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Sujet: Avant que n'arrive le crépuscule... Mer 21 Fév 2024 - 15:32
5ème jour, 7ème ennéade de Bàrkios. Second mois de l’Automne | Année XXI | XI Cycle. Almis – 1er souterrain.
Les quelques jours passés à Lante avaient été des plus reposants. Très souvent seul dans l’exercice du pouvoir – car ainsi en allait son statut – il avait commencé à ressentir le manque de sa liée, de ses enfants, et de sa famille, il y a bien des ennéades maintenant.
Les tensions créées par Braähm le Fou avaient eu tôt fait d’atteindre sa caboche. Le retour de Mogar n’était point partagé par l’immense majorité des thanes et des Braises-Vies du Zagazorn. Pour eux, il était toujours le Père Traître, auteur de tous les morts, les douleurs, des maux et des malédictions qui pèsent encore sur le Zagazorn tout entier. Pour eux, ses temples étaient des lieux maudits, son nom, honnis et synonyme de détestation. Ce sentiment commun avait permis de laisser Braähm et sa folie en marge de la société Naine, et, en cela, était un témoignage indirect mais tangible d’un soutien à Harald, puisqu’il fut revoté pour la première fois depuis des cycles et des cycles. Avait-on seulement déjà vu un souverain être soumis à nouveau au vote des thanes ? Rien n’était moins certain… Non, rien n’était moins certain.
Condamner Braahm, puis Ararün pour la même félonie, avait été un crève-cœur. Mais il n’avait pas eu le choix. Car à bien des reprises, les positions, prises de paroles et actions de Braähm avaient été acceptées et pardonnées – ou oubliées – par Harald, le mettant dans une position de faiblesse face à cette barbe déjà trop enfouie dans sa folie religieuse digne d’un fanatisme extrême. Il fallait sévir, et rappeler qui était le Roi, et surtout, quelles étaient les choses autorisées dans ce monde au Nord du continent. Mais… Décapiter un ancien ami et un ancien officier prometteur avait été une épreuve qui aura presque anéanti les nerfs du Roi.
Voir sa liée aimée avait été très agréable. Enceinte jusqu’au cou, elle n’allait point tarder à mettre au monde leur enfant chéri, une bénédiction pour eux deux, mais aussi pour le peuple du Zagazorn en manque de nouveaux individus. Ressourcé, reposé, et en terrain conquis, il avait pu reprendre un peu de poil du Beärog… Pour retourner à l’Est. Mais point à la montagne brulante… A Almis.
Il était accompagné des gardes royaux, mais aussi, d’une compagnie de guerriers montée à cent-vingt individus pour relever ceux qui méritaient de rentrer chez eux, mais aussi, d’augmenter la garnison d’Almis en cas d’attaque par les Nains de Cendre. Il fallait prévoir, anticiper, et permettre aux guerriers épuisés et loin de leurs familles depuis parfois des mois de retourner chez eux. Quant à la menace… Il fallait la préciser.
Si, contrairement à Lante, il ne fut point accueilli avec les honneurs, il demeurait celui qui avait autorisé les Almiens de souche à retourner dans la Perle du Nord une fois la décennie de bannissement terminée. Il était également un Nain de renom, en plus d’être le Roi, aussi reçut-il les honneurs dû à son rang, et un accueil sobre. Et, au premier officier qu’il reconnut, s’adressa en ces mots :
« Baruk ! Menez donc ma trogne devant ce râleur de Sognir. J’ai à lui parler. »
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Zagakron:
Sognir Vieille-Veine
Ancien
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Sujet: Re: Avant que n'arrive le crépuscule... Mer 21 Fév 2024 - 16:34
On se pressait dans les venelles du Khaton depuis quelques heures maintenant. A l’aube, les montagnards faisant la jonction avec le sud de la Nérania étaient revenus avec une nouvelle : un important convoi approchait et pas n’importe lequel, on y avait distingué les étendards royaux. Le Grand Roi du Zagazorn était en route pour la Perle du Nord ; une partie des éclaireurs étaient resté avec les guerriers du sud pour apporter assistance sur la route torturée qui serpentait dans l’Almion, l’autre moitié était quant à elle retourné à la cité afin d’annoncer la venue. Les préparatifs furent rapides mais bien présent, tous se devaient d’accueillir au mieux la prestigieuse délégation. Ainsi, les rares échoppent furent mises en ordre, les chalands balayèrent devant leurs portes et on prit soin de préparer les bèleries et les tonneaux nécessaires au bon accueille.
