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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Mer 15 Juil 2020 - 9:34
Le moins qu’on pouvait dire c’est que la drow avait une histoire des plus singulières… Née au Puy, vivant chez un nain, quoi qu’ “Ongrumthrong’’ pouvait vouloir dire, voyageant de ci de là jusqu’à se retrouver à défendre un royaume qui n’était pas le siens. Bien qu'il ne sache pas ce que c'était, Aegden avait été intrigué par la pierre gravée qu'elle avait sortie, sans doute comme preuve, mais avant qu'il ne demande ce que c'était elle l'avait rangée et avait enchaîné.
Un rictus mis figue mis raisin apparu sur les lèvres du lëandrin lorsqu’elle exprima d’où venaient ses propres informations sur la Cité Blanche. Non en effet il ne souhaitait pas entendre le point de vue déformé par la haine et le vice des puysards. Ce qu’elle conta d’Ardamir en revanche sonnait plus juste, bien que l’origine de ces informations si vraies étonne grandement Aegden qui haussa un sourcil. Comment une noss avait pu se retrouver en péninsule ?
-Pour ce qui est de Nakor je ne sais pas. Répondit-il. Même si ça ne m'étonnerais pas effectivement. Il continua sur ce qu’il connaissait mieux. Même pour nous Ardamir est unique. Expliqua-t-il. Et vous avez juste, c’est extraordinaire. Ce n’était pas sa ville mais l’elfe ne pouvait absolument pas nier la beauté de la cité des arbres. Il n’y a pas de pierre pour construire quoi que ce soit là bas. On ne détruit pas non plus nos arbres. On construit avec eux. En harmonie avec ce qu' I Emël nous a donné. Et on dit que la Symphonie y est très forte là bas.
A bien l'observer, une pointe d'amertume apparu dans le sourire emprunt de la nostalgie de son chez-lui qu'il affichait mais bien vite il sembla changer de sujet. Il lança un regard vers le magicien qui marchait si vite qu’il avait pris un peu d’avance. Pourtant l’elfe ne marchait pas lentement.
-J’espère que votre auberge n’est plus très loin, je crois qu’on va finir par perdre notre guide à ce rythme !
Nakor
Humain
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Mer 15 Juil 2020 - 16:20
Une fois que le roi avait obtenu ce qu'il voulait, il fut le premier à quitter la pièce. Aegden lâcha un bref commentaire pour indiquer que les elfes n'imposaient rien à personne. Afin de rester un tout petit peu respectueux, le vieillard décida de se taire et fit tous les efforts du monde pour afficher un masque sur son visage, un masque montrant un visage sans aucune émotion. Intérieurement il bouillait sur place mais tentait de garder le contrôle. La jeune elfe en profita pour demander à venir aussi avec eux. Voilà qu'ils partaient tous pour une joyeuse rencontre. Et c'était lui le vieux fou? T'sisra lança la marche et Nakor, afin d'éviter de trop avoir à parler alors qu'il était en haut état de furie, prit les devants et avança d'un pas vif. La vieille momie pouvait paraître asséchée, surtout quand on savait qu'il était un humain de six cent trente huit ans. Mais il n'en était rien, il avait une vigueur que même certains jeunes gens lui enviaient. Il serrait les mains à broyer un tronc d'arbre et avalait des miles et des miles à pieds depuis une éternité. Il menait donc la marche et voilà qu'Aegden et sa consoeur elfique parlait d'Alëandir. Oui, Nakor l'avait vu, il l'avait longuement visité et ce, depuis plus de trois cent ans. Il avait été un ami de Berën Telperien, un maître respecté de l'académie de magie de la cité mère des elfes. Il avait tenu tête à Dyarque de Lanthaloran à maintes reprises dans le palais même de la royauté elfe. Alors que le vieux magicien tournait sans hésiter dans les rues et ruelles, Aegden et T'sisra lancèrent quand même quelques perches au vieux timbré pour renouer un début de lien. C'est donc toujours devant, sans se retourner, qu'il lança enfin
"Vous ne perdriez pas votre guide si vous arrêtiez de parler de géographie tranquillement alors que nous nous dirigeons là où nous avons prévu de nous diriger! Enfin ... nous ... "
Il fit claquer sa langue avant de continuer
"Bien sûr que j'ai visité Alëandir, la cité elfique. J'y avais des amis, de vrais amis, ce qui se fait rare de nos jours. Berën Telperien, un sage respecté dans toute l'académie de magie. J'ai aussi passé beaucoup de temps avec le seigneur protecteur de l'Epine Dorée, Timérion Adantar. Nous avons mené plusieurs combats côte à côte. C'était une époque où les elfes savaient reconnaître leurs amis et les laisser marcher dans leur forêt. J'ai pu visiter le palais royal quelques fois et finir par échanger ... quelques arguments disons, avec l'ancien roi, Dyarque de Lanthaloran."
Nakor s'arrêta alors sur place comme un piquet! Il se tourna lentement pour enfin faire face, la mine triste, à ses camarades du moment et fixa Aegden
"Mais finalement ... et bien ... "
Puis il haussa les épaules et reprit sa marche. Le bilan global était mauvais. Si autrefois les elfes étaient un peu plus ouverts, avec les siècles, ils s'étaient refermés, ne voulaient pas de l'amitié des autres ou ne pouvait la recevoir, trop fier, trop exigeant, trop au dessus des autres. Oui, Nakor était triste. Réellement. Il pointa alors du doigt, la voix un peu rauque
"Vous voyez cette belle auberge là bas. C'est ici que vit en réalité celui que la ville nomme le Baron. Au début du règne de Glenn, il n'était que le plus grand maquereau de la ville et gérait le plus gros réseau de prostitution de Naelis. Avec le temps, il a tué ses adversaires, puis s'est intéressé au trafic de drogue, à la contre bande et a finit par dominer le marché noir de la ville. Dans les bas-fonds, un de ses sbires se fait passer pour le chef. Mais depuis longtemps, le Baron rêve de grandeur, de luxe, de beauté. Il ne met plus les pieds dans la petite ville, il dirige tout d'ici. Peu de gens le savent. Les preuves flagrantes manquent aux forces de l'ordre ainsi que le nombre. De fait, il existe un statu quo depuis un certain temps entre lui et le roi de Naelis."
Et voilà que Nakor était devant la porte. C'est donc sans attendre qu'il entra, comme s'il était un client normal alors qu'absolument rien de ce qui allait se produire ici ne serait normal. Il avança jusqu'au bar et attendit que le serveur se retourne, derrière son comptoir.
"Qu'est-ce qu'il lui faudrait au petit monsieur? - Ho! De nombreuses choses mon jeune ami. Mais il n'y en a qu'une seule que vous pouvez me servir."
Et Nakor resta là, à sourire, sous son chapeau pointu, son bâton antique à ses côtés et sa barbe soyeuse au bout du menton. Le serveur ne comprenait pas
"Écoute papy, j'ai pas que ça à faire d'écouter tes élucubrations alors tu vas te décider ou ficher le camp de là, toi, ton bâton et ton chap ... peau"
Et un éclair passa dans les yeux du serveur. Il avait enfin compris qui était là. Le vieux magicien qui s'était souvent trouvé aux côté du roi Hereon, qui n'avait jamais vieilli, qu'on prétendait extrêmement dangereux, immortel et surpuissant. On disait qu'il avalait la vie de ses victimes pour continuer à exister ainsi. Les mains du jeune serveur se mirent à trembler un peu.
"Vous ... vous ... vous. - Et bien mon garçon? Quelque chose ne va pas? - C'est ... euuu ... - Je veux rencontrer le Baron. Maintenant!"
Et un silence de plomb se fit dans l'auberge. Aegden et T'sisra avaient largement eu le temps d'entrer à leur tour dans la salle et ils étaient devenus le centre de l'attention. Plus personne ne bougeait et le serveur regardait Nakor, les yeux écarquillés.
"J'ai dis maintenant!"
Et Nakor frappa de son bâton sur le sol. Dans le même temps, il avait activé sa magie élémentaire du vent et avait balancé un poing d'air circulaire dans toutes les directions autour du petit groupe. Cinq tables s'envolèrent, elles et ce qu'elles portaient, contre les murs. Des gens furent projetés aussi et le serveur fut éjecté contre le mur derrière lui, fracassant de la sorte, plusieurs bouteilles soigneusement rangées. Avec ça, le maître des lieux devrait rapidement se montrer, lui et sans doute quelques sbires armés qui se jetteraient peut-être sur T'sisra et Aegden. De toutes les manières, avec ce genre de personnes, il fallait commencer par montrer qui était le plus fort avant de pouvoir discuter convenablement.
Aegden Orian
Ancien
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Mer 15 Juil 2020 - 19:10
Nakor avait réagi à leur discussion. Il l’avait fixé avec une certaine rancœur et Aegden n’avait pas fléchi une seconde, le menton haut et rivant son regard anthracite dans celui du vieil humain. Nakor ne digérait visiblement pas le fait que les Anedhels pensaient à protéger les leurs avant toute chose, quand bien même s’étaient-ils dévoués à venir se battre et peut-être mourir loin de leur foyer. Nakor était trop buté pour les comprendre. Trop fier devant ceux qu’il considérait comme méprisants.
Alors soit, qu’il se sente trahi, qu’il pleure une amitié qu’il refusait de lui même de voir alors qu'elle était pourtant offerte sur un plateau d'argent si ça le chantait. Aegden n’en éprouvait aucun remord.
Et puis l’humain finit par céder et reprendre sa marche alors l’elfe recommença à le suivre sans rien dire.
Et tout se passa à peu près bien…
Jusqu’à ce que Nakor brille à nouveau. Lorsqu’il frappa le sol de son bâton, Aegden vit l’entièreté de la salle s’envoler comme prise dans une soudaine tempête. Les tables s’envolèrent et les quelques Naëlisiens qui les toisaient avec un air mauvais n’eurent pas un sort plus envieux.
-Ah I Thelan a vraiment bien créé ses enfants décidément ! Lâcha-t-il plus pour lui même qu’autre chose avant d’hausser la voix et de s’exprimer en langue vaanie. Ça Suffit !
Certains se relevaient déjà, arme en main ou pas loin de l’être. L’elfe s’interposa devant le mage une main tendue contre son torse et une main vers ceux qui ne semblaient plus qu’avoir une idée en tête: leur faire la peau.
S’il n’avait pas dégainé son arme, il ne lui faudrait tout de même pas plus d’une seconde et la posture qu’il adoptait était celle d’un elfe prêt à s’élancer et se battre s’il le fallait. S’il le fallait seulement.
-Par I Mîngely , Nakor mais qu’est-ce que vous foutez ?! Lâcha-t-il d’une voix qui ne laissait aucun doute quand à son état d’esprit peu amical envers le mage. Il fixa le reste des hommes présent dans la taverne qui n’avaient plus bougé depuis qu’il s’était interposé, sans doute par surprise, avant de revenir sur le petit homme. Il s'exprima cependant pour que tous entendent. C’était le commandant habitué à gérer des soldats à l’esprit parfois revêche et qui pourtant se faisait obéir qui parlait à présent. On est pas venu pour se battre, on est venu parce qu’on pourrait être dans le même camps !
Il le pouvaient. Si seulement Nakor cessait de se comporter comme un idiot inconscient et frimeur et que la situation était encore rattrapable….
-On veut voir le Baron. Il lança un regard vers le serveur. Pour discuter sans plus de heurts.
Traduction:
I Thelan : La capricieuse (Elenwë) I Mîngely : la très sage (Kÿria) Rappel pour une meilleure compréhension : ce qui est en gras est en elfique et ce qui est seulement en italique est en Olyian
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Mer 15 Juil 2020 - 22:12
Il était de ces jours palpitants, surprenants et épuisants, tant pour le physique que pour le mental, emplis ces situations loufoques et incompréhensibles. Et aujourd’hui, c’en était un. Un de ces jours où tout à l’air de ne pas se passer comme on le voudrait. T’sisra, elle qui s’était tout d’abord imaginée se rendre dans cette taverne seule, tandis que les autres s’occuperaient d’affaires bien plus légales et officielles, franchit le pas de la porte aux côtés d’Aegden et Haradwen. Et alors qu’elle susurrait quelques mots rassurant à l’oreille de sa compagnonne elfique, Nakor entra en scène sans prévenir. Les tables volaient aussi bien que leurs clients à l’air patibulaire. Un air qui fut bien vite remplacé par la surprise et l’hésitation, à peine le silence avait chassé le fracas.
