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 Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel

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Aurel Fribourg d'Escault
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MessageSujet: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeDim 27 Fév 2022 - 0:15


6ème ennéade
Automne, Bàrkios 19:XI


-Va chercher une chaîne !!!

Crier. C’est le seul moyen de s’entendre. Lorsque l’on vit en bord de mer, on est habitué à avoir le visage et les cheveux fouettés par le vent. Mais le vent aujourd’hui souffle bien trop fort. D’épais nuages noircissent le ciel si bien que l’on y voit presque aussi bien qu’en pleine nuit. La pluie tombe à torrent et quiconque sortirait par ce temps se retrouverait trempé jusqu’aux os en un instant. Pourtant, quelques hommes sont dehors, courant dans tous les sens, s’affairant avec des marteaux, des clous, des planches, des chaînes… Les enclos et les bassins des Kathrals ne sont pas conçus pour résister à une tempête telle que même la mer est déchaînée. Il faut les renforcer au plus vite, finir les derniers travaux qui devaient être terminés l’ennéade passée déjà. Ce ne seront que des fortifications de fortune mais il va falloir faire avec…

Parmi tous ces travailleurs, un homme donne des ordres, prête main forte, vérifie. Tirant de toutes ses forces sur une barre jusqu’alors fragile, il s’assure que ce que le charpentier vient de faire tiendra le coup.

-Rajoute deux clous pour être sûr et rentre ! Je vais voir où en est Raphaël !

L’artisan acquiesce de la voix, de la tête et du pouce. Le fameux Raphaël est de l’autre côté de l’enclos. Ou plutôt était… Là où il se trouvait, il ne reste plus que la chaîne qu’il lui avait demandé et qu’il a installé à la va-vite avant d’aller se mettre à l’abri. Alors, pestant après lui, il refait son travail correctement mais il devra le réprimander plus tard. Tandis qu’il noue l’épaisse bande de métal autour de deux piquets, un coup fait vibrer la paroi. Les animaux sont agités et cela peut se comprendre.
Achevant son ouvrage, l’homme relève la tête. Malgré la noirceur ambiante, il distingue la silhouette du charpentier qui file vers sa maison : il a dû terminer. Il inspecte les lieux d’un dernier regard. Plus rien ne traîne. Tout le monde est rentré. Il ne reste plus que lui. Alors il prend la direction de sa propre demeure. Cependant, arrivé sur la route, il semble percevoir quelque chose. Il se retourne et voit quelque chose bouger à quelques dizaines de mètres de là. Il l’observe et finit par distinguer les contours d’un carrosse et de plusieurs hommes montés.

Il soupire. Il ne manquait plus que ça…

L’homme couvert d’une cape à capuche leur fait signe pour qu’ils s’arrêtent à sa hauteur. Il échange quelques mots avec le soldat de tête puis monte avec le cocher. Il pointe du doigt une grande bâtisse un peu plus loin, toute entourée de hauts murs. Une belle fortification pour un coin aussi perdu mais ils sont en Olyssea. La guerre est dans les mœurs ici.
Bientôt, le carrosse cesse de patauger dans la boue de la route pour trouver un sol pavé. En temps normal, les sabots des chevaux résonnent entre les murailles mais, cet après-midi, on n'entend que le vent, la pluie et les vagues furieuses. Le véhicule s’arrête de nouveau et l’homme saute à terre. Il se rend à la porte de la voiture et l’ouvre pendant que deux écuyers bravent eux aussi les éléments pour prendre en charge tout ce petit monde à les guider vers les écuries. A l’intérieur du carrosse, il aperçoit la robe d’une dame. Ce n’est donc pas un Seigneur prétentieux qui s’est perdu. Il soupire et défait sa cape, faisant signe à la femme de venir. A l’aide de son vêtement, il la protège aussi bien que possible, la menant d’un pas rapide jusqu’à la grande porte de la demeure seigneuriale. Elle sera mouillée dans tous les cas mais moins que s’il ne l’avait pas protégée.

La porte se referme derrière eux et tout semble soudain bien différent. Le vent et la pluie ne sont plus qu’un lointain souvenir qui se rappelle à eux en malmenant toutes les ouvertures donnant sur l'extérieur. La nuit installée par les nuages est remplacée par la lumière de nombreuses bougies. La cape au-dessus de la jeune femme disparaît et l’homme s’éloigne de quelques pas.
Devant eux, un large escalier permet d’accéder aux étages. Quelqu’un achève justement d’en descendre. Vêtu noblement, les cheveux bien coiffés, il croise les bras en toisant les nouveaux arrivants.

-Eh bien. Il y en a qui sont assez fous pour braver la tempête ?
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Solange d'Escault
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeSam 5 Mar 2022 - 14:29



Les trombes d'eau de pluie ruisselant sur le carrosse réveillèrent Solange d'Escault en sursaut. Bien que les rideaux fussent tirés, une bourrasque glacée s'engouffra dans la voiture, forçant la jeune femme à s'emmitoufler dans sa cape neuve, tandis qu'un roulement de tonnerre fit hurler sa fille de terreur.

La comtesse d'Odélian poussa un soupir. Elle se sentait épuisée et à bout de nerfs ; et alors que ce voyage interminable était loin d'être terminé, elle regrettait d'avoir emmené tout ce monde dans pareille aventure. Avait-on idée de se charger d'un enfançon de deux ans, lorsque l'exécution pouvait se trouver au bout du chemin !
Pourtant, seule sa petite présence chaude et douce lui apportait du réconfort. Durant ces longues heures enfermées dans cette boite luxueuse, elle avait ainsi pu être tenue occupée. Elle lisait à voix haute, riait parfois avec la servante, de qui elle s'était beaucoup rapprochée, la regardait broder des fleurs en souriant dans le vague.

La vérité était que la peur ne la quittait pas. En un sens, le voyage qui l'avait amené à Fernel avait été plus simple, moins angoissant, car il n'impliquait que sa propre mort ; maintenant, elle devait veiller sur un bébé et une servante. Sur des soldats qui se battraient et qui mourraient peut-être encore pour elle.
L'idée la faisait frémir - c'était pourquoi elle avait, dès le deuxième jour, prit le capitaine en aparté. Après avoir discuté de l'itinéraire à prendre, Solange lui avait confié son profond sentiment d'inquiétude. Elle lui avait fait juré de protéger l'enfant et la servante en priorité, quitte à l'abandonner sur la route.

La route s'était ensuite poursuivie, avec son lot d'auberges, toutes semblables les unes aux autres, si nombreuses qu'elles se mélangeaient dans la tête de la noble péninsulaire.
Car ils ne pouvaient bivouaquer dehors, et dormir à la belle étoile - aussi leurs étapes se trouvaient-elles ridiculement faibles, et les distances parcourues à l'aune de leur train d'escargot.

Mais avaient-ils le choix ? Désormais, même le temps s'en mêlait, et malgré les rafales de pluie qui obscurcissaient et brouillaient sa vue, la jeune femme se pencha à la fenêtre pour faire signe au capitaine, un homme à la haute stature et aux cheveux blonds cachés dans un casque au blason de Fernel.
Elle dût crier pour se faire entendre dans la tempête, les cheveux déjà trempés du déluge tombé du ciel.

- "Nous devons faire halte maintenant ! Où sommes-nous ?!
- Nous arrivons dans une ville nommée Lantenes, ma Dame. Il y a un château !
- Alors demandez l'hospitalité, je vous prie ! Nous ne pouvons pas continuer plus loin aujourd'hui!"

Il acquiesça d'un signe de tête militaire ; avant qu'elle se rasseye maladroitement.
Mais ce ne fut qu'un bon quart plus tard qu'ils parcoururent les pavés menant à la demeure seigneuriale, avant de s'arrêter. Vite, Solange enveloppa l'enfant avec sa propre cape, de peur qu'elle ne prenne froid, avant que la portière ne s'ouvre sur un inconnu, qui l'aida à descendre en la protégeant de sa cape.

Dans les bourrasques de vent sifflant dans les arbres, sa lourde coiffure se défit en partie, arrachant des mèches indisciplinées qui vinrent se coller à son visage déjà piqueté de gouttes de pluie. Son pied s'enfonça dans une énorme flaque, sa jupe bleue, en quelques secondes, fut trempée comme s'il s'agissait d'un torchon.
Quelques secondes plus tard, une porte se referma.

Les pleurs de sa fille s'apaisèrent lentement dans les bras de sa servante, et elle dévisagea brièvement son galant interlocuteur, en le remerciant de sa gentillesse. Puis, enfin, son attention se reporta sur un homme qui descendait de l'escalier monumental qui permettait d'accéder aux étages, jaugeant brièvement son noble port de tête, et le soin qu'il mettait dans sa vêture.

Il était si étrange qu'après toute cette aventure, elle se sentait presque étrangère à la noblesse - comme si sa vie passée n'était plus tout à fait la sienne. Pourtant, il lui fut naturel d'offrir un sourire sincère au seigneur du château, en inclinant la tête avec politesse, tandis que, de sa main valide, elle se hâtait de placer les mèches rebelles derrière ses oreilles.

- "Messire, je suis Elisabeth de Fernel. Il semble que le temps ait tourné, et nous avons été surpris au beau milieu de notre voyage... Oserais-je vous demander l'hospitalité, pour ma fille et moi-même, ainsi que pour ma servante, et mes hommes ? Nous ne pourrons pas repartir tant que la tempête fait rage..."

Qu'il faisait bon dans cette vaste salle sèche, illuminée par de nombreuses bougies ! Son pied trempé était gelé, mais malgré tout, Solange avait le sourire aux lèvres. Quel bonheur de se trouver en sécurité pour la nuit !
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Aurel Fribourg d'Escault
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeSam 5 Mar 2022 - 21:58

A la requête de la dame, le noble croise les bras, prenant un air à la fois contrit et amusé. Il attend cependant qu'elle termine son propos avant de lui répondre.

-Veuillez excuser mon sourire mais il y a méprise : je ne suis pas le maître de ces lieux, même si je pense pouvoir affirmer que vous avez déjà son accord. Je ne suis que son beau-frère, Lambert.
-Et un caillou dans ma botte depuis vingt-cinq ans. Rétorque l'homme qui a escorté la jeune femme et sa suite à l'intérieur.

Après avoir déposé sa cape trempée au porte manteau afin de la faire sécher, Aurel revient auprès des trois nouvelles venues. Sa réplique provoque un ricanement chez son ami d'enfance qui n'y voit aucune offense alors que le ton employé semblait des plus sérieux. Il s'arrête à une distance respectable de la dénommée Elisabeth. Il est de grande taille et ses larges épaules donnent l'image de quelqu'un de solide. Il a le maintien des militaires et des nobles réunis. Ses yeux presque noirs se posent avec rigueur sur la dame tandis que son visage reste fermé. Et, comme s'il n'était pas assez impressionnant comme cela, sa voix grave est assez rude et presque monocorde.

-Aurel Fribourg de Lantenes. Se présente-t-il sans ronds de jambe excédentaires. Personne ne devrait voyager par ce temps, je n'allais pas vous laisser dehors.

