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 La gardienne de l'amant.

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Griffon de Langehack
Humain
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MessageSujet: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeDim 22 Mar 2020 - 1:10


Durant la neuvième ennéade de l’an de grâce dix-sept de Bàrkios du onzième cycle.
Dans la ville de Langehack.



Devant sa coiffeuse, Delphine se contentait d’arranger sa coiffure. Elle aurait bien sorti ses poudres et autres substances qui coûtaient un bras à son podestat de mari et qu’elle prenait un malin plaisir à utiliser. Pourtant aujourd’hui elle n’en faisait rien, elle était endeuillée et se parer convenablement aurait été mal vu or elle ne voulait pas entacher sa réputation et encore moins celle de son mari. Surtout pas pour son frère. La mort de celui-ci avait effaré autant qu’amuser sa sœur. Comment pouvait-on être suffisamment bête pour, lorsque l’on est un gros sac, insulter un noble avant de lever la main sur lui ? Elle devait cependant admettre que la tentative était belle, au moins était-il mort sur la fameuse place des duels en tentant de défendre son honneur… si seulement il avait un honneur à défendre. Delphine savait bien que la fortune de sa famille ne s’était pas construite via des moyens très avouables mais elle s’en moquait éperdument et si son frère était prêt à perdre la vie pour faire croire à autrui que ce n’était pas le cas alors tant pis pour lui.

Au final c’était peut-être plus un bien qu’un mal se disait-elle en passant une mèche de cheveu noir derrière son oreille. Elle avait d’autres frères et de toute façon ce n’était pas comme si Théophile avait des responsabilités et puis il était facilement remplaçable. Ce qui était plus fâcheux cependant c’était le message : le conseil familial ne pouvait se permettre de ne pas venger la mort de l’un des leurs. Elle tourna la tête en entendant une planche grincer plus loin, en dehors de la chambre conjugale, venant sans doute des escaliers.

« Maman? » La voix enfantine appelait, incertaine, ne sachant pas si elle faisait une bêtise.
« Tu peux venir Robert. » Ce dernier hésita un instant avant de monter les marches un peu plus vite.

Il savait qu’il n’avait pas le droit d’entrer dans la chambre de ses parents, c’était d’ailleurs l’étage en entier qui lui était proscrit d’ordinaire mais là sa mère prenait bien du temps. Sa mère ne quitta pas son miroir du regard et elle observa le reflet de son fils entrer timidement. Le garçon avait les cheveux de sa mère bien qu’ils ne soient pas aussi longs, ains que ses grands yeux et son visage ovale, allongé. Le fait que le petit Robert ressemblait autant à sa mère, et pour cause il partageait même sa carrure, fut un grand soulagement pour Delphine. Probablement un don d’Arcam pour cacher à son époux la femme adultère qu’elle était ; qui pouvait se douter que le mari de Delphine n’était pas le père si l’enfant ressemblait comme deux goûte d’eau à la mère ? De toute façon ce n’était pas comme si le podestat de Langehack se doutait de quoi que ce soit mais couvrir ses arrières n’était jamais une mauvaise idée.

« Quand est-ce qu’on va au temple de Tyra pour tonton Théo? »
« On va y aller. » Se contenta-t-elle de dire nonchalamment en attrapant sa brosse.
« C’est ce que tu as dit il y a... »
« Je t’ai dit qu’on allait y aller. » Dit-elle d’un ton cassant qui fit sursauter l’enfant chétif.
« Bien mère. »
« C’est mieux. Ta sœur est prête ? »
« Euh… je crois oui. »
« Va voir et attendez-moi en bas. »

Sans répondre l’enfant tourna les talons et partit. Delphine fit la moue lorsque sa brosse rencontra un nœud, elle s’y reprit donc à plusieurs fois avant qu’il ne cède et lorsque ce fut enfin le cas elle reposa ladite brosse. Elle sortit une clé de son corset et la posa sur la coiffeuse et après avoir vérifié qu’elle était bel et bien seule avant de pousser une pièce de métal décorative qui, si elle ne semblait pas l’être à l’œil, était souple et révélait une serrure. D’un coup de clé elle déverrouilla le tiroir principal ce qui était la seule façon de le faire étant donné que la serrure qui était directement sur le tiroir en question était peinte. Delphine en sortit un masque noir décoré d’arabesques rouges qu’elle fit disparaître dans sa robe avant de se lever et de sortir de sa chambre pour descendre les escaliers.

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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeMer 25 Mar 2020 - 17:35

La gardienne de l'amant. Langeh10

Delphine sortit ensuite de sa demeure, du moins celle de son mari ; bien que son lourdaud d’époux ne possédait pas grand-chose, il ne gérait rien lui-même, pas même le conseil de la ville. Il n’était podestat que de nom et même si cela arrangeait dame son épouse, ça en restait tout de même une source de mépris qu’elle avait parfois du mal à cacher. Bien que cette faiblesse d’esprit la libérait sur bien des sujets, pour peu qu’elle soit un peu discrète évidemment, elle s’en lamentait tout de même : elle n’arrivait pas à attiser les flammes de l’ambition pour qu’il obtienne ce que sa position devait lui accorder. Qu’importe, elle arriverait sans doute à obtenir plus d’une façon ou d’une autre, elle pouvait avoir ses entrées au palais ducal.

Pour le moment cependant ce n’était pas le moment d’y réfléchir. En effet elle devait se rendre au grand temple de Tyra pour prier pour son frère. Toutefois elle changea rapidement de chemin. Habillée d’un noir ascétique, avec seulement quelques touches d’argent, à la surprise de ses enfants elle décida de s’arrêter dans un petit temple.

Delphine n’était pas spécialement pieuse, c’était une femme de foi mais pas une foi spirituelle. Elle avait choisi ce modeste temple pour ses dévotions car elle savait, ou du moins était plus ou moins certaine, qu’on l’observait ; étant la femme du podestat et faisant partie d’une famille plus qu’influente, des agents à la solde de diverses factions avaient un œil sur elle. Pendant un temps elle en avait parlé avec son époux mais bien vite, principalement à cause de l’efficacité de ce dernier, elle abandonna l’idée. C’était bien plus simple d’être certaine qu’elle était vue en train de faire ce qu’elle était supposée faire plutôt que de gaspiller du temps et de l’argent pour éradiquer des espions qui de toute façon allaient revenir ; à quoi bon donner des coups d’épée dans l’eau ? Elle pouvait bien laisser ses rivaux faire le travail pénible, jouer un rôle n’était que peu de chose, c’est ce qu’elle a toujours fait de toute façon.

Chaque membre du conseil se devait d’être quelque peu public à propos de ses dévotions, et bien qu’elle n’ait pas officiellement un siège audit conseil, Delphine n’échappait pas à la règle. Certains comme Pierre s’assuraient d’être bien vu en menant de grandes processions à travers la ville ou d’autre comme Antoine, s’assuraient d’être tout autant visible lorsqu’ils faisaient des dons au temple, payant pour de grandes cérémonies, des idiots pompeux… elle préférait être moins visible, vêtue de noir, dans un temple usuellement visité par une classe plus pauvre, plus modeste, de la population de leur belle cité. Elle savait que ça lui donnait un air bien plus admirablement spirituel que tous ces riches bourgeois qui utilisaient ouvertement la religion comme un instrument, elle avait l’air calme, posée, respectueuse, dévouée et surtout : humble. Ça la faisait paraître noble, elle passait pour quelqu’un de simple, à qui on pouvait faire confiance. C’était quelque chose qu’elle aimait montrer aux espions de ses ennemis. Elle savait que ça les irritait d’entendre qu’elle s’était arrêté quelques instants dans un petit temple discret pour un acte de foi privé et tout aussi discret. Elle savait que ça les dérangeait tant qu’elle soit si… entière.

Cependant, au fond d’elle-même, Delphine savait pertinemment qu’en vérité elle pensait davantage à ce qu’on pensait d’elle, à ce que son image pouvait renvoyer, que les Pierre ou les Antoine de Langehack. Après tout leurs activités étaient menées publiquement dans l’espoir de remporter un soutien populaire alors que tout ce que faisait Delphine n’était fait que pour les yeux d’une poignée d’espions. Elle agissait pour ses rivaux, qu’ils voient ce qu’elle voulait qu’ils voient.

Mais ce n’était pas toujours le cas.

Elle sortit du temple pour rentrer chez elle où elle y laissa ses enfants entre les mains de leurs précepteurs sans un mot. Elle devait aller voir son frère, du moins l’un d’eux, elle avait des questions. Pour se rendre au manoir familial il fallait passer par la grand-place et à l’heure qu’il était, traverser le marché qui s’y était constitué.


La gardienne de l'amant. Grand_10



Marchant d’un pas rapide dans les rues, elle fit la moue en se disant que, vu que la grand-place était justement devant l’hôtel de ville, il serait de bon aloi qu’elle s’y arrête pour passer voir son époux et au passage en profiter pour s’attarder un peu dans la salle du conseil en session et voir ce qui pouvait bien se tramer dans les cercles du pouvoir roturier de Langehack. Cependant aujourd’hui elle n’en avait pas la patience. Ecouter son mari déblatérer des inepties qui étaient ignorées par une bonne partie de son auditoire ne l’intéressaient vraiment pas. Ainsi elle se hâta et ne s’arrêta pas même un instant pour profiter du marché afin de déguster un beignet que lui avait gentiment proposé une des étals.

