons pas, à condition que nous partons tous d’ailleurs. Sans dirigeants au mieux certains vont lancer des initiatives personnelles qui seront balayées alors qu’elles pourraient fonctionner. Comme celles d’Alonna ou d’Eraison. C’est en partant, évidemment, du postulat que qui que ce soit va vouloir sortir du Puy, surpasser la paranoïa ambiante… » dit-il en arrêtant de laisser son regard vagabonder sur les runes que le Prime Sorcier et sa fille avaient tracés, les soldats du Second Ost qu’il avait demandé et les mages du C’nros que L’Renor avait amené pour finalement s’arrêter de parler le temps de finir les quelques pas qui le séparaient de son siège. Il regarda à nouveau l’aveugle, bien que ça ne devait pas changer grand-chose pour ce dernier.
« Imaginons que nous partions prendre Naélis comme cela est prévu et discuté depuis un bon moment sans nommer de roi ou de triumvirat comme, tu le suggère, mais plutôt d’attendre une victoire. Les osts partent, nous faisons chanter les princes marchands pour qu’ils nous laissent passer et nous encerclons la ville. Qu’est-ce qui empêche qui que ce soit de profiter de l’absence des osts pour couper la ligne de ravitaillement maintenant le siège et de se s‘auto-proclamer roi ? Quel serment prêté devant et sur les dieux aux triumvirs ou aux monarques les en empêcherait s’il n’existe ni triumvirs, ni monarques ? Une guerre ne fait pas un roi, Vals’, une guerre le légitimise, une guerre prouve qu’il est suffisamment fort pour s’asseoir sur le trône. Et pour ça il faut une guerre civile ou une guerre extérieure au Puy mais pour sortir du Vatna et conquérir au nom du Père, il faut être certain de pouvoir le faire. »
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| | | Valsrik'Hrae Zezxyra
Ancien
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mar 11 Fév 2020 - 21:07 | |
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Tu prends ton mal en patience, attendant d’abord que La Rose Noire termine sa diatribe. Non dénuée de sens. Judicieuse sur bien des points au contraire ! Mais tellement militaire… Ô tellement militaire ! Trop habitués à la hiérarchie d’apparence stricte de leurs rangs. Trop désynchronisés de l’éternel chaos que sont les luttes intestines du monde civil. Trop tournés vers l’extérieur, sans grand regard vers les jeux silencieux que seuls connaissent ceux qui les livrent… Bien sûr qu’ils pensaient l’Elda avoir besoin d’une tête. Aucun d’entre eux ne réalisait quel hydre infâme était en réalité le monde pour lequel ils se battaient.
Et puis il y avait le Karliik. Lui aussi oscillant autant que sa compère. Quelque part entre le trait de génie et la totale cécité. Quelque part entre une profonde réalisation, et la totale inconscience. Sauf que cette inconscience était grave. Surtout lorsqu’il s’agissait de l’inconscience de son propre pouvoir. De leur propre pouvoir. Il n’est pas de Roi sans Guerre car la Guerre régit votre existence. Il n’est pas de Roi sans Guerre car aucun Drow ne s’élève sans combats. Mais tant qu’il n’est pas de Roi ce sont ceux qui sont la Guerre les Monarques. Les Hauts-Prêtres, l’Olath Blada, L’Etude Noire, autant de pouvoirs n’ayant aucun intérêt à s’entredétruire, car s’entredétruire, c’était pour le vainqueur affaiblir le monde sur lequel il régnera. Les Hauts-Prêtres, l’Olath Blada, L’Etude Noire, autant de pouvoirs qui s’affronteraient pourtant immanquablement pour la couronne s’il on ne leur donnait pas l’occasion de se prouver autrement.
- Je ne dis pas qu’elle ait menti, au contraire. tu grognes sourdement Au jour où elle te parlait ce n’était que vérité. Elle a mené Sol’Dorn à la baguette parce que nous en avions besoin. Elle nous a tenu loin des P’leiks le temps que sa mission soit accomplie. ton ton s’agite légèrement, pour laisser au moins un brin entendre quelle excitation t’animait même toi le civil Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Le temps de la patience s’est éteint avec Krish. Aujourd’hui s’il on ne veut pas voir éclater la guerre dans le ventre même du Vatna, il nous faut la mener ailleurs. tu marques une pause Quel que soit l’ailleurs. Vous avez bien plus de pouvoir au sein de ce Volcan en tant qu’Olath Blada que vous ne voulez bien le croire. Vous êtes la Guerre. Vous êtes les premiers représentants de la mission d’Uriz. Promettez au Puy que la mission sera remplie, et il ploiera. Promettez la couronne qui leur revient à ceux qui se feront les dignes Fils du Père, et feront trembler les cœurs en son nom, et le Puy ploiera comme il attendra de vous voir ployer face au prochain élu.
Tu ne t’en es pas rendu compte, mais tes mains se sont appuyées contre le bord de la table, tu t’es levé, tu t’es penché en avant, et c’est menton rasant la surface plane que tu as conté ta vérité.
