Nombre de messages : 103 Âge : 28 Date d'inscription : 19/09/2022
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 109 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Azralith Zaurahel Mar 27 Sep 2022 - 14:57
Possessions & Equipements :
-Une fourrure de Ralir sombre recouvrant son dos et agissant comme un prolongement de sa chevelure de jais. -Une claymore forgée dans la lave du Puy d'Elda, arme restée au Puy dans le domaine Zaurahel. -Une dague ayant appartenu à un serviteur du visage hurlant. -Quelques morceaux de tissus et de bandages sales recouvrant partiellement le reste de son corps.
Apparence :
Taille : 1m95
Couleur des yeux : Rouges
Quelles que puissent être les réactions de ceux qui posent leurs yeux sur la furie, il va sans dire qu'elle laisse rarement de marbre.
L'éclat ivoirin standard laisse ici la place à une longue chevelure noire recouvrant par endroits un visage à la peau sombre presque éclairé par ses yeux d'une lueur écarlate quasi surnaturelle.
Son corps bien qu'indéniablement féminin, en témoignent sa poitrine et ses hanches voluptueuses propres à sa race, ne ressemblent pourtant en rien à celui de la plupart de ses congénères. Fruits d'un entraînement particulièrement assidu et d'une génétique guerrière Zaurahel, de puissants muscles roulent sous sa peau couturée de cicatrices de combats ou de tortures. Couplés à sa taille impressionnante pour une femme, Azralith affiche ainsi une corpulence des plus spectaculaires, dépassant même parfois celles de certains mâles.
Une force brute et sauvage qui menace de devenir incontrôlable lorsqu'elle cède à la rage, transformant cette géante d'un naturel pourtant calme et réservé en une furie sanguinaire que même les blessures les plus profondes ne semblent pouvoir stopper.
Personnalité :
Une enfance difficile et un sadisme jaloux fraternel ont transformé la petite drow ambitieuse en une jeune femme à l'égo brisé et à la foi vacillante. Malgré les épreuves et les tortures, Azralith voue pourtant une dévotion toute particulière à sa race et souhaite que le peuple drow puisse s'épanouir bien au delà du Puy.
Et pourtant, c'est une guerrière certes endurcie mais profondément marquée qui s'enfuit du Puy, une âme esseulée sans autre objectif que celui de survivre un jour de plus. Elle prolonge son tourment et sa douleur sans réellement comprendre ce qui la pousse à s'accrocher avec tant d'acharnement à cette vie qui ne semble pourtant pas vouloir d'elle.
Contrairement à la plupart de ses congénères, Azralith affiche un tempérament généralement plutôt calme, ce qui ne l'empêche pas de se laisser dévorer par ses pulsions lorsqu'elles émergent. Bien incapable de les contrôler, elle laisse donc libre cours à ses accès de fureur au combat et à ses pensées macabres et morbides qui la renferment sur elle même. Esclave de ses émotions, la furie se sent pourtant libérée lorsqu'elle lâche les reines et laisse libre cours à ses désirs profonds, bien souvent les plus malsains.
Capacités magiques :
Si la magie pouvait s'avérer particulièrement dangereuse et destructrice au combat, Azralith ne s'était cependant jamais penchée sur son étude. Ne possédant aucun don particulier en la matière, jugeant avec désintérêt l'épuisement qui pouvait s'en écouler et pire encore, la concentration nécessaire pour incanter s'opposant directement avec la nature furieuse et enragée de la furie au combat.
Histoire
Il était quasiment impossible de se maintenir à flot.
Chaque inspiration se retrouvait immanquablement coupée par une gorgée d'eau, ses muscles se contractaient alors d'eux même, forçant le rejet, provoquant un violent haut le cœur qui l'empêchait de reprendre correctement sa respiration. La panique avait depuis longtemps pris le contrôle de ses moindres gestes, ses membres s'agitant en tout sens dans un vain espoir de réussir à maintenir la tête à la surface. Un effort qui s'avérait non seulement inefficace mais qui aggravait également le danger de la situation, car la jeune drow s'épuisait de plus en plus et sa respiration s'accélérait, engrangeant ainsi un cercle vicieux duquel elle ne pouvait espérer s'extirper.
