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 Le retour du vieux magicien en Péninsule

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Nakor
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MessageSujet: Le retour du vieux magicien en Péninsule   Le retour du vieux magicien en Péninsule I_icon_minitimeVen 7 Oct 2022 - 20:32

Les services d'informations de Naelis avaient été bon train, les rumeurs courraient au travers des Royaumes de Miradelphia et il fallait savoir défaire la vérité du mensonge au milieu de tout cela. Cependant il y avait des informations dont on ne pouvait douter même si elles étaient invraisemblables. Le couronnement du jeune Bohémond, ramené par la déesse, en étant un cas criant. Du haut de ses bientôt six cent quarante ans, Nakor lui-même avait été étonné. Il avait alors beaucoup échangé avec ses amis et son conseil de régence. Les quatre représentant du Firmament ainsi que les chefs militaires et financiers du royaume étaient tous unanime : il ne fallait pas se précipiter et attendre. Le vieux sorcier avait une autre position mais il accepta puisque la rénovation de Naelis prenait aussi du temps et de l'énergie à l'archimage. Cependant, même avec les semaines passants, Nakor ne reçut jamais d'invitation officielle de la part de la couronne péninsulaire. Quand il fut clair qu'il ne serait pas invité, le vieillard prit les devant. Il convoqua le conseil de régence et leur annonça.

"Moi, Nakor, Roi Régent de Naelis, vous laisse la charge du royaume en mon absence.
- Mais ... Majesté, vous n'avez pas été invité en Péninsule. Ne nous dîtes pas que vous partez voir le roi Bohémond a son couronnement ?
- Si vous ne voulez pas que je vous le dise alors pourquoi me le demandez-vous ? D'ailleurs vos propos sont inexacts Archibald, je ne pars pas voir le roi Bohémond, je pars me promener à la capitale humaine. Voilà bien trop longtemps que je n'y ai pas mis les pieds.
- Mais ... Magistère, si on vous attaque, ou qu'on vous arrête ?"

Nakor tourna son regard vers son cher petit Jean, attendit quelques secondes, roula des yeux puis explosa de rire. Il donna un petit coup de son bâton sur le sol et ajouta

"Allons allons, je ne vois pas pourquoi l'on m'arrêterait. Et puis ... je crois vous avoir déjà tous montré que je sais me défendre non. Et de toutes les façons en voilà assez ! C'est mon ordre. Au revoir."

Pendant qu'il prononça ses derniers mots, il lança son bras droit dans sa manche gauche, en tira avec force une étoffe qu'il lança dans les airs. Il convoqua ses pouvoirs magiques, soutint cette étoffe par sa maitrise du vent puis s'envola par la fenêtre, droit vers la Péninsule.

"Il ... il est parti ... "

Cette affirmation n'appelait aucune remarque. Il n'aurait jamais pu en être autrement. Et c'est ainsi que, lors de la première ennéade de Favrius, en l'an 20 du Cycle XI, que Nakor arriva aux abords de la puissante ville de Diantra. Il n'était pas fou, il se souvenait comme si c'était hier, de son départ forcé de Diantra, près de quinze ans en arrière, quand Aetius avait tué Trystan et prit sa couronne de force. Il se souvenait aussi de comment il était venu assister aux obsèques d'Aetius après l'épisode improbable de l'œil Bleu. Nakor avait passé de nombreuses années dans cette ville, sur ses six siècles de vie. Il avait même été le personnage numéro 2 de Diantra lors du règne de Trystan en tant que premier conseiller royal. Ainsi, pour toutes ces raisons et bien d'autres, le vieux barbu se posa assez loin des portes de la cité par un beau matin sous le soleil levant. Il fit le reste de la route à pied. Il se présenta donc aux portes de la ville, son chapeau sur la tête, sa robe de mage sur les épaules, son bâton à la main, sa longue barbe soyeuse au menton et tout de même, sa bague de Régent de Naelis au doigt. Il ne portait évidemment pas le lourd collier de régence autour du cou, c'était trop, trop clinquant, trop démonstratif et trop encombrant selon Nakor. Il n'avait jamais aimé les artifices d'apparences. Le vieux magicien préférait les actes et les engagements.

"Holà vieillard, bienvenue en ville pour les festivités mais pas de vilaineries !
- Pardon ?
- Tu n'entends pas bien ? Va ton chemin vilain."

Nakor se mit à marmonner dans sa barbe des imprécations capables de faire rougir un charretier. Une fois entrée dans la ville, le vieux fou parla à voix haute

"Quel genre de gourgandin est-ce là ? Le recrutement des soldats de la ville a bien changé !"

