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 Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa

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Yssabel
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MessageSujet: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeLun 11 Avr 2022 - 22:56

Deuxième ennéade
Hiver, Verimios 19:XI



Pour l'instant, tout se passe comme prévu.

Debout dans la file, j'attends mon tour. Il y a quelques ennéades à peine, je me trouvais encore à La Dross. Après m'avoir soignée, Lazar m'a gardée avec lui et sa possessivité est allé de mal en pis... Mais je ne pouvais rien faire contre. La seule solution pour moi était de continuer à jouer le jeu de l'amante éprise de son sauveur. Théoriquement, c'était plausible... A ceci près que ledit sauveur n'est pas mon type. Il est attentionné, d'accord, mais au lit... Il prend son pied, moi pas forcément. Je n'ai aucune liberté, c'est à lui de dominer nos ébats et il ne tolère pas que les choses se passent différemment. Même si c'est moi qui le chevauche, c'est les mains fermement ancrées sur mes hanches qu'il se fait fait du bien. Moi, je passe bien après et il croit dur comme fer que je prends autant de plaisir que lui, même quand je ne fais pas l'effort de simuler. D'ailleurs, j'ai fini par arrêter et nous avons eu une discussion un peu houleuse lorsqu'il a fini par se rendre compte que je ne m'amusais plus du tout avec lui. Il est parti en claquant la porte. Il est revenu plus tard, on s'est réconcilié sur l'oreiller puis j'ai fait celle qui voulait lui parler à cœur ouvert. J'ai fait celle qui s'ennuyait et ce n'était pas vraiment faux... Là-bas, je n'avais rien de mieux à faire que d'attendre qu'il rentre pour être son jouet.
Quelques jours plus tôt, j'avais surpris une conversation. C'est comme ça que j'ai eu confirmation que Björn était de mèche dans l'incident qui m'avait conduite jusqu'ici. J'ai poussé Lazar à clôturer le sujet qui nous forçait à rester cloîtrés à La Dross pour que nous puissions rentrer à Thaar et vivre pleinement. La carotte qui l'a motivé à passer à l'action, c'est que mon propriétaire figurait sur la liste des personnes dont il devait se venger pour faire savoir qu'on ne pouvait pas s'en prendre à lui aussi facilement. Mais une esclave sans maître, ça n'existe pas. J'allais forcément être remise en vente... L'occasion pour lui de faire en sorte que je n'appartienne qu'à lui. Alors, forcément, il n'a pas résisté longtemps face à cette perspective.

Aujourd'hui, Björn est mort et j'avoue que je ne le regretterai pas. Je n'ai aucun remord à l'avoir poussé dans les bras de Tyra alors qu'il était prêt à accepter que je sois un dommage collatéral dans la vengeance menée contre Lazar. Il n'avait aucune considération pour moi, ni pour l'investissement que je représentais, donc je n'en ai pas eu davantage pour lui. La chose faite, je me suis rendue aux autorités et, plus précisément, à celui en charge de revendre les biens de Björn car il n'avait pas d'héritier. Comme je l'avais prévu, me revoilà sur le marché aux esclaves. Je ne me souviens pas la première fois que je m'y suis trouvée, je n'étais qu'un bébé. Depuis, je suis passé directement de mains en mains sans transiter par cette étape. De toute façon, aujourd'hui n'a rien à voir avec ce que j'ai déjà connu. Je suis mise aux enchères. Lazar a tenté de m'acheter en direct mais le notaire sait qu'il peut soutirer bien plus de moi que ce que le drossien peut payer. Ma valeur a été estimée mais, là encore, je l'ai joué fine. J'ai convaincu le bureaucrate de nous laisser nous laver, de nous fournir temporairement quelques vêtements et de nous permettre de nous apprêter pour la vente afin de tirer un maximum de toutes les esclaves de Björn. Et ça a marché.

J'entends mon nom, et je monte sur l'estrade, quittant le rideau qui me cachait à la vue des acheteurs. J'apparais, vêtue d'une robe dans les tons rouges et oranges, décoré de motifs en peinture dorée. Ma tenue n'a rien d’obscène, même si elle laisse deviner les contours de ma silhouette. Puisse que toutes mes camarades sont aussi soignées que moi, cela ne devrait pas mettre la puce à l'oreille de Lazar que j'aperçois dans un coin de la salle. J'essaie de paraître aussi naturelle que possible, sans me montrer ni joyeuse, ni triste. Mon sauveur ne doit pas comprendre que j'ai œuvré discrètement pour en arriver là et je ne dois pas non plus faire baisser ma valeur sans quoi il pourrait être tenté d'essayer de m'avoir. Je dois être hors de sa portée, sans qu'il ne se doute que c'est ce que je veux.

Le notaire donne la valeur de départ et, bien vite, une main se lève, puis d'autres... C'est l'instant de vérité. Tout se joue maintenant...
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Eiriztraena Deäl'Honn
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeMer 13 Avr 2022 - 19:20

En Itri'Vaan, les marchés faisaient partie de ces rares choses qu'Eiriztraena pouvait probablement ne pas trop détester. Pour quelle raison ? Elle ne le savait pas vraiment. Peut-être était-ce la seule chose qui pouvait lui rappeler son Puy natal. Les marchés y étaient tous aussi vivants et bondés, la foule se déplaçant au milieu des étals marchands proposant toute sorte de marchandises : nourriture, vêtement, babioles, armes, esclaves et tant d'autres. Si Eiriztraena n'accordait aucune attention aux gens qui flânaient tout autant qu'elle, elle était bien plus soucieuse de ce qu'elle pouvait y trouver. Et à Thaar, il fallait bien admettre que l'on pouvait trouver des marchands très intéressants. Quelques herbes par-ci, d'autres ingrédients alchimiques par là, de belles flèches là-bas, et enfin une beau fusil à aiguiser un peu plus loin. La Drow concluait toujours son tour par la zone où étaient vendus les bêtes, puis celle un peu plus loin où l'étaient les esclaves. C'est là qu'elle fit une bien étonnante rencontre.

Sur l'estrade de bois sur laquelle les esclaves en vente étaient présentés au public, elle en reconnut une qu'elle avait côtoyé un mois auparavant. En réalité, il n'était pas si surprenant que cela de la trouver là. Son maître vivait dans un taudis, et ce n'est pas là que l'on cherchait des esclaves, quels qu'ils soient. Et puis, Yssabel lui avait déjà dit que son ancien maître n'était pas prêt à se séparer d'elle, y compris pour une coquette somme. Elle était donc condamnée à attendre sa mort pour espérer mieux. Mais, dans une vente aux enchères pareilles, elle avait autant de chance de retrouver un maître comme le précédent que d'en trouver un pire. Quoi qu'il en soit, Eiriz' fut presque étonnée de la voir dans une tenue “décente” étant donné qu'elle avait l'habitude de travailler comme une prostituée, ce que les acheteurs présents ne savaient probablement pas, bien qu'ils puissent s'en douter, vu su apparence.

Amusée par la situation, Eiriz', qui, d'ordinaire, serait déjà repartie, assista à l'enchère. Comme elle le pressentait, beaucoup de monde se disputait la vaanie aux yeux d'or, qui, en réalité, pouvait réaliser toute sorte d'activité nécessitant un joli visuel. Massage, prostitution, service… ce genre de chose facile à faire avec un peu de doigté et d'imagination. De plus, elle avait ce côté exotique qui ne manquerait pas de susciter l'excitation, ou au moins la surprise et l'étonnement. C'est bien pour ça que de multiples acheteurs présents faisaient monter les enchères, tous prêts à débourser beaucoup d'argent pour s'offrir Yssabel. Puis, toujours le sourire aux lèvres, Eiriz' se joingnit au jeu, levant la main pour faire élever l'enchère. Au final, elle pouvait faire partie de ceux qui pouvaient se l'offrir, et qui pouvaient également y trouver une utilité, sans pour autant qu'elle y perde au change. En théorie du moins.

Les enchères s'élevèrent très rapidement, jusqu'à ce qu'Eiriztraena se retrouve face à un teigneux acheteur, visiblement riche aussi. Il finit d'ailleurs par céder lorsque le jeu ne semblait plus, pour lui, en valoir la chandelle. La Sombre remporta alors l'enchère, bien qu'elle lui coûta beaucoup d'argent, qu'elle dépense qu'elle espérait pouvoir amortir à long terme. Le comissaire-priseur l'invita à la rejoindre pour signer les papiers, finaliser l'achat, et à récupérer sa belle esclave. Lorsqu'Yssabel put constater que celle qui venait de la racheter n'était autre qu'une ancienne “partenaire” de quelques jours, Eiriztraena fit comme si elle ne la connaissait pas. Elle avait envie de la tester un petit peu, surtout en public. Après tout, les autres n'avaient pas besoin de savoir qu'ils se connaissaient.