L'eau salée lui remplissait la gorge et les narines, ses yeux rouges endoloris ne l'aidant guère alors qu'elle luttait contre ses sens qui la trahissaient un à un. Le pire était sans aucun doute cet état de conscience très clair sur la situation, sachant pertinemment qu'elle était sur le point de mourir. Et cette simple réalité funeste résonnait à l'intérieur de son crâne, lui rappelant à chaque seconde, à chaque instant, que la mort se rapprochait. La terreur bien que toujours présente s'éclipsa alors légèrement pour laisser apparaître une nouvelle émotion.
La Haine.
Elle se mit à maudire les dieux. Maudite soit leur existence, maudit soit Uriz pour lui faire connaître une fin aussi pitoyable alors qu'elle n'avait été qu'une servante fidèle et dévouée d'aussi loin que ses souvenirs puissent remonter. Elle pouvait presque entendre leur rire résonnant au creux des vagues alors que les touts puissants la contemplaient depuis le firmament.
La jeune drow leva les yeux vers le ciel orageux et s'il lui été resté le moindre souffle, elle aurait hurlé. Hurlé de rage, d'injustice et sans doute plus que tout, d'incompréhension.
Un éclair déchira soudainement le ciel et celle qui était sur le point de se noyer aperçut une forme noire survolant les flots. Une silhouette qui se rapprochait et qui s'avéra rapidement être un volatile au plumage de jais. Le corbeau sembla alors se poser à la surface de l'eau, rabattant ses ailes et observant les environs avec de vifs mouvements de tête. Il fallut un moment à la jeune drow pour comprendre et réaliser que l'animal s'était posé sur une planche de bois flottant à la surface.
C'est à cet instant qu'elle croisa son regard, un moment qui lui semblât durer une éternité mais qui n'avait pourtant pas dû subsister plus d'une fraction de seconde. Un croassement et l'animal s'envola à nouveau, prenant de l'altitude sans grand effort au gré des puissants vents marins. La jeune drow concentra alors ses dernières forces pour se rapprocher de cette planche, sa seule et unique chance de salut.
Lorsque ses doigts finirent par agripper le bois, elle tira tout le haut de son corps sur ce radeau improvisé, sa chair prise de tremblements et de convulsions alors qu'elle se mit à tousser, cracher et vomir toute l'eau qui avait envahi ses voies respiratoires. Le supplice dura plusieurs minutes, mais elle pouvait maintenir sa tête hors de la surface désormais, et chaque tentative se voyait entrecoupée de grandes inspirations douloureuses mais ô combien salvatrices. Essoufflée, épuisée et frigorifiée, elle parvint à remettre de l'ordre dans son esprit pour la première fois depuis qu'elle avait été engouffrée par les mâchoires béantes du lac.
Lorsqu'elle observa les environs, elle fut étonnée de voir la terre aussi proche. Des arbres aux formes chaotiques et aux couleurs sombres surplombant un labyrinthe de rivières, de végétations et de racines s’entremêlant les uns les autres pour former un paysage qu'aucun mortel n'avait jamais réussi à dompter. Des ombres semblaient se déplacer sous le couvert épais des feuillages, les profondeurs ténébreuses du marais provoquant à leur simple vision une sensation indescriptible, une sorte de peur instinctive et ancestrale.
Toujours agrippée à sa planche, la jeune drow se laissa porter vers le rivage, son radeau l'embarquant peu à peu au milieu de ce marais qui n'était rien d'autre que le fruit bâtard et mal aimé d'une forêt et d'un océan. Et lorsqu'elle sentit le fond commençant à lui chatouiller les pieds, elle se jeta vers la rive, sentant ses talons et bientôt ses mains s'enfoncer mollement dans cette vase visqueuse qui semblait tapisser l'endroit. Ce fut au prix de pénibles efforts que l'adolescente atteignit finalement la terre ferme, ou plutôt cette imitation molle et peu ragoutante qui tentait de s'en rapprocher.
