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 Solo | Le Don des Milles

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Artiön Laergûl
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MessageSujet: Solo | Le Don des Milles   Solo |  Le Don des Milles I_icon_minitimeLun 24 Fév 2020 - 15:07


Tariho de la 6e ennéade de Bàrkios ~ automne
17e année du XIe Cycle
Peu avant midi
Quartiers Royaux du Palais du Trône Blanc



- Allez Rhëa, encore un tout petit peu !

- Ada ! une voix te répond avec entrain Îm badfô’ !

- Je sais ! C’est bien Rhëa ! Tu y arrives !

- Law !

La plante du pied de la petite enfant ne trouve pas correctement le sol, son centre de gravité est propulsé vers l’avant, et Elorëa perd l’équilibre. Elle qui était si rayonnante une fraction de secondes plus tôt, ses sourcils se froncent, sa bouche se tord, et la frustration d’avoir échoué, de ne pas avoir réussi à arriver jusqu’à toi comme elle l’entendait se dessine sur un visage qui ne saurait rien cacher. Ce n’est pas la première fois qu’elle marche, et tu le sais, pour l’enfant pressée qui est la tienne, c’est une chute de trop.

- Attention…

Accroupi et recroquevillé à sa hauteur, tu propulses tes bras en avant pour se saisir de son petit corps avant qu’il ne touche le sol, et puis sans lui demander son avis tu la soulèves haut. Le visage d’Elorëa se détend à nouveau, son sourire s’élargit à nouveau sur la quasi intégralité de son visage, et ses bras s’écartent pour battre comme les ailes des Mirages d’Argent.

- Tant pis pour le sol ! à grands pas, tu te mets à traverser vos appartements, ta fille gazouillant entre tes mains Maintenant tu voles !

- Tò !

Du bout des bras, tu conduis l’enfant à travers les airs, te laissant guider par son regard, comme elle avait fini par en prendre l’habitude. Et c’est qu’à force elle avait fait du jeu un véritable exercice ! Lasse des vols stationnaires, circulaires et à altitude fixe trop simples, ton enfant était devenue une amatrice de sensations fortes, prête à défier les lois de la gravité en des acrobaties dignes des plus grands voiliers qu’a connu l’Anaëh… quitte à ce que tes mains la quittent le temps d’une seconde !

- Nuque’na

- Tout de suite Cintarîel ! tu la lances à travers les airs… Attention elegys ! …pour mieux la rattraper Filons vers Amilyë pour nous protéger !

- Tò ! ‘Milyë !

Et puis vous deux filiez à travers les couloirs jusqu’à la petite bibliothèque où Kaëlistravaê essayait péniblement de lire, pour vous dissimuler en toute indiscrétion dans le dos de ton épouse.

- Oh non ! Kaëlistravaë se retourne juste après avoir terminé sa page La tempête vous a retrouvé ! Ne vous inquiétez pas !

Ton épouse se lève, le sourire aux lèvres et les sourcils comiquement froncés. Elle se grandit, comme s’essayant à vous cacher toi et la fille blottie contre ta poitrine, pour les mains contre les hanches souffler tout l’air qu’elle a dans les poumons face à elle.

- Celle-ci est très forte mes chéris ! Il faut que vous m’aidiez !

- Tu as entendu Rhëa ? Il faut souffler contre elegys nous aussi !

- Hlapù !

De concert, vous emplissez tous les trois vos poumons. De concert, vous soufflez tous les trois jusqu’à les vider. De concert, vous observez le vide face à vous, les sourcils froncés comme attendant de constater si votre adversaire invisible avait bien été vaincu. Tu regardes Kaëlistravaë, Kaëlistravaë te regarde, vous regardez tous les deux Elorëa, et la petite avec tout le sérieux du monde lève un poing au ciel.

- Tùrë !

- Victoire ! Victoire !

Et tous ensembles vous riez, pour être grossièrement interrompus par le terrible grognement d’un estomac… et en rire de plus belle.

- Elnoruì ?

- Tigilidënya je te jure que ce n’est pas moi !

- Mat !

- Et bien oui Rhëa, on dirait bien que c’est l’heure de manger.

- Pàta !

- Tu veux marcher jusqu’à la table ? Tu es sûre ?

- Tò !

- Ne t’inquiète pas Elnoruì, je m’occupe de l’accompagner, toi va plutôt commencer à préparer le repas. elle lève un sourcil À moins que tu ne veuilles que je te dérobe encore une fois ta cuisine ?

- C’est bon ! Je m’en occupe ! tu déposes ta fille au sol délicatement, et ton regard passe d’elle à sa mère En plus on a du poisson aujourd’hui. Hors de question que quelqu’un d’autre le prépare.

