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| Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia | |
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Ozkun le Magnifique
Ancien
Nombre de messages : 77 Âge : 33 Date d'inscription : 26/02/2024
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 156 ans Taille : 1m40 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia Ven 10 Mai 2024 - 13:21 | |
| 7ème jours de la 3ème ennéade de Verimios d’Hiver, an 21 du XIème cycle Bibliothèque des Savoirs Anciens Immuables et Insolubles, les Soieries, Cité de Thaar
Le Maître était mort, vive le Maître.
Voici bien belle maxime que le Magnifique avait choisit d’honorer dans la plus pure des traditions. Durant sa longue existence, on lui avait accordé bien des adjectifs durant ses différentes pérégrinations nocturnes et autres liesses orgiaques ; mais timoré et retenu n’avait jamais fait parti du lot, véritable avatar vivant du surnom qui lui collait maintenant au cuir, plus que son réel nominant. Alors, bien que l’heure pour certains fussent au deuil, Ozkun lui avait décidé qu’il serait de bon ton de rendre un dernier hommage à feu Marzaban en écumant les lieux les plus mondains de son carnet d’adresse personnel. Ainsi, il y narra l’héroïque comportement que son prédécesseur eu jusqu’à son dernier soupir avant que, tout aussi fastueusement, il se targua d’être l’unique héritier de ce titanesque empire troglodyte que représentait les Mille-Caves. Fidèle à lui-même et à sa réputation, la dépense se fit sans compter ; dans son sillage on aurait pu croire que les fontaines tiraient du miel et que les bouses des Païms se transformaient en or. Rien n’était trop beau pour le Maître des Caves quand il s’agissait d’éblouir par le faste et le luxe. Doté d’un certain sens du panache, il avait fait distribuer dès son entré à Thaar, pains et bières aux nécessiteux croisés avant de les chasser à coup de trique quand s’approchait enfin les bâtiments des Soieries.
Dans la haute-ville qui ne l’était que par le nom, le cortège du Magnifique avait rivalisé de pompeuse démonstration, lesté d’une compagnie frivole et fantasque de baladins et autres saltimbanques soigneusement triés sur le volet pour leurs excentriques talents. Voila maintenant trois jours et trois nuits que le convoi resplendissant arpentait la mégalopole marchande en laissant des traces partout ou il se posait. Une déferlante bruyante et indomptable qui eut le parfait effet escompté : on parlerait de cette fameuse ennéade encore dans un siècle, tant elle put toucher les simples et les argentés.
Tenir la cadence ne fut pas mince affaire, mais une existence d’excès avait fait d’Ozkun un être qui approchait le parfait quand il s’agissait d’encaisser éthylène, hallucinogène et graisses sucrées. Autant dire qu’à lui seul, il avait engloutit en ce même laps de temps, autant d’ingrédient qu’un manant sur une année complète. Le sommeil en était devenu anecdotique, profitant à peine pour fermer de la mire entre deux de ces rendez vous prestigieux en fameuse compagnie. La nuit qui venait de se dérouler était en elle-même la preuve de toute la décadence d’on il était capable : lui et ses mignons avaient fait irruption chez un riche marchand de tissus pour s’y adonner à quelques folies. Après avoir honteuse acheté son droit de passage en ces lieux, la bâtisse avait résonné des sonorités mirifiques de sa troupe qui s’était laissé allez dans la plus belle des débauches, en corrompant allègrement toutes les étoffes qui avaient le malheur d’être à porté. Le Magnifique lui, s’était contenté de tenir la gouaille au maître des lieux en lui promettant que chacune de ses soies seraient acheté rubis sur l’ongle. Ensemble ils avaient alors débattu du tout et de rien, le longuet s’étant passablement laissé aller une fois la certitude de son magot sauf. La conversation, bien qu’anecdotique avait plongé Ozkun dans une curiosité maladive et pour cause, le coquin était entrain de lui narrer la possible existence d’un culte triphallique, antique rescapé d’une ancienne croyance plus ancienne et toujours, belle et bien active à Thaar.
Une fois l’information partagé à ses ouailles, la compagnie des bienheureux plia tourna rapidement des babouches en quête de savoir. Ils laissaient derrière eux une masure sinistrée qui mettrait plusieurs mois à reprendre de sa superbe.
Ce fut les cracheurs de feux qui en premiers, dégotèrent l’endroit rêvé pour s’instruire : la Bibliothèque des des Savoirs Anciens Immuables et Insolubles. Une ancienne institution, célèbre pour le prestige des ses ouvrages et qui, se voulait être le parfait lieu d’érudition. Le Prince Marchand y fit pénétrer en prime sa garde qui fut chargé de délester l’endroit de ses derniers rats. Bien qu’en pleine nuit, il existait encore des fouilleurs de vélins zélés et leurs présences, n’étaient en réalité pas conviés. L’exercice fut rapidement plié, les gratte-papiers n’étant généralement pas très farouche quand on leurs présentaient quelques bons aciers. Mais alors que la harde joyeuse s’engouffrait dans leur prochain terrier, le chef de ses janissaires vint à sa rencontre.
