Altiom d'Ydril
Humain
Nombre de messages : 642 Âge : 31 Date d'inscription : 28/08/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 Taille : Niveau Magique : Eveillé / Néophyte.
| Sujet: Visions Mar 12 Sep 2023 - 19:50 | |
| (Texte initialement pensé comme le premier d'une série de rétro-rp visant à compléter la trame d'Altiom et quelques personnages proches, de façon plus entière et détaillée. Je le laisse ici après discussion avec le staff). BèlCastèl, dans la vicomté du Treziato, avant que ne cède l'embâcle. - Foutredieu c'que ces traîne-la-grolle d'Norrois peuvent lambiner, craquait l'archonte, balafré d'un grand rictus mauvais, écorchant un peu plus sa crevasse pierreuse de gorge chaque syllabe passant. Oiseau de proie émacié juchant tout là-haut sur ses murailles, il sondait d'œillades vagabondes une terre qu'il avait faite sienne et se désespérait de rendre. À ses côtés, le Parrain de l'Occhio Basso, son âme damnée de toujours, veillait de ses billes d'acier tout charroi passant la massive enceinte, allant ou venant, sa barbe de feu frémissante aux bourrasques, comme habitée d'une volonté propre. D'aucuns vous eussent soutenu qu'en sa qualité de grand rouquin blanc, l'animal en question n'eût pu prétendre à une quelconque âme, et qu'à défaut il s'eût plutôt agi d'un damné tout court. D'aucuns n'auraient pas eu tout à fait tort. - Le plan progresse. Le Nord s'apprête à remuer tout poussivement son gras fessard. La Maldi se gonfle d'inconséquentes bravades, comme attendu. Ysari reste maître incontesté dans l'art de l'attentisme. Le Soltaar est si coi qu'il pourrait aussi bien n'exister plus ; ses femelles ont fini de nous dicter leurs lais, qu'une plus ferme poigne s'en saisisse. On érige nos fortifications mal branlées, les ordres et contre-ordres se chevauchent, les capitaines se chahutent et se noient dans cet immense barouf, nulle directive ne vient plus d'en haut qui n'ait un sens, ou moins de cent, à nos garnisons étêtées, avitaillements et réquisitions se perdent du levant au ponant, on trouve à peine de quoi monter palisses et mâchicoulis dans les bois à l'entour, le comté est livré à lui-même. Une pause. Bientôt au Nord. Comme prévu. L'Ydrilote n'était pas sang prompt à la reddition, mais on saurait l'y contraindre, sans qu'il faille le répandre. - Pressons-nous, mon temps est compté. Le Châtiment Pentien qui le rongeait arrivait à son terme. - T'reste toujours la Contrition aux Dieux. Diable il n'en démordait pas le bougre ! - Suffit. Les dieux sont enfants, et l'Homme ne ploie pas le genou devant l'enfant.- Hmrh, et qu'faut-il dire des Hommes alors? Des gosses tous autant qu'nous sommes Altiom ! Quelle foi trouves-tu à mettre en nous, des jours je m'demande, grognassa-t-on, finissant sur un soupir : pour en braver jusqu'aux Cinq.- Celle que tu as su mettre en moi, quand l'heure était perdue et que je n'étais plus qu'un fantasme de ce monde. Celle par laquelle tu as convoqué ce moment et ce monde-ci, celle par laquelle tu en as condamnés tant d'autres. Il se tendit soudain, élancé comme pour fondre. Tu as créé cet instant comme je l'ai créé Ollvar, toi et moi ! Cette fabuleuse fresque que nous vivons depuis lors ! Je pourrais pourrir encore dans les tréfonds de la Valliance, éventré aux pieds d'Amblère, ma terre n'être qu'un champ de discorde et de ruine, et pourtant vois ! claironnait-il, embrassant d'un bras tout l'horizon. Vois c'que nous avons accompli ! Vois ce qui vient ! Nous y sommes presque ! Notre vision.- Il reste tant à faire, objecta le condottiere. Sans presque entendre: n'est-ce pas en cela que réside toute notre force, et notre plus grand malheur ? Tout notre pouvoir, et notre entière damnation. Choisir. Nous en possédons le miracle et nous en portons le fardeau. Foutredieu qu'avons-nous d'autre ? S'il faut une foi pour tenir bon, s'il faut s'adonner à croire pour ne pas sombrer, cette foi-ci ne vaut-elle pas toutes les autres, ne vaut-elle pas celle en les Cinq ? Foi l'un en l'autre, plutôt qu'en eux ! En l'Homme et son miracle du choix ! L'archonte paraissait extatique, et au bord d'un gouffre. Comme à chaque seconde maintenant. Nous sommes le Verbe, ce qui fait et change, le souffle du monde ! Pas eux ! Pas les dieux. Ils sont ce qui fut. Nous sommes ce qui vient ! Ollvar en était convaincu, depuis un temps déjà, l'archonte était perdu. Il n'était plus un homme qui foulait la terre, mais un esprit qui s'attardait en le monde. Quelque chose de son bref passage dans l'En-Deça l'avait altéré. Il avait perdu un peu de lui, et gagné un peu d'autre chose. Quelque chose de lointain et de trop grand pour cette réalité. Il lui fallait emmener ce quelque chose, l'emporter ailleurs, avec lui, le consumer et se consumer de même, pour le bien de tous, et puis cesser d'être. Un long silence combla le vide. - Cette foi en toi, jusqu'à ta prochaine folie ? Une rauque saccade. Hrm. Dois bien m'en rester un peu en réserve. La fin approchait, il le savait, mais l'accepter... - Cette fois, non. Une voix douce, celle d'un père qui laisse son fils entrevoir une dure réalité. Il faut que tu me laisses partir Ollvar. L'air s'attrista. Comme un temps de nues. - Tu vas m'faire le même coup hein.- Le même mon vieux. Mais sans retour.Derrière sa forêt d'automne, Ollvar crispait sa grande montagne de gueule. Il y roula une brève averse. Un autre temps passa. - Et dire qu't'aurais pu dev'nir pair du Royaume à l'époque énorme trou de cul.- Penses-tu ! Et m'faire catapulter Grand Pourlécheur des Régaliennes Babines, à d'voir aller crapahuter sous la houppelande à l'Arsinoé pour contenter la dame ? Merci bien ! À nos deux zigues le rire vint sans qu'on l'invite, clair et fort, brave et triste, encontre le sort. - Musique en cas de lien mort:
Rei I - Shiro Sagisu
- HRP:
Imaginez que ça cause ydrilote dans le texte j'ai la flemme dme tartiner la trad.
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