Ses mots sont polis et témoignent d'une certaine empathie mais qui dénotent avec son attitude distante et ses yeux sévères. Lui aussi est trempé. Si sa cape imperméabilisée le protégeait, ses bottes sont pleines d'eau depuis longtemps et ses cheveux sont mouillés comme s'il avait plongé directement la tête dans le bassin des Kahtrals. Il jette un œil rapide à la servante et repère aussitôt l'enfant dans ses bras.

-Où est Sybille ? Demande-t-il avant de finalement tourner son regard vers son ami.
-Elle donne le goûter aux garçons... Pourquoi ? Aurel lève un sourcil pour toute réponse, le laissant réfléchir. Le visage de son beau-frère s'éclaire alors. Pour qu'elle lui prête une robe... Je vais la prévenir.
-Qu'elle la retrouve dans votre chambre. Et qu'elle voit avec notre mère pour lui en préparer une. Lambert lui fait signe que c'est noté et disparaît par une porte sur le côté du hall. Puis le Seigneur se tourne vers une servante qui attend sagement dans un coin de la pièce. Armelle, trouvez des vêtements pour la petite ainsi que pour la suivante de Madame. Veillez à ce que ses affaires soient rapidement mises à sécher, elles ont dû prendre l'eau. Et que l'on prépare une collation pour les réchauffer.
-Oui, mon Seigneur.

Sur ces mots, la servante fait volte face et disparaît à son tour, se pressant pour passer le mot en cuisine et à l'écurie autant que pour trouver les habits demandés. Il ne reste donc bientôt plus dans le hall que l'ancien officier et ses invitées. Il se tourne vers la dame.

-Je vais vous conduire dans les appartements de ma sœur. Ma mère viendra vous voir pour connaître vos besoins pour votre chambre.

Il n'en a pas discuté avec elle mais il la connaît suffisamment pour anticiper ses faits et gestes. Normalement, ce devrait être à son épouse de s'occuper de l'accueil des invités mais, puisqu'il n'en a pas et que sa sœur est déjà suffisamment occupée avec ses enfants, la matriarche a conservé ce rôle, même après qu'il ait pris la succession de son père. Sans plus de manières, il se dirige vers l'escalier et entreprend de le grimper jusqu'au premier étage. Lui aussi a grand besoin de se changer et ne sera pas mécontent de se retrouver à nouveau au sec.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeDim 6 Mar 2022 - 10:25



Solange d'Escault se surprit à rougir de honte devant sa méprise.

Elle savait d'expérience les seigneurs susceptibles et chatouilleux sur leur honneur, et elle se sentait, désormais, très mal à l'aise. Néanmoins, il fallait donner le change, et elle esquissa un sourire un peu contrit à l'encontre du noble.

- "Je vous remercie de vous préoccuper ainsi de ma suivante et de ma fille. Notre voyage sera encore long, et je ne voudrais surtout pas qu'elles tombent malades. Messire, je vous souhaite la bonne soirée."

Rajouta la jeune femme au sieur Lambert, avec un sourire aimable. A nouveau, la gêne l'envahit, et elle souhaita ardemment qu'un garde de Fernel soit près d'elle - mais cela n'était pas possible. Ainsi, elle tenta de carrer un peu ses épaules, avant de suivre son hôte docilement, en soulevant sa jupe trempée pour grimper les escaliers.
Elle songea, avec une certaine amertume, qu'une pauvresse n'aurait jamais été reçue par la noblesse ainsi ; qu'il suffisait d'être vêtue de loque ou de soie pour se voit offrir ou non la confiance de chacun. C'était un constat navrant, mais même si elle ne pouvait changer la société, elle aurait peut-être le pouvoir d'améliorer quelque peu la situation des plus pauvres.

- "Nous n'avons que peu de besoins, messire. Mais votre hospitalité vous honore, bien sûr. C'est un beau château que vous avez, mais je connais peu la situation géopolitique de la baronnie d'Olyssea. Oserais-je vous demander, lorsqu'il vous siéra, de bien vouloir m'éclairer ? J'ai vu de nombreuses fortifications en chemin, et cela éveille ma curiosité."

Prenant l'enfant dans ses bras, elle dédia un chaleureux sourire à sa suivante, avant de caresser les cheveux fins de sa chère petite fille. Solange ne se lassait pas de ce contact doux et tendre, qui avait le don de l'apaiser au plus profond d'elle-même.
En réalité, elle avait un peu peur de la réaction de son interlocuteur. Ce n'était pas le rôle d'une femme de s'intéresser à la politique, mais le sujet l'intéressait malgré tout au plus haut point. Et si cela pouvait créer un lien avec le seigneur de Lantenes, alors tout ne serait-il pas pour le mieux ?

Elle reprit la parole, d'une voix douce, où perçait une réelle inquiétude.

- "Messire, mes hommes auront également besoin de se reposer, et faire sécher leur vêture. Oserais-je m'enquérir de leur bien-être dès que je serai changée ?"

Elle dédia au sieur Aurel un sourire fragile, en soutenant son regard avec simplicité. Dans ces circonstances, il fallait parer au plus pressé - et s'occuper de ses gens faisait partie de ses devoirs les plus sacrés.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeDim 6 Mar 2022 - 12:49


Aurel a haussé un sourcil tandis que la dame souhaitait la bonne soirée à Lambert. Les nuages noirs donnent réellement l'impression qu'il fait nuit mais c'est loin d'être le cas. Et puis, compte-t-elle dîner seule ? Mais il a choisi de ne pas relever et de continuer à donner ses instructions. Dans les escaliers, il écoute les paroles de la jeune femme et ne répond pas au sujet des besoins de sa chambre. Il ne lui sert à rien de poser des questions que sa mère lui posera elle-même sous peu. En revanche, à ses interrogations sur la situation politique d'Olyssea le fond légèrement tourner le regard dans sa direction, sans pour autant s'arrêter d'avancer dans le couloir qui dessert les chambres de la famille seigneuriale.

-Comme vous voudrez. Lui répond-il d'un ton neutre.

Il n'est sans doute pas le mieux placé pour lui expliquer tout cela étant donné ses rapports tendus avec Sainte-Berthilde et Diantra mais puisqu'elle en fait la demande... Et puis, il n'a pas tellement envie de lui expliquer sa propre position dans le contexte actuel.
Croisant une servante, il la hèle pour lui demander -en un minimum de mots- d'apporter des serviettes supplémentaires dans la chambre de Sybille. La femme aux formes rondes acquiesce aussitôt mais avec calme alors que son maître est tout juste poli et ne fait pas particulièrement preuve de chaleur à son égard. A quelques pas de là, Aurel s'arrête et se retourne pour faire face à la dame.

-L'attention que vous portez à vos hommes est louable mais ils ne manqueront de rien. Mes gens ont des ordres permanents au sujet de l'escorte et de la suite de mes hôtes.

Sans attendre de retour ou de remerciements de sa part, il actionne le mécanisme d'une poignée à côté de lui et ouvre l'un des battants d'une double porte.

-Vous êtes arrivées. N'hésitez pas à vous mettre à votre aise et à vous réchauffer devant l'âtre. Aucun homme n'entre dans cette chambre hormis Lambert et moi et nous n'en ferons rien sans en avoir la permission tant que vous vous y trouverez. Ma sœur ne saurait tarder. Vous êtes bien évidemment conviée à partager le dîner avec nous.

Si ladite Elisabeth n'a rien à ajouter mis à part les politesses d'usage pour lesquels il n'a que peu d'intérêts, alors il prendra congé d'une légère inclinaison de la tête et fera volte face pour aller dans sa propre chambre qui se trouve derrière la porte au bout du couloir à quelques pas de là.

Les appartements de Sybille ne sont pas immenses mais ils sont confortables. Ils disposent d'un lit à baldaquin, d'un canapé et de deux fauteuils disposés devant la cheminée où brûle un bon feu derrière une grille qui protège le tapis des projections de braises. Un coin de toilette est également présent, dissimulé derrière un large paravent. Non loin se trouvent une coiffeuse pourvu de tout le nécessaire de beauté habituel ainsi qu'une grande armoire. La pièce est chaleureusement décorée et la température y est clémente.
Après quelques minutes, quelqu'un frappe et une silhouette s'immisce à l'intérieur presque aussitôt avant de refermer prestement derrière elle au cas où ses invitées se seraient un peu dévêtues pour ne pas rester trempées. Il s'agit d'une femme d'environ vingt-cinq ans. Elle est joliment habillée, quoi qu'avec simplicité. Ses longs cheveux blonds sont laissés libres et reposent sagement sur l'une de ses épaules. Elle toise les trois nouvelles venues avec un sourire chaleureux qui se ressent jusque dans sa voix.

-Bonjour Mesdames. Je suis Sybille Van Hiller. Soyez les bienvenues à Lantenes.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeDim 6 Mar 2022 - 22:42



Elle était maladroite. Bien trop maladroite.

Le seigneur qui lui faisait face était un militaire, comme son père. Il n'était guère friand de mondanité, et elle sentit un peu sotte de l'avoir importuné. Aussi se contenta t-elle d'un signe de tête en entrant dans la chambre, afin de le remercier de sa courtoisie ; et elle s'assit dans un fauteuil, à peine la porte fermée, avant d'adresser à nouveau la parole à sa servante.

- "Eh bien, au moins, nous avons un toit pour la nuit, Alina. Bien que notre hôte soit distant, il a de la décence et de l'honneur, et cela me semble le plus important. Va donc t'installer près du feu, cela t'aidera à sécher."

Un nouveau roulement de tonnerre fit hurler à nouveau la petite fille, à qui sa mère enleva la lourde cape doublée de fourrure dans lequel elle l'avait enveloppé. Une tendre embrassade calma un peu l'enfançon, qui se mit à babiller plus gaiement, en s'agitant pour explorer les lieux avec curiosité.
Et sa mère eut à peine le temps de la laisser trotter, en souriant face au charmant spectacle, que l'on frappait déjà à la porte, et qu'une silhouette aux magnifiques cheveux blonds entrait dans la pièce.

Avec politesse, la comtesse se redressa, offrant une révérence courtoise à la maitresse des lieux, tandis que son sourire s'élargissait, avec sincérité.

- "Je vous remercie, Dame, de votre accueil chaleureux. Le seigneur Aurel, ainsi que le sieur Lambert, nous ont fait la grâce de leur hospitalité, et je suis ravie de vous connaitre. Je suis Elisabeth de Fernel, et voici ma fille, ainsi que ma suivante."

La sœur du sieur de Lantenes était magnifique avec sa peau claire, et sa chevelure abondante - en comparaison, Solange se sentit fade et commune, avec ses cheveux noirs comme l'ébène, et sa silhouette amaigrie par les privations des dernières lunes ; même si elle n'était plus obsédée par son apparence, la comtesse se sentait presque rassurée d'être si laide.
Du moins, aucun homme ne l'approcherait sans y être formellement obligé.