- Nous n’obéissons à aucun Triumvir, ni à aucun Monarque. Nous obéissons aux Dieux. Et nous obéirons à celui qui se prouvera le vecteur de leur parole. tu te rassieds, et racle ta gorge Naélis peut attendre que l’on soit prêt. Thaar peut attendre que l’on soit prêt. Nous avons l’éternité pour vaincre les enfants de Kerhel. Mais je continue de le penser : Imposer artificiellement une nouvelle tête à l’Elda ne fera jamais que faire monter le prix des nôtres et provoquer la discorde. tu soupires Appelez-en à l’armée, mobilisons les prêtres, et j’en appellerai aux mages. Rappelons à tous notre but, et à défaut de la livrer dans l’heure, préparons au moins la guerre qui fera naître les prochaines têtes de l’Hydre. À ce moment-là, aucun Sombre sain d’esprit n’osera s’opposer à la marche des Osts, simplement parce qu’aucun Sombre sain d’esprit n’osera s’attirer l’Ire du Père.
Des Cycles durant que l’Elda tient même lorsque sa tête se fait silencieuse. Des Cycles durant que l’Elda choit régulièrement parce qu’il attend plus de sa tête qu’il ne devrait.
- Certes, il y aura des morts. Mais des morts, il y en aura toujours. tu racles tes narines Au moins ceux-ci le seront pour le mieux.
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| | | Shyn'tae Vaen're
Drow
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mar 11 Fév 2020 - 23:30 | |
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Tous condamnés aux P'leiks...
Debout à deux pas de la Maitresse du C'nros, l'aspirante se tenait, droite, mains croisées dans le dos, impassible. Elle aurait du ressentir quelque chose. Son oreille droite, la plus proche du Karliik Glenn, s'était dressée, subtilement inclinée lorsqu'il avait répété des mots qu'ils prétaient à leur ancienne reine.
Des mots qui avaient fait frémir certains dans la pièce. Elle n'avait presque rien ressenti, tout comme elle n'avait presque rien ressenti à l'annonce de la disparition de son exemple. Presque, c'était le bon mot, car il y avait l'angoisse si familière, le sentiment du regret, du temps perdu qui ne reviendrait jamais. Mais c'était un sentiment diffus, à demi effacé. Un sentiment latent, sournois. Heureusement il y avait le sarcasme.
Elle n'imaginait pas la reine dire cela. Elle n'imaginait pas non plus son père mentir. "Kerath ne comprend que rarement ce que tu essayes de lui dire. Pourquoi en serait-il autre chose lorsqu'il parlait au feu d'Uriz?" Le sarcasme était bon conseiller.
Mais quelle importance cela avait-il? Apparemment beaucoup, du moins pour Vuzlyn Zolond et Kerath Elghinn. Les oreilles de la drow s'abaissèrent légèrement. Etait-elle déçue?
Les P'leiks n'avaient aucune importance. Tant mieux qu'ils soient certains d'y aller. C'était la condition pour gagner sa liberté. Son père faisait-il tout cela de peur du jugement d'Uriz? Faisait-il tout cela par crainte d'Uriz? Faisait-il tout cela par contrainte?
Qu'il soit certain de finir au P'leiks, et qu'il gagne plutôt sa liberté. Pour Shyn'tae, nul besoin d'aller chercher les P'leiks dans la mort. Il n'y avait pas à les chercher aussi loin. Elles étaient aussi là. Conflit, douleur, amour, regret, torture, mêlés dans un amalgame qu'on appelait la vie.
Qu'ils soient certains de finir au P'leiks, et bas les masques.
Krish avait baissé son masque. Elle avait choisi, elle avait préféré son fils à sa mission, l'avenir à la vengeance. Elle s'était laissée tuée sans se battre. Comment le père avait-il perçu cet ultime défi à son autorité? Etait-ce l'antithèse de ses valeurs ou la plus belle des rebellions?
Krish avait été la plus grande des drows. Shyn'tae se demandait combien d'Eldéens le comprendraient.
"Puisse-t-elle bien se foutre de notre gueule depuis le Nahali," ajouta le prime sorcier. Les oreilles de la jeune drow s'aplatirent soudainement. A partir de la boule d'angoisse enterrée dans son ventre venait de naitre dans sa gorge une envie soudaine de faire vivre à ce vieil arrogant ce que les P'leiks pouvaient être.
Le prime sorcier continua. Si la sombre comprenait ce qu'il souhaitait accomplir, elle n'y croyait guère. Le Puy avait besoin d'une organe dirigeante qui ne soit pas contesté, au moins pour un temps. Sinon il ne parviendrait pas à s'unir vraiment. Les noirelfes feraient semblant, mas chacun regarderait derriere son épaule, ceux cherchant la fonction suprême prêts à se poignarder pour s'empêcher les uns les autres d'y parvenir, les autres attentifs à ne pas déclencher l'ire de celui qui finalement parviendrait en haut de la pyramide.
Tenter une campagne militaire dans de telles conditions était risqué. C'était l'avis de L'Renor et de Kerath en tout cas. Shyn'tae avait retenu un sourire à l'intervention de cette dernière. Si l'usage de l'adjectif "pathétique" était des plus excessifs, il ressemblait bien à la maitresse du C'nros. Shyn'tae avait forgé son opinion sur celle qui se considérait comme une mère pour elle, et qu'elle commencait à considérer ainsi. Peut-être l'aspirante avait-elle même de l'affection pour celle qui l'avait fait souffrir comme jamais elle n'avait souffert. Quoiqu'il en était, la rose noire pouvait être une excellente exécutante, mais Shyn'tae la découragerait si elle le pouvait de tenter de porter une vision pour le puy.
