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 Les rimes venues du Rhym - Calithiel

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Olossûr Taenion
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MessageSujet: Les rimes venues du Rhym - Calithiel   Les rimes venues du Rhym - Calithiel I_icon_minitimeVen 7 Juin 2024 - 9:04

Les rimes venues du Rhym - Calithiel Cel
6ème  jours de la 3ème ennéade de Verimios d’Hiver, an 21 du XIème cycle
Rives du Rhym, La Croisée, Protectorat de Quatrième Saison



Dans les frimes vents s’élevant en tourbillons impavides jusqu’à s’écraser, cahotant la cime sylvestre d’ordinaire si placide,  s’ourdissait le brouhaha feutré d’une approche. Il était compliqué de réellement distinguer l’origine de ce bruit dérisoire qui parvenait à grand peine à différer du clapotis habituel et constant des eaux limpides du Rhym. Pourtant, il existait, là, droit en amont, direction de la source ; pour celui sachant tendre ses ramées, perceptible comme un écho nonchalant et sans cesse grandissant. Yanasindë s’était perdu dans l’observation de son milieu, perché en compagnie d’une petite délégation soldatesque, sur l’appontement finement ouvragé qui défigurait éphémèrement le lit du paisible ru. Dans les eaux vives d’hivers, s’ébattaient en quête de nourriture le fretin ; dans une danse endiablé sous la surface, la chasse perpétuelle remuait le limon et le sable dans un déchainement silencieux que ne pouvaient percevoir que ceux sachant s’adresser aux habitants des eaux. Olossûr voyait dans ce tableau transitoire, la scène interpréter par des acteurs qui n’en portaient pas le nom mais qui prendrait bientôt part dans son propre monde à lui. Encore un message subtil que lui envoyé la Mère,  elle qui l’avait pourtant habitué à des démonstrations, bien plus tapageuse.

«  Ils arrivent, Yanasindë. »

La voix de grume qui le sortit de sa contemplation mystique était celle du lieutenant. L’importun avait jugé bon d’énoncé un fait qui aurait put rester tu jusqu’à la fins des temps tout en se réalisant indubitablement. Ces jeunes Souffles étaient vraiment bien trop prompts à souhaiter se gausser en banalités et il aurait sûrement eu à redire si la lassitude ne l’avait pas étreint en ces instants. D’autres sujets autrement plus importants occupaient une bonne partie de son esprit, ils venaient à se mêler dans un imbroglio de fils et de nœuds qui alourdissaient ses pensées, le rendement bien plus ombrageux qu’à accoutumé – autant dire que l’orage n’était point loin. S’il ne répondit pas au soldat, son mutisme marmoréen fut suffisant pour intimer à la retenue. Aujourd’hui on n’accueillait sans grande pompe, car les temps, n’étaient pas à la liesse.

Des disparitions dans le Protectorat et les signes avant coureurs d’un catastrophe ; des saccages dans les récoltes et des apparitions qui ne présageaient rien de bon. Depuis que ce terrible et rougeoyant astre s’était levé, Olossûr se morfondait dans la crainte d’un nouveau déchainement qui viendrait à ébranler à jamais coutumes et traditions. Ses quelques œillades en direction des bois clairsemé se voulaient toujours soucieux, car qui savait réellement ce qui se cachait dans les recoins ombrageux de la Grande Œuvre ? Convaincu que des hérauts aux intentions nobles mais aux sombres desseins se trouvaient tapis juste à la lisière, prêt à frapper afin de répandre le chaos. Cela, il ne pouvait l’accepter ; mais pis encore, la catalepsie d’on avait fait preuve le Conseil ces derniers jours, était une preuve manifeste d’un manque de volonté sur ces importants sujets et cela, le plongeait dans un profond désarroi.

Sa rencontre du jour était indirectement lié à tout ses évènements, aussi, bien qu’il apprécie peut les Ardamiris, il se devait de faire bonne figure – autant que faire ce pouvait du moins. L’Ascète était une elfe d’on la réputation débordait des frontières de ses propres  frondaisons ; par le passé, il avait rencontré plusieurs fois son défunt époux qui officiait en tant qu’émissaire royale et qui avait rejoint les rangs de l’armée. Ainsi, alors qu’elle approchait sur la barque qui finissait fatalement par se présenter enfin, il regagna un semblant d’espoir pour le reste du déroulée de cette aube.

