[La quête du mogarium] Épisode 2 - Au plus profond de la montagne

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2ème jour de la 3ème ennéade de Favriüs – 1er mois de printemps.
18ème année du XIème cycle.
Quelque part à la frontière Nord-Est de la Haute-Virnée.

Le tintement des pioches contre la roche sombre résonnait dans toute la galerie. Cela faisait déjà plusieurs ennéades que les mineurs creusaient sans relâche. La sueur perlait sur leur front et dans leurs poils. Pourtant, malgré leur dur labeur et le travail qu’ils fournissaient, tous semblaient déterminés et ne montraient pas la moindre trace de fatigue. Ils le sentaient tous, enfin. Nous en étions très proches. Le Mogarium nous attendait, quelque part, dans cette montagne. Jnordil avait été le premier à le sentir.

À notre arrivée à la montagne, nous avons établi un campement et sommes partis par petits groupes à la recherche d’une entrée. Il nous fallut quelques jours pour finalement trouver une caverne qui s’enfonçait assez loin dans la roche. Nous avons donc défait notre camp pour nous y installer. La moitié des soldats survivants avait la lourde tâche de défendre notre position contre des éventuels assaillants. Nous avons tous participé à la construction d’une barricade robuste, à l’aide des chariots et de divers outils. Elle pourrait sans doute résister longtemps. Les soldats semblaient savoir ce qu’ils faisaient, aussi, nous ne nous sommes pas trop attardés. Côté vivres, avec les pertes que nous avions subies, nous n’avions aucun souci à nous faire. Nous nous sommes équipés de gros sacs à dos et de brouettes, et nous nous sommes enfoncés au plus profond de la cave.

C’est à ce moment que Jnordil sentit l’odeur d’un minerai qu’il n’avait jamais connu auparavant. Il nous indiqua une direction assez vague, et nous avons commencé à creuser. Au bout d’un certain temps, nous arrivâmes dans une galerie vide. Elle ressemblait fortement au travail qu’un nain aurait pu faire. Nous sommes partis à l’exploration de ce couloir pour finalement comprendre que nous étions dans un dédale souterrain. Cette découverte partagea notre groupe. Certains prétendaient que si quelqu’un avait déjà creusé ici, ils n’avaient certainement pas déniché le mogarium, et que tout cela était une perte de temps. D’autres craignaient que quelque chose avait empêché les mineurs de progresser et de trouver le mogarium, et que ce quelque chose fusse encore dans les parages. D’autres, au contraire, semblaient soulagés qu’ils n’aient pas besoin de faire ce travail long et éreintant.

Nous avons parcouru ce labyrinthe pendant plusieurs jours, dans une ambiance sinistre. Le silence était insoutenable. Tout était désert. Çà et là, quelques indices nous montraient que des nains avaient bel et bien creusé ces galeries, il y a fort longtemps. Toutefois, nous n’avions aucune idée de la raison pour laquelle ils avaient creusé, ni pourquoi ils étaient partis. Aucun squelette ne jonchait le sol. Il n’y avait pas la moindre trace d’araignée ou d’insecte. Les couloirs semblaient morts, comme si la vie n’avait pas sa place ici. Nous n’avions pas l’impression d’avoir le droit d’arpenter ce dédale. Les discussions se faisaient rares, et chacun était perdu dans ses pensées. Nous avancions serrés les uns contre les autres, et lors de nos pauses, le sommeil venait difficilement, troublé de rêves chaotiques, avait cette impression d’être observés.

Après s’être assurés qu’aucune des galeries ne menait au mogarium, nous nous sommes décidés à creuser de nouveau, au plus proche de l’odeur, selon Jnordil. J’avais pu sentir à deux reprises le minerai lors de l’exploration, et j’étais moi aussi convaincu : nous étions sur la bonne voie. Le groupe que nous étions était composé de Jnordil et six autres mineurs, trois guerriers de la Main-Ferme, Thordril, et cinq soldats, dont Dwarthal, et moi. Les cinq autres soldats et les deux derniers guerriers étaient restés en arrière, pour protéger la caverne d’où nous venions. Tout notre groupe s’était mis à creuser, à part moi, qui souffrait encore de la bataille contre les engeances. Je gardais le peu que j’avais de forces pour un éventuel combat contre cette présence qui nous hantait.

