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| L'aube dorée d'un jour paisible | Renaud | |
| | Auteur | Message |
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Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: L'aube dorée d'un jour paisible | Renaud Jeu 17 Juin 2021 - 13:12 | |
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Précédemment...Elle avait quitté la cathédrale sans dire un mot à Enguerrand ni à Aymeric. De retour à la résidence de Tibéria, elle s’est juste contentée de les avertir, entre deux portes du long couloir menant à ses appartements. - Je souhaite que vous prépariez les chevaux pour une promenade matinale. Vous m’accompagnerez, ainsi que vous le faites toujours. Portez vos habits de voyage et vos armes.
Après avoir soigneusement fermé la porte de sa chambre, Louise est restée un moment le dos appuyé contre la porte, pensive. Quel curieux homme que ce Duc…Lui donner rendez-vous en ce haut lieu de prières pour lui demander de la revoir ? Une promenade ? Sans sa suite ? Elle soupire et baisse le regard sur ses souliers de cuir souple. Lui demander ça, alors que son épouse est probablement sur place…A-t-il donc si peu de respect pour la Duchesse ? Et pour la châtelaine ? Elle s’écarte du panneau de bois et défait la petite cape qui protégeait ses épaules pour la déposer avec soin sur une chaise. Toujours aussi pensive, elle prend place sur une méridienne, le visage tourné vers le plafond, toute à sa réflexion. Il est difficile d’avoir le respect d’un homme qui a eu tout ce qu’il voulait de vous. S’il a déjà obtenu ses faveurs, il espère sans doute que cela se reproduise. C’est très certainement pour cela d’ailleurs qu’il la convie à une promenade sans trop d’escorte. Un autre soupire s’échappe de sa gorge, un soupir pour mieux regarder le décor qui se déploie derrière la fenêtre. Ainsi, ce serait ça, sa vie ? Chevaucher dans tous les sens, toute l’année, pour tenter de se faire connaître, de faire vivre sa seigneurie, pour finir dans la couche d’un homme marié ? C’est cela, son avenir ? Ce qu’elle mérite ? Elle se recroqueville sur la méridienne, la gorge nouée, en songeant à tous ces jolis couples qu’elle a rencontré tout au long de ces dernières ennéades, un peu partout. De beaux mariages, de belles cérémonies, des gens heureux…Tout ce qu’elle ne connait pas et qui pourtant lui fait envie, ne serait-ce qu’au travers de ces belles histoires chevaleresques qu’elle apprécie tant. Il lui faut bien se rendre à l’évidence : elle n’éveille aucun noble sentiment chez qui que ce soit. Pas assez titrée, pas assez riche, pas assez jolie non plus sans doute. Pourtant, elle a beaucoup à apporter, tellement, mais il faut croire que ce n’est pas suffisant, que cela ne la rend guère intéressante, pas assez en tout cas pour être autre chose qu’un plaisir qu’on s’offre à moindre coût… Elle pense à Dante, qui est heureux en couple, à sa manière. Si même lui, ce grand dadais d’Estreventin, un assassin redoutable et sans pitié, a pu trouver sa moitié, pourquoi n’y parvient-elle pas, elle ? Pourquoi est-ce que cela lui est interdit de ressentir autre chose que de l’amertume, du chagrin ou de la mélancolie ? Pourquoi est-ce qu’elle n’aurait pas droit à un peu de bonheur, juste un peu ? Pourquoi doit-elle constamment prouver sa valeur ? Du matin au soir ? Tous les jours ? Cette demande du Duc, elle y répondra, mais elle y répondra à sa manière. Elle s’endort sur la méridienne, recroquevillée comme un enfant, lovée dans le creux du meuble, rêvant à des choses inaccessibles qu’elle ne partage avec personne. Le lendemain matinLe lendemain, à l’aube, elle est précisément à l’heure dite, au bon endroit, juchée sur son cheval. Enguerrand et Aymeric se tiennent à un mètre de distance, discutant à voix basse. Rasés de frais, ils ont revêtu leurs habits de voyage, ils sont tels qu’ils apparaissent au quotidien, sur les routes de Péninsule, leur épée au côté. Louise, elle, ne bouge ni ne dit le moindre