La Forge Sylvaine
~ L'art elfique de dompter le métal ~
Sommaire :
- Histoire de la forge
- L'Artisanat
- Reliques célèbres
Les Sept Prime Cités étaient encore jeunes. Les Elfes n’avaient que trop peu vu le Sang, et l’Anaëh était encore loin d’entamer sa lente déchéance. En ces temps bénis, c’était la forêt elle-même le plus grand adversaire des Anedhels. La forêt et sa Sylve, la forêt et ses créatures. En ces temps bénis, la Forêt, cette bénédiction sans pitié, était la seule des Créations de Kÿria que chaque jour les elfes se voyaient forcés d'affronter. En ces temps bénis, la grande part du peu de sang versé par les Elfes était bu par les racines des servants de Liltalaïma, et léché par ceux de Carpaceleva. Et Ardamir la Sans-Murs était celle qui en versait le plus.
Car jamais l'elfe ne se sut se remettre de la perte de sa sorcière bien-aimée, héroïquement tombée pour défendre la Cité, plus qu’aucun autre, Heöldan Las’Danir, pleura. Alors émue de sa tristesse, bouleversée par la passion avec laquelle il implorait La Mère, Maurquimellë lui souffla un songe. Ainsi Heöldan marcha, des jours et des nuits durant, guidé par la Voix de la Maîtresse des Rêves. Heöldan marcha jusqu’à ce que disparaisse le Ciel, que se taisent les Chants, et que seule subsistent les murmures de Maurquimellë.
Heöldan Las’Danir se retrouva seul. Seul au centre d’un silencieux jardin, où ne résonnaient que les clapotis du lac dans lequel s’abreuvaient ses racines. Lac à l’odeur du Fer. Lac de Carmin. Lac du sang des valeureux ayant donné leur vie pour l’œuvre et leur vie pour leur peuple.
Face à ce surréaliste spectacle, Heöldan sut. Heöldan comprit. Heöldan plongea ses mains dans le lac, offrit une longue prière à L’Aînée, et là seulement ses yeux purent s’ouvrir. Ainsi Heöldan se saisit du Marteau et de la Pince qui l’attendaient là sans qu’il ne soit capable de les voir. Ainsi Heöldan donna vie aux Flammes brûlant en son coeur. Ainsi Heöldan frappa le sang jusqu’à le séparer de l’eau. Et lorsque l’Eau finit par éteindre la Flamme, et lorsque sans ni l’Eau ni la Flamme le Sang cessa de couler, ne resta sous le marteau d’Heöldan plus que le Fer.
Heöldan comprit. Heöldan s’agenouilla. Et front au sol car il n’y avait qu’Elle pour le voir, remercia La Mère, puis reprit son œuvre. Au sein de la Prime Forge, de leur Sang et de leur Sueur, qu’il ne soit pas versé en vain, le Toer Tamindal fit les premières armes d’Acier du peuple Elfique. De puissants objets qui se firent symbole des victoires Anedhelles. De puissants objets dont Las'Danir offrit le secret aux siens. Mais de puissants objets dont il ne sut jamais répliquer l'essence. Car aussi longtemps Las'Danir et ses disciples chercheraient-ils à reproduire cette perfection, jamais la Forge Sylvaine ne saurait rendre justice à la Prime Forge. Mais jamais pour autant n'en abandonneraient-ils la poursuite.
Aux corps meurtris la Dame Sauvage offrit protection.
Des Souffles ambitieux l'Amant exaltait les passions.
Et ainsi du sang se saisit le Prime Désir, pour que des meurtrissures naisse l'Art.
I.1. Les menaces primitives et les premières défensesDurant les premiers Cycles, le peuple elfique ne s'organisait qu'en tribus dispersée dans toute l'Anaëh. Ce faisant, il leur était quasi impossible de s'unir assez pour repousser les premières invasions naines et difficilement les menaces propres à la prime Œuvre elle même. C'est par ailleurs surtout par la magie que les combattants s'efforçaient de protéger les leurs.