« De grands projets nous attendent, elle et moi. » fit la Drow au vendeur ravi du fruit de la vente, d'un air narquois à peine dissimulé, mais toujours en esquivant le regard d'Yssabel. « J'ai hâte de la mettre au pas. » poursuivit-elle, un large sourire aux lèvres, contente de ses emplettes de la journée.
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeLun 18 Avr 2022 - 12:29

Au début, la vente se passe comme je l'avais prévu. Après une présentation de mes origines et de mon pedigree, les mains se lèvent les unes après les autres. Parmi elles, il y a bien sûr celle de Lazar qui se montre d'abord confiant. Puis, à mesure que les prix montent, il hésite de plus en plus à poursuivre et se manifeste de moins en moins souvent. Pendant ce temps, plusieurs acheteurs potentiels continuent à faire grimper ma valeur à une vitesse qui le dépasse et, finalement, je vois qu'il se retrouve désemparé. Il me fixe, comprenant que je suis en train de lui échapper totalement. Si je lui adresse un regard triste que je détourne avant de me concentrer à nouveau sur le reste de l'assistance, en réalité, je jubile. Mon plan a fonctionné à merveille.

Après de longues minutes d'acharnement, il ne reste plus que deux acquéreurs potentiels et... j'ai été surprise de reconnaître les deux. Le premier est quelqu'un que je n'avais pas vu depuis très longtemps. Cela doit faire... vingt-cinq ans. Il s'agit d'Abraham, un client qui m'a beaucoup réclamé lorsque je travaillais à Uldal'Rhiz. Il avait commencé à m'apprendre à lire et, le peu d'érudition que je possède, je la lui dois. Je ne m'attendais pas à le trouver ici, ni à le voir tenter de m'acquérir. Mais je suis encore plus étonnée de voir mon amie drow se battre pour moi. Elle m'a sauvée la vie sans motivation particulière et a ainsi acquis une partie de ma confiance mais j'avoue ne pas comprendre à quoi elle joue aujourd'hui.
Finalement, le notaire déclare la fin de la vente et c'est elle qui a gagné. L'espace d'un instant, alors que mes yeux d'or fixent des iris rouges, je ne suis pas certaine de ce qu'il s'est passé et j'ai l'impression que la situation m'échappe un peu. La sombre est conviée à nous rejoindre tandis qu'Abraham se lève pour sortir et que Lazar reste planté là...

Je suis mon amie à l'arrière, le notaire fermant la marche. Là, je me change, rendant la jolie robe pour la troquer contre une en lin grossièrement tissé qui ne me met pas du tout en valeur. Pendant ce temps, la vente se concrétise à deux mètres de moi puis j'entends la sombre s'adresser indirectement à moi. Je la regarde, sans faire montre du moindre entrain. D'abord parce qu'elle semble ne pas vouloir montrer que l'on se connaît mais aussi parce que j'ignore encore comment je suis censé prendre tout ça. Elle est désormais ma maîtresse, et non plus mon amie. Je ne sais pas ce que je peux me permettre ou non et encore moins ce qu'elle attend de moi. Mais je suppose qu'elle me mettra rapidement au parfum.
La vente conclue, le notaire s'excuse car il doit continuer. Il a encore quelques enchères à mener. Il propose de quoi m'attacher à la drow puis nous indique l'issue de cette salle de tissu. Dehors, quelqu'un nous attend et je reconnais Abraham, ainsi que Lazar qui se tient bien plus en retrait, guettant ma nouvelle propriétaire d'un œil mauvais et moi d'un air plein de désespoir.

-Excusez-moi de vous aborder de la sorte. Commence Abraham. Je ne suis pas mauvais perdant et je voulais vous féliciter d'avoir remporter les enchères. Cependant, j'aurais aimé m'entretenir un instant avec elle, si vous le permettez. Il se trouve... que nous nous connaissons. Même si cela date d'une vie ou deux.

J'aimerais lui répondre que c'est inutile, mais je pose d'abord mon regard sur la sombre. Je ne connais pas encore ses règles. Il est vrai que nous nous sommes liées d'une certaine forme d'amitié mais elle ne semble pas vouloir le montrer donc je suis censé lui être soumise dans tous les cas. Aussi, je ne m'aventurerai pas à prendre la parole sans sa permission. Pas tant que je n'aurais pas le fin mot de toute cette histoire.
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeLun 2 Mai 2022 - 17:26

Eiriztraena signa les derniers papiers pour définitivement acquérir la propriété sur Yssabel, et put s'en aller avec sa nouvelle esclave. Elle jubilait de l'attitude de la vaanie aux yeux d'or, partagée entre incompréhension, étonnement et incertitude. “Mais à quoi joue-t-elle, cette folle ?” devait-elle sûrement se demander. La Prima Sanguis qu'était Eiriz' a toujours vécu entourée d'esclaves durant sa jeunesse, bien qu'elle ait dû s'en passer une fois qu'elle intégrât la Doth'ka. Depuis, elle n'en avait jamais racheté. Elle n'en avait plus besoin, du moins pas pour la changer ou lui faire à manger. Et ce n'est pas pour cela qu'elle avait décidé d'acquérir Yssabel.

À peine sortie après la conclusion de l'affaire que la Sombre fut interpellée par son principal rival durant cette enchère. Elle n'avait même pas eu le temps de discuter avec sa nouvelle esclave qu'on l'emmerdait déjà. La pauvre n'avait même pas eu le temps de s'expliquer auprès de cette femme qu'elle pouvait considérer au mieux comme une amie, au pire comme une bonne partenaire. Parce qu'évidemment, elle n'avait pas raqué une somme démente pour lui asséner des coups de fouets et lui demander de lui masser les pieds. Ceci étant, elle ne put s'empêcher de suspecter ce type de préparer une mauvaise vengeance.

« Bah tiens. » soupira Eiriztraena, les yeux plissés vers le bonhomme qu'elle soupçonnait toujours. « Si l'intéressée est d'accord, je n'y vois pas d'inconvénient à condition que ce soit bref, et que tu te tiennes à distance. Nous n'avons pas de temps à perdre »

La Drow se retourna vers son esclave, et s'éloigna d'à peine quelques pas pour laisser les deux discuter quelques minutes. Elle surveillait le moindre fait et geste du type, prête à lui bondir dessus au moindre faux-pas. Mais il semblait plus honnête qu'il n'en avait l'air tantôt, respectant les conditions fixées par la Sombre. Une fois leur entrevue terminée, maîtresse et esclave purent repartir, leur relation dominée par un silence qu'Eiriz' rendait volontairement pesant, non sans secrètement s'en amuser. Les deux femmes arpentèrent les rues de Thaar jusqu'au Port de Thaar, là où se tenait la principale planque de l'agente secrète : une taverne rien de plus banal, tenue par un contact de longue date. Loin d'être destinée aux clients les plus riches ici-bas, ce sont les dockers qui la fréquentent. Rien de bien exceptionnel, finalement.

« Ne t'inquiètes pas tant, cocotte, tout ceci n'est que temporaire. »

Bien qu'elle était probablement habituée au bas-de-gamme après son long passage aux Lanternes Rouges, ce n'est pas pour cela qu'Eiriz' comptait la faire travailler au port. De plus, la concurrence y était sûrement trop féroce pour qu'elle puisse prendre ce risque, même si Yssabel avait cet exotisme en plus. Et, de toute manière, cette taverne suffisait amplement pour récolter des informations, et le vagin de la vaanie n'en rajouterait pas assez pour être rentable. Pas ici, en tout cas.

La Drow emmena sa nouvelle esclave à l'étage, où se situaient toutes les chambres de l'auberge. Elle invita Yssabel à rentrer dans celle qu'elle occupait depuis qu'elle était à Thaar. Elle était suffisamment grande pour elles-deux. Ce n'est pas comme si la garde-robe de la vaanie débordait de vêtements et de chaussures. Pour l'heure, cela suffisait amplement : elle avait un lit, un toit sur la tête, et une maîtresse pleine d'ambition pour elle. C'est alors que cette dernière changea complètement d'attitude.

