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| [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante | |
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Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Sam 5 Sep 2020 - 14:24 | |
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9e jour de la 7e ennéade de Karfias 18e année du XIe Cycle L’ambiance ! Ici et là, dans la ville, de petits attroupements se forment, là où des musiciens jouent d’entraînants morceaux de musique, sur lesquels dansent les passants, les habitants et parfois même les visiteurs, pris dans la réjouissance. Des guirlandes de fanions colorés sont suspendues ici et là, par-dessus les façades à colombage percées de petites fenêtres ornées de fleurs. Les pavés des rues ont été balayés, on en distingue la couleur grise sous les centaines de paires de souliers qui les foulent, à toute heure du jour, comme en ce moment précis, en cette fin d’après-midi. Il y a tant de gens, tant de personnes venues de tous les horizons, ici. Il y a tant de couleurs ! Tellement de jolies tenues et de jolies dames accompagnées d’élégants gentilshommes. Les sourires et les rires sont de la partie tout autant qu’un temps relativement clément, puisque le soleil éclaire encore toutes ces joyeuses assemblées. Même les plus pauvres peuvent trouver de l’agrément à ces jours de fête. L’humeur est à la générosité et ce ne sont pas les mendiants qui s’en plaindront. Au milieu de toutes ces belles personnes, il y a pourtant une silhouette différente en mouvement. De lents mouvements de vieille dame peinant à avancer sur le pavé de Papincourt, son bras tremblant sur le bâton qui lui sert de soutien. Presque pliée en deux, elle traîne ses haillons, petite ombre à laquelle personne ne prête attention, compte tenu de son aspect quelque peu repoussant. Une vieille robe de laine beige, une ample cape de laine marron, trouée ici et là et salie par endroit, une large capuche qui dissimule mal un visage à moitié caché par un morceau de tissu sale posé sur son nez et sa bouche, comme pour se prémunir du froid. Quelques mèches de cheveux sales, à la couleur indéterminée dépassent de la capuche, tombant devant ses yeux, des yeux marrons cerclés de noir et de brun. Elle est répugnante de saleté. On la repousse d’ailleurs, parfois, parce qu’elle fait peur aux petits enfants. Bonne Ma’ est seule. Ces réjouissances, elle s’en fiche. Elle n’est pas là pour ça. Elle a un objectif et elle s’y tient parce que son temps est compté. Sous peu, tout cela sera terminé et il lui faudra quitter la Péninsule. On peut donc la voir un peu partout, près des boutiques, assise entre deux fenêtres, une main bandée jusqu’aux phalanges et crasseuse à souhait tendue vers les passants afin d’obtenir une pièce, un regard. Il n’y a rien qu’elle ne serait capable de faire pour atteindre son but, y compris passer pour la dernière des misérables. En cet instant, elle est debout, pas loin d’un muret, près d’un attroupement formé par quelques passants, un instant distraite par un cracheur de feu. L’homme, torse nu, aux longs cheveux noisette et au regard perçant, a obtenu son attention, malgré son spectacle médiocre. Parce qu’il faut bien l’avouer, il n’est pas très doué, cet homme-là, mais il lui rappelle celui qu’elle cherche depuis si longtemps. Alors elle le regarde, en se disant que la copie ne vaudra jamais l’original. Il manipule mal le feu et, face à lui, Bonne Ma’ compte les secondes qui le séparent du drame. Est-il possible d’être idiot à ce point…, pense-t-elle, alors que l’incident qu’elle a prédit se produit, dans un hurlement strident. L’homme, un brandon à la main, crache alors sa mixture qui s’en va toucher quelques spectateurs. Les dentelles d’une jolie dame s’enflamment, rapidement éteintes par un gentilhomme, lui aussi touché au bras, des flammes qu’il éteint à grands coups de jurons. Il y a deux autres hommes touchés, aux bras, des hommes qui vocifèrent des insultes au milieu des cris de panique. Il y a un mouvement de foule, et pourtant Bonne Ma’ demeure imperturbable, reculant contre un mur, amusée. Au moins aura-t-elle souri un peu aujourd’hui. Suivant l’artiste de rue du regard, le voyant se faire houspiller, elle assiste à la scène dans la plus totale indifférence avant d’apercevoir quelque chose. Quelqu’un. Une haute silhouette fine et élancée, aux cheveux noirs, vêtue de noir. Une silhouette qui se distingue par la souplesse de sa démarche là où tous les autres semblent fuir l’incident dans la précipitation, qui se distingue aussi par son calme et sa plus totale indifférence à ce qui se passe là, comme si elle aussi suivait un but précis. Bonne Ma’ soupire s’éloigne du muret, à son rythme, suit la haute silhouette du regard, ne pouvant s’empêcher de noter la similitude extraordinaire de cette façon de se déplacer. Evidemment, ce n’est pas lui. Bien sûr qu’elle le sait. Cela étant…Suivre cet inconnu de loin, c’est un peu comme suivre l’odeur des gaufres chaudes en hiver : appétissant, réjouissant et cela ravive des souvenirs. Elle peut bien se permettre cet enfantillage. De toute façon, le crépuscule sera là dans peu de temps, interrompant ses recherches. Plus elle le suit et plus des détails lui reviennent et pourtant, il disparaît dans une échoppe. Bonne Ma’ fait une grimace. On ne la laissera pas entrer, elle est bien trop sale. Alors elle attend. Elle s’assoit à même le sol et tendra la main au jeune homme qu’elle suit depuis tout à l’heure, demandant d’une voix de vieille femme parfaitement jouée, sous son tissu de laine sale: - La charité, mon bon seigneur…La charité pour Bonne Ma’...
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Sam 5 Sep 2020 - 17:24 | |
| Il s'est habillé simplement mais proprement, de ses vêtements noirs qui souligne son teint mat et rehausse ses yeux. Les cheveux noirs d'encre lui caressant les omoplates sont sagements ramenés en un catogan tout ce qu'il y a de plus classique. En ce jour, il est à la recherche de son matériel pour la joute. Donc, les saltimbanques, les bardes et les cracheurs de feu, il s'en bat royalement les steaks.
Les prunelles dépareillées passent par dessus la foule, enregistrant chaque homme, femme et enfant qui passent dans son champ de vision. Et la vieille carne au bâton, toute sale, là bas, n'échappe pas à la règle. Sur le coup, il n'y fait pas attention plus qu'il faut, déambulant parmis les étals pour trouver ce qui lui faut. Mais il ne faut pas longtemps qu'un frisson de mauvais augure ne lui remonte le long de l'échine. La bonne femme est toujours là, à la limite de son champ de perception, le bâton est parfois le seul truc de visible.
Et il y a une chose que Dante aime... C'est quand on le chasse. Son coeur ralenti tandis qu'il continue comme si de rien n'était à fureter, mais sans rien acheter. parce qu'il veut garder les mains libres s'il se fait attaquer. Il cherche l'Endroit avec un grand E, celui qui lui permettra de prouver son intuition. Et il le trouve dans une pâtisserie. Et même s'il déteste le sucré, l'homme va se mettre en file, surveillant l'extérieur du coin de l'oeil. Et il la revoit... La vieille carne, la mendiante... Elle se place un peu plus loin, en face, là où elle pourra sûrement le voir.
C'est le temps d'une petite visite. Tu l'as dit bouffi
Il prend alors deux friands et ressort. Tranquillement, comme s'il ne se doutait de rien, il s'avance alors vers la mendiante. Elle est sale, c'est un fait. Le foulard, le gant, les tissus... Evasant le nez, Dante inspire alors doucement en s'arrêtant devant elle, la nourriture dans les mains. Se penchant vers elle, la posture coulante et souple, Dante lui dépose les aliments dans la main, avant d'inspirer à nouveau.
Le visage de marbre, deux yeux aux couleurs profondes de terre riche et de forêt, à la lueur inhumaine parfaitement assumée se profilent devant la femme. Le coté gauche du visage couturé de cicatrices, le coin de la grande bouche soulevé légèrement, moqueusement.
La voix grave se fait entendre tranquillement, porteuse de l'accent Thaari. L'homme reste alerte cependant, s'attendant à une embuscade, ce qui assouplit encore plus sa posture.
Alors, depuis quand les mendiantes fleurent t'elles la fleur en cette saison? A ce que je sache, ce n,est pas encore le temps des lilas. Que me veut tu, femme? |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Sam 5 Sep 2020 - 18:14 | |
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Elle regarde les friands dans sa main sale puis observe, très attentivement, ce regard vairon posé sur elle. Les cicatrices. La peau hâlée. Les cheveux d’ébène. Et elle l’entend, cet accent de chez elle, ce qui ne fait que l’inciter à dix fois plus de prudence. Lui, il pourra juste voir une paire d’yeux cerclés de crasse, des cheveux emmêlés et peut-être gris, sans certitude. La voix qui lui répond est espiègle mais âgée.
- Y a une échoppe de parfumeur là-bas. Pour sentir bon, il suffit de se placer pas loin des dames…Vous avez l’nez fin, seigneur.
Son parfum, son odeur naturelle, ressemble à celle du lilas quand il vient de s’ouvrir au printemps après une nuit de pluie. Un parfum frais, doux et discret, que peu de gens sont capables de sentir aussi facilement à moins d’avoir le nez dans son cou. Ou d’avoir l’habitude de sentir, dissocier et classer des fragrances. Ce que ne manque pas de noter mentalement la vieille Bonne Ma’ qui penche la tête pour le regarder.
- Je ne voulais pas vous importuner. Vous me rappelez quelqu’un, j’voulais juste revivre un souvenir. Une marotte de vieille femme…
Elle soulève un peu son voile et croque dans le friand, toujours assise au sol, mangeant devant lui sans la moindre honte.