« Maître, nous rencontrons un problème. » « Parle mon bon Taskyr, parle, il n’existe aucuns problèmes qui ne seraient être résolus sous une telle lune. Déride-toi donc un peu, nous sommes en bonne compagnie. » « Ce n’est pas le mot qui me vient à l’encontre des sangsues qui nous accompagnent, Maître. Une occupante refuse de quitter les lieux, elle se dit dans son bon droit. » « Que voici donc. Une donze qui fait résistance, serait-elle prêt à se joindre à nous ? » « Cela m’étonnerait fort, Maître. Elle semble plutôt, pudibonde. » « Et cette prude dame sait-elle présentée ? » « Non, mais ses sicaires portent la livrée des Ypsilantis. » « Ô, eh bien mon cher, nous ne serions chasser si auguste compagne, que nos troubadours festoient, j’irais à la rencontre de notre hôte. »
Le janissaire opina du chef avant de disparaitre à l’avant. Il fallut en suite à Ozkun, plusieurs longues minutes pour se frayer un chemin parmi son hôtel particulier. Partout on jouait de la lyre et du saz, du kaval et du duduk, véritable cacophonie qui aurait aisément réveiller les morts. Les plus avides s’étaient mit en quête, farfouillant dans les antiques ouvrages. Le Prince Marchand lui, était enfin arrivé à destination, se tenant à quelques pas de l’étude ou évoluait une femme filiforme qu’il n’eut pas besoin de demander pour reconnaitre.
« Dame Adonia, veuillez excuser le trouble qu’à put vous engendrer mon escorte, ils sont bruyant mais loin d’être dangereux, telle une cohorte canine agitant la queue à la poursuite des caravanes qui passent. C’est grand honneur pour moi, de vous rencontrer enfin, je doute d’ailleurs que cet endroit aurait été à la convenance votre prestigieux frère. Puis je me joindre à vous ? »
Il y avait mit toutes les formes, mais le Grand Nabab des Dunes se trouvait déjà pleinement assis avant même d’avoir finit sa tirade. D’instinct, poussé par les effluves des litres d’alcools, il se mit à chercher du regard, les mires de celle qui ne pouvait pleinement l’apercevoir.
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| | | Adonia Ypsilantis
Humain
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| Sujet: Re: Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia Ven 10 Mai 2024 - 18:22 | |
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Le silence est d’or, précieux, sans être de mort ni ennuyeux. Elle l’aime et le chérirait, presque plus que l’affligeante tranquillité régnant continuellement à son antre céladonne ou résonne, inexorablement, les échos fantômes de sa parentèle trépassée. Ici, en cette terre de la connaissance, délaissée par la nescience et pourvue d’esprits habités par la soif et l’appétence, elle se sent en royaume connu, conquis tant et tant de fois qu’il ne lui est plus utile de tâter de sa canne pour se frayer un chemin au cœur de ces dédales. Se rappelant alors d’une maxime employée par l’un de ses anciens précepteurs, elle songe soudainement, tandis que se tête approche de la pierre de verre, aux doux mots sonnant encore comme une profession de foi. Un îlot de savoir dans un océan d’ignorance, telle était donc la définition apportée pour lui donner l’envie d’y échouer de son plein gré. Mais dès lors, la belle image s’efface de son esprit lorsque les lettres, suffisamment agrandies, surgissent les unes après les autres jusqu’à former des circonlocutions frôlant l’indigeste. Trop curieuse pour s’arrêter, elle poursuit la lecture sans même prêter attention au tintamarre lointain irritant ses oreilles au point de contourner ses pensées.    « La théorie selon laquelle la lignée souillée de la race eldéenne, plus communément connue sous le nom Drow, ou Daedhel, ou bien même Ilythiiri par eux même, puise sa vilainie naturelle par la faute des émanations gazeuses et toxiques de son habitat volcanique, est ce jour d’hui en passe d’être réfutée par de nouveaux postulats démontrant d’autres théories. Ainsi, nous, membres honorables du très saint collège de Mestrie de Diantra, abhorrons cette hypothèse grotesque et souhaitons établir l’axiome en soumettant une nouvelle position. Adonc, nous, éminents érudits du très saint collège, avons pu bénéficier de l’opportunité d’approfondir notre connaissance de cette lignée véreuse, grâce à l’embastillement de plusieurs d’entre eux, réduits à l’état de captivité. Dès lors, par l’échange oral, physique, ainsi que par la dissection anatomique, avons-nous pu constater que cette peuplade pourrait être pourvue, et ce, dès naissance, d’une tare psychique tendant à les rapprocher de la phénoménologie observée chez l’animal doté de cette infection rageuse. Il n’est, ce jour d’hui, guère possible d’envisager l’abstraction de cette altération psychique, si ce n’est par l’action d’une décapitation comme il est préconisé de le faire en présence d'une bête enragée incapable d'abdication. Néanmoins, nous tâcherons, par la suite de notre raisonnement, d’apporter de plus amples préconisations et hypothèses. Car s’il est un mystère encore plus grand que celui de savoir si le Drow est de nature mauvais, nous essaierons d’expliquer pour quelle raison ce dernier, pourtant doté d’une diahtèse jugée « cruelle et vilaine » est si habituée à échouer dans ses ambitions »    Le tapage extérieur est trop bruyant. Sa bulle éclate, et avec elle, les mots effrayants du mestre Boniface, trouvés dans un ouvrage intitulé « Le Mal du Monde ». Elle aimerait finir cette lecture, observer d’autres points de vus, abjects et inquiétants, mais il n’y