Haradwen restait bouche bée, les yeux écarquillés et incapable de s’expliquer ce qu’il venait de se passer. Le soldat en revanche, s’était bien vite emporté et interposé pour tenter de calmer les esprits échauffés. La noirelfe l’observait, toujours intriguée par cette similarité entre elfes et drows de l’explosivité des réactions émotionnelles. Ils avaient beau se haïr, ils se ressemblaient pourtant sur tant de points.
- Eh bien, voilà une entrée… Époustouflante. Ironisa la daedhelle en s’avançant vers le centre de la pièce tout en jetant un regard presque amusé au vieil homme. Inutile de continuer à vous demander quel bon vent nous amène, messieurs dames, car comme l’ont précisé mes camarades, c’est le Baron que nous venons voir.
Sur sa droite, assis sur un banc et le dos contre le mur, un énorme chauve tirait une mine affreuse. Le contenu de son assiette s’était répandu sur sa bien trop vaste bedaine, son goitre trempé de bière tremblait sous les tressaillements colériques de son cou et ses yeux porcins transperçaient les nouveaux arrivants.
- Vous débarquez ici… Souffla l'homme en se redressant et en attrapant le pied brisé d’une des tables, avant de beugler sa conclusion... Et vous pensez pouvoir donner des ordres !
Tandis que la boule de chair grasse et maladroite se faisait de plus en plus menaçante, l’index de la daedhelle s’était pointé sur lui, les veines de ses tempes et autour de ses yeux noircissant à vue d’œil.
- Assis. Avait-elle ordonné en braquant son doigt vers le sol.
Le ventripotent malandrin fut saisi d’une terreur indicible alors que ses forces semblaient l’abandonner, il tituba avant de se laisser retomber sur son banc en portant une main à son cœur qui, l’espace d’un instant, lui avait semblé le trahir.
- Merci. Et les veines noirâtres se résorbèrent. Comme l’a précisé mon camarade, nous ne sommes pas ici pour nous battre. Mais… La noiraude tourna sur elle-même en écartant les bras comme pour capter l’attention de tout à chacun. Vous tous ici le savez comme moi, le Baron n’est pas un homme facile à débusquer puisque beaucoup pensent qu’il s’agit de l’homme qui donne les ordres dans les bas-fonds de la ville.
T’sisra avança jusqu’à Aegden et lui accorda une tape amicale sur l’épaule ainsi qu’un sourire malicieux, puis se retourna de nouveau vers les reste des « clients ».
- Or, vous n’êtes pas ce « beaucoup » mais bien ce « peu » de personnes dans la confidence. Affirma la drow en toisant ces lieutenants de la pègre dont l'incertitude et l'hésitation étaient palpables. Et nous en faisons partie, mes camarades et moi. Vous reconnaîtrez que sans démonstration de force, vous nous auriez ri au nez et je vous comprends parfaitement. Le silence retomba sur la pièce durant seconde semblant plus longue que les autres. J’aurais certainement fait de même à votre place. S’empressa-t-elle d’ajouter sur le ton de la plaisanterie. Et maintenant que nous avons votre attention, ainsi que celle notre hôte, le Baron, permettez-moi de vous offrir la prochaine tournée. Qu’en dites-vous ?
D’un geste de la main, la noiraude fit signe au tenancier d’aligner les chopines.
- Ce sera bière pour tout le monde.
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Nakor
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Jeu 16 Juil 2020 - 6:44
Aegden fut le premier à réagir, il ne comprenait pas ce qui se jouait ici et s'interposa même. Il plaqua une main sur le vieil homme et essaya d'appeler au calme. Cela amusa légèrement le sorcier et fut heureux de voir que T'sisra, elle, avait immédiatement saisi. Elle lui avait envoyé une petite oeillade manifeste et avait prit la suite des opérations. Un gros lard se leva, afin de montrer qu'ici, personne ne ferait sa loi mais de la magie se fit ressentir dans l'air. Et alors que le Magistère du Firmament allait glisser quelques mots calmes à Aegden pour essayer de lui expliquer en elfique, la situation, il eut presque un hoquet de surprise. T'sisra faisait appel à ses pouvoirs. Il observa un noircissement singulier de ses veines et le colosse de graisse et de muscle s'effondra rapidement, se tenant la main sur la poitrine. Une manipulation du coeur? Ho, la petite drow était dangereuse! C'était très bien, tout le monde savait ici que ni le vieux ni la drow n'étaient là pour plaisanter. En effet, au sein de la pègre, le grand patron était inaccessible. D'abord parce que le commun des malfrats n'avaient pas à se tenir en présence du grand Maître et ensuite parce que, au fond, chaque bandit rêvait peut-être de le tuer pour prendre sa place. Il devait donc y avoir peu d'hommes de confiances autour du Baron, et payés au prix le plus fort possible pour gagner leur authenticité. S'ils avaient utilisés ici la méthode elfe, ils auraient été renvoyé chez eux, on leur aurait ri au nez, ou on leur aurait présenté des gens qui n'étaient absolument pas le Baron mais quelques sous-fifres de bas niveau. Beaucoup de temps perdu pour le coup. Alors que T'sisra commanda à boire pour ramener une atmosphère acceptable, Nakor prit la parole en elfique uniquement, dans son accent parfait et à voix basse, en direction de celui qui avait toujours une main sur son torse. Le vieil homme posa une main apaisante sur celle du commandant elfe.
"Aegden, je vous en prie. Chez vous, il n'y a aucun grand bandit. Vous ne savez pas comment les choses doivent être gérées ici. Faites nous confiance un peu s'il vous plait."
Il tapota alors l'épaule de l'elfe et se rendit compte que tout le monde avait retenu son souffle dans la pièce. Le serveur cria même
"C'est bon, c'est bon ... Al, va chercher le Baron."
En effet, parler en elfique avait dû donner l'impression que le magicien préparait une incantation. Un jeune garçon parti en direction de l'escalier et monta à l'étage rapidement. Nakor repassa donc en langue commune et répondit au serveur
"Ho ... et bien voilà qui semble bien serviable de votre part. Merci jeune homme. Pour moi ce sera un verre de vin. Et pas de vinaigre n'est-ce pas?"
Il pointa du doigt la table et les chaises les plus proches. Assez rapidement, la table se souleva, se remis droite et se posa doucement au sol, pendant que des chaises venaient se remettre en place elles aussi. Il prit la précaution de mettre une chaise en plus, Artiön devant arriver lui aussi. C'est alors qu'une porte s'ouvrit lentement au premier étage. Cinq hommes en sortirent. D'abord deux, grands et très épais, des masses musculaires assez imposantes et menaçantes, épées courbes à la hanche. Un autre sorti, grand lui aussi mais plus mince, bien habillé, la quarantaine, un collier ostensible, en or, lourd et imposant sur son torse velu, une chemise à moitié ouverte, d'un blanc irréprochable et un pantalon bleu bouffant aux jambes. Des bottes lustrées d'un noir brillant. Et derrière lui, deux hommes, plus ramassés que les deux premiers, sans doutes des hommes plus vifs et plus dangereux encore. Ces deux là avaient des poignards sur le côté et une épée dans le dos, l'un d'eux avait une cicatrice qui barrait sa joue droite et remontait jusqu'à l’œil. L'autre avait la joue gauche grêlée sans doute par une maladie vénérienne datant de l'adolescence. Les quatre gardes encadraient celui qui se présenta
"Et bien et bien. Qu'est-ce donc là tout ce raffut. On veut me voir et on casse tout dans ma propre maison. Ce n'est pas bien raisonnable mes amis. Ces pauvres gens cherchaient simplement à profiter tranquillement d'un bon verre et d'un bon repas dans ma belle maison. Mais, je suis là."
Cela avait été dit avec un grand sourire amical sur les lèvres. Puis le Baron perdit son sourire et se fit froid
"A qui ai-je l'honneur et que me voulez-vous?"
Il avait dépassé les deux colosses devant lui et s'accouda à la rambarde du premier étage, exactement au dessus du bar. Il semblait préférer mettre une petite distance avec ces gens dérangeant qui étaient entrés dans sa tanière. Ses quatre gardes, nerveux derrière lui, étaient à l'affût. Nakor répondit en premier alors que la porte de l'auberge s'ouvrait. Artiön sans doute ou un client qui arrivait au bien mauvais moment
"Il s'avère que mes amis ici présent souhaitaient vivement s'entretenir avec vous. Ils pensaient devoir vous chercher dans la basse ville mais c'était sans compter sur le fait que ... et bien ... vous savez qui je suis et quel lien j'entretiens depuis de nombreuses années avec Naelis n'est-ce pas?"
Nakor avait parlé avec beaucoup de bonhomie et un gentil sourire sur le visage. Intérieurement il se tenait prêt à réagir à n'importe quelle situation mais pour le moment, la discussion était engagée. Il passait en revu les quatre gardes derrière le Baron et essayait de se rappeler d'anciennes discussions avec Glenn. Il laissa donc la parole aux autres.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Jeu 16 Juil 2020 - 14:00
« Ne t’y méprends pas, ils nous détestent »
Les mots d’Alquandil avaient été durs – autant que tu t’y étais attendu – et maintenant, il n’était plus question une seule seconde de t’en libérer l’esprit. Le partenariat avec la pègre Naélisienne serait probablement d’une effrayante efficacité, seulement il vous faudrait garder à l’esprit tout du long qu’il ne s’agirait jamais là que d’une alliance de circonstances, qu’ils briseraient la première opportunité venue.
« S’ils pouvaient se débarrasser de tout ce qui n’est pas Arïn dans ce Royaume, ils le feraient. S’ils ont accepté de travailler avec nous, c’est simplement que ça, ils ne pourront jamais le faire s’ils sont morts… ou faits esclaves par les drows »
L’espoir que la guerre rapproche les Naélisiens, et que les conflits entre les membres des différentes races s’apaisent à ses suites restait l’un des tiens. L’espoir que ces malfrats, une fois mise en face d’eux l’opportunité de vivre dans la lumière y trouve assez de satisfaction pour ne pas véroler le Royaume renaissant restait l’un des tiens. Seulement tu n’es pas dupe. Ce sont des éphémères. Ils sont probablement trop peu à se soucier de ce que les livres d’histoire diront d’eux. Ils voudront un bonheur immédiat, et là, ce sera à Glinaina de réussir à les satisfaire. Avec un peu de chance, la Reine Elfe de Naélis saura tenir en laisse les extrémistes de son ancienne pègre d’une manière plus… productive qu’actuellement.
« Mais quitte à ce qu’un elfe ait à un jour à échanger en face à face avec l’énergumène autant que ce soit toi »
Ces mots d’Alquandil, tu aurais cependant pu t’en passer… ou peut-être pas. La monétisation de biens matériels, les échelles de valeurs qu’elle créait, la pauvreté qu’engendrait ces échelles de valeur, c’était déjà quelque chose qui te révulsait. Mais alors, la monétisation de créatures vivantes, et pensantes qui plus est ! Tu en connaissais la théorie avant de sortir d’Anaëh. Tu l’avais vue durant ton voyage à Thaar. Elle te paraissait toujours aussi abjecte aujourd’hui. Et l’homme ( ou la femme ) vers qui les pas de Nakor semblaient te porter était l’un de ceux ayant fait sa fortune sur la réduction de ses propres pairs à des biens de commerce.
« Disons que la… ahem… volupté de notre Aran pourrait pour une fois être un atout. »
Ta paume vient s’écraser sur ton visage, et lentement s’y essuyer. Sur le moment, vous aviez préféré en rire. Mais maintenant ? Et si les choses devaient en arriver là ? Jusqu’où serais-tu prêt à aller pour une opportunité de sauvegarder les vies des tiens ? Où est la limite entre ton devoir et ton honneur ? Tu espères ne pas avoir à plus y réfléchir une fois là-bas.
Là-bas.
C’est que Trastorion et Alquandil ne mentaient pas. Le centre névralgique de l’univers des bas-fonds de Naélis était bien loin de là où l’esprit non éclairé n’aurait pu l’imaginer. Donc bien loin de là où tu l’aurais imaginé toi s’il n’y avait pas eu les informations obtenues par les deux architectes durant leurs entretiens avec les détenus. Informations qui par contre ne t’aideraient que trop peu d’un point de vue « social ». L’homme ( ou la femme ) vers qui Nakor avait dirigé la troupe, tu n’avais aucune idée d’à quoi il ressemblait, aucune idée de son caractère – si ce n’est qu’il était assez abject pour vivre du commerce de chair – et aucune idée de comment vous pourriez obtenir de lui qu’il partage ce qu’il pourrait vous manquer.
Il vous faudrait compter sur… Nakor.