Lorsqu’elle arriva finalement au manoir familial un domestique l’accueillit et la prévint que maître Emile ne serait pas disponible dans l’immédiat. Alors elle s’installa dans le riche salon et on lui apporta une coupe de vin avant d’aller prévenir qui de droit.


« Delphine! » On l’appela du haut d’un escalier si peu de temps après la départ du domestique qu’elle sursauta dans son siège. Elle leva la tête pour trouver son frère et sa barbe ridicule en simple tunique. « Que me vaut le plaisir ta visite ma très chère sœur ? » Demanda-t-il en descendant les marches pour le mener à la concernée.
« Je viens prendre des nouvelles et puis j’ai quelques questions à te poser. » Expliqua-t-elle en se levant de son siège pour aller à la rencontre de son frère.
« Je vois, viens, je t’en prie, nous serons bien mieux dans mon bureau. »
« Avec plaisir. »

Assis dans le bureau, un domestique leur servit à boire et amena quelques biscuits avant de s’en aller pour les laisser tranquille.

« Pour ce qui est des nouvelles: tout va très bien et toi ? »
« Ça va aussi, je suis allé prier pour le Souffle de Théo avant de venir te voir. »
« Je comptes y aller demain, tu veux bien m’accompagner? »
« Rien de mieux qu’une fête pour reviver la foi. » Répondit-elle avec un sourire sibyllin.
« Tu ne penses pas si bien dire : ce soir nous avons des invités ô combien spéciaux ! »
« Tu m’en diras tant. »
« Notamment un prêtre de Tyra... »
« Non... »
« Et bien si. Je ne sais pas comment il a bien pu faire mais il m’a assuré qu’un prêtre participerait à la fête. »
« J’allais presque oublier: est-ce que les invites seront tous… présents ? »
« Malheureusement non mais ce n’est pas bien grave. »
« Si tu le dis. » Répondit-elle sur un ton un peu déçu.
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeMer 25 Mar 2020 - 20:00

La nuit venait et, avec elle, son lot de libération pour Delphine. Cependant avant de pouvoir goûter à une liberté sucrée elle devait d’abord s’éclipser de chez elle. Avec des vêtements toujours aussi sombres, bien qu’à la coupe légèrement différente, elle s’excusa auprès de son époux, le prévenant que ce soit elle ne serait pas présente. Lorsque celui-ci s’enquit de la raison de ce départ, elle lui répondit nonchalamment, sans arrêter d’attacher son manteau et son chaperon, que sa famille l’avait fait demander. Elle sortit sans un autre mot de la maison avant que son époux ne puisse répondre et ce dernier, fidèle à lui-même, retomba mollement dans son siège pour continuer à profiter de son âtre et du roman de chevalerie qu’il avait récemment commandé. Que sa femme aille manigancer il ne savait trop quoi avec ses frères, de toute façon elle finirait bien par revenir.

Tirant sur sa capuche pour s’assurer qu’elle était bel et bien en place, Delphine s’élança dans les rues de la ville au crépuscule, les rues, animées, ne faisaient pas très attention à une femme pas plus richement vêtue que bien d’autres et ce malgré son empressement ; on lui avait toujours dit que plus une foule est importante et moins on faisait attention à une personne et si toute la ville n’était pas dans les rues, force était de constater qu’en cette soirée il y avait un certain nombre en dehors de leur foyer. Son cœur rata un battement lorsqu’il lui sembla qu’une poignée d’hommes d’arme en noir et jaune allait l’arrêter alors qu’elle passait à côté d’eux mais ils n’en firent rien, c’était à peine si les gardes ducaux lui avaient lancé un regard. Elle ne savait pas trop pourquoi elle s’inquiétait d’ailleurs, elle était l’épouse du podestat et par conséquent pouvait aller et venir dans Langehack sans problème ; après tout son époux avait les clés de la ville, elle pouvait donc entrer et sortir de cette dernière même une fois la nuit tombée. Mais voilà : ce soir était teinté d’interdit et bien qu’elle n’aurait besoin de se justifier qu’auprès d’une minorité de personnes, la peur d’être surprise la main dans le sec, l’excitation de braver l’interdit, était au rendez-vous et faisait battre son cœur plus rapidement qu’à l’ordinaire. C’était aussi ce pourquoi elle aimait tant ces soirées et qu’elle n’en aurait raté une pour rien au monde.

Elle arriva bientôt vers les quais préalablement choisit le long de l’Espoir et ce sans avoir rencontré de résistance ou d’imprévu et, bien qu’elle sache qu’elle ne devrait pas, elle le regrettait un peu. Après avoir lancé un dernier coup d’œil par-dessus son épaule elle descendit une volée de marche pour descendre au niveau de l’eau et en la voyant approcher un batelier retira son couvre-chef.

« Madame. » La salua-t-il en s’inclinant légèrement. « Que puis-je pour vous? »
« Me mener au prêtre. » Reconnaissant là le code qu’on lui avait confié avec une bourse plus remplie que d’ordinaire, l’homme d’âge mûr hocha la tête et d’un geste de la main désigna son embarcation.
« Après vous. »

Elle appréciait les croisières et c’était tant mieux étant donné que celle-ci serait un peu longue. En effet son frère l’attendait plus au sud avec des montures. Du moins c’était ce qu’il lui avait dit, le point de rendez-vous, fixé durant leur entrevue de cette après-midi, devait être un tout petit village abandonné, caché dans un des méandres de la rivière. Visiblement on l’avait communiqué au batelier qui prit une direction légèrement différente de celles dont elle avait l’habitude et elle en profita pour finalement sortir son masque afin de le mettre.


La gardienne de l'amant. 61e08910



Si les descriptions d’Emile n’était pas très précises, il fallait dire que petit village abandonné décrivait très bien l’endroit. Lorsque le batelier arrima son embarcation au ponton Delphine se leva et manqua de tomber à l’eau à cause du roulis de ladite embarcation mais fut retenue de peu par le bras puissant de l’homme que sa famille avant engagé pour la mener jusqu’ici.

« Merci. »
« A votre service. Laissez-moi vous aider. » Il mit pied à terre le premier et tendit une main secourable à la dame, cette dernière l’accepta volontiers tandis que de son autre main elle souleva sa robe dans l’espoir que cette dernière ne soit pas mouillée par l’eau de la rivière. « Je vous attends cinq minutes, pas une de plus. » Elle hocha la tête avant de traverser le ponton d’un pas rapide.

Delphine monta les escaliers sur sa gauche et ensuite tourna à droite pour se retrouver dans la cour de cette petite communauté fantôme mais l’endroit était définitivement désert. Aucun signe d’Emile ni des montures qu’il avait mentionnées. Alors elle descendit une volée de marche derrière elle pour sortir afin de regarder autour dans l’espoir d’y trouver son frère. Ce dernier fit finalement son apparition. Sortant des bois alentours en tirant deux chevaux par la bride, il fit signe à sa sœur de le rejoindre.

« Tu aurais pu m’attendre sur place. » Lui lança-t-elle sur un ton accusateur.
« On est jamais trop prudent. »
« Et si quelqu’un m’attendait ? »
« Tu aurais trouvé une excuse. Bon on y va ou tu veux continuer à te plaindre ? »
« Allons-y. » Elle accompagna sa parole d’un geste : elle arracha une des brides des mains de son frère avant que les deux ne montent sur leurs montures respectives et après un demi-tour ils partirent à travers bois.


Théodoric avait reprit, accompagné de ses fidèles gardes, bien que leur fidélité soit plus intéressée qu’autre chose, son chemin en direction de Langehack pour y retrouver sa cour et, surtout, son père. Toutefois les hommes d’arme n’étaient pas les seuls à le suivre. En effet, le barde à qui il avait donné un souverain faisait partie de sa nouvelle suite improvisée et bien que François avait protesté à ce qu’il suive durant le trajet, le sergent lui avait répondu que ce n’était pas bien grave ; lorsque le jeune homme s’était tourné vers l’héritier du marquisat, ce dernier s’était contenté d’hausser les épaules. En effet il fallait dire que le barde n’avait pour le moment pas dit un mot plus haut que l’autre, et pour cause il n’avait pas dit un mot tout court, et il n’était pas mauvais musicien. Ainsi ce n’était pas bien grave s’il venait avec eux même s’il émettait des réserves quant à ce qu’il avait bien pu entendre de lui, notamment le fait qu’il vénère Arcam. Lorsqu’ils traversèrent un autre village, fidèle à lui-même, Milio proposa que l’on s’y arrête pour se désaltérer davantage mais cette fois Théodoric appuya le sergent lorsqu’il rabroua son subalterne alors ils continuèrent leur chemin sur le son de flûte du barde.

Cependant ils s’arrêtèrent bien vite en entendant des bruits de sabots venir de l’intérieur de la forêt qu’ils traversaient et avant qu’ils ne puissent s’interroger entre eux, un couple de chevaux traversa à toute allure le chemin, leur coupant la route sans vergogne avant de disparaître aussi vite qu’ils étaient apparus, sans demander leur reste, continuant leur cavalcade de l’autre côté de la forêt. Une fois la surprise passée, les injures et autres blasphèmes vociférés, le sergent regarda Théodoric, sa hallebarde dans les mains, prêt à en faire usage.

« J’aime pas ça messire. »
« Moi non plus mais qu’est-ce que vous voulez y faire ? »
« Les poursuivre nom des dieux! »
« Je suis pas certain que ce soit une bonne idée, ils ont l’air de se diriger vers Séviné. »
« Je vais pas laisse rune maison forte abandonnée nous arrêter. » Grogna le vétéran en attendant que le fils de son suzerain ne lui ordonne de ramener le fuyards.