Quand à son père… Plus la sombre l'entendait, plus elle s'interrogeait sur les changements qu'elle avait vu s'opérer en lui depuis son retour. I Peut-être avait-il toujours été ainsi, à prêter attention aux Eldéens, à vouloir leur union, et peut-être n'avait-elle rien vu à force de se disputer avec lui. Il y avait là un but qu'elle pensait utopique.
L'était-il? Krish s'était sacrifiée pour quelqu'un d'autre. Krish avait refusé la vengeance. L'angoisse se précisa.
Alors que les mots de Valsrik roulaient à nouveau, exprimant une pensée finalement un peu plus subtile mais à laquelle Shyn'tae ne croyait pas, la jeune drow portant sur sa peau la marque du C'nros fit un pas léger en avant et posa un genoux à terre pour chuchoter à l'oreille de sa supérieure.
- Le seul dirigeant qui pourra émerger de la guerre sera son général. Ce général sera Kerath. La proposition de Valsrik a un sens, tant que Kerath souhaite prendre cette responsabilité, que nous le souhaitons... et qu'on se rend compte que les autres prétendants ne se déclareront pas, mais feront tout leur possible pour saboter cette campagne depuis l'ombre sitôt qu'on aura quitté le Puy. Vous avez raison, il faut régler cette histoire avant de partir. Toutefois je crois que beaucoup de choses vont dépendre de la manière dont le Puy va se souvenir de la flamme d'Uriz..." La voix de Shyn'tae s'effaça un instant, son regard baissé. Ses oreilles frémirent devant les mots qu'elle allait prononcer. Sa mâchoire se serra. La premiere flamme lui manquait, maintenant plus encore que jamais auparavant.
- Je ne crois pas que les prima s'attendaient à sa mort. Ils ne sont pas ici, rien n'était préparé. Si elle s'était battue.. C'était la première flamme. Vous avez entendu comme moi les derniers mots qu'on lui prête. Elle a refusé le combat, elle a refusé la vengeance. Son poing se serra. "Combien pensent déjà qu'Uriz l'aurait abandonnée... A cause de cela?"
Le regard de la drow se posa à nouveau sur celui de L'Renor. Il n'y avait pas besoin de prononcer ce mot là. "Hérétique". Les morts ne se défendaient pas, les assassins auraient eu raison d'accomplir leur forfait devenu soudainement mission divine.
- Si cette idée prenait son envol... Son visage abimé revêtit une moue dégoutée. Et elle triompherait si facilement, Shyn'tae en était certaine. La vérité de demain était le mensonge d'aujourd'hui. Les gagnants triomphaient. Krish avait perdu. Shyn'tae en avait la nausée. "C'est facile d'imaginer qui en bénéficierait.
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| | | Vuzlyn Zolond
Drow
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mer 12 Fév 2020 - 8:43 | |
| Pathétique. Voilà un mot, un qualificatif qui collait parfaitement à l’image de certains des Eldéens ici présents, et qui prirent la parole chacun leur tour, exposant, arguant, interprétant, chacun dans un moule et un concept qui leur était propre. L’un pensait avec sa tête, l’autre pensait avec son cœur, d’autres encore pensaient avec leurs croyances et leurs livres qu’ils maitrisaient par cœur. Ces oppositions sont, selon moi, à la fois intéressantes et à la fois pathétiques. Pourquoi ? Parce qu’ils ont tous une part de la réponse, mais ils n’osent pas en parler clairement, concrètement, sans faux semblant ou sans attendre d’avoir une faille pour s’y engouffrer.
