[Incident Langehack] Sombres sont les songes sous la montagne...

3ème jour de la 3ème ennéade de Karfïas, second mois de l’Eté.
Année XIX du cycle XI – Salle du trône de Kirgan.

C’est l’âme en peine, et le cœur ravagé par un feu ardent, que Harald, souverain du Zagazorn, s’était emparé de sa plume, et de son plus beau vélin, pour rédiger le prochain édit royal de grande ampleur. Un édit dédié à l’organisation générale du royaume quant à l’arrivée d’une éventuelle délégation Humaine de Péninsule, venue, sans doute, pour discuter les termes d’une paix entre les Nains et les Humains. Inutile de dire que Harald, sans doute comme une grande partie du Zagazorn – du moins le pensait-il – préfèrerait étouffer cette délégation, la combattre, la rôtir sur place dans un brasier ardent. Passer le plus haut dignitaire Humain au fil de sa hache judiciaire, à la vue et au su de tous.

Mais la politique, surtout la politique internationale, demandait à taire l’orgueil nain, et à penser de manière plus… Globale.

Mais hors de question que les Humains aient l’impression d’être en territoire conquis. Hors de questions que les éventuels dignitaires Humains se sentent en position de puissance, qu’ils estiment que leur survie sur le territoire Nain, soit dû à une forme de peur, ou même une forme de respect. Jamais le Zagazorn n’aurait peur de la Péninsule, surtout pas sur le terrain militaire des choses. Ceux qui franchiraient potentiellement la frontière du Zagazorn, pour discuter des termes d’une paix, ou éviter une guerre, devront comprendre que dans cette affaire diplomatique, ce sont eux les fautifs, ce sont eux les malandrins, les tueurs, et que toute la source de cette tension vient d’un seul humain : Griffon de Langehack.

Et pour le comprendre, Harald userait de tous les moyens possibles, y compris en légiférant sur la manière dont les Humains seraient accueillis à l’avenir.

« Par décret royal,

Suite aux terribles évènements survenus à Langehack, il est probable qu’une délégation Umgi pourrait se présenter bientôt à nos frontières, que celles-ci soient à Thanor, ou au mur Sud, l’Hunzrung-Langk.

J’ordonne que tous les Umgis arborant le drapeau de la délégation, ou invoquant une telle cause, soient immédiatement désarmés, et ramenés jusqu’à Kirgan selon ces conditions :

• 10 soldats en escorte, pour un seul Umgi,
  
• Durant leurs trajets à l’intérieur de nos cités, ou de nos structures militaires, ils auront les yeux bandés, et seront protégés dans une caravane renforcée pour leur éviter la vindicte populaire.
  
• Les trajets extérieurs aux cités pourront se faire à l’air libre, sans entraves physiques, mais sous haute surveillance. Pour plus de rapidité, les trajets se feront sur les fleuves, dans la mesure du possible.
  
• Lors des trajets, la délégation humaine sera surveillée par un ou une Dawi connaissant la langue commune, ou la langue Péninsulaire, en plus de l’escorte militaire.
  
• Jamais ils ne doivent voir quoi que ce soit de nos terres, de nos gens, et de nos capacités, qu’importent leurs qualités de part chez eux, ou chez nous, afin d’éviter tout espionnage que ce soit.
  

Tous les Humains présents dans nos Enclaves, et qui n’ont point encore quitté nos terres, doivent être cantonnés à leurs échoppes et demeures, sans possibilités de communiquer avec la Péninsule, ou quelconque autre contrée. Aucun mal ne doit leur être fait. Seule exception sera faite pour les gens d’Oësgard, conformément à des accords réalisés sur l’honneur.

Face aux actes barbares apparus en Péninsule, face à la mort tragique de deux de nos frères, aucun Humain d’aucune délégation ne doit se sentir en position de force. La peur doit étreindre leur cœur, et jamais, ô grand jamais, ils ne doivent oublier leur nature imparfaite.

Puissent les divinités nous bénir, et apporter richesse dans nos foyers, et courage dans nos cœurs. »