« Heri Calithiel. Bien que je déplore que notre rencontre se fasse sous des auspices si trouble, c’est grand plaisir pour moi d’accueillir le parangon d’éloquence et de poésie que vous représentez. On dit jusqu’aux creux de la Cité des Lueurs, que l’Arth Maenas récompense uniquement les plus brillants des esprits. Soyez la bienvenue à Quatrième Saison. »
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MessageSujet: Re: Les rimes venues du Rhym - Calithiel   Les rimes venues du Rhym - Calithiel I_icon_minitimeSam 8 Juin 2024 - 12:00


Le chemin touche à sa fin et le premier but semble atteint. Là, sur ce Rhym au courant tout aussi puissant qu’envoûtant, Calithiel se tient désormais à la proue et laisse ses pensées dériver. Les chants de la sylve l’ont si bien accompagné depuis qu’elle s’en est allée, que le sentiment de voguer en d’autres temps fut prédominant. Mais alors que la petite nef s’approche enfin de la rive où veillent quelques sentinelles, son attention est ailleurs, et se tourne vers d’autres merveilles. Car aujourd’hui la rivière rêve avec plus de calme. Dans l’ombre, les flots se sont tus et des voix montent de la vallée à la cime des bois. Elle se penche, délicatement, sur cette source pure, où l’on voit se mirer les astres et la verdure. Puis, elle saisit cette même ombre descendant de la grande forêt, d’où l’aube chaque jour renaît. Et tandis que des silhouettes plus claires se profilent doucement et sûrement sur le quai illuminé, une petite voix gémit dans son esprit divaguant vers de plus lyriques pensées. Ô Rhym, je suis jeune, et tu crois que je t’aime, parce que je descends vers toi-même. Mais tu t’abuses, ton onde est ma destinée ; je ne te rejoins pas, je suis précipitée. Non, ce n’est pas vers toi que je vais, mais seulement vers l’abîme. Je suis ici la ténébreuse, non la rêveuse, mais l’inconsolée ; celle vivant dans sa tour meurtrie. Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé porte l’astre noir de la mélancolie.
   L’embarcation se rapproche un peu plus de cette terre, délaissant cette si belle rivière. Des visages surgissent bientôt parmi les ombres et sans leur prêter d’attention, Calithiel reste figée et blottie dans son monde. L’observation se fait dans la semi-clarté, et lorsque la nef s’arrime enfin, elle ne s’octroie nullement le droit de fouler cette autre terre la première. Elle préfère plutôt laisser ses frères et sœurs, si chères à son cœur, s’emparer de cet honneur. Dès lors, lorsqu’elle se trouve être la dernière, elle délaisse le vaisseau les ayant si généreusement amené, et pose finalement ses pieds sur cette terre consacrée. Quatrième saison, depuis combien de siècle ne t’ais-je point visité ? Ton sol m’a manqué, aussi bien que tes cols et tes cimes enneigées. Désormais, je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit. Seule, inconnue, le dos voûté et les mains croisées. Si loin, si triste, et le jour pour moi sera comme une nuit sans fin.
   Viennent soudainement s’ajouter les paroles d’un Anëdhel se tenant désormais devant elle. La voix est connue et lui rappelle, si-tôt, une visite d’autrefois. Nul sourire ne vient éblouir son faciès que l’on dirait figé dans la tristesse. Elle écoute, simplement, sans interrompre, appréciant la rudesse de cet hôte qu’elle est venue rencontrer.
   « Heru Olossûr, le salue-t-elle calmement en faisant un simple geste de la main. Vos mots me touchent et bercent mon cœur d’une familière douceur. Il m’est si agréable de revoir cette belle terre et je vous remercie, vous, ainsi que vos pairs, d’avoir accepté de nous recevoir. Les occasions de nous retrouver sont devenues si rares, qu'il me tarde dès lors de combler ce fossé creusé depuis ces dernières années. Acceptez ainsi, les salutations de notre si cher Protecteur cherchant à vous assurer de son amitié ».
   Les mots se confondent avec le ruissellement de l’eau les accompagnant de son si mélodieux chant. Sa voix est en tout cas posée et aussi quiète que les pensées désirant sortir de sa tête. D’une main leste et légère, elle ôte la petite capuche recouvrant sa crinière, révélant ainsi à ces quelques nouveaux voisins les traits de son visage quelque peu fatigué par le voyage.  
   « Nos maux semblent insidieusement liés et se parer d’une même noirceur incitant à nous faire sortir de notre torpeur, reprend-elle en croisant le regard, obscur, de l’Yanasindë à l’apparence si particulière. Mais n’ayez crainte, le voyage s’est fait dans le calme, et les complaintes de la Sylve n’ont point réussi à troubler nos âmes. Il me faut, en tout cas vous aviser, que je ne pourrais abuser de votre généreuse hospitalité, ainsi que de la beauté de vos contrées, Heru Olossûr. N’y voyez nul ombrage ni même l’esquisse d’une impolitesse à votre égard, car je vous sais suffisamment sage pour oser vous parler sans fard. Mais peut-être, pourrons-nous poursuivre cette conversation dans un lieu plus propice à la réflexion… »
   Ainsi qu’à la discrétion… songe-t-elle tranquillement en observant, une dernière fois, la rivière argentée.