Et justement, pensant à Diantra, le vieux fou releva enfin les yeux et observa la ville. Diantra la grande, Diantra la belle, Diantra la vibrante à la large population. Une fourmilière de tous les instants. Une énorme vague de souvenir, de sensations et d'émotion frappa le vieux fou. Non pas qu'il n'avait pas revu ni remis les pieds en Diantra depuis plus d'une décennie. Il était revenu aux abords de la cathédrale Sainte Deina un peu avant la guerre contre les drows en Naelis. Mais il revenait dans la cité pour un nouveau couronnement. Il passait donc en revu les dignitaires de la puissante famille Phiiram. Parmis les membres les plus récents se trouvait le fier Ultuant, solide et exigeant, son successeur évidemment, Trystan d'Erac devenu Trystan de Diantra et ensuite l'échappée du côté d'Aemon et ses descendants avec Aetius et maintenant ce pauvre Bohémond. Au départ arraché par Cleophas puis perdu, le voilà qu'il était revenu d'un voyage normalement sans retour. Nakor avait connu bien d’autres rois de Diantra en six cent trente-neuf ans de vie, mais ces derniers avaient marqué l’histoire récente du monde. Et avec toutes ces idées en tête, le vieillard arpenta les différentes rues de la ville qui étaient en fête car le couronnement était en pleine ébullition. L'archimage cherchait d'abord à ressentir l'atmosphère de la ville. Est-ce que les humains de la Péninsule étaient heureux de ce nouveau roi ? Il laissa donc glisser ses oreilles partout. Evidemment, avec son accoutrement, il ne passait pas inaperçue mais en ces jours de fêtes, il était un peu moins le centre de l'attention qu'habituellement.

Qu'allait-il arriver au vieux Magistère du Firmament ? Il le saurait bien vite.
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MessageSujet: Re: Le retour du vieux magicien en Péninsule   Le retour du vieux magicien en Péninsule I_icon_minitimeSam 8 Oct 2022 - 15:27


- Vous êtes certain, Wulfrik ?, demande Louise, dubitative face à un énorme cheval éraçon.
- Il est gentil et doux, il n’y a aucun risque pour vous, ma Dame, répond un palefrenier assez âgé, occupé à lisser sa moustache grise entre deux doigts gantés de cuir marron. C’est une brave bête, dressée selon les règles, imperturbable.

Louise, habillée de ses habituels vêtements de monte, observe le cheval en prenant en compte les données que lui transmet Wulfrik. Lasgalen est aux écuries. Le chemin depuis Erac a été des plus tranquille mais le noble compagnon de la châtelaine, son ami de longue date, en a gardé une séquelle assez sérieuse pour que la monture soit aux petits soins dans la paille bien chaude, un sabot arrière entouré d’un cataplasme. L’infection répandue a rapidement fait boiter Lasgalen et la châtelaine s’en est fort heureusement aperçue assez tôt pour éviter un drame. Louise, en dépit des glapissements horrifiés de ses suivantes, avait passé une bonne partie de la nuit à ses côtés, obligeant l’une de ses dames à demeurer auprès d’elle dans la paille, la boue et les odeurs douceâtres d’excréments frais. L’histoire a fait le tour de l’hôtel, les serviteurs riant de bon cœur de la déconvenue de cette dame bien plus habituée à la chaleur des salons qu’au piquant d’une paille odorante.

Wulfrik, lui, s’est interrogé face à ce spectacle inédit. D’ordinaire, les dames de la famille d’Erac ne s’occupent guère de tout ce qui dépasse leur champ d’action immédiat, à tout le moins ne s’intéressent-elles jamais de ce qui se passe dans les écuries. Cette nuit-là, il a vu la fiancée du Duc s’asseoir dans la paille, la tête de son cheval posée sur son épaule, tandis qu’elle passait inlassablement sa main sur l’encolure d’argent, en lui parlant en cette langue des palefreniers de Fernel dont il ne comprend pas le moindre mot. Et il a vu le résultat…Lasgalen s’est apaisé et s’est laissé soigner par lui, sans le moindre problème.

Pourtant, un problème persiste : Louise est sans monture pour un jour ou deux au moins, le temps que le remède fasse effet. Le palefrenier lui offre donc la possibilité de monter un cheval bien plus grand et plus lourd que le sien, un éraçon pur souche dont il tapote présentement l’énorme encolure marron. Et Louise, meilleure cavalière de sa seigneurie, demeure cependant parfaitement dubitative.

Elle a l’habitude monter des chevaux plus rapides, élancés, moins trapus que ce cheval destiné aux charges et aux combats. Rien ne dit qu’elle sera aussi à l’aise sur un tel animal que sur un cheval de Fernel. Pourtant, il faut bien essayer. Impensable pour Louise de se déplacer à pieds ou , pire, en carrosse. Alors elle approche l’animal qui se penche vers elle, repoussant sa hanche d’un coup de tête puis d’un second, ce qui la fait sourire. En effet, sous le vieux justaucorps de voyage est dissimulée une poche de laquelle s’exhale un parfum gourmand, qui fait frétiller les naseaux poilus du cheval.

- De quoi partir d’un bon pied, toi et moi, dit la châtelaine en extirpant une énorme carotte sucrée qu’elle brise en petits morceaux.