I.2. Heöldan Las'Danir et son héritageAu cours du IIème Cycle, un artisan ardamiri du nom d'Heöldan Las'Danir apporta ses connaissances et ses découvertes sur la Forge. Celles ci furent adoptées avec enthousiasme par les Elfes des Cités lorsqu'il démontra que des armes en métal forgé étaient plus efficaces que celles de pierre et de bois.
C'est au milieu de ce cycle que le premier des forgerons développa la majeure partie de ce qui deviendrait plus tard l'art elfique bien connu, de techniques de forges à la découvertes des alliages les plus légendaires. Parmi eux, on retient notamment la découverte de
l'acier Veladrien, un alliage de l'Onous'Delab Odelin avec de la Pierre de Lune. Cet acier très rare, devenu légendaire par la force des choses, est très difficile à réaliser, impossible sans les outils appropriés. La plupart des armures en Acier Veladrien furent d'ailleurs produites par Heöldan Las'Danir lui même et ne sont pas plus d'une centaine.
Pendant des Cycles, la famille des Las'Danir se transmit de génération en génération l'héritage d'Heöldan, se révélant particulièrement conservatrice dans sa façon d'en gérer le fruit. Les membres de cette famille ont compté certains des plus brillants forgerons taledhels. En particulier, cinq des neuf Toer Tamindal en firent partie.
Bien que le principe de la forge Sylvaine n’ait que peu évolué au cours des Cycles, il s'est beaucoup affiné avec le temps. Les échanges avec le Zagazorn antérieurs à la guerre naine des Vème et Vième Cycles en particulier furent riches d’enseignements. Profitant des techniques des Ondurs et de certains de leurs métaux, les forgerons taledhels se surpassèrent dans la qualité de leurs réalisations.
Autant œuvres d’art qu'objets d'usage, les créations elfiques sont, en général, extrêmement ouvragées, démontrant les talents et l’habileté de leur créateur. Ils sont en cela très semblables au peuple du Zagazorn, et ceci d’autant plus que le rôle des Ondurs dans leur développement de leur Art a profondément imprégné jusqu’au sens esthétique des Sylvains.
II.1 Les particularitésDu fait de leur don pour l'alchimie, les forgerons elfiques sont prompts à explorer les différentes propriétéd qu'elle peut donner à leurs alliages. Par ailleurs, comme le reste de leur artisanat, la forge elfique fut rapidement élevée au rang d'artisanat d'art. La qualité de leur travaux n'est donc pas plus à prouver que sa finesse et, aux yeux de beaucoup, sa beauté. Il est à noter cependant que cela vient aussi avec une production lente, les artisans cherchant toujours la perfection ultime.
II.2 Hiérarchie des forgeronsSi les elfes sont peu hiérarchisés, surtout en ce qui concerne l'artisanat, la forge elfique semble déroger à cette règle. A l'origine basée sur le simple mentorat comme tout autre discipline, l'institution se structura au contact du peuple nain déjà très avancé dans ce domaine. Une hiérarchie finit par naitre au cours du IIIème Cycle, grâce à l'action de Dol'Agar Berundir - l'apprenti d'Heöldan Las'Danir - et elle perdure encore aujourd'hui.
Fils de la Forge : Apprenti d'un forgeron, le jeune elfe s'engage dans une période durant parfois jusqu'à deux siècles, et rarement moins d'un. Les bases théoriques et pratiques lui sont prodiguées et à la fin de ce premier apprentissage, il doit forger un objet témoignant de ses capacités.
Père de la Forge : Le premier rang, celui à partir duquel l'apprentissage se pratique principalement par l'étude personnelle, ainsi que celui où le forgeron est reconnu comme capable de tenir une forge. Bien qu'il reste une certaine liberté dans cette décision, le Père de Forge peut décider d'une hiérarchie parmi les Fils de forge dont il a parfois déjà la responsabilité. Ceux qui décident d’acquérir une autonomie totale après l'obtention de cette distinction restent malgré tout assez rares car il est plus facile de travailler en collaboration avec d'autres forgerons pour continuer à progresser rapidement. L'âge moyen pour avoir accès à ce rang et ce privilège est d'environ 200 ans.