a plus que ce capharnaeum désopilant l’empêchant d’y replonger. Levant la tête et quittant sa pierre, la vue se brouille à nouveau et il n’y a plus que les silhouettes alertes des hommes de son escorte, flairant l’embûche. Là bientôt, de plus petites ombres comme pourraient l’être celles d’enfants bien dodus parviennent au bout de sa table. Que disent-ils ? Le bruit est trop fort ! Mais les voix, graves et non aussi aigues que celles d’enfançons, parviennent jusqu’à ses oreilles. Partir ! Dégager ! Faire place ! Que les Dieux viennent en aide à ces pauvres sbires venus pour la déloger de son repère. Sans même avoir besoin de l’ouvrir, l’un de ses hommes renvoie le maudit dans ses pénates. Mais… Ô oui mais, un nouveau finit par venir à la charge, plus entreprenant, insistant et dérangeant. Qui est cet odieux personnage à l’haleine fétide et à la foulée minime ? Nulle présentation. Seule l’évocation de son frère titille son esprit, jusqu’à lui faire déplorer les fréquentations de ce dernier…    « Ainsi vous permettez-vous de prendre place à ma table, sous prétexte que vous connaissez mon aîné ? lui demande-t-elle en conservant un visage calme. Messire, Sayyid, où je ne sais comment vous nommer puisque vous n’avez eu l’affabilité de vous présenter, que faites vous donc avec une telle escorte plus habituée au désert zuurthan qu’à cet océan de vélins et de connaissance ? Vous semblez en tout cas me connaître et m’appeler,- comme ma propre gente -, par mon prénom. Ne pouvant discerner votre visage, je puis pourtant vous assurer que votre voix m’est aussi étrangère que cette nouvelle mœurs ayant pour but de troubler la quiétude d’un tel lieu ».    Doit-elle ajouter que, contrairement à elle, son frère Héracle connaît presque l’entiéreté de la cité, le tout-venant comme les « meilleurs » gens ? Doit-elle, par ailleurs, ajouter que cela ne laisse pas le droit à cette entièreté de l’importuner ou de l’interpeller comme une vulgaire putain des bas-quartiers ?    « Nenni, messire, ajoute-t-elle. J’ai beau puiser dans ma mémoire, je ne saurai vous retourner la pareille et vous partager l’honneur que vous me fîtes, plus tôt. N’y voyez guère de l’impolitesse, mais seulement de l’ignorance dans l’endroit où je n’ai pourtant jamais éprouvé tel sentiment ».
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| | | Ozkun le Magnifique
Ancien
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| Sujet: Re: Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia Mer 15 Mai 2024 - 12:58 | |
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Si on pouvait sans grand doute, juger de son incapacité à lorgner plus loin que l’arrête de son tarin, il était en revanche certain que de la gouaille et de la saillie, la donze n’en avait perdu point une once. Comme cosse de pistache oubliée dans l’appareil trop vite préparé d’une fourrure de baklava, Ozkun se retrouva l’espace d’un instant à mâchonner sa propre salive, tiraillé entre différents sentiments. Devait-il recracher aussi sec le gâteau avant même d’en avoir apprécié toutes les saveurs ? Ou au contraire, prendrait-il le temps d’en extraire le miel et le sucre en faisant fit de la gêne ? Car Adonia des Ypsilantis était manifestement la noble dame que lui avait dépeint et vanté le vacarme silencieux des venelles ; aussi frêle et chétive qu’une aurore naissance, aussi vive et piquante qu’un hallier de rose et de ronces. Dans ses traits juvéniles, il distinguait avec aisance la parenté de son ainé et de ses aïeux trépassés. De succulents et opportunistes parasites d’on on pouvait accorder au crédit d’avoir engendré fameuse descendance. En brillant physionomiste, il devinait d’instinct, qu’aussi batailleur en fût le mâle, la femelle portait en elle la force de relever autant de combats, fussent-ils échangés dans d’autres sphères. Soit.
Aggloméré dans son strapontin qui grinçait dangereusement à chacun des mouvements de son bas-ventre, il se feignit d’une courbette de l’échine marquée et pleine de pardon. Nécessaire pour le fond, même si de forme elle n’en avait sûrement rien admiré.
« Ô noble dame, veuillez pardonner ma fougue et ma frustre, j’en écume notre belle cité depuis trop de jours d’affilé maintenant, sans avoir eu le luxe de goûter à un repos méritant. Me voici me présentant devant vous comme fieffé manant, s’incrustant dans votre intime contemplation avec la délicatesse du terreux mal dégrossi. Vraiment inadmissible, acceptez donc mes excuses qui, sont pleines et sincères. »
Autour du réduit à murs ouverts, le tintamarre de la joyeuse confrérie se fit crescendo ; les bardes et autres agitateurs aux doigts lestes s’étaient mis à l’exercice, se mettant au duel dans un enchainement de ritournelles des plus exotiques. Des jongleurs et artistes en tout genre, passablement aussi pleins qu’une bosse de chameau après abreuvement à l’oasis, se défiaient eux aussi dans un ordonné chaos colorée. Seul les cracheurs de feux avaient dût être calmé prestement pour des raisons manifestes – et autant dire, qu’ils tiraient une mouille jusqu’aux genoux. Ozkun agita sèchement et rapidement son moignon de gras qui lui servait de main pour qu’une armée de petites gens à ses ordres et désirs se mette en branle dans un ballet coordonné. Mets et liqueurs furent présentés sur quelques petits guéridons avant que ne finissent le dernier sonnet entamé. Se contentant d’une simple tasse de thé noir et fumant, le Magnifique se remit à jacter la voix pleine de miel.
