Que les tambours de guerre résonnent ! (Mais pas tout de suite) | Solo

Au 1er jour de la 9ème ennéade
Bàrkios, mois de printemps
De l'an 10 du 11ème cycle

« Les derniers bateaux viennent de rentrer, votre grandeur, et s’apprêtent à se ravitailler.
- Bien. Alors faites les attendre au port.
- Ne doivent-ils pas repartir en patrouille Ma Dame ?
- Non. Je préfère les savoir ici. Répartissez la flotte entre les trois ports Sybronds et qu’ils se tiennent près à partir dés que j’en aurais donné l’ordre. Et préparez les troupes au sol pour une levée imminente. Informez les groupes de miliciens qu’ils auront peut-être la charge de la sécurité du pays et commencer à mettre en place les mesures exceptionnels pour les défences de notre capitale. Faites savoir à Aquila que les chaînes doivent être vérifiés.
- Bien Ma Dame. »

Victoria laissa partir son valet, puis reprit les remontrances envers sa couturière avant d’être interrompue par une voix familière.

« Par Néera mais qu’est-ce que c’est donc cet accoutrement ?
- Ma tenue de guerre.
- De guerre ?
- Oui de Guerre Lysandre.
- Comment ça de guerre ?
- Une rencontre diplomatique doit avoir lieu entre notre cousine, son traitre de cousin et la duchesse. Si celle-ci, comme je le présage, finit par être un échec de plus, la duchesse n’aura plus qu’une seule solution.
- Laquelle ? la guerre ?
- Tu apprends vite Lysandre.
- Oui mais ça ne m’explique pas cet accoutrement !
- Une guerre se doit être menée par celle à qui va la loyauté des ses soldats.
- Attends… tu ne comptes pas les accompagner ?!
- Bien évidemment que si !
- Mais tu es tombée sur la tête, Victoria ?!
- Non Lysandra. Je vais à la guerre, je serais entouré de nos mages, tout se passera bien.
- Bien évidemment que non ! S’ils apprennent que tu figures parmi les rangs, ils s’attaqueront d’autant plus férocement !
- Peu me chaut, Lysandra. Peu me chaut. Si j’en viens à rendre l’âme, qu’importe, j’aurais fait mon devoir.
- Ton devoir en tant que fem…
- MON DEVOIR, Lysandra ! C’est d’être auprès de ceux que j’envoie vers une mort certaine !
- Mais…
- Non. Inutile. Je ne changerais pas d’avis. »

La jeune damoiselle quitta la pièces, larmoyante, s’encourant vers son autre sœur pour lui apprendre la nouvelle, mais qu’importe les excuses qu’elles trouveront, Victoria était décidée : elle partirait en Ydril si la rencontre diplomatique ne menait à rien ; cela lui permettra peut-être de rejoindre son bien aimé, auprès de la voilée.