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Olossûr Taenion
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MessageSujet: Re: Les rimes venues du Rhym - Calithiel   Les rimes venues du Rhym - Calithiel I_icon_minitimeMer 12 Juin 2024 - 14:48


Sibylline et chatoyante, d’une grâce ondine,  à la multitude de reflets qu’on imaginait aisément irradier et à tord. Car  cachait sous cette mirifique aspect se cachait de bien enténébrés éclats. Trop longtemps il avait vécu ;  remontant le fil d’existences antédiluviennes à la sienne, ayant observé de plus prestigieux Souffles perdre en chatoiement à mesure que s’étiolait-les battements d’un cœur devenu trop lourd à supporter. L’Ascète sous ses célestes airs, dissimulait  des peines qu’elle ne pouvait grimer aux mires des initiés les ayants partagés. Il lui fallut bien peu de temps pour arriver à cette constatation, mais à force d’expérience, l’Ancien Gris avait apprit à soupeser les blessures qui affectaient les êtres. Il en était lui-même un parfait exemple et le temps qui lui avait semblé si vaste auparavant, s’en trouvait aujourd’hui devenu aussi étriqué que les racines d’un affreux pin tordu. La Dame d’Ardamir s’était épanchée d’attirants échos, le charmant aussi bien lui que les membres de son escorte ; aucuns elfes ne pouvaient rester insensible à pareil prosodie, mais les temps de ravissements seraient à remettre à l’après. Le présent se devait d’être plus bien prosaïque que poétique.

« Périlleux sont devenus les voyages, c’est donc heureux d’apprendre que votre voyage fût sans embûches ; aussi c’est en essayant d’éviter ces dernières que je vous dresserais la toile des évènements qui m’ont amené à vous conviez sur nos terres. Voyez vous madame, je ne serais risquer d’aucuns retards dans ce portait et si nous parviendrons un moment à rejoindre la Cité, il me faut vous avouer avant quelques détours. Néanmoins, soyez rassurer, les Souffles qui nous accompagnent aujourd’hui me sont dévoués, nous partageons tous ici des idées, qu’il n’est pas toujours recommandable de clamer. »

Dévoilant une main rachitique au cuir tanné, Olossûr invita l’Ascète à suivre son pas en lui offrant son bras. Ensembles ils avançaient, bercé par le clapotis limpide, remontant le ponton grinçant en direction de la clairière qui accueillait le reste de la soldatesque. Patientant avec une nonchalance toute feinte, un groupe de Patàlaco ou Marchevent,  fouillait et grattait le sol, prêt à en découdre avec le Vif qui bouillonnait dans leurs entrailles. Ces frêles montures ne l’étaient que d’apparence, car bien que leurs os soient fins, ils possédaient la vélocité du vent et la pugnacité d’une tempête. Olossûr voyait en eux, une incarnation physique des zéphyriens qui parcouraient le firmament. Deux possédaient selles vides, prêt à accueillir leurs cavaliers. Mais avant de battre les fourrés, d’autres sujets se devaient d’être échangés.