Elle chassa rapidement cette pensée fugace, s'efforça de se concentrer sur la conversation.

- "On m'a dit que vous aviez des enfants ? Je crains qu'il y ait besoin d'un petit lit, pour le sommeil de ma fille. Je crains que vous ne soyez effarée par l'énergie qu'elle déploie, comme les vôtres, j'imagine."

La comtesse rougit légèrement, suivit de rage la petite boule d'enthousiasme qui avait faillit faire tomber un bougeoir, et qui était suivie pas à pas par une servante aux vêtements trempés. Sa propre chaussure était dans le même état, et son pied en était tout gourd de froid.
Néanmoins, la noble péninsulaire mettait un point d'honneur à ne pas laisser deviner ses émotions ; et encore moins un aussi petit inconfort.

N'avait-elle pas subi bien pire ?

Néanmoins, sa servante et sa fille avait besoin de vêtements secs - que ferait-elle si les deux personnes qui lui étaient présentement les plus proches venaient à tomber malades ?

Alors Solange reprit la parole, d'un ton posé.

- "Si j'osais, je crains que ma fille et ma suivante ne tombe malade. Peut-être auriez-vous une chaufferette, afin que leurs habits puissent sécher rapidement ?"
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeLun 7 Mar 2022 - 14:13


Sybille s'avance vers la Dame dont elle aurait reconnu la noblesse même si elle n'avait pas prononcé un mot et qu'elle n'avait pas porté cette riche robe. Son simple maintien suffit à la trahir. Elle conserve son sourire et en adresse un plus tendre à la petite qui se retrouve apeurée dans les bras de sa mère. Ses propres enfants ne craignent pas le temps. Ils sont habitués et puis, ce sont des garçons. Mais elle connaît et comprend la sensibilité de la fillette.

-Je suis enchantée de faire votre connaissance. Nous avons rarement de la visite, en dehors des affaires du domaine. J'espère que mon frère n'a pas été trop abrupte. Si tel est le cas, je vous prie de l'excuser. Il semble froid et dur mais il n'en est rien en réalité.

La jolie blonde délaisse temporairement son interlocutrice, lui prêtant toujours une oreille attentive tandis qu'elle s'approche d'une commode et ouvre le tiroir du haut. Elle en sort un anneau de métal poli autour duquel sont fixés des anneaux de bois teintés à cœur qui glissent, tournent et retombent sans cesse. Un jouet qui a déjà fait deux heureux mais qui n'intéresse pas encore son petit dernier. Elle retourne ensuite auprès de son hôtesse et propose le jeu à la petite afin qu'elle ait quelque chose pour se distraire et ne penser à la tempête qui gronde dehors.

-Bien sûr. Jared n'a plus besoin de son lit à barreaux et Siméon est encore trop petit pour le prendre. A croire que c'était fait exprès. Souligne-t-elle, amusée par la coïncidence.

On toque de nouveau à la porte et la servante du couloir entre après que Sybille lui en ait donné la permission. Ses bras sont chargés de serviettes alors qu'Elisabeth venait justement de s'inquiéter de la santé des siens. La sœur du maître des lieux lui fait signe de les poser dans le coin de toilette et revient alors vers ses invitées.

-Retirez vite vos robes. Vous profiterez d'autant mieux de la chaleur du feu en sous-robe. Madame, je vous en dépose une sèche tout de suite sur la chaise qui se trouve derrière le paravent que vous pourrez enfiler dès que vous aurez pu vous sécher. Vous pourrez choisir votre robe ensuite. Puis elle se tourne vers Alina. Une tenue va également vous être apportée sous peu, n'ayez crainte. Le temps de solliciter une servante qui porte la même taille que vous. Enfin, elle se baisse vers la petite et lui parle avec la douceur d'une maman. Quant à toi, ma mère avait ressorti mes vêtements d'enfant quand je suis tombée enceinte la première fois mais comme je n'ai que des fils donc ils sont tout à toi. Elle arrive avec une jolie robe bien chaude pour que tu n'attrapes pas froid.

Sybille adresse un signe de tête entendu en direction d'Elisabeth. Elle peut aller se changer l'esprit tranquille, tout est déjà prévu pour subvenir à leurs besoins. Bien vite, une sous-robe sèche est disponible derrière le paravent. Des serviettes sont distribuées à la servante. La jolie blonde n'hésite pas à proposer son aide pour la petite et à lui sortir d'autres jeux afin qu'elle reste tranquille devant le feu plutôt qu'elle vadrouille un peu partout. Elle ne craint pas pour ses bibelots mais seulement pour la santé de l'enfant dont les cheveux ont besoin d'être séchés malgré l'essuyage opéré avec la serviette. Pendant ce temps, deux visites auront eu lieu. La première est celle de la servante qui prête bien volontiers une robe de tous les jours en bon état à son homologue de Fernel et qui en profite pour informer du fait que les malles de la Dame avaient été vidées de leur contenu et que le tout a été mis à sécher. La seconde est celle de la matriarche qui ne prendra pas le temps d'entrer. Elle doit faire préparer la chambre avec déjà pour indication d'ajouter l'ancien lit de Jared sur place. Avant de partir, elle demandera simplement si la Dame souhaite conserver sa servante auprès d'elle également, afin de déterminer où elle doit lui prévoir son couchage.

Dans l'armoire de Sybille, il y a plusieurs robes qui conviennent au temps et au froid qui mord sans doute encore les membres de son invitée de fortune. Beaucoup sont assez sobres, les plus riches et décorées sont pour les grandes occasions, mais toutes sont de bonnes factures et confortables. Elle a également quelques paires de chaussures pour les assortir à ses vêtements.
L'enfançon aura droit à une robe de velours dans les tons bleus foncés, justement taillée pour la corpulence d'un bambin. Dans sa coiffeuse qu'elle aura laissé à la disposition des deux dames, l'épouse de Lambert aura prélevé un ruban assortis qu'elle attachera en bandeau autour de sa tête afin de dégager son visage tout en laissant ses cheveux suffisamment libres pour sécher correctement.
Ainsi, tout ce petit monde finira rapidement changé, juste à temps pour la petite collation apportée par la fameuse Armelle qui a fait suivre tous les ordres de son maître à la lettre. Il y aura là du thé ainsi que du lait chaud au miel pour l'enfant, des biscuits sec au cœur de confiture ou saupoudré de sucre ainsi qu'une petite coupe de fruits. Sybille la remerciera avant de la congédier poliment, le visage toujours aussi souriant depuis son entrée dans la pièce. Elle se chargera elle-même de faire le service, y compris pour Alina.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeDim 13 Mar 2022 - 13:31



Plus que la chaleur du foyer, les douces attentions de leur hôtesse réchauffèrent la jeune comtesse, qui se changea derrière le paravent érigé par la sœur du seigneur de Lantenes, Sybille.

La sous-robe bien sèche la fit soupirer de bonheur, et les doux babillements de sa fille adorée, si bien traitée, si choyée, lui donnèrent une confiance absolue. Ici, dans ce château, il y avait fort à parier que son époux ne l'atteindrait pas, que tout s'arrangerait pour le mieux.
Que jusqu'au lendemain, ou jusqu'à la fin de la tempête, elles soient toutes les trois en sécurité.

C'est ainsi qu'elle enfila paisiblement une robe simple de couleur bleu tendre, au discret motif brodé, avant de répondre aux questions pratiques émises par son hôtesse. Un regard à sa domestique, Alina, lui confirma qu'elle était d'accord de dormir dans la même chambre qu'elles deux ; ce que la jeune femme expliqua avec politesse.

Enfin, tout ce petit monde fût séché, recoiffé et habillé, et elles purent s'installer à la table mise pour l'occasion, afin de pouvoir profiter d'une collation gourmande et bienvenue, où la sœur du seigneur fit elle-même le service.
La servante en était d'ailleurs bien embarrassée, et le fut plus encore lorsque Solange insista pour servir le thé à leur chaleureuse interlocutrice.

- "Je tiens à vous remercier, dame Sybille, ainsi que votre frère pour votre si charmant accueil. Ne vous en faites pas pour le seigneur Aurel, il s'est montré parfaitement courtois et poli envers nous. Il a sacrifié son propre confort pour celui d'étrangères dont il ne savait rien, et il n'a pas hésité à nous offrir l'hospitalité. Nous sommes sur la route depuis tant de jours que j'en ai presque perdu le compte, et pouvoir se reposer ici est une vraie bénédiction de Néera. Je vous en suis très reconnaissante, à tous les deux..."

Elle croqua délicatement dans un petit biscuit recouvert d'une délicieuse confiture de fraise, but une gorgée de thé. Il lui semblait que tout son corps se détendait enfin, qu'il se libérait petit à petit de ses tensions ; et elle offrit un grand sourire chaleureux à Sybille.
Du bout de sa main, elle toucha le grand nœud de soie qui retenait ses longs cheveux noirs, baissa doucement les yeux, un instant.

- "Nous cachons souvent notre vraie nature aux yeux des autres. Il est naturel de mentir, et d'exposer ainsi un autre visage aux yeux des étrangers... Je pense que c'est nécessaire pour mieux se protéger d'autrui, et du mal qu'il peut nous faire. La vie est ainsi faite que bien peu de monde nous connait vraiment. C'est pour cela que la famille est un trésor plus précieux que le plus gros coffre d'or que l'on puisse trouver... en leur compagnie, on peut laisser son masque et nous laisser aller à ce que nous sommes vraiment."

La jeune comtesse rougit légèrement, reprit du thé pour se donner contenance, un peu embarrassée, avant de continuer.

- "Vous avez donc des fils. Quel âge ont-ils ?"

A sa place, la jeune Elisabeth, qui avait bu sa tasse de lait, fut rapidement nettoyée par sa mère, et s'agita sur sa chaise, où Alina se précipita pour lui donner son jouet de bois, qu'elle fit cliqueter avec détermination sur la table.

- "Vous ne devez jamais vous ennuyer. Recevez-vous beaucoup de visiteurs ici ?"
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Aurel Fribourg d'Escault
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeDim 13 Mar 2022 - 16:47



Sybille étire d'abord un sourire amusé aux remerciements concernant l'accueil qu'elle et son frère lui ont réservé. Puis, à mesure qu'elle l'écoute, son amusement laisse place à une certaine forme de surprise. La dame semble très sérieuse en parlant de son aîné et parle de lui en des termes très flatteurs. Elle n'y est pas habituée... Et elle se rend d'ailleurs vite compte qu'elle la regarde soudain avec beaucoup trop d'insistance.

-Pardonnez ma réaction. C'est que... Rares sont les personnes qui ne se méprennent sur mon frère. La plupart s'arrêtent à son attitude rigide et froide et ne portent que peu d'attention à ce qu'il se cache derrière ses paroles et ses actes. Ce n'est pas qu'il dissimule sa nature... Disons plutôt que les épreuves l'ont façonné ainsi et ses sourires sont rares, même pour nous. Cependant, même s'il peut se montrer maladroit dans ses approches, il n'a pas de mauvaises intentions. Je suis ravie de constater que vous avez su le percevoir malgré la fatigue et le souci que le tenaille aujourd'hui avec cette tempête et qui le rendent plus froid qu'à l'accoutumée.