- Soyez béni, seigneur, c’est la meilleure chose que j’ai mangé depuis quelques jours…
Ce qui est faux. Elle n’aime pas les pâtisseries et elle déteste la crème. Et pourtant elle joue parfaitement bien la comédie, tendant la main vers d’autres personnes, en réclamant la charité. Personne ne répond cependant, alors elle continue de manger, en grognant, de vieille voix aigre :
- Les gens sont pas fort aimables dans ce coin ci de la ville…De l’autre côté, j’ai eu du pain.
Ce qui est tout aussi faux. Elle veut juste parler encore un peu, feignant admirablement les douleurs fantômes, engouffrant les friands rapidement. C’est immonde mais pendant ce temps, elle l’observe avec toute la maîtrise que confère une habitude certaine.
- J’dis pas ça pour vous, vous avez été gentil. Merci seigneur…Vous êtes bien bon. J’espère que vous aurez du bon temps à Papincourt !
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Dim 6 Sep 2020 - 1:45 | |
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Quand elle relève les yeux vers lui, Bonne Ma peut facilement se rendre compte que l'examen est mutuel. Ils doivent former un étrange tableau ceci dit: elle assise dans ses vêtements sales, lui assis sur ses talons sans forcer, le manteau ramené sur une des cuisses puissantes pour éviter qu'il ne se fasse marcher dessus, cachant deux de ses Filles.
Le regard Vairon se pose directement dans les yeux clairs. Première réflexion qu'il se fait, c'est que la voix est trop vieille... Sous la crasse, il devrait deviner plus de rides que cela. Le peu qu'il voit du visage ne cadre pas avec le peu de cheveux à la couleurs terne et indéfinie qu'il voit aussi.
- Y a une échoppe de parfumeur là-bas. Pour sentir bon, il suffit de se placer pas loin des dames…Vous avez l’nez fin, seigneur.
Bien sûr, au procédé d'extractions des huiles essentielles et aux prix de celles-ci, n'importe quel parfumeur va laisser ses produits dehors. Et on sent le sarcasme ici. Les produits de ce luxe sont bien entreposés et cachés. Et même si c'était vrai, ca n'explique pas l'absence de l'odeur de "mal lavée" qui devrais obligatoirement accompagner un tel accoutrement.
Comme dit El, tout est dans le détail. Le léger sourire de matou de l'homme s'élargit tandis qu'il se ramasse un peu plus sur lui même, détendu en apparence, mais aux aguets, les oreilles tournées un peu partout. Qui sait de où le danger viendra...
Bien sûr, ou avais je la tête. Répond il tranquillement.
- Je ne voulais pas vous importuner. Vous me rappelez quelqu’un, j’voulais juste revivre un souvenir. Une marotte de vieille femme… Soyez béni, seigneur, c’est la meilleure chose que j’ai mangé depuis quelques jours…
Seigneur... Toujours immobile, l'homme penche la tête légèrement sur le côté, refrénant un éclat de rire. Attentif aux expressions du pan de visage qu'il peut voir. Comme il ne réagit pas quand elle quémande aux autres.
Je vous rappelle quelqu'un...? Dit il d'un air mi rêveur, mi interrogatif.
Et la vieille demande la charité. Mais personne ne ferait ca quand elle a l'attention d'un potentiel mécène au visage voyons. Aucun gamins ou personne du Nid en tout cas. Donc, elle n'a pas réellement besoin que quelqu'un la sorte de la rue. Les prunelles dépareillées se plissent légèrement, l'expression neutre. Et elle l'observe... Attentivement. Trop au goût de Dante
Regardez moi dans les yeux, attentivement, vieille dame. Dit il calmement de sa voix grave, éraillée d'avoir jadis trop crié, aux accents exotiques. Il attends qu'elle obtempère avant de tenter, en olyian, du même ton. Je ne sais même pas comment t'a fait pour avaler cette merde... Maintenant que t'a bien bouffée, si tu m'arrêtais tes conneries? Pourquoi tu me suis? Et avant que tu t'obstine, je ne suis pas patient.
Rien ne laisse suspecter ce qu'il vient de dire. Ni le physique, portrait vivant d'un homme généreux qui tape une causette avec une gueuse, ni le ton... Il veut qu'elle sache qu'il sait. Il veut voir sa réaction... Et si il se plante, ca sera aussi visible. Mais ca l'étonnerait. L'olfactif ne cadre pas avec le visuel, et certains détails ne collent pas. Depuis quand une mendiante se couvre le visage? Habituellement, plus c'est moche, plus ca rapporte. Ajoutez à tout cela qu'elle le suit. Il repasse en Péninsulaire.
Montrez moi votre visage madame.
Le ton calme s'est teinté d'une pointe dominatrice.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Dim 6 Sep 2020 - 7:25 | |
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De toutes les personnes à suivre, il a fallu qu’elle choisisse celle-là, sur une vague impression, un discret rappel de quelque chose qui lui plaisait il y a de cela plus de vingt ans.
Première réflexion qu’elle se fait, immédiate : il est malin. Bien plus que l’écrasante majorité des passants qui ne lui jette pas même un regard. Les gens, en Péninsule, ne s’arrêtent qu’à ce qu’ils voient, elle le sait de longue date et c’est précisément pour cela qu’elle a choisi ce déguisement qui a toujours fonctionné jusqu’ici. Une vieille dame repoussante de saleté, on ne l’approche pas, on en reste loin, ce qui lui permet de voir sans être vue. Lui, peu importe son identité, ne s’est pas arrêté à cela. Il est accroupi face à elle, a plongé son regard dans le sien. Un regard vairon posé dans une paire d’yeux noisette cerclés de crasses. Il y a des rides, en effet, mais pas autant qu’un vieux visage devrait en comporter.
- Oui, seigneur. Une vieille connaissance disparue depuis longtemps…A mon âge on voit partir bien des visages aimés, vous savez…
Deuxième réflexion qu’elle se fait : il est rusé. Bonne Ma’ a senti le vent tourner dans une espèce de compréhension mutuelle et silencieuse. Il a compris qu’elle n’est pas ce qu’elle prétend être et elle a compris qu’il le sait. Il est temps de jouer autrement. Le regard fièrement planté dans le sien, sans ciller, elle l’écoute parler en cette langue qu’elle maîtrise désormais à la perfection, sans que la moindre surprise ne s’affiche sur son visage. Aucune surprise, aucun mouvement, aucun geste particulier si ce n’est un sourire qu’il pourra deviner en voyant les paupières se plisser. Elle lui répondra en sa langue, utilisant à merveille toutes les inflexions et roulements d’accent, sans le quitter une seconde des yeux.
- Doucement, Fils. Est-ce donc une façon de parler aux dames ? Ce n’était pas très bon, en effet, mais ce n’est guère une raison d’être désagréable. Quant au reste…Je te suis pour la même raison que tout à l’heure, tu me rappelles quelqu’un que j’ai bien connu. Tu n’as rien à craindre de moi, tant que tu ne me menaces pas. Et avant que tu ne t’obstines, toi aussi…
La vieille dame sourit plus encore.
- …je suis, par contre, d’une patience infinie. Et je ne suis pas seule.
Dernière réflexion qu’elle se fait : il est dangereux. Observateur, souple, malin, rusé et dangereux. Des qualités que n’aurait certes pas renié celui qu’elle recherche, précisément. Revenant au langage courant en Péninsule, elle incline la tête, refusant d’un mouvement de la tête et d’une voix chevrotante de vieille dame :
- Recevoir la charité ne m’oblige pas à devoir vous céder en tous points. Je vous remercie pour les pâtisseries, c’était très bon. La belle journée à vous, Seigneur.
La voilà qui lui signifie son congé, s’inclinant avec une maladresse de personne encombrée de rhumatismes, avant de tendre sa main bandée vers d’autres passants, reprenant son laïus sans se fatiguer.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Dim 6 Sep 2020 - 11:22 | |
| Dante baisse légèrement les paupières, couvant son regard intense. En fait, il coupe un peu sa vision pour laisser aller son nez et ses oreilles. Et il continue en olyian.
Bien sûr que tu n'es pas seule. Une femme d'origine péninsulaire, d'âge indéfini, qui parle les deux langues, qui n'est sûrement pas une mendiante et qui me suis... Depuis Zhak'Bar seul sait quand. Qui demande la charité pour bonne Ma' . Sachant que la seule dont j'ai entendue parler deevrait se trouver à Thaar...
Il se redresse , la domine de toute sa haute taille, avant de laisser tomber son manteau qui recouvre ses Filles.
Quand t'aura fini de faire l'imbécile, tu pourrais me dire exactement ce qui en est. Et je n'achète pas ton histoire... Je te propose donc d'en discuter devant un truc de mangeable, à visage découvert et t'aura le loisir de me convaincre que ce n'est pas réellement ma gueule que tu cherches... Tu peux refuser, mais demande toi si ta garde va arriver à temps. |
| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Dim 6 Sep 2020 - 16:04 | |
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Avec toute la difficulté attendue d’une vieille dame d’un âge indéterminé, elle se redresse à son tour, lentement, si petite face à lui, qu’elle doit en lever la tête de côté, voutée sous sa large cape de laine marron. L’éclat du noisette cerclé de crasse accroche les yeux vairons, sans gêne. Elle répond en sa langue, pas impressionnée du tout.
- Tu ne devrais pas invoquer un tel dieu ici, Qui Que Tu Sois…
Elle ajoute, en fouillant dans une poche de sa robe dégoutante :
- …et ne pas être seule n’implique pas forcément la présence d’autres personnes. J’ai remarqué que tu n’es pas plus seul que moi.
Bonne Ma’ a un mouvement du menton vers sa ceinture. Il entendra un bruit de métal, un tout petit cliquetis qui évoque des pièces cognant une, peut-être deux autres morceaux de métal plus épais. Elle farfouille, une seconde, deux secondes, trois secondes jusqu’à ce qu’enfin elle en sorte une pièce. La vieille prend la main gauche de l’inconnu et y fourre d’autorité le petit cercle de métal.