«Permettez-moi Heri, de vous conduire en premier lieu, sur le champ dévasté par ces manifestations qui hantent les Sylves. Comme vous le savez nous avons perdu une lande entière prête à récolter et cela,  aux premiers jours de l’été. Impossible donc, de rattraper ce retard et cela, malgré la grande vivacité de nos végétalistes. Nous  ne pourrons honorer l’intégralité de notre approvisionnement pour la Cité des Arbres sans mettre en péril les estomacs de nos habitants. Il va vous falloir composer avec. J'apprécierais que vous en soyez témoin de vos yeux vues afin de contempler les terribles bévues. »

Le péan était récité ; les Ardamiris comptaient pour bien l’acheminement de nourriture en direction de leurs frondaisons, hors une partie cette année serait manquante. Olossûr doutait que le Conseil de la Cité des Arbres ne soit pas au fait de cette situation. S’il appréciait peu la vaste forêt braillarde ou la Symphonie se faisait véritable hymne, il se devait de mettre en avant cet épineux problème. Néanmoins, le pis restait à venir. Il se tourna, adoptant le posture de la confidence,  se calfeutrant presque, redoutant que des yeux fous ne soient entrain de les épier sous les futaies.

« Mais ce que je vous dévoile ici, n’est que le sommet d’une cime gangréné par un mal plus insidieux. La Sylve se fait menaçante. Dans ses ombres, naissent et pointent les engeances de velléité sanglante ;  et bien au-delà des manifestations lié à l’apparition de cette Lune Pourpre, les Noss ont repris pour certaine le chemin des armes. Dans les breuils, couvent le chant de la colère. Nous ne sommes pas en sécurité Heri,  et je crains que cette situation ne perdure.  Car depuis ces funestes temps d’été, on reporte la disparition de plusieurs Taledhels dans ma contrée. J’y ai observé la un bien troublant signe de l’aspect Sauvage de la Mère. Heri Calithiel, c’est avec l’affection que je vous porte à vous à ceux qui furent votre par le passé que je vous le demande, accepteriez vous de me porter main-forte dans ce récit afin qu’ensemble nous apportions clarté  sur ces quelques ténébreuses énigmes ? Je crains que ces réponses, découlent le futur proche de nos provinces respectives.»

Dans cette quête insensée, Olossûr était à la recherche d'allié. Parmi son peuple, trop nombreux encore étaient ceux à douter, n'affichant par clairement leurs positions vis à vis d'un pouvoir local qu'il savait fort mais plus forcément pertinent. Yanasindë se devait de cumuler preuves et récits afin d'orienter la tempête dans la meilleur des directions.



Dernière édition par Olossûr Taenion le Sam 22 Juin 2024 - 6:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les rimes venues du Rhym - Calithiel   Les rimes venues du Rhym - Calithiel I_icon_minitimeMar 18 Juin 2024 - 11:16