mot. Elle se contente d’observer le soleil qui se lève, le visage protégé par le voile qu’elle porte toujours lorsqu’elle chevauche. Quiconque l’observe ne verra qu’une silhouette menue portant des pantalons, des bottes souples, et une large cape à capuche dans laquelle elle est dissimulée. Sont visibles deux avant-bras drapés de toile beige, une chemise simple, ainsi que des mitaines de cuir, bien définies sur le pelage gris de Lasgalen, le superbe hongre de la châtelaine. A sa ceinture, sa lame, cette longue lame de Thaar qui ne la quitte jamais en déplacement. Le Duc l’avait vue dans son plus simple appareil comme dans son plus grand apparat. Il est temps pour lui de voir à quoi ressemble la vraie vie de Louise. Ce n’est pas un quotidien fait de luxe outrancier, de courbettes et de raffinement sucré, non, c’est une vie active, qui la voit souvent dehors, à s’occuper de ses gens, de son peuple et de ses chevaux, à chevaucher sans retenue pour garantir des revenus à sa seigneurie. Elle ne cherche nullement à le duper avec des faux-semblants, des fanfreluches et un décolleté plongeant. Il verra Louise telle qu’elle est et non pas telle que l’on voudrait qu’elle soit: dans les habits qu'elle porte en ces occasions et non en grande toilette de dame. - Ma Dame… - Mhhh ?, marmonne-t-elle en ne quittant pas le ciel qui se colore de rouge et d’or. - Des cavaliers approchent.
Louise cesse sa contemplation et tourne la tête vers la petite troupe qui arrive. Le Duc...
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: L'aube dorée d'un jour paisible | Renaud Jeu 17 Juin 2021 - 21:07 | |
| Renaud était resté encore un temps certain dans la cathédrale après le départ de Louise, histoire de ne pas éveiller les soupçons sur le fait qu'il était venu la uniquement pour la rencontrer. Il avait prié, par habitude, et il avait beaucoup réfléchit. Revoir la jeune femme le perturbait plus qu'il ne se l'avouerait, et lui parler l'avait rendu étonnement heureux sans qu'il puisse savoir pourquoi. Il s'était ensuite relevé et il était rentré chez lui ou il s'était enfermé dans son bureau un petit peu avant de reprendre le cours d'une journée normale pour un Duc. Il avait aussi prévenu Eude pour le lendemain, et la folie qui lui était passée par la tête. Il avait décidé de ne prévenir personne, outre l'un de ses gardes qui dirait seulement qu'il s'était absenté sans pouvoir donner de prévisions supplémentaires.
Le lendemain, avant l'aube, il était levé, et il avait revêtu des vêtements normaux, du moins pour un Duc, avec un cape dotées d'une capuche qui dissimulait son visage. Les deux hommes qui l'accompagnaient étaient vêtus de la même manière, et le groupe de trois partit sur leurs destriers en direction de la porte qu'il avait indiqué à Louise la veille. Elle avait accepté son invitation, mais une petite boule au ventre le tenaillait, alors qu'il se demandait si elle serait réellement la. Il s'interrogeait encore sur la signification de la dernière phrase de la châtelaine, concernant son escorte. Les rues étaient vides et les sabots faisaient un bruit infernal aux oreilles de Renaud, mais tout le monde dormait en cette heure si matinale.
Le groupe sortie de la Capitale et il avança sur la route, à la recherche de la dame de Fernel et de son escorte. Ils ne tardèrent pas à les trouver, suffisamment éloignés de la cité pour qu'on ne voit pas les deux groupes se rejoindre. Ils les rejoignent et alors que Renaud s'avance vers Louise, ses deux hommes de confiance s'arrêtent un peu en retrait. le Duc à soudain un soucis, il ne sait pas s'il doit l'appeler Louise ou Ma Dame et s'il doit la tutoyer ou la vouvoyer. Il se décide pour un mixte des deux, en attendant de voir le comportement qu'elle adopterait à son égard, et si celui-ci sera comme la veille, des plus protocolaire, ou si la complicité qu'ils ont noué à Kirgan va ressurgir
"Bonjour Louise, je vous remercie d'être venu, je suis ravis de vous voir, c'est un réel plaisir."
