Rénatus Babec-Roumel Drydry l'Fonda'da'mûr
Nombre de messages : 218 Âge : 30 Date d'inscription : 16/12/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 28 en Verimios 19.XI Taille : 1m76 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Cadavres exquis {Syrkrar & Kha} Ven 9 Déc 2022 - 13:30 | |
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Neuvième énnéade... Favriüs • Printemps 20° Année | XIe Cycle
De noir vêtu, sombres effets à l'image de mes impératifs, voilà que le son de mes pas rapides se noyait dans le brouhaha vrombissant de l'activité de la ville. Marcher me réchauffait le corps et le déliait de ses noeuds que l'inconfort d'une paillasse avait recroquevillé. Je dormais au pied de la couche du Maître, à même de répondre aux moindres exigences du daedhel ; en ce jour, ces exigences ne relevaient point du quotidien, de fait, je m'étais vu octroyer plusieurs tâches à considérable importance ; si je me voyais privilégié ? Rien n'est moins sûr, car dans le seul but de survivre ma réussite en devenait inéluctable, faisant perdre ainsi quelque éclat à mon office.
J'avais écarté avec empressement l'envie de m'échapper, dès lors que les conséquences d'un acte fou tel qu'une tentative manquée m'étaient apparues. A peine avais-je mis les pieds en dehors du Puy, que la résignation avait eu raison de moi, aussi, Mæriniòs n'avait possiblement guère plus fidèle serviteur que moi-même ; d'être libre, fougueux, j'étais devenu ce petit destrier prêt à tout pour survivre, prêt à se sacrifier par crainte d'être malmené, en somme une bête sauvage sans mors ni martingale, mais uniquement tenue par la peur.
« Qu'il me suive, l'affreux... Qu'il me suive, le chien... »
J'étais suivi, je le savais, c'est que le malheureux ne pouvait se targuer d'être un mage de l'ombre ni moi d'être niais, malgré tout le mal que je me donnais pour le paraître. Un des sbires du Grand-Prêtre me filait effectivement avec délicatesse, et moi par doigté faisant mine de ne pas l'apercevoir, je riais de mon espièglerie, roulant des hanches avec volupté. Seulement, je mis rapidement fin à mes subtiles provocations alors que je m'approchai du lieu par moi escompté, afin de mener à bien une de mes premières missions.
Je fini par arriver au quartier des échoppes puis je me mis en quête d'obtenir quelques renseignements potentiellement utiles — rappelons que j'avais un an plus tôt été fait prisonnier puis esclave pour des informations que je n'avais point voulu connaître —, or c'est bredouille que je me retrouvai sans rien à moucharder. Hélas mille fois hélas, s'il avait été facile d'évoluer dans cette vie de charognards, je n'en serais probablement point là. Je cherchai à boire une chopine, l'alcool me rendrait j'espérais un poil d'audace ; le drow m'avait laissé une petite marge de manœuvre et j'osais espérer que quelques centimes d'écus en moins dans la bourse ne porteraient pas préjudice à mes besognes. Par où allais-je commencer ?
« J'en prendrais deux portions, dis-je affablement au vendeur de friandises. Une de ceux-ci, et l'autre... de celles-là. Oui. Voilà. Parfait. Merci mon p'tit m'sieur. Oui. Merci. J'avais opté pour les emplettes, voilà une corvée qui n'en était pas une. J'avalai une sucrerie aux fruits, laissant de côté les douceurs mentholées que Mæriniòs m'avait aimablement commandé. Hum... C'est à ce moment là que je vis un noirelfe arborant sur son torse un soleil scarifié, qu'il était beau, qu'il serait interessant de le rencontrer... Je me demande si... Mon regard insistant suffit à capter sans le vouloir l'attention du beau bougre, alors qu'une grande réflexion vint figer mes traits, me donnant des allures de fantôme pâlichon. Vendui, Uriz M'thain, xal Usstan telanth ulu dos, lest telanth wun fol vernut k'lar ?¹ demandai-je en brutalisant à souhait la langue éldéene, en effet, pour avoir vécu au Puy un peu plus d'une année je n'en connaissais malgré moi que les rudiments. »
Traduction "correcte" de l'idiome drow malmené par Léonie : ¹ « Salutations, Prêtre d'Uriz, puis-je m'entretenir avec vous disons dans quelque lieu discret ? »
_________________ « Un charlatan, sur un tréteau, Pantalon rouge et vert manteau, Vend à grands cris la vie; Puis échange, contre des sous, Son remède pour loups garous Et l'histoire de point en point suivie, Sur sa pancarte, D'un bossu noir qu'il délivra de fièvre quarte. »
(Verhaeren, Les Villes tentaculaires, Les Campagnes hallucinées, 1895, p. 68.) |
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