« Nous nous connaissons pourtant Dame Ypsilantis, du moins, indirectement. J’ai eu effectivement à faire à votre ainé et j’avoue, avoir grandement apprécié sa compagnie. Voyez donc dans mes familiarités, quelques brides de mes précédentes entrevues qui ont nourris à l’encontre de votre famille, une certaine sympathie la concernant. Mon nom est Ozkun Ozzisson, Maître des Caves et accessoirement, Prince Marchand du phare rayonnant qu’est Thaar. »
Une lumière d’on elle était manifestement privée, mais était-ce vraiment une tare à Thaar ? Même les plus pouilleux des mangeurs de sables avaient le droit à leur moments de soleil quotidien, pouvait-on donc théoriser que, l’obscurité en était un raffinement réservé aux fortunés ? Adonia faisait alors figure de reine dans cette catégorie, elle qui vivait au grand jour comme en pleine nuit. Lorgnant sur l’intitulé du feuillet de la jeune femme, il s’en rappela sa première mission, l’origine même de sa venue en se lieu camphré et stagnant dans lequel il apporté anarchie éphémère.
« Maintenant que le bris est fait, permettez-moi de partager un moment votre air en vous détournant un instant du pamphlet attrayant que vous consultez. J’irais donc jusqu’à solliciter votre bonne connaissance des lieux qui, j’en imagine, vous sont plus familier qu’à moi. Avez-vous entendu parler du bréviaire de Saint-Coloscopus ? Mes mignons m’ont susurré quelques fables qu’il m’est difficile de croire, mais ils assurent de la véracité de leurs dires. Cet ouvrage religieux, serait le recueil d’un culte toujours actif entre nos murs et d’on les fidèles voueraient adorations, à une divinité dit « Dieu aux Trois Verges ». Mais avant de m'éclairer de vos lumières, servez vous donc, un peu de thé ? »
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| | | Adonia Ypsilantis
Humain
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| Sujet: Re: Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia Jeu 23 Mai 2024 - 10:07 | |
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Que ce bruit est lourd et que ces cris sont sourds, au même titre que ces chants abscons s’invitant dans ses pensées de la plus abjecte des façons. C’est une folie ressemblant à l’un de ces voyages en absurdie contés par Ignace De Fange ; lorsque ce dernier s’était donné le mal d’étudier les mœurs de l’hermétique petit peuple. Qu’écrivait-il déjà à leur sujet ? Le travail de mémoire est difficile, entre les mots mielleux de son maladroit invité et le tintamarre sévissant à côté. Elle n’est plus assurée de s’en rappeler, tandis que se mêlent encore les atterrantes descriptions de sa dernière lecture à propos des habitants torturés du Puy. Alors, n’ayant nul autre choix que celui d’entendre clapter l’outrecuidant voisin, elle cherche ce sur quoi elle pourrait rattacher son regard dans l’unique perspective d’esquisser quelques traits. Ici et là, ses pensées façonnent l’une de ces minuscules personnes aperçues du temps où ses yeux voyaient encore. Le portrait n’est point flatteur, presque grossier et il lui faut lutter contre ses idées reçues pour ne pas songer aux dessins si peu élogieux du mestre de Fange.    Est-ce donc à cause de sa moue affligée et lasse, que le nain finit par activer le pas pour dévoiler, enfin, son identité ? Voilà que les choses s’expliquent et que le ciel s’éclaire. Ozkun des Milles-Caves, nouveau parmi les Princes, ancien parmi les siens. L’attitude à son égard ne se radoucit point pour autant et n’en est, en réalité, que plus renforcée. Sont-ce donc là les manières de ce pair siégeant céans aux côtés de son aîné, pour qui l’affection semble partagée ? Qu’a rapporté ce dernier d’ailleurs à propos de ce maître queux ostensiblement plus attiré par le plaisir de semer le trouble que celui de se montrer discret ? Elle avait écouté son frère, autant que possible, et avait fini par céder à l’ennui dès la mention de leur obséquieuse beuverie. Il ne fait ainsi presque plus aucun doute que le personnage finira bientôt par réitérer chez elle le même sentiment. Bien que… l’évocation soudaine d’un ouvrage mystérieux concernant un culte obscur toujours vénéré, semble subitement la sortir de l’inextricable somme dans lequel l’aveugle a cru se perdre. Se gausse-t-il en lui rapportant cela ? Nenni, son timbre de voix n’a point changé et s’est paré d’un suffisant sérieux pour obtenir quelques attentions de sa part. La proposition, s’ajoutant à tout cela, d’une tasse de thé, lui fait esquisser un délicat sourire.    « Je me serai attendue à vous rencontrer en une toute autre occasion, Ozkun Ozzisson, répond-elle enfin en plissant un peu plus ses paupières pour tenter d’ôter le voile devant ses yeux. Là, me faut-il vous confesser que vous venez de déjouer subitement une vérité m’étant ancrée depuis de nombreuses années ; celle de croiser en ce lieu l’un des membres du précieux Conseil.Car s’il est vrai qu’il m’arrive quelquefois de croiser la route de quelques zélés serviteurs, la venue de leur maître est aussi rare à observer qu’un esclave sans chaîne. Il est certain également que la perspective d’être assassiné au détour d’une rangée est assurément plus probable que celle de finir éventré dans une impasse de la basse cité ; du moins était-ce seulement la conclusion que j’avais fini par me faire ».    Déclinant poliment la tasse de thé, elle continue d’observer la petite silhouette opaque de son voisin de tablée. Sa garde derrière elle, se tient prête à repousser le premier bougre suffisamment aviné pour venir l’importuner. Le contraste entre les deux ambiances est saisissant, comme deux vents contraire prêt à se transformer en l'une de ces fascinantes tornades rapportées dans l'un de ces nombreux ouvrages lus et relus depuis tant d'années.    « Je suis au regret de vous informer que ce Bréviaire de Saint-Coloscopus m’est inconnu, tout comme ce culte à la résonance grivoise. N’est-ce donc point l’une des sectes affiliées à ce Dieu malin, attiré tout autant que vous ne semblez l’être, aux plaisirs de la fête ? Il y a, à quelques encablures d’ici, une rangée dédiée à cette facétieuse déité. Il est fort probable qu’en cherchant bien, vous réussirez à y mettre la main ; dès lors, prévenez-moi, sayyid, j’irai à mon tour le consulter pour savoir comment un Dieu peut encore marcher en étant pourvu de trois verges. Ne pouvant me fier qu’au seul homme que je connaisse assez depuis mon enfance, je sais à quel point il peut être déjà difficile d’avancer avec une seule ; qui plus est au retour d’une nuit passée dans les bouges de la cité…»
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| | | Ozkun le Magnifique
Ancien
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| Sujet: Re: Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia Jeu 30 Mai 2024 - 8:32 | |
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Elle était dépourvue de vision mais certainement pas d’humour ; sous cette apparence aussi frigide que l’hiver qui sévissait hors de ces prestigieux murs, la Dame Voilée possédait un piquant des plus flegmatique et appréciable. En y réfléchissant un brin, elle aurait sans conteste put faire passer le moindre de s amuseurs pour un bouffon de bas étages s’étant à peine extrait de la lie l’ayant vu naître. Alors, Ozkun ria et à glissoir déployé, dévoilant une rangée de chicots impeccables – on pouvait accepter de mettre l’hygiène corporel de coté, mais interdiction de malmené son râtelier se privant ainsi des plaisirs de la délectation. Ô bien sûr, elle ne put en apprécier l’éclat, mais quand au brouhaha que produisait ses soubresauts, parfait mélange de rauque et de gras, elle eut sûrement tout le loisir d’en ouïr le tintement. Depuis le début de ses délirantes bacchanales, c’était ici la première fois que le récent Maître des Caves savourait pareil moment de simplicité ; avec d’apparence, le moins de faux semblants possible. Il ne se formalisa point quand elle refusa de partager une coupe, fusse t-elle de thé et bien que, dans la tradition nano-ozkuno-vaanienne, on aurait put prendre le geste pour insulte. Lui néanmoins, prit le temps d’en lier une entière avant d’en entamer une autre, chassant avec la précision d’un expert, les effluves d’éthanol de son temple de corps. Gestualisant quelques signes, une troupe de ses mignons se rendit dans l’allée indiqué, à la recherche du mystique récit. Autour, le bruit ne faisait que croitre, faisant passer la tranquille institution pour un paradis de la liesse.
« Ô cher Dame et Perle du Céladon, vous m’aiguilliez de quelques sagesses en plus de me flatter, voyez vous je me suis toujours considéré comme un chercheur de savoir, ainsi ces lieux me sont aussi familier que fut en son temps le con de ma chère mère. Voyez vous, j’ai pratiqué longuement le pavé avant de me retrouver auréolé par la soie et le miellat. Ainsi au contraire de nombreux de mes estimés pairs, je n’ai pas peur de me salir quelques fois guibolles et battoirs à la recherche précise de la vérité. Nous ne sommes pas tous née avec de un diamant dans la glotte et bien heureusement, sinon pourrions nous réellement continuer à nous gausser de défendre les valeurs du bon peuple de Thaar ? »
Difficile de ne pas penser qu’il fabulait la totalement tant il dégoulinait d’or et de joyaux; mais néanmoins, le Magnifique savait rester convainquant. La notion de pauvreté et de richesse dans sa communauté était bien excentré des standards du reste de la société ; s’il existait des traînes misères à barbe noué, ils étaient aussi rare qu’une pépite d’or dans une flaque par jour de pluie. Ainsi, Ozkun pensait réellement ce qu’il disait et à contrario des clans plus prestigieux parmi les nains des dunes, le sien, n’était en réalité pas le plus rayonnant, du moins, pas tout à fait. Aussi, s’était-il permit une habile pique en direction direct de la jeune femme pour qui, ses parents n’étaient en réalité que des parvenus qu’il n’avait jamais beaucoup apprécié.
« Veuillez recevoir mes condoléances pour votre immense perte. S’il me fut possible de les transmettre à votre aîné, il me tient à cœur de pouvoir le faire une nouvelle fois à votre crédit. Une tragédie vraiment. Permettez-moi donc de rebondir sur vos dires : j’imagine que vous voilà donc propulsé à une position ou verve et verges vont trop souvent de paires et qu’il devint obligatoire de savoir s’y imposer pour réclamer son dût. Hors, permettez-moi de vous le demander, Dame Ypsilantis, comment acceptez vous aujourd’hui votre situation ? Soyons honnête, votre ainé est doté d’un tempérament puissant, vivre dans son ombre ne vous cause t-il pas trop de soucis ? La famille, rien de plus sacré et nous nains, savons de quoi nous parlons, mais il est toujours bon de compter moult allié, alors, en disposez vous ma Dame ? Il me serait en peine d’apprendre le contraire et peut être, pourrais je ainsi combler ce vide. »
Plus au courant qu’il ne voulait le dire, le Maître des Caves essayait d’amener la jeune femme à s’épancher sur un de ses fameux damoiseaux qu'elle possédait dans son proche entourage et qui, pour le nain, était un vrai atout d'on il aurait aimé en savoir plus. Mais Ozkun en savait toujours un peu plus que d’apparence et en fin de compte, cette étape parchemineuse était-elle réellement un simple concours de circonstance ?