Pas de Méroca aujourd’hui. L’inespérée présence de poisson dans vos victuailles du jour te donnait toutes les raisons de te tenter à adapter l’une des recettes signatures de ton Protectorat de naissance. Et puis… aujourd’hui tu en avais le temps. Ce n’était pas tous les jours qu’il t’était donné de t’amuser à assaisonner les filets et à laver le quinoa. Encore moins ces temps-ci. Ces temps-ci tout particulièrement, la tâche était lourde. Aujourd’hui, Arïn et Ondur repartaient vers les leurs en en sachant un peu plus de vous. Aujourd’hui, vous vous apprêtiez pour la première fois depuis plus d’une décennie – si peu, et pourtant tout cela te paraissait tellement loin – à envisager de prêter vos lames et vos flèches à des alliés de dehors. Aujourd’hui vous repreniez le risque de revivre la perte de l’épée, et toi, il te suffisait de humer l’odeur du bouillon de poisson pour continuer d’y faire face…

- C’est que quand il s’agit d’aller manger, mademoiselle est adroite dis-donc !

- Frya !

- Ce n’était pas la peine d’autant te presser Rhëa. tu ris, entamant la cuisson du bouillon de fruits de mer Ataryo commence à peine à cuisiner.

- Tihta ! l’enfant frappe des mains sur la table à laquelle elle vient d’être assise dans un élan de bonheur tout innocent Tihta !

- Je crois qu’elle aime te voir cuisiner.

- Bien sûr qu’elle aime me voir cuisiner ! tu ris Elle aime manger !

Kaëlistravaë te rend l’éclat de rire d’un gloussement, rapidement imité de sa fille. À la quasi perfection d’ailleurs. Si le tempérament de la petite tenait beaucoup du tien, son timbre, ses mimiques tant physiques que vocales avaient déjà si tôt presque tout de celles de ton épouse. Et lorsque tu leur tournais le dos, maintenant trop occupé aux fourneaux – et trop attendri par leurs échanges – pour couper court à leurs discussions, tu t’amusais à faire semblant de ne plus savoir qui était qui, et à deviner ce que tu savais déjà. Tout ça jusqu’à ce que la chaleur du feu ne s’éteigne, que les fumets n’empoignent la cuisine entière, et que ta fille abandonne les territoires maternels pour les tiens.

- C’est prêt ! à chacune des femmes de ta vie tu tends un bol de soupe aux céréales Vous m’en direz des nouvelles !

Ton épouse sourit, et une main posée sur l’épaule de votre fille, s’en retourne au plat encore fumant que tu lui as servi pour l’aider à souffler la vapeur. Puis elle penche la tête, chasse une mèche de devant son visage, et te regarde, l’air chafouin.

- Si tu lui en donnais une cuillerée de plus, je suis sûre qu’elle exploserait.

- Bien sûr que non ! tu regardes l’enfant, cherchant sa complicité Il faut de l’énergie pour voler à travers les airs et souffler les tempêtes ! Jamais, moi vivant, ma fille unique ne devra s’avouer vaincue par ses terribles adversaires à cause de l’énergie d’une cuillerée manquante ! tu prends un ton bien trop dramatique pour lui demander N’est-ce pas Rhëa ?

- ’Tanim ! elle répond avec conviction avant de prendre sa première bouchée, seule… et maladroitement Milyë…

Kaëlistravaë retient un gloussement qui aurait probablement plus frustré la petite aventureuse que de raison, avant de se saisir de la cuiller, et de s’assurer que les prochaines bouchées soient plus efficaces.

- Vous savez vous deux ? ton épouse déclare d’un ton détaché Normalement, il ne faut jamais dire jamais. Mais cette fois-ci je veux bien vous l’accorder.

- Qu’est-ce que tu racontes Tigilidënya ?

- Et bien, jamais ta fille unique n’aura à s’avouer vaincue… elle sourit parce que tu n’as plus de fille unique.

Tes sourcils se lèvent d’un bond, et toi aussi d’ailleurs. Votre fille sursaute, manquant de faire tomber une cuiller de soupe de plus. Kaëlistravaë sourit, sa main libre quittant l’épaule de l’enfant.

- Tu veux dire que… la main de Kaëlistravaë glisse vers son ventre Oui.

Tu souris, abandonnant ton repas l’espace d’un instant pour t’approcher de ton épouse, et lui dérober un court baiser, sous les applaudissements tonitruants d’Elorëa. Comme un signe du destin, au sein de temps de chaos, une bénédiction d’I Ëmel venait vous conforter dans l’idée que vous faisiez bonne route. Après la tempête viendra le beau temps. Et le beau temps, tu le destines à vos enfants.


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