Désormais hors de danger, la honte la submergea soudainement. La terreur et la perspective effroyable de perdre la vie face à un adversaire qu'elle ne pouvait réellement affronter lui avait fait commettre ce qui semblait irréparable, un affront au Père des Batailles. Elle était faible pour avoir renié sa foi pour si peu, et les faibles ne méritaient pas de continuer à vivre, pire, ils ne méritaient pas que la Créateur ne s'attarde sur eux. Avait-elle réellement gâché toutes ces années de préparations, avait-elle terni sa braise ainsi que le nom de sa lignée pour une noyade ? Inconcevable. Elle devait se racheter, quel qu'en soit le prix.
Sa chair frigorifiée fut prise de tremblements alors qu'un vent frais venait recouvrir son armure de cuir, s'insinuant là où il le pouvait, tentant d'atteindre cette peau sombre qui lui été refusé. Sa chevelure de jais gorgée de liquide retombait en mèches chaotiques sur son crâne et devant ses yeux rouges écarlates trahissant son héritage ilythiiri. Son corps se remettait de son traumatisme, ses sens lui rappelant soudainement qu'elle avait quitté un chaos pour en rejoindre un autre.
Un cor de guerre résonna soudainement dans le lointain, l'air était épais, chargé d'une odeur qu'elle connaissait déjà malgré son jeune âge, la mort. Un véritable charnier s’étendait devant elle, des corps empilés les uns sur les autres, leurs membres pliés dans des angles improbables. Les cadavres trônaient dans la boue et l'eau gluante qui avait pris une teinte écarlate, des armes et des morceaux d'armures, de membres ou d'organes venaient consteller le tout.
Et déjà, les corbeaux se régalaient.
Plusieurs groupes de lanciers elfes tentaient d'avancer avec difficulté dans la zone, observant avec un regard surpris voir parfois carrément terrifié les lignes drows qui les chargeaient en hurlant. Le choc était violent, brutal, sanglant, les corps tombaient, les cris s'éteignaient, le bruit du métal s'entrechoquant laissant place à celui humide de la chair transpercée.
La jeune drow se mit à regarder frénétiquement autour d'elle, cherchant du regard une arme parmi les cadavres qui lui permettrait de se joindre au chaos. Elle devait se racheter et elle avait besoin de faire couler le sang pour oublier ne serait-ce qu'un instant la honte qui étreignait son esprit.
Un elfe essoufflé apparut dans son champ de vision, enjambant un cadavre il s'arrêta un court instant, l'observant alors qu'elle venait de récupérer une épée courte sur l'un des défunts. Elle se jeta sur lui et il leva son bouclier, bloquant sa première attaque. Une défense qui n'aurait jamais dû poser problème, fort de plusieurs décennies d’entraînements, elle aurait enchaîné les attaques avec fluidité, harcelant son adversaire sans lui laisser le temps de répondre, bloquant ses mouvements et trouvant finalement une ouverture, un moment de faiblesse où elle aurait pu enfoncer la lame dans un des joints de cette armure elfique, perforant la peau et tout ce qui se trouvait derrière.
Mais son armure légère était encore partiellement gorgée d'eau, et ses muscles ne semblaient pas disposé à fournir à nouveau un effort après la quasi noyade qui avait précédé. Elle avait la technique, mais elle manquait cruellement d'endurance et de force, les mouvements de la jeune drow étaient donc lents, bien trop lents. Pire encore, l'acharnement forcené sur le bouclier acheva une lame sans doute déjà bien trop usée ou de mauvaise facture et l'épée se brisa en deux.