Un remue ménage néanmoins frugale tant la situation d’Almis était à flux tendu. Si les nains mettaient cœur à l’ouvrage, ils le faisaient avec les seuls moyens à leurs dispositions. Mais il en allait de l’honneur de la cité : on ne pouvait rendre hommage à Harald Barbe-Sanglante sans y mettre les formes ; l’inverses auraient été insulte. Il fut à noter tout de même, que quelques barbes y allèrent avec le dos de la pique, nourrissant minoritairement un ressenti contre cette troupe venue du sud et espérant secrètement qu’elle apportait avec elle plus de vivres que d’acier dans ses rangs. Pourtant, personne ne broncha plus que de nécessaire et c’était bien sûr en comptant sur la poigne de fer et l’inflexibilité sans conteste de l’Ongaraz de la cité, Dagoran « le Concasseur » des Vieille-Veine.
Un titre ronflant et tout récent pour ce nain qui était le dernier d’une lignée en haillon, Porteur de Bouclier et guerrier des tunnels émérite d’un clan qui n’avait de prestige que le nom. Le nain n’appréciait pas ce poste et c’est pour cela qu’il réussissait à le sublimer. Point grand parleur, point grand politicien et encore moins grand orateur, c’était une braise de terrain, un de ceux qui en avaient vu trop pour une seule vie. Régissant la cité comme il avait régit ses troupes durant la grande époque, il occupait pour l’instant, la figure d’autorité la plus élevé depuis le départ du Narundi pour le Grand Nord.
Quand on l’envoya quérir quelques temps plus tard, il se tenait déjà prêt. Accompagné de quelques cognard bourrus faisant office de garde, il se rendit à l’avant de la délégation royale. Faisant taire les cornes de brumes et les cornemuses d’un signe de la main, il se feignit d’une révérence sèche de la tête, toisant le Grand Roi de sa haute taille, lui qui était un géant parmi les siens. Les deux nains s’étaient déjà rencontrés en la capitale de Kirgan quelques temps plus tôt.
« Grand-Roi. C’est honneur de te recevoir. J’occupe la régence de la cité durant l’absence du Narundi. Nous aurions pris d’autres dispositions si nous savions ta venue, accepte nos minces présents et permet moi d’être ton interlocuteur durant le temps de ta présence ici. »
Pour ceux qui le connaissait, ce fût peut être, le plus long discours qu’il n’eut jamais prononcé.
Harald Barbe-Sanglante
Hôte
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Sujet: Re: Avant que n'arrive le crépuscule... Mer 21 Fév 2024 - 18:29
L’ambiance au sein de la cité troglodyte était étrange. Du moins, sinon l’ambiance, au moins ces sensations qui transpirent des murs vieux de milliers d’années, des escaliers, corridors, couloirs et autres linteaux de portes déformés par des milliers et des milliers de petons et des chariots qui les auront foulés au travers des cycles. Ici fut creusée la cité qui devait être le cœur ésotérique d’un des deux plus anciens royaumes du continent. Ici… Se levait – ou plutôt s’enfonçait dans le sol – l’une des cités les plus fières et les plus importantes du monde Nain.
Mais le Voile, ici aussi, avait fait ses victimes. Si Kirgan avait été détruite dans une éruption volcanique d’une violence inouïe, Almis, elle, avait été envahie par des hordes de gobelins, kobolds et autres créatures hideuses et dangereuses. Reprendre ces couloirs, ces niveaux, fut d’une difficulté presque insurmontable… Beaucoup furent tués durant cette mission honorable…
Puis, ce fut la folie de Dun Eyr, le Fou, qui aura mené les Nains dans une guerre civile au nom du Père, le Dieu Fou. Se faisant, les frères durent s’affronter les uns les autres devant la cité de l’Est, et on vit alors la disparition de Dun Eyr, la mort de ses fanatiques, et la destruction du Grand Temple, scellé pour que plus personne ne puisse jamais venir y prier.