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Brohan Wulfekiin
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeSam 4 Avr 2020 - 16:32


Tireli, tirela, tirelipimpon. Mon noble bienfaiteur termine sa consommation et s'en repart, accompagné de sa méfiante escorte. Eh bien, mes amis, il est temps pour moi, je pense de prendre congé de cette pittoresque charmante taverne ! Eh oui, une pièce d'argent, cela vaut bien plus que deux ballades. Et puis, quelque chose me dit qu'en le suivant, je trouverais l'inspiration d'en créer d'autres. Par instinct ou expérience, qui peut le dire ? Ou peut-être me l'imagine-je tout simplement parce que cet homme est riche, et qu'il arrive toujours des histoires intéressantes aux gens de la haute. Et celui-là, les Cinq m'en soient témoins, m'est avis que d'histoire il m'en inspirera !

Tournicoti, trournicota, une dernière pirouette et je salue mon humble public, bras écartés, faisant si basse révérence que mon front touche presque mes orteils. Puis je me redresse, avec grâce, avec souplesse, et du même mouvement je récupère mon baluchon. Et alors tout joyeux luron que je suis, je sors de la chaleureuse salle pour suivre mon aisé client qui... Mais c'est qu'ils ont déjà bien avancé, les bougres ! Et hop, et hop, petit pipumia, je trottine trottine jusqu'au noble client. Et tiens, j'y pense, mais quel est son nom ? A ses atours, à son ports, à son apparence, j'en ai bien une bonne idée, mais... Ces nobles qui se ressemblent, et qui pourtant pensent tous être différents ! Voyons, réfléchis. Qu'as-tu entendu ? Mais oui ! Son escorte l'appelle messire : c'est un indice. Un indice, oui, pour sûr ! Mais un indice qui ne mène nulle part, un indice qui ne m'aide pas. De Messire en ce Pays il y en a foules, et des messires il y en est que ne sont point messire. Oh, et puis ! Messire, cela ira ! Pour le moment.

Un petit air de flûte pour accompagner le voyage du messire sur son cheval, oh oui, cela lui plaît. Je crois. Mais à son garde, un peu moins. Ou alors c'est que sont visage est bien mal foutu, pour avoir l'air aussi ronchon. Peut-être n'a-t-il point le sens de la mélodie ? L'oreille musicale, ce n'est pas donné à tout le monde. Le souffle non plus. Et je dois bien avouer que de jouer de la flûte tout en sautillant tout près du cavalier souverain, à la longue, ce n'est pas très pratique. Tant pis, je range ma flûte. A Pas-d'oreille, on dirait bien que ça lui fait plaisir. Je crois, je suis pas sûr. Ca m'a l'air d'être un bon grincheux... Qu'à cela ne tienne, j'ai bien d'autre cordes à mon luth... Que je saisis entre mes mains. La flûte, c'est bien. Le luth, c'est bien aussi. Et le son des cordes aura peut-être plus d'impact à ses tympans que le vent de la flûte.

Que jouer alors ? Une ballade, c'est évident. Mais d'abord, mon luth je l'accorde. Ting, tilaling. Ting, tilaling tonk. Mhhh. Ting tilaling tong. Ah ! Le voili, le voilà, le voilou tout accordé ! Commençons donc à jouer. Pour commencer : la ballade du timonier. Une musique sympathique et entraînante, quoiqu'un peu mélancolique sur certaines parties. C'est une mélodie que j'ai apprise d'un barde, il y a quelques années, dans les ports d'Ydril. Par Pisces, le barde des mers. Un artiste peu connu et au registre bien précis, mais fort jovial. Ses chansons parlaient toutes de la mer, à en vomir des fortunés. Quoi de plus normal, dirions-nous, pour un marin ? J'en ai tout de même appris quelques unes, car je les ai trouvé amusantes. A leur manière.

Le cavalier s'arrête, l'escorte s'arrête, et je m'arrête. Un peu plus en avant d'eux, car l'ivresse de ma mélodie m'a fait prendre de l'avance. Dandinant, trottinant, je me suis perdu dans la joie et l'humeur bonne, si bien que je n'avais point remarqué ce qui a fait s'arrêter mes compagnons de route. Non mais oh ! Qu'est-ce qui leur prend, à ces deux là, de foncer à cette allure sur la route ? Quelle imprudence, quelle impudence. Un accident, à cette allure, c'est dangereux. Si je n'avais pas eu de si bon réflexe, si je n'avais pas bondi sur le coté, ils m'auraient écrasé ces malandrins ! Heureusement, je suis souple. Heureusement, j'ai pu me rattraper. Mais mon luth... Mon pauvre luth.... Le choc avec la pierre, ça, il l'a pas aimé. Je me relève, et je l'examine. Ouf ! Cela aurait pu être pire ! Quelques éraflures, une corde qui a lâché, c'est bon ; Il est réparable. Mais là, j'ai eu peur ! Crénondidious, les chiards d'Arcam !

Je respire, je m'époussette, et je reprends mon sourire. Ces gredins ne mettrons pas si facilement fin à ma joie et à ma splendeur ! Je me tourne alors vers Messire Souverain et son escorte, leur faisant signe que je vais bien. S'ils veulent reprendre la route, nous pouvons la r... Mais, qu'ouï-je ? Ils veulent les poursuivre ? Oui ! C'est là ! C'est maintenant ! L'aventure ! L'intrigue ! Une histoire à chanter, une mélodie à écrire ! Je la vois se profiler, ma prochaine oeuvre ! Alors allons-y, compagnons. Allons-y, au rythme de mon luth... Oh, c'est vrai, il est abîmé. Et je n'ai pas le temps de le réparer. Bon, que faire ? Je replace mon instrument à mon dos, et fouille rapidement dans mon balluchon. Vite, vite, avant qu'il ne soit trop tard ! Mais... "Hufff ! Huff"
C'est pas évident...
"Hufff ! Huff"
Tout en courrant...
"Hufff ! Huff"
Chercher dans mon...
"Hufff ! Huff"
Ah ! Le voilà ! Je replace mon baluchon sur mon dos, simplifiant ma course autrement ridicule. Et pour accompagner la poursuite du cavalier - déjà loin devant - et de ses gardes, je joue. Je secoue mon tambourin, faisant sonner les cymbales, et en rythme je tape. En rythme je joue, en rythme nous courrons. Nous courrons pour les rattraper, nous courrons vers Sévi... Quoi ?!?

Séviné !?! Je me disais bien que j'avais déjà entendu ce nom ! Et à présent que nous l'approchons, à présent que je la vois, cela me reviens ! C'est la maison dont est tirée l'histoire que m'a raconté ce type. Quel était son nom, déjà ? Morito... Marcello... Mickado... Un Langecin du coin, à mon premier jour dans la région. La maison forte Séviné, qui abritait autrefois toute une famille de grands bourgeois. Toute perdue dans la forêt, toute recluse sur ses petites terres. On raconte qu'il s'y passait des choses étranges... On raconte qu'ils organisaient des grandes réceptions, où il fallait être invité pour y participer. A la faveur d'Arcam, qu'on disait. Ou du Dragon-Roche... Ou du Dieu-Jerboa... C'était très précis, sur ce point. En tout cas à ce qu'on dit, ces réceptions étaient prétextes à des rituels maudits. L'histoire parle même de sacrifices. Et puis, c'était, quoi ? Il y a de cela quarante, cinquante ans ? On raconte qu'un jour, ils se sont tous donnés la mort. C'est pas folichon comme histoire... Du sang partout. Mais c'est pas tout. On raconte qu'aucun corps n'a jamais été retrouvé. Pas un sur la soixantaine de bourgeois, de serviteurs et d'invités qui devaient s'y trouver. Disparus, tous, sans laisser de trace. Ou peut-être pas. Depuis plusieurs failles ont tenté d'y vivre, mais... Ils ont dit que le manoir voulait leurs souffles. Des voix dans les murs, des visions surnaturelles, des cris en pleine nuit, il se dit que la demeure Séviné est désormais maudite.

Et nous nous y dirigeons, prestement de surcroît ! Eh bien, pour une histoire, cela est fort prometteur. Comment devrai-je la nommer ? La poursuite du couple maudit... Mmmh... Non. L'épopée du chasse-fantômes... Non plus, Messire Souverain n'a pas tant voyagé. Ou peut être que si. Ou peut-être que ce n'est que le début. Non, il faut autre chose... Bon, attends voir, mon gaillard. Je trouverais bien un titre plus tard. Si Séviné ne nous a pas dévoré.
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeSam 4 Avr 2020 - 18:16


Théodoric n’était pas vraiment un lâche, du moins aimait-il le penser, alors il se racla la gorge et enroula ses rênes autour de sa main dans l’espoir de se donner un peu de courage. Ce n’était pas le moment, maintenant qu’il était entouré d’hommes d’arme de son père, de se débiner et puis avec un barde aux alentours, aux alentours proches qui plus était, il ne voulait pas que ce dernier ne fasse une balade sur la façon dont il avait évité une aventure.

« Mes braves, si vous voulez de l’action vous n’allez pas être déçus ! » S’exclama-t-il en dégainant son épée pour la pointer en direction du ciel alors que sa monture se dressait sur ses pattes arrières en battant l’air de ses sabots pour finalement les reposer au sol.