Le cheval apprécie la gourmandise, évidemment, accompagnée de caresses douces qui le mettent en confiance. Le moment est idéal pour une prise de contact plus franche. Inspirant profondément, elle s’élance et parvient à grimper de manière agile sur le large dos de l’animal qui ne bronche pas. Ce n’est guère confortable…Et guère adapté à sa morphologie. La selle n’est pas non plus adaptée et ses jambes ne sont pas suffisamment longues ni puissantes pour guider le cheval qui ne bouge pourtant pas.

- Wulfrik…Vous voyez que j’avais raison…Il n’est pas du tout adapté, même s’il est incroyable et magnifique…je ne pourrai pas le mener à ma guise, il est bien trop lourd et trapu pour une conduite agréable dans les rues de cette ville ou même sur les chemins, soupire Louise qui maudit sa petite taille et ses membres menus.

Wulfrik, lui, se fend d’un sourire.

- C’est un éraçon Dame Louise, il faut s’y accoutumer et on ne peut plus s’en passer par après, hein, Vaillant ?, dit-il de sa grosse voix tout en frappant l’arrière-train du cheval.
- …. !!!!!

Le geste était atrocement familier. Le cheval, surpris, se cabre d’un seul coup avant de s’élancer dans la cour. La lourde course de l’animal fracasse les pavés tout autant que le sol tremble. Sur le dos de l’animal, Louise tente de garder son calme, donnant des ordres brefs à la bête qui s’ébroue avant de repartir de plus belle.

- OUVREZ LES PORTES !, commande Louise en hurlant, alors que l’animal approche dangereusement du mur d’enceinte.

Les soldats, pris de panique, ouvrent grand les portes et Vaillant entraîne Louise au galop dans le quartier des Mille-Soleil. Pratiquement couchée sur le dos du cheval, la poigne serrée sur les rênes, elle fait de son mieux pour éviter les obstacles, avertissant les passants d’un danger imminent en d’affreux jurons nordiens. Les gens n’ont pas le temps de voir qui monte le cheval devenu fou…l’on sait juste que c’est une femme qui jure comme un charretier et en langue du Nord.  

A l’hôtel d’Erac, Enguerrand et Aymeric sont déjà en train de la suivre, au pas de course. Si elle disparaît rapidement de leur vue, il n’en reste pas moins que le remous de son passage, lui, persiste.

Ce n’est que bien plus loin, soudainement apeuré par une charrette surgissant d’un coin de ruelle, que Vaillant cesse brutalement sa course. Lancé au grand trot, l’arrêt trop brutal, Louise n’a pas la force de se retenir aux rênes. La châtelaine effectue alors un fort élégant mais court vol plané dont l’atterrissage est amorti par le corps d’un vieil homme, dont elle ne voit que la barbe, et d’un tas de vieux foin juste derrière eux.
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MessageSujet: Re: Le retour du vieux magicien en Péninsule   Le retour du vieux magicien en Péninsule I_icon_minitimeSam 8 Oct 2022 - 16:47

Nakor avançait tranquillement, son bâton frappant le sol d'un rythme régulier. Il saluait les gens qui se tournaient vers lui, il s'arrêtait quand quelques badauds parlaient entre eux du roi et des festivités. Il lançait même quelques fois des

"Sacrée journée pour notre belle ville et son nouveau roi."

Mais peu de monde répondait, pour le moment, sans doute car la barbe blanche faisait preuve de trop de jovialité. Il tourna donc au coin d'une rue et entendit un vacarme dans son dos. Il observait pourtant la belle architecture d'un hôtel particulier quand il entendit un hennissement. Se retourna en lançant

"Un cheval ?"

Et c'est à ce moment-là qu'une masse se lança vers lui. Il eut à peine de balbutier

"Qu'est-ce que ... ?"

Et de bander au mieux ses muscles multi-centenaires afin de prendre le choc de plein fouet sans être oblitéré par l'impact. Ce fut donc dans un roulis impossible que le vieux magicien fut projeté vers l'arrière dans une botte de foin salvatrice. Le roulé boulé fut monumental. Et c'est alors que, perclus de douleurs, notamment le long de son vieux dos, Nakor fit jaillir sa tête de la botte de foin, souffla pour enlever la paille qu'il avait dans la bouche et vociféra, avant même de se demander si tout allait bien pour lui

"Qui est le satané gourgandin mille fois maudit qui ose s'en prendre à moi ! Un démon ? Un rat ? La peste de ..."

Puis il arrêta tout net. Sa barbe enroulée autour de la pauvre femme qui s'était fait projetée de son cheval, du foin un peu partout, il sembla reconnaître la diablesse. Il étrécit alors son regard afin de mieux voir, approcha son visage de celui de la maudite, ce qui diminua d'ailleurs la tension sur sa barbe qui formait pour le moment un espèce de foulard enroulé autour de la gorge de l'humaine, et dit

" ... Louise ?"