Et quoique le vieil homme fut censé mieux connaître le fonctionnement des siens que toi, tu n’en ressortais pas plus confiant face à vos chances de réussite. Pas quand Nakor s’était maintes et maintes fois montré extrêmement obtus aux conventions. Qu’en plus de six siècles il n’ait toujours pas réussi à intégrer celles de ses propres congénères ne t’étonnerais finalement pas le moins du m…
Tu t’arrêtes brusquement, le front à quelques millimètres d’une poutre de bois. Tu souffles, laissant retomber les tensions créées par la surprise. Un bel établissement certes, mais pas aux proportions des demeures Royales et Princières Vaanies. Voir entrer aussi nonchalamment la personne qui te précédait t’aurait presque fait oublier que lui et toi étiez de gabarits bien différents. Tu te baisses, avances l’épaule gauche, et ainsi aux trois quarts tu pénètres les lieux.
Gros œuvre de pacotilletu marmonnes dans la barbe que tu n’as pas
Et finalement à l’intérieur, autorisé à te redresser, tu observes le nouvel environnement. Tu constates un chaos dont tu imagines l’Archimage à l’origine. Mais tu constates aussi des œillades en disant long sur les forces en présence. Comme quoi, tu n’aurais peut-être pas dû si vite douter du Magistère. Il lui arrivait de savoir ce qu’il faisait. De ta part, un regard d’une nonchalante sévérité est adressé à celui que les membres de ton groupe fusillent déjà, puis avec la même feinte candeur, tu t’en vas les rejoindre, pour prendre place sur une chaise et autour d’une table à l’image de la porte de l’auberge. Bien trop menues.
Tu n’aurais pas eu besoin que tes architectes te préviennent pour t’imaginer que ces gens te détestent. Le mobilier aurait suffi à te le faire savoir.
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Sam 18 Juil 2020 - 0:32
La petite troupe s’installa autour de la table remise sur pied par Nakor, avant de s’assoir la daedhelle se baissa pour relever une chaise supplémentaire et l’installer aux côtés des autres. Puis elle prit place tandis qu’Artiön les rejoignait.
- Nous en étions aux salutations. Lui répondit-elle en coulant un regard dans sa direction avant d’inviter leur hôte à les rejoindre tout en désignant la dernière des chaises vides. Je vous en prie, joignez-vous à nous Baron.
Maître de la pègre comme sbires, chacun d’entre eux avaient de toute manière compris qu'armés ou non, si cette auberge devait partir en fumée et eux avec, ils ne pourraient strictement rien y faire. Aussi devant le fait accompli, n’attendait plus que tous les invités se joignent à la table des négociations. Une table légèrement collante par ailleurs, au vu des breuvages sucrés récemment renversés et dont les récipients brisés jonchaient le sol. Tandis que certains des pauvres hères précédemment secoués par le tour de l’archimage tentaient encore de se relever, et de se remettre tant bien que mal de leurs émotions, le fameux « Baron » faisant honneur à ses hôtes rejoignit la tablée. Ses gardes du corps s’étaient postés autour, sans mot ni geste déplacé ou même suspicieux.
- Bien… Ne reste plus qu’à discuter du sujet qui nous intéresse présentement. Introduit T'sisra en entrecroisant les doigts. Puisque, au vu de la menace qui se profile, j’ose imaginer que tout le monde conviendra de l’urgente nécessité de faire fi des secrets ainsi que table rase du passé, ceci dans l’unique espoir d’avoir un avenir autre que celui de terminer éventrés sous un tas de décombres calcinés.
Grave et sérieux, regard de la noiraude passa lentement des elfes aux humains. Tous ici avaient tout intérêt à collaborer, encore fallait-il négocier ou tempérer les exigences des uns comme des autres afin de trouver un équilibre sur lequel construire une relation. Bien que, étant tous au pied du mur, elle gardait bon espoir quant au sortir de cette discussion.
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Dim 19 Juil 2020 - 12:06
Nakor continuait de regarder le Baron et ses quatre gardes, quelque chose en lui sonnait, comme une petite alarme. Rien de bien grave. T'sisra soulevait une chaise supplémentaire, qui permettrait au patron de la pègre locale de prendre place devant la petite troupe, à distance respectable. Artiön entrait aussi en scène, colosse notable et particulièrement singulier pour ceux de sa race. Le Magistère du Firmament, tout en regardant les quatre sbires et le Baron se déplacer, prit bien volontiers place sur un siège. Il y avait T'sisra à sa droite et entre eux deux, en retrait léger, Haradwen. Artiön à sa gauche suivi d'Aegden. En face, le Baron, deux de ses sbires sur sa droite et deux sur sa gauche. La drow fit le reste des présentations et lança directement la discussion. Alors que leur maître restait droit comme un piquet, sans broncher, un énigmatique sourire sur les lèvres, il claqua des doigts et les quatre sbires se regardèrent avant de vociférer des ordres.
"Vous n'avez rien d'autres à faire bande de larves? - Foutez le camp d'ici vermines. - Aller, barrez-vous!"
Et dans un mouvement massif mais presque ordonné, tous les pauvres clients partirent sans demander leur reste. Le quatrième sbire, celui avec la joue gauche grêlée ajouta en dernier, à ceux qui étaient des hommes de main de la pègre et pas de simples clients.
"Vous êtes sourds?"
Et ils s'en allèrent tous. Le Baron prit la suite
"Bien, nous serons plus au calme pour discuter. Je crois que nous avons des choses à nous dire et trop d'oreilles à l'écoute pourraient faire mauvais hôte."
Nakor était en profonde réflexion et n'avait même pas bronché mais il avait regardé le manège qui se déroulait sous ses yeux. Il essayait de se souvenir d'une discussion perdu, tenue il y avait une bonne trentaine d'année ... une discussion anodine qui n'avait eu pour lui aucun intérêt à cette époque mais qui finalement ... ho mais bien sûr! Nakor s'avança légèrement sur son siège, un large sourire sur les lèvres. Il attendit ainsi quelques secondes d'un silence pesant, regardant le Baron droit dans les yeux. Il parla enfin, d'une voix froide, son sourire devenant alors un brin inquiétant
"Peut-être que la mascarade qui se joue ici pourrait aussi prendre fin. Savez-vous qui je suis?"
Les yeux du Baron vibrèrent de manière presque imperceptible avant qu'il réponde, reprenant le contrôle de lui-même
"Oui. Je sais qui tu es. J'étais un enfant que je te voyais déjà arpenter les rues de Naelis. Tu as ensuite aidé Hereon à prendre totalement le contrôle de la cité puis est venue sa ... reine. Et tu étais encore là. Toujours. Le vieux fou qui ne vieillit pas."
Nakor hocha de la tête sur la droite comme pour acquiescer bien malgré lui sans prendre ombrage de certains termes employés. Dans les bas-fonds de la cité, la reine n'était jamais nommée ainsi. Elle était nommée, par la pègre, à l'aide de qualificatifs peu envieux et pas très agréables. La catin du roi quand on était poli. Peu importait l'avis des rats de ce sous-monde. La barbe blanche continua
"Effectivement, vous savez donc bien qui je suis. Vous savez donc qu'il y a plus d'une quinzaine d'année, j'ai passé du temps aux côtés du jeune roi ... et ... de sa police."
Nakor avait soudainement gagné l'intérêt du Baron et des quatre sbires, tendus comme des cordes d'arbalètes
"A l'époque, ils savaient qu'un proxénète avait abattu toute la concurrence et qu'il devenait une figure montante du crime organisé de la ville. Un jeune homme à l'époque, qui était au départ un simple employé de l'ancien père maquereau des quartiers ouest. Il était le ramasseur, celui qui récupérait de force l'argent des filles et les remettait à leur place si jamais il le fallait n'est ce pas? Le chef de la police n'avait quasiment aucune information sur lui. Excepté une chose."
Une légère trace de sueur sur le front du Baron
"Une fille, battu à mort, avait eut le temps de dire quelques mots ... un très jeune garçon ... fin ... élancé ... et avec une vilaine peau marquée sur le côté gauche."
Nakor pivota son regard sur le sbire qui se trouvait juste derrière le Baron, à sa gauche
"Une dernière couverture ultime n'est-ce pas? C'est vous que nous sommes venus voir, pas votre acteur de représentation."
Le sbire se mit à rire ouvertement alors que les autres restaient interdit. Il répondit alors
"Déjà à l'époque, tous les enfants aimaient vous courir après mais moi, je ne vous aimez pas du tout vieux timbré! Vous êtes un satané fouineur. Mais je dois dire que vous m'impressionnez. Vous avez mon attention."
Il donna une tape sur l'épaule de celui qui avait, jusque là, joué le rôle du Baron et il prit sa place. L'autre s'inclina et resta là, en retrait.
"J'aurai dû tuer cette garce. A l'époque je laissais les gens souffrir avant de crever. Maintenant, je perds moins de temps ... plus d'efficacité. Je suis bien le Baron. Et vous me mettez dans l'embarras. Voilà que cinq personnes savent maintenant qui est réellement le maître de la pègre de Naelis. J'ai travaillé ce plan sur les seize dernières années! Quelle merde!"
Nakor se recula alors au fond de son siège
"Allons allons, nous sommes des étrangers à cette ville. Quand notre "affaire" sera réglée, nous repartirons. Nous nous fichons tous, moi inclus, de qui gouverne les bas-fonds de cette ville. Si ce n'était pas vous, cela en serait un autre. Et plutôt que de revoir trop de sang couler pour qu'un maître se fasse de nouveau prévaloir, autant que cela reste vous. En ce qui me concerne, et je n'ai qu'une parole, je ne dirai rien à personne sur votre identité. Si vous acceptez de coopérer dans l'ombre avec nous. Une guerre approche, une guerre où des êtres bien plus dangereux que nous arrivent, des êtres qui auront eux, une très forte envie de se débarrasser de gens comme vous. Au moins autant envie que de se débarrasser de nous. De fait, puisqu'un ennemi commun approche, peut-être pourrions nous travailler dans la même direction?"
Le vrai Baron observait le sorcier et il avait vraiment l'air de réfléchir. La proposition était malheureusement vraie, les drows ne feraient pas de quartier et au contraire, voudraient mettre la main sur la pègre locale autant que sur la royauté de Naelis. Il n'y aurait pas de différence de traitement. Ainsi, soit la pègre survivait avec Naelis, soit elle tombait avec la cité. Il n'y avait pas d'échappatoire autre. Et le criminel froid et vil avait bien entendu chaque mot. Jamais Nakor n'avait dit qu'ils seraient amis mais qu'ils affronteraient le même ennemi. Qu'allait-il répondre? Poserait-il une question sur la présence des elfes ici? Ils allaient tous vite le savoir. En tout cas l'alarme du Magistère s'était éteinte, il avait déjoué le dernier petit piège du Baron. Voilà qu'ils parlaient enfin au vrai chef des lieux et les négociations allaient enfin pouvoir démarrer.
Dernière édition par Nakor le Mar 21 Juil 2020 - 11:59, édité 1 fois
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Dim 19 Juil 2020 - 20:24
Le véritable Baron avait pris la place de sa doublure. Les doigts de la noirelfe s’abattaient les uns après les autres sur la table dans un rythme régulier, son regard allait et venait du maître au sbire tandis que Nakor et l’éminence grise échangeaient de « courtoises » salutations. Et à chacune des paroles franchissant les lèvres du véritable Baron, plus la daedhelle commençait à préférer sa doublure. Après tout, il faisait partie des seules personnes dans la confidence et jouait ce rôle depuis des années, le bougre devait connaître les secrets de la pègre autant que son maître.
- Effectivement. Intervint platement T’sisra en plongeant son regard dans celui du Baron. C’est, comme vous le dites, « embarrassant ». Et je ne doute pas de votre efficacité quant à la gestion expéditive de vos embarras, je vais même vous croire sur parole. Malheureusement, nous sommes tous au pied du mur, vous, nous, Naélis et l’ensemble de son peuple. D’autant que nous, et la noirelfe désigna ses comparses attablés d’un geste de la main, sommes un embarras autrement plus difficile à expédier que ceux que vous connaissez, tout comme l'est l'armée qui marche en direction de cette cité en ce moment même.
T’sisra n’avait pas cessé de tapoter des doigts sur la table ni n’avait cillé depuis sa prise de parole. Elle étudiait ce vil personnage et écoutait son cœur battre, à l’affût de ses réactions.