Chose qu’il n’avait pas vraiment prévue et s’il n’avait pas tenu fermement ses rênes il serait sans doute tombé en arrière mais son petit spectacle involontaire avait fait son effet et les quatre soldats avec lui brandirent eux aussi leurs armes en poussant des vivats. Maintenant il ne restait qu’à se diriger vers le manoir hanté. Cependant si l’envie première du jeune homme fut de partir au galop, il se rappela bien vite qu’il était le seul à posséder une monture. Alors il prit la tête de cette petite troupe comme on le lui avait apprit durant ses années de formation en tant que chevalier. Après tout n’était-ce pas à la noblesse de mener héroïquement, de mener par l’exemple, la piétaille, la roture qui, si on la laissait seule, ne risquait pas de faire grand-chose ?

Quant auxdits roturiers, l’un d’eux se retourna pour lancer un regard d’abord interrogatif au barde qui les accompagnait, se demandant bien ce qu’il pourrait faire pour les aider, avant de lui lancer un regard noir en voyant qu’il était bien trop enthousiaste ; ce que le jeune François, bon pentien, ne pouvait qu’interpréter comme un mauvais signe. En effet si les bardes sont des suppôts d’Arcam et qu’ils allaient s’aventurer dans le manoir Séviné, qui, d’après les rumeurs, serait hanté justement à cause de cette divinité honnie alors comment réprimer ce frisson glacé qui lui remontait la colonne vertébrale ? Pas-d’oreille quant à lui, hallebarde solidement en main, il n’attendait qu’une chose : en découdre avec ce qui serait sans doute de vils arcamites. Il ponctua sa réflexion d’un crachat qu’il envoya sur les traces des chevaux des deux fuyards.



Les deux fuyards quand à eux ne s’étaient pas arrêtés bien qu’ils aient ralentis. En effet Delphine s’était retournée sur sa selle pour regarder le groupe auquel ils venaient de couper le passage. Sans faire attention à ce qui se passait devant elle, aux arbres qui défilait, son cheval avait fini par légèrement dévier de sa trajectoire originale et lorsqu’Emile le remarqua, sa sœur s’était déjà éloigné de lui bien qu’elle fut toujours dans son champ de vision.

« Où tu vas?! » Lança-t-il en calmant son cheval qui ralentissait doucement mais sa sœur ne sembla pas l’écouter alors il s’élança à sa poursuite bien qu’il la rattrapa en un rien de temps. « Tu peux me dire ce que tu fais? On a rendez-vous, tu veux être en retard ? » Les sourcils froncés sous son masque de loup, il lançait un regard courroucé à son interlocutrice qui tourna finalement la tête dans sa direction après avoir réussi à maîtrisé sa monture. Le visage de l’épouse du podestat de Langehack était quant à lui caché par son masque qu’elle avait prit le matin même. Il n’avait pas de forme animale comme celui de son frère, c’était un visage plat, noir et laqué, il était décoré d’arabesques rouges.

« Tu as vu les gens devant qui nous sommes passes? »
« Non. »
« Moi non plus, pas précisément. Mais l’un avait un blason sur son surcot. »
« Et alors? » Demanda Emile qui commençait à s’impatienter.
« Et alors je crois qu’il était parti d'argent et d'azur, au dragon passant d'or brochant le tout. »
« Je suis content de tes progrès en héraldique, on peut y aller ? » Il ne cachait plus son agacement et commença à faire faire demi-tour à sa monture.
« Mère t’as échappé quand t’étais petit? On les voit tous les jours ces bannières, imbécile. On est peut-être passé devant le marquis. »
« Avec une suite aussi réduite ? Arrête donc de dire des bêtises et mettons-nous en route. De toute façon nous sommes masqués et nous ne serons pas seul alors pourquoi tu t’inquiètes ? »

Delphine répondit quelque chose si bas qu’Emile ne le compris pas mais il préféra faire comme s’il n’avait rien entendu, ce qui était de toute façon un peu le cas.


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Avec la nuit qui tombait, les lumières des torches dansantes qu’on pouvait voir partout sur et à l’intérieur du manoir Séviné pouvait donner l’impression d’assister à un bal de fantôme mais sans doute était-ce là la volonté des organisateurs de la soirée. Delphine et son frère s’arrêtèrent devant l’entrée qui menait à une grande cour où un valet, lui aussi masqué bien qu’il ne portât qu’un demi masque, les arrêta.

« Madame, monsieur, c’est un plaisir de vous accueillir à la soirée du Phénix ! J’espère que les divers artistes de notre grande communauté présents ce soir vous émerveillerons grâce à leurs magnifiques présentations. »

Il fit ensuite un pas de côté pour les laisser entrer. La grande cour déjà bien remplie mais, surtout, plusieurs activités étaient proposées. Quelques mètres sur la gauche de l’entrée se tenait un une planche tenue par des trétaux sur laquelle se trouvait plusieurs grands bols. A l’intérieur les invités pouvaient prendre des balles de peintures qu’ils devaient ensuite lancer sur un drap de couleur suspendu juste devant le mur, les balles explosaient alors à l’impact. Un serviteur haranguait la foule.

« Mesdames et messieurs venez! Venez et laissez votre Souffle s’exprimer librement grâce à la peinture, ce soir vous avez une chance unique de faire analyser l’œuvre que vous allez créer par l'illustre Alessandro Cintran ! Ne manquez pas la chance d’en apprendre tant et plus sur vous en laissant libre court à votre Souffle ! »

Pas vraiment intéressé, le duo ignora superbement le domestique et à la place ils prirent deux gobelets qui étaient en libre-service sur l’une des nombreuses tables basses. Au centre deux mimes faisaient leur numéro, l’un habillé d’une parodie de cotte de maille courrait après l’autre en robe de prêtre. Ils étaient devant un bassin duquel sortait une grande statue d’une femme nue dos à un pilier, elle tendait les bras et était illuminée par deux braseros à ses pieds. Entre les nénuphars qui peuplaient le bassin, des petites barques qui n’embarquaient que des petites poteries de diverses couleurs surmontées d’une mèche permettait de créer des îlots de lumière à la surface du bassin d’eau recouvert d’une brume peu épaisse. Si le spectacle, que ce soit celui des mimes ou du bassin, intéressait Emile, ce n’était pas le cas de Delphine qui vagabonda jusqu’à entrer dans une alcôve creusée dans un des murs de la cour pour tomber sur un peintre qui observait son modèle. L’intruse ne put retenir un petit rire en voyant que le modèle était entièrement nue. En effet à l’exception d’un masque et d’une fleur mauve la femme aux longs cheveux roux ne portait strictement rien.

« Pourquoi ne pas lui avoir mis une rose dans les cheveux? » Demanda Delphine un peu moqueuse.
« Evidemment parce qu’une phalaenopsis complète et souligne à merveille sa carnation voyons ! »

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Eänwen Riba
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeDim 5 Avr 2020 - 3:07


Eänwen Riba avait écumé tous les marché aux tissus de Taar et Geresh et n'avait rien trouvé qui la satisfasse vraiment. Elle voulait impressionner Ethirëlon Nas'Olen son mécène. Et s'il faisait le déplacement il fallait qu'il puisse dormir dans du linge de la plus haute qualité et qu'ils se démarquent de toutes les autres auberges.

Alors son seul moyen était de partir ailleurs trouver ces linges. Des clients lui avaient parlé de ce comté en Péninsule dont la spécialité est le commerce  du textile. Elle allait forcément trouver de quoi ce satisfaire là bas. Après avoir réglé les détails avec son équipe pour le bon déroulement des événements pendant son absence elle prit la route pour Geresh  ou elle prendrait la route maritime pour la péninsule.

A bord elle tenta d'apprendre quelques mots en péninsulaire. Elle ne parlait qu'Oliyan et il serait peut être temps qu'elle apprenne d'autres langue si son commerce vient à grandir encore. Au bout des 11 jours de voyage elle avait des bases rudimentaire de péninsulaire elle savait se présenter demander une direction une chambre de quoi manger et boire les formules de politesses. Elle n'avait pas de quoi tenir une conversation mais savait maintenant survivre.

Le marchand ambulant qui les lui avait appris lui avait également indiqué ou trouver les meilleurs tissu de toute la péninsule selon lui. Il parait que ça n'avait aucun rapport avec le fait que la vendeuse en question soit la cousine de sa femme.  

De toue façon pour le moment elle n'avait pas d'autres adresses où aller alors elle se rendrait là bas. Ce qu'elle fit par chance non loin il y avait une auberge ou le tavernier avait quelque notion d'Olien. Elle s'installa là bas pour les 4 jours où elle resterait pour passer commande, voir les détails et négocier les prix.  Au bout du deuxième jour elle avait sympathisé avec un commerçant du village qui l'invita à se joindre à lui à une fête dont elle ne devait pas parler. Il était né en Ithri Vaan et avait fini par déménager en Péninsule quand il était devenu jeune adulte. Il devait à peu près avoir l'âge d'Eanwen quand ça lui était arrivé et c'est pour celà que le lien entre eux c'était très vite créé.