Mais rien n’arriva. Nous avions quitté les galeries depuis longtemps, et nous creusions, inlassablement, vers ce minerai qui nous narguait. Nous nous enfoncions toujours plus profondément. La chaleur augmentait au fur et à mesure. Nos manteaux, accrochés à nos sacs, nous encombraient plus qu’autre chose. Mais notre détermination était sans faille, car nous nous savions proches du but.

Par deux fois je faillis manquer l’une des marches irrégulières de cet escalier branlant. On n’y voyait pas grand-chose : la lueur des torches se perdait dans l’immensité obscure de l’antichambre. Jnordil avait pris de l’avance. Il n’y avait aucun doute : le minerai tant recherché était tout proche. Je jetai un regard aux alentours alors que mes yeux s’habituaient petit à petit à la faible lumière.

La grande salle semblait avoir été construite des centaines d’années auparavant. Peut-être même vieille de plusieurs cycles. On n’en voyait pas le plafond. L’architecture des grandes colonnes et des murs sculptés ne me disait rien, je n’avais jamais vu un tel travail. Combien de générations de Dawis s’étaient épuisées à bâtir cet ouvrage, et pour quelle raison ? On ne le saurait sans doute jamais. La légende que nous avait rapporté le vieil Horund n’avait jamais parlé de civilisation perdue. Peut-être son clan n’avait-il jamais été jusque là, et que les galeries que nous avions traversé ces derniers jours étaient le fruit de leur travail.

Toujours est-il que chaque Dawi de notre groupe semblait ébahis par cette découverte. J’avais cette forte impression de fouler un sol oublié de l’histoire de notre monde. Chacun de mes pas me chuchotait de rebrousser chemin, et de filer en vitesse sans demander mon reste. Je sentais encore cette présence qui nous observait. Je me demandais si j’étais le seul à la ressentir, et si mon esprit ne me jouait pas des tours. Dwarthal était sur-excité, tout comme la plupart de mes compagnons, ce qui n’était pas du tout à mon état psychique.

La dernière marche de l’escalier était brisée, et nous dûmes tous sauter par-dessus pour atterrir sur des dalles de pierre poussiéreuse. Nos mouvements l’avaient fait monter dans les airs, aussi, nous nous éloignâmes très vite. Jnordil, qui nous avait attendu, inspira un grand coup avant de s’exhalter :

« Aaah… Vous sentez ça ? L’est ici, tout près ! Sûr’ment d’l’aut’ côté d’cette grande salle ! »
« - Restons vigilants tout de même, ordonna Dwarthal. On sait pas c’qui s’est passé ici. »

À ses mots, ses soldats se déployèrent autour de nous pour protéger le petit groupe de toute attaque surprise.

« Restez bien groupés, ne vous perdez pas. »

Nous avançâmes ainsi doucement. Je commençais à avoir mal à la tête. J’étais à présent sûr que ce n’était pas normal, mais je ne pouvais le partager avec Dwarthal : je ne voulais pas inquiéter le groupe. Aussi, je me préparai à subir, doublement sur mes gardes.

Mais rien ne se passa. Nous progressions lentement mais sûrement, sans aucune indication du temps qu’il nous restât à parcourir. L’escalier derrière nous avait disparu dans la pénombre avec la distance. J’étais certain d’une chose : nous n’étions plus dans la montagne, mais bien dessous. La chaleur était toujours omniprésente, même si bien moindre depuis que nous avions franchi l’escalier. À chaque fois que nous croisions un pilier, un des soldats faisait une petite marque pour que nous puissions retrouver notre chemin. Et au bout d’un certain moment, nous débouchâmes sur une porte en métal, complètement fermée. Sur la porte, les mots suivants étaient inscrits, dans une langue que nous connaissions tous : le Dawi.

ENTRE, MON CHER FRÈRE
IMPOSTEUR À L’IMPURE CHAIR
SOIS ANÉANTI

L’énigme évidente qui s’imposait à nous me fit sourire. Je m’avançais face à elle, sentant le regard de mes compagnons sur moi. Pouvait-on appeler ça de la témérité, ou bien de la sagesse ? Je ne le sais. Mais j’étais convaincu que nous pourrions passer. Je m’arrêtais à moins d’un mètre d’elle et enlevait le gant de ma main droite.