- Vous avez une opportunité unique, une de celle qui ne se présente qu’une seule fois dans toute une vie. La nécromancienne marqua une pause afin d’appuyer sa conclusion. La rédemption. Et avec, la chance de sortir de l’ombre et profiter d’une vie nouvelle. Peu de gens en ce monde peuvent prétendre à de tels choix. Selon ce que vous pourrez apporter à l’effort de guerre, négocier votre futur avec les autorités locales pourrait être beaucoup plus simple. Je ne sais pas ce qu’en pensent mes camarades… Mais à mon sens « c’est à vous de parler », comme on dit aux cartes.
Si elle ne l’aimait guère, la noiraude n’arborait aucune animosité. Calme et sereine, elle espérait que son choix serait le bon. De toute manière, l’avait-il réellement ?
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Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Lun 20 Juil 2020 - 2:13
Ce n’est pas un spectacle habituel que celui qui se joue en ce moment face à toi. Le jeu de l’intimidation, les cartes retournées une à une, les regards en chien de faïence, l’imposition calculée d’assez de pouvoir pour écraser l’adversaire, tout en laissant entendre qu’il y avait plus, qu’il y aurait toujours plus… quand a été la dernière fois que tu as joué ce jeu ? Probablement jamais. Au sein des Cités, vous ne possédez pas ce genre de dynamiques. Entre Taledhels et Ornedhels se créent parfois de semblables nœuds, mais rares sont les occasions à ce moment pour un camp comme l’autre de sortir de l’entière franchise, apanage de ceux sincèrement persuadés d’avoir raison. Et quant aux peuples avec qui vous entriez en guerre… aussi patients soyez-vous, Sylvains, une fois vos arcs bandés et vos lames au clair, vous ne négociiez plus. Probablement les Aran et diplomates ayant eu affaire au reste du monde étaient-ils plus rôdés à l’exercice. Probablement le serais-tu bientôt toi aussi, force de porter ton attention vers vos mouvantes frontières. Mais qu’Hirnuith soit avec toi, et ta verve guidée par la Lyre ne saurait se faire traîtresse de ton peuple.
- En réalité, tu tires de ta ceinture une part de la collection de parchemins qui y est attachée le gros œuvre a déjà été fait. tu étales divers plans déjà tracés par tes camarades architectes sur la table Seulement ce sont les finitions qui font la qualité du travail d’un artisan.
Des passages dérobés, des routes de toits en toits, de courts chemins souterrains et autres caches jusque-là secrètes… Durant les dernières ennéades, le reste de la pègre avait beaucoup parlé, et tes camarades beaucoup vérifié, et beaucoup tracé. Pour autant tu doutes fort qu’ils sachent tout.
- Avec ça on a déjà pu tracer un réseau qui permettrait à de petits groupes de communiquer et de se déplacer discrètement de la Ville-Haute à la Ville-Basse. tu fronces les sourcils Mais chaque option de plus reste précieuse. Surtout si elle nous permet une voie de repli vers le port. Et vu vos… activités, je suis persuadé qu’il en reste quelques-unes qui ne soient pas sorties de votre cercle proche. Et ce sont celles-ci les plus précieuses.
Et d’un autre côté…
- Mais surtout, une fois qu’on se retrouvera dans le chaos des combats, il va nous falloir quelqu’un capable de canaliser vos gens. tu lèves un sourcil, tes yeux virant lentement à l’or alors que ton esprit s’accorde à la pulse de ton interlocuteur Nous avons tous tout à perdre à rentrer dans un rapport de force.
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Mar 21 Juil 2020 - 12:31
Nakor avait pu mener la petite troupe hétéroclite jusqu'à la base du Baron et avait déjoué son dernier petit tour. Les négociations étaient lancées, des négociations qui n'existaient que dans la tête des elfes et de T'sisra. Le vieux fou n'aimait pas beaucoup être là. Un chien comme ce Baron planterait un couteau dans le dos de ses parents si l'occasion lui présentait un avantage quelconque, alors là, avec une guerre qui arrive! T'sisra lança alors quelques cartes de sa manche puis Artiön entra dans la danse. L'archimage restait extrêmement attentif et sur ses gardes. Le Baron observa les cartes avec beaucoup plus d'attention que ne le laissait transparaître son visage. Etait-il étonné que des gens de son monde aient déjà si longuement parlé? Sans doute un peu. Il coula ensuite un oeil sur la gauche, puis sur la droite de Nakor, afin d'encadrer toute l'équipe.
"C'est tout de même une bien étrange équipe qui est là. Le vieux débris je peux comprendre. Mais qu'avons-nous là, deux commandant elfes? Non, plutôt un commandant et un général."
Il avait regardé Aegden puis Artiön. Il pivota ensuite doucement vers T'sisra
"Et une traître et son esclave? Mais traître à qui? Ceux de sa race ou ceux auprès de qui elle se fait passer pour alliée? Pas de triple jeu j'espère?"
Nakor gloussa afin de maintenir une atmosphère à la limite de l'acceptable, atmosphère qui était déjà tendue!
"Autrefois, en Nisetis, nous avions habitude de dire : comme on est, on croit les autres. Et figurez-vous ... Baron ... que mes amis ici présents et moi-même pensons sans doute autant de mal de vous que vous de nous. Nous sommes pourtant là. Nous devons parler."
Le Baron se passa la main sur sa joue droite, délicatement, puis sous son menton avant de reprendre, moins sarcastique
"Votre plan là, il n'est pas complet en effet. Plusieurs chemins sur les toits sont bien plus efficaces que ceux déjà tracés. Mes petits pigeons pourront vous montrer si vous avez quelques saut-en-l'air un peu agiles. En regardant ça et ... ça."
Son discours était accompagné de mouvement du bras et de doigts tendus qui montraient les choses en même temps
"J'ai une petite idée de qui vous avez interrogé. Des idiots. Ce chemin là ne servira à rien, il a été condamné. Je peux légèrement compléter votre carte pour rejoindre le château au plus proche oui ... très très proche."
Il était fier de lui le bougre! Il se recula dans son siège et resta silencieux quelques instants. Il semblait intensément réfléchir. Il devait peser le pour et le contre, penser à son organisation secrète, ce qu'il avait à perdre, ce qu'il pouvait envisager, pensait-il négocier avec les drows? Cherchait-il un moyen de les duper? Il prit enfin la parole, sans plus de sarcasme dans la voix, sans plus envie de piquer pour le plaisir de piquer. Il était sérieux et entrait dans le vif des négociations. Sans doute que la présence du vieil archimage et de personnages aussi surprenants que les elfes et la drow avait fini de le convaincre.
"Par contre, si c'est le port que vous voulez rejoindre rapidement et discrètement, depuis le château c'est pas possible. La putain devra sortir ses belles fesses de son palais. Il n'y a qu'un seul moyen pour le rejoindre sans être vu et peut-être même sans être entendu par ces pesteux de drows. Mais, je ne vous le révèlerai qu'à quelques conditions."
Nakor avait perdu son sourire lorsque, tout à fait nonchalamment, le Baron avait utilisé le petit sobriquet de la reine. Que pouvait-on attendre vraiment de ce rat? Pas grand chose mais la connaissance précise de son domaine était une arme.
"D'abord, que moi et mes quatre gars, on soit au poste de commandement lorsque toute cette merde démarrera. Comme ça, si le danger approche de trop, on aura une place sur vos navires. Et qu'on nous dépose assez loin, en vie et sans être suivis si cela arrive. Ensuite, si la cité survie à la bataille, qu'on nous laisse repartir du château et enfin, qu'un décret royal m'assure protection et amnistie avec droit d'ouverture d'un établissement de jeu dans lequel jamais la police ne mettra les pieds. Si j'obtiens ce que je veux, vous aurez mes petits gars pour vous aider. Transport d'informations, d'armes, mise à disposition de quelques planques et guides pour évacuer la ville au besoin, quartier par quartier."
Le Baron présentait son va-tout et jouait carte sur table. Il voulait une position de bandit anobli, une protection en cas de perte de la guerre et un droit de reconstruire son empire du crime si la ville était dévastée mais qu'ils survivaient. La pilule serait difficile à faire avaler à Glinaina et au chef de la Garde. Est-ce que les petits camarades de Nakor allaient lancer des contre propositions? La barbe blanche allait vite le savoir. Derrière le Baron, les quatre suaient à grosses gouttes. Que leur patron parle ainsi aussi directement montrait le danger de la situation.
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Mar 21 Juil 2020 - 17:17
Ses doigts n’avaient cessé de tapoter la table, tout du moins jusqu’à l’énonciation des conditions du Baron. Celles-ci lui arrachèrent un sourire amusé, mais après tout, ainsi se faisaient les négociations : Demander bien trop et céder sur certains points pour atteindre son objectif.
- Que vous souhaitiez sauver votre peau et celle de vos amis peut se comprendre, cependant vous devrez vous débrouiller pour que le reste de vos hommes se battent et travaillent de concert avec les soldats. Répondit la noirelfe en toisant tour à tour chacun des larrons. Vous êtes les têtes pensantes de cette organisation, vous saurez trouver un moyen. Quant au reste… Je suppose que nous pourrions plaider en faveur d’une grâce royale, mais une immunité pour vos actes futurs, vous rêvez éveillé.
Une impunité à vivre une vie de criminel, une condition surréaliste qu’elle doutait fortement recevable par une quelconque autorité. Cependant, elle ne pouvait accepter l’idée qu’un homme aussi prudent soit aussi bête.
- Si nous survivons, vous serez gracié et bénéficierez en plus d’une nouvelle réputation. Je ne doute pas que Naélis aura un regard nouveau sur vous et vos agissements. Vous saurez user et abuser de cette clémence des uns et des autres à votre avantage, je ne me fais pas d’illusion à ce sujet. Vous devez déjà avoir des liens avec la garde, et vous saurez vous en faire encore et toujours après la guerre, surtout si vous devenez l’un des « héros » de ces temps difficiles. Expliqua platement la daedhelle dont le tapotement des doigts avait repris. Si vous refusez la rédemption et plongez à nouveau dans la criminalité, mis à part la clémence que vous aurez méritée pour vos actes en temps de guerre, rien ne vous protégera plus. Le Royaume ne peut vous accorder d’immunité, pour la simple et bonne raison que cela reviendrait à cracher à la figure des victimes, collatérales ou non, de vos activités, sans compter le sentiment d’injustice qui naîtra inévitablement au sein de la population. Conclut-elle en posant les deux mains à plat sur la table.Oh et... vous devez sans aucun doute connaître la majorité du peu de drows vivant à Naélis, étant donné que nombre d'entre eux trempent dans les affaires de la pègre, nous aurons besoin de leur noms. Car il nous faudra vérifier l’identité de chacun d’entre eux, à un moment ou à un autre.
Il s'agissait, de toute manière, d'une tournure prévisible des événements. Ils n'auraient d'autres choix que de composer avec certaines personnalités particulières et mieux valait ne rien laisser au hasard.
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Mer 22 Juil 2020 - 21:15
Tu jettes un coup d’œil aux personnes attablées autour de toi, et le coin gauche de tes lèvres se soulève. Tu sais que tes prochains mots ne plairont pas plus à tes convives qu’à celui que vous essayez de convaincre, mais c’est un risque à prendre…
- Personnellement je n’ai rien contre l’idée de plaider votre cause… tu lèves un sourcil en direction du Baron À condition que j’aie bien compris, et que vous ayez bien parlé d’un établissement de jeu dans lequel la police n’aura jamais besoin de mettre les pieds.
Tu recules légèrement la chaise ridiculement petite, et t’y laisse quelques peu glisser. Tes bras se croisent sous ta poitrine, et ta cheville droite se pose sur ton genou gauche. Tes oreilles quant à elles se soulèvent, alertes.
- Parce que s’il s’agit d’aider à installer de nouveaux réseaux de criminalité dans une Naélis d’après-guerre fragile… je pourrais aussi me contenter du moindre risque, fonctionner avec ce que j’ai déjà, assurer une échappatoire à mes elfes et à quelques notables Naélisiens et ensuite provoquer le plus de dégâts possibles dans les armées Eldéennes. Dans le meilleur des cas, nous avons la victoire, et sans personne pour vous en donner une part - parce que vous n'en aurez pas été l'instrument - je peux vous garantir qu’il sera extrêmement facile de faire passer l’apport des Sylvains pour plus que ce qu’il n’a réellement été, et d’imposer à la population fragilisée et traumatisée de Naélis l’idéologie d’un monde où la misère n’existe pas, où leur vie a un sens, et qui leur permettrait de ne plus jamais dépendre de qui que ce soit d’autre… Dans le pire des cas, Naélis est défaite, les Eldéens se retrouvent en position difficile, et entre Thaar et la Péninsule, il y en aura bien un pour jouer les Actels, et totalement phagocyter le Royaume pour s’y rasseoir plus confortablement que personne n’y a jamais été assis. Un lieu commun aux deux cas : vous n’avez plus votre place dans votre propre royaume. Et je ne sais même pas s’il vaut mieux vous souhaiter d’avoir à faire face à des comparses désabusés ne cherchant plus qu’à à tout prix assurer une sécurité que vous êtes devenu le seul à menacer, ou à la torture et l’esclavage aux mains des drows, le temps que Vaanis et Péninsulaires viennent vous en « libérer » pour mieux faire de vous l’esclave glorifié d’une nation conquérante qui n’a que faire de votre bien-être.