Le soir de cette fameuse soirée secrète la rouquine avait fait un effort et mis une robe de soirée qu'elle avait acheté plus tôt dans la journée.  C'était une robe courte épaule dénudé d'une couleur tirant entre le bordeaux et le lilas. Elle avait mis par dessus son manteau à capuche et chaussé ses bottes de voyage qui lui montaient jusqu'aux genoux. Ses cheveux roux tressés avec des liens de cuir et laissant échapper quelques mèches. Ses lèvres étaient colorées en rouge pourpre. Son nouvel ami lui avait fourni un masque en dentelle noire couvrant son contour des yeux et une bonne partie de ses joues. Il avait lui un masque blanc avec un bec d'oiseau. Ils s'étaient rendu là bas ensemble. Puis une fois sur place s'étaient séparés pour que chacun profite des exposants et artistes. Il y avait dans cette demeure quelque chose d'étrange et de glaçant mais elle ne savait pas vraiment d'où celà pouvait venir alors elle décida de l'ignorer.

Elle souriait en regardant les artistes jouer une scénette comme on en voit beaucoup dans Taar.


robe :
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Griffon de Langehack
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeMar 7 Avr 2020 - 4:04



Ce fut donc au pas que le langecin, accompagné de ses quatre fidèles hommes d’armes, bien qu’en réalité ils ne soient pas encore siens, et d’un drôle de barde, se lancèrent à la poursuite des fuyards. Ce qui promettait d’être complexe étant donné qu’ils étaient tous deux montés alors que Théodoric était le seul à posséder une monture. Il n’y avait alors plus qu’à espérer qu’ils se rendaient bel et bien au manoir Séviné et non pas autre part sinon, avec leur allure, le petit groupe de piétons risquaient bien de ne jamais les rattraper. A pied il était si difficile de rattraper son retard, c’était même proprement impossible mais l’héritier du marquisat ne comptait pas abandonner pour autant.

Alors ils coupèrent à travers bois laissant derrière eux une route peu fréquentée bien que cette soirée semblât être l’exception qui confirmait la règle. Théodoric déglutit après quelques minutes à déambuler dans un silence de plomb entre les arbres qui semblaient plus rapprochés les uns des autres que d’ordinaire, parfois un son le faisait presque sursauter et il se retournait sur sa selle pour voir d’où il provenait mais sans jamais rien trouver.

« Vous avez dit quelque chose? » Demanda-t-il à personne en particulier alors qu’il se retournait une énième fois. Ce fut Pas-d’oreille qui lui répondit en haussant les épaules.
« Personne a ouvert la bouche messire. » Il avait envie d’ajouter que leur seigneur était bien le seule à parler mais se ravisa.
« Pourtant je suis certain d’avoir entendu un murmure... » il l’avait dit tout bas, au point que personne d’autre ne semblait l’avoir entendu. Personne d’autre sauf François. Le jeune homme semblait posséder une oreille des plus fines.
« Vous… vous pensez que les Souffles sont sortis du manoir pour se répandre dans la forêt ? »
« Arrêtes donc de raconteur des conneries. » Le rabroua Milio avant que Pas-d’oreille n’ait pu le faire. Toutefois ça ne suffisait pas pour le jeune homme qui sentait bien que Milio était nerveux derrière ses bravades.
« C’est la pleine lune ce soir, regardez, il se passe toujours des trucs étranges durant la pleine lune... »

C’est à cette remarque que Théodoric leva la tête et se rendit compte que la nuit était presque déjà tombée et comme c’était souvent le cas dans ce genre de situation : les arbres prenaient des formes inquiétantes, leurs branches les plus basses semblaient se tendre vers eux, se ramifiant comme des doigts cherchant à les attraper pour les faire rejoindre la soixantaine de Souffles ayant disparu il y a de cela tant d’années.

« Par les dieux Théo, tu es un chevalier, reprends-toi. » Encore une fois c’était dit tout bas, en posant une main sur la poignée de son épée, prêt à dégainer au moindre de signe de créature ou de fantôme voulant s’en prendre à son groupe. Il cherchait entre les arbres ces fameux dangers qu’il ne pouvait qu’imaginer et qui lui glaçait le sang. Il se retourna encore une fois, cette fois non pas parce qu’il croyait avoir entendu quelque chose mais parce qu’il sentait qu’on l’épiait mais si c’était bien le cas le coupable prenait grand soin de rester dans les ténèbres pour échapper à son regard. L’héritier avait entendu bien des rumeurs sur le bois qui entourait le manoir Séviné et parmi celles-ci, que certains voyageurs s’étaient en effet sentis observé et, au fil de leur périple, avaient fini par être désorienté à force de regarder sans cesse derrière eux, ils s’étaient donc perdus et on ne les avait jamais retrouvés. Il existait d’autres versions plus sinistres, l’une racontait que le bois, tout comme le manoir, était aussi hanté et qu’il rendait tout aussi fou, emprisonnant ainsi ces esprits brisés dans leurs corps jusqu’à ce que quelqu’un leur offre une mort salutaire, si jamais un Souffle charitable arrivait à les retrouver.

Ce n’était donc pas l’envie de partir au galop dans l’espoir de rapidement trouver le manoir qui manquait à Théodoric mais ça voulait dire abandonner sa maigre suite derrière lui, et donc se retrouver complétement seul, complétement isolé, et risquer de perdre les traces de sabots laissés par les fuyards ce qu’il ne voulait évidemment pas.

« Barde, joues donc quelque chose. » Lança-t-il alors que la peur reprenait le dessus. Le silence complet, si on excluait les bruits de sabots, de pas et les quelques oiseaux nocturnes qui commençaient à se réveiller, commençait à forcer son cerveau apeuré à compléter le vide, à imaginer des choses qui n’existaient pas alors avec un peu de chance un peu de musique permettrait à son esprit de se concentrer sur quelque chose d’autre. Il ne s’était pas attendu à vouloir laisser jouer l’arcaménite mais n’était-ce pas là une solution qui lui permettrait de rester sain d’esprit ? Ou bien ce serait une erreur qui accélérerait le processus en permettant à Arcam d’accélérer le processus. C’était un risque à prendre et bien qu’il ne soit pas certain que ce soit une bonne idée, ce n’était pas vraiment la raison de Théodoric qui avait prit le dessus.

Puis, bien vite, ils purent, avec un certain soulagement, distinguer des lumières entre les arbres. Si la source desdites lumières était encore lointaine, il n’empêchait qu’il ne fallait pas être le doyen du collège langecin pour savoir d’où elle provenait. Ce fut donc avec une certaine appréhension que Théodoric avança en direction du manoir Séviné et il fut reçu avec surprise par le valet qui commençait à se dire qu’il pouvait, lui aussi, enfin commencer à profiter de la fête parce que personne d’autre n’allait se présenter.

« Bienvenu, messire, à la soirée du Phénix... » commença-t-il avant de se rendre compte que plusieurs choses n’allaient pas. « Je crains que vous n'êtes pas invités. » Il lança un regard appuyé au surcot du jeune homme.



Pendant que sa sœur était partie batifoler il ne savait où, et il s’en moquait tout particulièrement, Emile, lui, se mêlait à la foule qui s’épaississait au fil des minutes qui s’écoulaient. Pour lui, la soirée était surtout intéressante pour au moins deux choses, deux représentations qui n’avaient malheureusement pas encore commencées mais qui, sans doute, ne tarderaient pas. En attendant il était temps de discuter, de boire et, même de manger un peu. Il rejoignit un petit groupe qui, à les écouter, débattait des spectacles proposés.

« Ces mimes sont d’un ennui... » se plaignait une voix féminine cachée derrière un masque de loup en lançant un regard aux concernés qui se retrouvaient coincés dans une cage aux barreaux invisibles mais qui semblaient bien réels, du moins pour les deux artistes.
« Ne vous inquiétez pas, la soirée sera rendue plus intéressante sous peu. » Expliqua-t-il avec un sourire mystérieux, ce qui ne servait à rien vu qu’il était invisible, derrière son masque.
« Et par quoi donc? » Demanda la Louve, le bourgeois put voir ses yeux rouler vers lui sans qu’elle ne bouge la tête.
« J’ai entendu dire que la Fortunée allait chanter. » Emile lança un regard noir dans la direction de l’impudent qui avait osé répondre à sa place, tout caché derrière un masque de lapin qu’il était, lui volant au passage l’attention de la Louve.
« Et vous avez bien entendu, je le sais de source sûre, moi. » Les deux hommes se fusillèrent alors du regard sous l’œil amusé de la courtisane pour laquelle ils se battaient. Finalement, pour elle du moins, la soirée venait de devenir bien plus divertissante.
« Et môôôsieur sait-il que la prestation de la Fortunée accompagnera une représentation théâtrale ? » Bien qu’Emile n’ait jamais vu l’homme qu’il avait en face de lui, du moins le pensait-il, il savait avec une certitude inébranlable que ce dernier avait un visage qui donnait à tout un chacun l’envie de le frapper ce qui, couplé à ses manières ridicules, devait arriver souvent. Cependant, et malheureusement pour cet affreux Lapin, Emile savait tout ça et bien que son sourire suffisant fût masqué, il n’en était pas moins audible.
« Je sais même plus mon brave: la pièce de théâtre qui sera jouée verra un prêtre de Tyra parmi ses acteurs. » La révélation que, comme pour la précédente, Emile savait de source sûre, ne provoqua pas la réaction escomptée. En effet le Lapin ne fit que lui rire au nez.
« Bien sûr! Et il sera accompagné de la haute-prêtresse de Néera en personne ! »
« Messieurs, inutile d’élever le ton, nous sommes ici pour nous amuser, n’est-ce pas ? » Demanda la Louve en posant une main sur l’épaule des deux hommes après avoir vu que la main de l’un descendait vers ce qui devait être une dague et que l’autre esquissait une position de combat.