Maître de la Forge : Celui-ci est généralement en charge d'une grande forge comptant plusieurs apprentis, et quelques Pères de la Forge. Il est capable de maîtriser des alliages complexes et atteint généralement les 500 ans au moment de cette promotion. Il est alors reconnu comme respectable dans la maîtrise de la forge.
Tamin Dolan : Parmi les quelques artisans capables de maîtriser à la perfection une grande partie des alliages possibles, certains ont la chance les aptitudes et le génie nécessaire pour aller encore plus loin. Le Tamin Dolan commence alors à réaliser de nouveaux alliages ou à créer de nouvelles techniques pour la joaillerie ou l'armement.
Toer Tamindal : (Ou Maître de la Forge Sublime, plus souvent traduit en Maître Forgeron.) : Sa réputation n'est plus à faire, ses œuvres sont magnifiques et parviendraient même à faire échapper un : "Pas mal", de la bouche des Nains récalcitrants. Un seul Toer Tamindal existe généralement, désigné par le conseil des Tamin Dolan.
Ici sont répertoriés quelques unes des diverses armures, lames, et armes de renommée suffisamment importantes pour avoir traversée les siècles.
Les Armures et Lames en Acier Veladrien :Il existe très peu de ces objets, du fait de la rareté des matériaux et de la difficulté de leur confection.
Sur les exemplaires existants à ce jour, plus d'un tiers des Armures ont été réalisée du temps d'Heöldan Las'Danir, ainsi que bon nombre de lames Veladrienne. Chaque armure incluent un bouclier. Chaque pièce possède un nom en vieil elfique et comporte une histoire gravée, sur le pommeau pour la lame, et sur le plastron et la boucle de ceinture pour les Armures. Celles-ci sont reconnues à travers miradelphia pour comme étant à l'image de leurs créateurs : éternels et indéfectibles. Un certain nombre de ces exemplaires sur mesure semblent malheureusement avoir "disparu" lors de la scission entre les Elfes et les Drows.
Il est à noter que quelques unes de ces armures furent jalousement gardées par les Toer Tamindal Las'Danir Selon la tradition, seul le Maitre Forgeron serait en droit de décider d'en autoriser ou non leur utilisation. Bien peu d'élus furent ainsi jugés dignes de les porter au cours des siècles. Cependant la lignée des forgerons Las'Danir est aujourd'hui sur le déclin et certaines de ces traditions pourraient en être bouleversées.
Le Fléau des Bel'Amundir :Cette hache, un objet encore considéré comme provoquant pour un défenseur d'Anaëh, est une arme qui fut commandée par l'un des hauts dignitaires elfes au cours du IVème Cycle. Réalisée en acier commun, elle reste cependant unique et a connu suffisamment de batailles pour entrer dans les légendes. Celle-ci existe toujours et est aux mains de la lignée.
Essence Victasienne :Lance surmontée d'une lame en Acier Veladrien, crée en l'an 503 du IIIème Cycle par Dol'Agar Berundir - l'un des apprentis direct de Heöldan Las'Danir. Cette lance fut créée pour le Roi Lindal, celui même qui fut capable de repousser les humains hors d'Anaëh de façon définitive. Aujourd'hui perdue, les seules preuves de son existence sont les grands traités de ferronnerie, et le fait que Dol'Agar Berundir ait existé.
Ailagos :Lance dont la pointe est supposée être constituée d'Acier Veladrien. Ses origines remonteraient à la première moitié du IIIème Cycle. On ignore encore beaucoup de choses à propos de l'histoire de cette arme dont les propriétés magiques furent l'objet de légendes. Elle fut
retrouvée dans les falaises du nord de Quatrième-Saison,
reconstituée grâce a l'archemagie, et confiée au commandant de l'Armée Royale Aegden Orian en l'an 19 du XIème Cycle.
Miradelphia
Rédigé à l'aide de la communauté elfe. Légende Rédigée par Artiön Laergûl.