Rien n'est feint dans ce qu'il dit, il est sincère, et il rejette sa capuche en arrière afin de ne pas être un anonyme, souriant à celle qui s'invite régulièrement dans ses souvenirs depuis son retour du Zagazorn
"Je vous ai convié à une ballade, aussi je vous prierais de bien vouloir chevaucher à mes côtés"
Bien entendu, il n'est pas habitué à essuyer de refus, mais sait on jamais, elle n'est après tout pas sa vassale, et il ne lui ordonne rien. Il talonne sa monture, sortant du sentier, et se dirigeant vers une foret visible à l'horizon
"Je sais que vous aimez voyager, connaissez vous Diantra et ses alentours ? ou est ce la première fois que vous venez par ici ?"
Lui même, déjà enfant, avait fait pas mal d'aller retour entre Diantra et Erac, et il pouvait s'enorgueillir de bien connaitre les environs, encore plus avec ses dernières années ou il avait encore plus cumulé les déplacements entre les deux cités. Sortir du chemin serait peut être mal perçu par Louise, mais ils seraient bien plus tranquille, aussi, il faisait avancer son destrier le plus doucement possible, attendant de voir si elle allait le suivre.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: L'aube dorée d'un jour paisible | Renaud Ven 18 Juin 2021 - 11:36 | |
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De sous la capuche, deux yeux noisette suivent la progression du Duc avec la plus grande attention. Elle observe et elle attend.
Première constatation, il est effectivement présent avec une escorte réduite à peau de chagrin. C’est un fait que ne manque pas de noter Enguerrand qui fronce les sourcils. Il ne savait pas qui allait les rejoindre et la surprise est de taille. Toutefois, il se tait et se redresse sur sa selle, tout autant qu’Aymeric. Ils sont grands, bien plus grands que Louise, de dignes représentants du Nord.
Deuxième constatation, le Duc sembla avoir délaissé les habits d’apparat pour une tenue un peu plus pratique, ce qui amuse beaucoup la châtelaine. Il n’y a rien de tel pour une chevauchée que des habits amples permettant les mouvements au lieu de ces habits empesés qui sont les leurs dès qu’ils descendent de cheval et qu’ils réintègrent leurs cours. Il n’y a que les cavaliers expérimentés pour se permettre ce genre d’attitude dans la noblesse. Il suffit de voir tous les autres, raides comme des planches, les pieds mal assurés à cause de souliers inadaptés, sans aucune souplesse, sans aucune dextérité et menant mal leur monture pour garder leur soi-disant apparat de noble sang. Cela peut marcher lors d’une procession, sur une courte période, mais certainement pas sur une journée. Quant aux Dames…Chevaucher en robe est définitivement une très mauvaise idée…Raison pour laquelle elle ne le fait que rarement, uniquement lorsqu’elle doit suivre une procession officielle et Lasgalen au pas. Le reste du temps, elle porte une tenue de cavalier. Le Duc semble donc être du même avis. A la bonne heure. Elle ne devra pas lui venir en aide s’il tombe de cheval à cause de gigantesques et encombrantes poulaines, par exemple…
Enfin, il semble plus détendu, plus proche de celui qu’elle a rencontré à Kirgan ce qui amène un sourire sur le visage de Louise. Elle ôte son voile pour révéler son visage et incliner fort gracieusement la tête. Il vient de l’appeler Louise, il semble donc bel et bien désireux de retrouver une complicité perdue depuis bien des ennéades…
- Tout le plaisir est pour moi, Renaud.
Simple, direct, efficace. Ils ne sont plus en la cathédrale Sainte-Deina, il se permet une familiarité, elle la lui rend avec aisance tout en se redressant. Elle tend la main vers son escorte et dit, de sa voix douce :
- Je vous présente ma garde rapprochée. Voici Enguerrand Lagarde, mon maître d’armes au service de mon père puis au mien depuis bien des années, et Aymeric Atréis, le Capitaine de ma garde.
