Parlons du présent au futur | Aegden & Sinieth

Leurs corps s’unissent, encore et encore. Leurs souffles changent peux à peux, leurs gestes se tendent. C’est une délicieuse agonie pour tous les deux. Leur étreinte est de plus en plus rapprochés, leur souffle aussi mêlé que leurs regards. Et lorsque le plaisir atteint son paroxysme, alors ils expirent tous les deux. Et puis tout se calme, petit à petit ils reprennent pied. Petit à petit les mouvements de bassin lascifs cessent. Et ils se regardent encore. Et ils se sourient. Il leur faut un peu de temps pour se calmer tout à fait. Le monde semble plus doux au fil des secondes qui s'écoulent.

-Avec la chance qu'on a, les dieux se pencheront sur nous et nous nous rendrons compte que ce sont des jumeaux que tu portes. Rit-il au première paroles nouvelles de la prêtresse. Un soudain éclat amusé apparaissant dans son regard.

Il n’était pas stupide et savait que ça ne marchait pas comme ça. Ce n’était qu’une blague. Surtout qu’un seul enfant pour l’instant ça lui suffisait largement… Il redevint un peu plus sérieux à la suite. Ses doigts venant remettre une mèche rebelle à sa place dans la crinière de la jeune femme.

-Moi non plus, je n’ai jamais ressenti une telle chose. Tu le sais. C’est...magnifique. Répète-t-il plus doucement.

Il était touché de sa déclaration. Pour lui c’était facile elle était sa première et son unique partenaire, ce qu’il découvrait avec elle c’était à chaque fois nouveau. Mais il savait qu’elle en revanche avait connu d’autres bras que les siens. Savoir qu’elle était au comble du bonheur avec lui comme elle ne l’avait jamais été avant avait de quoi le rendre fier et heureux. Il n’était pas du genre jaloux mais quel amant ne s’enorgueillissait pas de savoir leur aimée plus heureuse que jamais ?

Tout doucement, il finit par se reculer et se soustraire à sa douce étreinte. Cependant il ne tint pas à s’arrêter là et s’en aller comme un voleur. Délicatement il vint la pousser afin qu’elle s’allonge sur leur matelas. Leur ébats était terminé, seul restait le bonheur un peu béat de leur redescente sur la terre ferme. Malgré tout il avait envie de rester près d’elle, étendu là à ses coté. Il avait envie de continuer à l’aimer d’une toute autre façon que ce qu’ils viennent de faire. Alors il s’allongea sur le flanc à ses côtés, la frôlant encore et appuyé sur un coude et il la regarda avec un sourire tendre. Parfois il ne put empêcher ses doigts de venir glisser de douces et chastes caresse sur son corps encore nu.

Elle avait répété ses propres mots, deux fois. ça lui restait en tête. S’il avait prononcé ça à demi sur un coup de tête, son souffle alors habité par l’extase, il se sentait dans l’obligation de lui en expliquer la signification. Pas pour obtenir d’elle une quelconque forme de reconnaissance ou de gratitude, mais pour qu’elle parle en connaissance de cause. Qu'elle ne répète pas sans connaitre l'impact de ses mots.

-Tu sais…Fit-il doucement. Ce ne sont pas des mots qu’on prononce à la légère. Ses oreilles s’agitèrent, se haussant un peu. Il cherchait ces mots avec lesquels il n’était jamais à l’aise. Il était un elfe d’acte plus que de mots et pourtant il avait été sincère dans chacune de ses déclarations. Ce que je t’ai dit, c’est le début du plus grand serment qu’un elfe puisse faire à l’élue de son cœur. « Rhoenîn no lîn, gurenîn no lîn. Athra'cuilemen ada thar'i fern. Si adh an-uir. » Récite-il par cœur et en entier cette fois, un bref sourire sur ses lèvres.  Oui malgré le peu d’expérience qu’il a en amour, il connait ce serment par cœur. C’est la promesse de s’aimer dans cette vie et la suivante. A jamais.