Dans les yeux de la jeune femme nage une certaine forme de gratitude. Les hommes n'ont pas besoin d'être rassurés quant au comportement de son aîné mais une dame qui voyage seule et se retrouve malmenée par les éléments au cours d'un si long trajet... Elle s'est d'office donné pour mission de la réconforter afin de lui assurer qu'elle serait en sécurité ici, même avec un maître des lieux aussi distant que l'est Aurel. Mais, apparemment, il n'y en avait nul besoin.

Sibylle étire un plus large sourire lorsque la dame évoque ses fils. Entre mères, on parle aisément de ce genre de sujet et c'est toujours un plaisir de partager ses expériences en la matière.

-Siméon a trois mois. Jared a cinq ans. Et Callum vient d'avoir huit ans. Il est arrivé très vite après notre mariage si bien que Lambert s'amuse à dire que nous l'avons conçu pendant notre nuit de noces.

L'espièglerie de son mari ne semble pas la choquer, elle y est habituée depuis toujours. C'est un ami d'enfance de son frère qui est arrivé peu après sa naissance donc elle ne conçoit pas Lantenes sans lui. Elle s'est faite depuis longtemps à son comportement désinvolte, à l'opposé de celui de son frère, dont elle comprend la raison. Car, pour lui aussi, il faut savoir voir au-delà des apparences.

-La plupart des visites que nous ayons concernent le commerce qu'Aurel a mis en place cette dernière décennie. On... ne visite pas mon frère par courtoisie. Hormis quelques Seigneurs olyséens, à l'occasion. Donc, nous ne pouvons pas dire que nous soyons débordés. Même si les garçons nous occupent aussi beaucoup.

On frappe à la porte et Sybille permet à sa visiteuse d'entrer. Une servante apparaît alors pour informer sa maîtresse que la chambre des invitées est prête. Après l'avoir remerciée, la jolie blonde se retourne alors vers la dame, souriante.

-Le dîner sera servi dans un peu moins de deux heures. Vous devriez en profiter pour aller vous reposer. Votre fille peut manger plus tôt si vous le souhaitez, je n'ai qu'un mot à faire passer en cuisine.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeMar 15 Mar 2022 - 9:11



Décidément, les jeunes femmes de la noblesse péninsulaire plaisaient de plus en plus à la Comtesse d'Odélian.
Elles étaient plus simples et plus vraies que sa propre mère, et que la plupart des demoiselles rencontrées à Diantra, à la cour ou dans les quartiers aisés qu'elle avait pu fréquenter ; et cette compagnie lui seyait beaucoup. Cependant, tout avait une fin, et elle termina sa tasse de thé à petites gorgées, en réfléchissant aux propos de son interlocutrice.

Le rouge lui monta aux joues, tandis que cette dernière évoquait une grossesse précoce, dès la nuit de noce, mais seul un petit rire passa la barrière de ses lèvres.
Il était finalement heureux et bienséant que sa vie maritale soit heureuse, féconde et prospère.

- "Vous avez bien de la chance, Dame Sybille, que la Damedieu vous ait fait don de tels cadeaux. Les enfants sont la lumière de la vie, et nous donne la force d'avancer, en éclairant les ténèbres qui nous entourent. Il est regrettable que la noblesse, pourtant souvent liée par le sang, liée également par un destin et des responsabilités similaires, soit si souvent divisée et déchirée par des conflits politiques et commerciaux. Il serait heureux que nous puissions, nous aussi, découvrir la confiance et nouer des liens d'amitié, sans arrière-pensée."

Même si son identité restait un mensonge, Solange était parfaitement sincère. Bien qu'elle commençait à comprendre ce qui motivait réellement les dirigeants et les seigneurs, elle ne pouvait s'empêcher de déplorer que le seigneur de Lantenes et sa famille ne jouisse que de peu d'amis - finalement, tout comme elle-même n'avait aucun réel soutien à Odélian. N'était-il pas injuste d'être riche et seul face aux terribles responsabilités qui leur incombait ?

Elle secoua ensuite doucement la tête, couvant d'un regard tendre sa petite fille qui s'était remise à trotter dans la chambre, en reposant sa tasse d'un geste délicat.

- "Il est vrai que ma fille a besoin de manger tôt et de se reposer. C'est encore un bébé, et elle ne peut encore patienter pour son repas. Quant à moi, je serai ravie de diner en votre compagnie, et de mieux connaitre votre époux et le seigneur de Lantenes. Si vous voulez bien m'excuser, j'ai peur de devoir fermer les yeux quelques instants, afin d'être dispose pour ce soir... la route fut éreintante."

Elle se redressa, tandis qu'Elisabeth s'accrochait à sa jupe en babillant, tandis que la jeune noble déposait une main tendre dans les boucles noires de sa douce enfant.

- "Votre hospitalité vous fait honneur, Dame Sybille."
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeMer 16 Mar 2022 - 13:13


Le diner acheva de détendre la jeune comtesse. Comme il était bon de retrouver une compagnie agréable et chaleureuse, un peu de bon vin et de la bonne nourriture !
Ainsi, elle passa un merveilleux moment à deviser gaiement avec Sybille et Lambert principalement, entretenant la conversation sur des sujets badins et légers. Les plaisanteries de bon ton allaient bon train, et bien que Solange constatait que le seigneur de Lantenes restait clairement sur la réserve, vécut une merveilleuse soirée.

Elle s'était habillée d'une robe qui convenait mieux à un diner du soir - de velours rouge, aux rubans de soie blanche, gracieusement prêtée par son hôtesse - et s'était presque tout à fait détendue au milieu de ces discussions fort amicales. Aussi, les joues rosies par un début d'ivresse, elle se levait à peine après la fin du repas que son hôte reprit la parole. Lui qui avait été si silencieux jusque là semblait soudain montrer un fort intérêt pour la Dame, comme s'il avait patiemment attendu son heure.

-Madame. Je voudrais vous parler un moment.

Le ton du maître des lieux ton dissipa presque aussitôt la bonne humeur de la Dame. Ses entrailles semblèrent se resserrer dans son estomac déjà comprimé par le corset ; mais elle s'obligea à continuer de faire bonne figure, tandis qu'un début de panique déferlait dans ses veines à l'idée de se trouver seule avec un homme.

-Je peux m'imposer ? Demanda Lambert d'un ton léger mais néanmoins soucieux de tempérer le caractère de son ami durant cette conversation qui, de ce qu'il devinait, risquait d'être aussi intéressante que compliquée.

Le Seigneur de Lantenes ne répondit pas et porta son regard depuis le chevalier jusqu'à Elisabeth afin d'avoir son avis sur la question. A elle de déterminer si elle souhaitait que son beau-frère se mêle à eux ou non. Lui n'avait pas d'avis sur la question.

La proposition de Lambert donna à Solange le courage d'esquisser un pâle sourire.

- "Bien entendu, messire Lambert. Je vous en prie, restez."

Indubitablement, sa présence la rassurait un peu - et elle se réinstalla sur sa chaise, très droite, couvant son hôte d'un regard interrogateur.

- "Vous désiriez me parler... Je suis toute ouïe, messire."

Sibylle lança un regard plein de gratitude à son époux avant de disparaître avec sa mère, fermant derrière elle la porte de la salle à manger. Aurel commença sans détour, peu adepte les ronds de jambes et des tournures de phrases inutiles.

-Je me suis rendu auprès de vos hommes pour m'assurer que tout était en ordre. J'ai été surpris de constater leur nombre. Qu'est-ce qui justifie qu'une Dame de petite noblesse se déplace avec une armada pareille ?

Solange émit un petit soupir. Sans se départir de son maintien habituel, elle sentait que tout son corps se contractait, que ses battements de cœur s'accéléraient.
Son sourire devint un peu plus nerveux, mais elle croisa le regard d'Aurel, le fixant dans les yeux tandis qu'elle s'appliquait à lui répondre. Il était compréhensible qu'il s'interroge ; mais l'idée de devoir encore se justifier, de dévoiler la vérité lui donnait des vertiges.

- "Messire, je fais un long voyage, et je crains les bandits et autres reitres sur mon chemin. Je... Disons que ma situation est un peu compliquée, pour le moment. "

Elle se tut quelques secondes. Le simple fait de prononcer le mot "bandits" lui rappelait ces heures atroces dans la forêt d'Aduram, et ses mains se mirent à trembler fortement, sans même qu'elle puisse s'en apercevoir. Elle pâlit un peu, toussota sur le dos de sa main.

- "Je partirai dès demain matin, à l'aube, si le temps le permet. Vous n'aurez pas à subir ces désagréments plus avant, je vous l'assure. Je ne peux imposer à mes gens de reprendre la route sous la tempête."

Comment dire qu'elle était poursuivie, que son mari voulait la faire assassiner ? Qu'il avait toutes les raisons du monde pour la faire tuer ?
Des larmes brillèrent doucement dans ses yeux, qu'elle essuya aussitôt, en faisant mine de s'enlever une poussière. La jeune femme se sentait au bout de ses forces - mais il fallait encore lutter. Avait-elle le choix ?

Aurel fronça les sourcils en observant la jeune femme mais, curieusement, pas d'un air contrarié. Il était évident qu'elle mentait tout autant qu'elle avait peur. Il s'interrogeait sur ce qui pouvait bien la pousser à contourner la question plutôt que de simplement lui expliquer ses difficultés afin de lui réclamer sa protection.

-Est-ce que cela a un rapport avec le fait que vous n'êtes pas une de Fernel ?

Lambert interpella son ami. Il se doutait qu'il ne proférait pas de telles accusations à la légère, bien qu'ils aient tous les deux vus les écussons sur le carrosse et les soldats, mais, comme il s'y attendait, son approche était rude et manquait de diplomatie. Mais le Seigneur de Lantenes ne lui décrocha pas un regard et développa son propos.

-Je viens de passer presque une ennéade à Fernel, à attendre que la maîtresse des lieux rentre de voyage. Jamais il n'a été fait mention d'une seconde Dame. J'ignore qui vous êtes mais vous avez manifestement des ennuis et votre sécurité est temporairement sous ma responsabilité, le temps de votre visite. Il est donc légitime que je m'interroge sur le danger qui vous guette. Libre à vous de me dire la vérité ou de vous taire mais ne me mentez pas.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeMer 16 Mar 2022 - 13:28




Elle déglutit discrètement. Les tremblements de sa main gauche, celle abîmée dans son enfance par des brûlures dont elle portait toujours les marques, s’accentuèrent.

