[Suite des évènements de Langehack] Un horizon funeste... (solo)
Auteur
Message
Harald Barbe-Sanglante
Hôte
Nombre de messages : 704 Âge : 30 Date d'inscription : 05/03/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 171 ans (An 21:XI) Taille : 1m49 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: [Suite des évènements de Langehack] Un horizon funeste... (solo) Lun 12 Juil 2021 - 11:53
1er jour de la 8ème ennéade de Vérimios – Premier mois de l’Eté. An XVIII du cycle XI. Au comptoir Nain d’Oësgard.
Le trajet fut long, le trajet fut amer, le trajet fut difficile. Non point physiquement, car les Péninsulaires, bien que simples humains éphémères, mal-faits, hâtifs, et à la mémoire courte, savaient toutefois préparer des routes fluviales de qualité permettant de rallier les cités Humaines entre-elles. Non, tout ce trajet fut difficile dans l’esprit de Günjär.
Récemment libéré de sa prison dorée par le félon Marquis de Langehack, le nain, émissaire commercial du Zagazorn en Péninsule, et envoyé direct du Grand-Roi Harald à la Barbe-Sanglante, n’avait pas cessé de repenser à ce qu’il venait de se passer, voilà maintenant trois ennéades. Il avait vu le soldat Lantais, son garde du corps, planté au sol par deux hallebardes, comme un entomologiste piquant un insecte sur les pages jaunies d’un vieux bouquin. Mais plus horrible encore, il avait vu son autre garde du corps, un runiste, Scriberune de son état, être embroché comme un vulgaire bout de viande, et, alors qu’il rendait son dernier souffle, allongé au sol dans son propre sang, il fut décapité… Comme si cela avait été utile.
Mais Günjär avait pensé à tout ce que ces deux morts pouvaient provoquer comme conséquences géopolitiques et diplomatiques. Les Nains, contrairement aux Humains, étaient bien nés, et avaient la vie longue, et la mémoire bien plus longue encore. Que des Humains, ces mal-faits, tuent un soldat, était déjà une insulte… Mais que ceux-ci massacrent un runiste, détenteur du savoir runique, détenteur de la fierté, et du respect de tout un peuple… Cela pourrait nourrir une guerre dans le cœur du peuple nain, pendant des années, et des années, et des années…
Alors, Günjär, à peine libéré, avait fait voile vers Oësgard, sans prendre la peine de se remettre de ses émotions. Jour et nuit, sans mettre pied à terre, il avait ordonné que l’on rallie le comptoir d’Oësgard, afin de pouvoir faire face à ce qui allait initier une guerre entre deux peuples que tout oppose. Günjär avait beau ne point être un oracle, il savait que sa libération était le signe avant-coureur, d’une communication entre Langehack et le reste de la Péninsule. Le délai qui permettrait aux Nains de rallier le Zagazorn s’amenuiser d’heures en heures…
Günjär était à peine arrivé au comptoir, que déjà, il ordonna que l’on appareille à nouveau le navire, de sorte que celui-ci puisse faire voile vers le Zagazorn dans l’heure. Les nains qui l’accompagnaient, et qui connaissaient tout des évènements récents, ne demandèrent point leur reste : aussitôt, ils préparèrent des sacs de vivres, des armes, de la boisson, et ils raflèrent tous les papiers qui ne devaient être connus que de l’émissaire et du Roi des Nains, qu’ils enfermèrent dans un panier en osier, et qu’ils placèrent dans l’un des deux navires qui s’apprêtait à appareiller.
Il ne fallut qu’une heure à la dizaine de nains, pour vider entièrement le comptoir, le tout premier, né de la venue des Nains à la Grande Foire d’Oësgard de l’an XVII. Symbole de renaissance d’un commerce extérieur ardemment désiré par le Grand-Roi Harald, dorénavant nettoyé par le vide, par des nains désireux de sauver leurs vies. Günjär, comme les autres nains du comptoir, venaient de passer plus d’un an et demi en Péninsule, sans jamais revoir les terres du Zagazorn. De tous les Nains, ils étaient ceux qui avaient le plus vu de choses chez les Humains, et sans doute ceux qui étaient les mieux renseignés. Et du renseignement, les Nains allaient en avoir besoin.
L’or, les armes, les métaux, les denrées, furent donc placés sur les navires. Puis, ce fut au tour des Nains eux-mêmes. Günjär fut le dernier à monter. Car avant, il avait des choses envoyer.
Sur le chemin depuis Langehack, il s’était arrêté au comptoir naissant à Chiard, et celui-ci, bien que largement aidé par le seigneur Gaël de Laval, qui désirait autant que les Nains, voir du commerce entre les deux pays, fut évacué en toute hâte, et en extrême urgence. Le comptoir de Chiard fut vidé, et évacué ; le comptoir d’Oësgard était sur le point de l’être également. A part les communautés naines d’ores-et-déjà installées en Péninsule, tous les nains venus du Nord, eux, étaient en route pour leurs contrées d’origine. Bientôt, il n’y aurait plus de Nains du Zagazorn, sur le territoire Péninsulaire.
« Eh ! Toi ! » Dit Günjär, attrapant par la manche, un messager Humain qu’il avait fait mander. « Que cette missive soit donnée au Baron Geoffroy, dans deux jours. Pas avant ! Tiens, pour ta besogne ! » Il lui offre une petite bourse d’écus, plus qu’il n’en fallait pour une simple missive. « Et que ces missives-ci soient envoyées à toutes les communautés naines du territoire : Alonna, et Külm également. »
Et puis, une fois s’être assuré de la loyauté du messager, par une quantité d’or bien suffisante, croyez-le bien, Günjär prit place dans son navire… Et prit la direction du Zagazorn, toutes voiles dehors.
Voici la missive à l’intention du Baron d’Oësgard.
_________________
Zagakron:
[Suite des évènements de Langehack] Un horizon funeste... (solo)