Là encore, il s’agit d’un geste parfaitement réfléchi. Elle se doute bien que Renaud n’en a rien à faire de ces deux hommes alors qu’il dispose de sa propre escorte. Enguerrand et Aymeric, eux, s’inclinent à leur tour, heureux. Il est fort rare de rencontrer un membre aussi distingué de la noblesse péninsulaire quand on vit à Fernel. Elle leur offre donc cette opportunité, pour les remercier, à sa façon, ainsi qu’elle l’a fait à Kirgan en les choisissant pour la suivre. Une certaine fierté est d’ailleurs lisible dans les regards des Nordiens, ce qui apaise Louise. Elle a toujours pu compter sur eux et elle n’est pas ingrate. Avec personne. C’est bien le moins qu’elle pouvait faire avant de passer une main douce dans la crinière de Lasgalen et de le faire avancer d’un mot que le Duc ne comprendra pas.
Lasgalen avance et se place donc aux côtés de la monture ducale, ajustant son pas sur le sien, tandis que Louise répond, le plus tranquillement du monde.
- Je me suis arrêtée à Diantra l’an dernier pour y faire des achats. Je me rendais au mariage de Dame Tibéria, justement. Je vous avoue que je n’y suis pas attardée bien longtemps, j’ai fait quelques emplettes et je n’y suis pas restée plus d’une ennéade.
C’était une époque rude et douloureuse pour Louise, celle qui l’a vue à Diantra déambuler comme un souffle en peine, cachant ses blessures, ses bleus, ses excès d’ivresse de la veille…Elle n’aime pas tellement s’en souvenir d’ailleurs.
- Je n’ai jamais eu l’opportunité de chevaucher aux alentours de la capitale. Nous menions bon train, mon escorte et moi, à galoper sans retenue sur les routes pleines de poussière. Je n’aime pas tellement perdre mon temps, pour être honnête. Et je n’aime pas être en retard.
Un fin sourire apparaît sur ses lèvres tandis qu’elle le regarde en silence.
- C’est la première fois que je me rends ici, vers ces bois. Vous semblez par contre connaître les lieux. Que désirez-vous me montrer, Renaud ?
Elle a un regard pour la monture du Duc, un sourire puis dit un mot à Lasgalen – encore un mot que le Duc ne comprendra pas – et le hongre renâcle bruyamment, ce qui fait rire la châtelaine tout en passant sa main sur l’encolure de son cheval. Aussitôt, son visage s’éclaire d’une lueur de joie authentique, une lueur qui l’embellit considérablement.
- Dans mon souvenir, il n’y a guère par ici que des forêts denses, des bois touffus. Comptiez-vous comme le Seigneur de Chiard m’inviter à une chasse aux Falaféors ?
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: L'aube dorée d'un jour paisible | Renaud Lun 28 Juin 2021 - 21:38 | |
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Le fait que Louise l'appelle par son prénom soulage le Duc qui se dit qu'il y a une chance de retrouver l'intimité qu'il y eut entre eux à Kirgan. Il aurait détesté que le protocole reste une barrière entre eux, les éloignant en raison de son existance. Le sourire de Renaud est franc et sincère, celui d'un homme heureux à l'instant présent. Très accroché à son nom, et à ce qu'il doit procurer à son entourage, la pression est énorme, aussi lorsqu'il arrive à s’éclipser, c'est un réel plaisir. Il salue d'un signe de tête qui est rare de voir de la part d'un Duc à l'encontre de gardes, mais il sait respecter les gens quand le moment l'exige.
"Messieurs, je vous salue. Voici Eudes et Bertrand, deux des hommes en qui j'ai le plus confiance"
A son tour, il a donc présenté sa suite, deux membres de l'élite éraçonne, des hommes de l'Ordre du Merle, même si Eudes était aussi un Seigneur éraçon. Ils n'ont rien à prouver aux yeux du Duc, et ils n'ont rien à envier aux deux beaux spécimens du nord, s'étant infligés un entrainement drastique quotidien pour atteindre ce niveau au sein du Duché, respectés de tous et reconnaissable au sein d'Erac lorsqu'ils portent leur armure, ce qui n'est pas le cas en ce moment. Les deux hommes saluent aussi tout ce beau monde qui se jauge en se regardant mutuellement.