- Mais cela ferait désordre, en pleines réjouissances péninsulaires, d’afficher de telles compagnes, tu le sais.
Elle ferme les doigts de Dante, il pourra sentir en effet, à la poigne, que la vieille n’est pas si vieille que ça. Ce serait même franchement l’inverse. Cela n’a duré qu’un instant.
- Au crépuscule, à l’auberge du Furet Qui Danse. Donne ça au tenancier et demande Bonne Ma’. Tu laisseras tes armes sagement à l’entrée. Si tu veux entrer, évidemment.
Sous son vieux foulard cachant son visage, le sourire se fait grand. Immense même. C’est très bien. Elle a ce qu’elle voulait. Déjà elle s’éloigne, de son petit pas lent et traînant, levant la main de temps en temp pour demander une pièce ou à manger. Il pourra voir qu’on la repousse parfois, sans qu’elle ne réagisse. L’habitude…
Dans la main de Dante, une pièce d’argent. Côté pile, deux lames courbes croisées. Côté face, une main portant un lys, une rose et une marguerite.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Dim 6 Sep 2020 - 16:28 | |
| Un grondement discret, sauvage, acceuille le mouvement de la femme. La seule raison pourquoi il accepte le bout de métal est parce qu'il a les mains gantées. Le toucher lui dit tout ce qu'il a besoin de savoir, confirmant ses intuitions.
Et elle le relâche, lui laissant quelque chose. Quelque chose qu'il regarde... Et cette chose, lui fait plisser des yeux. La Marguerite, ca lui dit quelque chose. Le lys aussi... Surtout celui là de la façon qu'il est stylisé. Et la rose, pourquoi une putain de rose...
La marguerite... Le lys... La Rose...
Si elle voulait susciter sa curiosité," la vieille" a réussit. Et peut elle penser qu'il lui laissera dicter ses conditions et le terrain? Oh que non... Ca sent l'entourloupe et l'embuscade. Ca sent le défi. Et pensez vous qu'il la laissera s'en tirer comme cela?
Bien sûr que non. C'est au tour de Dante de se mettre à pister l'inconnue, de loin, avec son art consommé. Au fil des étals et de tout ces trucs. Restant toujours hors de la limite de son champ de vision. Et même s'il passe pas mal moins inapercu ici qu'en Estrevent, l'homme sait parfaitement ce qu'il fait.
Il attend le bon moment et le bon terrain pour appréhender la bonne femme. Personne ne lui dictera ses règles. Il se doute qu'elle s'attend à ce qu'il la suive. Ce n'est pas vraiment elle qu'il vise en fait, mais un ou une de ses alliés. |
| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Dim 6 Sep 2020 - 19:05 | |
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Elle ne s’attend à rien, à dire vrai, parce qu’elle SAIT qu’il la suivra. C’est inscrit sur sa face, c’est imprégné dans tous les mouvements qu’elle a pu observer, c’est visible dans cette façon qu’il a de regarder les gens. Il est dangereux, ça aussi elle le sait, mais…Elle a l’habitude des gens dangereux. Disons que celui-ci a l’avantage d’être inconnu même s’il connait, lui, son nom sans connaître son visage. C’est amusant. Une partie de traque et de chasse de cet acabit, en pleine Péninsule, c’est la première fois que cela lui arrive et est-ce qu’elle tremble ? Non. Au contraire. Cela l’amuse terriblement, cela la distrait de sa déception, cela lui donnera de quoi raconter aux autres en rentrant à Thaar.
Dans les rues, la foule est toujours présente, bien présente même et Bonne Ma’ avance, de son petit pas claudiquant, disparaissant parfois, exprès, derrière un grand homme, derrière un étal, derrière un cheval, pour distiller une certaine tension chez le chasseur, chez cet homme qui la traque. Un homme qui passe moins inaperçu qu’il ne le pense. Bonne Ma’ a un sourire en coin. Elle approche un petit groupe de gamins qui jouent aux osselets. Certains s’enfuient à son arrivée pour se cacher un peu plus loin, observant la scène, deux d’entre eux, plus polis ou plus terrifiés que les autres l’écoutent, prennent quelque chose qu’elle leur tend puis tendent le cou pour regarder dans la direction de Dante. Il n’est pas difficile à repérer, au milieu de tous les péninsulaires, avec sa taille haute, ses yeux étranges, son teint hâlé et ses cheveux tous noirs.
L’instant d’après, deux adorables petits garçons, pas plus de dix ans chacun, se précipitent sur le chasseur, en riant aux éclats, tout en se pendant à ses habits.
- C’est vrai, c’est toi le monsieur qui offre des pâtisseries aux gens ??? - M’sieur, je peux avoir un morceau de tarte, dis ? - Joseph ! François ! Lucile ! C’est lui ! il est là !
Tout autour d’eux, les passants s’arrêtent pour regarder, attendris, l’homme si bon qui distribue des pâtisseries aux enfants pauvres. Des dames chuchotent aux oreilles de gentilshommes, de beaux sourires sont échangés, la scène semble toucher les cœurs et l’inconnu aux grands yeux étranges semblent remporter tous les suffrages pour son geste si altruiste. Le petit Joseph, le petit François et la petite Lucile, habillés pauvrement, approchent à leur tour, les yeux agrandis par la convoitise et la perspective de manger quelque chose de bon. Ils traversent le petit attroupement pour regarder Dante, Dante qui est désormais…encerclé par les enfants et par la foule qui les regardent.
- T’es un chevalier ? Y a que les chevaliers qui font ça…Les autres ils s’en fichent. - Hannnn hey !!! Un chevalier ! C’est trop certain ! C’est ça ??? C’est quoi ton nom de chevalier, messire ?
Les épaules secouées par un rire, Bonne Ma’ observe la scène, l’espace d’un instant, depuis le coin de la rue dans laquelle elle s’est engouffrée puis disparait, entendant les clameurs et les petits hourras qui enferment le traqueur dans une scène qui le retiendra suffisamment longtemps pour qu’elle s'évanouisse dans la nature. Il lui sera impossible de brutaliser quiconque dans cette foule et encore moins des enfants, sauf s’il a le désir de subir les foudres d’une populace en colère. Toujours avoir des bonbons dans sa poche. Ça marche à chaque fois, ce truc là, les enfants sont tous pareils, que ce soit à Thaar ou en Péninsule. Et pour un bonbon, on peut acheter la loyauté de n’importe quel gamin affamé. La petite silhouette disparaitra dans un effluve de violette, le petit bonbon qu’elle mange.
Il sera toujours temps de jouter ce soir, après tout.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Dim 6 Sep 2020 - 21:17 | |
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Dans ce jeu, l'un comme l'autre savent... Ils savent que l'autre ne laissera rien au hasard. Dante ferait exactement la même chose que la Bonne Ma'. Les gamins en moins. Mais pourrions nous nous attendre à d'autre chose d'une femme? Donc, il sait qu'elle sait qu'il la suit. Le défi n'en n'est que plus grand, plus stimulant. Une partie d'échec se profile dans l'esprit de l'étranger.
Les gens qui disparaissent et qui essayent de le semer, il en a eu tout le long de sa carrière. Il y a toujours différentes tactiques de chasse comme d'esquive. Parfois, la traque tranquille reste le meilleur moyen. Surtout quand on est le seul étranger mâle, dépassant la majorité des gens d'une bonne tête.
Sa curiosité est attisée. Que va faire la vieille pour s'échapper? Il la voit disparaitre un peu dans la foule... Puis reprendre sa progression lente. Le laissant aux prise avec deux gamins qui se... pendent à ses habits
Bordel de merde... Beau coup la Vieille... Pense Dante en grimacant intérieurement au contact tactile non sollicité.
- C’est vrai, c’est toi le monsieur qui offre des pâtisseries aux gens ??? - M’sieur, je peux avoir un morceau de tarte, dis ? - Joseph ! François ! Lucile ! C’est lui ! il est là ! Eh bien, les nouvelles vont vite ici on dirait. Lâchez moi les jambes je vous prie, je ne me sauverai pas. Promis. Dit d'un ton aimable la voix grave aux intonations fort exotiques. Il n'a pas le choix, déjà qu'il ne passait pas réellement inapercu...
La beauté de la chose, c'est qu'un enfant pauvre, ca reste partout pareil. Et lui aussi il en a été un. Avoir faim et froid, il connait. Alors, il ramasse sa cape avant de s'asseoir de nouveau sur ses talons, sans honte ni gêne devant ces bourges imbus de leur propre supériorité. Les enfants... Les futurs moutons de demain. Il y a un grand gaillard d'ailleurs qui a l'air bon. Bon dans les deux sens...
Le visage abîmé de l'Estreventin se fend d'un gentil sourire. Patient, il laisse les enfants venir à lui, les capte et les emprisonne de son regard.
- T’es un chevalier ? Y a que les chevaliers qui font ça…Les autres ils s’en fichent. - Hannnn hey !!! Un chevalier ! C’est trop certain ! C’est ça ??? C’est quoi ton nom de chevalier, messire ? Ne m'appelez pas Messire. Appelez moi Claude.
Il compte mentalement les enfants. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est quand même pas mal.
Vous avez faim? Je sais ce que c'est... J'aimerais que nous partagions un bon repas chaud, tous ensemble. Vous pourrez me raconter ce qui se passe d'intéressant... Ca vous dit?
Il marque une pause, réfléchissant, puis se tape le front.
Mais j'oublie... Bonne Ma! Elle vous a envoyés a moi, mais elle aussi doit avoir faim! Et manger seule ca doit être triste! Est ce que vous pourriez la trouver et l'amener pour qu'elle mange avec nous? C'est une bonne idée non? Si vous me la trouvez, je vous offrirai une pièce chacun pour que vous puissiez vous offrir ce qui vous tente.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Lun 7 Sep 2020 - 7:37 | |
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La foule semble se disperser légèrement alors que Claude s’est accroupi pour parler aux enfants. Les adultes n’entendent plus grand-chose, avec ce brouhaha ambiant, alors ils s’éloignent, déjà attirés par d’autres spectacles. Les enfants, eux, sont littéralement émerveillés par ce qu’ils voient. Les garçons sont devant, tous curieux, observant sa tenue, ses cheveux, ses cicatrices sur le visage et ses grands yeux différents. Ils écoutent, puis battent des mains, de joie !