Doucement la main qui ne le soutenait pas vint s’égarer sur ses pommettes.

-Il n’y a que devant un autel pour nous marier que je peux prétendre te promettre mon éternité. Mais ce n'est pas encore temps. Il ne lui expliquait pas cela non plus pour qu’elle fasse ce genre de promesse bien entendu. Ce n’était pas le but. Il ne souhaitait la forcer en rien ni implanter des idées dans sa tête qu’elle n’était pas encore prête à envisager. Tendrement il vint déposer un doux baiser sur les lèvres de la jeune femme et dans un souffle il termina. Mais en attendant je peux déjà te promettre tout le reste.

Son corps, son souffle. Son amour. Il le lui a déjà prouvé mille fois et il le fera mille fois de plus s’il le fallait.

Traduction:

Tandis qu'Aegden parcourt son corps de caresses, Sinieth le couve d'un regard tendre. Sa propre main vient se poser sur son torse, à l'endroit-même de son cœur, comme au début de leurs ébats. Elle lui sourit, amoureuse, cette petite lueur qui n'appartient qu'à elle dans les yeux. Quelques mèches de cheveux roux sont venus se perdre là et elle joue un peu avec.
Lorsqu'il reprend la parole après un silence, elle l'écoute, l'air d'abord intrigué, puis avec de plus en plus d'attention. Elle ne se fait pas d'illusion, elle est assez sage pour savoir comment ne pas se faire de faux espoirs. Et, quelque part, il n'a pas tort. La jeune femme a encore tellement de choses en tête... Sa place en Anaëh est plus assurée qu'elle ne l'aurait cru et elle sait déjà quelle place elle pourra prendre pour être utile à la communauté une fois qu'elle sera en mesure de prendre une activité. Cependant, elle a encore du mal à intégrer son nouveau mode de vie. Faire ses courses sans rien avoir à payer. Avoir quelqu'un qui porte ses sacs sans lui devoir quoi que ce soit, juste par gentillesse. Être l'égal de toutes les créatures créées par Kÿria... Sans parler de la religion qui est sensiblement différente de ce qu'elle a connu et qu'elle doit encore appréhender et intégrer. Il faudra qu'elle fasse sa cérémonie du Choix pour s'intégrer encore davantage à la communauté, sans parler du bébé qui arrive... et qui maintenant va la cloîtrer chez elle.

Non, décidément, même si elle n'hésiterait pas un seul instant sur sa réponse, un mariage serait de trop pour le moment. Alors, toujours avec tendresse, elle pose sa main sur celle qui est venu trouver sa joue.

-Je t'entends, Nin meleth. Je t'entends et je te rejoins. Il se passe encore trop de choses pour y songer maintenant. Néanmoins, je ne peux qu'être touchée de savoir que tu y penses... Sois assuré que, lorsque le moment viendra, je saurais quelle réponse te donner avant même que tu n'aies fini de poser ta question. Et tu feras de moi la femme la plus heureuse du monde. Une fois de plus...

Il lui a apporté et lui apporte encore tellement. Sa tendresse, d'abord. Son amour, ensuite. Puis la sécurité. Une nouvelle vie. Un nouveau toit. Un enfant... Et, un jour, une union éternelle. Elle se rapproche sensiblement de lui, se blottissant dans ses bras nus, avant d'ajouter quelques mots à mi-voix.

-Même en connaissant l'origine de ces mots, je ne retire pas ce que j'ai dit. Parce que c'est ce que je ressens. Je suis à toi, Aegden. De corps, de cœur et de Souffle. Aujourd'hui, et pour toujours.

Elle s'approche encore pour venir l'embrasser avec toute l'affection qu'elle a pour lui. Peu importe l'heure qu'il est, elle ne veut pas sortir de ce lit et encore moins de ce cocon formé par les bras de son compagnon. Elle pourrait passer des heures ainsi sans se lasser. Et même jusqu'à la nuit... Jusqu'à ce qu'il soit temps pour elle de s'assoupir tout contre lui.