Alors… Oui, cet endroit était doté d’une histoire aussi lourde que triste ; aussi incroyable qu’exceptionnelle. S’y trouver à nouveau créait une sensation étrange dans les entrailles et la caboche de Harald… N’avait-il point failli y laisser la vie, sur ces pentes, lors de la seconde reconquête ? Oh si… Et cette lance envoyée à travers son flanc lui rappelait constamment qu’ici, plus qu’ailleurs, tout n’était que danger, prédation et mort. Mais la vie parvenait à s’y établir, aidée par les perfusions de Lante et de Thanor depuis des années… Une vie précaire, et frugale, à l’image de l’accueil pourtant honorable qui lui fut fait.
Fronçant les sourcils, Harald rendit l’hommage traditionnel des Nains, et gratifia l’Ongaraz d’une accolade rustre mais fraternelle. Entendant alors qu’il était en charge de la régence de la cité, il cru qu’à nouveau, le sort s’était acharné contre la Perle du Nord, mais qu’aucune missive n’avait su le trouver pour le lui annoncer car il n’avait point mis les pieds à Kirgan depuis trop longtemps pour l’apprendre. Dans une cité dirigée par une vieille barbe à moitié détruite par la vie rude et rustre de dessous le sol, et placée sous la loi martiale royale, les décisions de Harald prévalaient sur celles du Narundi… Tout comme le Narundi n’était en place que grâce à sa nomination par le Roi lui-même. Alors, savoir l’Ancien loin de la cité qu’il avait pourtant juré de défendre et d’aider, créa un étrange présentiment dans les entrailles du Roi. Se tournant vers son fils – l’un des gardes royaux – il distilla d’autres ordres :
« Fils, fait venir les chariots et voit avec ceux que ça intéresse, pour distribuer les vivres. Quant aux soldats, qu’ils attendre : l’Ongaraz se chargera de relever ceux qui doivent l’être. »
« Bien Père. Souhaites-tu que la garde s’y mette ? Ou veux-tu que nous restions avec toi ? »
« Donnez autant de coups de pognes que possible. Ici, tout le monde doit se mettre à l’œuvre ! Almis à besoin de tous les fiers-à-bras disponibles ! »
S’exécutant, Harald donna une petite tape paternelle sur l’épaule de son fils, ainé de la fratrie depuis la mort de Thorald. D’ailleurs, si Baldwin était fier de la façon dont son grand-frère était mort – dans la Nérania, en défendant les siens – il n’en demeurait pas moins aussi triste qu’au premier jour. Des trois enfants de la fratrie, Thorald était le plus à même de ressembler à son paternel, lors de sa propre jeunesse à lui. Flamboyant, rustre et violent, il méritait lui aussi d’être surnommé « Barbe-Sanglante »… Plus que son propre père aujourd’hui, sans doute.
« Le Narundi est absent ? » Redit-il, regardant Dagoran sans aucune velléité. « Est-il souffrant ? Que se passe-t-il ici pour que l’Ancien ait besoin de s’absenter ? »
Inquiet, il l’était. Sur les dix dernières années, deux Narundis s’étaient succédés : Inga, et Sognir. La première avait fait du bon travail, mais avait disparu, s’effaçant de la scène publique autant par fatigue que les-dieux-savent-quoi. Sognir avait fait cas de sa candidature au cours d’une discussion inspirée, mais, par la suite, s’était montré plus qu’hésitant et plus que critique envers Harald, lors du dernier Althinkalan. Et se tenir aussi éloigné de la Perle du Nord n’était point le meilleur moyen de savoir ce qui s’y dérouler au jour le jour.