Uriz ne nous a pas élevé comme cela. Uriz n’est pas comme cela. Qu’importe le nombre de prières et de flammes qui le vénèrent, il est la guerre, il est la puissance. Sans ami, sans ennemi, il n’est qu’incarnation de la violence guerrière, il cela, certains semblent l’avoir oublié. Si les derniers mots de feu la Reine sont effectivement ceux qu’on lui prête ici, alors, la solution est nuancée, empruntes de toutes les tâches des couleurs exposées ici. Elle n’est pas purement la guerre, elle n’est pas purement la nomination d’une entité directrice. Elle est les deux. Mon sang bouillonne alors, à l’idée de marcher sur ses humains, êtres inférieurs et impurs, afin de rendre gloire à Uriz sans jamais oublier l’Eda, la vengeance, la justice. Alors que la parole s’apaise, je décide de prononcer à nouveau quelques mots :
- S’il n’est pas de solution miracle, il est une solution teintée de toutes celles évoquées ici. Je suis d’accord avec la Ditrow Da’re. Les Humains si avides, si cupides et si faibles, n’hésiteront pas une seule seconde à prendre les devants et à profiter de nos hésitations pour se hisser au-dessus de la mêlée. Je m’étais tourné vers elle, afin de plonger mon regard aux iris carmines dans le siennes et lui montrer la force de mes convictions. Puis, je me tourne vers Valsrik. Et je suis également d’accord avec certains arguments du prime sorcier. Notre peuple s’élève d’après la guerre et le combat, et il n’est pas plus belle mort que celle passée au fil d’une épée, pour l’Eda, pour la guerre, cette mort, bénie par Uriz qui n’en sortira que plus fort. Préparons la guerre, mais nommons un chef, ou trois chefs, peu importe, et ainsi la légitimité sera conquise, et ainsi le Puy sera uni. Je me rassois. J’ai participé à de nombreuses campagnes, j’ai tué bon nombre d’adversaires, et savez-vous ce que j’ai appris de la bouche d’un homme à l’agonie, terrorisé, pétrifié lorsqu’il me vit surplomber son corps meurtrie ? Dans sa dernière folie, il dit ceci : « Là où les Osts sombres passent, l’opposition, le courage et la vie, fanent, choient et deviennent poussière ». Ma main droite se pose à mesure sur mon épée toujours au fourreau, mes doigts, tapotant le métal du pommeau dans un bruit agréable aux oreille de tout guerrier. Le Puy est fort par sa tête et puissant par son corps, ne l’oubliez jamais. Je n’ai rien d’un politicien, je n’ai rien d’un dirigeant, je n’ai rien d’un prêtre ni d’un élu. Cependant, je connais le sens du mot dévotion, et la guerre est mon domaine. La guerre, la mort, et la façon de la faire et de la préparer. Et je connais mon peuple. Sa violence, sa sournoiserie, sont autant de forces que de faiblesses, et un corps fort avec une tête faible peut provoquer bien des dégâts, tout comme une tête fort avec un corps faible peut provoquer bien des destructions qui, dans les deux cas, attireraient le courroux d’Uriz.
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| | | L'Renor Crysto
Drow
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| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Dim 16 Fév 2020 - 21:48 | |
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La Sanglante s’était rassise patiemment alors que ses mires lasses scrutaient des points invisibles. Cette discussion ne mènerait donc nulle part. Presque par habitude, comme chaque fois qu’elle réfléchissait, ses doigts s’étaient portés sur le bout de tissus qui ceignait sa hanche. La poupée muette lui apportait un bien maigre réconfort. Les tripes au bord des lèvres, elle aurait volontiers mis tout le monde à genoux devant tant de blasphème et de suffisance. Seule trouvait grâce à ses yeux la Petite Chose qui, de sa voix basse, avait susurré habilement. La Rose Noire n’avait point bouger et pourtant ses mots avaient été entendu. Elle apprenait, finalement. Et malheureusement elle se devait de demeurer silencieuse ; car à chaque parole elle entendait le Purgatoire, à chaque geste la suffisance propre à ceux trop suffisants. Elle n’avait guère rien à foutre de cette assemblée sans aucun sens, sans même une once de jugeote. Un ramassis inutile d’esprits, qui étaient bien meilleurs dans leur domaine qu’ils ne l’étaient pour le commandement.
Un frisson lui parcourut l’échine alors que l’écho d’un rire mauvais résonna dans sa tête. Non, non pas maintenant. Une main avide enserra les barreaux de cette prison invisible. Elle ne distinguait pas le visage dans la pénombre de ce Néant, et pourtant elle était certaine de voir le Monstre sourire. Ouvre-moi. Plus tendue encore qu’à son arrivée, cramponnée à sa table à s’en faire blanchir les jointures. Les mâchoires au bord de l’implosion, elle avait fixé Kerath sans détour. Il était le seul ici à pouvoir mettre fin à cette mascarade. Lui seul, de sa bien-pensance et de son autorité pouvait obliger la vermine à se taire. Car maintenant chaque allocution lui parvenait comme des hurlements stridents, vrillant ses tympans, tuant la dernière once de patience. Une main se décolla délicatement de l’assise pour se poser en douceur sur la crinière de Shyn’tae, qu’elle caressa affectueusement. Un sourire torve s’étira sur sa gueule alors qu’elle demeurait obnubilée par l’imposant Karliik. Regarde Dula, comme la Petite Chose sait. Oui, elle sait. Elle a souffert pour cela, elle a payé le prix du Sang….