- "Je suis… la comtesse d'Odélian, et je me rends à Diantra. Veuillez excuser le procédé dont j’ai usité, mais la route est longue et je ne peux si aisément juger à qui je peux accorder ma confiance de prime abord. Voyez-vous, je... mon époux ... Mon mari étant un criminel, j'ai pris la résolution de le dénoncer auprès du Régent. Je vous épargnerai les détails, mais il m'a déjà fait tendre une embuscade par des bandits. Je... J'ai retrouvé ma fille il y a peu, à Fernel, où j'ai réussi à trouver un abri durant deux ennéades. C'est ainsi que ma chère amie, Dame Louise de Fernel, m'a prêté ses gardes et son carrosse afin que ma fille et moi puissions voyager en sécurité. Normalement, le reste du voyage devrait se passer sans encombre, mais mon séjour en Aduram m'a rendu.. disons... méfiante."

Méfiante, brisée, apeurée... Autant de qualificatifs associés à ces horribles instants qu'elle était obligé d'évoquer à demi-mots.

- "Je vous en prie, préservez mon anonymat. Je suis certaine qu'il fera tout pour que je ne parvienne pas à Diantra vivante..."

Aurel avait froncé les sourcils en découvrant la véritable identité de son invitée puis il s'était tût, écoutant son récit. Cela expliquait bien des choses mais il n'était pas mécontent de connaître la vérité, même si cela signifiait que Lantenes était désormais impliqué dans cette affaire. Il ne réagit finalement que lorsque qu'elle le supplia de participer à son mensonge.

-"Olyssea n'obéit ni à Odélian, ni à Serramire. Vous ne risquez rien ici et nous n'avons pas le moindre intérêt à transmettre cette information à votre mari, ni à qui que ce soit d'autre. Cependant, permettez-moi d'analyser votre stratégie. Vous voyagez sous couvert du blason d'une autre seigneurie, en évitant manifestement les routes principales et avec une escorte digne d'une princesse. Si vous vouliez attirer l'attention, vous n'auriez pas pu mieux vous y prendre. A la place du Comte, j'aurais de sérieux doutes et j'aurais envoyé des hommes vous devancer au seul endroit où je serais à peu près sûr que vous passerez et qui se trouve également être le lieu parfait pour une embuscade, à savoir : le passage de la chaîne des Monts-Corbeaux. Autrement dit, vous êtes en train d'aller droit à votre perte, Madame.
-Aurel !"

Lambert avait laissé son ami parler mais il ne faisait véritablement preuve d'aucun tact. Même s'il avait raison... Le chevalier s'adressa donc à son tour à la Dame.

-"Veuillez excuser l'approche de mon ami, votre Grandeur. Il ne le montre pas comme il le devrait mais il se soucie -tout comme moi- de votre sécurité et, malheureusement, il n'a pas tort. Dans votre souhait de vous protéger à tout prix, vous vous exposez beaucoup trop en réalité et votre époux est probablement méfiant. Voyager sous les couleurs de Fernel ne fait qu'indiquer que vous avez son soutien et, même s'il ne peut être sûr que c'est bien vous qui vous trouvez dans ce carrosse, il ne prendra pas de risques..."

La comtesse eut un geste de dénégation à l'intention de Lambert. A dire vrai, elle se moquait bien qu'on fasse grand cas de son titre : tout ce qui comptait était la réalité, et l'analyse que le seigneur en faisait. La perspective d'être piégée dans les montagnes la glaça, mais ce fut surtout la réalisation d'avoir impliquée son amie Louise qui la frappa, comme une gifle au visage.
Après ses propres gardes, c'était ceux de Fernel qu'elle avait mis en danger.  

Comment avait-elle pu accepter son aide ? Comment avait-elle pu y trouver refuge ? Et maintenant, que faire pour protéger sa fille ?

- "Messire Lambert, je vous assure que je suis parfaitement indifférente à ces questions d'étiquette. Nous ne sommes pas à la Cour de Diantra, mais je vous remercie de vouloir me ménager. Ceci étant dit, je n'avais pas envisagé cet aspect... Voyez-vous, j'ai déjà été piégée dans la forêt d'Isgaard. J'ai la responsabilité de ma fille, mais aussi de ces soldats et de ma servante."

L'angoisse montait. Brusquement, n'y tenant plus, elle se leva, et se mit à marcher de long en large, pour contenir sa nervosité et l'aider à réfléchir. Évidemment, ils avaient raison tous deux ! Si ça se trouvait, elle était même poursuivie depuis tout ce temps ; il fallait absolument repenser sa stratégie. Absolument.

- "Messires, vous m'éclairez fort à propos. Je n'ai aucune expérience en matière de stratégies militaires, et je vous suis gré de me faire profiter de votre avis. Je vous en remercie."

Un soupir s'échappa de la barrière de ses lèvres. L'air grave, elle semblait brusquement concentrée.

- "Je dois absolument assurer leur sécurité. C'est mon objectif premier. Je n'avais pas prévu de voyager avec ma fille, mais c'est ainsi et je dois la prendre en compte. Peut-être... Nous sommes au bord de l'eau. Je pourrais envoyer ma fille et ma servante par la mer, avec un garde, et me rendre dans les montagnes avec le carrosse, pour les éloigner du danger. Je dois les éloigner du danger."
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeMer 16 Mar 2022 - 13:34

-Vouloir protéger votre fille est louable et compréhensible, Madame, mais vous jeter seule dans la gueule du loup est un sacrifice inutile. Laissez-moi vous faire une proposition différente. Laissez votre fille et votre suivante ici. La tempête vous a égaré chez moi et votre trace a probablement été perdue, c'est l'occasion. Quant à vous, envoyez votre carrosse contourner les montagnes par Sainte Berthilde pour brouiller les pistes et partez de votre côté pour Sharas d'où vous pourrez naviguer jusqu'à Chiard, en Missède. Vous contournez ainsi les montagnes et devancez vos poursuivants qui n'auront plus le temps de vous rattraper d'ici qu'ils comprennent que vous avez changé d'itinéraire. En une dizaine de jours, vous pourrez être à Diantra et régler centre affaire. Mes hommes et mon carrosse sont à votre disposition pour mener à bien cette entreprise.

La comtesse d'Odélian s'arrêta de marcher de long en large, en portant la main à son front.
Elle eut soin d'offrir un sourire à son interlocuteur, essayant d'intégrer qu'elle devrait encore se séparer de sa fille, et la laisser à des inconnus, aussi bienveillants et hospitaliers soient-ils.

Malgré son chagrin tout maternel, elle devait reconnaitre que c'était là une décision censée et logique. Mais que se passerait-il si les hommes de son époux cherchaient à capturer sa fille ? Pire encore, si on la pointait du doigt comme une mère indigne, pour avoir abandonné sa douce, chère et tendre Elisabeth ?

- "Eh bien... c'est.. une bonne solution. effectivement. Je ne suis pas... enthousiaste à l'idée de laisser ma fille, même si je sais qu'elle sera bien protégée. Je donnerai des ordres pour que le carrosse de Dame Louise rentre ensuite... La servante a également été mise à ma disposition, mais je ne peux pas laisser Elisabeth seule. Je pourrais voyager à cheval, cela serait plus rapide qu'en carrosse."

Elle s'inquiétait un peu, pour des détails futiles et féminins qu'elle n'oserait jamais mettre en avant. Comment ferait-elle pour retirer et mettre ses robes le matin ? Serait-elle obligée de s'habiller comme un homme ? L'idée qu'on puisse voir ses jambes la faisait frémir - et puis il y avait ses bagages. Il fallait ses robes d'apparat, pour aller à la Cour Royale. Même en l'absence de Roi.

- "Non, je ne peux pas me passer de mes bagages. Je dois être prise au sérieux par le Régent. Messire, votre proposition est particulièrement généreuse, mais je me sens gênée de vous impliquer dans cette malheureuse histoire. Je ne peux garantir la sécurité de vos hommes, ni même si je pourrais dignement vous remercier."

-Mes hommes savent parfaitement assurer leur propre sécurité et seront là pour assurer la vôtre avant toute chose, Madame. Répondit le seigneur en se levant à son tour. Quant à me remercier, c'est inutile. Que vos hommes rentrent à Fernel après avoir atteint Cantharel, ils auront suffisamment fait diversion et il n'est pas nécessaire de les mettre davantage en danger. Nous nous chargeons d'organiser le reste. Et au sujet de votre dame de compagnie, votre fille ne sera certainement pas seule ici mais, si vous tenez à ce qu'elle reste avec elle, une de nos servantes peut la remplacer pour le reste de votre voyage. Vous avez la nuit devant vous pour y réfléchir.

- "Soit, je suis rassurée, alors. Je préfère qu'Elisabeth reste avec sa servante, je serai certainement à l'aise avec l'une des vôtres."

Rien n'était moins sûr, mais il ne fallait pas faire la fine bouche.
L'attitude glacée de son interlocuteur commençait à la toucher, à la stresser plus qu'autre chose, malgré sa courtoisie et ses généreuses propositions. Solange présuma que la fatigue la gagnait, et elle hocha la tête avec un sourire poli.

- "Si cela vous convient, je partirai après-demain, le temps que vous donniez vos ordres. J'aurai également grand besoin de demain pour prévenir ma servante et faire mes adieux à ma douce enfant. Je.. je vous souhaite alors le bonsoir, messire Aurel, ainsi qu'à vous, messire Lambert. Que la Damedieu veille sur vous."