La jeune drow écarquilla les yeux lorsque son arme la trahit et ce moment d’inattention fut puni par l'elfe qui fracassa sa masse sur ses hanches. Un craquement, la douleur résonna dans tout son corps et elle hurla alors qu'elle perdait l'équilibre sous la puissance du choc, s'écrasant au sol parmi les cadavres. Mais elle n'était pas vaincue, sa braise brûlait encore ardemment, ses yeux écarlates semblant s'illuminer d'une lueur nouvelle alors que la rage venait déformer les traits de son visage.
L'elfe s'avança pour achever son adversaire et lorsqu'il s'apprêta à frapper, sa victime se redressa soudainement, agrippant de toutes ses forces le poignet et plongeant ses crocs dans la chair peu protégée de son avant bras. Un cri de douleur lui confirma qu'elle avait fait mouche, les muscles se contractant soudainement sous la douleur et l'arme tombant au sol. Un coup de bouclier lui percuta l'épaule droite et une partie du visage mais elle s'y était attendue et elle encaissa le choc en grognant.
La jeune drow tenta de bloquer son adversaire autant que possible alors qu'il se débattait et gesticulait pour tenter de s'extraire de la morsure. En reculant, ses pieds s’empêtrèrent dans un cadavre et le léger déséquilibre qui s'ensuivit fut appuyé par la jeune guerrière qui déchira un morceau de chair avec ses crocs et utilisa son poids pour le faire basculer.
Elle étouffa le cri de douleur de sa victime en lui fracassant le crâne contre le sol, à plusieurs reprises. Ces impacts lourds, le bruit des os qui se brisaient sous chacun de ses coups l'enflammèrent, faisant vibrer sa braise qui se retrouvait soudainement libérée de toute cette tension, de toute cette frustration. Elle jubilait, maîtresse de ce monde sans faux semblant où seule la force régnait.
Les hurlements qui lui parvenaient aux oreilles ne firent que l’assoiffer davantage, libérant tout ce qui était resté enfermé bien trop longtemps dans cette violence pure et sauvage, se déchaînant de toutes ses forces sur ce corps meurtri, serrant ses poings alors qu'elle déchirait les chairs et broyait les os, encore, et encore... Et encore.
Ce ne fut que lorsque l'épuisement s'empara de ses muscles que ses mouvements ralentirent et que la jeune drow se stoppa, constatant que ses poings ne faisaient plus que baigner dans la pulpe qu'était devenue cette boite crânienne. Et alors que les combats continuaient de faire rage autour d'elle, elle leva sa tête vers le firmament et elle se mit à hurler.
***
L'air était bien trop épais, les effluves de moisissures, de sang séché mais également de pisse et d'excréments rendaient chaque inspiration particulièrement abjecte. Azralith était prostrée à genoux sur le sol, son bras droit tendu derrière elle et relié à une chaîne ancrée dans la paroi. Sa peau sombre était recouverte de plaies, certaines non traitées commençant à s'infecter. Son visage à l'expression indéchiffrable se retrouvait recouvert de mèches humides qui avaient depuis un moment déjà perdues leur éclat.
Plusieurs années s'étaient écoulées depuis que le lac Uraal avait essayé de l'engouffrer, depuis que les affrontements sur ses rives s'étaient achevés suite à la démonstration de force du premier ost éldéen face aux troupes elfiques. Elle avait survécu aux combats, elle avait fait preuve d'une ténacité et d'une rage remarquable pour son jeune âge. Hélas, ce n'était pas réellement le résultat auquel s'était attendu son grand frère. Officier au poste respectable dans l'armée Eldéenne, il avait volontairement envoyé sa cadette en première ligne dans l'espoir de ne jamais la voir revenir.
Sans doute aurait-il dû se douter qu'une jeune drow rejetée par une grande partie de sa famille depuis sa plus tendre enfance à cause de sa chevelure de jais, allait développer une volonté bien plus féroce de faire ses preuves. Il lui avait toujours pourri la vie, il avait fait tué les autres enfants de plus basse naissance avec lesquels elle avait grandi, il avait bien failli lui faire rater son Clor d'Dormagyn. Mais que pouvait-elle bien faire ? Elle n'avait fait que courber l'échine et serrer les dents, se plongeant dans un entraînement intensif dans l'espoir de le voir porter ses fruits.