Bien que datant de plusieurs siècles, le souvenir de son premier voyage à Quatrième Saison reste vivace. Comme une réminiscence à la saveur aussi amère que douce, ces chemins, odeurs et paysages si différents des siens, lui procurent le sentiment agréable du déjà-vécu à la nuance près que le cavalier l’accompagnant en cet instant présent n’est en rien celui qui chevauchait à ses côtés dans un autre temps. Les mots de cet autre taledhel ne peuvent d’ailleurs s’égarer ,- malgré sa lutte acharnée pour ne point céder à de plus anciennes et agréables pensées. De fait, Calithiel s’emploie à écouter l’astringant conseiller n’ayant guère voulu attendre d’être arrivé pour l’alerter des sujets les plus graves. En plus de lui donner une oreille suffisamment attentive, elle ne peut s’empêcher - non plus - d’observer ses traits, ainsi que les morceaux apparents de son corps si durement marqués. Que lui disait Valandil - son époux - à ce sujet ? Sans réellement s’en cacher, l’Yanasindë jouit d’une triste légende dont les aspérités diffèrent au gré des conteurs ; toutes convergeant néanmoins pour faire de lui un être aussi énigmatique qu'inquiétant…
   Sitôt les multiples problématiques exposées avec une certaine note de désarroi dans la voix, l’ascète se laisse quelques secondes de réflexion avant de formuler une réponse devant à la fois être prudente et suffisante. Car au fond d’elle, le constat semble sans appel, allant même jusqu’à accentuer le trouble s’amplifiant de jour en jour. La vérité est aussi dure à entendre qu’à accepter et l’heure n’est plus à la cécité. La mention de l’Aran suscite aussi bien sa curiosité que ces choses, à priori, peu recommandables à clamer. Eut-il seulement fallu qu’elle sorte de sa prime sylve pour redécouvrir les affres des intrigues alimentant le reste de leur royaume ? Ne goûtant que trop peu à ce genre de choses, il devient bien vite évident qu’elle ne pourra pas y couper indéfiniment.  
   « Je vous accompagnerai, Heru, et me laisserai guider là où vous jugerez qu’il est nécessaire d’aller afin de mettre une lumière où le voile aveugle encore nos pas, répond-elle, poliment. Je vous prierai seulement de ne point surestimer mes capacités se limitant seulement à celles d’une invitée venue avant tout pour écouter et voir. Car chez nous aussi, les Noss s’agitent, rendant nos forêts de moins en moins sûres, et s’il me peine d’entendre les maux tourmentant vos contrées, je crains de ne point pouvoir donner plus que ce que je sais ; c’est à dire assurément trop peu pour oser prétendre apporter une solution ».
   Autour, les paysages défilent et des premiers espaces dépourvus d’arbres apparaissent bientôt. En ces endroits, la symphonie s’étiole quelque peu jusqu’à ressembler à un lointain écho. S’étant préparée à une tel dépaysement, quelques instants lui sont aussi nécessaires pour que ses yeux s’habituent à la luminosité bien plus dense que sous la frondaison.
   « Soyez en tout cas assuré qu'Ardamir ne vous porte nulle rancune et saura s’adapter comme il l’a toujours fait concernant les jours difficiles à venir, déclare-t-elle en découvrant les-dits plantations impactées. La résilience des miens est sans-doute équivalente à celle des vôtres, Heru Olossur. Et si je regrette de devoir vous annoncer que ce moment de tourment fut celui choisi par notre Protecteur pour prendre congé, je retire de cette triste nouvelle une autre, plus sereine, visant à vous informer qu’un des membres du conseil sera bientôt choisi pour lui succéder ; raison pour laquelle il me faudra vous quitter et vous laisser, sûrement, poursuivre cette enquête avec l’une des personnes venue ici et possédant toute ma confiance. Mais, Heru… commençons si vous le voulez bien par ces quelques faits que vous m'avez rapportés. Car s’il est vrai que certains de nos Limiers disparaissent aussi dans la Prime forêt, je m’inquiète d’apprendre que l’Aran est venu chez vous pour une ou des choses similaires, est-ce bien ce que vous affirmez ? ».
   Curieuse, elle se retient de le montrer et conserve la même figure d'ascète que tout le monde lui connaît.
   « Sauriez-vous m’en dire plus concernant ce dernier fait ? lui demande-t-elle. Disposez-vous de suffisamment d’éléments pour avancer de tels… doutes ? Je vous prierai de bien choisir vos mots, car si le conseil d'Ardamir s'entend pour m'élire afin de prendre la suite, alors je vous laisse présumer des devoirs et obligations qui m'incomberont très prochainement ».



Dernière édition par Calithiel Aurëndil le Sam 22 Juin 2024 - 8:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les rimes venues du Rhym - Calithiel   Les rimes venues du Rhym - Calithiel I_icon_minitimeMer 19 Juin 2024 - 8:49


Arpenter ainsi la sente à la célérité des brises folles du troisième vif aurait eu de quoi surprendre, mais manieur de vitesse par nature, Olossûr s’y était adapté, aussi naturellement que le serpent qui rampe. Durant ce véloce périple, bien peu de mot furent échangés entre les éminents représentants des Conseils de leurs cités ; Yanasindë c’était refugié l’espace d’un fugace temps dans l’introspection dévorante e qui le taraudait de l’aube à la brune sans discontinuer, cherchant à soupeser risques et conséquences des supputations qui exacerberaient ses sens. Partout ou se posait ses mires anémiés, il y distinguait la potentielle menace sous la sylve grimé ; manifestation intrinsèque à son esprit, le doute l’assaillait tant qu’il en venait à douter du caractère de ses propres rêveries. En lui son Souffle semblait plus qu’agité, comme si les tensions accumulées au fil des siècles s’extériorisaient sans demander leurs restes. Était ce donc cela vieillir ? Serait-il à force d’âge devenu aussi méfiant que le chêne mourant guettant l’arrivé des insectes xylophages ? Les questions resteraient en suspens car de réel réponse, il ne pouvait se targuer de posséder.  S’il ne possédait point, Olossûr restait pétri de convictions et l’une d’elle consistait en un besoin irrémédiable de mouvements et d’actions ; l’extinction du vif lui semblant un bien trop grand danger qu’il serait pour son peuple difficile d’appréhender.