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Zagakron:
Sognir Vieille-Veine
Ancien
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Sujet: Re: Avant que n'arrive le crépuscule... Jeu 22 Fév 2024 - 17:21
Décrypter les réactions trognesques de Dagoran était chose fort peu aisé. Le colosse n’affichait en réalité toujours qu’une mine bougonne, renfrogné et sévère. Ô, il ne l’était pas particulièrement ; mais une vie à combattre dans les entrailles du monde, plus la perte de sa Loge et de la majorité de son clan, avait finit par damé les joies que pouvait lui inspirer se monde. Sans parler de la myriade de cicatrice qui lui couturait le visage et qui, l’empêchait d’avoir l’air réellement avenant. Pourtant, malgré cette dégaine, il possédait une voix plutôt posé et moins bourru qu’on aurait put l’imaginer. Il possédait une culture vive, mais loin de ceux des cogitateurs et autres gratte-papier ; en somme, il restait un guerrier clanique comme il en existait des centaines dans le Grand-Royaume nain. Alors, se retrouver face à la figure d’autorité suprême avait pour lui force de loi et il apprécia réellement l’aide que les nains du Sud était entrain de distiller – cela ne s’afficha pas franchement sur ses traits, mais l’intention y était. Pas doué pour les faux semblants, il rentra dans le sujet comme il savait le faire.
« Non, Sognir n’est point souffrant. Du moins, point plus que ne peut l’être un Ancien. Il c’est absenté, parce qu’il le devait. Voila plusieurs ennéades maintenant, qu’accompagné de ses proches suivants, il parti en direction du Grand Nord et de L'Orsirzdin. Des qu'il reçut ta missive, la Montagne de Feu commença à le hanter, il lui fallait voir. Je l’aurais accompagné, mais il me manda de garder l’acier ici même. Ce que je fais en attendant son retour. »
On pouvait sentir dans sa façon d’annoncer, que le nain regrettait amèrement de ne pas avoir suivit le Narundi. Lui qui avait toujours était son Porteur de Bouclier, la séparation restait difficile. Il ne l’aurait avoué qu’a demi-mot, mais Dagoran craignait pour la vie du Racleur. Ce sentiment se traduisit par un instant de temps mort, que le monarque du discerner.
« Nous attendons son retour depuis, nos montagnards faisant régulièrement le chemin jusqu’au limite Nord, n’on encore rien rapporté. Maintenant, soit remercié Harald des Barbe-Sanglante pour l’aide que tu apportes à la Cité. Dit moi ce que tu attends de moi. »
Tandis qu’ils discutaillaient, Dagoran avait invité le Grand-Roi à le suivre dans une alcôve du 1er souterrain servant habituellement de salle de garde. On y avait installé de quoi se restaurer et prendre aise dans un caractère tout martial, ici, pas vraiment de place pour l’esbroufe ou la luxure.
Harald Barbe-Sanglante
Hôte
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Sujet: Re: Avant que n'arrive le crépuscule... Mer 28 Fév 2024 - 17:47
Savoir l’Ancien bien portant était un soulagement en soit. Bien qu’Harald et Sognir n’aient aucun trait en commun, ni de réelle relation d’amitié, le Roi avait confiance au Narundi lorsque ce dernier fit sa plaidoirie pour obtenir la place à la tête de la cité sous loi martiale. De plus, la vie d’un Nain était d’une telle préciosité, que voir un Ancien mourir pour une quelconque raison était un crève-cœur pour Harald. Trop étaient morts à cause du Voile, et trop étaient morts depuis… Sognir avait encore au moins un siècle à vivre ! Du moins, Harald le lui souhaitait.
Toutefois, la décision du Narundi de s’éloigner de la cité pour voir de ses mirettes ce qu’Harald avait pourtant assidûment décrit dans sa missive, semblait telle une mauvaise bière placée de force dans son gosier : le goût était exécrable, et l’attention minable, mais il fallait bien l’avaler d’une manière ou d’une autre. Si la curiosité était belle et bien une qualité chez les Nains, quitter la cité en danger pour se rendre là-haut, au cœur du Septentrion, était une autre chose. Voir les Nains de Feu était un spectacle en soi, car, il fallait l’avouer, ils étaient beaux, forts et impressionnants pour quiconque se sentait lié d’une manière ou d’une autre à la terre et au feu. Mais, encore une fois : Sognir avait fort à faire ici-bas, et non seulement le Septentrion ne faisait point partie de sa juridiction, mais en plus, il était le seul et unique Dawi nommé par Harald pour diriger la cité, et en assurer sa survie. Point Dagoran… Mais Sognir, seul.