Mais que sais-je ? tu tournes un instant le regard en direction de Nakor, lui intimant de se taire Je ne suis qu’une abomination d’Elfe. Comme votre catin de Reine. Ton second sourcil rejoint le premier haut sur ton front, et tes iris brillants se baissent en direction de tes ongles. Peut-être aux yeux – ô combien plus sensés – d’un mortel l’idée de se contenter des maigres avantages du statut de héros national est-elle pire que celle d’avoir à subir esclavage, exil, et mort lente. tu relèves le regard en direction du Baron Instruisez-moi donc.
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Jeu 23 Juil 2020 - 11:23
Les yeux du Baron balayaient large, passant de la drow aux elfes, en repassant par le vieux barbu et ainsi de suite. Des petites oeillades discrètes et rapides. Il était particulièrement attentif. Après avoir présenté ses conditions, il attendait de voir qui irait dans son sens, jusqu'où les envoyés de la reine pourraient aller et ce à quoi ils s'opposeraient catégoriquement. L'audace avait caractérisé toute sa carrière dans la pègre. Il avait donc obtenu rapidement d'être sauvé si la guerre tournait mal et d'être gracié pour ses actes passés s'ils survivaient tous au combat à venir, Naelis inclue. Demander le bras entier, pour avoir au moins quelques doigts. Une politique qui lui avait toujours réussi. Le Baron restait évidemment méfiant, un très léger sourire sur les lèvres se fit montre sur le visage du bandit pendant que T'sisra parlait. Elle ajoutait des conditions de son côté la petite garce. C'était une maligne celle là. Un petit silence se fit, qui aurait dû permettre au Baron de répondre après avoir réfléchi mais le grand elfe se mit à parler. Petit à petit le sourire du bandit disparu et il observa le colosse d'un regard hautain mais de ses deux oreilles attentives. C'est Nakor qui fut intérieurement surpris par une des remarques d'Artiön mais il fit de son possible pour ne pas bouger au moment où il parlait des elfes abominables. Par contre il tourna vivement la tête pour le roi quand il parla de la catin. Il y allait fort pour le coup. La réponse du Baron ne tarderait pas et il s'avérait par avance que l'analyse elfe n'était pas adaptée à la condition humaine de ce genre de personnes. Le Baron, sans ciller, s'approcha de la table et dit, très sérieusement
"Finalement, je préfère la drow!"
Il se recula, un air mauvais sur le visage, tourné vers Artiön et Aegden
"Vous faite une erreur, général elfe. Dans le meilleur des cas, je retire l'ensemble de mes hommes de Naelis. Nous irons nous promener à l'étranger quelques temps. Si les drows gagnent, c'est que vous serez tous morts, ou en tout cas beaucoup de vos précieuses troupes. Moi, je m'installerai dans un nouveau quartier en Péninsule et je reprendrai mes affaires. On me tuera peut-être? Et alors? Chaque jour qui passe ici est un jour dangereux, des affiliés qui veulent prendre ma place, me doubler, les forces de l'ordre qui essaient de me coincer. Si Naelis survit, j'ai pu m'infiltrer dans les bas-fonds, je saurai comment recommencer. En mieux même. Dans le pire des cas? Que se passe-t-il? Je mets mes hommes à votre disposition, mes planques et mes connaissances. Nous réussissons à gagner la bataille et tout le monde sait qui je suis. Plusieurs de mes hommes sont morts, les autres se sentent trahis et donc? Je deviens encore plus la cible à abattre, ou en tout cas, à capturer pour m'extirper tous mes liens, mes secrets, mes contacts, se venger de moi et prendre la suite."
Il avait dit tout cela froidement. Sans même que son rythme cardiaque ne s’accélère. Lui aussi avait finalement à perdre en prenant part au combat.
"Je ne sais faire que ça elfe. Je suis comme ça. Je viole la loi, je fais ce qu'il faut pour obtenir ce que je veux. Il faut tuer? Je tue. Il faut manipuler, mentir. Je le fais. Dans mon métier, si on craint trop la mort, on ne va pas loin. J'en suis lourdement conscient. Et penser que vous pourrez, avec vos manières elfes, faire croire à Naelis à un monde meilleur, sans misère, où la vie à un sens ... vous rêvez tout autant que moi. Vos paroles sont bonnes pour les riches, pas les paysans, pas les gars des bas-fonds qui crèvent à la tâche pour quoi? Une miche de pain et une outre d'eau! Je suis le Baron. J'ai tué, j'ai fais tuer et bien d'autres choses encore. Le statut de héro est un mensonge que personne n'acceptera. Les humains sont peut-être idiots, ils vivent moins longtemps que vous, mais ils n'oublient pas."
Le Baron expliquait qu'avec tout ce qu'il avait fait dans la pègre, jamais il n'aura de réel passe-droit. Une amnistie royale oui, mais les gens dans la ville, ceux dont la fille avait été prostituée puis battue à mort ou tombée malade, ceux qui avaient perdus leurs enfants pour des petits trafics, pour avoir été au mauvais moment au mauvais endroit, ceux qui s'étaient fait piller leurs maigres richesses, ceux là, ne lui pardonneraient jamais rien. Et c'était normal. Il hocha alors de la tête de droite à gauche à plusieurs reprises avant de terminer
"Mais on est pas là pour parler de vision du monde et de .... philosophie! Je tiens à Naelis et je crache à la gueule des drows. Je me répète donc : cinq places au poste de commandement et sur vos navires si ça foire. Si on survit, amnistie royale pour tout ce que j'ai fais jusque là et l'autorisation de rester vivre à Naelis. Je ne demande rien de plus, oubliez l'établissement de jeu. En échange, mes pigeons et mes petits rats aideront : transport, info, aide en tout genre. Beaucoup de petites mains qui savent comment aller vite."
Il se tourna vers Nakor.
"Par contre, j'ai bien entendu vos amis vieux débris. Ils ont dit qu'ils plaideront en ma faveur. Cela veut dire que vous n'avez aucun pouvoir de décision. Je veux que tout cela soit couché sur un papier royal avec la signature de la catin. Sans ça, je ne vous dirai rien de plus. Une fois le papier reçu, je vous enverrai un plan complet que vous pourrez tranquillement vérifier. On aura alors l'occasion de se revoir pour mettre au point la suite du plan. Où mettre mes hommes, quoi en faire et ainsi de suite. Pour les quelques drows qui vivent ici et que je connais plutôt bien ... sachez que la plupart ont eu subitement envie de partir en vacance loin d'ici. Il n'en reste quasiment plus. Je pourrai vous donner les adresses ... mais quand j'aurai le contrat signé!"
Il se recula alors sur sa chaise, et lança
"Que dîtes-vous?"
Nakor se passa longuement la main sur sa barbe avant de prendre la parole brièvement
"Vous me donnez envie de vomir ... cependant ... si mes amis n'ont rien d'autre à ajouter, je transmettrai vos propositions à la reine. Nous nous reverrons d'une manière ou d'une autre."
Et soudain, son ton se fit froid comme la mort, un ton que ses amis ne lui connaissaient pas.
"Gardez tout de même en tête la chose suivante : essayez de nous doubler et aucun endroit en ce monde ne saura vous protéger de ma colère. Ma magie peut faire des choses bien pires que la mort."
Les négociations avaient eu lieu. Des demandes, des contres propositions et quelques rapides explications. Des chocs de cultures assez nets, l'idéologie elfe contre les horreurs froides des bas-fonds humains. Un criminel qui avait tout de même avoué son lien avec Naelis et son envie d'aider pour ne pas perdre totalement le monde qu'il avait lourdement et difficilement construit au prix de beaucoup de sang. La dure réalité du terrain mais aussi la nécessité dans la guerre, de faire de drôles d'unions parfois. Chaque aide était difficilement refusable tant le désastre annoncé était grand. Les conditions avaient été revues à la baisse : une chance de survivre s'ils perdaient, le droit de repartir à zéro s'ils survivaient. C'était déjà pas mal. Si cela aidait à sauver plusieurs vies humaines et elfes, sans doute fallait-il accepter cela.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Jeu 23 Juil 2020 - 20:14
L’espace d’un instant, tu te gardes de réagir. Tu as pris un risque et il semblerait qu’il ait payé. Le vieux mage aura eu assez de retenue pour que votre allié de circonstance se retrouve le premier à prendre la parole… et revoie sa copie en votre faveur. À peu de choses près. Le temps. Qui sait ce qu’il pourrait arriver durant un échange au cours duquel s’immisce trop de temps ?
- Préparez vos plans et vos hommes. tu hoches lentement la tête Vous les transmettrez à la Reine en personne. En même temps que vos propositions. tes yeux parcourent la petite assemblée Pour le bien de Naélis, et celui de toutes les personnes autour de cette table.
Tu recules encore un peu ton siège, en faisant crisser les pieds contre le sol. Ton menton se relève légèrement, et ta posture se redresse, te trahissant comme prêt à te lever et à partir. Tu as ce que tu voulais. Pour l’instant.
- Mais sachez-le bien. Jamais vous ne verrez un Sylvain "vendre" un rêve. tu souris, taquin Le concept nous est inconnu.
Petit à petit, il y a une chose que l’expérience semble chercher à t’apprendre. Tu ne comprends pas les mortels, et tu ne les comprendras jamais. Car créatures chaotiques qu’ils sont, les mortels eux-mêmes ne comprennent pas les mortels. Petit à petit, il y a une chose que l'expérience semble chercher à t'apprendre. Peut-être les mortels ne comprendront-ils jamais ni tes idées ni tes mots, mais les actes sont un langage universel.
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Jeu 30 Juil 2020 - 0:15
Si les uns campaient des positions difficilement recevables pour les autres, les « négociations » ou plutôt « partages d’opinions » purent au moins faire avancer les choses. Personne ne pouvait être fondamentalement sûr et certains de l’issue des prochains événements, mais tous les camps caressaient des espoirs d’après-guerre, des espoirs trop différents, voire incompréhensibles, mais cela restait de l’espoir. Et voilà bien tout ce qui importait.
Les paroles incisives finirent ainsi par laisser place aux regards en chien de faïence. Le maître des lieux quitta la table, ses comparses sur les talons, quand d’autres larrons invitèrent les intrus à bien vouloir prendre la porte. Aussi la petite troupe hétéroclite reprit le chemin du château, siège du pouvoir, où tous, ou presque, étaient attendus. L’heure était à l’inventaire, aux préparations et à la guerre.
- Artiön, souffla la noiraude dans la direction de l’elfe en s’approchant de lui, Naélis me paraît ressembler de plus en plus à une jungle épaisse et pleine de prédateurs. Bien que le règne animal en vigueur soit respecté par les autochtones, j’ai la nette impression que tout le monde épie tout le monde. Ce qui m’inquiète le plus reste tout de même le gendrin, lui qui sait rester presque invisible au cœur de son environnement lorsqu’il le désire. Prudence est mère de sureté, il faudra agir comme Noruì à partir de maintenant. Vous me suivez ?
- Moi je ne suis plus rien, en revanche j’éprouve une profonde inimitié pour ce baron. Un frisson lui parcourut le dos, tirant l’inévitable conclusion. Et ça, j’en suis certaine.
- Il en va de même pour moi. Je dois bien avouer que j’étais à deux doigts de le remplacer par sa doublure, bien plus agréable et avenante que lui. Mais… On n’arrive pas là où il est sans savoir tenir sa parole et parier sur le bon cheval.
Et si les verbiages eurent tôt fait de prendre le pas, ils ne purent durer cependant bien longtemps car tous marchaient au rythme du vieil archimage dont les foulées semblaient vouloir avaler le pavé. À l’approche de la fin d’après-midi, ils franchirent une fois de plus les portes du château naélisien, Nakor connaisseur des lieux, prit le chemin de la pièce étant devenu le centre des opérations. Y discutaient d’ores et déjà les pontes des forces naélisiennes, quand quelques érudits présents déroulaient des cartes de la cité fortifiée et des régions alentours. Si leur irruption attendue fut accueillie avec soulagement, car découvrir ses alliés en des temps aussi trouble est toujours source de joie, la présence de la noirelfe eut tôt fait de refroidir les ardeurs. Bien que la présence et des elfes et de Nakor à ses côtés se faisait plutôt rassurante.