Et désormais, son grand frère se retrouvait avec une cadette ayant impressionné certains de ses hommes, pire encore, sa corpulence et sa musculature impressionnante pour son jeune âge faisait d'elle un adversaire qu'il n'était pas certain de pouvoir vaincre. Elle menaçait de devenir l'enfant prodige à sa place, de le surpasser, de le faire tomber dans l'indifférence et l'oubli.
Alors, lorsqu'elle s'était confessée auprès d'un prêtre d'Uriz pour alléger sa conscience, il avait frappé. Blasphème, profane, la société drow n'était pas tendre avec ceux qui rejetaient ou insultaient les Dieux. Et c'était bien simple, son frère avait gagné. Une Zaurahel ne correspondant pas aux critères des Prima Sanguis s'avérait avoir insulté le Père des Batailles. Pire encore, le nom qu'elle portait était synonyme d'excellence, une excellence du corps pour des guerriers redoutables et une excellence de l'esprit pour une ruse et une foi qui jamais ne devaient se ternir. Et s'il était aisé de constater après plus d'un siècle d'existence que l'excellence n'existait pas, sa poursuite cependant, se devait d'être éternelle.
La mort était bien trop douce, le visage hurlant allait devoir s'occuper d'elle.
Mais Azralith tenait bon, tout comme le voulait la volonté d'Uriz, cette torture n'était point une punition, mais une nouvelle épreuve à surmonter. Elle en sortirait brisée, ou plus forte encore, mais il n'existait aucune autre alternative. Elle devait serrer les dents et encaisser, quoi que puissent être les supplices qui lui restaient encore à subir.
C'était sans doute cette foi devenue presque inébranlable qui lui permettait de rester saine malgré la douleur, la déshydratation et la faim. Cet objectif qui résonnait dans son crâne en tout instant, cette perspective qu'une entité qui lui était en tout point supérieure puisse s'intéresser à elle face à sa démonstration de ténacité.
La porte d'entrée de la petite cellule grinça soudainement, le bruit venant recouvrir celui bien plus discret et régulier des gouttes qui s'écrasaient au sol. Un imposant drow apparut, le même que les jours précédents, un serviteur du visage hurlant à n'en point douter. Azralith baissa alors davantage la tête, cherchant un point à fixer sur le sol, n'importe quoi qui puisse lui permettre de se concentrer. Elle faisait toujours en sorte de hurler le moins possible, c'était une question de fierté, elle refusait d'offrir à ce bâtard son plaisir morbide et dépravé.
Elle sentit une pression sur l'un de ses doigts et une lame s'enfonça entre son ongle et sa chair lui faisant lâcher un grognement qui tenait plus de l'animal que de la drow. Elle arqua soudainement un sourcil en entendant une incantation et la lame devint rapidement rouge, la fumée s'en échappant et commençant à brûler sa chair.
Elle bascula soudainement la tête en arrière et se mit à hurler.
***
C'était peine perdue. Impossible de dire combien de temps s'était écoulé, les réveils s’enchaînaient les uns à la suite des autres dans un chaos abrutissant. La douleur était si omniprésente qu'elle en devenait presque diffuse, les murs qui entouraient Azralith semblaient se refermer sur elle de temps en temps, imagination ou réalité, elle ne parvenait plus à faire la différence. Une chose était certaine cependant.
Rien ne viendrait la sauver. Aucune divinité n'allait intervenir, aucun membre de sa famille ne se souciait de son sort, aucun drow ne se risquerait à approcher une profane. Elle allait lentement crever dans cette salle, subissant des tortures toujours plus avilissantes jusqu'à ce qu'elle ne ressemble à rien d'autre qu'un amas de chair et de nerfs déformés hurlant de douleur.
