Destinée et Justice.

À peine arrivé, le Grand Chancelier eut tôt fait de prévenir ses subalternes concernant les échanges et accords trouvés au cœur de la cité ancestrale qu’était Kirgan. Et la Couronne se mit en branle, le Secret fut appelé et dirigé au Sud. Du reste, la Régence n’en manqua aucune miette, ses membres n’attendaient désormais plus que le retour de la Dame de Fernel et de l’envoyé de la Couronne resté à ses côtés. Eux qui avaient déjà dû recueillir ces précieux témoignages, gages d’une paix fragile, et qui se devaient certainement être déjà sur le chemin du retour en ce moment même, était attendus avec une grande impatience.

Cependant, Athanase n’attend que très rarement sans rien faire. Aussi, dès le jour de son arrivée une colonne de cavaliers était partie en direction des terres langecines. Sur les ordres de la Couronne, ils avaient traversé à bride abattue les campagnes, les villages et les bourgades. Tels les vents annonciateurs de tempêtes, ils apportèrent le tranchant de la parole de la régence au cœur de la cité de Langehack, jusqu’en les murs du Palais du Marquis et ce en pleine nuit. Aucun ne souffrirait du crime de s'y opposer, car ceux-là avaient le pouvoir d’en appliquer la sentence, alors aucune porte ne saurait leur être fermée, aucun coffre ni cabinet ne pourrait se dérober à leurs yeux, aucun journal ni écrit aussi confidentiel et personnel puisse-t-il êtres ne se verrait tenus hors de portée de leurs doigts. Les témoins de l’incident, qu’ils fussent nobliaux ou domestiques furent rassemblés, entendus et certains préparés à rallier la capitale escortés par les hommes de la Couronne et les soldats du Roy.
Au lendemain soir, diligences et carrioles furent réquisitionnées sur l’ordre des représentants de la Couronne, les témoins, les effets personnels et tout ce qui pouvait aider à l’enquête constituait désormais un important convoi, dont le Marquis et sa fille faisait partie.

L’heure des comptes bien tenus et des vérités révélées approchait à grands pas. Les réputations, les égos et les honneurs seraient secoués, heurtés et malmenés. Nonobstant, rien ne saurait entraver la destinée du Royaume.