Un grondement s’échappa de sa gorge, comme il en avait souvent fait maintenant et depuis des années. Un grondement subtil mais semblable à celui d’un ours sur le qui-vive se faisant entendre d’une potentielle menace qui se situerait à proximité. En réalité, il ne cherchait point à impressionner, mais il réfléchissait suffisamment profondément pour pouvoir l’exprimer à sa manière… C’était, en plus, un moyen de se faire attendre.
« Je serais un menteur si je disais ne point être inquiété par cela, ami. Le dernier qui fut soudain hanté par le feu et la terre, repose désormais là-haut, dans la poussière. La hantise d’une force qui confine au divin n’est jamais une bonne chose… Neh… Jamais une bonne chose. » Confiait-il, plaçant ses pognes gantées d’acier sur ses hanches, avant de passer un doigt sous son tarin épais afin de chasser une goutte peu ragoutante. S’ils résistaient au froid, les Nains demeuraient néanmoins sensibles à ses affres internes et externes. Et la goutte au nez en était un. « Quand est-il parti ? » Demandait-il, afin de jauger le délai de voyage et si cette absence devait-être une inquiétude ou relativement normale. « Inutile de me remercier Dagoran… » Lui dit-il ensuite, après sa réponse, le gratifiant d’une tape sur l’épaule comme le ferait un frère. « Je… Je suis venu, car la présence de ces Nains de Cendre ne me dit rien qui vaille. S’ils ne me paraissaient point… Menaçant, ni belliqueux lorsque nous étions toute une armée là-haut, cela pourrait peut-être changer face à notre seul campement retranché… Ils sont capables d’une certaine magie liée au feu et à la terre, que les runistes comprennent mieux que moi. Je suis allé voir Thanor et son Conseil, puis Lante et sa gardienne, avant de venir ici avec des soldats et des vivres. J’ai lancé la préparation d’une armée renforcée par les runes qui pourraient nous aider à défaire le feu et la roche… Il faudra encore un peu de temps, mais je voulais déjà me rendre en la Perle du Nord, pour en apprécier les dangers et préparer sa défense. Je comptais œuvrer avec toi, Dagoran, et Sognir. Mais puisqu’il n’est point-là, je prends la tête de la cité le temps de ma présence, et te soulage de ce fardeau. Les troupes, toutefois, restent sous ton commandement. Quels travaux défensifs doivent être faits à l’heure actuelle ? »
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Sognir Vieille-Veine
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Sujet: Re: Avant que n'arrive le crépuscule... Jeu 29 Fév 2024 - 9:38
« Je n’ai rien vu Grand-Roi, je ne peux me prononcer sur une chose que je ne connais pas. » clama sans joie l’Ongaraz en rebondissant sur les paroles prophétiques du dirigeant. Pour un être aussi pragmatique que lui, il était difficile d’imagine ne serait ce qu’une once du récit qu’avait contenu la missive, alors supputer sur une force qui dépassait l’ententement et se cantonnait au divin, c’était chose trop éloigné pour sa pensée. Dagoran s’en était depuis longtemps remis aux Ancêtres et rien qu’à eux ; des êtres qu’ils avaient connus de son vivant et qui, le pensait-il, pouvaient toujours interférer avec lui-même s’ils n’étaient plus. Cela était largement suffisant
« Le Narundi est partit aux premiers jours du mois, ils doivent avoir atteint les Terre de Feu maintenant, bien qu’il ne soit pas partit seul, il est accompagné des plus proches suiveurs, des nains en qui je place aussi ma confiance car ils sont des nôtres. J’en viens néanmoins à les plaindre, l’Ancien n’a jamais aimé voyager. » Il était de notoriété publique dans tout l’Almion – et peut être même en dehors, qu’une escapade avec le Racleur avait de quoi vous décoller les chicots du râtelier tant on en venait à grincer des dents. Même Dagoran, qui était un habitué des faits, redoutait toujours les trop grandes distances en sa présence ; avec le temps il s’était muni de petit bouchon de cire pour amoindrir les sons, raclements et autres remontrances provenant du Zagazkroni. Un secret qu’il n’avait encore point partagé. Quand le Grand-Roi annonça ses mesures, il ne scia point d’un pouce, car il n’y avait en réalité, rien à scier.
« Tu règnes sur le Zagazorn Grand-Roi, cette cité et la tienne comme toutes les autres. » Précisa t-il sans émotions particulière avant d’enchainer.