Heureusement, l’Ascète vint briser le sceau de la réflexion par quelques déclinaison une fois l’escorte arrivé, au champ qu’on aurait put imaginer aujourd’hui plus phlégréen qu’ensemencé. Même si la vie reprenait ses droits ici, les taillis restaient profondément marqués des cicatrices des évènements qui s’y étaient déroulé. Ici les adeptes du Rejeté s’étaient dressés contre les terribles apparitions en usant de savoirs qui auraient fait frémir d’effroi les plus pieux servants du culte de Kyria. Alors qu’il en admirait le décor, Yanasindë se fendit d’une expression semblable à l’orage.

« Pour subvenir à vos besoins complet cette hiver, je crains ma dame que plus que de résilience, il vous faudra mander quelques assistance. Néanmoins, je ne doute pas que le  Trône Blanc sera combler vos déboires à ce sujet, leurs greniers sont fournis et pleins et les Lëandrins ne seraient tolérer que ne souffre leurs proches voisins. Du moins, c’est vivement que je l’espère. Ces temps agités de troubles me font douter Heri, des choses qui me semblaient naguère immuable, louvoient en des sentes qu’il ne me plait pas d’imaginer. Ces disparitions raniment en moi de peurs primaires liées aux instants terribles d’anciennes  animosités que je pensais reléguer au passé. Comment puis-je alors sereinement interpréter la venue de l’Aran dans ces contrées si ce n'est qu'il y a dans le sort des égarés, un grave motif d'inquiétude ? Sa présence  n’est en rien un secret : on l’a aperçu se rendre au prêt de notre Seigneur-Protecteur. »

Les Citadins de la Cité des Lueurs ne pouvaient être maintenus ainsi, dans l’égarement et l’errance. On les disait déjà trop souvent bercé par la fantasque folie qui déteignait d’un trop grand contact avec la pierre. Alors accabler de tourments des esprits pour certaines déjà trop tourmentés, n’était ce pas là, grand prélude à quelques choses de bien pis ?
Mais cette idée ne réussit pas à occulter la seconde, car l’Ascète dans ses dires, venait de limpidement lui annoncer le futur de sa posture. Bien qu’il fut trahi de surprise par le mouvement oblique de ses oreilles, Olossûr accueillie la nouvelle comme la première bonne partagée depuis le début de cette entrevue.

« J’entends votre position Heri et m’en réjoui. Ardamir en serait ainsi brillamment représenté ; néanmoins je crains de vous décevoir car plus que ces simples pressentiments, aux applications finalement fort peu concrète, il m’est impossible de vous éclairer réellement sur le fond de cette affaire. Aussi peut être, trouverons nous dans la sylve quelques réponses supplémentaires, tant que nous partageons même but, nous lèverons peut être quelques pierres. »

D’un signe de tête, Olossûr manda la soldatesque d’ouvrir la voie ; leurs prochaines destinations consistaient à se rendre sur un des abris qui jalonnaient les sentes forestières. Bien que les évènements datent maintenant, on avait continué de retrouver quelques indices que la végétation avait préservés. Le Quatréen souhaitait dévoiler ces derniers à l’Ardimiri, tant pour lui leurs significations semblaient lourde de sens. Alors la sylvestre cavalcade se remit en branle en direction du point donné que campaient quelques gardes-voies aux épées effilées. Sur  place, rien ne trahissait une quelconque différence avec un lieu qui différait de ces parties clairsemés de la forêt, et pourtant.