Il avait puisé dans sa mémoire mais ne comprenait pas pourquoi cette jeune femme qu'il avait rencontré rapidement au cœur du royaume nain lors de la grande fête d'Harald sous la montagne, venait de commettre une tentative de meurtre infâme sur son auguste personne. Il essaya donc de comprendre comment il avait pu se retrouver dans une telle situation. Il revu les milliers de fois où, en présence de gens importants, il avait marché sur sa barbe et chuté au sol ou tout autres glissades impossibles. Et son seul réflexe fut le même que depuis six cent ans. Il explosa de rire. Un rire tonitruant, réel, sincère et puissant.

"Mais enfin, ma chère, tenteriez-vous de me tuer ? Ce n'est pas là une chose bien raisonnable ne trouvez-vous pas ?"

Et il continua de glousser pendant qu'il démêlait sa barbe afin de pouvoir en libérer la pauvre femme.

"Attendez ... voilà ! Là ! Aller, ne restons pas dans cette position voulez-vous ?"

Et ils firent tout deux le nécessaire pour se relever et de son côté, Nakor fit son possible pour retrouver un peu de dignité. Il s’épousseta afin d’ôter le foin de lui et récupéra son bâton tout en disant de manière très négligée

"Et bien Louise, à part moi, qui d'autres venez-vous pourfendre à la capitale des hommes si loin du Nord ?"

Son petit sourire en coin en disait long. Il plaisantait évidemment, même s'il demandait réellement à sa presque meurtrière, ce qui l'amenait à Diantra. Comme si le couronnement du nouveau roi n'était que secondaire ! Un vieux fou.
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MessageSujet: Re: Le retour du vieux magicien en Péninsule   Le retour du vieux magicien en Péninsule I_icon_minitimeJeu 13 Oct 2022 - 11:55


Le choc est brutal.

La réception amortie par le corps d’un inconnu et par la meule de foin abandonnée là n’empêche pourtant pas Louise d’être assommée par cette rencontre inopinée. Ses oreilles sifflent, étouffant quelque peu les injurieuses imprécations d’une vieille voix qui lui est familière sans qu’elle ne puisse pour autant la reconnaître.

Une sensation d’étouffement empoigne sa gorge, elle se débat au milieu de la paille, butant contre un corps étranger qui mène également sa part de combat puis, dans une éclaircie opérée par la vieille main tavelée qu’elle aperçoit entre deux brins de paille, il lui semble reconnaître les contours d’un visage…qui n’a rien à faire là. Qui ne peut pas être là.

- Kof kof kof ! Argh ! Mais c’est vous qui m’étranglez avec…avec…votre BARBE ?!?

Le vieil homme parvient à se dégager et à se redresser. Louise, elle, reste un instant assise à même les pavés, les cheveux piqués de paille, la joue salie par la boue du chemin, et les jambes endolories. A un mouvement effectué pour se redresser, son dos craque lamentablement, ce qui la fait grimacer. Un mouvement de la tête vers la gauche, un autre vers la droite, et elle se redresse à son tour, péniblement, observant les dégâts. Le cheval est présentement en train de manger la paille, comme s’il ne s’était rien passé. Louise passe une main salie sur son visage, exaspérée, laissant à nouveau échapper un affreux juron tout à fait indigne d’une dame mais qui illustre assez bien toute la tension qui l’habite.

Il ne manquait plus que ça. Lasgalen aux écuries et blessé. Son incapacité à monter un éraçon compte tenu de la largeur de l’assise qui empêche de le mener convenablement. Un accident dans les rues de Diantra. Et un magicien. Et pas n’importe lequel, elle sait parfaitement de qui il s’agit. Cela la trouble considérablement, ne sachant pas tellement quelle conduite adopter. Après tout, ils ne se sont que très brièvement vus et parlés lors de cette rencontre à Kirgan. Etant donné la méfiance que Louise ressent envers tous les magiciens, qu’ils soient bons ou mauvais, la discussion avait très vite été conclue sans que l’avis de Louise à leur sujet n’ait changé. Et voilà que le destin s’amuse à nouveau, l’envoyant tout droit entre les bras du vieillard…

- Je n’ai jamais eu l’intention de vous tuer, par contre, Vaillant – que voici-, dit-elle en désignant l’énorme cheval éraçon d’un geste agacé de la main, n’a guère apprécié mon séjour sur son dos. Je le soupçonne d’avoir voulu m’occire sous ses airs doux et placides. Méchant cheval, dit-elle à l’adresse du cheval qui remue paisiblement les oreilles.

Quoiqu’il en soit, elle reporte son attention sur Nakor, tâchant de garder ce qu’il lui reste de dignité tout en tirant sur son justaucorps quelques peu déchirés et crotté.