- Un repas chaud !! C’est vrai??? Avec de la viande ?
Ils sont déjà en train de trépigner, imaginant les oies rôties, les saucisses, le nez en l’air. Tous. Sauf Lucile. La petite fille, peut-être cinq mais pas plus de six ans, reste un pas derrière tout le monde, à se frotter le haut du bras, gênée.
- Lucile ! On va pouvoir manger des trucs chauds ! Pourquoi tu dis rien, t’es pas contente ?
Du coup les garçons cessent leurs rires et regardent la petite fille. Pas très grande, misérable, les coudes noircis à cause des chutes, les tibias constellés de petits bleus parfaitement visibles sous sa robe trop courte, elle semble réfléchir fort, le front plissé. Une tignasse blonde en friche, de grands yeux bleu clair, des tâches de rousseur sur le nez, elle serait très jolie si on en prenait soin.
- Hého Lucile ! Tu fais quoi là ?
Les grands yeux bleus regardent Claude avec timidité alors qu’elle approche à son tour. Elle s’arrête juste face à lui et se frotte toujours le bras, avant de baisser la tête.
- Moi j’ai pas trop faim, m’sieur…par contre mon pti frère, lui oui. Alors…Sitoplé…
Lucile cesse de frotter son bras, hésite une seconde, puis se blottit contre lui, nouant ses tous petits bras maigres autour de son torse, en demandant tout bas :
- Ça te dérange pas si je lui donne ma part ? Tu veux bien ? Tu s’ras pas fâché ?
Les autres enfants sont déjà en train d’échafauder des plans, tendant des bras ici et là, indiquant des directions opposées, tout en parlant fort. Lucile, elle, reste là, dans les bras de Claude, pour un long, très long câlin. Visiblement, la gamine n’a plus eu de contact de la sorte depuis un moment, puisqu’elle en profite allègrement.
- M’sieur Claude, Bonne Ma’, elle est pas d’ici tu sais, mais elle est partie par là. Et par là, c’est le fleuve. - Lucile, tu le lâches maintenant ? - Moi jte dis qu’elle est partie près des embarcations ! Elle a de la boue sur les yeux, chu certain qu’elle dort par là, c’est la de boue noire ! - Personne ne va là, y a plein de méchantes gens… - Lucile…Elle t’a dit quoi Bonne Ma’, tout à l’heure ?
La gamine ne répond rien de suite, elle reste dans les bras de Claude, un sourire aux lèvres, accrochée à lui comme une moule à son petit rocher marin. Elle ne bouge plus, elle empêche juste le traqueur de se relever. Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin alors elle s’écarte un peu de lui et le regarde, d’un air totalement effronté, l’œil luisant d’une malice rare, précédemment dissimulée par une comédie habilement jouée.
- Elle m’a dit que tu serais content d’avoir un looong câlin. J’voulais pas, alors elle m’a donné cinq pièces pour faire ça. Elle a dit aussi que…heu… « A chacun son territoire ». Quelque chose comme ça ! Alors…salut m’sieur Claude !
Elle plante là et ses amis et le traqueur, disparaissant, vif-argent, entre les jambes des passants pour s’enfuir dans une des nombreuses petites ruelles encombrées de gens. Les garçons se regardent, la bouche ouverte, puis regardent Claude.
- Quelle comédienne celle-là, l’autre hé ! Cinq pièces ! et elle a même pas partagé !
Plus loin, bien plus loin, derrière d’immenses caisses déposées le long de la berge, une femme apparaît, de taille moyenne, drapée d’une cape bleue, plus ou moins propre, portant un sac sur son dos. Plus de canne, plus de rhumatismes, plus rien si ce n’est un pas léger et rapide, vif, une gracieuse silhouette qu’on peut facilement deviner sous les habits rudimentaires, un regard rieur. Bonne Ma’ rentre à l’auberge. Il lui faudra du temps pour enlever toute la crasse qui la couvre et pour donner ses instructions au tenancier, ainsi qu’à Malek et Safÿe. Le crépuscule, c’est dans pas longtemps et elle s’en voudrait de recevoir cet inconnu de tout à l’heure dans un tel état de saleté. Malek et Safÿe regardent Bonne Ma’ d’un air surpris, se demandant ce qui la met en joie de la sorte. Elle pose son sac au sol, ôte sa cape et murmure, un fin sourire aux lèvres :
- Mes enfants, ce soir, nous recevons un invité d’exception. Safÿe tu restes ici. Malek tu resteras en bas, avec moi. - Mais Bonne Maaaa’ !!! C’est pas juste ! - Je ne discuterai pas de ça avec toi, Safÿe. Cet homme que nous allons recevoir connait mon existence, il sait qui je suis, il sait que je ne devrais pas être ici et il m’a suivie. Ce n’est donc pas un homme ordinaire. Et donc… - Donc il faut que tu saches qui c’est, j’ai compris. - Je t’aime mon enfant. Je veux juste te protéger, tu comprends ? - Elle a raison, Saf. Tu veux que je te rappelle ce qu’il s’est passé la dernière fois ? - Non, ça va merci, je sais…C’est bon je resterai là, rhoo…
Malek descendra donner des instructions à l’aubergiste, tout dévoué à Bonne Ma’. Quand vient le crépuscule, l’immense homme aux yeux sombres attend, appuyé sur un tabouret, habillé comme tout le monde en Péninsule. Des habits qui laissent entrevoir une épaisse musculature sous des habits fins. Il ne porte aucune arme.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Lun 7 Sep 2020 - 16:31 | |
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De son côté, Dante n'est pas inactif. Après avoir recu de façon fort raide sa dose de câlins non sollicités, tout en se placant, plaquant sa cape contre sa sacoche de cuisse et sa bourse pour éviter les minis mains baladeuses. Comme quoi un gars peut se hisser hors de la rue mais on ne peut pas sortir la rue du gars. Les enfants... On devrait tous les tuer avant qu'ils ne grandissent et ne prennent la pourriture de la société en leur sein.
- Ça te dérange pas si je lui donne ma part ? Tu veux bien ? Tu s’ras pas fâché ?
Pourquoi je serais fâché, c'est ta pitance, tu fais ce que tu veux avec.
La gamine le rend méfiant. Elle le tient et ne bouge pas, et même si les autres trépignent en tout les sens à l'appel de la bouffe. Le bouche bien fermée et les oreilles grand ouverts, il analyse tout, ne brusquant pas les gamins. Parce que les gamins des rues, c'est une ressource naturelle et versatile. Ceux de chez lui, il les connait depuis toujours, et les plus vieux lui introduisent les plus jeunes quand il passe. Chez lui, il est le chef de gang... Mais ici, ces gamins ne sont pas à lui.
Quand la gamine s'écarte, de bon poil, l'assassin sait qu'il y a anguille sous roche. Ca ne l'empêche pas de lui retourner son regard en toute pseudo innocence.
- Elle m’a dit que tu serais content d’avoir un looong câlin. J’voulais pas, alors elle m’a donné cinq pièces pour faire ça. Elle a dit aussi que…heu… « A chacun son territoire ». Quelque chose comme ça ! Alors…salut m’sieur Claude !
Elle est vive. Et elle disparait dans la ruelle. Dante voit le potentiel s'enfuir à toutes jambes crasseuses. Peignant l'incompréhension sur son visage, il échange son regard avec les petits Péninsulaires. Manifestement, le cerveau de la bande s'est poussé
- Quelle comédienne celle-là, l’autre hé ! Cinq pièces ! et elle a même pas partagé !
Dante sourit. Il y a moyens de faire quelques chose
Bon... Je ne connais pas la ville et j'ai des achats et des tâches à faire... Vous voulez être mes pages?
**************************** Après avoir embauché les gamins comme écuyer, leur avoir fait faire quelques menues tâches dont celle ingrate d'admirer et de câliner un Melkor fraîchement ferré, d'avoir envoyé une note manuscrite au Furet qui danse pour réserver une grande table dans un coin au nom de sa mécène, pour les garcons et lui, les voilà en direction de l'endroit.
Il n'a pas le choix, semble t'il, mais les gamins peuvent servir de bouclier humain dans les deux sens. De plus, ils ont très bien travaillés aujourd'hui. Il leur a promis un bon repas, et une pièce. Leurs envies ne sont pas tombé dans l'oreille d'un sourd, aussi il a demandé à l'aubergiste oie et saucisse ainsi que tout ce qui peut être bon froid. Parce qu'aujourd'hui ils ont l'estomac plein, demain il sera vide.
Après leur avoir fait laver mains et visage, arrangé leurs fripes du mieux qu'il peut, le voilà donc s'immiscant dans l'auberge avec la flopée de gamins. Ses hanches sont nues, mais il a son armure de cuir légère de voyage. Ses vêtements sont moins propres... Néammoins, il gère la bande avec naturel, le même naturel tranquille quand il avise la serveuse qui vient l'acceuillir.
Il y a une table au nom de Louise de Fernel. Je suis celui annoncé et les enfants sont avec moi.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Lun 7 Sep 2020 - 18:15 | |
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Sauf que la serveuse n’est pas seule. Le patron lui a collé dans les jambes un grand buffet à vaisselle d’au moins deux pieds de plus qu’elle, un grand homme qui ne dit pas grand-chose, toujours à traîner dans ses pieds, tout en parlant cette langue bizarre qu’elle ne comprend pas toujours très bien. Elle s’en est fait une raison, admettant qu’il est au moins agréable à regarder à défaut d’être agréable tout court.