« Hé bah, alors, mon bébé ! On n'est pas contente de me voir ?! Guili guili ! » ricana-t-elle en lui chatouillant les hanches comme si elle était réellement avec un bambin. Elle ne retint pas un autre rire. « Tu verrais ta tête depuis tout à l'heure ! Un pur ré-gal ! » se réjouit la Drow, joignant le pouce et l'index sur sa bouche en signe de délectation. « Au départ, j'étais au marché pour quelques emplettes, mais, quand je t'ai vue, je n'ai pas pu m'empêcher de sauter sur l'occasion. Je ne pouvais pas prendre le risque que tu te retrouves aux Lanternes Rouges une nouvelle fois. Tu vaux mieux que ça. Mais on verra ça plus tard ! D'abord, j'aimerais que tu me racontes tes petites péripéties depuis un mois. Je ne m'attendais pas à te retrouver si tôt sur le marché, moi. »
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeLun 2 Mai 2022 - 22:22

L'entretien avec Abraham n'est pas bien long. Afin de rassurer la sombre, il a mis ses mains dans son dos. Il me couve d'un regard plein de tendresse et de nostalgie et sa voix est douce. Il essaie de parler bas mais il sait que ma nouvelle maîtresse peut nous entendre de toute manière à cette distance donc il ne cherche pas à chuchoter non plus. Il s'excuse de n'avoir pas réussi à m'acheter pour me protéger et me demande si ça ira pour moi. J'ai un regard en coin pour mon amie -si je peux encore la considérer comme telle- avant de revenir vers lui et de lui répondre avec assurance. Sur ces mots, il hoche la tête et ne sait plus vraiment quoi ajouter devant cette oreille indiscrète. Je comprends néanmoins le message sous-entendu et la porte qu'il me laisse ouverte en cas de besoin. Il se contente donc de me saluer puis recule. Alors que sa silhouette pivote et s'éloigne, Lazar se retrouve à nouveau dans mon champ de vision. Qu'est-ce que je peux dire ou faire ?... Rien. Je dois continuer à lui faire croire que c'est le destin qui nous sépare et non une manigance de ma part. J'appartiens à une autre que lui désormais. Une autre envers qui je dois me montrer soumise.

Alors, je détourne finalement le regard et j'emboîte le pas à la drow qui me guide à travers les rues de Thaar. Ainsi, elle me mène dans un quartier où je n'avais encore jamais mis les pieds : le port. C'est bien loin des rues que j'ai fréquenté depuis mon arrivée en ville. Je ne dis rien, je me contente de suivre docilement celle qui détient désormais mon titre de propriété. Il est épais d'ailleurs, avec toutes les transactions dont j'ai fait l'objet. Elle a dû récolter tous mes précédents actes de vente, depuis le tout premier. Je ne sais même pas de quand il date d'ailleurs mais. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été esclave.
Nous rentrons dans une auberge tout juste correcte et la doebenne me lance une pique, comme si de rien n'était. Je la dévisage un peu. Est-ce que je suis censée agir comme avant ? Je ne sais pas vraiment sur quel pied danser. Autant je peux faire preuve de beaucoup de caractère, autant je sais me tenir en présence de mon maître. C'est ainsi que j'ai été éduquée. Björn a été mon seul écart de conduite mais il ne méritait pas d'avoir mon respect quand lui-même n'avait pas le moindre intérêt pour son investissement.

Nous montons dans une chambre que je détaille du regard. La sombre ne m'en laisse cependant pas vraiment le temps, m'attaquant comme une enfant que l'on essaie de dérider. Cela ne fonctionne pas, évidemment. Puis elle agit comme une vieille amie, allant jusqu'à me demander de mes nouvelles. Elle veut simplement comprendre comment j'en suis arrivée là, j'imagine. La première réponse est assez simple. Mais elle laisse place à bien d'autres complications.

-Mon maître est mort. Et le jour-même, nous avons toutes fini entre les mains d'un certain Björn Brekke.

A ma façon de mettre ces deux évènements en lien, elle peut sans doute comprendre que je soupçonne que ce n'est pas une coïncidence. Normalement, en cas de décès, soit il y a un testament ou une famille pour hériter, soit il y a une vente. Là, il n'y a eu ni l'un ni l'autre. Je pense que Björn a aidé André à mourir après lui s'être assuré de la récupération de ses biens.

-Il a commencé à monter son affaire, associant taverne et maison close dans les Lanternes. Ce n'était pas une mauvaise chose en soit... jusqu'à ce qu'il laisse un règlement de compte s'organiser contre un de mes clients réguliers, pendant que je m'occupais de lui. Les hommes de mon client sont venus le tirer de là et il m'a emmenée avec lui. Il m'a entraînée jusque dans la Dross où j'ai dû me terrer pendant plusieurs ennéades. C'était... un être possessif qui se croyait attentionné mais qui était un très mauvais coup et avec qui je m'ennuyais à mourir.

Tout en parlant, je me détends un peu, sans pour autant prendre mes aises. J'ai conclu ma phrase par un soupir tout en croisant les bras.

-Je l'ai manipulé un peu pour le convaincre de faire en sorte de régler l'histoire qui nous obligeait à nous cacher dans ce trou. Ses hommes ont découverts que Björn était mêlé à cette échauffourée dans laquelle j'ai bien failli y passer. Et j'ai... donné à mon amant assez d'éléments pour lui permettre de se venger.

Sous-entendu : je n'ai pas apprécié que mon maître n'en ait rien à faire de perdre une de ses filles dans une bagarre et j'ai fait en sorte qu'il ne le refasse plus. Mais est-ce que je peux vraiment dire à ma nouvelle maîtresse que j'ai fait tuer son prédécesseur ? Œil pour œil... J'imagine qu'elle peut le comprendre.

-Ensuite, j'ai fait les yeux doux au type pour qu'il accepte que je me rende pour être vendue, lui faisant miroiter le fait qu'il pourrait officiellement m'avoir rien que pour lui. J'ai fait en sorte que le notaire en charge des biens de Björn organise des enchères et nous mette en valeur pour que l'autre n'ait pas les moyens de m'acheter. De ce point de vue, tout a marché à merveille. Mais, si on sait ce qu'on perd, on ne sait jamais ce qu'on gagne. Et j'avoue que j'ai été surprise de te voir participer aux enchères et continuer jusqu'au point de gagner.

Je fixe la sombre, attendant qu'elle m'éclaire sur ses intentions. Je m'attendais à me faire racheter par une maison close, un service à domicile ou pour un usage privé. Un harem peut-être ? Mais certainement pas par une connaissance, doublée d'une femme. Si je sais qu'Abraham ne m'aurait jamais fait de mal, j'ignore ce que mijote mon amie aux yeux de sang et ce qu'elle peut bien attendre.

-Après tout, quand je t'ai proposé mes services en contrepartie de ton aide, tu m'as fait comprendre que je ne te serais pas d'une grande utilité. Qu'est-ce qui a changé ?
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Eiriztraena Deäl'Honn
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeDim 15 Mai 2022 - 22:25

Eiriztraena laissa donc sa nouvelle esclave raconter son récit, se tenant appuyée sur la porte de la chambre. Elle ne chercha pas à l'interrompre, d'autant plus qu'elle n'avait pas grand chose à rétorquer. Finalement, leur collaboration de quelques jours ne lui avaient pas épargné d'autres soucis. Imaginer Yssabel dans la Dross, haut-lieu du crime aussi dangereux que sale, amusait la Drow. La vaanie avait beau lever le menton devant les rats comme devant un criminel le menaçant d'une dague, la Dross n'était pas un endroit facile à fréquenter. Mais, encore une fois, Eiriz' ne pouvait que constater la débrouillardise d'une esclave prostituée, et rien que cela lui suffisait pour se satisfaire de son achat. Elle ne retint pas un énième sourire lorsqu'Yssabel fit référence aux enchères, et à ce qu'elle lui avait dit le mois précédent.

« J'ai dit ça, moi ? » s'offusqua-t-elle, d'une ironie à peine dissimulée. « En tout cas, tu as une bonne mémoire. Mais, pour répondre à ta question… » la Drow se déplaça jusqu'au lit, s'assit à côté d'Yssabel, les yeux rivés sur le plafond. « Je crois que j'ai évalué ton “utilité” sur de mauvais critères. Je n'aurais pas dû attendre de toi des choses que tu ne peux pas faire, mais plutôt m'intéresser à ce que tu sais faire, et bien faire. »

On n'attendait pas d'Eiriztraena qu'elle renverse des rangs entiers de fantassins à dos de Morgal, ni qu'elle sacrifie les impurs à Natha. Mais, on attendait d'elle qu'elle fasse ce pour quoi elle a été formée : assassiner, empoisonner, espionner, le tout sans se faire voir. Alors pourquoi devait-elle attendre d'Yssabel qu'elle sache jouer du couteau, tirer à l'arc, escalader les murs ou maîtriser la magie ? Cela la rendait-elle plus ou moins utile ? Pas nécessairement. Tout dépendait de ce qu'elle voulait en faire. Et, finalement, il était bien possible que la vaanie aux yeux d'or ne lui soit pas aussi inutile qu'elle n'aurait voulu le croire auparavant.