- Je ne pourfends que mes ennemis. Et je n’en compte aucun à Diantra, dit-elle simplement, tout en songeant que cette situation peut changer d’une seconde à l’autre. Je suis ici pour assister au couronnement de notre Roy.

Elle s’éclaircit la voix et frotte ses mains afin d'en ôter la boue en ajoutant :

- Et pour célébrer mes noces avec le Duc d’Erac.

La châtelaine ôte quelques fétus de paille de sa chevelure en désordre avant de demander à son tour :

- Et…vous ? Pourquoi êtes-ici ? Hormis pour servir de réceptacle à une châtelaine en détresse ?

Peu à peu son sourire revient. Il y a même un brève lueur amusée dans son regard noisette, son énervement légitime s’apaisant au fil des minutes.
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MessageSujet: Re: Le retour du vieux magicien en Péninsule   Le retour du vieux magicien en Péninsule I_icon_minitimeMer 19 Oct 2022 - 7:33

Après cette impossible rencontre plutôt intense, la jeune Louise sembla elle aussi reconnaître le vieux magicien. C'est donc un léger sourire sur le visage ridé du Magistère qui accompagna l'observation de la scène. La jeune femme, noble, était là, assise à terre, légèrement crotté et pour une nordienne, avec la perte du contrôle de son cheval. Nakor aurait pu attendre un petit éclat d'émotion ou de ressentis mais elle semblait garder le contrôle d'elle-même. Une fois remise sur pied, elle donna des précisions sur son cheval. Ce à quoi le vieillard répondit, amusé

"Cela fait bientôt six cent quarante ans que je me répète mais ... je n'aime pas monter un cheval. Le pauvre n'a jamais demandé à porter qui que ce soit, encore moins moi et ma barbe. Il est largement préférable de voyager en tapis volant, croyez moi !"

Et le vieux fou se mit à glousser dans son coin. En effet, il ne montait jamais à cheval sauf cas d'extrême urgence et nécessité. Il trouvait qu'il n'était pas très sympathique d'imposer sa propre masse aux épaules d'un autre, même s'il fut un animal. Elle parla ensuite du couronnement et de ses ennemis à Diantra.

"Me voilà plus que rassuré de ne pas compter parmi vos ennemis ma chère ! Je suis moi aussi ici pour le couronnement. Je venais ressentir un peu l'atmosphère autour de ce grand événement. Comment les gens le vivent, ce qu'ils en attendent, ce qu'ils en espèrent. Chaque roi apporte sa nouveauté et son renouveau, quand bien même cela se fait dans la continuité."

La barbe blanche oscilla de la tête de haut en bas tout en réfléchissant. Il entendit alors parler de mariage et son regard s'illumina. Il était toujours heureux de voir des jeunes gens vivre un bel amour et en effet, quand elle parla de cela, une petite lueur s'était allumée dans son regard.

"Ho mais quelle merveilleuse nouvelle !"

Nakor se saisit des mains de la jeune femme sans lui laisser le choix

"Toutes mes sincères félicitations ... haaaa l'amour ! Rassurez-moi, vous l'aimez n'est-ce pas ? Bien sûr que vous l'aimez, cela se voit. Et le Duc d'Erac en plus? Holala ma chère quelle nouvelle ! Quand cela a-t-il lieu ?"

Voilà que Nakor agissait en vieux papy gâteau quand bien même il ne connaissait que peu la jeune Louise. Décidément, ce magicien était un singulier personnage.
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MessageSujet: Re: Le retour du vieux magicien en Péninsule   Le retour du vieux magicien en Péninsule I_icon_minitimeVen 21 Oct 2022 - 10:11


- Un tapis volant, vous m’en direz tant, dit Louise tout en s’époussetant. J’ignorais que les tapis pouvaient voler…Cela doit être infiniment plus pratique en effet. Mais…Comment faites-vous en cas de pluie ? Ou de vent ?

Elle a un regard sur ses vieilles mains, sur le bâton, avant de revenir au Magicien.

- A moins que vous ne puissiez également commander aux éléments…et que les Dieux ne vous aient oublié.  

En une phrase, il vient d’abasourdir Louise qui fronce les yeux, un bref instant. Six cent quarante ans ? Un tapis qui vole ? La future Duchesse a peur de la magie tout comme des magiciens et préfère s’en tenir éloignée, il le sait, elle le lui a dit à Kirgan. Chaque rencontre avec l’un d’entre eux, bon ou mauvais, à toujours tourné au drame ou à la violence. Un Mage des Ombres, une Marionnettiste, un autre qui contrôle le métal, une autre qui tentait de contrôler le vent lors de son passage vers Thaar…Puis elle se souvient de quelque chose. Un moment unique, hors du temps, et qui ne se renouvellera sans doute plus jamais…Le regard d’un Roi posé sur la tombe de son prédécesseur en une crypte sacrée. Elle se rappelle la magie perceptible même à travers la pierre épaisse d’un monumental tombeau. Elle se rappelle aussi la sensation qui a été la sienne quand son être a ressenti cette magie. Louise en regarde d’ailleurs ses doigts…C’était absolument fabuleux. Effrayant et fabuleux. Alors quand elle voit ces grands yeux rieurs de vieux monsieur, de vieux grand-père au sourire chaleureux derrière sa barbe, la défiance tombe un peu, assez en tout cas pour que la châtelaine consente – enfin – à lui sourire chaleureusement en retour. La magie n’est peut-être (peut-être) pas si mauvaise, après tout. Tout dépend certainement de ceux qui l’utilisent…