Quand la porte s’ouvre pour laisser passer Dante et son aéropage de garnements affamés, Malek – car c’est lui, bien sûr – est aussitôt en alerte. Si la serveuse regarde les enfants avec un sourire, lui, il observe Dante avec la plus grande attention, faisant un pas dans sa direction, main tendue. Il parlera en olyian, sachant pertinemment que l’homme qui se présente là est celui qui est attendu, tout en tendant la main.
- Vos armes...Toutes.
Dante, lui, pourra observer l’intérieur de l’auberge, peu occupée. La grande salle est rudimentaire et commune à toutes celles qu’on peut trouver le long de toutes les routes fort fréquentées. Les murs de pierres déclinées en toutes les nuances de marron sont décorés ici et là de trophées de chasses, de patères, et de portes-flambeaux. Des torches sont d’ailleurs allumées, sur chaque pan de mur, ainsi que les bougies des deux lustres de fer forgé, d’effilochant déjà en longues traînées de cire perlée. Juste face à lui, un énorme âtre dans lequel brûle de grandes buches fendues en deux, répandant, en plus d’une source de lumière non négligeable, une douce et agréable chaleur dans tous les recoins de la salle. Le mobilier est simple et se compose de tables, de chaises et de bancs collés le long des murs.
C’est plutôt calme ce soir. Il y a un couple de jeunes gens, se restaurant à la lueur d’une bougie fichée dans une vieille bouteille de vin, il y a un vieil homme en train de fumer une longue pipe, juste en face du feu, tout en grommelant des choses incompréhensibles, il y a une femme à la longue chevelure parée de boucles dorées, magnifiques, qui lui tourne le dos, présentement occupée à écrire des choses et d’autres sur des petits bouts de parchemin. Pas de Bonne Ma’. Pas de vieille femme.
A l’écoute des paroles de Dante, la main qui écrit cesse son mouvement un instant avant de reprendre son activité, comme si de rien n’était. D’ailleurs, personne ne s’est retourné pour regarder le nouveau venu et sa troupe. Absolument personne.
La serveuse, elle, attend que Malek s’écarte.
- Je ne sais pas ce qu’il vous a demandé mais s’il vous plaît, soyez gentil, faites ce qu’il dit sinon il va encore grommeler en me suivant partout. Votre table est prête, au fond à droite. Si vous voulez me donner votre manteau…
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Lun 7 Sep 2020 - 20:44 | |
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Le gus qui se profile dans leur champ de vision fait taire instantanément les gosses qui se resserrent, par réflexe, autour de Claude. Claude qui s'immobilise instantanément, souple, et qui regarde venir le baraqué aux yeux noirs. D'un coin de l'oeil, il remarque le couple en train de minauder, le vieux en train de tirer sur sa pipe et Boucle d'Or, là-bas de dos. Non, il n'y a pas de vieille, l'homme est cependantt à la recherche d'une odeur plutôt que d'un visage. Et lui, le gros lard, ne l'impressionne pas même si il le surpasse de sa carrure et de la taille, projetant l'assassin dans son ombre.
Les prunelles dépareillées, ternes de l'ennui le plus profond soutient sans mal le regard de l'autre Estreventin qui s'avance vers lui, la main tendue.
- Vos armes...Toutes.
Et la voix grave de rétorquer avec une assurance tranquille en la même langue en montrant ses grandes mains d'artiste de la mort.
Avance d'un autre pas et tu va te les recevoir en pleine face mes armes. Comme tu vois, j'ai rien. Je suis venu manger avec les enfants, hôte toi de notre chemin... On a la dalle.
Le léger grattement de la plume sur du papier s'arrête, avant de reprendre un instant plus tard. Il le devine au moment d'immobilité des reflets des flammes sur les boucles.
- Je ne sais pas ce qu’il vous a demandé mais s’il vous plaît, soyez gentil, faites ce qu’il dit sinon il va encore grommeler en me suivant partout. Votre table est prête, au fond à droite. Si vous voulez me donner votre manteau…
Dante baisse la tête vers les morveux, trop silencieux.
Petit blond, essuie toi le nez. Messieurs, suivez la dame. Je vous rejoins.
Dit il en enlevant son manteau et en le foutant carrément dans les bras du baraqué, sans chichi.
Oh.. J'oubliais.
Il sort la piécette de Bonne Ma' et la lui flanque dans la main, refermant les gros doigts dessus. Repassant en Olyian, assénant au colosse une grande tape amicale sur l'épaule.
Gâte-toi mon homme.
Pour tranquillement emboiter le pas aux gamins, les rappelant à l'ordre.
Non, je prends le milieu de la banquette. Tassez vous je vous prie.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Lun 7 Sep 2020 - 22:10 | |
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- Je m’en fiche de ton appétit. Elle a dit pas d’armes, c’est tout.
Les menaces le laissent totalement de marbre. Il ne bouge pas d’un pouce, la main toujours tendue. Les enfants, eux, observent la scène sans comprendre, l’un d’entre eux se blottissant contre la jambe de Dante, un peu effrayé par ce monsieur si grand qui parle une langue toute bizarre. Les autres se taisent, tous à l’observation de l’endroit, ouvrant de grands yeux curieux sur tout. Ce n’est pas souvent qu’ils entrent dans une auberge sans se faire jeter dehors.
Le « petit blond », quelque peu tancé par Dante, renifle bruyamment avant d’essuyer un reliquat de morve du revers de sa main droite et de se moucher ensuite dans sa manche. Malek, quant à lui, réceptionne le manteau puis la pièce, sans relever le conseil de l’invité. Il se contente de renifler un peu, dédaigneux avant de déposer le dit manteau sur une patère, et de prendre tranquillement sa place sur le tabouret haut qu’il occupait, les bras croisés, le regard posé, fixement, sur toute cette marmaille qui piaille à table, se disputant pour des places. Monsieur Claude arrive alors, réclamant la place du milieu de la banquette.
- J’peux m’asseoir à côté de toi, dis, m’sieur ? - Elles sont où les saucisses que t’as promis ? - Heyyy regardez ça !
Le petit blond à la manche pleine de morve pointe du doigt une tête de cervidé, empaillée et disposée sur une planche de bois, accrochée au mur.
- Un animal mort ! - Han mais c’est dégueuuuu !!! - Pas autant que ta manche, regarde, ça colle les miettes de pain de la table, ahaha t’es vraiment dégueuuu !
Un rire général secoue les enfants. L’assemblée est joyeuse, elle attire les regards du vieil homme, du jeune couple, mais pas de la dame aux cheveux d’or. Elle termine une lettre, le visage à moitié dissimulé par ses cheveux, coiffés de manière à ce qu’ils roulent sur son dos jusqu’à ses reins. Elle n’a jamais pu se résoudre à les couper.
La servante de tout à l’heure apporte alors deux pichets. L’un d’entre eux contient de l’eau, l’autre du lait de chèvre. Il y a aussi des gobelets, un par personne, y compris pour Dante et pour une personne qui n’est pas encore là.
- A moins que vous ne désiriez boire autre chose ? Réfléchissez, je reviens avec le reste.
Elle disparaît et revient avec six assiettes. Elle en dispose une devant chaque personne, en abandonnant une face à une chaise vide. Les enfants voient le manège et chuchotent :
- Hey Monsieur, tu crois que c’est pour qui, cette assiette ?
L’odeur qui se répand alors dans la salle ! Une odeur de viande rôtie au four, juteuse à souhait, apportée sur un grand plateau ! Il y a de l’oie et des saucisses, d’autre pièces de viande également, du pain ! Beaucoup de pain. Les enfants ne tiennent plus en place, tellement les fumets des plats les enveloppent. Ils trépignent d’impatience, suppliant Monsieur Claude du regard.
- On doit l’attendre ? J’ai faim moi.. - Monsieur, tu peux me donner un bout de pain, sitoplé ? - Je dois faire pipi. - T’es chiant, tu pouvais y aller avant ???
Les boucles d’or s’agitent en douceur alors que la dame s’éloigne, pour aller déposer ses lettres dans les mains de la servante qui disparait un instant. Malek l’observe, ne dit rien mais semble désapprouver quelque chose. Quoiqu’il en soit, c’est une dame très belle qui approche de leur table. Petite, comme toutes les Péninsulaires, son visage ovale est encadré par de larges boucles dorées et illuminé par deux grands yeux noisette aux coins desquels s’étirent quelques rides légères. Fine, élancée, svelte pour son âge, la femme est habillée d’une longue tunique de léger tissu bleu pâle, au large col, retenue aux épaules par deux broches d’or aux motifs compliqués. La cape, d’un bleu plus foncé, l’enveloppe jusqu’à ses pieds. A sa gorge, un somptueux bijou d’or et de pierres de toutes les couleurs, et à ses oreilles, des pendants assortis.
- Ne faites donc pas attendre ces petits, vous voyez bien qu’ils ont faim.
La voix qui s’élève est douce, profonde et chaude, une voix de femme accomplie. Bonne Ma’ prend donc place sur la chaise libre, avant d’adresser un sourire tendre à Dante. Un sourire dans lequel on peut deviner une pointe de moquerie et un soupçon de sarcasme. Le silence à table est d’un coup tout à fait impressionnant. Les enfants ne savent pas très bien comment réagir. Même le morveux la regarde comme si elle venait de tomber du ciel, cette belle dame.
- Mais…Bonne Ma’ ??? - La viande est déjà découpée, il suffit de vous servir. Quelqu’un veut du lait de chèvre ?
Elle prend le pichet, en verse dans son verre, puis le montre à l’assemblée.
- MOIIIII ! - Moi ! Moi ! - Je dois faire pipi…
Le pichet tourne, les assiettes de même, elle se contente de regarder, amusée au fond, avant de prendre un morceau de pain et d’en avaler une bouchée, avant de dire, en olyian :
- Donc, où que tu sois, tu es grossier, quand tu parles en notre langue ? Tu as fâché mon ami. Il ne t'apprécie pas beaucoup.