« Je suis Dawi, dis-je d’une voix grave et pleine de fierté. »

Je posai ma main ouverte sur la pierre curieusement glacée. Le contraste avec la température de la pièce me laissai supposer une chose : une magie, probablement runique, était à l’œuvre ici même. Si l’un de nous en avait une quelconque connaissance, il nous en aurait appris bien plus, et que nous étions fous de rester ici, grâce aux différentes runes incrustées dans la porte. Mais aucun de nous n’y connaissait la moindre chose.

Quelques secondes passèrent, et rien ne se passa. Je soupirai et m’écartai doucement de la porte. Alors, un grand souffle me propulsa en arrière de quelques pas, et un bruit incroyable retentit dans l’antichambre. Les mots incrustés disparurent pour laisser la place à une phrase réconfortante.

BIENVENUE, FRÈRE

Plusieurs membres du groupes crièrent de joie et je sentis Jnordil m’agripper par les épaules.

« Ça c’est un Thane de qualité ! Bien joué, Braähm ! »

Les deux battants de la porte s’ouvrirent devant nous et nous laissèrent entrer dans une pièce bien plus petite et beaucoup moins froide. Une coulée de lave perpétuelle illuminait la salle, dans le fond. En plein milieu, une silhouette encapuchonnée nous faisait face. Il semblait flotter au-dessus du sol. Sous la capuche, deux yeux rouges violacés nous observaient. Une voix gutturale, semblant provenir des profondeurs du monde, résonna et nous fit tous frémir.

« Insolents. De quel droit osez-vous contaminer la pureté de ce lieu ! »

Sa question sonnait comme une menace. Il fallait réagir, vite. Dwarthal fut le premier.

« Nous sommes ici par ordre du Groman Rik Harald Barbe-Sanglante ! Nous avons tous les droits ! »

Les yeux brillèrent, et Dwarthal fut projeté contre un mur par une force invisible. En un instant, son corps traversa la pièce et se cogna dans un bruit sinistre. Il ne bougeait plus, mais la force de l’impact ne l’avait certainement pas tué. Nous reculâmes tous d’un pas, entre frayeur et fureur.

« Votre roi n’a aucun pouvoir ici. N’avez-vous donc pas senti ma mise en garde ? »

Ses yeux me fixèrent. Je déglutis, et parlai franchement.

« Nous cherchons le Mogarium. Nous ne partirons pas sans lui. »

La voix émit un rire qui me fit un nouveau frisson glacial. Rien n’était naturel dans cet être. Sans magie, il n’était même pas nécessaire de lutter.

« Vous n’êtes que des fourmis. Vous espérez regagner un semblant d’honneur avec ce minerai, mais quelqu’un sans honneur ne saurait forger un minerai si pur. Quelle genre de créature prétendra en avoir le droit ? »

Sans une parole de plus, je me tournai lentement vers Thordril. Certains d’entre nous le regardaient déjà. Il tenait à présent nos vies entre ses mains. Ou plutôt, entre ses mots.

Le tremblement résonna au plus profond de mon être. Quand on passe la plus grosse partie de sa vie dans une mine, on apprend à craindre la terre, et la roche. Les éboulements et catastrophes naturelles étaient monnaie courante, et malheureusement la cause la plus probable de mort pour un mineur. C’est pourquoi nous prîmes nos jambes à nos cous et détalèrent en vitesse vers la sortie. Les soldats nous suivaient de près. En me retournant, j’aperçus Thordril qui faisait face, inébranlable. Je m’arrêtai brusquement et me retournai pour aller chercher le Dawi que je croyai pourtant déjà perdu. C’est alors qu’il s’élança en avant, sur l’être maléfique qui flottait en ricanant. J’eus le temps de crier son nom dans le tumulte avant de le voir sauter sur lui.

Puis le silence retomba, et le calme retrouva sa place dans l’antichambre. La poussière de l’éboulement disparut, tout comme les fissures sur les murs et au plafond. Les Dawis s’arrêtèrent peu à peu et retrouvèrent leur esprit. Deux soldats allèrent retrouver un Dwarthal assommé mais bien vivant. La créature avait disparu. À sa place gisait Thordril, étendu de tout son long, visiblement soulagé, et une tablette brisée en deux. Je m’approchai d’eux et tendit mon bras au brave.