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| | | Adonia Ypsilantis
Humain
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| Sujet: Re: Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia Mar 4 Juin 2024 - 8:25 | |
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La dichotomie verbiale employée avec zèle par cet homoncule à l’accent aussi bruyant que ses diamants clinquants est un spectacle saisissant. Il s’y affaire avec tant d’adresse et de brio qu’elle se demande, lorsqu’il reprend enfin sa respiration, s’il ne s’est point entraîné longuement devant une glace pour y répéter son discours. Il apparaît bientôt évident que non, sinon pourquoi faire l’emploi de tant d’antinomies en un si court laps de temps ? Quelle raison de vouloir emmêler son esprit déjà amputé de la vue ? Il lui donne l’effet d’un danseur passant d’un pied à l’autre avec grande adresse, fort bien trop habitué à ce genre de soliloque dont l’unique destinataire serait lui-même et non l’autre. Les vérités sont probablement au moins aussi nombreuses que les faux-semblants vantés avec l’aplomb d’un marchand initié à l’art d’embrouiller sa clientèle. Faudrait-il l’interrompre, et réduire à néant tant d’effort, en informant cet infortuné voisin qu’elle ne saurait se faire éblouir par tant de magnificence ? Que son aîné ait apprécié pareille grandiloquence, en revanche, cela n’est guère étonnant.    L’évocation soudaine de la perte de ses parents obscurcit légèrement ses pensées et ses deux billes blanches délaissent la masse floue de son voisin pour observer le brouillard l’enveloppant. Fais attention à toi, nain, si tu comptes te rendre sur ce terrain-là. Sache qu’il peut être périlleux et parsemé de ravins aussi profonds et obscures que la peine m’ayant déjà habité à chacun de tes précédemment mots. Se sentant brusquement ramenée à une réalité qu’elle était pourtant venue délaisser en un tel lieu, ses doigts enserrent délicatement sa canne et les quelques mots qu’elle se prononce pour elle-même ont pour seul fonction d’apaiser ses songes passés de l’atonie à la cautèle entreprise uniquement lorsqu’elle s’apprête à prendre la parole.    « Si cela me pose du souci de vivre dans l’ombre de mon frère ? répète-t-elle en continuant de donner l’impression de contempler le vide. Sayyid Ozkun, je vis dans l’ombre depuis tellement d’années que j’ignore ce que serait une vie passée à la lumière, tout comme l’est celle de ce frère que j’ai juré d’aimer et d’aider. Et si ce dernier est aujourd'hui fait d’un métal aussi brillant et aveuglant que vos pierreries, ne demandant qu’à se faire voir, je suis quant à moi cette roche imparfaite que nul orfèvre n'oserait poser sur un étal. Et je préfère qu’il en reste ainsi, cher ami, puisque cela m’évite de devoir prétendre être une autre que moi-même, et ainsi de devoir mentir là où je ne saurai me passer de cette sincérité si vitale pour l'apaisement de mon âme ».    Elle s’est encore gardée de répondre à la dernière question cavalière de cet outrecuidant nain. Il y a, chez ce dernier, une petite chose continuant de susciter sa curiosité ; comme s’il n’avait point encore révélé tous ses secrets. Pour autant, elle lui reconnaît ce trait commun partagé entre les êtres de son espèce ; celui de vouloir aller droit au but. Ou… a-t-il compris ? A-t-il réalisé qu’il serait inutile de l’arroser de moult compliments comme il est d’usage de le faire pour ses autres pairs ? Son visage dépourvu de la moindre expression doit sans-nul doute avoir tué dans l’œuf toutes ses prochaines tentatives.    « Pour répondre à cette dernière question, il serait probablement nécessaire que nous donnions tous deux notre propre définition du terme « allié », sayyid ; sinon quoi risquerions-nous de continuer cette conversation avec un quiproquo pouvant être à l’origine d’une vindicte exprimée entre nos deux mesnies. Hors, j’ai promis à mon aîné de l’aider dans ses manœuvres, et non de le précipiter à sa perte, par ma faute, énonce-t-elle. Il ne vous aura sûrement guère échappé que mon frère et moi partageons le sang d’un père né de l’autre côté de l’Olienne. Nous y vécûmes suffisamment de temps pour connaître les autres définitions de ce mot, au point que son simple entendement suscite en nous la plus extrême vigilance. En sachant cela, dressons si vous le voulez bien, le constat de la situation ».    Le visage encore plus fermé, ses doigts ne cessent bientôt plus de frotter les sigles sculptés sur sa canne.    « Nous avons tous deux hérité de l’empire familial bâti par nos parents et les leurs avant eux. Toute notre éducation s’est faite dans ce seul et unique but, quand bien même le fils éprouva de fortes réticences à l’idée de pouvoir faire autre chose qu’arpenter l’océan ; et quand bien même la fille fut atteinte d’une cécité dégénérative l’empêchant d’être considérée comme une égale parmi ses pairs. A ceci s’ajoute le fait que nulle alliance suffisamment solide ne permit de déjouer l’abject assassinat de la parentèle ayant obligé ces deux enfants à s’exposer à leur tour dans une arène plus réputée pour ses coups-bas que pour la loyauté de ses occupants. De facto, cher ami, permettez-moi désormais de vous répondre simplement que la liste actuelle de nos présumés alliés se confond étonnamment bien avec celle de nos détracteurs. In fine, si vous tenez autant à combler ce vide, sans-doute garderez-vous à l’esprit cette dernière définition énoncée et parviendrez-vous à me pardonner cette honnêteté si chère à mon cœur. Je m'en serai éternellement voulu de vous répondre aveuglément par une banalité affligeante qui n'aurait eu pour unique but de me faire passer pour une quémandeuse d'amitié... ».