Bonne Ma’ sourit en coin avant de prendre une nouvelle bouchée de pain, ne quittant pas Dante un seul instant du regard.
- Le repas est à ton goût ?
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 1:28 | |
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- Je m’en fiche de ton appétit. Elle a dit pas d’armes, c’est tout.
Le gus là, il ne sait pas ce que c'est que ce n'est pas des menaces, mais simplement une promesse. Mais il s'en fout.
Et dans le chaos apporté par les enfants, il a le temps de regarder plus avant les lieux. Le gros tas se détourne et va au bar, le dos voûté. Ils attirent les regards de tous, sauf de la bonne femme blonde.
- J’peux m’asseoir à côté de toi, dis, m’sieur ? - Elles sont où les saucisses que t’as promis ? - Heyyy regardez ça !
Le petit blond à la manche pleine de morve pointe du doigt une tête de cervidé, empaillée et disposée sur une planche de bois, accrochée au mur. Dante est content, ce n'est pas à côté de lui qu'il est. Pas qu'il est dédaigneux, mais il n'a pas le temps de choper un rhume.
- Un animal mort ! - Han mais c’est dégueuuuu !!! - Pas autant que ta manche, regarde, ça colle les miettes de pain de la table, ahaha t’es vraiment dégueuuu !
Le rire des enfants perturbe le couple et fait ciller le vieux. Parfait.
Les deux pichets arrivent et Dante remercie du regard la serveuse, avant de lancer son mouchoir au petit blond.
Peut-être plus tard mademoiselle... Toi, prends ca. Mouche toi comme il faut, un bon coup. Et garde le mouchoir. Tiens le propre et ta manche sera bien mieux. Et je vous interdit de piocher dans les plats à mains nues. Il y a des ustensiles. Prenez votre temps, je vous promet que personne ne viendra interrompre votre repas.
Elle disparaît et revient avec six assiettes. Elle en dispose une devant chaque personne, en abandonnant une face à une chaise vide. Les enfants voient le manège et chuchotent :
- Hey Monsieur, tu crois que c’est pour qui, cette assiette ?
Ca c'est une surprise les enfants.
Il sait ce que ca fait, d'avoir l'estomac vide et de voir passer des plats savoureux sans pouvoir y toucher. De voir les riches s'empiffrer tout en les tassant du pied. Ce soir, il achète carrément les enfants. Ils se rappelleront de lui et seront toujours disposés à l'aider.
- On doit l’attendre ? J’ai faim moi.. - Monsieur, tu peux me donner un bout de pain, sitoplé ? - Je dois faire pipi. - T’es chiant, tu pouvais y aller avant ???
Idéalement oui, mais ca ne sera plus très long J'en suis convaincu... Vous pouvez grignoter un bout de pain chaque en attendant. On m'a toujours dit que la patience et la politesse était de mise... Oui, tu peux y aller, il y a des latrines derrière et petit blond va y aller avec toi... Nous vous attendront.
Répond il avec une patience étonnante compte tenu de son caractère emporté. Il distribue de petits morceaux de pains que les enfants enfournent avant de s'éclipser là où ils doivent aller. Ils ont le temps de revenir, ayant probablement peur que les autres commencent sans eux. Ils devancent d'ailleurs la femme qui vient vers eux.
Vous allez manger dans pas longtemps. Debout messieurs. Notre invitée arrive.
Pour ce qu'il en a à foutre. Mais il veut essayer de capter l'odeur de la nouvelle arrivante par dessus celle des gosses et de la bouffe. Il la détaille avec minutie, reconnaissant les yeux de ce matin. Des yeux qui, maintenant qu'ils sont accompagnés d'un visage, lui évoque quelque chose de connu. Sans être capable de mettre le doigt dessus.
La robe de la femme l'indiffère, autant que sa richesse et ses bijoux. Habillé simplement, l'assassin laisse paraitre une force tranquille, nullement intimidé ni charmé par la créature parfumée devant lui. Nulle concupiscence sur le visage abîmé. Et si le marron de son regard est riche et foncé, l'éclat vert de la prunelle éclairé par la torche luit d'une lueur inhumaine, parfaitement assumée et domptée... Pour le moment.
D'un geste du menton, il intime silencieusement à un des gosses de tirer la chaise pour la dame.
- Ne faites donc pas attendre ces petits, vous voyez bien qu’ils ont faim.
Il faut attendre tout le monde avant de manger, Dame... Vous avez entendu, servez vous.
Le sourire de la femme fait chou blanc. L'homme garde l'assiette vide, laissant les enfants manger tout leur content. L'odeur de la viande est bonne, certe mais il n'est pas venu pour ca.
- Mais…Bonne Ma’ ??? Vous aimez la surprise?. - La viande est déjà découpée, il suffit de vous servir. Quelqu’un veut du lait de chèvre ?
Il la laisse prendre les choses en mains. Analyse sa façon de bouger et de se comporter, maintenant qu'il a tout le langage non verbal en visuel.
- Donc, où que tu sois, tu es grossier, quand tu parles en notre langue ? Tu as fâché mon ami. Il ne t'apprécie pas beaucoup.
Dante tasse la tête un peu pour aviser l'armoire à glace là bas. Si elle mange, lui ne touche à rien. Son regard tombe sur le voisin de Ma.
J'ai dit les ustensiles s'il vous plait. Nous avons une dame à la table.
- Le repas est à ton goût ?
Les prunelles dépareillées se relèvent avec malice. La voix grave se module agréablement tandis qu'il parle en Péninsulaire.
Je suis ou vous vouliez que je sois, au moment que vous vouliez. Pensiez vous que j'allais laisser les enfants affamés?
D'ailleurs les gamins sont silencieux comme pas permis, mangeant leur nourriture comme s'il n'y avait pas de lendemain. Dante sait qu'en dix, quinze minutes maximum, ils auront tout engloutis et cachés les restes dans n'importe quel espace de leur vêtements crasseux. Comme des écureils, ils iront cacher la nourriture. Par chance, c'est encore l'hiver, ca leur durera bien quelques jours.
Le fait est que si, il s'en branle en temps normal. Les forts survivent, les faibles crèvent. Il ne serait jamais devenu celui qu'il est aujourd'hui si on l'avait gavé comme une oie. Il sait une chose par contre. En Péninsule, pour ce qu'il a en tête de faire, la carte de leur sacro sainte vertue ne leur sera jamais renvoyée assez dans la figure.
En gros, pousse pas ta trop chance la gueuse.
Ou avez vous eu cette pièce?
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| | | Louise de Fernel
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 8:20 | |
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Ma’ est d’une dignité totale et d’un calme hors norme, alors qu’elle est à table avec un inconnu et quatre enfants affamés, bruyants et aux manières discutables. Elle ne dit pas grand-chose, aidant le petit garçon à côté d’elle à se saisir correctement de sa cuillère, dégageant son front d’une mèche de cheveux sales avant de caresser sa tête d’un air pensif, toute douceur et affection apparentes pour ces mendiants dont elle ignore tout. Des gestes mesurés et pourtant fluides, le regard vif et occupé à tout regarder, avec attention, un sourire léger et constant sur les lèvres, Ma’ est l’image même de la sérénité en pleine tempête. Elle ne semble ni inquiète, ni effrayée, parce qu’elle ne l’est pas. Pas du tout.
- C’est une excellente surprise, dit-elle en prenant le menton du petit garçon entre ses doigts fins pour le regarder. Je savais que vous n’auriez pas le cœur de laisser ces pauvres petits à souffrir dans la rue. D’où nous venons, vous et moi, nous savons à quel point la rue est un endroit dangereux pour des innocents. J’espérais bien que vous viendriez avec eux, ici, et vous ne m’avez pas déçue. Enfants, avez-vous remercié ce gentilhomme qui vous a conduit ce soir et qui a pris soin de vous ?, dit-elle en haussant un peu le ton.
Au milieu d’un bruit de mastication, les bouches pleines s’ouvrent pour laisser passer un tonitruant :
- Merci Monsieur Clauuude !
Ma’ tourne la tête vers son invité, amusée, ayant enfin obtenu un nom sans avoir à le demander.
- Enchantée, « Claude ». Vous auriez fait un excellent précepteur, je vous l’assure.
Evidemment, elle sait aussi que ce n’est pas son vrai nom. Bien trop péninsulaire pour un teint et un regard pareils. Ses manières directes et sa façon de s’exprimer lui rappelle tant celui qu’elle cherche. C’en est saisissant de similitudes. Lui aussi la reprenait parfois – souvent – à cause de ses manières si peu féminines…La femme aux longs cheveux d’or prend le gobelet et boit une gorgée de lait de chèvre, essuyant ensuite ses lèvres avec une rare élégance avant de reprendre la conversation en olyian.
- La pièce ? Ohh tu parles de celle que je t’ai donnée ce matin ?
La femme lève rapidement un sourcil interrogateur avant d’accrocher son regard, malicieuse.
- C’est la seule façon de me rencontrer en personne. Tu connais mon nom mais tu ignores cela ? Par Arcam, il faut croire que je suis restée habilement discrète, toutes ces années.
Bonne Ma’ a alors un rire. Un rire léger et doux, agréable à l’oreille.
- Vois cela comme une bénédiction.
Dans son coin, Malek bouge quelque peu. Le tabouret est inconfortable. La serveuse fait des allées et venues entre les tables, tout en lorgnant le petit groupe du coin de l’œil. Les clients mangent en silence. L’atmosphère est étrange. Un peu lourde. Difficile de savoir pourquoi. Bonne Ma’ dit alors, le plus tranquillement du monde :
- Tu as l’avantage de savoir qui je suis. Je ne sais pas qui tu es mais je vais te dire ce que j’ai deviné et compris. Tu es un enfant d’Estrevent, cela devrait faire de toi une curiosité en ces lieux, or tu t’y déplaces avec aisance, tu t’y fonds, tu parles la langue de Péninsule avec goût et d’excellentes manières en totale contradiction avec l’olyian, qui dévoile ton parlé direct et discourtois. Quelqu’un te l’a donc appris et ce quelqu’un avait probablement lui-même d’excellentes manières, sinon tu ne serais pas en cet instant à table à dispenser les recommandations d’usage, les bases de la politesse. Une politesse qui, nous le savons toi et moi, est peu respectée d’où nous venons, du moins quand il s’agit des gamins.