- Messieurs dames, T'sisra Do'ath. Pas d'inquiétude, je suis avec eux. Souffla la noiraude en inclinant légèrement la tête en guise de salutations avant de désigner ses comparses de l'autre main. J’imagine que c’est l’heure des comptes.
La noirelfe s'avança jusqu'à la table pour jeter un œil aux documents. Des écrits relatifs à la composition des armées et des ressources matérielles mises à disposition des soldats. Paperasse qu'un érudit à la barbe blanchie retira à la hâte de sous ses yeux.
- Au vu de ce qui nous attend, tout naélisien, homme ou femme, jeune ou vieillard qui peut tenir une épée va devoir faire front. Et toute aide risque d'être bonne à prendre, je le crains. Déclara T'sisra à l'intention de l'érudit, avant de reprendre en coulant un regard vers le commandant elfe. Fort heureusement, je ne doute pas que vos alliés sauront les former. Et... Faire grossir vos rangs. Mais... Et la noirelfe se tourna vers Nakor et Artiön. J'ai déjà bien assez monopolisé l'attention comme ça.
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Aegden Orian
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Jeu 30 Juil 2020 - 15:37
-Pour ce qui est d’apprendre aux Naëlisiens à manier un arme je peux m’en charger. Il rendit son regard à la drow avant de fixer les autres personnes présentes. Je ne suis pas instructeur et je ne ferais pas d’eux des combattants d'élites en aussi peu de temps, mais qu’ils sachent au moins se défendre et comment nous, Anedhels, on fonctionne et qu’il s’y adaptent ne serait-ce qu’en partie et nous en serons tous gagnants.
Bien fous se montreraient-ils les Naëlisiens s’ils ne reconnaissaient pas l’habileté elfique dans le domaine de la guerre et du maniement des armes. De plus La stratégie défensive était leur point fort c’était indéniable et cela serait un atout majeur dans cette guerre. Aegden était prêt à leur donner l'opportunité d'exploiter cet atout au maximum.
-Le plus simple c’est que Naëlisiens, civils ou miliciens, et Anedhels s'entraînent ensembles d’ailleurs. Parce qu’apprendre à manier une épée est une chose, savoir collaborer avec ses alliés sans les gêner en est une autre. Et croyez moi ça sera tout aussi primordial.
Il savait bien de quoi il parlait le Lëandrin. Les elfes étaient des combattants émérites, passant des siècles à s'entraîner, à décortiquer le moindre mouvement, la moindre tactique, jusqu’à atteindre la perfection. Seulement malgré tout, cette habileté était trop souvent contrebalancée par la difficulté pour les milices de fonctionner entre elles et de faire face à l'imprévu.
C’était pour cette raison qu’il avait lui même, parmi quelques autres, collaboré avec les Aigles afin de palier à ce défaut qu’eux n’avaient pas. Ce n'était pas vraiment ce à quoi il s'attendait lorsque cela avait été entrepris mais soit, ce serait autant le petit royaume vaani que ses propres camarades qui bénéficieraient de ce qu'il avait retiré de cette expérience.
Quand aux Naëlisiens, eux connaissaient le terrain, ses recoins, ses subtilités. Cela les elfes en auraient aussi besoin.
Dernière édition par Aegden le Ven 27 Nov 2020 - 18:01, édité 1 fois
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Jeu 30 Juil 2020 - 17:35
- Entendu.
Alors auprès du grand public tu serais à nouveau Noruì. Un Noruì armuré, mais Noruì tout de même. Il faudrait donc que pour la suite des événements, Aegden et Elrendil soient perçus en dehors des sphères assez privées pour vous assurer un minimum de sécurité comme ceux aux commandes. Voilà qui te garantirait – après que le Conseil de Guerre soit terminé – de longues discussions. Pas que tu sois dérangé à l’idée de mettre tes elfes dans la confidence – ils savaient après tout, pour Thaar – mais l’idée d’avoir encore une fois à prendre tant de précautions t’épuisait d’avance. Ah… les terres Vaanies…
Pouvais-tu même seulement faire confiance à tous les hommes d’armes entourant la Reine ? À la Reine tu l’espérais. Aie-t-elle eu depuis longtemps les mains dans la pègre vérolant sa Cité que tu savais ses intentions restées louables. Elle, elle saurait défendre vos intérêts, tant que vos intérêts se portaient sur la défense de son Royaume. Ses généraux par contre… tu ne les avais jamais rencontrés personnellement, tu n’avais que trop peu entendu parler d’eux en tant que personnes, et eux trop peu entendu parler de toi. Vous étiez tous de nouveaux visages, alors tu en profiterais allègrement. Tu n’aurais qu’à dérouler les cartes, Elrendil saurait parler à ta place.
- Noruìtu souffles à un elfe qui semblait vous attendre depuis bien trop longtemps devant le futur centre des opérations
Puis vous étiez entrés. Vous vous étiez installés. Les documents et cartes se sont entassés sur la table autour de laquelle vous étiez assis. Et la parole vous fut offerte. Nakor – tout sauf égal à lui-même – resta silencieux. Et c’est T’sisra qui ouvrit le bal, et avec elle, un sujet difficile qui commençait péniblement à poindre.
- Il va nous falloir accepter de perdre la voix d’Elrendil, avec une monotonie toute caractéristique, coupe à travers la salle De beaucoup perdre.
Tu hoches la tête, regardant le Mainyth de ton armée se pencher sur les multiples cartes à sa disposition.
- À moins de risquer un passage par la mer ou à travers l’Aduram – ce qui serait tout sauf à leur avantage – les Eldéens seront contraint de pénétrer le Royaume en passant par les terres d’Erlem. À partir de là, ils auront deux choix : soit ils se dirigeront droit vers la Cité de Naélis, soit ils se déploieront à travers les campagnes pour mettre à mal le Royaume et encercler la Capitale. il marque une courte pause Au vu des derniers événements, bien que ça nous laisse plus de marge de manœuvre niveau ravitaillement et routes de retraites, il est très possible que sans autre incentive, ils choisissent la première option. Les Puysards ne sont pas le genre à tenir des années de siège, leur patience doit être à bout. Ils voudront du sang. il prend le temps de regarder chaque membre de la petite assemblée Et il va falloir accepter de leur en donner. À partir d’Erlem, il va nous falloir jouer nos cartes judicieusement, et pousser l’Elda à livrer le plus de batailles possibles avant de fondre sur la Capitale. Et il va nous falloir accepter de perdre. Que l’on mobilise le maximum de civils pour nous soutenir, mais que l’on soit certains que ceux qui sont mobilisés soient capables de battre en retraite un minimum proprement. un regard assassin du Commandant se tourne vers Nakor Avec l’aide de l’Aurore, chacune de ces batailles est l’occasion de faire des dégâts relativement conséquents dans les rangs Eldéens. Certes, de notre côté il y aura aussi des pertes, mais elles devraient être moins dramatiques, et chaque victoire concédée aux Drows, c’est une motivation pour eux de continuer le suicide de leurs troupes. Que les choses se passent sans trop d’accrocs, et les Osts Eldéens une fois à Naélis seront assez affaiblis pour être défaits dans un dernier effort. La topographie de la Cité est à notre avantage.
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Ven 31 Juil 2020 - 8:51
Nakor attendit, devant le Baron, de voir si ses petits camarades voulaient rajouter quelque chose ou rallonger les discussions. Ce ne fut pas le cas spécialement. Artiön précisa que les elfes ne vendaient pas de rêve et de son côté, le sorcier ne broncha pas afin de ne démontrer aucune émotion à ce sujet. Ce n'était pas le lieu d'échanges philosophiques sur les comportements et coutumes de chacun. Il se retirèrent donc, d'abord les elfes, puis T'sisra et sa compagne du moment et enfin Nakor qui lança un dernier regard clair à l'assemblée des truands. Ils quittèrent l'auberge du Baron et le magicien se hâta de retourner au château, il y avait en effet fort à faire là bas. Un conseil de guerre attendait la troupe avec les conseillers royaux et Glinaina. Les elfes ne prendraient aucune pincette et la drow non plus. Le vieux timbré menait donc son équipe en réfléchissant à tout ce qui allait advenir sur ces terres, les différentes possibilités, les pertes, le sang, les cris. Un nouveau champ de bataille en prévision. Aux portes du chateau, le Magistère pu apprendre que le conseil de guerre se réunissait. Il guida donc ses amis jusque là et entra dans la pièce. Les regards passèrent sur les elfes et s'arrêtèrent surtout sur la drow. T'sisra ne fit rien d'autre que du T'sisra, elle prit la parole la première alors qu'elle était finalement fort mal venue ici et que personne chez les humains ne lui faisait pleinement confiance, voir pas confiance ne serait-ce qu'un tout petit peu. Seul Nakor la connaissait du côté humain. Il était trop tard et le vieillard se mit un pas en retrait, écoutant, observant les regards fiévreux, suspicieux. Les regards réprobateurs et tout à la fin un regard assassin.
Nakor se mit à glousser alors que le silence s'installait dans la pièce un bref instant.
"Allons, allons, Messieurs, ne faîtes pas ces têtes là, ni vous d'ailleurs maître elfe."
En effet, si les elfes étaient immédiatement entrés dans l'action, le conseil et la mise en place de stratégies, ils ne se doutaient pas forcément de ce qu'il pouvait se passer dans la tête des vieux généraux en charge de l'armée de la cité. Aussi petite et mal préparée que pouvait être cette armée, surtout à la vue des standards elfiques ou drows, elle avait le mérite d'exister et pas seulement depuis hier matin. Enfin, Nakor s'était amusé du regard en biais que lui avait envoyé ce général elfe qu'il ne connaissait pas du tout. Le vieux magicien s'adressa d'abord aux généraux humains.
"Le commandant Aegden aura besoin de l'un de vous à ses côtés pour former les gens de la cité aux manoeuvres prévues. Il faudra sur ce plan une collaboration sans aucune faille apparente. Ni opposition, ni réprobation, pas même dans le regard. Au coeur de la bataille, il faudra que chaque soldat, aussi mal adapté que soit ce terme, n'hésite pas une seule seconde à obéir à un ordre, qu'il soit donné par un humain ou par un elfe, à un elfe ou un humain. Nous le savons tous ici pour avoir vécu chacun, une ou plusieurs batailles d'envergures : la moindre seconde d'hésitation peut nous être fatale. Si un humain hésite à obéir à un général elfe ou inversement, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques. Il faudra faire avec. Vous devriez donc échanger quelques passes avant de vous lancer dans la formation finale des troupes."
Nakor se tourna ensuite vers Elrendil
"Quand à vous ... nous n'avons pas l'extrême plaisir de nous connaître mais nous allons apprendre, je n'en doute pas!"
Un petit sourire sur les lèvres, le magicien continua après un bref silence entendu
"Si nous voulons forcer un peu la main des drows et nous assurer qu'ils attaquent en ligne droite, il faudra déclencher nous, un peu à l'avance, les hostilités. Le risque sera en effet grand, vous avez raison, de perdre beaucoup de gens lors de ces étapes dans la guerre qui nous attend. Cependant, nous ne pouvons nous permettre d'envoyer en mission suicide des soldats ou des magiciens, il faudra donc s'assurer que la retraite soit une possibilité dans chacun de nos plans en terre d'Erlem. De mon côté, j'ai toujours pensé que la surprise était une arme puissante. Aussi, si des magiciens interviennent pour lancer des sortilèges à distance, je pense qu'il ne faudrait pas non plus dévoiler toutes nos cartes trop vite. S'ils découvrent que nous disposons d'une puissance de frappe magique d'envergure, ils auront le temps de préparer un contre poids de taille. Les mages du C'nros peuvent faire de lourds dégâts. Sauf qu'il n'y a rien de plus présomptueux qu'un magicien, j'en sais quelque chose. Si nous parvenons à leur faire croire que nous sommes, sur ce plan, plus faible qu'eux ... alors, quand ils arriveront aux abords de la cité, j'aurai les moyens de leur causer de lourdes pertes. Avec un temps suffisant de concentration et de préparation, je peux déchirer la terre sur de longues distances, convoquer le feu et la foudre, la glace, le vent et ce ... sur des zones d'impacts notables. D'après mes informations, mais elles sont peut-être erronées, les drows n'ont plus d'archimages dans leur armée."