« Je t'ai sûrement déjà dit que, pour une pute, tu es plutôt résiliente et débrouillarde. Ce n'est pas le cas de la plupart de tes collègues. »

Si jamais Eiriz' ne le lui avait pas dit, c'était désormais chose faîte. Elle ne se souvenait pas de toutes leurs conversations, après tout. Malgré toute l'ironie dont faisait preuve la sombre, Yssabel semblait suffisamment ouverte d'esprit pour la saisir sans s'irriter. Aujourd'hui, elle manquait d'humour, mais cela était probablement due à la situation. Une ancienne partenaire de quelques jours venait de la racheter en tant qu'esclave, alors même qu'elle ne savait, au final, pas grand chose sur elle. Même si elle ne savait pas qu'Eiriztraena était une agente secrète puysarde, elle se doutait bien qu'elle n'était pas une simple Drow, mais qu'elle avait des moyens.

« Toi, tu as ça, ça, et ça. » renchérit la Sombre, désignant, tour à tour, le sexe, les seins, et la tête d'Yssabel. « Et ça, aussi. J'ai failli l'oublier. » cette fois-ci en désignant les yeux dorés de la vaanie. « Bon, tout n'est pas mis en valeur, mais je sais que tu les as. Alors, s'il n'est pas difficile de trouver une paire de seins et un vagin, c'est plus difficile de trouver une poulette qui a aussi la tête et l'exotisme. »

En Itri'Vaan, tous les peuples se mélangeaient. Nains, elfes, drows, humains, et des bâtards sangs-mêlés y vivaient sans craindre les purges raciales. Un homme banal avait donc le choix de coucher avec une drow, une elfe ou une humaine selon ses envies du moment. Cependant, un homme en recherche d'une femme un peu différente du commun des mortels pour mettre en application ses petites idées novatrices se retrouverait bien vite déçu de constater que le panel n'est pas si large que ça. Et, Yssabel avait beau se vanter de bien copuler, nombreuses étaient les catins qui n'avaient pas autant d'imagination.

« J'ai un projet pour nous deux, mais comme tu détestes les mystères, je ne t'en dirai pas plus aujourd'hui. Dans les prochains jours, je te promènerai dans la ville pour trouver notre bonheur, je te ferai refaire ta garde-robe, et, si nous sommes douées, on se fera de nouveaux copains. » fit la Drow, plutôt amusée de garder le mystère, en sachant pertinemment qu'Yssabel était plutôt désabusée par la situation. « On devra rester là quelques jours, le temps de s'organiser et de tout boucler. J'espère que tu ne te sens pas trop à l'étroit. Je n'ai malheureusement qu'un seul lit, mais, tu m'excuseras, il n'était pas prévu que je couche avec une femme. » renchérit-t-elle d'un air espiègle. Eiriztraena se releva et se mit devant Yssabel, toujours assise sur le lit. Elle prit son visage par le menton et releva sa tête vers la sienne. La Drow souriait de toutes ses dents. « Tu fais confiance à ta meilleure amie ou pas ? »
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeMar 24 Mai 2022 - 19:09


Je hausse brièvement les sourcils. Visiblement, nous nous étions mal comprises sur l'utilité que je pourrais avoir auprès d'elle. Moi je parlais de séduire quelqu'un pour elle, de détourner l'attention, de prêter une oreille... Elle me voyait plutôt dans un rôle similaire au sien. Evidemment que je ne serais pas capable de faire ce qu'elle fait. Même si la mort ne m'atteint pas beaucoup, je ne suis pas certaine d'être capable de la donner. Pas si ma vie n'est pas en jeu en tout cas. Sans compter qu'il me faudrait des années d'entraînement pour me mettre à son niveau. Le retour sur investissement serait bien trop long.

-Il t'a fallu tout ce temps pour le comprendre ? Je te pensais plus vive que ça.

Je ne m'insurge pas en l'entendant me traiter de pute. Catin, prostituée, fille de joie... Ce ne sont pas des insultes à mes yeux mais la simple vérité. Je n'ai pas honte de mon travail, il fait partie de moi. Je ne m'imagine vivre d'autre chose. Et puis, pourquoi est-ce que je devrais m'offusquer alors qu'elle poursuit sa phrase par un compliment ? Elle reconnaît que je fais bien mon travail et ses mots sonnent vrais. Malgré son attitude désinvolte, je la sens sincère dans sa réflexion.
Je l'écoute jusqu'à ce qu'elle en vienne à son objectif. Je croise les bras alors qu'elle refuse de me dire ce qu'il en est exactement mais j'imagine qu'elle veut m'employer pour ce que je sais faire : séduire un homme, ou même plusieurs. Le profit qu'elle en retirera, ce ne sont pas vraiment mes affaires à vrai dire. Même si, plus elle y gagne, plus j'ai à y gagner aussi. Mais je n'ai pas besoin de savoir de quoi il en retourne pour faire ce qu'elle attend de moi. Et puis, en fait je n'en ai pas envie. Tout comme je ne lui ai jamais demandé ce qu'était devenu le type qui a essayé de me tuer après avoir tué mon client.

Cependant, parmi tout ce mystère, il en reste un qu'il me faut encore lever pour me sentir plus à mon aise. Elle agit avec moi tel que je la connais mais, de mon côté, même si je me suis permis une petite pique, je marche sur des œufs. Et ce n'est pas très confortable.

-A défaut d'en apprendre plus sur tes projets, est-ce que tu peux au moins m'éclairer sur notre nouvelle relation ? Maîtresse.

Je ne l'ai jamais appelée ainsi auparavant, et pour cause, elle n'avait pas ce statut jusqu'alors. En utilisant ce mot, j'espère qu'elle comprendra ce que je cherche à savoir. C'est-à-dire, ce que mon rachat change entre nous. Jusque là, elle me demandait de la considérer comme son amie et voulait que je lui fasse confiance. Elle en a acquis une partie le mois dernier mais là, je ne sais plus sur quel pied danser. Elle ne me fera pas de mal, elle m'a payé bien trop cher pour cela et elle vient de me confier qu'elle a besoin de mes compétences. Ces dernières vont de paire avec mon physique qui attire l’œil.

-Je n'ai rien contre le fait d'être ton esclave mais je dois connaître les règles du jeu si je veux pouvoir jouer correctement.
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeVen 27 Mai 2022 - 23:19

« Ce n'est pas du temps qu'il m'a fallu ; c'est revoir ta trogne. Sinon, tu te doutes bien que j'aurais corrigé le tir bien avant aujourd'hui. »

Ou peut-être pas, d'ailleurs. Mais, peu importait. Eiriztraena ne pensait jamais Thaar assez petit pour croiser des connaissances par hasard. Le destin l'avait dupée une nouvelle fois. Cela dit, Yssabel n'était probablement pas mieux lôtie que la Drow. Elle n'avait vraisemblablement pas mesuré la probabilité qu'une ancienne partenaire ne lui revienne d'une telle manière. L'habitude voulait qu'elle sache comment se comporter vis-à-vis de ses maîtres (quoi qu'elle la tutoyait), mais cela ne pouvait éclipser son incertitude sur ce que lui réservait Eiriz'. Pour preuve, Yssabel n'était pas aussi taquine et détendue que d'habitude.

« Qui te dit qu'il y a de nouvelles règles ? » la questionna la Drow, croisant les bras devant Yssabel et arquant un sourcil. « Détends-toi un peu, chérie. Si j'ai payé pour t'avoir, ce n'était pas plus pour établir un rapport de domination que pour m'assurer que personne ne gaspille ton potentiel. Je ne compte pas te mener la vie dure et te battre jusqu'à te briser les os. »

Eiriztraena n'avait pas plus d'intérêt à le faire, mais elle le lui avait déjà dit cela le mois dernier. Elle ne tuait ou ne torturait jamais gratuitement, et encore moins les personnes pour qui elle éprouvait de l'intérêt. Rentraient généralement dans cette catégorie les types avec qui elle avait travaillé plus ou moins sporadiquement. Yssabel était la seule impure sang-mêlée du lot, mais Eiriz' l'aimait plutôt bien, même si elle refusait catégoriquement de l'admettre, ou alors indirectement. De manière générale, elle était pareille avec tout son entourage, même ses plus proches collègues. Le seul soucis était, bien entendu, qu'elle ne pouvait pas savoir à quel point la situation était réciproque… si elle l'était. Néanmoins, elle avait appris à faire sans.