Pour Delphine cependant, la soirée n’était pas aussi amusante, elle n’avait pas la chance d’avoir deux hommes être à deux doigts d’en arriver aux mains pour flatter son égo. Elle avait bien tenté de se moquer encore un peu du peintre mais force était de constater que le bougre connaissait son affaire et qu’elle ne pouvait donc pas lui lancer de pique sur sa maîtrise. Il avait un bon coup de pinceau et bien que la composition n’était pas forcément du goût de l’épouse du podestat, au moins n’était-il pas hideux. Alors elle quitta l’alcôve pour aller dans la suivante mais là elle n’eut pas plus de chance. En effet elle était déjà occupée mais, surtout, ça venue interrompit le baiser des deux tourtereaux qui se retournèrent à l’unisson vers elle et visiblement ils n’étaient pas des plus contents d’avoir été surpris quand bien même ils portaient des masques. Elle voulut faire une remarque sur le fait qu’il était bien tôt pour s’isoler ainsi mais à quoi bon risquer de causer une scène justement si tôt ? La nuit étant encore jeune il fallait savoir la savourer alors elle fit quelques pas en arrière et sortit en décidant de ne plus tenter sa chance avec les alcôves.

A la place elle retourna vers le centre de la grande cour intérieure et embrassa la scène du regard sans trouver quoi que ce soit de réellement intéressant à faire. Certes elle pouvait aller observer les mimes ou aller voir du côté du bassin pour marcher sur les quelques pierres qui sortaient de l’eau et laisser le bas de ses jambes et de sa robe disparaître dans la brume mais à quoi bon ? Surtout que les pierres en question étaient elles aussi perdues dans la brume, les trouver n’était donc pas si simple que ça et elle n’avait pas encore envie de prendre le risque de terminer à l’eau. Toutefois son regard fut attiré par une chose bien rare dans ce genre de soirée-là : une robe simple. Pendant un temps elle n’en fit pas grand cas, après tout s’habiller ainsi pouvait être un excellent moyen, tout aussi bon en réalité, d’attirer l’attention que de porter son poids en or. Toutefois le fait que la personne la portant semblait un peu perdue termina de convaincre Delphine qu’elle n’était pas d’ici ou qu’elle participait à une soirée comme celle-ci pour la première fois. Alors d’une démarche nonchalante elle se dirigea vers la nouvelle venue en prenant deux coupes d’argent remplie d’un vin langecin au passage. Arrivant dans le dos de la rousse, la langecine ne prévint pas celle-là de sa présence avant de parler.

« Bonsoir, vous m’avez l’air perdue, puis-je vous offrir mon assistance ? » Son sourire caché par le masque, seuls ses yeux pétillants de malice étaient visible alors qu’elle tendit une coupe de vin à la nouvelle venue.
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Brohan Wulfekiin
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeVen 17 Avr 2020 - 17:58


Pourquoi les forêts sont-elles toutes si lugubres, lorsque vient la nuit ? Toutes ces ombres qui dansent à la lumières des étoiles, et des lunes. La Silène est belle ce soir, illuminant nos pas de son aura dorée tandis que l'ardent Soleil, lui, se couche. Accompagnant la divine demeure, la Lune quant à elle montre son plein, ou presque, tel un second phare dans la nuit. N'est-elle pas plus grosse que la dernière, ou mes yeux me jouent des tours ? Par Arcam, cette forêt est bien mystérieuse. Il est vrai que courir n'aide pas à s'en faire une idée, tant le feuillage et les branches masquent le ciel tacheté. Une forêt lugubre, qui se fait certainement belle à la lumière du jour. Une nuit éclairée, cadeau de l'automne qui rend bientôt sa place à Dame Hiver. Que de belles inspiration pour l'artiste que je suis. Moi "Le Fou", moi "l'Asticot", moi le charmeur des maussades, moi le faiseur de souris, moi le flûtiste virtuose, moi le danseur d'allégresse.

Où en étai-je ? Ah, oui ! La forêt, mystique et intrigante. Tandis que nous avançons, suivant le cavalier aux sons de nos pas froissant les feuilles mortes et du grincement des écorces, j'ai cessé de jouer pour m'adonner à la composition. Quel en sera le titre ? Le noble et la forêt hantée ? Trop classique. Les arbres dansants ? Pour quoi pas... Les aventures du cavaliers du bois dansant ? Oh, mon très cher moi ! Je tiens quelque chose !
"Barde, joues donc quelque chose." Me demande le généreux jeune client.
Oserai-je le supposer chevalier ? Peut-être bien... De son rang et de son âge, il doit bien l'être devenu à voir comment il se comporte, et comment ses gardes le traitent. Ah, mais oui ! Jouer pour lui, bien sûr ! Ne m'a-t-il point engager pour cela ? Une ballade ? Une chanson comique ne me semble pas adaptés, en cet instant. Alors peut-être... Oui, celle là ! La complainte du rocher mousseux. Apprise d'un barde chauve lorsque je voyageais en Olyssea, cette chanson mélancolique retrace l'histoire de ce preux chevalier parti trop tôt, alors que l'attendait une femme qui l'aimait sans qu'il ne le sache. La pauvre damoiselle éplorée n'eut jamais pu revoir son preux qu'elle attendit chaque jour au lieu de leur rencontre, auprès d'un rocher mousseux, jusqu'à en dépérir.

Nous atteignons finalement une bâtisse, un manoir, ou plus précisément sa clôture. Est-ce là le domaine Séviné ? Oh, mais que se passe-t-il ? L'entrée est gardée, il y a de la lumière, et d'ici la demeure semble être animée en cette belle soirée d'automne ! Quelle étrange découverte, que nous faisons là. Le lieux d'est-il pas sensé être abandonné ? Mais attendez... Des lumières dansantes au travers les fenêtres, une réunion de convives en apparence festifs, un gardien au visage à demi masqué, une Lune grande et pleine... Mais oui ! Par Arcam et par Tyra ! Nous y sommes, c'est ici ! C'est maintenant ! Mon oeuvre, mon histoire, elle s'écrit ! Le bal des fantômes ! Il attire les vivants, et ce soir... Ce soir, seront-nous leur repas de Séviné, ou mon généreux client sera-t-il celui qui vaincra les fantômes ? Le conte s'écrit, et le talentueux moi suis là pour le mémoriser afin de le chanter plus tard.

Si toutefois ce gardien fantôme veut bien nous laisser passer. J'ouvre grand les yeux et secoue mon tambourin tandis que le noble au Souverain est arrêté au début de son aventure. Coment ? Comment ose-t-il arrêter mon oeuvre alors qu'elle commence tout juste à s'écrire ? Ce vilain de souffle récalcitrant ! Maudit soit... Oh oui, s'il est ici c'est qu'il l'est déjà, maudit à qui la voilée a refusé l'entrée en son Royaume. Neni ! Que la malvie me consume si mon oeuvre s'arrête ici ! Je m'approche alors du demi-masqué gardien de la porte, armé de mon confiant sourire, et prenant mes grands airs je lui joue ma tragédie.
"Honni !" M'exclame-je, faisant vibrer les cymbales de mon tambourin, tout en insistant bien sur la double consonne. "Honni soit tu, misérable ignorant, de ne point laisser le merveilleux moi entrer en cette délassante réception ! Ne sait-tu point qui je suis ? Je suis l'Artiste parmi les artistes, avec un grrrand A ! Je suis le Distrayant des distrayants ! Je suis l'amuseur des gens de bon goût ! Je suis le seul, l'unique, l'inimitable, le talentueux, l'exceptionnel Jobi-Jobah !"
Je recule d'un pas et exécute une souple et non moins élégante révérance, écartant grand les bras tout en faisant tinter les cymbales du tambourin. Puis je me relève d'un brut mouvement et m'avance de nouveau face à l'empêcheur de composer tranquille, si près que les poils courbés de ma frétillante moustache caressent presque son demi-masque.
"Et ces gens sont ma troupe. Alors comment ? Comment oses-tu priver les raffinés invités de la soirée du Phénix du spectacle que nous, oeufs dorés parmi les ardents, venons leur offrir ?"
Le bougre, quelque peu décontenancé, baragouine quelque chose à propos de masque et d'anonymat, mais je ne lui laisse pas terminer que je recule mon visage.
"Ignorant ! Ne comprends-tu rien à mon talent ?"
Je passe mon tambourin devant mon visage et lorsque je l'en retire, mon expression faciale se fait colère. Je répète le mouvement et l'allégresse apparaît. Encore une fois, et c'est la peur qui se révèle. A la suivante mon expression revient à celle d'origine.
"Ce visage est lui-même une multitude, il est un masque multiple que je ne puis retirer."
Je me tourne alors vers mes compagnons, si l'on puis nommer ainsi des inconnus que l'on accompagne à l'improviste, et à nouveau reporte mon regard sur le protecteur de l'entrée.
"Trouvez donc des masques à mes compagnons, si cela vous rassure. Et laissez nous entrer, que ces joyeuses gens puissent profiter de nos prestations."
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Eänwen Riba
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeSam 18 Avr 2020 - 1:14


Eänwen ne comprenait pas les birbes de conversation autour d'elle et était bien contente que le spectacle pour le moment soit sans mots. Elle aimait bien cette façon de raconter une histoire sans mots. Il faut dire que ceux de Thaar était plus drôle mais c'est surement parce que elle n'avait pas tous les us et coutumes de péninsule.
Une voix légèrement étouffée par un masque sembla venir juste derrière elle. Elle sursauta légèrement en comprenant qu'on s'adressait à elle. Elle se tourna vers la femme au masque noir aux dessins rouge. Elle lui tendait une coupe de vin Eänwen l'accepta en souriant et essaye de prononcer en péninsulaire surement avec un grand accent

"Merci... Je...euh... parle pas bien péninsule"

Elle était rouge pivoine. C'était toujours compliqué pour elle de s'exprimer dans une langue qui n'était la sienne. Elle leva le verre vers elle comme pour lui montrer ses respect avant dans boire une gorgée. Le vin était assez différent du vin qu'elle avait pu goûter en Itrhi Vaan.  Elle fronça les sourcils en regardant son verre il n'avait pas la couleur rouge qu'elle lui connaissait habituellement il était bien plus clair et avec des teinte de jaune vert. Il était plus doux et sucré aussi et elle reconnaissait bien là le gout du vin mais totalement différent de ce qu'elle avait déjà pu expérimenté.
Elle en reprit une gorgée cette fois elle sourit la chaleur dégagée par le liquide dans sa gorge était agréable.  Elle regarda la femme et  tenta une nouvelle phrase.