« Almis est actuellement, un fortin qu’il serait difficile de conquérir. Nous avons barricadé les venelles et principaux accès secrets en faisant effondrer les tunnels, en réalité, il n’existe aujourd’hui que trois accès : la Grande Porte et deux nouveaux boyaux que nous avons jugé bon d’erriger en dehors de toutes les anciennes constructions afin d’être certain que le passage n’est point éventé par quelques éclaireurs ou…traitres. Sognir creusa lui-même ces tunnels à l’aide des runes et il fut secondé par les scriberunes partageant ses compétences. Le principal problème de la cité, reste la vétusté de ses habitations : nous avons assez et même trop de place pour loger tout le monde, mais il est fastidieux de remettre les anciennes bâtisses aux normes, sans parler du manque d’équipement. Mais pour répondre à ta question, un doublement de l’acier des portes, un scellage runique sur son grand verrou et un triplement de ses gonds me semblent une bonne piste. Nous pourrons aussi imaginer construire de nouveaux puits et de nouvelles frongolières, cela sera nécessaire en cas de stationnement prolongé de plus de braises entre les murs de la cité. Maintenant ordonne, et je ferais Grand-Roi. »
Harald Barbe-Sanglante
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Sujet: Re: Avant que n'arrive le crépuscule... Jeu 29 Fév 2024 - 10:19
« Aux premiers jours du mois… » Dit-il, répétant les informations données par Dagoran, lui donnant alors de quoi réfléchir. Cela faisait donc sept ennéades… Depuis la cité, il n’en faudrait que trois à quatre, surtout avec les chemins balisés. Cela était décidément trop long, et signe alors que quelque chose n’allait point. « Les conditions météorologiques vont en se dégradant… L’hiver sera rude, très rude… Mon cœur me commande de partir dès à présent chercher Sognir et les siens pour les ramener en sécurité ici, mais ma caboche me dit qu’une telle expédition, aux portes d’un hiver parmi les plus rudes, serait risquer la mort de plus de Dawis que nécessaire… Nous devons patienter. »
Patienter. Une qualité pour un souverain, mais une difficulté en soi, pour une Braise habituée aux combats, à l’ordre, l’organisation et les missions cadrées. L’armée avait cela de rassurant dans le fait que tout était sujet à un cadre préétabli, strict et fort : une hiérarchie, des exécutants ; un ordre, une mission. Mais pour ce qui était de diriger un royaume, les choses étaient différentes : en tant qu’autorité suprême, Harald devait être autant celui qui cadrait les choses, que celui qui les temporisait. Rejoindre les Terres Enflammées était faisable, mais les risques s’accentuaient de jour en jour alors que les conditions météorologiques se détérioraient de plus en plus.
Ses mires se firent soudainement plus claires, ses pupilles, plus serrées. L’avis de Dagoran était telle une hache au fil affuté : précis, direct et sans concessions. Les travaux au cœur de la cité avaient avancé avec une certaine vitesse, mais surtout, une précision militaire et tactique impressionnante. Diminuer les grandes entrées et sorties, et en reconstruire d’autres, plus secrètes, protégeant ainsi la cité des velléités de trahisons ou de la chance d’un groupe de Berserker ou toute autre créature infernale. Malin…
« Vous avez œuvré comme les dieux eux-mêmes. Vous pouvez être fiers de vous, mes frères. » Dit-il, reposant à nouveau une pogne fraternelle sur l’épaule de Dagoran. « Tes idées me semblent plus urgentes à mettre en place. J’ai… Ouïe dire que de grands runistes avaient rejoint la cité, voilà quelques ennéades, pour œuvrer sur un secret de la cité. Le vieil Yggdar est de l’un d’eux… Leur mission est importante, mais la sécurité de la cité l’est d’autant plus. Un scellage runique me semble important, tout comme le développement de sécurités alimentaires et tactiques. Fait donc tout ceci, Dagoran. De nous deux, tu es celui le plus à-même de protéger cette cité. Lante et Thanor n’attendent plus que mon corbeau pour faire venir une véritable armée, et les vivres qui vont avec… Je l’enverrais dès lors que la menace sera constituée, ou dès lors que tu me le conseilleras. »