Elle joue avec le pied du gobelet, parlant d’une voix posée et harmonieuse, au bel accent chantant, comme si elle évoquait la pluie et le beau temps. Malek tousse là derrière. Il écoute. De ses deux oreilles.
- Tu es rusé, malin et observateur. Tu as vu que je te suivais, tu as utilisé les éléments à ta portée, les enfants, pour t’adapter et tenter de tourner la situation à ton avantage. J'aurais fait exactement la même chose. Cela fait de toi un homme habitué aux situations dangereuses ou, à tout le moins, un homme habitué à se débrouiller seul. Un traqueur. Ou un chasseur. Je pencherais pour la seconde option car la traque n’implique pas forcément la mort. Ce qui m’amène en ligne droite à ma dernière observation.
Elle reprend une gorgée de lait et dépose le gobelet, tout sourire.
- Tu es dangereux. J’ai vu tes armes, c’est un des avantages de se promener courbée…Ce ne sont pas des armes de chevalier. Ce sont des lames d’assassin, courtes, vicieuses et facilement dissimulées sous les habits.
Le regard de Ma’ se vrille au sien, pendant qu’elle cherche ses mots.
- Un assassin estreventin qui se fait passer pour un noble cœur péninsulaire aux excellentes manières. C’est habile. Les gens, ici, n’y verront que du feu. Ils ne se fient qu’à ce qu’ils voient. Et tu le sais tout aussi bien que moi. Alors…Qui es-tu en réalité, Claude ?
Ma’ ne doute pas un instant de l’exactitude de ses propos. Elle attend une réaction, une réponse, tandis que les enfants dévorent les plats, sans rien dire.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 13:02 | |
| Je t'intrigues hein?
Dit tranquillement l'homme tout en resservant un petit blond affamé. Lui ne touche à rien. A date, elle ne lui a rien dit que n'importe qui pourrait deviner. Il se fait la note mentale de commencer à se promener en Péninsule avec une épée courte ou une rapière. Ca le fait chier un peu, il aime ses Filles. Mais il faut se fondre dans la masse.
Il demandera à Enguerrand de ferrailler encore avec lui tient. Le gus dans le fond s'agite un peu. L'atmosphère est lourde et Dante y est sensible. En réaction, sa posture se fait plus détendue, coulante et souple.
Il adore les ambiances à couper au couteau. Son attention, même si les yeux sont vrillés sur la blondinette en avant de lui, joue entre gros tas, le couple, la serveuse et le vieux.
Voyons voir quelle psychanalyse il pourrait faire avec celle là.
Bonde et accorte, fin trentaine, debut quarante... peut-être plus, peut-être moins. A l'allure des boucles blondes, nourrie, soignée et probablement riche. Aucune pauvresse qui piquerait des fringues et qui se ferait ravaler la facade ne pourrait avoir ce genre de crinière.
Il penche légèrement la tête de côté
Une Péninsulaire qui se targue d'être Thaarie. Qui se promène avec au moins un garde du corp, il sait qu'il y en a au moins un autre dans la salle, si ce n'est tous. Soyons prudent, tenons pour acquis qu'ils sont tous dans le même bateau dans cette baraque. Aux mouvements qu'elle a, à la posture, il devine une noble. Merci Cécilie sur ce coup là. Une femme noble en vadrouille... Ca il connait.
Donc, récapitulons. Nous avons une garce péninsulaire qui, probablement, s'est poussée à Thaar pour une raison X. Vu l'âge et les fringues, elle doit avoir probablement vendu son cul pour marier un richard. S'est elle débarassée du gus? L'a t'elle encore à ses côtés? Est elle veuve? Quel crétin de Thaar laisserait rentrer sa bonne femme noble Péninsulaire chez elle... Elle doit être veuve.
Ce qui amène un autre truc. Bonne Ma'. Les gamins de son gang lui en ont parlé, lors d'une de ses haltes. Ils étaient inquiets. Junior avait été approché par la bonne femme qui lui avait offert sa protection. Il avait refusé bien sûr... Et ca avait resté là. Il leur avait seulement demandé de garder les yeux ouvert et de trucider le prochain recruteur qui se pointerait. Mais il n'y en eut pas d'autres.
Ceux qui acceptent sa protection disparaissent et ne reviennent pas.
Qui es tu en réalité Claude... Ah! La bonne question.
La grande bouche s'étire d'un sourire fendant. Il garde ses cartes pour lui-même. Il garde un silence éloquant, se foutant carrément de la gueule de la femme et ne se le cachant même pas.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 14:27 | |
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Bonne Ma’ le regarde pensivement, à présent. Cette façon de parler. Cette attitude. Il a tout du gamin des rues, la suffisance, l’orgueil et le sourire moqueur. Classique.
- Tu m’intriguais oui…
Une pointe de déception s’affiche clairement dans son regard désormais. Oui. Il est comme tous les autres, malgré ses bonnes manières. Pourtant elle y a cru. Tout y était ou presque. Le maintien, le déplacement, ses façons, sa manière de s’exprimer…Presque. Elle achève son verre de lait de chèvre d’une traite, avant d’essuyer ses lèvres, posément.
- …mais je me suis trompée à ton sujet.
Malek déplie ses jambes et dénoue ses bras.
- Quelqu’un qui invoque Zhak’Bar dans une conversation anodine ne peut être finalement qu’un messager du chaos, rien de plus. Tu étais prometteur, te voilà devenu ta propre caricature, petit enfant d’Ithri’Vaan. Dommage.
Bonne Ma’ se lève et pose une main sur la tête du petit garçon qui finissait de manger une saucisse, sur la chaise à côté de la sienne.
- C’est moi qui régale. Je te souhaite la bonne soirée, Claude.
Elle s’incline avec déférence, tranquillement, comme s'il ne s'était rien passé du tout.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 18:48 | |
| L'homme s'anime enfin, après la déception visible dans le regard de la "Bonne Ma'." Tassant quelques peu les aliments, il se prend enfin un bon bout de barbaque d'un air tout ce qu'il y a de plus distingués.
Chaos pour chaos madame. Vous, Noble Péninsulaire en fuite en Itrii'Vaan, qui a jadis posé pied à Thaar. Mais qui revient en cette "charmante" contrée déguisée en mendiante pour poursuivre... qui au juste? Moi... Mais je ne suis pas celui que vous auriez aimé voir. Je ne suis pas important... Après tout, je ne suis qu'Instigateur de Chaos comme vous le dite si bien. Je comprends votre déception. Je fais souvent cet effet au gens.
Dante ajuste ses manches avec une application maniaque. Il aime singer ces enfoirés imbus de leur vertue.
Ceci dit. Je connais un Lys et une Marguerite... Que vous vous appropriiez ces symboles, madame, surtout dans le domaine qui est le nôtre... Me porte à réflexion. Cette réflexion étant mienne et non vôtre. Je vous remercie de l'invitation mais je dois la décliner. Je ne fais que rarement de promesses, Dame. Mais je les honores.
Il vrille son regard dans celui de Bonne Ma', terminant en Péninsulaire.
Bonne soirée Ma'. Avez vous mangé tout votre saoul?.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 19:24 | |
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- Je ne m’approprie rien. Ces symboles sont les miens. Bien avant d’être ceux des autres.
Des symboles de toute une vie qu’elle n’expliquera pas à Claude. Que comprendrait-il ? Rien du tout. Lui qui se présente ici sous le nom d’un mécène dont il ne sait sans doute rien non plus. Est-elle ici ? Elle a vu le blason de Fernel près d’une tente de champion près de la lice. Et un de ces insupportables chevaux aussi. Eudes de Fernel est mort, ses espions le lui ont confirmé il y a de cela un bon moment. Alors? Elle serait donc venue ici? Avec l'héritière? Elle inspire profondément et reprend ses esprits, chassant de fort désagréables souvenirs de ses pensées immédiates.
- La réflexion ne semble donc pas être ton fort, tout autant que la politesse et le savoir-vivre. Je n’ai rien contre toi, tu me semblais intéressant sur bien des points mais je remarque qu’il n’en est rien. Tout le monde peut se tromper, il n’y a pas mort d’homme, après tout. Je suppose que, comme toujours, les demi-vérités font les meilleurs mensonges. Donc... Reste Claude, je reste la vieille femme des marchés. Et il ne se sera jamais rien passé. Reviens me voir à Thaar, quand tu en auras l’occasion. Si tu en as l’occasion.
Elle a alors un regard d’une telle tristesse qu’elle en détourne la tête, et s’éloigne, en disant, en péninsulaire.
- J’ai mangé bien plus qu’il ne faut. Assez pour frôler l’indigestion. Les enfants, quand vous aurez terminé, venez m’embrasser avant de partir, cela m’a fait plaisir de vous revoir.
Elle va s’asseoir plus loin, à la table qu’elle occupait alors et Malek l’approche, glissant quelques mots à son oreille. Elle acquiesce, elle ne s’intéresse même plus à Claude ni aux enfants, elle est ailleurs, plongée dans ses pensées, jusqu’à ce qu’une silhouette de jeune femme, dix-sept, peut-être dix-huit ans, approche de Bonne Ma’ et l’enlace par l’arrière, ses cheveux noirs tranchant nettement sur l’or merveilleux des cheveux de la dame. Safÿe parle tout bas, Bonne Ma’ sourit un peu et tapote sa main, tranquillement. La jeune fille a alors un regard pour Claude, frémit et murmure d’autres mots, rapidement, à l’oreille de Bonne Ma’ qui lui répond :
- Cela ira. Va, mon enfant.