La noble péninsulaire inclina légèrement sa tête à l'intention des deux hommes, avant de demi-tour en direction de la sortie, dans un discret bruits d'étoffe et de talonnettes, tandis que son parfum léger quittait la pièce avec elle.


~~~~~~~~~~~


Debout devant la grande cheminée du salon, Aurel entend des pas qui s’approchent dans son dos. Il reconnaît Lambert avant même qu’il ne prenne la parole et ne prend donc pas la peine de se retourner.

-J’ai croisé Samson. Le groupe que tu as sélectionné sera prêt à l’aube. Le carrosse aussi.
-Bien.

Le bref échange est suivi par un silence. Le Seigneur fronce légèrement les sourcils, un peu surpris. D’habitude, son ami n’est pas avare de mots mais là, il est étrangement calme. Et, à la réflexion, son ton lui semble même monocorde.
Il est contrarié.

-Tu as quelque chose à me dire ?
-Tu devrais l’accompagner.
-Tu n’as pas confiance en nos hommes ?
-Ce n’est pas la question.
-Alors quelle est-elle ? Demande-t-il en se retournant enfin vers le Chevalier.
-Tu as décidé de prendre la responsabilité de sa sécurité, tu dois l’assumer jusqu’au bout.
-Elle va se présenter devant Louis, je doute que ma présence lui rende service.
-Alors contente-toi de ne pas entrer dans le château mais escorte-la au moins jusque là-bas !

Aurel reste silencieux devant l’insistance de son ami. Il a certes choisi d’endosser une responsabilité mais qu’est-ce qui l’oblige à quitter son domaine pour l’assurer alors que quatre de ses hommes -qu’il a lui-même entraînés- peuvent se charger de cette mission avec brio. Il ne s’agit donc pas uniquement de cela et il attend que Lambert se fasse plus explicite quant à ses motivations qu’il ne tarde d’ailleurs pas à lui exprimer.

-Autrefois, tu n’aurais pas hésité.
-J’étais un autre homme.
-Un homme qui n’était blessé ni dans sa chair, ni dans son Souffle.

Les deux hommes se regardent dans un nouveau silence. Lambert est le seul qui sache tout du Seigneur de Lantenes. C’est le seul à qui il se soit déjà confié sur tout ce qui le touche de plus près. Sa propre sœur n’a pu que deviner que ses précédentes fiançailles ne l’enchantaient pas alors elle ne peut imaginer quels autres secrets il renferme derrière ses yeux noirs et son expression rigide. Il n’y en a qu’un qui le connaisse pleinement et qui puisse se permettre de lui mettre un coup de pied aux fesses comme il s’apprête à le faire.

-Tu passes des heures devant cette statue mais prier ne t’apportera pas la rédemption.
-Et c’est cela que tu me suggères à la place ?
-Ce que je te suggère, c’est de ne pas rester planter là en espérant que ça te tombe du ciel ! Vois son arrivée comme une réponse à tes prières. C’est un Souffle innocent qui a besoin de ton aide. Tu l’as vue comme moi, elle a peur au point qu’elle ne raisonne plus par logique mais par instinct. Elle n’a pas seulement besoin d’une escorte, elle a besoin d’aide, tout simplement. Aucun de tes hommes ne le peut.

Aurel écoute mais ne semble pas convaincu. Après quelques instants, comme si ses épaules soutenaient un lourd fardeau, il s’avance que quelques pas las en direction de son ami pour s’arrêter près de lui.

-Et dis-moi, Lambert… Comment aider cette femme pourrait racheter ce que j’ai fait ?
-Parce qu’après elle, il y en aura d’autres… Il y en aura toujours. Finit par répondre son ami après un soupir qui semble lui avoir permis d’évacuer sa contrariété pour lui énoncer cette fatalité avec douceur.

Jusqu’à présent, l’ancien Général a toujours refusé de se mêler au reste du monde. Depuis son retour, il vit reclus et se contente de subvenir aux besoins de son domaine. Le commerce qu’il a mis en place est florissant et lui a demandé beaucoup de temps et de labeur. Et cela lui a aussi permis de faire comme si son ancienne vie n’existait pas… Mais Aurel est un soldat, un homme d’armes. Il a entretenu cette qualité pour être capable de protéger les siens mais les siens ne risquent rien aujourd’hui. A présent qu’une innocente se présente à leur porte, Lambert ne peut tolérer qu’il la laisse s’en aller avec juste quelques hommes et deux tapes sur la tête. Elle a besoin de plus que cela et cette expérience est l’occasion de rappeler à l’ancien Egide son rôle de protecteur envers les plus faibles… Et de lui redonner goût à cette tâche autrefois si importante à ses yeux au point qu’il a plus d’une fois perdu son calme face à l’irrespect et l’injustice.
Cette fois, le Seigneur de Lantenes n’a rien à répondre. Alors son ami lui adresse un sourire sans joie devant l’exploit qu’il a accompli d’avoir pu lui clouer le bec et se retire, le laissant méditer là-dessus.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeLun 21 Mar 2022 - 21:37


La jeune femme se sentait très nerveuse. Tourmentée par ses insomnies devenues habituelles depuis son enlèvement, elle s'était réveillée à l'aube, pour s’abîmer finalement dans la contemplation de sa belle enfant endormie.
A nouveau, son coeur de mère connaitrait l'épreuve d'une nouvelle séparation ; mais elle était convaincue du bien-fondé de cette décision. Son bébé, son tout petit enfant resterait en sécurité jusqu'à ce que tout soit terminé, hors de portée des griffes de son époux. Alors, la comtesse d'Odélian déposa un tendre baiser sur le front de l'enfant, confia une lettre à sa servante Alina - puis, enfin, après s'être préparée, se résigna à gagner la salle à manger. La table était garnie pour contenter tous les appétits. Brioches, crêpes, pâtisseries, confiture, beurre, thé, lait, sucré et épices en agréments... La Seigneurie de Lantenes avait les moyens de proposer ce genre de mets à ses maîtres. Solange put y croiser Lesceline, Sibylle et ses trois fils, mais, sans surprise, les hommes n'y étaient pas, et elle s'obligea à manger un peu en compagnie des dames, avec qui elle entretint une conversation brève et légère ; avant de repartir dans sa chambre pour terminer de s'habiller pour le voyage. Elle fit préparer ses bagages, s'assura que toutes les affaires de sa fille étaient prêtes, et partie s'enquérir des hommes de Louise de Fernel.
Et après un conciliabule d'une demi-heure environ, durant lesquels elle régla tous les détails de leur voyage à travers les montagnes avoisinantes, la jeune femme leur transmit une nouvelle lettre à l'intention de Louise de Fernel.

Elle les regarda partir avec ce carrosse aux armoiries familières, un pincement au cœur, l'estomac serré, avant de partir à la recherche du seigneur Aurel, et de ses hommes. Elle tenait à les connaitre avant le départ ; à se rassurer, sans doute, et peut-être à se persuader qu'elle n'avait pas complètement perdu le contrôle de la situation. Espoir futile, qui fut rapidement détrompé.

Une fois la cour libérée, un autre carrosse prit la place du précédent et un petit groupe s'approcha, tenant en main les rênes de leurs montures pour les entraîner à leur suite. Il y avait là quatre soldats portant tous les même uniforme sombre et... Aurel. Lambert était parvenu à le convaincre d'accompagner la Comtesse qui n'avait pas été prévenue de ce léger changement de programme, faute de temps.

Solange les vit arriver, les yeux curieux et amènes - et son regard saphir s'était posé sur le Seigneur de Lantenes, vêtu d'une cuirasse, menant sa monture. Il lui semblait presque reconnaître son père tel qu'il était alors dans son enfance, et elle admira la stature de l'homme, un bref instant.
En un éclair, elle avait compris ce qui se passait, évidemment : la posture de son homme, tout comme sa vêture, était éloquente.

- "Messire Aurel, bien le bonjour. Je constate que vous êtes apprêté pour le voyage ? Je suis fort étonnée de cette nouvelle disposition, bien qu'elle me ravisse, évidemment."

"Ravie" était un bien grand mot. Tout serait pris en charge par son hôte, et elle ne serait qu'un pion, comme d'habitude ; sans parler du fait qu'elle le trouvait intimidant et froid, bien que toujours d'une parfaite courtoisie. Mais peut-être serait-ce alors l'occasion de mieux le connaitre ?

Aurel haussa un sourcil aux derniers mots de la Dame. Il doutait qu'elle soit vraiment aussi enjouée à l'idée qu'il vienne avec elle. Elle faisait seulement preuve de politesse ?

-Remerciez Lambert, c'est lui qui est responsable de tout cela.

Le chevalier avait entendu son nom et étira un sourire exagéré avant de faire une courbette volontairement amusante. Son ami n'afficha aucune réaction face à son attitude et se retourna vers la Comtesse.

-Si vous êtes prête à partir...

Il tendit une main vers elle dans le but de l'escorter jusqu'au carrosse et de l'aider à y monter. Il n'y avait rien d'autre à faire pour la Dame que d’acquiescer poliment, de saluer le sieur Lambert et de monter dans le carrosse aux côtés de sa nouvelle servante, la peur nichée au creux de son ventre à l’idée de se retrouver entourée d’inconnus. Après quoi le Seigneur alla dire au revoir à ses proches avant de monter en selle et de donner le signal du départ. Sharas était à une demie-journée de carrosse et la route pour s'y rendre était bien entretenue du fait des allées et venues fréquents vers la cité portuaire. Aurel connaissait parfaitement le chemin et, une fois sur le port, il ne mit pas longtemps à trouver un bateau se rendant vers le Sud et pouvant emporter avec lui le carrosse, les chevaux, la dame et son escorte.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeLun 21 Mar 2022 - 21:52



C’est ainsi que seulement quelques heures plus tard, elle était confortablement installée dans une auberge, en attendant que le seigneur Aurel aille leur quérir un bateau ; et enfin, elle embarqua sur le navire. Solange d’Escault n’avait jamais quitté la terre ferme de sa vie, mais elle avait étonnamment le pied marin. Ainsi, ce fut elle qui dû soutenir sa malheureuse femme de chambre en proie à un violent mal de mer, tout au long de la traversée - occupation qui la poussa autant que possible hors de sa cabine étroite, qu’elle abhorrait viscéralement.

Aussi fut-elle grandement soulagée de mettre enfin pied à terre à Chiard, où ils durent reprendre leur trajet interminable en direction de Diantra, sous une pluie froide et persistante qui ne mit personne de bonne humeur.

Évoluant sous la bruine, les soldats et leur Seigneur étaient mouillés mais pas trempés. Cependant, cela restait inconfortable et ils étaient partiellement parcourus de frissons. Aucun d'eux ne se plaignaient mais les conversations parfois joviale entre les soldats avaient disparues. Cela dura deux jours au bout desquels un incident força le groupe à s'arrêter. Juste avant d'atteindre la route menant droit à Diantra, une roue s'embourba, forçant tout le monde à s'arrêter. La plus avait cessé, uns chance pour les deux dames qu'il fallait faire descendre du carrosse pour l'alléger et le pousser. Sansom, le soldat le plus âgé, s'occupa de la servante tandis qu'Aurel passait de l'autre côté pour aider Solange. Il la prit par la taille et la souleva avec aisance, ses vêtements masquant l'épaisseur réelle de ses bras, et alla la pose sur le sol à quelques pas de là, où elle ne risquait pas de se salir.
Il fallut une petite heure durant laquelle les cinq hommes poussèrent le véhicule tandis que la servante tirait les chevaux. Après avoir repris la route, ils s'arrêtèrent à la première auberge, pas mécontents de pouvoir se reposer, se sécher et se réchauffer.

Après la bruine, ce fut la boue qui stoppa le carrosse.