"Merci je aime beaucoup"
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeSam 18 Avr 2020 - 19:38

Le cerbère recula devant l’animosité du barde avant de se reprendre. Il était un gardien après tout et se devait donc de rester digne devant une tentative d’intimidation, d’autant plus venant d’une personne qui n’avait pas l’air spécialement menaçante. Il ouvrit donc la bouche pour lui dire que oui, les règles s’appliquaient à tous, peu importait leur pédigré mais son interlocuteur, si on pouvait appeler ça ainsi vu qu’il ne le laissait pas en placer une, reprit ; demandant avec une assurance que le gardien jugeait mal placée, s’il savait qui se trouvait en face de lui. Comme si c’était évident. Il voulu répondre à la question qui était sans doute rhétorique mais une fois de plus le malpoli ne le laissa pas parler, le coupant avant même qu’il n’ait pu prononcer une syllabe. Il avait beau être le Distrayant, il n’en était pas moins pénible ce Jobi-Jobah.

A nouveau le gardien voulu profiter d’une éclaircie pour parler enfin mais s’il pensait que le barde allait le laisser dire quoi que ce soit il fut vite détrompé par ce dernier. Alors après une nouvelle salve de questions rhétoriques il tenta de parler mais devant l’aplomb du barde seul un fin filet de mots ne passa ses lèvres, loin d’être audible par qui que ce soit mis à part l’impoli. Toutefois il abandonna bien vite ses protestations en voyant le numéro de Jobi-Jobah. Alors ce fut à son tour de faire une révérence.

« Veuillez pardoner mon ignorance messire, j’ignorais que maître Tu’han avait un apprentis, je m’en vais de ce pas le prévenir de votre arrivée et chercher des masques. » Le gardien se fendit d’une nouvelle révérence avant de disparaître, se mêlant à la foule dans la cour du manoir Séviné, laissant le petit groupe dans un silence pesant. Théodoric ne préférait pas regarder Jobi-Jobah ; Français quant à lui ne pouvait s’en empêcher bien que son regard se teintait d’une haine coupée de peur ; Milio dévisageait le barde, mi-figue, mi-raisin, se demandant encore comment il devait prendre ce qu’il avait fait, dit, et la réponse du gardien ; Pas-d’oreille, appuyé sur sa hallebarde, imitait son seigneur, laissant son regard vagabonder plutôt que de se concentrer sur l’homme qu’il avait jusque là défendu et qui venait de montrer à tous qu’il était visiblement connu chez les arcamites. Les moins cléments n’y verraient sans doute pas une erreur innocente de sa part et de la dernière chose que voulait le vieux sergent d’arme c’était bien d’être affilié à cette engeance.

Delphine remercia les dieux que cette soirée soit masquée car son sourire moqueur aurait pu blesser la damoiselle qu’elle avait accostée. Son sourire, bien que moqueur, était doux, l’estréventine avait au moins le mérite d’essayer même si c’était… était-ce nécessaire de mettre des mots sur ce qu’elle avait entendu ? Elle décida que non, pour le bien de tous. C’était attendrissant, ça lui rappelait ce chien qu’elle avait vu dans les rues de Langehack quand elle était petite, la pauvre bête n’avait que trois pattes mais elle essayait tout de même de courir avec les autres. Il se faisait distancer, bien évidemment, mais au moins il essayait. La jeune fille s’était demandé si elle devait s’en attrister ou en rire. Cette fois la question ne se posait pas vraiment. Alors, comme la meute de chien qui attendait que l’animal à trois pattes ne se relève pour continuer à les suivre, Delphine allait prendre la nouvelle venue sous son aile. La langecine posa une main réconfortante sur l’épaule de son nouveau jouet.

« C’est un vin qui est fait non loin d’ici mais sans doute n’avez-vous pas entendu parlé de Cavrour. » Elle avait hésité à lui répondre en oliyan mais s’était vite ravisée. En effet l’objectif était bel et bien de l’aider à parfaire sa maitrise du péninsulaire et non pas de la ramener dans sa zone de confort. De plus Delphine ne parlait pas parfaitement l’oliyan et elle ne comptait pas faire en sorte que les positions s’inversent. « Suis-je bête, bien sûr que vous ne connaissez pas Cavrour, comment le pouvez-vous ? Si jamais vous avez un moment à perdre je vous recommande d’y faire un tour, les vignobles entourant le château valent le détour, comme vous pouvez le voir… ou du moins le goûter. » Elle parlait plus lentement qu’à l’accoutumé, en prononçant de façon plus pleines les syllabes sans pour autant donner l’impression de parler à une imbécile. Après tout si elle parlait trop vite elle n’aurait même pas le loisir d’entendre une réponse. « Mais ne vous inquiétez pas très chère, j’ai entendu dire de mon frère que le clou du spectacle, la pièce de théâtre accompagné de la voix cristalline de Fortunée sera entièrement en oliyan. » Elle ne doutait d’ailleurs pas que la majorité ferait semblant de comprendre ce qui se dirait juste pour avoir l’air un tantinet intéressant alors qu’ils tenteraient de déterminer le sens de la pièce avec ce qui serait montré sur scène. « Me ferez-vous l’honneur de me traduire ce qui se dira durant la représentation ? » Ça la faisait sourire rien que d’y penser ce qui n’était pas chose aisée pour conserver son ton mielleux.

Quant aux autres langecins, ceux qui attendaient patiemment dans un silence de plomb que les masques arrivent, s’ils avaient tous leurs opinions à propos de cet étrange barde rencontré au hasard d’une taverne quelques heures plus tard, ils regardaient tous l’intérieur du manoir Séviné avec le même mélange d’envie et d’appréhension. Théodoric, trouvant le temps un peu long, décida de s’occuper, de retirer son surcot frappé des armes de sa famille, après tout à quoi bon avoir un masque pour s’anonymiser si l’on porte les couleurs de la dynastie régnante à Langehack ? Lorsque le gardien fut de retour avec ses six masques, il reçut des regards somme toute courroucé, l’impatience de certains se faisant clairement sentir.

« Je vous présente mes excuses, maître Tu’han a été plus diffcile à trouver que je ne le pensais. Il faut dire que la pièce va bientôt commencer ainsi je vous recommande de vous hâter mes seigneurs. » Il se mit de profil pour montrer à tous le bâtiment attenant au manoir dans lequel, visiblement, se trouvait l’intéressé. « Il vous attend là-bas. » Il se tourna alors vers Théodoric et les soldats. « Vous pouvez deposer vos armes ici, j’en prendrais grand soin... » puis son visage s’illumina comme s’il venait d’avoir une épiphanie. « Mais suis-je bête, vous allez en avoir besoin pour la représentation, autant pour moi, je vous en prie, dépêchez-vous ; Jobi-Jobah pourra peut-être vous le confirmer, il paraît que maître Tu’han n’est pas des plus patient. »


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Brohan Wulfekiin
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeVen 1 Mai 2020 - 22:37


Le grand moi ne serait qu'un vulgaire apprenti ? Mais quel impudent que ce chien de garde ! Moi l'Amuseur, moi le musicien de génie, moi l'Asticot, je ne serais que l'assistant d'un quelconque saltimbanque de pacotille ? Peccadille ! Calomnie ! Insolence ! Ce saligaud a dont bien de la chance que le sire Souverain soit à mon coté, car si cela n'avait été le cas il en aurait cuit de lui. Et puis, qui est ce Tu'han d'habord ? On n'a pas idée d'appeler son fils ainsi. Encore l'un de ces vaanis prétencieux, à en entendre la consonance. Ces fous d'Arcamenites de l'Est, qui se croient tous bénis de la grâce artistique juste parce que Le Barde est apparu chez eux durant le voile ! T'eh ! Quels enfants grossiers qui ne savent même pas apprécier la délicatesse et la subtilité des vers du véritable art sémantique ! Ni même de la musique, par ailleurs... Encore que là, tout n'est pas à jeter. Il faut bien avouer que certaines rythmiques sont intéressantes.