Il lui faut réfléchir à la journée de demain. Par où commencer ? Le temple ? Se mêler à la foule ? Longer les murs ? Elle est fatiguée physiquement. Mais surtout moralement, même si elle ne le montre pas. Le temps lui est compté et tout ceci n’a servi à rien. Un échec, une fois de plus.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 20:03 | |
| Avouons le, ca lui fait plaisir à cet enfoiré, de l'avoir mise en échec. Cette façon de se penser plus maligne l'horripile au plus haut point. La menace de mort voilée par contre lui plait autant, sinon plus.
Les enfants ont le ventre plein... Après avoir fait leur réserve, ils sont rendus somnolents par toute cette bombance. Il est temps de mettre les voiles. Une autre Thaarie se profile alors à l'horizon un peu plus vieille que Junior. Et quand leur regards se croisent, il voit un éclat dans les prunelles de la donzelle. Tiens tiens. Sont elles prêtes pour une deuxième manche? Il n'a pas encore dit son dernier mot.
Vous avez bien travaillés, il est temps de rentrer chez vous. D'ici la fin du tournois, si vous avez besoin de boulot, allez voir Guillaume. Petit Blond, reste couché demain tu me fera plaisir...
Il mange tranquillement sa viande, avant de s'essuyer la bouche et de replier consciensieusement sa serviette de table comme Elazar le lui a appris. Relevant ensuite son mètre quatre vingt, il s'approche tranquillement du trio, forcant son pas naturellement silencieux. Dommage, il n'a pas de canne pour la guerre des nerfs.
Passant de l'autre côté de la table, il tire une chaise lentement et bruyamment et s'assied à l'envers dessus, les avants bras appuyés sur le dossier et le menton appuyé, et regarde la Péninsulaire. D'un ton calme et froid, neutre, sans émotion, il commence l'interrogatoire. L'Ombre n'est pas humaine.
Maintenant que les présentations sont faites et les gamins partis et que tu as ton indigestion à essayer de me cerner... C'est mon tour, c'est de bonne guerre. J'ai une simple question: Pourquoi t'es tu approprié ces symboles?
Il fouille dans sa sacoche de cuisse, en extirpe un bout de parchemin sur lequel il a recopié les symboles.
Il pointe le lys...
Ca c'est le Lys Noir, je connais son iconographie... Et tu le clame tien? La Marguerite...
Il tapote la fleur délicate.
Elle fout quoi là dedans? Blanche et pure, symbole d'innocence et de pureté où le sang tache l'une et les ténèbres dévorent l'autre. Donc, si je déduis bien... Et garde ton gus loin de moi... Ce symbole là est une rose... Une Rose? Les Carmines ressemblent aussi à ces fleurs. Et cette fleur là est, à ma connaissance, le seul lien entre les deux autres.
Il tape la rose
Relie celle-ci et celle-là...
On n'adopte pas ce genre de symboles quand c'est celui de nos ennemis. Donc, je présume que vous avez une alliance... Cependant, il est de ces choses dont je saurais. mais ca ne colle pas, j'ai un gros doute.
Il montre le deuxième symbole recopié de la pièce. Il s'avance et extrapole, sans grand risque pour lui.
Ces lames, je ne sais pas ce qu'elles sont. Mais elles pourraient être miennes. Et quand on voit la face avec les lames, on ne voit pas les fleurs et pourtant, elles sont reliées par le métal. Étrange non?
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 20:51 | |
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Bonne Ma’ est toujours assise, Safÿe est derrière elle, les mains posées sur les épaules de la jolie dame aux cheveux d’or. Malek, lui, s’est sensiblement rapproché, ne quittant pas « Claude » des yeux. Ma’, elle, a un regard plutôt perplexe pour cet homme étrange qui se permet de bien grandes familiarités soudain. N’a-t-elle pas été courtoise ? N’a-t-elle pas été aimable et offert un repas ? Que veut-il de plus ?
- Je te l’ai dit, je n’ai pas besoin de m’approprier ce qui m’appartient…puisque ça m’appartient. Que f…
Il sort un parchemin de sa poche et le déplie sous ses yeux. Safÿe a un regard pour Malek qui a lui-même un regard pour tous les autres. Le petit vieux. Le couple. La serveuse. L’atmosphère vient de gagner en lourdeur. Personne ne fait cela. C’est interdit…Sous les mains de Safÿe, les muscles se tendent, la jeune fille grimace.
- Ma’… - Va dans ta chambre. - Mais… - Tout de suite.
Safÿe a un regard mauvais pour l’invité de Ma’ mais s’exécute. La jolie blonde écoute Claude. A l’évocation du lys noir, elle redresse la tête, plongeant son regard noisette dans le regard vairon. Il sait quelque chose. Cela ne fait plus aucun doute.
- Le lys noir est mien de bien des façons, mon garçon. Quant aux deux autres fleurs, l’une est fanée, l’autre a poussé sans racines. Toutes tiennent dans ma main. Pourtant, seul le lys compte. Alors…Où est-il ?
Malek observe sans vraiment comprendre. Tout ce qu’il voit, c’est que Bonne Ma’ a le dos raide et les jambes agitées par un mouvement nerveux.
- Han pitié pas ça, pense-t-il.
La blonde, elle, parle désormais si bas qu’on dirait qu’elle murmure :
- Il n’est pas un symbole connu des gens recommandables. Il est celui dont on parle sous le manteau en craignant qu’il ne surgisse sans crier gare. Il est celui dont on dit qu’il est insaisissable. Et il est pourtant celui que je cherche. Alors sais-tu où je peux le trouver ?
Malek connait le tempérament de feu de Ma’. Il sait. Il la connait depuis des années et il sait très bien quand elle approche le point de rupture. L’immense homme se place près de la jolie blonde. Il a un regard pour les lames courbes dessinées sur le parchemin et soupire bruyamment. Il se joue là quelque chose d’important.
- Ma’… - … - Ma’, je t’en prie…
Il pose sa main sur son épaule, la dame s’apaise. Le regard de Malek glisse vers Claude.
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| | | Dante Corvac
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mar 8 Sep 2020 - 21:19 | |
| Le regard noisette... La Marguerite qui a poussé sans racines... L'expression de ces yeux. La lourdeur et la tension des larbins. Tout cela le rend encore plus souple et coulant. Dante est prêt à toute éventualité. Il replie le parchemin et le range tranquillement, avant de sortir une petite pièce qu'il dépose sur la table, avant de la pousser vers la dame.
Il la laisse au beau milieu, le doigt ganté de noir posé par dessus.
Je ne sais pas qui vous êtes, simplement parce que vous n'avez pas encore joué dans mes plates bandes, mais je vais le découvrir sous peu. "notre monde" est si petit après tout...
D'une petite poussée, il la fait glisser jusqu'à l'autre bord du comptoir. C'est une pièce de modeste taille, d'acier sombre, avec un côté parfaitement lisse et de l'autre une simple dague. SA piécette, celle qu'il n'a jamais eu à utiliser. C'est une pratique presque tombée en désuétude, mais chaque tueur a la sienne, ou presque. Elazar a tenu à ce qu'il s'en fasse faire une. Traditionnaliste romantique. Des doigts, il montre brièvement celle d'Elazar, une fiole de poison d'un coté et le lys noir de l'autre...
Il se relève, recule et fait une révérence Péninsulaire irréprochable. Aucune émotion humaine n'est visible sur le visage de l'estreventin.
Je vous laisse digérer la nouvelle et mes services ne sont pas gratuits, même pour une consoeur. Aussi, évitez d'envoyer votre apprentie ou qui que ce soit sur ma piste. Ca donnerait un résultat ennuyeux. Si vous me cherchez, je serai au tournois. Restons courtois et joignables non? Après tout, nous sommes entre gens éduqués. Je vous souhaite la bonne nuit!
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: [Papincourt] La charité, mon bon seigneur | Dante Mer 9 Sep 2020 - 7:01 | |
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- Le seul à avoir été discourtois, ici, c’est toi, mon garçon.
La voix s’élève, un peu différente, pleine de tension. La grande main de Malek se pose sur Ma’ qui prend la pièce laissée par « Claude ». Les murmures de Safÿe lui reviennent en mémoire, par-dessus une révélation si importante, tant et si bien qu’elle reprend le contrôle de ses gestes et de ses émotions, fourrant la pièce dans une poche.
Elle a vu.
Il est vivant.
C’est la première fois en de si longues années qu’elle a enfin une certitude. Une certitude positive. - Je te verrai au tournoi.
Elle ne le salue pas, par contre, parce qu’il y a des limites à ce qu’elle peut s’imposer comme torture. Ma’ se contentera de hocher brièvement la tête, saluant et Claude et les enfants de manière lointaine. Lorsqu’ils seront partis, Malek posera son autre main sur elle, pour la ramener à la réalité.
- Ma’ ?
La jolie dame aux cheveux d’or lève un regard sur une salle vide. Les clients de paille sont partis, les enfants aussi, il n’y a plus que Malek, toujours debout, et Safÿe, assise à ses côtés, occupée à tenir sa main. Ma’ a un regard pour la jeune femme. Un long silence s’installe avant qu’un sourire n’étire les jolies lèvres roses de Ma’.
- J’ai une piste. Il est quelque part, il est vivant…Safÿe, tu sais ce que ça veut dire ? - Ça veut dire qu’on n’est pas prêt de rentrer…
Ce soir-là, alors que tout le monde est monté se coucher, Bonne Ma’ s’avancera vers les flammes, une bougie à la main, s’agenouillera devant les danseuses d’or léchant les bûches. Elle est seule, totalement seule, alors elle prie, pour la première fois depuis des années. Elle prie, à genoux, touchant les ombres générées par son corps et la lumière, elle prie tout bas, un sourire aux lèvres :
- Grâces te soient rendues, Maître des Arts, Voyageur au mille visages…
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