- Le couronnement du Roi est un moment de communion et d’espérance pour nous tous, dit-elle enfin en replaçant un pan de chemise correctement sous son gilet abîmé. Je suis sincèrement heureuse que notre Roi ait été retrouvé…Peut-être, avec lui à notre tête, qu’une ère de paix et d’abondance s’ouvrira pour le Royaume. Enfin.

Louise a une pensée pour Fernel, qu’elle contrôle toujours, même si elle en est loin. Elle sait ses gens, son petit peuple à l’abri, sous la sage férule d’Aymeric. Elle ne compte absolument pas l’oublier ou même laisser penser un instant qu’ils ne sont plus rien à ses yeux. L’éloignement a redoublé son affection pour cette terre qui l’a vue naître et qu’elle s’obstine à protéger par tous les moyens possibles.

C’est dans cette réflexion que les mains tavelées du magicien s’emparent des siennes. Surprise, Louise ne songe même pas à les retirer, non, au contraire, elle l’observe. Il semble heureux. Réellement heureux. Et, dans les faits…il est le seul à manifester une joie sincère, là où tous les autres se sont contentés d’un bref courrier de félicitations, dans le meilleur des cas. Dans son cercle de proches, intimes, qui est réduit à deux personnes de confiance, l’un est resté de marbre, l’autre a manifesté sa désapprobation en fronçant ses sourcils broussailleux. N’ayant aucune amie proche avec laquelle célébrer tout cela, parler, imaginer, se projeter, elle a tout organisé toute seule avec Renaud, depuis le détail de sa robe jusqu’à la disposition des fleurs dans la cathédrale. Bien sûr, il y a les dames de la Cour d’Erac, des femmes qui se plient désormais à sa volonté – toujours simple, mais…aucune amie. Alors, ce simple geste-là, celui d’un vieux monsieur vraiment content d’apprendre la nouvelle, ça la touche intensément. Assez en tout cas pour que Louise lui réponde d’une voix douce, le rouge aux joues, l’œil tout brillant de bonheur.

- Je l’aime, oui. Et c’est pour cela que je l’épouse, dit-elle en riant. Nous nous sommes rencontrés à Kirgan…C’est un homme selon mon cœur…Nous nous marions après le couronnement du Roi, ici, à Diantra, dit-elle en faisant un geste de la tête pour désigner la cathédrale Sainte-Deina. C’est un peu effrayant quand j’y pense…Tous ces gens que je ne connais pas, tous les invités, les Pairs du Royaume…Le Grand Roi du Zagazorn et mon ami Glumtol seront présents. Et…

Louise s’aperçoit alors qu’elle parle des invités…à une personne qui l’est pas. Une personne contente de leur union.

- Vous…Vous voudriez être mon invité à cette célébration, Nakor ? La mariée a bien le droit d’inviter la personne qui vient de lui sauver la vie, après tout…

Un sourire timide mais sincère s’affiche sur son visage tout sale.

- Si vous n’aviez pas été là, j’aurais été gravement blessée, il n’y a rien de pire que la chute d’un cheval lancé à vive allure…, ajoute-t-elle avant de regarder les quelques pavés disposés en pyramide non loin du tas de foin qui les a accueilli tous les deux. Oui, ça aurait pu être très grave. Louise a eu de la chance que Nakor soit passé précisément à ce moment-là. Alors ? Qu’en dites-vous ?

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MessageSujet: Re: Le retour du vieux magicien en Péninsule   Le retour du vieux magicien en Péninsule I_icon_minitimeVen 21 Oct 2022 - 19:04

Nakor écouta, un brin stupéfait, les propos de Louise. Elle s'étonnait qu'un tapis puisse voler et elle lui demandait ce qu'il ferait s'il y avait de la pluie ou du vent. Avec quelques bougonnements il balbutia

"Mais enfin ... c'est s'il n'y a pas de vent que le tapis tombe ... que diantre vous apprend-on à l'école ?"