« Alors, reste comme tu es et ne te soucie pas des châtiments. Mais ne t'avise pas non plus de jouer avec ma patience. La gentille fille que je suis a ses limites. »

Yssabel devait sûrement imaginer de quoi était capable la Drow pour qu'elle comprenne qu'il valait mieux ne pas l'ennuyer, surtout maintenant qu'elle était son esclave. Néanmoins, un petit avertissement n'était jamais de trop. Désormais, la vaanie savait à quoi s'en tenir, du moins l'espérait Eiriz'. Les ronds de jambe, les sévices et les prosternations inutiles, ce n'était pas son truc, surtout sur quelqu'un qui deviendra, à terme, une partenaire plus qu'une esclave. Nul doute qu'Yssabel avait connu plus sévère dans sa courte vie. Bien sûr qu'Eiriztraena était sadique, mais elle n'avait pas besoin payer des sommes folles pour acheter des esclaves afin d'assouvir ses fantasmes.

« Bon ! Maintenant que les choses sont claires ! » fit subitement la Sombre en tapant dans ses mains. « J'espère que tu vas te détendre parce que tu es beaucoup trop à cran à mon goût. Je veux retrouver ma Yssabel joueuse, sinon je vais m'emmerder moi. » renchérit-elle, en lui tapotant de l'index le bout du nez. « Tiens bah d'ailleurs ! Debout ! Va falloir préparer ta tenue pour demain parce que cette horreur… » D'un geste aussi sec que soudain, elle dénoua les lacets de la robe que la vaanie portait. « Je ne veux plus la voir. Tu n'es pas beaucoup plus petite que moi, j'ai forcément quelque chose de plus élégant à te prêter et qui fera l'affaire. Au moins le temps d'aller chez un couturier pour te trouver une belle robe. » Eiriz' se dirigea vers son armoire et en tira plusieurs robes de couleurs, de motifs, et de coupes différentes. « Je ne sais pas si je te l'ai dit, mais c'est aux Soieries que nous irons. Alors les tenues de putes ringardes, c'est terminé. Tu voulais de la qualité et un coin huppée ? Tu vas être servie ma chérie ! »
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeJeu 9 Juin 2022 - 22:02

-M'acheter pour me blesser serait de l'argent gâché. Te connaissant, ce n'était pas vraiment ce que je craignais. Mais même les plus doux ont leur limite car ils doivent faire comprendre qui est le maître.

Je sais tout cela mieux que personne. Même si un propriétaire est juste, il doit éviter que ses esclaves le sous-estime. Les punitions ne sont pas physiques pour les créatures comme moi mais elles peuvent être pires encore. J'ai la chance d'avoir la force mentale pour résister à ces sanctions et l'intelligence de savoir jusqu'où je peux aller sans devoir en subir les conséquences. Cependant, cela nécessite un temps d'adaptation. Il me faut quelques ennéades ou même quelques mois avant d'être capable de cerner suffisamment le bonhomme pour lui dire le fond de ma pensée. En y mettant les formes, bien sûr...

Je regarde la sombre alors qu'elle me demande de ne rien changer chez moi. Je ne me détends pas tout à fait, néanmoins. Et je fais bien, car le petit avertissement tombe malgré tout. Il y a une limite. Il y en a toujours une... Comment peut-elle me demander de rester moi-même et en même temps de ne pas jouer avec ses nerfs ? Elle connaît pourtant ma personnalité. Je me maîtrise à merveille face à mes maîtres mais je ne l'ai pas fait face à elle, jusqu'à ce soir. Je dois nécessairement m'adapter...

Rapidement, je suis debout. Les attaches de mes guenilles sont défaites et le vêtement tombe aussitôt au sol. N'étant pas pudique, je me sens instantanément mieux. Je préfère être nue que dans ce tissu qui gratte... Je n'essaie en rien de cacher mon corps élancé et élégant.

-Si tu étais l'un de mes précédents maîtres, j'aurais pensé que tu veux m'essayer. Ce sera la première fois que j'ai une maîtresse. Cela promet d'être intéressant.

Mon ton emploie un brin d'espièglerie et la lueur dans mes yeux trahit une certaine curiosité. Il est vrai qu'une femme ne peut pas évaluer le plaisir que je procure aux hommes. J'y mettrais bien moins de cœur et d'énergie étant donné que seul le sexe opposé m'attire. Je sais que les sombres ne sont pas aussi fermés mais elle a sans doute remarqué que je ne l'ai jamais regardée avec cet intérêt dans le regard.
Je rapproche de ma nouvelle propriétaire et j'examine les vêtements qu'elle me propose. Elle ne sort que des robes et cela m'enchante. Sans parler des coupes... Ni chastes, ni vulgaires. Apparemment, elle aussi sait comment mettre ses courbes en avant et en montrer un peu tout en gardant un minimum d'élégance. Rien qu'à les regarder, je me sens déjà infiniment mieux.


~~~~~~~~~~~~~~~~~


Mon choix s'est arrêté sur une robe aux teintes bleues foncées, fendue sur les épaules et ouverte dans le dos. J'apprécie de sentir la brise sur ma peau tout autant que les quelques regards qui se retournent à mon passage. Des regards qui ne sont pas simplement lubriques mais aussi curieux et charmés... Dieux que cela m'avait manqué.
Je suis la sombre dans les rues de la cité et elle me conduit dans un quartier très chic pour entrer dans une boutique qui vend à la fois des vêtements et des bijoux. Des tenues typiquement vaanies qui feraient instantanément rougir n'importe quelle pucelle effarouchée. Pourtant, je les trouve juste beaux et élégants. A l'intérieur, nous sommes accueillies par une jeune femme très souriante qui se prénomme Modeste. C'est un curieux prénom mais mon regard a trop à faire dans son escarcelle pour m'arrêter sur ce détail. Je laisse le soin à ma maîtresse de choisir quelques tenues puis, lorsque je comprends vers quel genre de vêtements elle veut que je m'oriente, j'en suggère un ou deux. Puis elle nous conduit à l'arrière, vers les cabines d'essayage, et nous laisse en entendant un autre client entrer.

A l'abri des regards derrière un grand linge de velours pourpre, je retire la robe empruntée et je commence à sélectionner celle que j'enfilerai en premier.

-Alors ? Est-ce que tu vas finir par me dire pour qui je dois m'apprêter de cette façon ?
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeJeu 16 Juin 2022 - 0:39

« Cesse donc de me faire du charme, et essaie ces robes, qu'on voit ce que ça donne. »

Eiriztraena employa un ton tout aussi espiègle que sa nouvelle esclave. Yssabel renaissait petit à petit, et nul doute que les prochains jours la raviraient. À commencer par l'essai de ces quelques robes que possédaient la Drow pour les diverses occasions qui pouvaient se présenter à elle, dans les Soieries ou tout autre quartier relativement chic et raffiné. Une fois Yssabel nue, Eiriztraena s'empressa de ramasser cette robe immonde qu'elle portait jusqu'à maintenant, et la jeta loin du lit. Nul doute qu'elle la jettera au feu une fois les essais terminés. Parmi les vêtements que la vaanie essayait, certaines étaient trop ceintrées ou serrées, mais d'autres faisaient largement l'affaire. Finalement, Yssabel en choisit une qui lui permettra d'arpenter les quartiers riches de Thaar sans se faire remarquer pour ses tenues de pauvre catin des rues des Lanternes. Cette robe bleue était sobre sans pour autant masquer les courbes de la vaanie. Pile ce qu'il fallait pour préparer la suite.

~~~~~~~~

Comme promis, Eiriztraena escorta son esclave dans les Soieries pour former les prémices de sa future garde-robe. Tous les couturiers de talents et qui savaient mettre en valeur les corps des hommes et des femmes s'y trouvaient. Bien entendu, le vêtement était plus cher, mais plus solide, plus esthétique, et surtout bien plus élégant. Les investissements préparés par Eiriz' n'avaient rien de légers, mais elle était persuadée qu'elle et ses amis pourraient en voir un retour juteux à long-terme. Quoi qu'il en soit, la maîtresse et son esclave s'arrêtèrent dans l'une des nombreuses boutiques des Soieries. Une qui correspondait parfaitement à ce qu'Eiriztraena désirait pour Yssabel, qui bavait elle-même devant toutes ces robes. Nul doute qu'elle appréciait le changement de qualité qu'Eiriztraena pouvait lui offrir. Des vêtements sobres et élégants se mélangeaient à des vêtements beaucoup plus suggestifs et affriolants. Le tout formait comme un panel de robe, de la plus habillée à la plus érotique. Pour Yssabel, la seconde catégorie était la meilleure pour ce qu'Eiriz' planifiait, mais certaines robes habillées ne seraient certainement pas de trop.