Quand enfin revint le silence, ses lèvres s’entrouvrirent. « Qu’aucun n’apprenne jamais ce qu’il s’est passé. Que le Feu soit mort de sa volonté, et non de celle du Père ». Elle coula une œillade complice à son Enfant. « Karliik Glenn, par mon rang mon sang et mon honneur, j’invoque une Ordalie devant tous nos Dieux ». Dans un silence de mort, elle se leva sans laisser l’opportunité à quiconque de l’interrompre. « Puisque seul le sang peut nous faire ou nous défaire, que notre plus ancienne coutume décide de qui succèdera à la Flamme. Que le dernier debout reçoive la charge. Que chacun puisse y participer librement afin que personne ne conteste celui qui aura reçu la Bénédiction ». Le rire tonna une nouvelle fois alors que les ténèbres épaississaient son cœur. C’était une folie, mais une folie nécessaire. « Puisse Kiel vous enseigner l’humilité ». [/color]
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| | | Kerath
Drow
Nombre de messages : 336 Âge : 27 Date d'inscription : 14/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 636 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mar 18 Fév 2020 - 17:29 | |
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Finalement il était possible d’arriver à quelque chose, à un consensus. Lentement. Peut-être trop lentement au goût de certains. Mais si Kerath avait tiré quelque chose des enseignements de sa défunte reine c’était que, parfois, tuer tout ce qui bouge n’a que peu d’intérêt. Pourtant c’était une leçon qui ne semblait pas avoir été retenue par tous. « Tu n’as rien écouté? » Aboya-t-il d’une voix forte, habituée à crier des ordres sur le champ de bataille. Ayant repris sa marche pendant que les autres parlaient, il s’était brusquement retourné vers L’Renor et il reprit aussitôt. « Chaque croyant nourris Uriz, le rend plus fort, et toi tu es prête à lancer un grand massacre, à noyer le Vatna dans le sang des fidèles ? Par mon rang je te refuse l’ordalie et n’y consentirais pas sous ces conditions. Seuls ceux qui ont prouvés à tous qu’ils sont suffisamment forts pour mener les autres devraient avoir le droit d’y participer. Seuls ceux qui ont atteint le sommet de leur prêtrise, de leurs institutions et de leurs osts devraient avoir une chance de nous diriger. »
Elle éclata d'un rire clair, terrible. "Oublies-tu les enseignements de la Mère des Souffrances Kerath ? Oublies-tu son sacrifice pour nous tous ?!". Elle restait droite, sans sourciller. "Nous avons eu la Flamme et nous l'avons perdu. Personne ne pourra plus jamais prétendre à meilleure autorité. Personne !". Elle caressa du doigt la poupée à sa taille. "Personne ne sera plus légitime sans prouver à notre Père que nous demeurons ses Enfants".
« Tu oserais affaiblir le Père pour Kiel? Tu oserais dire que la Maîtresse des Souffrances est plus importante qu’Uriz ? »
"Non, je me souviens. Je me souviens de la force de notre armée devant la bouché béante de Teiweon. De la fierté de notre Père ce jour-là, car nous n'avons pas hésité à faire ce qu'il fallait faire. A n'être qu'une poignée à rentrer au Vatna. Il ne peut y avoir d'avenir sans sacrifice".
"Assez ! le fracas d'un poing contre la table ronde et d'une voix grave résonne en de surnaturels échos C'est une nouvelle tête dirigeante que vous cherchez, ou est-ce que vous voulez juste décapiter l'Elda ? la voix du Prime-Sorcier, soutenue par les crépitements de la trame, ne laisse pas le temps à la question de trouver une réponse Le Père s'attache autant à ses élus que ses élus le servent. Sache-le... les mots tonnent, froids, en direction d'...Aertsab. D'autres Feux ont précédé Al'Serat. D'autres Rois ont précédé Al'Serat. D'autres Feux et d'autres Rois suivront. la mâchoire de l'aveugle se serre Il est bien présomptueux de la part de quelqu'un parlant d'humilité, que de s'octroyer le droit de décider de leur légitimité à tous. le ton se calme lentement mais sûrement Et il est bien imbécile de ta part de penser que le Puy ressortirait gagnant devant les cadavres de sa fine fleur. le poing du sorcier se serre À moins que tu ne veuilles voir le futur Roi régner sur un peuple de faibles ?"
- Permettez-moi de prendre la parole. Derriere L'Renor, la petite drow au visage abîmé s'était redressée, au garde à vous, le poing sur la poitrine. Shyn'tae n'attendit pas qu'on la lui accorde effectivement, et continua immédiatement. "Nous sommes le peuple d'Uriz. La valeur ne s'arrête pas à ceux présents dans cette pièce, prime sorcier...
"...Et c'est exactement ce que j'essaie de faire valoir depuis le départ, le Prime Sorcier, excédé mais sans élans lui dérobe la parole mais je t'en prie, continue. La drow rougit légèrement et continua.
- Merci Prime sorcier, vous avez raison. Puis sa voix se fit plus forte. Qui serions nous pour présumer que les dieux choisiront quelqu'un présent ici sous prétexte qu'il aura su atteindre le rang qu'il détient aujourd'hui? Une lueur de colère brillait dans ses yeux. Elle allait hésiter, alors elle poursuivit aussitôt. Lorsqu'Uriz a choisi Krish, qu'était-elle? Karliik Glenn? Obok Senger? Prime sorciere?"
« Elle était la Maîtresse des Forges de Lave, la forgeronne la plus accomplie du Puy. » Le Karliik répondit à ce qui était probablement une question rhétorique sans s'en soucier.