« Voyez Heri, non loin on nous signala la disparition d’un de nos ressortissant. Un elfe que je connaissais personnellement. Dans le fatras de l’endroit, point assez pour conclure du sort qui lui fut réservé, mais mirait donc dans le bosquet…On lui dévoila quelques symboles chitineux, difficilement identifiable pour tout œil non averti, et qui pourtant, en révélait bien trop sur leurs porteurs…Voici quelques équipements laissés dans le sillage par ceux que nous pensons être les agresseurs : ces pièces révèlent d’une Noss caractéristique du protectorat que vous devrez sûrement connaitre tant leurs réputations sanglantes à fait écho dans la Sylve. Il s’agit là des Baar’Ane, des gardiens de la terrible Glorhinfarth qui parcourait le monde à sa naissance. Comprenez  vous donc maintenant mes affres, si derrière ces malveillants actes se sachent les plus sanguinaires de nos congénères ? »


Dernière édition par Olossûr Taenion le Lun 24 Juin 2024 - 7:17, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Les rimes venues du Rhym - Calithiel   Les rimes venues du Rhym - Calithiel I_icon_minitimeMer 19 Juin 2024 - 12:24


Les inquiétantes révélations confessées plus tôt n’ont fait qu’accentuer, en son esprit, une perplexité déjà grande. Une hésitation la guette lorsqu’elle se demande s’il eut mieux valu que son hôte la laisse dans l’ignorance des faits de son peuple, plutôt que de lui révéler tant de questionnements ô combien déroutants. Ne pouvant pourtant s’empêcher d’entrevoir les analogies avec les faits survenus dans sa propre sylve, elle éprouve à la fois un sentiment de soulagement de ne plus se savoir seule, tout autant qu’une impression d’effroi. Face aux actions de l’Aran, ainsi qu’à l'implication du Protecteur, elle ne peut y voir qu’un moyen de protéger les uns plutôt que de devoir user de mystification ou pis encore. Elle observe, dans ce fait, l’apanage grisant de ceux qui ont pour mission de régner et de prendre les décisions. Faudrait-il ainsi y voir un manque de transparence lorsque d’autres y décéleraient une simple volonté de protéger le plus grand nombre ? Si près d’accéder au titre de protecteur depuis que l’actuel - Medherith - l’ait lui même suggéré pour lui succéder, il apparaît évident qu’elle sera, tôt ou tard, amenée à prendre des décisions nécessitant de prémunir les siens ; mais à quel prix ? S’abstenant ainsi de répondre à l’Yanasindë, elle préfère le suivre et continuer de l’écouter, tout en feignant d'observer les paysages pour se laisser le temps de réfléchir.
   Mais lorsque le Quatréen l’amène sur des sentiers dérobés, s’éloignant du principal axe, quelque chose en elle - comme une légère alerte - l’oblige à redoubler de vigilance. Accompagnée pourtant d’une forte escorte en plus de la sienne ayant fait le chemin depuis Ardamir, il lui est impossible d’omettre tout ce qu’elle a pu lire et apprendre des Noss parcourant ces sylves environnantes. Et puis, au moment où le nom des Baar’Ane est enfin mentionné dans la bouche du cavalier voisin, une certaine gêne la tenaille et la pousse à conserver le silence afin d’être sûre de connaître tous les éléments.
   « Je comprends, oui, finit-elle par prononcer en mettant pied à terre pour se rapprocher de l’endroit où fut retrouvé les quelques possessions perdues ou laissés - peut-être - en toute hâte après la capture du Quatréen. Et je les connais, oui ; certainement pas autant que vous autres, mais suffisamment pour savoir qu’il est irréalisable d’envisager qu’un jour la paix puisse être proclamée. Apprenez, ou non, qu’Ardamir est habité par une Noss vindicative dénommée Lam’Nir, nous procurant à nous aussi de grandes interrogations. Depuis que nous dûmes interdire aux Noss le droit de porter une arme en notre cité, les velléités ont décuplé, bien que rassurant les habitants ».
   Elle se penche quelque peu pour tenter de visualiser la scène s’étant déroulée quelques mois plus tôt.
   « Je suis réellement navrée pour cet ami que vous connaissiez ; je n’ose imaginer le mal que vous a procuré cette nouvelle, accablant à la fois votre âme, tout autant que votre jugement. A ce titre, la recherche de vérité est devenue pour vous une affaire personnelle et je ne puis que vous conseiller, Heru Olossûr, de prendre du recul afin d’entrevoir tout ce que votre colère et votre peur vous empêchent de discerner dans l'épais brouillard du deuil ».
   En se forçant à lui offrir un sourire d’apaisement, elle n’ose savoir s’il est en capacité, ou non, d’y puiser un quelconque réconfort. Guère habituée à laisser paraître autant de sensibilité, il ne fait aucun doute que le surnom dont on l’affuble depuis sa prime jeunesse, saura rappeler à l’Yanasindë ses efforts entrepris pour lui démontrer un minimum de sympathie.
   « Ils ne les tuent pas, mais les capturent, souffle-t-elle à voix haute tout en sachant que cela n’est en rien une découverte. Ils emmènent les corps, inconscients, mais toujours vivants, pour… des sacrifices rituels, des offrandes à la Prime ? Impossible d’entrevoir une malencontreuse coïncidence résultant d'une rencontre aléatoire. L'attaque était ciblée, contre une force en infériorité, suffisamment isolée. Un souvenir me vient, lorsque leur “Gardien” - si tel est toujours le cas - du nom de Voronwë s’en était venu de force jusqu’au Palais de Chêne où siégeait dès lors notre dame protectrice Halyalindë. La folie se voyait dans son regard noir et tenter d’imaginer ce qu’il se tramerait dans son esprit reviendrait à côtoyer soi-même de trop près l’aliénation et le fanatisme procurée par cet Hydre qu'il mentionnait avec tant de ferveur. Il doit pourtant exister, au sein de cette encéphale, une chose sans-doute plus effroyable encore que cette créature. Et cela n'est que le debut, je le crains... ».