« Bien joué. »

Peu de mots pouvaient exprimer ce que je ressentais. Si nous n’avions pas un néophyte des mines avec nous, nous n’aurions jamais trouvé le mogarium. Cette réflexion me toucha profondément, remettant en cause tout ce qu’on m’avait appris. L’expérience ne faisait pas toujours foi, et il fallait tirer de la témérité des jeunes. Je gardai tout cela de côté pour plus tard, j’écrirai longuement sur ce sujet de retour à la Loge.

Une fois Thordril debout, je pris les deux morceaux de la tablette, parfaitement coupée. On pouvait très facilement les « recoller » ensemble. Elle était incrustée de douzaines de petites runes complexes qui n’avaient aucun sens pour moi. Le sortilège qu’elle contenait l’avait sûrement brisée de tel sorte à disparaître définitivement. Je les rangeai précieusement dans mon sac en indiquant aux autres que je les amènerai moi-même à un maître runiste.

L’illusion avait disparu. Devant nous s’étendait un couloir de quelques mètres, qui finissait en cul de sac. Des dizaines de magnifiques sculptures décoraient l’ensemble de la pièce. Elles étaient impressionnantes, tant dans leur taille que leur finesse. La plupart des œuvres montraient Mogar dans sa gloire toute-puissance. Elles le dépeignaient comme un être arrogant et sanglant. Ici, il tranchait la tête d’un Dawi. Là, il abusait de jeunes naines. Et toujours, un public exhalté semblait réjoui de chacune de ses actions. Il était visiblement vénéré par les anciens locataires.

Je m’avançai dans le couloir, Jnordil près de moi.

« Tu le sens ?… Il est tout proche. »

J’acquiesçai et lui fit un signe de tête, un grand sourire soulagé s’affichait sur mon visage. Il suivit mon regard, mais il ne vit rien. J’entendis une hache tomber sur le sol, et un mineur se mit à sangloter en chuchotant le nom de Mogar en lui demandant pardon. Les larmes me vinrent à mon tour. Je me sentais honteux face à lui. J’avais cru qu’il m’avait ôté ma femme, ma fortune et mon bonheur. Aujourd’hui, je sentais ma foi renaître. Il n’y a qu’un seul père des Nains. Je m’exclamai alors d’une voix tremblante :

« Les yeux de Mogar sont rouges. Partout. »

L’excitation de Thordril me tira de mes pensées. J’observai son visage euphorique avec un sourire apaisé. Je m’adressai à lui d’une voix calme.

« Patience, mon ami. Le mogarium ne va pas s’envoler d’ici. Savourons cette victoire, et réjouissons nous de la fin de notre voyage. »

Nous y étions enfin. Autour de nous, les émotions étaient partagées, mais chacun et chacune pouvait ressentir le soulagement d’avoir atteint notre but. C’était fait, le minerai était enfin à portée de main – enfin presque : pour un nain, les yeux des statues étaient un poil de barbe trop hauts. Certains d’entre nous s’assirent sur la pierre froide. D’autres s’approchèrent des statues et les examinèrent d’un œil intéressé. Les discussions allaient bon train, et de la viande séchée sortie de nos sacs fut partagée en signe de festin, en attendant de pouvoir fêter dignement notre trouvaille. Après avoir dévoré un délicieux saucisson aux noix et m’être délecté d’un morceau de veau séché, je me levai et tapai plusieurs fois sur mon plastron pour réclamer l’écoute de tous.

« Mes frères, aujourd’hui est un jour glorieux pour nous : la mission que Groman-Rik nous a confié est un franc succès ! Ce moment restera dans vos mémoires comme celui où vous avez redoré le blason de la nation Dawi ! »

Plusieurs acclamations et cris de joie s’ensuivirent. J’attendis de nouveau le calme pour poursuivre.