Oh là, tu t'emportes mon bon barde ! Maître Tu'han, qu'il a dit ? Eh bien, jouons le jeu. Ce type doit être vieux et sénile pour nous attendre, à mois qu'il ne soit un autre de ces originaux qui ne sait même pas avec qui il travail... Mais non, c'est évident ! Cela fait combien de temps maintenant, que j'hère dans la région ? Assez longtemps pour le mon nom ait fait le tour des auberges, des tavernes et des villages. Ce Tu'han, qui qu'il soit, aura déjà eu vent de mon avantageuse réputation, et il aura trouvé en cette occasion de me rencontrer ! Ah ah ! C'est donc ainsi : Assistant ? Apprenti ? C'est que ce maître de théâtre veut en réalité profiter des talents d'un véritable barde ! Ainsi soit-il !
"Bien, il était temps ! Allons, compagnons ! Il ne faut pas faire attendre les spectateurs." Dis-je, à l'adresse du noble bienfaiteur et de ses amis soldats.
"L'art n'attend pas, mes amis. L'art n'attend pas."
A ces mots je passe devant le chien de garde, sautillant tel un gai faon dans le clair bois.
"Et prenez donc soin de cet attirail, le spectacle doit être parfait."
Au gardien de porte je saisit la poigne, et secouant vigoureusement j'ajoute.
"Merci mon brave, merci ! Ces masque siérent bien mieux à leurs visage, cela rendra notre prestation plus désopilante. Par où avez-vous dit ? Oh, oui ! Par là"

Ainsi nous entrons dans la demeure des fantômes, mon bienfaiteur, ses compagnons et moi. Ah quel talent ! Cela vaudra bien quelques écus de plus, si vous voulez mon avis. Qu'aurait donc fait ce noble jeune homme, s'il ne m'avait point rencontré dans cette auberge ? Eh ! Point d'aventure pour ce héros, ni personne pur la conter. Grâce aux dieux, la fortune était de son côté et le talentueux artiste que je suis a pu les faire entrer. Néanmoins, une inquiétude me prend : mon élégante moustache frétille, et cela est signe d'une mésaventure qui s'annonce. Sont-ce là les prémices de mon oeuvre ? De prudence, prévenons tout de même notre compagnon amateur de talentueux musicien:
"Mon ami, lui murmure-je, j'espère que vous êtes prêt. J'ignore qui et ce Tu'han, mais s'ils s'attends à ce que nous tenions spectacle contentez vous de me suivre. Laissez vous posséder par l'esprit des artistes, et tout ira bien."
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeMar 26 Mai 2020 - 10:56

Il était difficile de juger les intention d'une personne sans même apercevoir son visage. Alors la rouquine continuera de se méfier de cette femme à la voix douce derrière son masque. Les gens les plus avenants ne sont pas toujours les plus sains. Ainsi elle se dégagea délicatement de cette main sur son épaule en lui souriant et en hochat de la tête comme si elle comprenait ce qu'elle lui disait. Non cette femem ne lui inspirait pas confiance à être avenante et à parler dans une langue qu'elle ne maîtrise absolument pas. Mais elle valait déjà mieux que ces autres qui l'avaient regardé de la tête aux pieds en ricanant.
Eänwen avait l'habitude de ne pas se fondre dans la masse. Elle était cette petite fille trop pâle pour être une enfant de l'Ithri Vaan mais elle avait fini par appartenir à ce paysage et Ariane n'y était pas pour rien. A cette fête il n'y avait pas d'Ariane et son acolyte semblait introuvable. Elle se contenterait de cette femme au masque noir et rouge.

*sourire et ne pas se laisser faire. sourire et ne pas se laisser faire.*

Elle se répétait cette maxime que sa mère lui disait quand elle était petite. Ce soir elle était de nouveau cette enfant mais il était hors de question de compter sur ses frères ou sur Arianne ce soir elle était seule et elle s'en sortirai comme elle s'en était toujours sortie.

Elle applaudissait en souriant les divers artistes et en écoutant la femme d'une oreille reconnaissant un mot ou deux par ci par là. Mais sans voir sa bouche bouger il était difficile pour la rouquine de reconnaître vraiment les mots et donc de les comprendre.

"...Oliyan..."

Celui ci elle en était sûre et souriit de plus belle en l'entendant. Elle s'était dit que une partie du spectacle serait dans sa langue natale ou que la femme savait parler un peu cette langue. Dans les deux cas elle se sentirait bien moins bête et c'était quelque chose qui la soulageait un peu.
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Griffon de Langehack
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MessageSujet: Re: La gardienne de l'amant.   La gardienne de l'amant. I_icon_minitimeMar 26 Mai 2020 - 15:50

Le jeune homme et ses suivants défirent leur ceinturon d’arme pour les poser en équilibre contre le mur, il en fut de même pour les hallebardes.

« Et pour ma monture ? »
« Monseigneur n’a nul motif d’inquiétude, les chevaux seront traités et pansés comme il se doit, après tout vous n’êtes pas n’importe où ici ! »

C’était d’ailleurs bien ce qui inquiétait Théodoric mais il haussa les épaules et entra à la suite d’un barde décidément un brin trop enthousiaste à son goût. Ils entrèrent en mettant leur masque, leur regard s’attardant sur les diverses activités proposées pour finalement s’intéresser davantage aux participants de cette soirée et plus particulièrement aux masques. Si le fils du marquis n’avait jamais porté beaucoup d’intérêt à la vie de cours ou à la mode qui faisait la renommée du marquisat, il devait admettre qu’il sentait une pointe de honte réchauffer ses joues. Il n’avait pas du tout l’impression de tenir son rang comme disaient certains. Cependant avec un peu de chance il resterait bel et bien anonyme ce qu’il ne pouvait qu’espérer sans en être certain, c’était bien là l’un des problèmes d’être préparé à la succession : son père avait fait ce qu’il pouvait pour qu’il soit connu et apprécié des notables du langecin ce qui voulait dire la noblesse mais également les grandes maisons bourgeoises. Or, au vu des participants de cette soirée, il pouvait y avoir des deux.

Cependant ce qui lui glaça réellement le sang fut la dernière phrase de cet étrange barde qui le suivait depuis qu’il était entré dans cette auberge, ou cette taverne il ne savait plus vraiment, qu’il commençait à doucement maudire. Son cœur rata un battement lorsqu’il entendit qu’il devait se laisser posséder par l’esprit des artistes… il ne comptait pas risquer son Souffle pour une représentation théâtrale, si bonne soit-elle.

« Alors vous n’êtes pas son apprenti? » Il avait parlé peut-être un peu trop fort car des regards se tournèrent vers eux alors il se racla la gorge et s’assura de baisser d’un ton. « Je vous préviens tout de suite : vous allez vous débrouiller seul avec ce… comme vous dîtes. »

C’était un nom vaani qu’il n’avait pas retenu et ces fous de l’autre côté de l’olienne n’avaient pas eu la prudence de bannir Arcam de leur panthéon.

« Je ne montrais pas sur scène. » Déclara-t-il en essayant d’y mettre le plus de conviction possible. Ce qui n’était pas beaucoup, il devait bien l’admettre.

Lorsqu’il tourna la tête pour chercher le soutien des soldats il ne les trouva pas, tout juste eut-il le temps de voir François entraîné dans la foule par ce qui lui semblait être une charmante créature. Trop charmante. Il déglutit, quelque chose n’allait définitivement pas ici. Désormais sans les hommes d’armes qui l’avait accompagné depuis plus longtemps que l’énergumène avec qui il était désormais seul dans cet océan d’étrangers et de débauche, Théodoric suivit l’énergumène en question vers le bâtiment qu’on leur avait désigné plus tôt. L’intérieur était chichement éclairé, à peine y avait-il une chandelle dont la lumière peinait à repousser les ténèbres.

Devant la chandelle se tenait un unique personnage qui, contrairement à tous les autres participants de la soirée du Phénix, portait plusieurs masques bien qu’il n’en ait qu’un seul pour lui couvrir le visage. Son accoutrement, pour le moins atypique mêlait la mode vaanie et un vieux style langecin que Théodoric n’avait pas vu au moins depuis l’époque durant laquelle il avait appris à marcher. Il n’y avait finalement que ses poulaines qui étaient encore d’actualité. Quant à ses grèves elles ne lui inspiraient rien de bon mais ce qui le mettait réellement mal à l’aise c’était bel et bien ses masques. Du moins l’expression de ces derniers. Il y en avait trois et celui qui lui couvrait le visage n’avait pas l’air des plus aimables et encore moins enjoué. Quant à ceux qui pendaient à sa ceinture, le moins que pouvait dire c’était qu’ils lui donnaient la chair de poule,

Mais les deux arrivants n’eurent pas vraiment le loisir de l’observer bien longtemps car une fois arrivés, l’étrange personnage qui était à genoux devant le chandelier avec une seule chandelle se leva d’un bond. Ce qui n’était pas plus mal, se disait Théodoric, au moins la lumière ne danserait plus de façon si inquiétante sur son masque. Etant donné que le chandelier à onze branches était posé à même le sol, il n’éclairait plus le sommet de son propriétaire et il ne restait plus que les masques souriant et pleurant de visibles.

« Aaaah, mes apprentis du soir sont enfin arrivés, je commençais à m’impatienter. Laissez-moi me présenter, je me dénomme Tu’ahn. » Expliqua-t-il en oliyan en levant les bras pour les faire disparaitre dans les ténèbres.

Théodoric ne comprit pas un traître mot bien qu’il repérât le nom qu’on lui avait donné à l’entrée même si ce dernier était prononcé légèrement différemment vu que le portier avait mal placé le h. Le jeune homme se pencha pour susurrer à l’oreille de Jobi-Jobah.

« Qu’est-ce qu’il raconte? »
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