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| | | Ozkun le Magnifique
Ancien
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| Sujet: Re: Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia Jeu 6 Juin 2024 - 10:08 | |
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A détriment d’avoir perdu en partie la vue, pour sûr qu’elle possédait encore toute la circonlocution nécessaire à la réflexion appliqué de sa prose ; vraiment, la donzelle jacquetait comme une chirurgienne barbière prête à estourbir la chaire en la découpant en fragment partitionné. Ozkun n’avait de souvenance, point croisé si jeune muse de sa race à user de pareil et pertinent artifice. Manifestement plus que lettré, elle devait déjà posséder quelques lignes d’avances sur la plupart des théoristes de son temps et le nain ne serait pas étonné d’entendre un jour, qu’elle leur aurait coupé la chique à force de savoir et d’éloquence. Car ils étaient nombreux à se targuer de posséder la sachance parmi les fins, mais en réalité, bien peu en restait doté, la majorité se contentait de clamer la posséder à des fins purement illusoire et démonstrative ; de quoi épater le fretin en se voilant dans sa propre ignorance. Mais pas Adonia des Ypsilantis, non, pas elle. Le Maître des Caves pouvait le sentir d’ici, elle était la tête là ou Héracle était les muscles. Il était la face visible de la pièce et elle le pile qu’on choisit trop peu souvent mais d’on le premier ne pouvait se séparer sans quoi il cessait d’exister. En d’autres mots, Ozkun la trouvait bien plus acéré que son ainé et sûrement, bien plus pragmatique et fréquentable. Aussi, s’en trouvait-elle être plus dangereuse dans un certaine forme. S’il était aisé d’impressionner le fils, la fille ne se laisserait berner par aucuns éclats. Elle avait manifestement fait de son handicap une arme qu’elle apprenait à manier comme un duelliste se sert de son fleuret.
« Ô noble Dame du Céladon, vous allez selon moi un peu vite en accusation vous concernant. Voyez vous, je vous vois et si l’inverse n’est pas de mise, permettez moi d’abord de vous complimenter simplement sur la grande beauté d’on vous disposez. Nombreuses sont les matrones qui vous jalouserons à jamais et je gage, que le temps aura bien peu d’effet sur cela. Mais, vous avez raison, nous ne pouvons nous arrêter au domaine du visible, aussi, me permettrais je une appréciation sur le caractère chtonien de vos propos, un domaine ou encore, nous nains, en savons quelque chose. Alors sachez, Dame Ypsilantis, qu’il n’existe aucunes pierres dénués d’intérêt. Les diamants de tailles et autres émeraudes, ne sont que la face visible de la quête insensée et millénaire que les orfèvres et autres mineurs de mon peuple vouent à la découverte d’une roche inconnue et imparfaite qui leur réserva la délicate surprise de surpasser toutes les autres. Vous pourrez vous grimer un temps, mais préparez vous un jour ou l’autre à recevoir cette lumière que vous semblez tant fuir. »
Se considérait-il comme l’artisan qui parviendrait à polir les facettes de la jeunette ? Sans conteste, mais cela, il ne pouvait lui avouer ainsi. L’Aveugle du Phare était bien trop sur la réserve le concernant pour l’instant et pouvait-il lui en vouloir ? Bien sur que non. Dans son monde étriqué et sombre dans lequel elle évoluait jusqu’ici, elle avait toujours arpenté les ténèbres seul, ou presque, longeant les murs sous les haies d’une foule de domestiques se pliant à ses désirs. Alors, comment pouvait-elle appréhender aujourd’hui un être qui avait vécut l’exact contraire sur un siècle plein ? Dans le bruit fou qui s’élevait et les grommellements de ses mignons qui s’écharnaient toujours à la recherche du livre saint, Ozkun se fendit d’une mine plus grave qu’il n’aurait en d’autre circonstance, point affiché.
« Un assassinat ? Voilà terrible annonce que vous me faites. On disait moult chose sur la disparition de vos parents, mais entendre telle chose de votre propre bouche, rend à mes esgourdes une vérité bien plus amère. J’ai conscience noble Dame, de votre répugnance à accorder du crédit à autre qu’à vos proches, mais croyez moi, quand nous nain parlons d’alliance, nous sommes tatillons sur la question. Que vous le vouliez ou non, j’exerce avec l’Espadon de Nacre une coalition profitable, et il est donc normal que vous comptiez dans celle-ci à mes yeux. Veuilliez me croire, je suis bien trop récent dans ce grand jeu qui nous anime, pour avoir nourri une quelconque velléité à l’encontre des vôtres et vous m’êtes aujourd’hui, bien trop précieux pour ne pas considéré vous venir en aide. Je vous sais proche d’un myste célèbre, Kaelthar, il me semble donc inconvenant de vous demander si l’ether à déjà pu répondre à quelques unes de vos questions. Mais je possède dans ma besace, des filons bien plus terre à terre qui me permettront de vous apporter quelques éclairages si vous le souhaitez. S’il m’est possible de vous aider à vous venger, je le jure ma Dame, je le ferais. »
Bien sûr, cette recherche de la vérité lui servait plus du jeu de curiosité que d’un réel attrait pour l’identité de la mort des aïeux de la jeune femme. Mais les occasions de réellement s’amuser n’étaient pas légion et, remonter la piste de ce meurtre pouvait apporter à Ozkun quelques informations que lui et la Loge, ne détenaient pas encore. Aussi, il était versé dans l’art subtil de supprimer un rival et, qu’un tiers est eut cette idée de concomitance, exerçait sur lui un attrait malsain particulièrement élevé.