« Beaucoup de choses nous attendent, et le travail commence tout juste pour vous. Il est hors de question que nous ruinions ce sanctuaire à Mogar, je refuse de risquer à nouveau son courroux. Nous nous contenterons de déloger les yeux des statues pour les préserver. C’est un travail de sculpteur que je vous demande, mais vous êtes les meilleurs mineurs du clan Main-Ferme, et je suis certain que vous en êtes tous capables ! »

Une immense fierté s’empara de moi en prononçant le nom de mon clan. Ce voyage nous aura coûté très cher, tant en vies qu’en matériel. Toutefois, je gardai espoir que cette nouvelle gloire rentabiliserait ces pertes, et qu’elle nous amènerait un nouveau souffle. Je choisis de ne pas en parler : le cœur des Dawis présents n’avait pas à supporter mes propres inquiétudes.

« Nous vivons un moment historique ! Soyez fiers d’être au premier plan de notre peuple, et de rentrer dans la légende ! BARUK ! »

À nouveau, des acclamations, des cris, des rires. La tension se relâcha complètement, le danger était enfin écarté.

—

4ème jour de la 4ème ennéade de Favriüs – 1er mois de printemps.
18ème année du XIème cycle.
Quelque part à la frontière Nord-Est de la Haute-Virnée.

Le festin dura plusieurs heures, et nous nous reposâmes ensuite les uns contre les autres. La seule chose qui manquait à cette journée, c’était bien la bière. Après un sommeil enfin paisible, je me remis à étudier les statues. L’une d’entre elle représentait Mogar allongé, riant, qui regardait un duel entre deux jeunes Dawis. Elle attira mon attention, puisque c’était la seule dont on pouvait extraire les yeux dès maintenant. Je demandai à Jnordil de me rejoindre et, à l’aide d’un marteau et d’une pique en titane, nous procédâmes à l’extraction. Il nous fallu moins d’une heure pour qu’ils se détachent de leur enclave. J’empochais l’une des deux pierres rouges, et je donnai l’autre à Dwarthal. Elles serviraient de preuve de notre trouvaille, et personne ne pourrait nous contredire.

Nous avons enfin repris la route dans les tunnels et les galeries. Il était difficile de s’y retrouver, mais les marques de notre passage restaient bien visibles, aussi, nous remontâmes plus vite que nous étions descendu. Les soldats avaient établi une véritable place-forte au sein de cette caverne, à l’aide de bois mort et de pierre. Ils n’avaient eu aucun problème. Retrouver l’air frais nous fit le plus grand bien. Nous avons planifié tous ensemble de la meilleure manière de récupérer tout ce mogarium, et le choix fut très vite fait. Il fut question de couper du bois, de l’amener dans le temple et de construire des échafaudages là-bas. Les mineurs sauraient se débrouiller, et les soldats présents continueraient de les protéger. Les vivres seraient suffisantes pour tenir longtemps, mais il leur faudrait sans doute une aide pour le voyage du retour. J’en pris note, et après nous être préparé, je pris la tête d’un petit groupe composé de Dwarthal et ses deux enfants, Thordril et deux autres soldats. Nous prîmes le départ à bord d’une charrette, avec de quoi tenir jusqu’à la loge des Main-Ferme.

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6ème jour de la 7ème ennéade de Favriüs – 1er mois de printemps.
18ème année du XIème cycle.
Loge des Main-Ferme.

Le retour se passa sans aucun problème. Personne n’osa s’attaquer à nous. Il faut dire qu’un chariot ne contenant que quelques rations et gardé par 7 Dawis armés jusqu’aux dents était sans doute très impressionnant. Nous fûmes accueillis en héros à la loge, où nous pûmes nous délecter d’un festin digne de ce nom, et partager nos découvertes. La joie et la tristesse se frayaient un chemin dans le cœur de tous, et nous pleurâmes nos morts en leur donnant le respect mérité.

Harald, soucieux de n’avoir aucune nouvelle de nous, avait fait dépêcher une autre cohorte de soldats, qui escorta une autre expédition, plus petite mais nécessaire. Ils partirent en même temps que nous au milieu de la 8ème ennéade. Notre petit groupe, lui, après avoir repris de solides forces, décidé de rejoindre Kirgan et d’apporter la nouvelle au roi en personne. Mon corps était en super forme, mes blessures toutes guéries. Aussi, je repris la route plein d’entrain, et d’espoir.