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| | | Shyn'tae Vaen're
Drow
Nombre de messages : 639 Âge : 42 Date d'inscription : 10/01/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 297 ans Taille : 1m75 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mar 18 Fév 2020 - 17:32 | |
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-Exactement Karliik Glenn. Je ne vois aucun de nos plus grands artisans dans cette pièce. Lesquels parmi notre peuple auraient été prêts à seulement écouter ce qu'elle aurait eu à dire? Combien ne l'écoutaient que parce que le dieu l'avait choisie, elle. "Vous avez tous raison. Les Eldéens n'accepteront pas plus que leurs dirigeants émergent de cette assemblée que d'une guerre lointaine. Si vous choisissez l'Ordalie, tous ceux qui le désirent devraient pouvoir soumettre sa valeur au jugement d'Uriz, du Karliik Glenn à l'affranchi." La jeune sombre jeta un oeil vers son père sans s'arrêter de peur de perdre son souffle. Son regard brillait. "Si les combats ne se font pas jusqu'à la mort, et que des soigneurs sont prêts à agir, les pertes devraient être limitées. Enfin, comme elle aura été organisée officiellement par les cultes d'Uriz et de Meingal, personne ne pourra mettre en doute la légitimité du résultat."Alors elle se tut finalement, sans quitter sa position, le regard lointain. Tout ceci était une mascarade, une pièce de théâtre mal répétée et ô combien mal exécutée. Vuzlyn, que les attraits du pouvoir et de la puissance politique n'intéressaient point, regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux avec un air dédaigneux propre aux Eldéens. Si, d'ordinaire, il respectait les siens et réservait sa colère, son dédain, aux êtres inférieurs comme les Humains, aujourd'hui, en ce jour, il ressentait une certaine forme de dégoût pour ses pairs qui, sous couvert de religion, d'actes divins ou de représentations personnelles, étaient en train de décider de l'avenir du Puy sans s'écouter les uns les autres, sans réfléchir plus loin que le bout de leurs nez. L'Renor, plus particulièrement, agaçait de plus en plus l'Obok Senger du second Ost - le plus puissant et le plus respecté, gloire en soit rendu à Uriz - ne tarderait pas à le faire bondir, et perdre son sang froid. Chose qui arriva bien vite, étant donné ses arguments, et étant donné son attitude dédaigneuse. Tel un pantin bondissant de sa boite après qu'on ait trop tourné le ressort, Vuzlyn s'éleva, recula sa chaise d'un coup de jambe vers l'arrière pour se laisser de la place, et dégaina son épée avec la vivacité du vent, la lame d'acier ainsi dégainée, produisant un son cristallin typique de l'action réalisée, les vibrations, créant une sorte d'onde sonore surnaturelle forçant le respect. - Par la violence d'Uriz, allez-vous vous taire ! Dit-il en pointant l'estoc de sa lame en direction de L'Rénor. Puisque l'Ordalie semble le seul moyen pour vous de justifier de l'élévation d'un dirigeant, n'oubliez pas que Krish fut vaincue par le Karliik ici présent, lors d'une Ordalie voilà seulement quelques mois. Que pensez-vous d'un Eldéens ayant été capable de battre devant les dieux celle qui incarnait la voix du Père ? Hein ?! Si l'Ordalie est le seul moyen, pour vous, alors nous avons trouvé notre Roi légitime ! Sinon, allez vous-même combattre jusque dans les flammes, votre sacrifice sera plaisant à voir! La jeune Eldeenne au garde à vous derrière L'Renor fronça un sourcil, son oreille la plus proche de l'obok s'abaissa, prise d'une brève secousse. Son regard interrogatif, lui, s'était porté vers l'objet de l'affection de Vulzyn. « Ton emportement ferait sans doute plaisir aux prêtres de Zhak’Bar, Vuzlyn. » Un fin sourire se dessina sur le visage de Karliik alors qu’il disait ça. « Et que tu me trouves digne de devenir roi m’honore. Cependant je ne veux pas gouverner, je veux personnellement mener à bien l’Eda Vengeur, tout au plus j’accepterais d’être triumvir mais pas roi. Je comprends ta colère mais peux-tu rengainer ? Ça n’aide personne. »Vuzlyn, tel le militaire d'exception qu'il était, rengaina sur l'instant sa lame dégainée précédemment, dans un mouvement aussi fluide que maîtrisé, avant de se rasseoir non sans jamais quitter sa main de son pommeau. « Merci. » Il hocha la tête en direction du Senger avant de reprendre sa marche, Kerath, les bras dans le dos, se remit à parler, d’une voix distraite cette fois-ci, un peu perdu dans ses pensées. « Une grande ordalie tuerait trop des nôtres ou tuerait les princes d’Elda. Que l’un d’entre nous s’auto-proclame monarque et il s’ensuivra une guerre civile. Pourquoi ne pas laisser le peuple lui-même choisir ? Que ceux qui veulent devenir roi l’annoncent et laissons la population se rendre aux temples de Meingal pour dire aux prêtres qui ils choisissent. Si une seule personne obtient le soutien populaire il sera roi, si plusieurs l’obtiennent ils deviendront triumvir. »Le regard de Shyn'tae n'avait pas quitté un instant Kerath. Elle hocha la tête doucement, ses yeux un instant dans le vague alors qu'elle réfléchissait aux implications de cette proposition innovante. L'expression collective comme instrument de la volonté divine? Ce fut L'Renor qui la tira de sa rêverie. "Et nous perdrons encore plus de fidèles du Père en scindant l'Elda Vengeur. Que crois-tu qu'il arrivera lorsque sera élevé un seul ? Pire encore, cela sera l'occasion de se voir tramer les pires machinations". Elle était parfaitement placide, n'accordant même pas à un regard à l'Obok ridiculement emporté. "C'est nos Institutions qui s'effondreront. Et bientôt aucun culte ne pourra plus étouffer ses ouailles, à qui ont aura donné l'illusion de supplanter les Dieux". Les yeux Andrinoples se plantèrent dans ceux du Karliik. Elle n'avait que lui comme interlocuteur, les autres l'intéressaient peu. "Ta fille a raison Kerath. Ecoutez-la tous, car c'est là la solution la plus viable". |