Peut être avait-elle été uniquement motivée par la peur de subir davantage de torture, peut être se serait-elle laissé lentement mourir si la caresse de Teiweon avait été plus douce. Ou peut être avait-elle simplement agi à l'instinct, même alors que rien ne l'attendait à l'extérieur. Dans tous les cas, Azralith tourna lentement sa tête vers son poignet droit et ouvrit en grand sa mâchoire, révélant ses canines de drow.
Elle mordit alors soudainement dans sa chair, forçant autant que possible pour faire rentrer ses crocs en profondeur. La douleur vive la paralysa et l'empêcha de continuer, elle recula alors sa tête et attendit quelques instants avant de reprendre, cherchant à arracher sa peau pour pouvoir retirer plus facilement les muscles et les tendons.
Mais elle avait grandement sous estimé la douleur qui en résultait et son instinct de préservation qui la forçait à arrêter après chaque morsure. Elle regarda son poignet ensanglanté, son visage déformé par la colère et la rage. La solution était juste là, sous ses yeux, il fallait simplement que sa volonté soit assez forte pour surpasser la douleur. Son regard remonta alors le long de la chaîne jusqu'à la partie métallique qui permettait de l'ancrer dans le mur en bois.
Il y avait peut être un autre moyen. Azralith se redressa et serra son poing gauche avant de frapper avec autant de force que possible les planches en bois autour de l'ancre. Si elle parvenait à enfoncer le mur autour, elle pourrait déloger l'ancre. Elle devrait se traîner avec un poids mort au bout du bras, mais elle serait libre. Serrant les dents, la drow continua de frapper le mur avec son poing. La peau de sa main commença peu à peu à s'arracher et ses phalanges menaçaient de se briser à chaque coup, mais la douleur était plus supportable et il lui était plus facile de frapper quelque chose que de s'arracher son propre poignet.
Elle avait déjà bien entamé les planches de bois lorsqu'elle entendu des bruits de pas près de l'entrée. Azralith redoubla alors d'efforts, s’acharnant sur le mur non plus seulement avec ses poings, mais avec ses ongles et ses dents, ravageant le bois comme si sa vie en dépendait, et c'était certainement le cas.
Le grincement métallique de la porte d'entrée se fit entendre et la furie tira de toutes ses forces sur la chaîne pour en déloger l'ancre. Le morceau de métal céda alors subitement et il tomba lourdement au sol. Elle entendit des bruits de pas dans son dos, et elle plaça ses mains sur la chaîne de sorte à pouvoir utiliser le morceau de métal comme un projectile.
Elle se retourna alors subitement et fit tournoyer la chaîne pour pouvoir frapper avec le plus de force possible. L'ancre percuta de plein fouet le visage du bourreau qui fut totalement pris par surprise. Il cracha du sang et porta ses mains à sa mâchoire, tournant vers la sombre des yeux étrécis de colère. Si en temps normal, l'imposante drow aurait pu se débarrasser du prêtre sans grande difficulté, l'état de son corps le lui empêchait.
Il se jeta sur elle et lui infligea un puissant coup de poing sous le menton, une frappe qui la sonna quelques instants alors qu'il dégainait une dague se trouvant sous sa robe. Azralith eut à peine le temps de lever ses bras devant elle pour protéger ses poings vitaux que l'arme lui transperça le bras gauche, arrachant sa peau et déchirant ses muscles.
Elle hurla de douleur, mais pourtant ce ne fut pas un regard de crainte qui apparut sur son visage lorsqu'elle leva la tête vers son adversaire. C'était un regard enragé, la souffrance perpétuelle et le désespoir ayant donné à cette créature pourtant épuisée un ultime éclat de force et de puissance. La furie se jeta sur son adversaire, utilisant tout son poids pour le faire basculer en arrière. Il perdit rapidement l'équilibre et la drow lui fracassa le crâne contre le sol, retirant la dague de son bras dans une gerbe de sang. La lame pénétra sous le menton du prêtre et s'enfonça à l'intérieur de son crâne, son regard surpris se figeant soudainement alors que son corps était pris de tremblements.