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| | | Adonia Ypsilantis
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 28 ans Taille : 1m60 Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Le bréviaire perdu de Saint Coloscopus - Adonia Jeu 13 Juin 2024 - 9:39 | |
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Quelques picotements lui parcourent l’échine dès lors que le nom du maître spirite retentit dans la bouche fort bien jacteuse du nain. La mine sombre de la voilée s’enlise un peu plus et le souvenir d’une autre discussion s’immisce. Nul doute que depuis leur entrée sur la scène des diadoques, les yeux et les oreilles du Tout-Thaar ont cherché à traverser les murs de leur Phare. Lui ou la Salée venue d’Ashaï, se seraient-ils seulement permis de telles curiosités lorsque leur parentèle foulait encore les pavés fangeux de la cité ? Il n’en demeure pas moins que la présence de l’Ancien, comme on le surnomme, n’est plus guère un secret pour personne. Toute la difficulté réside ainsi en cet ultime point, puisque la chose n’est assurément point lestée d’une même teneur selon celle ou celui en faisant la mention. Il apparaît assez vite qu’une telle présence, aux côtés des siens, attise tant et si bien un mélange d’appétence et d’étrangeté, que les Ypsilantis doivent probablement passer pour les marottes d’un cabaliste versé dans l’art de manipuler les esprits. Mais… mais… l’homoncule ne semble point vouloir s’arrêter à cela et si tous ces précédents mots ne surent trouver de véritables échos, elle doit avouer qu’il est difficile de séparer, chez lui, le bon grain de l’ivraie. A sa grande surprise, et sans chercher à forcer un passage qu’elle ne souhaiterait en aucun cas franchir, elle perçoit une forme de résistance enveloppant le pétras d’une fine aura.    « Si donc l’amitié de mon frère vous est acquise, alors partez du principe que la mienne l’est tout autant », déclare-t-elle en se gardant bien de montrer tout enthousiasme. « J’apprécie grandement que vous cherchiez à nous prodiguer quelques aides, sayyid Ozkun, mais je puis d’ores-et-déjà vous assurer que de nombreuses choses furent déjà entreprises pour retrouver les coupables. Je m’en voudrais pourtant grandement de décliner votre si généreuse offre ; n’ayant absolument nul désir de créer à votre égard une quelconque offense. J’ose seulement vous rappeler qu’à ce jeu à somme non nulle, toute aide sous-entend le principe de redevabilité qu’il m’est, pour l’heure, impossible de vous assurer ».    Le ton est solennel et paraît grandement se dénoter dans la cacophonie voisine et désopilante. En s’étant permise de prononcer ces derniers mots, l’aveugle a simplement cherché à rappeler qu’aucune alliance, si profitable soit-elle, ne pourrait s’esquisser alors même qu’elle s’est sentie profannée dans son antre sacrée.    « Je me sais aujourd’hui suffisamment passée dans l’éclat du jour pour oser vous contredire. A ce titre, je n’ignore guère qu’il est devenu important de faire montre de transparence ; ainsi, oui, le célèbre myste dénommé Kaelthar est bel et bien affilié par amitié à notre maisonnée. Si vous exprimez le besoin de le rencontrer, ce dernier en sera prévenu et viendra vers vous ».    S’aidant de sa canne, la voilée se lève pour se remettre enfin sur ses jambes. Le visage toujours aussi placide, elle hoche la tête en direction de l’ombre toujours assise sur la chaise se trouvant à l’autre bout de la table.    « Sayyid, permettez-moi de prendre congé et de vous laisser profiter pleinement de la raison pour laquelle, vous et les vôtres, semblez si heureux. Je me réjouis déjà de vous rencontrer en d’autres circonstances avant que nos pieds ne soient amenés à fouler les pavés sacrés du Joyau. Ainsi aurons-nous peut-être plaisir à reprendre la conversation où nous dûmes la laisser ici-bas. Là, oui, je jure qu’il nous sera peut-être permis de nous entendre sur la notion d’amitié. Car, sachez que vos mots ont su se frayer un chemin et feront, si-tôt rentrée, l’office d’un scrupuleux compendium ».    Se fendant d’un discret rictus obligé, une légère génuflexion vient terminer l’au-revoir avant de laisser son impromptu visiteur avec ses jongleurs, acrobates et autres baladins aux airs farceurs.    «Eh…, souffle-t-elle avant de s’éclipser. Faites-moi quérir de la nouvelle si jamais vous parvenez à trouver cet énigmatique Bréviaire de Saint-Coloscopus. Il est toujours intéressant de connaître les lectures d’une personne ; cela en dit long sur ce qu’il fut, ce qu’il est, et ce qu’il aspire à devenir… »
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