Voila que Louise parle du mariage de Tibéria, Renaud n'a pas oublié qu'il aurait pu épouser l'une des sœurs de l'ancienne Duchesse si elle n'avait pas subit un procès ridicule qui l'avait dépouillé de son titre et de bien plus, obligeant le Duc à ne pas donner suite à l'accord tacite qu'ils avaient contracté. La sentence qu'elle avait reçu était un affront aux yeux de Renaud à la haute noblesse, mais il n'était pas en position de l'aider au moment ou cela s'était produit. Bien que lui même soit revenu immédiatement dans le giron de la Couronne, ne laissant aucun doute sur son allégeance au Roy, Erac avait fauté, et les sanctions n'avaient pas été oublié. Il avait écarté cette épisode un peu douloureuse de son passé proche, quand il avait cherché à nouer une alliance par le mariage à plusieurs reprises avant de se voir imposer celui avec Neyrelles. La finalité n'était pas si mauvaise, puisqu'il était parvenu, en acceptant cette union, à récupérer la suzeraineté sur les deux Baronnies félonnes qu'étaient Hautval et Ancenis. Il écoutait Louise en se remémorant tout cela, et il fut content d'entendre que même si celle-ci était déjà venue à Diantra, c'était rapidement, et sans prendre le temps de découvrir les environs, voila qui l'arrangeait bien. Quand elle fait piaffer sa monture, il se demande bien la raison de ceci. Le petit groupe avance, Louise et Renaud en tête, et les quatre gardes suivant cote à cote, en peu en retrait.
"Je connais effectivement les lieux pour y être venu depuis mon enfance. Ne vous inquiétez pas, nulle chasse ce matin, sinon je vous aurais prévenu et je ne serais pas équipé de la même façon. J'avais juste envie de passer du temps avec vous, et comme je sais que vous aimez chevaucher, je me suis dis qu'il était brillant de cumuler les deux. J'espère que cela ne vous dérange pas que je vous prenne de votre temps ?"
Il n'avait rien calculé, contrairement à ses habitudes, c'était sur le moment qu'il avait songé à cette promenade
"Dites moi, qu'avez vous donc dit à votre monture pour qu'elle réagisse ainsi ?"
Il était très intrigué, se demandant l'espace d'un instant si la cavalière allait lui proposer une course. Il serait bien en peine de gagner alors que sa monture était digne d'un Duc éraçon, absolument pas prévue pour chevaucher rapidement, mais plutôt harnachée de fer afin de percer une ligne d'infanterie adverse, même si elle ne portait rien de tout cela en cet instant.
La foret se rapprochait, allant bientôt les avaler pour les laisser dans une intimité loin des routes ou l'on pourrait les apercevoir. Il serait alors tranquille de faire ce que bon leur semblait.
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| | | Louise de Fernel
Humain
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| Sujet: Re: L'aube dorée d'un jour paisible | Renaud Mar 29 Juin 2021 - 18:52 | |
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Et le voilà ce sourire merveilleux dont elle se rappelle si bien. Son cœur manque un battement, déjà elle regarde ailleurs, maudissant en silence sa faiblesse, les yeux brièvement clos. Ses mains se serrent sans qu’elle ne cherche à les contrôler, faisant crisser doucement le cuir de ses mitaines. Fort heureusement, son attention est détournée vers les deux chevaliers qui accompagnent le Duc et qu’elle reconnait fort bien. Ils accompagnaient le Duc en la cathédrale Sainte-Deina, hier. Elle s’incline fort poliment, avant de concentrer toute son attention sur les propos de Renaud et non sa personne.
Et à la réflexion, ses propos sont assurément aussi troublants que son sourire, ce qui ébranle fortement les résolutions de Louise.