Azralith se releva avec un grognement, observant haletante et silencieuse le corps encore convulsant de son adversaire qui se vidait de son sang sur le sol. Elle resta ainsi pendant de longues secondes avant de se reprendre, fouillant le cadavre à la recherche de clés. Elle parvint alors à finalement libérer sa main droite, laissant tomber la chaîne au sol.
L'adrénaline et la rage s'évaporant peu à peu, l'intégralité de son corps se mit à hurler de douleur et elle tituba subitement, peinant à garder l'équilibre. Elle allait devoir se servir dans la réserve du prêtre pour s'abreuver, se nourrir et panser ses plaies les plus importantes. Fort heureusement pour elle, sa cellule était perdue au fond d'une crevasse où personne n'osait se rendre, la disparition du serviteur de Kiel allait forcément se faire sentir, mais elle avait encore un peu de temps.
***
Aussi loin que son regard puisse porter, seule une étendue blanche austère et stérile lui apparaissait. L'ombre imposante et familière du Puy s'éloignait de plus en plus à l'horizon. Azralith avançait péniblement au milieu du désert de sel quasiment entièrement nue. N'ayant pu s'enfuir avec moult provisions, seuls quelques bandages sur son corps et un morceau de tissu sale lui recouvrait le crâne pour la protéger de la chaleur et du rayonnement solaire émanant du sol qui menaçait de l'aveugler. Sa peau sombre autour de ses yeux rendait le rayonnement moins intense, mais ses pupilles écarlates habituées à l'obscurité n'en étaient pas moins impactées pour autant.
La voilà désormais fuyarde, bannie, arpentant l'immense désert de sel qui entourait le Puy avec pour seule arme la dague qui avait appartenu au serviteur de Kiel. L'épuisement et la déshydratation la guettaient mais elle n'en avait cure. Qu'ils viennent, eux et tous les autres ennemis qui pouvaient se dresser sur sa route quelle que puisse être leur nature. Elle leur montrerait à tous l'étendue de sa détermination et de sa ténacité, elle leur montrerait lequel d'entre eux était le réel prédateur. Elle n'avait plus rien à perdre, elle venait de renoncer à tout ce en quoi elle avait cru jusqu'alors et elle n'avait aucune idée de ce qui allait l'attendre. Mais pourtant, cette force au fond de son esprit qu'elle ne parvenait pas pleinement à comprendre la forçait à mettre un pied devant l'autre et même à ramper si il le fallait.
Elle ignorait à quelle distance se trouvait l'Ephise mais elle avait quitté le Puy en partant vers l'Ouest, espérant réussir à maintenir son cap avec l'aide de son environnement, tâche ardue tant le relief s'aplatissait grandement en s'éloignant du Puy. Restant éloignée des Sentes noires, elle se doutait que des poursuivants ne tarderaient pas à se manifester, mais le désert de sel était vaste et elle espérait que cela les ralentirait un minimum. Les tribus Zurthans et la faune représentaient également une menace éventuelle, mais au vu de sa situation, elle n'avait pas grand chose d'autre à faire qu'avancer le plus vite possible malgré son état physique.
Un bruit étrange attira son attention et en tournant la tête, la drow constata qu'une poignée d'insectes aussi gros que des chats s'étaient rassemblés autour d'un cadavre de Ralir. Des lavascars, l'un d'eux avait sa trompe plantée dans le corps et semblait en aspirer les liquides internes. Azralith serra davantage sa poigne sur sa dague, un grognement sourd s'échappant de sa gorge.
HRP:
Lómion Ineinior
Modérateur
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Sujet: Re: Azralith Zaurahel Dim 2 Oct 2022 - 14:34
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[Métier] : Vagabonde
[Sexe] : Féminin & Drow
[Classe d'arme] : Corps-à-corps (& à distance)
[Alignement] : Chaotique Neutre
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