[Solo] Eux.

Un bruit sourd me fait ouvrir les yeux. Une lueur sombre éclaire péniblement la grande cavité dans laquelle je me trouve. Je ne vois que des parois sans éclat, et je n’arrive pas à distinguer la source de cette lumière. Je suis attachée à un poteau, au centre de la grotte. Je grogne. IL va venir, je le sens. Son odeur me débecte, et me hante. Ma gorge est sèche. Elle apprécierait le goût de son sang. Que va-t-IL encore me faire subir ? Je grogne de nouveau. IL approche. IL arrive.


Mes fils, où vous êtes-vous réfugiés ?
                                                             Pourquoi n’êtes-vous pas venus me chercher ?


J’entends SES pas résonner dans la caverne cachée. Pourtant, elle n’a aucune ouverture. Il m’a enfermée. Je tourne la gueule à droite, à gauche. Autant que je le puisse malgré ces satanées chaînes. Il n’y a rien. Seulement le vide dans cette étroite cellule. SON rire DÉMONIAQUE retentit.


Un coup sur une paroi.
                                      Un autre.
                                                      Non, je ne veux pas TE voir.

Un autre.
                Non, laisse moi.


Un autre.
                J’hurle SON nom.




IL s’arrête.

Je retiens mon souffle rauque.

Il en a assez pour aujourd’hui. Je sanglote, et mon cœur continue de battre.
Qui le retiendra ? Qui viendra enfin me sauver ?

Est-ce TOI ?

9e ennéade de Verimios, second mois de l'Été
An 21 du XIe Cycle
À quelques kilomètres de Kirgan

Je me réveille en nage, terrifié. Mes cheveux sont trempés, mais il ne pleut pas. Autour, tout est noir. La nuit est encore sombre. La caravane avance toujours, inexorablement.
Nous approchons de Kirgan, et ce cauchemar me hante, de nouveau. Cette terreur qui m’habite à chaque instant grandit encore. Mon esprit me joue des tours, il faut que je me change les idées. Mais mes pensées ne s’arrêtent pas. Elles me rappellent sans arrêt le choix que je me dois de faire.


Ma femme, ou mon dieu.


Nous approchons de Kirgan. Que vais-je pouvoir bien dire à mon roi ?