Il a envie de passer du temps avec elle. Voilà donc le fin mot de l’histoire. Oui, sans doute qu’il en a envie. Ils ont passé de fabuleux moments là-bas, à Kirgan, des moments hors du temps, une parenthèse de douceur et de tendresse dans un monde plein de violence et de mort. Des heures de confidences partagées dans la pénombre d’une chambre, des gestes de velours, si loin de tout ce qu’elle a connu et de ce qu’elle connait encore, tant ce monde est rude envers elle…Dans ses bras, il n’y avait plus de Nordienne, il n’y avait plus de petite châtelaine de rien du tout, il n’y avait qu’elle. Rien qu’elle. C’est une sensation, un sentiment qu’elle n’a pas oublié, pour sa beauté et pour toute sa signification douce. Pour lui peut-être que les choses sont différentes. Il en a gardé un bon souvenir visiblement, assez pour lui demander de l’accompagner en forêt, loin des regards, loin de tout. Et cette perspective là, celle de passer peut-être pour une femme facile à qui on peut tout demander, ça…cela lui hérisse les poils sur les avant-bras.
- Si cela m’avait dérangée, Renaud, croyez-moi quand je vous dis que je ne serais pas là, à vos côtés. Que vous soyez Duc n’y a rien changé. Je suis ici parce que j’en ai envie moi aussi.
Elle tourne son visage vers lui, un visage doux traversé pourtant d’une infinie tristesse dans le regard.
- Nous ne sommes pas à Kirgan. Les choses, les gens, tout est différent ici. Alors, profiter de votre compagnie en toute…amitié…en souvenir de ce mariage royal…est déjà bien plus que tout ce que je pouvais espérer. Vous avez donc eu une excellente idée.
Un choix de mot prudent pour lui signifier qu’il ne saurait être question de renouveler ces moments de bonheur à deux, ici, à Diantra. Et, paradoxalement, son estomac se serre à cette idée. Quelle horreur d’être à ce point en état de faiblesse face à lui. Il y a des tas de choses qu’elle aimerait lui dire, lui raconter, et elle ne peut pas s’exprimer comme elle le souhaite. C’est une vraie épreuve pour Louise dont le visage s’assombrit quelque peu. Elle caresse son cheval, le regard perdu dans la crinière de Lasgalen, redressant quelque peu la tête à l’évocation de son cheval et de cette langue qu’elle utilise pour s’adresser à sa monture.
- Je lui ai tout simplement dit qu’il est le plus beau des deux.
Un semblant de sourire espiègle apparait sur ses lèvres tandis qu’elle avise la monture du Duc. Un splendide représentant de race éraçonne, une bête massive, magnifique, mais trop volumineuse à son goût. Un cheval de guerre, taillé pour les charges, au pas lourd et bien affirmé dans le sol. Lasgalen, lui, est plus mince, aux harmonieuses proportions, c’est un cheval élégant, rapide sur tous les terrains mais souffrant sous le soleil ou sur le sable. La robe éclatante de santé, soigné, chéri comme un membre de la famille, Lasgalen est probablement le plus beau représentant de sa race, ce qui lui a valu ce petit compliment de Louise, en son patois de Fernel.
- Et il a apprécié mon compliment. Lasgalen est un cadeau de mon…père. Et une monture exceptionnelle. Tout comme la vôtre d’ailleurs. Comment s’appelle votre cheval ?
Un sourire plus large s’affiche sur son visage.
- Il est magnifique. Moins que Lasgalen, mais unique en son genre. Je comprends pourquoi ces chevaux sont parmi les plus renommés de Péninsule.
Une petite taquinerie et un peu de chauvinisme régional ne fait pas de mal. Déjà la forêt les enveloppe, limitant de toute façon tout débordement ou toute velléité de course. Louise observe les lieux d’un œil tranquille, avant de demander, d’une voix douce :
- Quel endroit paisible…Il n’y a pas d’autres bruits que celui du pas de nos chevaux et celui des oiseaux…Cela ressemble un peu à Fernel…Les chênes en moins. Où nous menez-vous, Renaud ?
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