Nakor proposait donc de ne pas montrer, dans les escarmouches et autres rencontres prévues, une puissance magique trop grande d'un coup. Si les drows découvraient que des magiciens ultra formés étaient dans les rangs ennemis, ils prépareraient d'autant plus leur magicien au combat et ce serait un affrontement de magie à magie qui s'entre annulerait. Or ici, Naelis n'avait pas besoin que la magie annule la magie, Naelis avait besoin que la magie gagne sur la magie adverse et aide à la guerre. Mais les elfes auraient peut-être une autre approche et d'autres plans à proposer. La barbe blanche restait ouverte sur ce point en attendant des réactions et remarques de la part des gens présents dans la pièce. Une chose avait cependant été claire dans la voix du vieux fou : aucun plan ne serait accepté si c'était une mission suicide avec un aller simple, sans retour imaginable. Même avec des plans de retraites, Nakor savait qu'il y aurait des pertes, parfois même, l'ensemble du plan tomberait à l'eau et toute la troupe en place mourrait. Mais mieux valait envoyer au combat des gens qui avait un espoir, même mince, d'en revenir. La rage de vivre pouvait parfois faire des miracles, alors qu'un bataillon qui partait au combat en étant certain de mourir, de devoir mourir pour les autres, pouvait s'effondrer avant que les échanges ne commencent. Et là, les pertes étaient inutiles à cent pourcents.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Ven 31 Juil 2020 - 21:35
Lorsqu’à son tour il prend la parole, ton attention se porte sur le Magistère… jusqu’à ce que le mot suicide lui échappe d’entre les lèvres. À partir de là une part de toi choisit de se décrocher des lèvres du vieil homme pour discrètement s’agripper au visage et à la pulse de ton Commandant. Elrendil ne cille pas. À vrai dire, c’est à peine s’il cligne des yeux. Et toi, tu sais exactement ce qu’il se passe chez ton congénère. Alors tu te prépares à intervenir, à l’inévitable moment où le fantassin fera remarquer que…
- Peut-être vos généraux sont-ils mieux placés pour ajouter à…
Tes pupilles fusent dans les coins de tes yeux, et coupent sans autre forme de procès ton congénère dans sa réplique. Tu inspires. Il inspire. Tu souffles. Il souffle. Vos visages à tous les deux restent graves, mais le tien au moins se rouvre légèrement. Maintenant n’était pas le moment d’ajouter à la tension ambiante.
- Vous marquez un point magistère. l’absence d’entrain caractérisant tout votre discours aura au moins pour mérite de dissimuler le manque de conviction dans ces premiers mots Il vaut mieux être sous-estimé des Eldéens jusqu’au bout. Cependant Archimage ou pas, il ne faut pas que vous, en retour, sous-estimiez les Arcanes Eldéennes. Le C’nros est de loin la plus puissante force de frappe magique de tout Miradelphia. Même en votre présence, je doute que nous ayons à faire preuve d’un quelconque subterfuge pour passer pour plus faibles qu’eux sur ce point. Certes, nous avons des cartes à jouer, mais quoi qu’il arrive, sur un tapis, ils resteront gagnants. Au moment de distribuer nos forces il ne faudra pas oublier ça. un dernier regard vers Elrendil, et tu reprenais Quant à la direction que prendront les drows, qu’ils fondent sur la Cité en ligne droite ne sera pas à notre avantage. Que des Osts Eldéens encore trop sains s’abattent sur nous et ils seront beaucoup plus difficiles à gérer. Il faut que l’on arrive à les amener à livrer plus de batailles que de nécessaires, il faut nous faut juste éviter qu’elles leur donnent l’occasion d’assez s’étaler pour plus endommager le Royaume que de raison. D’ailleurs ce sont les généraux Naélisiens vers qui tu te tournes maintenant personne ne connaît mieux les terrains extérieurs à la Cité que vous. Une idée de comment mener les troupes Puysardes d’un point stratégique à un autre ?
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Lun 3 Aoû 2020 - 0:12
À la question d’Artiön, l’un des généraux s’empressa de vanter les mérites de la place forte qu’était Erlem. Une forteresse que le Roi Hereon avait pris grand soin de faire restaurer après sa victoire contre les drows à Ruven, une décennie auparavant.
- Je crains que les choses ne soient bien différentes aujourd’hui. Tout d’abord parce qu’il y a dix ans, ydrilotes et alonnais, ainsi qu'une poignée d'elfes, vous ont prêté main forte. Ensuite parce que vous n’affrontiez pas un ost mais bien une coalition de pillards drows n’étant plus que l’ombre de ce qu’ils avaient été. Or, c’est une armée qui marche sur Naélis désormais, pas un regroupement d’anciens soldats renouant avec les bases du métier. Intervint T’sisra en se penchant sur la carte du Royaume laissée là sur la table. Quant au C’nros… Il a raison Nakor. D’un geste de la main, elle désigna Artiön. Il ne s’agit pas simplement de mages venu lancer quelques sorts pour l’occasion. Tous autant qu’ils sont, sont des mages de guerres, entraînés au combat et à fonctionner ensembles. C’est une force qui n’a nulle autre pareille sur Miradelphia et fait trembler les plus valeureux combattants, qu'ils soient nains, humains ou elfes.
Son index fondit droit sur l’emplacement du Cimetière de Valtrigon, situé sur la route menant à la cité éponyme du Royaume.
- Ce cimetière sera peut-être problématique. Je ne connais pas vos rites funéraires, cependant si vos morts sont enterrés vous devrez brûler les corps et détruire les ossements. Sans quoi ils deviendront sans aucun doute la matière première des nécromants. La daedhelle marqua une pause et leva les yeux vers les naélisiens. Je sais qu’il s’agit là d’une décision difficile à prendre que de profaner des sépultures, mais vous n’avez guère le choix malheureusement. Quant à Erlem… Son doigt glissa sur la carte jusqu’à la position du fort. C’est un passage obligatoire pour qui emprunte la route menant à Naélis et je ne connais que peu d’armées se refusant à suivre ces itinéraires entretenus et bien pratiques. Les forcer à mener bataille à Erlem ne devrait pas être particulièrement difficile, il suffira de les y amener à le faire quitte à les attaquer nous-mêmes.
- Les patrouilleurs et nos guetteurs, impossible que ces saletés de noirauds puissent passer sans être vu ! S’exclama l’un des généraux à la moustache fournie plus que de raison, tout en abattant son poing sur la table avec un air dramatique. Notre territoire est très bien surveillé, à l’approche d’un danger les tours de guets s’embraseront. Nul manant n’échappe à l'œil des guetteurs.
La daedhelle se redressa, passant le dos de ses doigts contre sa mâchoire. Les tours de guets étaient effectivement les premiers édifices que l’on croisait en pénétrant le Royaume de Naélis. Qui plus est, ses guetteurs, de petites troupes de cavaleries très légères, allaient et venaient régulièrement le long de la frontière.
- Soit. Je ne les vois pas tenter d’éviter la frontière en passant par l’Aduram. Ce serait suicidaire. D’une part, la forêt aurait tôt fait de les mettre en pièces, et d’autre part, je ne connais aucun chef d’armée assez fou pour ne serait-ce qu’envisager d’avoir à se frotter à Porte-La-Peste. Et aucune chaîne de ravitaillement ne tiendrait le choc au cœur de cette forêt.
L’espace d’un instant le silence retomba sur l’assemblée, tandis que quelques regards s’échangeaient entre les naélisiens. Ce sobriquet célèbre était synonyme de malheur, certains bûcherons prétendaient même que le prononcer à l’orée de la forêt attirait la malchance et parfois la mort en personne.
- Aucune chance. S’ébroua le moustachu en secouant la tête. Aucune. Alors… Menons la bataille à Erlem. Attirons-les.
- Si vos troupes les plus mobiles sont capables d’attaques éclairs, de quoi leur faire comprendre que pénétrer le Royaume sans s’occuper de cette forteresse risque de perturber leur arrière-garde ainsi que leur chaîne de ravitaillement, cela devrait suffire. Et si par malheur ils préfèrent ne pas s’arrêter, ces troupes devront s’attaquer à leur précieux ravitaillement, les harceler sans cesse. L’armée puysarde est conçue pour avancer, pas s’arrêter. Si la chaîne est brisée, ils n’auront d’autre choix que de rebrousser chemin et faire place nette.
- Et s’ils attaquent ? Erlem a été pensé pour surveiller la frontière. Ce n’est pas un château conçu pour dominer la région. Je n’ai qu’à peine quatre-vingt hommes à ce poste. Ce sera la garantie d'une place au Royaume de la Noyée pour ces gars-là.
- Le but n’est pas de tenir la forteresse. Nous ne devons pas gagner. Cette première bataille nous permettra au moins de jauger de leurs effectifs, de leurs forces et de leurs faiblesses. Ceux qui combattront devront aussi battre en retraite rapidement. Nous pourrions tout aussi bien tromper l’ennemi en habillant les remparts d’épouvantails, peu importe. Cette partie du Royaume est vallonnée, s’enfuir à cheval devrait être facile. De même qu’attaquer, avec des troupes de cavaliers légers, armés principalement d’arcs et de flèches, en profitant des collines pour casser les lignes de vue. Nous devons faire de leur avancée une tâche aussi difficile que démoralisante. Attaquer et rester insaisissable. Leur refuser l’affrontement tout en les provoquant, à force cela impactera le moral de leurs troupes. Et s'ils ont un bon meneur, ils n'auront d'autre envie de d'avancer toujours plus, vers une prochaine bataille aussi inutile que la première et qu'ils ne sauront se refuser. Je ne sais pas ce que vous en pensez ? Demanda la daedhelle en tournant la tête vers ses comparses autant qu'en direction des naélisiens.
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Aegden Orian
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Lun 3 Aoû 2020 - 21:34
-On peut justement les forcer à reculer là où on sera à notre avantage. Gardant les yeux rivés sur les cartes Aegden pointa du doigt l’une d’entre elle à l’endroit où se trouvait cette fameuse Erlem. Après une attaque ici, nos troupes devront se replier le plus rapidement possible. Vos homme n’auront pas à subir de pertes trop importantes.
Aegden fixa le haut gradé qui était intervenu plus tôt avant de revenir au reste des hommes et femmes présents.
-Les drows n’auront probablement qu’une idée en tête : poursuite et vengeance. Donnons leur ce qu’il veulent. En le leur faisant cher payer bien entendu. Il s'expliqua sans faire durer le silence. Pendant que nos hommes postés à Erlem reculerons vers Ruven, des cavaliers présents dans les vallons harcèlerons d’ores et déjà les lignes ennemies. Là encore il y a fort à parier pour que le moral des troupes sombres soit mis à mal et il ne fait aucun doute qu’ils saisiront la moindre opportunité de vengeance.
Il marqua une pause et désigna ce qui lui semblait être l’indication d’une forêt à l’est de Naëlis.
-Nos cavaliers s’attaquant à leur flanc sud devront les attirer jusqu’ici, vers ce bois. On y aura postés d’autres hommes dans ce qui semblera être leur camps. L’avantage c’est qu’ils ne seront pas réellement pris au dépourvus contrairement à ce que penseront les attaquants et auront donc les moyens de réagir à l’attaque. Les hommes de ce camps devront eux aussi être divisés en plusieurs groupes. Lorsque le premier groupe sera au contact, il fera à nouveau mine de battre en retraite en directions des bois. A ce moment là le second groupe en embuscade, se chargera de harasser à son tour l’ennemi.
Aegden leva les yeux une demi seconde comme pour vérifier qu’on le suivait encore avant de continuer.
-Pendant ce temps les cavaliers poursuivis pourront facilement profiter du la surprise provoqué par la présence de troupes alliées préparée à l’affrontement pour contourner la zone au lieu de se mêler directement aux combats. L’ennemi n’aura le choix que de se battre avec un désavantage ou de fuir.
Et ainsi l’armée sombre se verrait subir une seconde échauffourée humiliante sans même l’avoir vu venir.