Après en avoir choisi quelques unes, les deux femmes se dirigèrent vers les cabines d'essayage, au fond de la boutique. Pendant que la vaanie se changea derrière un rideau finement tissé, la Drow faillit partir examiner d'autres robes lorsqu'Yssabel l'interrogea de nouveau depuis la cabine. Eiriztraena ne put s'empêcher de regarder autour d'elle, comme si elle ne désirait pas que quelqu'un ne l'entende.

« Rooooh ! Madame en a déjà assez des mystères ? »

Mystère qu'Eiriztraena ne pourrait guère conserver bien longtemps encore. À en voir les robes qu'Yssabel avait choisi pour la suite, elle se doutait déjà que le travail que sa maîtresse comptait lui confier ne changera pas des précédents. Sauf si certaines femmes faisaient la cuisine ou le ménage en petite tenue conçue dans des tissus de qualité, bien que cela serait un joli gachis d'argent, y compris pour un riche qui avait de l'argent à dépenser.

« Bon, bon ! » s'exclama la Drow comme si Yssabel avait insisté pour qu'elle lui révèle son projet alors qu'elle était restée silencieuse. « Avant de venir ici, j'ai demandé à quelques contacts de faire le tour des Soieries au niveau de l'immobilier. » révéla-t-elle alors, s'approchant de la cabine alors que son esclave ne tarderait sûrement pas à en sortir avec une première robe. « Donc, pour répondre à ta question : personne en particulier. »

Un client des issu des quartiers riches était un client qu'il valait mieux avoir de son côté pour diverses raisons, qui qu'il soit. En réalité, Eiriz' était parfaitement sincère dans sa réponse : elle ne ciblait personne en particulier. Cela viendrait peut-être par la suite, mais, pour l'heure, des yeux et des oreilles dans les Soieries lui suffisaient amplement. Cela était plus coûteux et surtout, bien plus long à mettre en place, mais le jeu en valait la chandelle. Du moins l'espérait-elle.

« Comme tu as déjà côtoyé les gens aisés et raffinés, tu ne devrais pas avoir de mal à travailler par ici. Le soucis des Soieries, c'est que les catins ne travaillent pas dans les rues. » fit-elle, tapotant sur le rideau de velours comme pour désigner Yssabel. Non pas qu'il s'agissait d'un reproche, mais plutôt d'un avertissement. « Par conséquent, on va devoir trouver un petit refuge sympathique et attirant dans lequel tu pourras faire l'étalage de ton talent. D'ici là, il te faudra une garde-robe en adéquation avec la qualité attendue de l'établissement et du travail fourni, d'autant plus qu'il faudra également te trouver des nouveaux copains et nouvelles copines. Mais, on verra ça plus tard : pour l'heure, sors-moi de là ! »
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeMer 22 Juin 2022 - 20:32


Je repousse le rideau de velours pour me dévoiler à ma maîtresse. Je porte une robe rouge ornée d'arabesques en peinture dorée qui suit presque parfaitement mes courbes. A travers le tissu, on devine le tracé de mes hanches, le galbe de mes seins nus, la finesse de mes jambes... Elle tient par un simple nœud à la base de ma nuque et laisse mon dos totalement à découvert. Je me sens électrique rien que de la sentir sur moi... J'avance de quelques pas pour me voir dans le miroir et je m'observe d'un œil satisfait. Je me sens revivre alors que de nombreux souvenirs me reviennent en mémoire. Toutes ces soirées auxquelles j'ai participé, tous ces hommes que j'ai rencontré, toutes ces nuits de plaisir que j'ai partagé... J'ai peine à croire que je m'apprête à les retrouver bientôt.

-Ce serait mieux avec les cheveux relevés. Je joins le geste à la parole et commence à rassembler mes cheveux pour faire un chignon très rapide que je retiens d'une main. Ainsi, on voit l'entièreté de la zone laissée nue par la robe. Ça ne gêne pas pour tes plans, d'ailleurs ?

Tandis que je pose la question, je tends légèrement ma nuque dans la direction de la sombre. Elle y verra sans mal la marque au fer rouge qui m'a été appliquée quand j'étais bébé. Je me fous un peu de la réponse, je ne cherche pas à cacher mon statut. Je veux juste savoir si je dois me faire passer pour une femme libre ou non.
Lorsque j'ai ma réponse, je reviens à notre affaire, essayant avant tout de comprendre ce qu'elle attend de moi et de lui donner le point de vue de quelqu'un qui connaît parfaitement ce milieu. Je prends donc un ton qui tient plus de la suggestion que de l'avis franc et fermé.

-Même si je reste ta propriété et que ça peut faire grincer des dents celui qui exploitera mon potentiel à ta place, j'imagine que ça peut marcher si tu lui fais une proposition alléchante. Mais dans un établissement fermé, je devrais coucher avec les hommes qu'on me désignera ou qui me choisiront, je n'aurais pas souvent voix au chapitre. Un loueur de service, comme mon deuxième maître, ça serait un peu plus facile. Je peux aguicher qui je veux dans les soirées. Et, ne t'en fais pas, je saurais me faire rapidement de nouveaux amis.

Je conclue avec un sourire faussement charmeur avant de lâcher mes cheveux d'un seul coup et de disparaître à nouveau derrière le rideau. Je n'ai qu'à tirer sur la ficelle pour que le nœud se défasse et que la robe le long de mon corps jusqu'au sol. J'adore cette sensation... Et j'ai hâte de pouvoir le refaire avec un client. J'en suis déjà tout émoustillée... Je choisirai le premier avec le plus grand soin car j'en veux un à la fois inventif et endurant pour mon retour dans cette vie que j'aimais tant.
Je commence à passer une autre robe quand la joaillière revient prendre la température des essayages. Elle me demande comment ça va et quelle robe je suis en train d'enfiler. A ma réponse, elle fait un aller-retour en boutique et me passe un bijou à travers le rideau. Je sais parfaitement comment ça se met donc je rejette gentiment son offre d'explications. Je ressors un instant plus tard, vêtue d'une robe verte sombre aux reflets brillants. Elle ne tient que par une épaule et elle est fendue jusqu'en haut de la cuisse d'un côté. Elle dévoile ainsi le bijou que j'y ai fixé et qui attire l’œil sur ma peau d'une façon à la fois originale et aguicheuse. Cette femme est douée...

Le bijou:
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeVen 8 Juil 2022 - 23:16

« Aaaah ! Ça nous change de tes anciennes affreuses robes ! » s'exclama Eiriztraena en voyant son esclave émerger enfin de cette cabine d'essayage. « Effectivement. Mais, ne t'inquiète pas, je crois qu'il faudra aussi faire un tour chez un coiffeur. »

Tout les hommes n'aimaient pas nécessairement le contact avec les cheveux, et ce encore plus lors pendant le sexe. Dans une robe de cet acabit, il était néanmoins plus intéressant esthétiquement de se coiffer pour bien la mettre en valeur. C'est d'ailleurs grâce à l'esthétique du vêtement que la Drow put revoir la marque d'Yssabel, dans cette partie assez saillante qu'était son cou. Il ne s'agissait pas du meilleur emplacement, loin de là.

« Hmm… ça devrait aller. Je pense que tout le monde, aux Soieries ou ailleurs, a déjà couché avec une esclave. Et puis, ce n'est pas comme si on pouvait l'effacer ou la changer de place. » répondit Eiriz' d'une voix neutre, qui ne saurait dire si cette réponse était satisfaisante. « Dans le pire des cas, tu devras te passer des baisers dans le cou. »

La Drow avait accompagné cette énième plaisanterie d'un haussement des épaules. Pour ce qu'elle avait imaginé, elle était quasiment certaine que la situation d'Yssabel, modifiable au demeurant si besoin, ne posait pas de réel soucis. Comme la vaanie ne surenchérit pas sur ce sujet, Eiriz' supposa que cela ne changeait rien à ses yeux non plus. Pas plus que la manière d'exploiter son potentiel, en tout cas. Si la Drow avait déjà une certaine idée en tête, elle ne put s'empêcher de se donner quelques secondes pour penser aux refléxions de son esclave.

« L'un n'empêche pas nécessairement l'autre. Mais, chacune de ces possibilités a ses défauts et ses qualités, c'est vrai. » répondit Eiriz' aux réfléxions d'Yssabel, en agitant les épaules d'un air indécis. « L'établissement s'avère avantageux quand on ne cible personne en particulier, en plus d'offrir un toit sur la tête et d'y pouvoir organiser des soirées. Et comme tu es plutôt futée, ça me ferait chier de rester dans ton dos continuellement comme tes prédécesseurs. »

Yssabel se dissimula une nouvelle fois derrière le rideau de la cabine d'essayage, mais Eiriztraena demeurait pensive, du moins jusqu'à l'arrivée de la vendeuse dont elle avait presque oublié l'existence. Évidemment, elle venait s'assurer que les essais se déroulaient comme prévu, bien qu'Yssabel semblait suffisamment s'y connaître pour également choisir ses accessoires et ses bijoux. Mains sur les hanches, Eiriz' attendait impatiemment que la vaanie ne ressorte avec sa nouvelle tenue. Au final, le bijou n'était pas nécessaire, mais force était d'admettre qu'il ajoutait une note très légère d'érotisme, sans rendre la robe vulgaire, bien au contraire.