Et c'est avec les mots suivants qu'elle lui cloua le bec ! La jeune gourgandine lui demandait s'il commandait aux éléments. Lui ? Le seul Archimage humain, élémentaliste de renom, qui avait combattu le feu des drows, qui avait créé un tsunami aux abords de Naelis, qui avait commandé au tonnerre et à la lave, qui pouvait déchirer la terre et fendre le vent, convoquer la glace ou déverser un torrent de boue sur une cité toute entière. Elle se demandait s'il pouvait commander aux éléments ? Les jeunes n'avaient plus de respect pour rien. Au lieu de lui répondre il alla tendre sa main pour y faire apparaitre une boule de feu de la taille de son cheval quand il se ravisa. C'était une nordienne et quelques mots qu'elle avait prononcé à Kirgan lui revinrent en mémoire. Il continua donc sa discussion sans en tenir rigueur mais conserva dans un coin de sa tête de réserver une petite surprise à la jeune noble. Elle finit par parler de ses espoirs par rapport à la nomination du prochain roi. Le vieillard, redevenant celui qu'il était régulièrement : à mi-chemin entre le sérieux et la malice, fit une réponse à la suite

"En effet, nous pouvons espérer ce bonheur. Depuis trop longtemps, le monde des hommes oscille entre tempête furieuse et calme presque amorphe. Le terrible cycle de la vie mais ... c'est aussi pour cela que la vie est aussi palpitante. Nous devons tous œuvrer, pas seulement le roi, à ce qu'une telle ère tombe enfin sur le monde des hommes ma chère."

Et ils parlèrent enfin d'amour et de mariage. La jeune femme ne repoussa pas l'élan un peu trop vigoureux peut-être, du vieux fou. Comme à son habitude, il ne réfléchissait pas, il faisait. Il s'était saisi des mains de la jeune chatelaine sans se demander si cela la gênerait ou si l'étiquette le permettait. Après tout, ici, en ce moment-là, dans cette discussion-là, qui diable viendrait voir ce portrait comme autre chose qu'un vieux monsieur heureux pour une jeune femme. Certains pourraient y voir un roi régent trop proche d'une jeune femme. D'autre encore, une noble qui se faisait toucher par un vieux gueux. L'essentiel était surtout la sincérité du cœur. Et à ce moment précis, la belle était sincère. Une lueur dans les yeux et un sourire sur les lèvres, elle avouait ses sentiments. Presque comme si elle n'en n'avait encore parler à personne d'autre. Pendant qu'elle décrivait son futur mari et ses sentiments sincères, Nakor ne pouvait s'empêcher de tapoter les mains de la future mariée. Comme le ferait un grand père heureux d'entendre les nouvelles de sa petite fille. Quand elle évoqua les invités, le sorcier fit suivre chaque mot par une petite confirmation

"Hum ... ho ... hum"

Puis il entendit que le roi des nains viendrait. Il arrêta donc d’émettre des sons d'approbations, comme étonné que pour un mariage humain, le roi nain se déplace. Ce devait donc être un sacré mariage ! Et puis, comme s'il n'avait pas bien entendu, il tiqua un brin. Venait-elle vraiment de l'inviter à son mariage ? Une jeune femme qui était en train de lui faire une gentille invitation, sincère, avec le cœur et avec le petit sourire d'une femme entourée par son bonheur et son amour pour son futur mariage. Ses yeux vibrèrent un peu et, comme de temps en temps dans sa longue vie, son âge sembla le rattraper un peu. Ses vieilles mains parcheminées se mirent à trembler un peu alors qu'elles étaient habituellement fermes et sûres. Pour un être humain, aussi surprenant soit-il, vivre six cent trente-neuf ans était une bien trop longue vie. Beaucoup de blessures profondes, d'émotions fortes, d’événements joyeux et horribles. Et souvent, beaucoup de solitudes. Beaucoup de don de soi sans rien en retour. Et là, juste un événement gentil et avec une simple et belle intention. Il était donc touché en plein cœur. Ce fut alors la voix un peu chevrotante qu'il répondit

"Et bien j'en dis que ... je viendrai avec beaucoup de bonheur assister à votre mariage et être celui qui vous rassurera un peu au milieu des inconnus. Votre intention me touche particulièrement ma chère enfant. Pour des tas de raisons ... j'ai eu une très longue vie et ... enfin ... je serai là avec un immense plaisir. Merci à vous."

Et sans non plus demander la permission, Nakor porta les mains de la jeune Louise, qu'il n'avait pas lâché, jusqu'à sa bouche pour y déposer un petit baiser de papy gâteau. Un baiser rapide mais qui signifiait un remerciement au-delà des mots. Et pour que les choses repartent d'un meilleur pied et recouvrir l'ensemble de ses facultés, il lança

"Et puis, après tout, vous avez quand même tenté de me tuer !"

Et le vieillard lâcha les mains de la noble et se mit à glousser tranquillement avant de l'inviter à s'approcher de son vilain cheval

"Je suis par avance confus car je n'aurai sans doute pas de cadeau de haut rang à vous offrir. J'ai tout de même une petite idée. Promettez-moi, le moment venu, d'accepter mon cadeau Louise."

Et voilà, le vieillard était redevenu l'espiègle sorcier qui avait des mains solides et une voix sûre. Qu'est-ce que le diablotin préparait ? Même si on ne connaissait pas Nakor, on pouvait quand même voir que ce ne serait pas dangereux.