| | | Valsrik'Hrae Zezxyra
Ancien
Nombre de messages : 156 Âge : 27 Date d'inscription : 04/07/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 417 Taille : 1m86 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mar 18 Fév 2020 - 18:59 | |
| L’ignorance… leur ignorance t’était dégoûtante au point de trop te désespérer pour que ton corps ne daigne être pris de nausées. La mage-manchot s’avançait avec bien plus de confiance que de raison sur des sujets qu’elle ne maîtrisait pas le moins du monde. La poupée de Kiel cherchait tous les prétextes pour plonger l’Elda dans une guerre civile. Le chien de garde du Karliik lui léchait si fort les bottes que Kerath serait bientôt forcé de s’en racheter une paire. Et le Karliik lui-même, dans le plus grand des calmes s’était retrouvé à faire une proposition si saugrenue que tes rêves les plus fantasques n’auraient pas été capables d’en construire une aussi abracadabrante. Pourtant La Chimère en soit témoin… tes rêves étaient fantasques…
Il te fallait toute ta force pour te retenir d’exploser. Il te fallait toute ta force pour te retenir d’invoquer les arcanes accrochées à tes glyphes, pour balayer tous les lâches qui se trouvaient à tes côtés, espérant que les suivants fassent plus honneur à votre peuple et à ses valeurs. Tu avais reproché à Krish durant son règne de s’être faite Déesse au lieu de Voix du Père. Tu avais reproché à Krish d’avoir essayé de supplanter son Protecteur devant les Siens. Tu avais reproché à Krish de s’être rendue trop importante… peut-être aurais-tu plutôt dû reprocher à tes frères de s’être trop reposés sur le feu. D’avoir été mous. D’avoir été fainéants. D’avoir été lâches. Lâches comme ils l’étaient encore aujourd’hui.
Ceux qui étaient censés représenter l’élite militaire Eldéenne te prouvaient avoir oublier ce que voulait dire être Drow, alors mêmes qu’ils étaient censés être les plus précieux instruments du Puy. Ceux qui étaient censés être les bras du Père des Batailles se confondaient en des comportements frisant – lorsqu’ils n’y sombraient pas totalement – l’hérésie. Et ils étaient tous trop ignorants pour entendre ce que tu aurais à dire. Ils avaient tous trop été abreuvés par ce cadre militaire étouffant, cette fabrique de marionnettes qu’était l’armée, pour le comprendre. C’était ta dernière chance. À toi, le seul véritable penseur ici présent… à moins qu’elle…
- Quelle est la différence entre une Ordalie à laquelle participerait qui le veut et une guerre civile exactement ? tu lèves le menton, pensif, parlant presque à mi-voix Parce que j’ai du mal à saisir la nuance… tu te lèves Et quel Roi potentiel qui se respecte, sachant le titre destiné au dernier debout, retiendra sa lame ? Parce que j’ai du mal à l’imaginer. tu frappes fort du plat de ta main sur la table, et fait courir un bruit sourd dans la salle. Le silence est complet, il n’y a plus que ta voix Et comment les prêtres de Meingal à eux seuls pourraient-ils s’assurer que cette « Ordalie » ne saigne pas inutilement le Puy ?
Ton visage, bien qu’aveugle, se retourne en direction de celle qui dans sa naïveté s’est laissée charmer par les sirènes de la milice, et a succombé à l’acide parfum de La Rose Noire.
- Penser que nos artisans n’ont pas de voix, c’est sous-estimer leur force, insulter l’intelligence de notre peuple, tes sourcils se froncent et porter outrage à nos dieux. ton ton est sec, mais tu te contiens, tant bien que mal, comme Sel’drin t’a contraint à le faire Avant de devenir Reine… avant même d’être reconnue comme le Feu d’Uriz… Krish a été l’épouse du Haut-Prêtre du Père. Krish a été celle qui fut capable de rappeler des traîtres au service du Vatna. Krish a été l’artisan dont les œuvres ceignaient les hanches des plus méritants. Avant de devenir Reine, en tant que « simple » Maîtresse des Forges de Lave, elle a été un exemple de dévotion au Père, et toute Doeben qu’elle était, personne n’a jamais su le lui retirer.
Tes oreilles bougent légèrement, pour t’aider à prendre mesure de la salle et de ceux que ta magie a réduit au silence.
- Mais ça, il lui a fallu la révolte de nos impies pour terminer de l’asseoir, et l’assaut sur Malag’Eyl pour le faire valoir. Parce que l’Elda ne fait pas de Monarque sans guerre. Mais une fois sa guerre lancée, c’est sa dévotion qui a fait d’elle une Triumvir acceptable… c’est sa dévotion qui a fait qu’elle ait été reconnue comme Feu. Son envie de faire avancer l’Eda Vengeur.