« C'est bien ça ! C'est plus créatif que la moyenne, c'est ce qu'il faut. » valida la Sombre, qui tournoya l'index pour intimer Yssabel de faire un tour sur elle-même. La robe séyait parfaitement à sa morphologie, comme prévu. « Bon, hé ! Moi j'avais prévu les accessoires pour après, mais visiblement, madame a décidé de faire parler son imagination. »

Eiriztraena s'adressait tant à Yssabel qu'à la marchande, leur laissant la possibilité d'en amener de nouveaux pour les essayer. Un bijou n'était pas nécessaire, mais il était un détail qui pouvait faire la différence, en bien ou en mal. Si Yssabel savait s'en servir, autant lui laisser la possibilité d'exploiter cette partie-là de son habillement. Les deux femmes aviseraient leurs choix par la suite.

« Combien il t'en faudrait, pour débuter correctement ? Trois ? Quatre ? Parce que je te rappelle qu'on a d'autres choses à régler, ma cocotte. »
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeSam 23 Juil 2022 - 22:38

Je repars derrière le rideau et la bijoutière nous laisse de nouveau. Elle a compris que nous parlions affaire et elle a certainement l'habitude de rester en retrait afin que ses clients de se sentent pas épiés.

-Si on part sur le travail dans un établissement, quatre ce sera plus confortable. Je serais la nouvelle attraction, en plus d'être particulière exotique, donc je risque d'être très demandée. Et si je dois avoir plusieurs clients en une soirée, il faut que je puisse changer de robe pour ne pas avoir l'odeur du type précédent sur moi.

Je n'ai pas beaucoup travaillé en maison close mais je m'y connais quand même. Et il m'est arrivé d'avoir une chambre attribuée dans une soirée pour recevoir les invités qui voulaient se distraire. J'apportais toujours plusieurs robes et je demandais de quoi me laver entre chaque. Il faut savoir donner l'illusion au client qu'il est le seul que j'aurais fréquenté, même s'il n'est pas forcément dupe.

-Ouh ! Celle-là est très coquine... J'adore.

Quelques instants plus tard, je rouvre le rideau. Je porte une robe bleu nuit donc le tissu glisse avec fluidité sur ma peau. La coupe est assez simple mais très bien cintrée. La petite originalité, c'est ce grand décolleté en forme de goutte sur l'avant qui laisse apparaître un bijou entre mes seins. Un rond doré encerclant une pierre assortie à la robe. Je me tourne un peu pour laisser la sombre apprécier mon dos nu, traversé par deux chaînettes d'or. Lorsque c'est fait, je détache le lien dans ma nuque et le vêtement choit au sol. Ce petit bijou, que l'on pourrait croire intégré à la robe, apparaît alors comme un élément singulier qui entoure mon buste au niveau de ma poitrine. Mes monts sont encore masqués par deux petites bandes de tissu identiques à ceux de la tenue et il y a un minuscule bas assorti. Une jolie surprise pour un client à qui je souhaite faire vraiment plaisir...

-Une dernière, et je te suis. Mais je te préviens, je garde mes cheveux longs. Je refuse de les couper plus qu'il ne faudra pour leur rendre leur beauté. Quant aux accessoires, je crois qu'il y a tout ce qu'il faut ici. Dis-je en jetant un œil sur un mannequin de bois présentant un ensemble de bijoux pensé de telle façon qu'ils forment des sous-vêtements encore plus coquins que ceux que je porte déjà.

Je me sens revivre... De nouveaux vêtements dans lesquels je me sens aussi féminine que sensuelle, des bijoux osés, des soins... Il me tarde de savoir à qui elle compte me prêter et de commencer à travailler. J'ai un grand besoin de retrouver la douceur et le savoir-faire des clients de grande classe pour retrouver pleinement goût à mon métier. Que cela me fasse oublier les vingts dernières années.
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeSam 6 Aoû 2022 - 15:59

« Avec un lavage quotidien, ça me paraît jouable pour commencer. »

Eiriztraena laissa Yssabel choisir les robes qu'elle préférait, ainsi que les accessoires qu'elle pensait nécessaire pour les accompagner. Les gains de la future maison close pourraient par la suite lui permettre d'étoffer sa garde-robe, dans l'éventualité selon laquelle elle ne sera pas un gigantesque échec. Les deux femmes mettaient toutes les chances de leur côté, cela allait sans dire, mais cela ne garantirait pas un succès pour autant. Il valait mieux ne pas se rater pour la suite.

Si elle conserva le silence, la Sombre acquiesça devant cette troisième robe enfilée par la vaanie. Les fins gourmets appréciaient toujours qu'on les titille et que l'on joue avec leurs nerfs et leurs pulsions. Les meilleurs le rendaient souvent très bien, et il valait mieux pour Yssabel de ne pas dégainer une telle robe pour un amateur. La session perdrait rapidement de sa saveur, alors que cette robe avait tout pour faire déployer l'imagination des protagonistes. Créer le besoin, le désir, voire même la frustration était une étape incontournable au lit.

« Et moi qui avait prévu de te raser la tête, me voilà fort bien déçue. » se désola faussement Eiriz', levant les yeux au ciel. « Mais si t'as vraiment besoin d'être rassurée, je comptais simplement rafraichir et soigner tout ça. À quoi ça sert de t'acheter des robes de qualité si le reste ne suit pas ? »

Un homme voulant simplement tirer son coup comme un lapin ne se souçait pas de l'apparence, mais ces gens-là appartenaient au passé d'Yssabel, bien qu'elle en croiserait encore là et là. Ceci étant, dans un établissement huppé, le client recherchait quelque chose de plus, et, au-delà de l'imagination et des jeux, il désirait une partenaire propre et soignée. Ce que n'était vraisemblablement pas une catin des rues. Il était hors de question qu'Eiriztraena présente au public des Soieries une grognarde à la tignasse sale et défraichie.

« Tiens, puisque j'y pense. Si tu connais des nanas ou des bonshommes doués dans le métier et dont tu penses qu'ils peuvent apporter quelque chose, n'hésite pas à me le dire. Qui sait, si ça peut nous faire attirer quelques clients en plus. »

Eiriztraena ne serait pas contre plusieurs paires d'oreilles supplémentaires, puisque l'argent n'était pas une fin en soi, au contraire. Mais, Yssabel lui avait déjà avoué qu'elle n'appréciait pas particulièrement faire ça avec des femmes, donc un bon garçon serait sûrement le bienvenue pour attirer ces dames… ou même ces hommes. Tant qu'à faire. La Puysarde qu'était Eiriz' avait appris à aimer la compagnie des unes et des autres, mais, là et là, beaucoup d'hommes et de femmes avaient une préférence pour des personnes du même sexe. Autant ne pas les décevoir.

« Pas besoin d'un bataillon, hein, quelques uns feront l'affaire, c'est histoire de faire tourner la boutique. Puisqu'on en parle, là, est-ce que t'as appris à lire, écrire et compter des fois ? »
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeDim 14 Aoû 2022 - 0:52

Alors que j'étais en train de changer de robe, je rouvre soudainement le rideau. Le tiens ma nouvelle tenue juste plaquée contre ma poitrine. Bon, elle m'a déjà vue à poil pas plus tard qu'hier mais c'est pour faire preuve d'une minimum de savoir-vivre alors qu'on est dans un magasin et pas dans une chambre. Je la regarde, la dévisageant presque. On s'était pas comprises en fait.

-Attends... Tu veux pas me mettre dans un établissement qui existe déjà... Tu veux en créer un ?!

Alors là, c'est sûr que pour ses affaires, il n'y a plus de raisons de se soucier du patron des lieux. J'aurais pas à travailler sur deux tableaux en essayant de pas me faire chopper par le proxénète, juste à associer travail et plaisir -le travail étant la collecte d'informations, évidemment-.

-Mais... Il... te faudra un lieu. Et des produits de luxes comme des huiles de massage ou intimes. Sans parler d'un alchimiste pour éviter les grossesses et les maladies. Il faudra tout meubler et décorer. Et puis ils s'attendront à pouvoir boire et grignoter quelque chose.