"Jusque-là, et dans la ville, déplacez-vous à pied, c'est bien plus certain croyez-moi. Même au cœur de mon propre royaume, je me déplace à pied tant que je suis dans la cité !"

Le vieillard observa alors la cathédrale, se remémorant la dernière fois qu'il y était venu. Quelqu'un d'observateur verrait que le magicien ne pointait pas son regard sur le sommet de la plus haute tour mais sur les fondements de Sainte Deina, voir même en dessous, comme s'il perçait le sol et les catacombes de la bâtisse. De drôles de souvenirs. Oui, décidément oui, il faudrait qu'il soit présent au mariage même si aucuns autres invités ne sauraient pourquoi.

"Ho ! J'espère que votre futur époux ne sera pas contre la présence du très vieux Monsieur que je suis ? Je fais parfois un drôle d'effet."

Et il ria à gorge déployée. Le moment de leur séparation semblait approcher. Louise devait avoir des tas de choses à faire et ils se reverraient au mariage de la belle. Une rencontre de qualité venait d'avoir lieux, cela promettait un séjour appréciable pour le retour de Nakor dans le monde des hommes.
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Louise de Fernel
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Louise de Fernel


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MessageSujet: Re: Le retour du vieux magicien en Péninsule   Le retour du vieux magicien en Péninsule I_icon_minitimeLun 24 Oct 2022 - 15:51


La stupéfaction du vieux mage lui fait regarder ailleurs, un bref instant.

- L’on ne nous apprend guère la magie là d’où je viens, Nakor. On nous apprend à nous en méfier avant toute chose.

C’est un domaine qu’elle ne maîtrise aucunement. Elle est pétrie de préjugés à cet égard et n’a jamais réellement eu d’occasions d’en percevoir toute la beauté, toute la praticité, toute l’utilité hormis en de rares occasions qui ne se renouvelleront plus. Et comment l’en blâmer ? Un souvenir la hante toujours, ces grands yeux blancs, cette créature qui bouge vers elle, d’autres yeux d’un rouge intense…Un rire. Une poigne de fer sur son bras…

Par chance, ou par choix, le vieux Mage décide de changer de sujet, revenant à un peu plus de légèreté. Une légèreté relative, puisque la voix du magicien chevrote, comme s’il était soudain pris d’une émotion qu’il ne peut dissimuler. Et ce tremblement entre ses petits doigts ! Aurait-elle dépassé une limite ? Elle lui aurait déplu ? Un court instant, la crainte d’avoir blessé un vieil homme lui étreint le cœur mais il semble qu’il n’en est, en réalité, rien du tout. Il semble heureux d’être invité, justifiant le tout par une longue vie…Et Louise ne peut que deviner, du moins tenter de deviner cette émotion qui a envahi Nakor. Quand on vit aussi longtemps, on voit disparaître les personnes qui nous sont chères, les unes après les autres, sans pouvoir rien y changer. A-t-il seulement été aimé, ce magicien ? Il devait bien avoir une famille…Peut-être même une compagne…Des enfants…Soudain, le poids des ans semblent réellement s’afficher sur le visage de Nakor et Louise, toute nordienne qu’elle est, n’y est pas insensible. Ce petit baiser sur sa main, un rapide remerciement de grand-père, lui va droit au cœur.
Lorsqu’ils s’éloignent ensemble du lieu de l’incident pour revenir auprès de Vaillant, Nakor évoque un cadeau. Louise a un sourire plutôt doux. Presque timide.

- J’aurai peut-être une faveur à vous demander, en temps voulu, Nakor…mais…Je promets d’accepter si cela peut vous faire plaisir, dit-elle d’une voix douce à l’accent si prononcé.

La main posée sur l’encolure de Vaillant, Louise incline élégamment la tête, avant de terminer, dans un petit rire :

- Le Duc ne pourra que vous remercier de m’avoir sauvée…Nous nous reverrons bientôt…

La petite silhouette sale salue encore d’un sourire avant de s’éloigner, tenant les rênes de l’énorme éraçon qui marche placidement à ses côtés, du foin s’échappant de sa bouche. Au loin, les hommes de Fernel et d’Erac, accourant à toutes jambes, le souffle court, les cheveux au vent. Elle les reçoit, entourée de mille attentions, l’un s’occupant de son cheval, l’autre défaisant sa cape pour l’en draper, tous se répandant en excuses. Au milieu de ce brouhaha intense, Louise se tourne un instant. Nakor a disparu. Un fin sourire doux s’affiche sur les lèvres de la future duchesse. L’émotion qu’elle a vue dans ce vieux regard, elle ne pourra jamais l’oublier. Jamais.

- Rentrons, Messieurs, dit-elle simplement, en quittant définitivement la rue pavée pour revenir à l’hôtel particulier d’Erac.
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