Tu inspires profondément, et ton corps se crispe. L’atmosphère entière de la salle l’imite et se crispe à son tour. L’air devient comme une mer de verre. Comme un solide dans lequel vous auriez tous étés immobilisés. La Chimère sur ta peau te brûle.
- Vous… ton dos convulse soudainement, et ton poing s’abat sur la table, soufflant une violente onde de choc à travers le verre Vous n’êtes qu’une bande de chiens ! ta voix s’étrangle, ton timbre naturel pourtant extrêmement grave se déchire vers de douloureux aigus Alors au lieu de faire honte aux Dieux, faites votre putain de travail de chiens de guerre et ralliez vos putain d’armées ! tu frappes la table encore une fois Faites votre travail, et allez exercer la Vengeance dont vous êtes censés être les armes! ta mâchoire tremble Vous avez peur que des civils n’essaient de vous prendre le Trône ? Et bien oui, des civils essaieront de prendre le Trône ! Parce que cette guerre, il n’y a pas que vous qui la livrez. Chaque mage sous ce Volcan, chaque forgeron sous ce volcan, chaque alchimiste sous ce volcan, chaque, putain, de messager sous ce volcan se dévoue Sang, Corps et Flamme à son devoir pour vous permettre de combattre. Chaque Sombre dans ce Volcan œuvre à la réalisation de l’Eda Vengeur, et nous civils ne sommes ni assez bêtes, ni assez orgueilleux pour laisser des imbéciles entraver la mission divine, qu'il s'agisse de vous, ou de l'un des nôtres !
Des larmes autant d’exaspération que d’un deuil que tu n’as pas fait échappent à tes yeux vitreux, et tu frappes une dernière fois sur cette table. Tu fais une dernière fois trembler l’assemblée.
- Alors vous allez vous sortir les doigts du cul et en digne Olath Blada, vous allez rallier le Puy pour la guerre à venir, et vous allez partir en chasse comme les Chiens que vous êtes. tu déglutis, et tu reprends, ton timbre à nouveau assombri Revenez victorieux, et les héros de guerre deviendront nos Monarques, comme il en a toujours été ; ou revenez sans héros, et devenez les chiens du Civil qui aura tenu ce volcan à votre place.
Ton corps succombe à la brûlure, et ta paralysie se termine. La mer de verre est sublimée, l’air redevient impalpable, et tes convives sont libérés de leur prison. Toi, tu échoues mollement dans ta chaise, incapable de plus de quelques murmures.
- Triste soit le Sombre ayant besoin d’un Dieu de chair pour le guider dans sa mission.
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| | | Kerath
Drow
Nombre de messages : 336 Âge : 27 Date d'inscription : 14/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 636 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Tomber dans les bras de Kiel. Mar 18 Fév 2020 - 20:50 | |
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Tenter de continuer à marcher lorsqu’on ne peut plus est particulièrement désagréable, surtout lorsque rester immobile est source de tension. En effet, comme un enfant hyperactif, Kerath n’arrivait que rarement à rester en place bien longtemps et, le discours de Valsrik était, comme beaucoup en conviendraient sans doute, bien long. Durant ce long discours ce ne fut donc pas la teneur dudit discours que le fait qu’on le privait de sa capacité à se mouvoir. Ainsi, il passa la majeure partie du temps de parole du Prime Sorcier à lutter contre le sort, en vain, et à la fin de cette diatribe, lorsqu’enfin le sort s’arrêta et que les forces maintenant le Karliik Glenn en place s’estompèrent, il ne restait plus dans son esprit que ce que lui avait dit Krish deux mois plus tôt. Si elle l’avait bien vu comme un espoir, si ç’avait été sincère, il ne pouvait pas continuer comme ça. Il ne voulait pas de ce qu’avait dû supporter la défunte reine et encore moins de son travail. Mais si c’était nécessaire pour réaliser l’Eda Vengeur alors avait-il réellement le choix ? Mieux valait passer il ne savait combien d’années à faire ce qu’il détestait et passer une éternité au Nahali si jamais il était possible de réussir à convaincre le Père de changer d’avis.
Il forma et déforma plusieurs fois son poing pour s’assurer qu’il pouvait bel et bien bouger pour finalement aller se placer devant son siège d’un pas déterminé.
« Je vous ai convoqués pour que l’on décide ensemble de la marche à suivre. C’était une erreur. J’ai voulu éviter d’être dictatorial. C’était une erreur. » Il se tourna enfin vers le commandant de la Garde d’Ebène et Vuzlyn. « Mon premier ordre en tant que triumvir est le suivant : informez le Puy que les deux places vacantes seront attribuées à celles et ceux qui auront le plus apporté à la conquête de Naélis et l’Eda Vengeur à partir de cet instant. Si quelqu’un s’oppose à moi je l’attendrais sur l’esplanade des neufs pour une ordalie afin que les dieux accordent la victoire au plus méritant. Le second ordre est le suivant : Vuzlyn, fait venir les autres Sengers, nous avons une campagne à finir de planifier. »
Il tourna ensuite le dos à l’assemblée pour quitter la pièce. |
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