Et à l’intérieur de la chambre de l’auberge dans lequel elle avait été installée avec diligence par une accorte servante, la comtesse restait saisie, choquée, par le brusque contact du seigneur Aurel. Elle savait bien qu’il n’avait voulu qu’épargner sa robe et sa santé ; mais c’était le premier contact mâle qu’elle vivait depuis « l’accident », et son corps en restait marqué comme par un fer rouge.
La jeune femme ne pouvait lui en vouloir de son évidente courtoisie, mais son trouble, sa terreur compulsive était tel qu’elle fut incapable de se mettre en chainse pour se baigner. Elle fut incapable de manger, et donna son repas à sa servante qui s’empiffra comme quatre, avant de se coucher en sous-robe, les mains crispées sur la cape déposée sur la couverture.

Épuisée par les émotions, la demoiselle d’Escault s’endormit vite, happée par des cauchemars submergés  par la vision de huttes de pierre et des yeux torves de Trois-Doigts.

Dans la chambre voisine, Aurel tendait l'oreille. L'agitation de Solange était particulièrement intense cette nuit-là, si bien que deux des soldats avec qui il partageait la chambre se réveillèrent. Leur Seigneur leur fit signe que tout allait bien. Ou, tout du moins, qu'il n'y avait rien d'anormal. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait des cauchemars et pas la première fois qu'il l'entendait. Mais cela n'avait jamais été si fort jusque là... Cependant, il ne cherchait pas à intervenir, ni à se rapprocher de la jeune femme pour l'aider à vaincre ses démons. Il n'était pas la bonne personne pour cela... Et puis, cela irait sans doute mieux après qu'elle se soit présentée au Conseil de Diantra et que le sort de son mari soit scellé.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeLun 21 Mar 2022 - 21:56

Le voyage se poursuivit les jours suivants, sans encombre. Le temps n'était pas toujours doux mais au moins il était sec. L'hiver approchait, cela se sentait, et il était heureux que des couvertures aient été prévues pour les passagères immobiles du carrosse. Le dernier soir avant l'arrivée à la Capitale, le groupe s'arrêta à une nouvelle auberge. Comme d'habitude, un homme montait la garde dans le couloir, attendant la fin de son quart pour aller se coucher tandis que les quatre autres dormaient à poings fermés dans la chambre d'à côté. Au cœur de la nuit, le bruit léger d’une paire de bottes claqua sur le balcon de la chambre de la comtesse.
En fracturant la porte, la silhouette sombre s’introduisit dans la large pièce ; et s’approche, à pas de loup, de la silhouette menue de sa cible. Il dégaina un petit poignard… prêt à accomplir son office. C'est alors qu'un bras saisit celui de l'assassin en crochet pour le retenir et que ce dernier fut envoyé contre le mur opposé. Attiré par le bruit inhabituel, le soldat en faction pénétra aussitôt dans la chambre pour y découvrir son maître -vraisemblablement entré par la fenêtre fracturée- face à un homme armé qui lui sautait déjà dessus. Aurel l'esquiva, attrapant son poignet armé et profitant de sa position pour asséner un grand coup de coude dans le menton de l'agresseur. Étourdi, l'intrus se fit aisément prendre son poignard avant d'être pousser sur le sol.

Tandis que le garde se précipitait pour immobiliser l'assassin, les trois autres soldats débarquèrent à leur tour pour constater que tout était déjà fini. Le Seigneur ne leur prêta aucune attention et tourna son regard vers la Comtesse.

-Vous allez bien ? S'assura-t-il avant de chercher sa servante des yeux pour lui poser silencieusement la même question, ne se souciant pas un instant des quelques tâches rouges qui s'étiraient sur la manche éventrée de sa chemise gauche.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeMar 22 Mar 2022 - 10:15



La comtesse poussa un hurlement de terreur.
Réveillée au milieu de la nuit par le brusque combat, elle le suivit des yeux sans pouvoir articuler un son.

Et bien que le combat fut rapide, Solange ne parvint pas à reprendre immédiatement ses esprits.
La servante hocha la tête rapidement devant son seigneur, tandis que la jeune noble, à la vue des taches de sang sur le bras de son hôte, eut comme un sursaut.

- « Asseyez-vous, messire Aurel. Vous êtes blessé. »

Sa voix était blanche, sans timbre dans son trouble, mais devant l’urgence, ses vieux réflexes de femme habituée à être obéie reprenait le dessus.

Elle fixa les soldats, le ruffian assommé, porta la main à sa tête en s’extirpant mécaniquement du lit.

- « Portez cet homme dans la chambre voisine et ligotez-le à une chaise. Je l’interrogerai moi-même. Quant à toi, Coline, va quérir un médecin immédiatement. Et tire-le du lit s’il le faut ! »

Les soldats hésitant se tournèrent vers leur Seigneur qui acquiesça d'un signe de tête et il se mirent aussitôt en branle. La péninsulaire, d’ordinaire si abattue, semblait comme s’éveiller d’un mauvais rêve après ce nouveau choc ; et faisant fi de sa tenue légère - comme n’en ayant pas conscience, elle s’approcha d’Aurel, pour poser une main timide sur son bras blessé.

- "Je vais regarder la blessure et la nettoyer avant que le médecin n’arrive. Tout ceci est arrivé par ma faute."

Et sans attendre, elle dénoua les lacets qui fronçaient la manche au poignet, pour retrousser délicatement le tissu, pour examiner la blessure sans dégoût. Cela lui rappelait les jours paisibles de ses visites dans les hôpitaux de Diantra ; et elle offrit un regard préoccupé à son défenseur. Il était si vaillant, même sous la douleur !

- "Je suis bien marrie de vous voir souffrir, seigneur Aurel… Je… vous remercie de m’avoir sauvé.

- Ne te donne pas cette peine, Coline. L'interrompit Aurel. Tu ne trouveras pas de médecin dans ce petit village, cela attendra que nous entrions dans la Capitale, demain."

Samson interpella néanmoins la jeune servante car il ne pouvait pas laisser son bras comme ça, même si l'entaille n'était pas bien profonde.

-« Va demander de l'eau de vie au tenancier, la plus forte qu'il ait, et des linges pour nettoyer la plaie. Je dois avoir quelques bandages. »

Ainsi, la chambre fut rapidement vidée de ses trop nombreux occupants. Deux hommes avaient embarqué l'assassin. Samson et Coline étaient partis chercher de quoi faire les premiers soins. Seul restait un soldat prenant le relais devant la porte laissée entrouverte de la Comtesse. Aurel reporta son attention sur cette dernière, ne manifestant aucun signe de douleur.

- « Je n'ai fait qu'assurer votre sécurité, comme je m'y suis engagé. Vous n'avez pas à vous infliger ceci. La blessure autant que l'interrogatoire. Vous savez déjà ce qu'il va vous répondre. Si jamais il vous répond... »

Les assassins étaient payés tant pour leur office que pour leur silence sans quoi personne ne ferait appel à leurs services... Si au moindre échauffourée, ils donnaient les noms de leurs commanditaires, le risque serait bien trop grand de les employer. Le Seigneur ne semble perturbé ni par son mal, ni par leur proximité, ni par leurs tenues, ni par cette semi-intimité. Il reste égal à lui-même et n'a pas un regard de travers ni un geste déplacé. Il demeure à une distance raisonnable, bien que la dame se soit rapprochée pour observer son bras.

Solange eut du mal contenir un soupir. Son élan d’autonomie avorté dans l’œuf, elle se recula un peu, esquissa son sourire le plus poli, bien qu’un peu figé.

- « C’est vrai, c’est inutile. »

Elle était parfaitement inutile, comme l’avait toujours été toute sa vie.
Pourquoi l’assassin n’avait-il pas accompli son office ? Le soulagement dans la mort aurait été grand - alors qu’elle, vivante, était condamnée à porter son fardeau de solitude et de douleur.

- « Il est vrai que Maitre Herouard saura vous soigner comme il faut. Vous séjournerez au manoir Prademont jusqu’à votre guérison, vous serez très bien. Vous… vous devriez vous soigner dans votre chambre. Le prisonnier sera amené au Régent, il en fera ce qu’il souhaite. »

La jeune femme réprima le violent tremblement de ses mains, alors qu’un élan de panique qu’elle ne comprit pas l’envahissait. D’un geste compulsif, elle saisit sa cape, s’enroula dedans. Ses mains étaient glacées, et elle parvenait à peine à respirer.

- « Surtout, je vous en prie, nettoyez votre blessure. »

Solange savait qu’elle ne contrôlait rien. Qu’elle ne contrôlerait pas plus sa mort que sa vie. Sa respiration s’accéléra, son regard saphir devint trouble, et elle fut finalement contrainte de se rasseoir, de peur que son interlocuteur ne se rende compte de son malaise.

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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeMar 22 Mar 2022 - 11:48

Aurel avait froncé les sourcils, comme si c'était sa seule manière de s'exprimer. A part que, cette fois-ci, c'était d'incompréhension. La réaction de la Dame le surprenait, autant que l'évocation de cet homme qu'il ne connaissait pas et du domaine de son mari auquel il n'appartenait pas. Et il s'en inquiéta. Si bien que lorsqu'elle eut retiré ses mains, il les lui reprit rapidement de sa dextre valide, l'empêchant sans le vouloir de s'affaisser pour s'asseoir. Il la toisa, le visage toujours rigide mais teinté de ce souci parfaitement sincère. Il sentait ses tremblements entre ses doigts et ce n'était pas la première fois qu'il constatait cette réaction chez elle. Il n'avait jamais voulu prendre une place de confident auprès d'elle mais, en cet instant, il n'y avait que lui pour l'occuper... Et son état le préoccupait vraiment.

-Madame, vous allez bien ?

- « Je… je… »

La comtesse d’Odélian le fixa dans les yeux, trouva, à nouveau, du soutien dans cette question inattendue. Elle avait du mal à ordonner ses pensées, et finit enfin par reprendre la parole.

- « Je suis fatiguée par toutes ces épreuves. J’ai… je me sens inutile. Mais bientôt nous aurons le manoir. C’est ma maison. Nous y serons… en sécurité. Il n’oserait pas… il ne doit pas… et pourtant je me sens coupable. Je ne suis pas une bonne épouse. »

Des propos un peu incohérents tout droit sortis de son cœur ; et pourtant ses tremblements convulsifs continuaient. La noble se sentait nue et vulnérable, et rougit jusqu’aux oreilles.

- « Mais je me plains à un homme blessé, que je suis sotte… laissez-moi au moins vous prodiguer les premiers soins. J’ai visité des hôpitaux, je devrais pouvoir nettoyer une plaie. J’y tiens vraiment. »

Cela faisait beaucoup d'informations et Aurel ne sut quoi lui répondre immédiatement. Il savait qu'elle était éprouvée mais n'avais pas imaginé qu'elle vivait avec toutes ces pensées en tête. Elle ne faisait qu'effleurer ces sujets mais ce n'était que l'arbre qui cachait la montagne... Cependant, avant qu'il ait le temps de trouver une phrase adéquate pour réagir à tout cela, Coline et Samson revinrent, entrant en même temps dans la pièce comme si cela avait été fait exprès. La servante lui tendit une bouteille contenant un liquide parfaitement transparent qu'il saisit et observa un court instant... avant de finalement la présenter à la Comtesse. Si cela pouvait la réconforter, ne serait-ce qu'un peu... Puis il se tourna vers ses sujets, leur demandant de poser le reste sur la table. Ils s'exécutèrent sans broncher puis le soldat sortit car il savait que sa place était avec ses camarades, à surveiller le prisonnier. Il était le plus âgé et le plus expérimenté donc c'était à lui de superviser les ordres donnés par son Seigneur. Quant à la jeune femme...