Dernière édition par Aegden le Ven 27 Nov 2020 - 18:08, édité 1 fois
Nakor
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Mer 5 Aoû 2020 - 14:02
Nakor, qui avait pris la parole, laissa évidemment les autres répondre. Il fut surpris d'entendre et Artiön et T'sisra penser que le Magistère sous-estimait la force magique du C'nros. Il ne dit rien pour ne pas couper l'élan des propos stratégiques tenus. Le vieux timbré avait pris part à de nombreuses batailles mais aussi à des grandes guerres. Il avait souvent été confronté aux drows et les mages du C'nros étaient là. Le Magistère du Firmament s'était même attiré un certain respect de leur part. Le respect d'un ennemi qui méritait qu'on fasse attention à lui, d'un humain qui avait obtenu une maîtrise étonnante de la magie et qui n'était pas qu'un pauvre insecte insignifiant aux yeux des drows. Cette information, il l'avait appris d'Haldren voilà quelques années, ce qui l'avait d'abord étonné puis fait légèrement froid dans le dos. Si les sorciers sombres s'intéressaient de trop près à lui, ils finiraient par s'intéresser aussi à sa guilde de magie. Une fois qu'Aegden eut fini, Nakor s'avança à son tour au-dessus des plans.
"Cette fois-ci, quelque chose me dit que leur avancement diffère des fois précédentes. Leur but n'est pas seulement de montrer leur puissance ou d'écraser ceux qui se trouvent sur leur passage. Ils veulent agrandir l'influence du Puys et conquérir l'Ithri'Vaan. Ce ne sera qu'une étape. Une fois la région stabilisée et sous leur entier contrôle ainsi que cela a pu l'être sur la fin de l'empire dragon, ils auront des bases encore plus solides pour se développer, développer leur armée puis ... "
Nakor pointa d'abord la forêt elfique et ensuite la Péninsule
"Venir se battre contre les elfes sylvains ou les humains en Péninsule. Leurs précédentes conquêtes ont été des échecs car ils étaient pris sur plusieurs fronts. Cela fait des siècles que je prends part aux grandes batailles de ce monde et quelques décennies que j'affronte les drows. Je ne les ai jamais sous-estimés, encore moins le C'nros. Il ne faut donc pas sous-estimer non plus leur capacité d'auto contrôle. Les récents événements autour de Thaar le démontrent : ce n'est pas une guerre comme les autres qui nous attend. Ils auront sans doute des éclaireurs et marqueront certainement plus le pas que nous l'imaginons."
En effet, avec une approche lente et de plus en plus ferme des conseils de Thaar, la démarche drow avait été différente. Ils n'avaient pas immédiatement attaqué la ville, arme au clair. Ils avaient fait plus de politique. Chose suffisamment étonnante pour être gardé en mémoire. Nakor termina ainsi, en regardant surtout les généraux humains.
"L'odorat, l'ouïe et la vue des drows est au moins d'aussi bonne qualité que celle des elfes c'est-à-dire des dizaines de fois supérieures à celles des hommes. Nos tentatives de pièges pourraient se refermer sur nous si nous les mettons en place trop tôt. Vos propositions sont intéressantes mais il faudra réussir à les mettre en œuvre au tout dernier moment. Et à tout faire pour leur laisser penser que nous sommes mal préparés à l'affrontement. Si Erlem est habituellement peuplée d'une garnison, ne gonflons pas ce nombre. Nos troupes pourront un peu donner le change et faire mine de battre en retraite par peur. Dans ce cas, oui, les drows suivront. Les harceler à ce moment-là sera tout à fait efficace, je suis d'accord. Et je continue de penser qu'il faut garder l'option magie de côté. Plus ils penseront que nous n'avons pas de mages ou presque, moins le C'nros déchainera vite sa puissance. Seul, je ne peux pas lutter contre l'armée magique d'Elda, c'est évident. Cependant, si les sorciers drows ne s'attendent pas à avoir une opposition féroce de ce point de vu là, nous pourrons peut-être, je dis bien, peut-être, les faire pêcher par orgueil et avoir une toute petite main d'avance sur ce plan."
Le vieil homme plaidait pour une seule chose : faire attention à ne pas négliger la capacité des armées drows à se contenir et finalement avancer moins vite que prévu en combattant d'eux-mêmes leur caractéristique profonde. S'ils sentaient le piège venir, ils pourraient alors agir à contre-sens de ce qui était imaginé actuellement et tout tomberait à l'eau avec des osts tout frais, prêt à attaquer tous ensemble devant les murs de la cité. Ce qui serait une catastrophe, il fallait bien l'avouer. Nakor n'aimait pas que les cités de la région aient été approchées différemment. Ce n'était pas vraiment drow dans l'âme que d'encercler doucement le conseil de Thaar pour finir par imposer un contrôle dessus sans les effusions de sang habituelles.
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Lun 10 Aoû 2020 - 3:19
La daedhelle se fendit d’un sourire et secoua la tête en laissant échapper un léger rire. Certes les puysards n’étaient pas des enfants de chœurs, mais leur réputation semblait avoir exagéré au moins un peu la perception qu’on avait d’eux dans le reste du monde.
- Si notre ouïe est plutôt bonne, nous n’avons pas le flair d’un chien de chasse et encore moins la vue perçante de nos cousins d’Anaëh. Notre véritable avantage réside dans notre capacité à voir dans le noir comme en plein jour, ce qui est déjà un atout considérable. Enfin, ajouta la noirelfe en désignant ses yeux d’un geste vague, pas pour moi. Quant à leur volonté d’étendre leur influence, il en a toujours été ainsi. Ils ne se sont jamais contentés d’écraser pour le plaisir. Peut-être faites-vous références à Amblère ? Fit-elle en s'adressant à Nakor. Mais cette intrusion dans le Royaume Péninsulaire n’était que le fait d’un chef religieux fanatique et complètement siphonné, pas l’ordonnance d’une véritable guerre. En vérité, la seule chose qu’ils souhaitent raser et voir brûler c’est l’Anaëh, car il s’agit là de l’accomplissement de l’Eda Vengeur. Autrement, les puysards ont toujours été des conquérants. La catastrophe de l’éclatement du Quatrième Ost leur est restée en travers de la gorge, aussi ils n’aspirent plus qu’à reprendre le contrôle de l’Ithri’Vaan. Sol’Dorn en la preuve la plus récente, la cité leur permet d’asseoir un contrôle sur la route fluviale qu’est l’Oliya. En prenant Naélis, ils pourraient avoir une influence non négligeable sur les routes commerciales maritimes, sachant qu’aucun bateau ne s’approche de Nelen désormais, et ainsi isoler Thaar et amoindrir son influence.
T’sisra se pencha à nouveau sur la table, pointant la route de Thaar longeant les côtes du Royaume de Naélis. Il s’agissait là de la seconde option, bien qu’elle doutât fortement que les armées du Puy la choisissent.
- S’ils n’empruntent pas les petites routes passant par l’intérieur des terres, ils resteront sur la route de Thaar, celle qui longe la côte. Très honnêtement, j’en doute fortement. Ce serait une erreur stratégique sans précédent. Nous avons des navires et des marins, nous pourrions les harceler depuis les flots. D’autant qu’ils se retrouveront entre la forêt et la côte. La daedhelle désigna la zone qui lui semblait la plus propice de l’index. Une attaque coordonnée de nos cavaliers par l’arrière, un assaut depuis les forêts et des bateaux sur la côte… Nous leur infligerions des pertes considérables. J’oserai même dire que nous pourrions faire appel à l’Aurore directement et à votre puissance Nakor. Un raz de marée suivi d’une attaque éclair serait un coup dont ils ne pourront pas se remettre. Et c'est sans compter la peur bleue qu'ils ont des océans et des mers. T’sisra se redressa, son regard allant croiser celui du moustachu. Il nous faudra faire acheminer par bateau des cavaliers jusque sur les côtes du pays d’Hanning. Les armées du Puy ne sont pas conçues pour des sièges, encore moins aussi loin de chez eux. Ils marchent sur leurs ennemis et conquièrent sans réellement pouvoir s’immobiliser. Ainsi leur chaîne de ravitaillement est le fondement de leur victoire. Leur point faible c'est la logistique.
T’sisra tendit la main vers l’érudit qui tenait fermement la carte de la cité naélisienne. Sur un hochement de tête du général, ce dernier consentit, à contre cœur, à la rendre aux yeux des stratèges présents autour de la table.
- Malheureusement votre cité n’est pas faite pour tenir un siège, qu’il soit court ou long. Nous allons devoir travailler dur quitte à la défigurer afin de palier ces problèmes de défense. Je parierai sur une attaque en force du Puy, car eux aussi n’ont que peu de temps pour accomplir leurs desseins. Revenant à la carte du Royaume, son attention se porta sur Ruven. Il nous faudra une garnison là-bas. Si les drows nous assiègent à Naélis, nos hommes à Ruven pourront aller s’attaquer à leur campement, piller les vivres, détruire les tentes et les armes, tandis que nos hommes en pays d’Hanning, qu'ils iront soutenir au plus vite, perturberont l’acheminement des ressources. Et le temps ne jouera plus contre nous, mais contre le Puy. L’autre possibilité, c’est qu’ils se décident à attaquer Ruven en premier. Ce sera l’occasion pour nous de leur infliger de lourdes pertes, car tout comme vos alliés elfes, ils ne peuvent se permettre de perdre trop d’hommes. Il faut plus bien d’un siècle pour former un soldat drow. Ce qui signifie qu’ils perdront cette guerre dès lors qu’ils réaliseront que le nombre de siècles nécessaires au renouvellement de leurs soldats sera trop élevé. Et pour assurer notre survie au cas où Ruven tombe, il nous faudra débarquer des cavaliers à l'Aurore par exemple, il sera de leur devoir, à eux, de s’attaquer aux campements drows avant de s'enfoncer vers les terres d'Hanning et soutenir nos hommes présents là-bas. Si nous parvenons à asseoir cette stratégie, nous aurons l'avantage. Nous deviendrons les chasseurs, car ils n'auront d'autre choix que de battre en retraite, avec des pertes, des blessés et sans vivres ni ressources.
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Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le plus vieux jeu du monde. (Nakor et les elfes) Lun 10 Aoû 2020 - 16:18
L’intervention de T’sisra t’épargne beaucoup d’explications tant sur les natures Sylvaines et Puysardes que sur celle de la guerre livrée par Elda. C’est pour le mieux. S’il est au moins une chose que tu auras comprise aujourd’hui, c’est que la relation entre le vieux mage et la Daedhelle est moins tendue que celle que tu entretiens avec lui. Et quitte à entendre quelqu’un parler d’histoire et de mentalité Eldéenne, autant que ce soit l’Eldéenne en présence qui le fasse. Pour ce qui est du reste, tu n’avais que peu à redire. Peut-être les yeux bleus de T’sisra la rapprochaient-ils plus de votre nature elfique que vous ne pourriez le penser, parce que sa manière d’avancer des pions n’était pas sans te rappeler vos propres méthodes. Profiter du terrain, isoler l’ennemi, couper les chaînes de ravitaillement et d’information, forcer la confrontation selon vos conditions, en faisant votre possible pour ne pas avoir à encaisser le déluge offensif dont est capable l’armée adverse au plus fort de sa forme… des stratégies qui finalement étaient sur le papier commune à toutes les armées de défense.
Ce n’est qu’une fois sur le terrain que la lumière serait entièrement faite sur les différences dans vos manières de penser. Ce n’est que lorsque les batailles seront livrées, et que les combattants devront choisir où exactement poser leurs pieds que vous risqueriez la discorde. Vous n’aviez que peu de temps pour apprendre à fonctionner ensemble.
- Un petit détail tout de même. tes doigts se postent aux alentours de la frontière Sans savoir quelle est la nature exacte des accords entre Hanning et l’armée Eldéenne, tenter une percée à travers les territoires de la principauté pour atteindre leur chaîne de ravitaillement représente un gros risque. L’impact en sera réduit, mais en fonction de l’état de la côte au moment de la manœuvre, il faut que les cavaliers dépêchés soient prêts à déplacer l’attaque vers l’intérieur de la frontière du Royaume. ton pouce vient se presser contre ta lèvre inférieure Bien qu’avec un peu de chance, et le bon timing, la gourmandise de Thaar pourrait nous fournir un allié supplémentaire dans une intervention du genre.
Mais dans l’immédiat, il y avait d’autres questions d’approvisionnement à régler. Des questions d’autant plus importantes qu’il s’agissait des vôtres.
- Par contre, pour ce qui s’agit des ressources du Royaume, tu jettes un œil en direction des soldats Naélisiens en présence
- Il faudra en rediriger un maximum vers la Cité de Naélis et se préparer à détruire les restes des réserves d’Erlem et de Ruven derrière nous si on venait à devoir battre en retraite.
- À détruire les restes et à mettre le feu à vos morts. Elrendil fronces les sourcils, du moins plus qu’à son habitude Parce qu’ils les mangeront sans hésiter une seule seconde.
Affamer une armée comme celle d’Elda ne serait pas une tâche aisée. Mais vous aviez les outils pour. Maintenant ne restait plus qu’à les mettre à bon usage.