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 La bête VEGA

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Diolando Vega
Sang-mêlé
Diolando Vega


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MessageSujet: La bête VEGA   La bête VEGA I_icon_minitimeLun 8 Juin 2020 - 16:39

Verimios, troisième ennéade
An dix-sept du onzième cycle

Citation :
Mon frère,

Joints à ce pli, tu trouveras tous les souverains que nous pouvons nous accorder pour la nouvelle Chorégraphie. Depuis mon secrétaire, je vois ta moue d’enfant déçu. Fais-moi confiance, cette somme suffira bien, ton génie fera le reste.

J’apprends que les ost sombres font mouvement au nord. Que se trame-t-il ? Naelis ? De là où tu te tiens maintenant, ta vue porte loin. Veux-tu bien me livrer ce que tu sais sur leurs plans ? Tous les jours je pense à Krizobel notre sœur, et même aux autres ne t’en déplaise.

Ton neveu mon fils se porte comme un charme. Je ne t’en voudrai jamais assez de l’avoir fait Présentateur intérimaire de l’arène qiryote. Même s’il le désirait ardemment, tu aurais dû l’en préserver, pour son bien, pour son âme. Et il ne s’agit pas là de la sensiblerie d’un père, il s’agit simplement de rationalité.

Porte-toi bien et répond sans tarder veux-tu ?


Treiton Vega


Diolando lâche un profond soupire et laisse retomber la lettre sur le plateau de l’écritoire. La sarabande de soeurs et de frères qui ont quitté Qiryah pour Naelis lui revient amèrement. Qu’ils aillent aux morts ! Pas toi Krizobel, pas toi. Mais enfin tu as fait un choix et nos cœurs ont souffert. Alors il balaye tout cela et son œil se fixe un instant à la lourde bourse qui financera son spectacle. Son sourire s’étire. Et puis il avise deux enveloppes. Elles portent les cachets de Ys et des Mille-Caves. D’abord les homminets. De la pointe du couteau, Dio ouvre et déplie. Il lit, lentement, car notre Prince n’est pas un grand lecteur. Son vocabulaire et tout ce qu’il sait, il le tient de ses échanges avec les autres, avec les vivants, en situation. Il n’a jamais eu la patience des livres, l’humilité pour embrasser leur poids. A bien des endroits, c’est un imitateur, un vil copieur, qui se repose sur son charisme naturel pour sublimer l’affaire et donner le change.

Il lit et opine, satisfait par les mots de Marzaban Ambreroc. Il connait ce nom mais ignore tout du faciès qui va avec. Et que représente-t-il véritablement pour Salfaryl le Sombre ? Il va devoir y remédier, les lacunes se paient au prix fort du côté des Mille-Caves. Cet endroit, définitivement, il faut qu’il y mette le pied prochainement. Ce palais enraciné fascine.

Alors la missive de Cassiopée Meldyrin. Les sourcils de notre étalon estreventin se tordent d’abord d’étonnement. Et puis il sourit. La mesquine, c’est qu’elle y verrait matière à commerce ! Il est question d’un fléau qui concerne tous les marins du pays et celle-ci ne pense qu’au profit d’Ys. Indépendante n’est-ce pas ? Eh bien soit, demeure-le saleté ! Il va rire quand soudain les mots du dernier paragraphe lui sautent à la gorge.

Est-ce qu’elle lit dans ses pensées ? Dispose-t-elle d’informations concernant la secte dont il s’est rapproché ? Impossible. Il poursuit et ses pupilles se dilatent, sa jugulaire aussi. Ses lèvres pleines s’ouvrent doucement et son souffle ralentit. Son cœur se met à battre plus fort contre sa poitrine. Il inspire profondément et expire de façon sonore. La lame de fond qui remonte en lui s’amplifie et grimpe en température. Et alors elle se fracasse contre les récifs torturés de son âme et électrise son cortex.

Entre ses tempes il enrage. TU ME MENACES CHIENNE ?! TU OSES ?! TOI ET TA SALE GUEULE DE BULLDOG RENFROGNÉ ! JE T’ENCULE TOI ET TES MORTS ! Et d’un revers du bras tout gicle, il renverse violement le meuble devant lequel il était installé, se redresse de toute sa hauteur, les naseaux ouverts, fou furieux. Dans la galaxie de son imagination s’entrechoquent des visions sales et écarlates. Elles germent à une vitesse fulgurante dans un riche et nouveau terreau de haine. L’œil habité par la bête nommée Vega, les doigts et la mâchoire crispés, à la limite de la rupture, Dio imagine la tête de cette femme prise en étau entre ses deux mains. Et il serre, encore, plus fort, serre encore, serre à en pleurer, les muscles du haut du corps pris de convulsions. Le sang s’écoule par les oreilles de cette horrible femme et il enfonce les pouces dans ses yeux dégoulinant de mépris. Il la crève, il la réduit à l’état de poupée de chiffon et pisse un torrent de flamme sur sa robe bien mise.

Alors Dio suffoque. Il s’arque-boute sauvagement et aspire un grand volume d’air. Le son que produit son larynx à cet instant est plus qu’animal, il est païen, hérétique. Les énergies contraires qui s’agitent autours de lui sont d’une noirceur impossible. Tout à coup son menton plonge, son regard se focalise, et il reprend contact avec le monde vrai. Hors de contrôle pourtant, il s’extirpe de ses quartiers et erre dans la fumerie. Il se débarrasse sèchement de son peignoir de soie en apercevant cette esclave camée. « VIENS-LA ! » Il la saisit par les cheveux, la manie comme un fétu de paille et la plaque méchamment, sa tête heurtant durement la cloison. Et il la viole bien sûr, ses coups de reins comme autant de coups de surins. Il enfonce ce corps frêle, le défonce jusqu’aux tréfonds. Arrive quelqu’un, une suivante de Zebell, saisit de tétanie lorsqu’elle identifie la créature méphistophélique en pleine besogne. Elle en a vue, beaucoup, mais jamais de telle. Et Dio se tourne vers elle, et Dio lui saute dessus comme un puma. Elle tombe au sol avec lui et amortit son poids. Sonnée, la douleur qui saillit entre ses fesses la ramène. Dio la sodomise brutalement, elle retourne la tête, lui crache au visage et reçoit le crachat du prédateur en retour. Et elle chiale à en mourir, son être défaillant sous les coups de boutoir. Le viandard ne fait que commencer et plus elles seront sobres, plus il y mettra du cœur.

Lorsqu’il entre à la volée dans les quartiers de la Pourpe Troupe, nu et enflammé, chacun des protagonistes bondit de sa couche en dégainant. Même Inviktor fait un pas arrière devant le mandrin turgescent du grand blond. En sueur, une torche à la main et le souffle court, Dio leur parle d’une voix possédé et murmurée. « Demain, maintenant ! Vous traquez Cassiopée Meldyrin. Elle doit être encore à Thaar et je veux savoir. Où loge-t-elle ? Qui la protège ? Que fait-elle ? Quels sont ses petits projets à Thaar et ailleurs ? » Son regard noir glisse sur chacun de ses hommes dont l’emprise reste ferme sur le manche de leurs armes. Et Dio fait un pas arrière et sa lèvre inférieure s’avance. Un deuxième pas et il disparait.

Efrey avale une gorgée de salive et croise les regards de ses trois compagnons interloqués. Voilà longtemps qu’il n’avait pas revu le visage de la bête. Seuls les traits statuaires de Kaadim ne trahissent aucun reliquat de peur. Pourtant, son cœur est encore fort rebondissant.
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