-Merci Coline.

La servante croisa le regard de son maître et fut prise d'un léger moment de doute avant de finalement s'incliner dans un sourire et de prendre congé, fermant la porte à moitié derrière elle. Aurel alla donc s'asseoir de manière à ce que son bras blessé se retrouve sur la table et laissa Solange agir à sa guise.

Cette dernière remercia la servante d’un hochement de tête, avant de saisir le linge propre déposé sur la table. Elle l’imbiba d’alcool, grimaça en avance à ce qui allait se passer. L’odeur était violente, et, à ses narines inexpérimentées, presque insupportable ; mais elle adressa à Aurel un sourire encourageant.

- « Messire, preparez-vous… cela ne sera pas agréable. »

Enfin, la jeune péninsulaire appliqua le cordial sur la blessure, prenant soin de bien nettoyer la plaie ; pour, finalement, lui nouer le bandage le plus délicatement possible.

Elle souffrait pour lui, et se hâta de lui offrir un petit verre d’eau-de-vie, pour le réconforter.

Aurel ne semblait pas effrayé et se contente de hocher la tête. Évidemment, lorsqu'elle appliqua l'alcool, il se montra moins stoïque de d'ordinaire. Même s'il vaut connu pire, cela restait fichtrement douloureux. Il geint derrière ses dents serrées et sa respiration fut chaotique le temps que le désinfectant fasse son effet mais jamais il ne chercha à retirer son bras. Et tandis qu'elle le bandait, il la regardait, elle, repensant à ce qu'elle avait dit plus tôt. Il lui fallut presque tout ce temps pour parvenir à formuler une idée correcte.

-Je ne voulais pas vous offenser. Si vous avez le sentiment d'être inutile, sachez que ce n'est pas ce que je pense. Ce que vous faites... Ce voyage... N'est pas inutile. C'est même courageux de votre part.
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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeMar 22 Mar 2022 - 12:30




Son cœur se serra, tandis que son interlocuteur contenait sa souffrance. Elle s’en voulait fortement - après tout, c’était entièrement sa faute s’il avait été attaqué.

La comtesse d’Odélian lui offrit alors un sourire contrit, rougit fortement sous le compliment qu’elle n’attendait pas.

- « C’est mon devoir d’aller à Diantra, messire. Je suis bien consciente des risques, même si … j’espérais que tout se passerait au mieux pour vous. Voyez-vous, six de mes hommes en sont déjà morts, et… je n’escompte pas survivre au prochain mois. Mais je ne puis faire autrement, pour mon salut, mais aussi pour les bonnes gens d’Odélian. Pour tous ces innocents. »

La jeune femme se tut quelques secondes, arrangeant artistiquement le noeud du bandage.

- « C’est bien la première fois que l’on me reconnaît utile. Je n’ai même pas réussi à avoir de garçon. »

-Si je n'étais pas prêt à mettre ma vie en danger, je serais resté chez moi. Vous faites vos choix, je fais les miens. Vous n'avez pas à vous sentir responsable de ce qui est arrivé, j'ai choisi d'adhérer à votre démarche, à ma manière. S'il doit y avoir un fautif, ce n'est certainement pas vous.

Cela peut être lui, car on peut considérer qu'il n'a pas assez anticipé, il n'a pas été assez prudent... Ou bien, on peut remonter jusqu'à la source du problème et mettre le Comte en cause, ce qui serait plus juste encore. Dans tous les cas, il pense sincèrement que la faute n'en revient pas à Solange. Elle veut rendre justice et sans doute aussi assurer sa propre sécurité sur le long terme en mettant fin aux agissements de son mari. Il était évident que le trajet ne serait pas une promenade de santé et que l'approche de Diantra serait risquée mais il fallait bien en passer par là.

Aurel soupire aux derniers mots de la Comtesse. Il déteste l'éducation dans laquelle la gente féminine est éduquée. Voilà ce que cela conduit les jeunes filles à penser... Comme si elles n'étaient qu'un ventre en engrosser. Il en est écœuré rien que d'y penser.

-Aux dernières nouvelles, il faut être deux pour concevoir un enfant. Qui nous dit que la faute n'en revient pas pour partie au mari s'il naît une fille et non un garçon ? Ou même entièrement ? De plus, je trouve absurde le fait de réduire "l'utilité" d'une femme à sa seule capacité à apporter un héritier. Ce serait nier le simple fait que ce sont des personnes à part entière !

Le Seigneur s'arrête subitement. Il a un peu haussé le ton mais ce n'était pas contre elle.

-Pardonnez-moi. Le sujet me touche d'un peu trop près. Etant donné que votre fenêtre ne ferme plus, nous allons échanger nos chambres. De toute façon, nous n'allons plus beaucoup dormir tant que cet homme n'aura pas été livré aux autorités et nous allons redoubler de prudence afin d'assurer votre sécurité. Quant au manoir dans lequel vous nous avez proposé de nous loger... Je peux comprendre que vous préfériez retrouver un endroit familier mais s'il appartient à votre époux, il ne sera pas sûr. A moins de congédier les domestiques, peut-être, et d'en condamner une partie car nous ne sommes pas assez pour sécuriser une telle demeure. Pensez-vous que ce soit faisable ?

Solange d’Escault déglutit discrètement. Elle avait les lèvres sèches, mais inclina la tête devant son interlocuteur. Il y avait beaucoup de choses à répondre, mais à la lueur de la chandelle, dans cette chambre où la fenêtre béante témoignait de ce qui venait de s’y passer, la jeune femme se trouvait presque muette. Désorientée à l’idée que son époux ait vraiment cherché à la faire tuer.

Il était plus simple de se concentrer sur des questions plus anodines,

- « Je… les femmes sont des personnes à part entière, mais il serait fâcheux d’abandonner les affaires d’un comté à une ignorante. Également, il est d’une importance capitale qu’une terre revienne à un héritier. Sans quoi, le désordre y règne. Vous savez ce que l’on dit… le devoir d’un homme est à la guerre, et celui d’une femme est de donner des guerriers. J’imagine que ce don nous définit de la même manière qu’un soldat. »

Elle eut un rire un peu nerveux, ses joues colorées de deux taches rouges vives ; et ne put s’empêcher d’acquiescer aux derniers propos de son interlocuteur.

- « Comme toujours, vous avez raison. Il serait sot d’y retourner, mais, je… »

Elle serait seule et livrée à elle-même. La perspective était terrifiante. Oh, Elisabeth lui manquait tant !
Pourtant, la noble reprit la parole d’une voix affermie.

- « Je logerai dans une auberge, c’est … plus sûr… Lorsque vous serez parti, je tâcherai de rester discrète. C’est évidemment la solution la plus prudente. »

Le Régent accepterait-il de subvenir à ses besoins ? Sans Odélian, sans son père, comment vivrait-elle ? N’empêchait qu’elle avait acquis de la compétence comme servante, et qu’elle ferait une bonne professeur de musique. Étais-ce une option envisageable..?

- "Je suppose qu'il est également inenvisageable de loger à l'orphelinat Prademont."

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MessageSujet: Re: Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel   Lantenes, bourgade aussi charmante que... son Seigneur | Solange & Aurel I_icon_minitimeMar 22 Mar 2022 - 18:12

-Vous pouvez ne pas vous sentir les épaules pour assumer cette charge mais je suis persuadé qu'une femme en est tout à fait capable, il suffirait qu'elle reçoive le même enseignement qu'un homme en matière de politique, d'économie, d'histoire... Votre fille demeure une héritière. Si elle révélait en avoir les qualités requises, rien ne l'empêcherait de recevoir l'éducation appropriée pour assumer cette charge. Il y a plusieurs exemples dans notre histoire, Olyssea entre autre. Et, en attendant, il reste la régence.

La cousine de Lesceline, la mère du roi, n'a-t-elle pas elle-même porté la couronne d'Olyssea et de Sainte-Berthilde avant de devenir reine ? Que Solange ne s'en sente pas capable est une chose mais elle a donné une héritière à Odélian. Mâle ou femelle, peut importe au final. Par son intermédiaire, quelqu'un pourrait succéder à Charles de Prademont, que ce soit par son sang et par son mariage. En attendant, la Comtesse peut désigner quelqu'un pour assumer cette charge.

-De toute façon, il est trop tôt pour vous soucier de cela. Attendons de connaître le verdict de Diantra.

A la réaction de la jeune femme sur son avis au sujet du manoir de son mari, il a l'impression qu'il n'y a pas de bonnes manières de lui dire des choses. Elle semble prendre ses conseils comme des remarques sont son incompétence alors qu'il souhaite simplement lui permettre de faire un choix éclairé. Mais ce qui le dérange, c'est le fait qu'elle envisage son prochain départ... Il y a quelque chose qui n'est visiblement pas clair entre eux et il n'attendra pas pour se faire plus explicite.

-Madame. Je n'ai pas la moindre intention de m'en aller avant la conclusion de cette affaire. Et je ne parle pas seulement du Conseil. S'il faut vous escorter jusqu'à Odélian à l'issu du procès, je le ferais. S'il faut vous ramener dans votre famille, je vous y conduirai. Si vous avez besoin d'un refuge le temps de vous retourner, je vous en fournirai un. Je ne compte pas vous déposer à Diantra et vous laisser livrée à vous-même ensuite.

Etait-elle capable de remplir un rôle de véritable dirigeante ? Elle avait adoré en apprendre plus à propos d'Isgaard, mieux connaitre ses vassaux ; mais sa confiance en elle, déjà fragile, s'était fracassée violemment sur les aléas de la vie. Peut-être ne désirait-elle pas être réduite au seul rôle de mère ; mais elle avait conscience de ses énormes lacunes en la matière.
Elle aimait bien ce seigneur de Lantenes. A vrai dire, la jeune femme ne pouvait qu'admirer sa vaillance et sa ténacité. Il était galant et honorable, et elle eut envie de se blottir contre lui, juste un instant, pour éloigner d'elle les spectres de la douleur, de la violence et du chagrin. Et si elle n'en fit rien, bien sûr, elle se contenta d'ébaucher un sourire reconnaissant.

La Mère lui offrait-elle le message que ses souffrances étaient enfin finies, que quelque soit l'issue du procès, elle ne serait plus seule ?

- "Merci, messire Aurel. Je me sens rassurée, à vos côtés. A vrai dire, vous êtes le seul homme que j'ai jamais rencontré qui pense que les femmes puissent être leurs égales. Si je puis vous faire une confidence, j'ai l'intention d'apprendre de mon mieux, si j'en ai l'occasion. Si Louise de Fernel en est capable, peut-être le suis-je aussi."

Bien qu'ils soient seuls dans la pièce, Solange n'avait pas peur de lui. Il ne lui ferait aucun mal - elle en était persuadée maintenant.

Aurel se contenta de hocher la tête. Il était persuadé que, bien entourée, elle en serait capable. Il sa sentait moins tendue et moins effrayée, malgré le fait qu'un homme ait pénétré dans sa chambre un peu plus tôt dans la nuit. Conformément à ce qu'il avait suggéré, Coline et elle furent installées dans leur chambre tandis qu'ils ramenèrent leurs affaires ainsi que le prisonnier dans celle-ci. La nuit suivante fut courte pour ces messieurs qui surveillèrent à la fois l'assassin et la porte de la Comtesse. Le lendemain, dès leur arrivée à Diantra, ils soumirent à la fois leur demande d'audience et le criminel au palais. Il ne restait plus qu'à attendre la date de l'entrevue de Solange avec les hautes instances du pays.
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