Je reprends l'enfilage de ma robe, passant un bras dans l'unique bretelle qui la compose. Celle-ci est blanche et ornée de breloques en or sur l'épaule et le long de l'ouverture qui laisse aisément apparaître l'une de mes jambe jusqu'à mi-cuisse. Mais je ne suis même plus dans l'essayage... Monter une affaire, c'est une entreprise bien plus portante que ce dont nous parlions au départ. Je n'ai pas eu l'occasion de travailler longtemps dans une maison close de luxe mais je connais les riches et je sais ce qu'ils aiment et attendent d'une expérience dans ce genre d'endroit. Ils veulent que tous leurs désirs soient satisfaits...
Je secoue la tête pour me reprendre et répondre à sa vraie question. Celle que j'ai complètement éludée alors que toutes ces pensées me venaient à l'esprit et que j'ai cité à voix haute pour qu'elle réalise l'ampleur de la tâche et l'investissement que ça allait représenter.

-Euh... Oui, j'ai quelques noms en tête. Des personnes qui partagent le même point de vue que moi sur le métier. Mais il faudra les racheter... Ou les payer correctement s'ils sont affranchis. Et il faudra quelques gardes aussi, parce qu'entre sexe et alcool, ça peut vite dégénérer. Au moins deux, ça serait bien.

Pour gérer un gars récalcitrant ou ne pas laisser une porte sans surveillance à un moment critique... Tout cela vient s'ajouter à la liste de ce que j'ai déjà énuméré et je me demande si elle est riche à ce point -ce qui ne se lit pas sur elle...- ou si elle n'a pas réaliser ce que ça allait lui coûter. Si l'établissement est bien géré, ça peut rapidement devenir rentable mais c'est un pari qui reste risqué.
D'un regard, je lui demande si on valide cette robe aussi avant de refermer le rideau et de passer à sa dernière demande.

-Le type que tu as vu hier, celui contre lequel tu as remporté les enchères... C'était un client. Je crois qu'il s'était amouraché de moi. Il me demandait tout le temps, même en journée, et pas forcément pour du sexe. Il m'a fait donner des cours. Mais c'était il y a plus de vingt ans, je sais même pas si je saurais reconnaître mon prénom.
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeLun 5 Sep 2022 - 1:09

« Hé bah… oui ? » fit Eiriz', étonnée de voir Yssabel autant surprise par cette idée. En soi, elle aurait pu la confier à un établissement déjà existant, mais cela serait risqué, car la Vaanie serait contrainte de faire attention à ce qu'elle dit et à qui elle le dit. Et Eiriz' n'aurait pas autant de contrôle que sur un établissement nouvellement créé, avec, évidemment, le soutien dont elle disposait derrière elle. « Ah, c'est sûr ! C'est un investissement coûteux à court-terme. Mais bon, si on fait les choses bien, ça peut être très lucratif, bien plus qu'essayer de te trouver un patron. »

Au-delà même de l'activité de la maison close projetée par Eiriztraena, elle espérait également que la collecte d'informations puissent supporter certains frais. Après tout, il était plus facile d'extorquer un riche marchand lorsque l'on pointait sa faiblesse. Mais, l'un dans l'autre, la Drow n'avait pas d'autre choix que de prendre le risque d'investir de l'argent. Entretenir un réseau n'a jamais été quelque chose de gratuit ; elle le savait mieux que quiconque. Maintenant, il fallait simplement trouver le bon endroit et l'agencer correctement. Si les employées faisaient bien leur travail, le reste suivrait sûrement rapidement. C'est bien pour cela qu'Eiriz' voulait faire jouer les maigres contacts d'Yssabel.

« Bien entendu, mais je préfère mettre le prix pour quelqu'un qui fait bien son travail plutôt que d'employer la première idiote venue au rabais. » répondit la Sombre, qui fixait la Vaanie comme pour lui rappeler le montant qu'elle a dû dépenser pour s'emparer d'elle. « Pour la sécurité, c'est moi qui ait les contacts. Je me chargerai de ça. »

D'ailleurs, il est fort probable que deux ne suffisent pas. Garder l'entrée, surveiller les salles communes, et rester en alerte près des chambres pour éviter que les clients n'abusent de leur partenaire nécessitaient un effectif conséquent. D'autant plus que glaner des informations comportait sa part de risque, et qu'une fille prise la main dans le sac risquait gros. Mais, même sans cela, bien des hommes appréciaient traiter les femmes comme si elles étaient siennes, et étaient bien capables franchir la limite de la claque sur les fesses ou des intenses pénétrations. Et, si le sadomasochisme pourrait avoir sa place, il était de toute façon hors de question que la Drow récupère ses employées avec une clavicule ou un genou en moins, ou encore avec la mâchoire fracassée.

Eiriz' accepta la dernière robe et ses accessoires en se contentant de lever le pouce. Ces robes valaient chers, mais c'était nécessaire pour entretenir une image de luxe dont personne ne pouvait se passer dans les Soieries. Préparant la somme qu'elle devra donner à la commerçante, la Drow garda une oreille attentive aux dires de son esclave. Décidément, elle avait le chic pour faire craquer tous les mecs avec qui elle partageait la couche. C'était à se demander s'il n'y avait pas un maître dans le lot dont elle aurait pu soutirer l'affranchissement. Mais cet homme à qui elle faisait référence, et dont elle ne connaissait pas le nom, la Sombre s'en souvenait bien. C'est lui qui avait fait grimpé les enchères pour atteindre des prix déments, alors, pour sûr, elle ne l'oubliera pas de sitôt. Même si cela l'amusait de penser que ce bonhomme faisait tout ça par amour, qu'il soit le romantique type qui tombe amoureux d'une catin, ou celui qui la prend en pitié et qui veut la sortir de ce “cercle infernal”.

« Dommage. Ça aurait été bien que quelqu'un puisse tenir la boutique sans moi ou un autre tiers dans l'ombre. » regretta Eiriz', grimaçant d'un air peiné. Puis, au-delà de la gestion des comptes, cela pouvait également lui servir pour ne pas se faire arnaquer par un véreux, ou même s'assurer que ce qu'elle glane n'est pas inutile. « Mais, peut-être que d'ici là, on aura le temps de te donner deux-trois leçons supplémentaires. Remarque… ce client-là, tu peux m'en dire plus sur lui ? Qu'est-ce qu'il fait dans la vie ? »
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MessageSujet: Re: Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa   Quand l'esclave mène le jeu | Eiriz & Yssa I_icon_minitimeDim 25 Sep 2022 - 22:37


Je dois bien admettre que je ne m'attendais pas à tout ça... Être rachetée par une amie, travailler de nouveau pour des clients riches, vivre dans le confort, côtoyer le luxe... et maintenant ça... Tenir la boutique en son nom. Avoir les rênes d'une affaire, même si ce n'est que par procuration, c'est un bond de géant pour moi qui, hier encore, était vêtue de guenilles qui grattent. Ces vingt ans de calvaire sont vraiment finis ?...

Loin de jouer les sensibles, je me renferme dans la cabine pour me changer et repasser la robe de la sombre tout en répondant à sa question.

-C'est un marchand. De quoi, je ne lui ai jamais demandé, ça ne me regardait pas. Il avait le béguin pour moi et c'était mis à me payer des cours et à acheter ma compagnie pour des sorties mondaines. On passait plus de temps en public qu'au lit... De ce que j'ai compris, il a été très occupé et avait de moins en moins de temps pour me voir. Et puis mon maître m'a perdue aux cartes et c'est comme ça que je me suis retrouvée à travailler dans un bordel pas miteux mais presque... puis dans la rue quand mon nouveau maître a fait la connerie de vendre le bâtiment.

Je rouvre le rideau, un bras chargé des quatre robes et leurs accessoires qu'on a sélectionné. Mais je me demande ce que je vais en faire si nous avons un commerce à monter. Elle ne va pas pouvoir me mettre au travail tout de suite... Je pourrais commencer à aller aguicher le client en soirée mais il faudrait que nous ayons déjà une ébauche de quelques chose... Là, nous n'avons rien. Pas la moindre idée des services que nous allons proposer -puisque ça va dépendre de ceux qu'on va réussir à engager- ni même une adresse ou une date d'ouverture... Il nous faudra au moins deux de ces éléments pour commencer à attirer du monde. Finalement, deux auraient été suffisantes pour tout de suite... Mais bon, aujourd'hui ou dans un mois, elles n'en seront pas moins utiles.

-En tout cas, je ne m'attendais pas à le revoir hier et encore moins à ce qu'il fasse monter les prix comme ça. Il sera facile de l'attirer en tant que client et de découvrir ses activités. A moins que tu veuilles que je renoue avec dès maintenant pour en savoir plus ? Qui sait, il a peut-être un travail qui peut nous intéresser, ne serait-ce que pour monter cette maison close.
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