Dernière édition par Calithiel Aurëndil le Sam 22 Juin 2024 - 8:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les rimes venues du Rhym - Calithiel   Les rimes venues du Rhym - Calithiel I_icon_minitimeJeu 20 Juin 2024 - 13:44


L’Ascète parcourait la scène muette avant de prophétiser sur la géhenne qu’avait dut subir les Souffles prélevé par les va t’en guerre de la forêt. Olossûr impassible tout du long, arborait toujours le masque retranché du nimbus nébuleux  qui entachait sa renommé. Bien qu’on aurait put le croire perdu dans les lubies qui l’agitaient une nouvelle fois, il ne fut pas insensible au témoignage qu’on lui octroya. Celle qu’on disait aussi insaisissable que les pas d’un chat, venait de s’épandre en compassion à son égard ; une attention qu’il accueillit avec la pudeur des gens de son acabit, d’une roide inclinaison de la nuque aux pointeuses baissées. S’extravaser à outrance ne faisait pas parti de son registre non plus, lui qui du cycle durant n’avait fait que se calcifier comme les murs de pierres entre lesquels il était née. Mais cette fugace audace commiséreuse serait à retenir au crédit de son hôte qui, en se faisant souffrance à partager sa peine, lui démontrait quelques marques de respects hautement estimées. Yanasindë mesurait avec précision le coût de ces mots, elle qui avait subit en son Souffle et sa chaire, bien plus cruelle et pulsatile cicatrice. Ainsi lui accorda-t-il tout le temps voulu pour finir sa prose et ses pas, la laissant vagabonder à aise dans le périmètre des elfes armées qui sécurisaient leurs épopées.

« Une nouvelle fois Heri, je ne serais nourrir la roue de vos allégations par des eaux faites de vérité, car bien malgré moi, je n’en possède aucunes. Pourquoi la Noss et son Gardien agisse telle ainsi reste en cet instant toujours un mystère et le sort des elfes qui furent enlevés, en demeure un bien plus grand. A quel dessein et qu’elle but, voici un questionnement qui hante depuis le mi de l’été mes jours et mes nuits. Ainsi la crainte qui me ronge ne fait que croitre, dans l’hypothèse ou ces sombres procédés seraient calqués sur une volonté d'apaisement de la terrible Hydre ; que nos Souffles disparus soient devenus les sanglantes offrandes nécéssaire servant à calmer la colère du Baar'Ane pétrifié. Celui qui en en son propre sein toujours demeure, patientant avec la force de l’éternité le moment ou il s’en trouvera délivrée. »

Ses dernières paroles planèrent un moment dans l’air comme annonciatrice d’un cataclysme incommensurable. Il lui était impossible aujourd’hui de retenir l’aversion qu’il nourrissait envers le peuple frère tant ces derniers pourraient être la cause d’innombrable maux. Bien sûr, Olossûr n’était en rien sur ; et c’était cette quête de savoir qui l’obsédait aujourd’hui. Le temps frimiens se mit alors à changer, dans l’air les vifs se mouvaient maintenant en épicycle constant, ascendant et oblique. Il le remarqua qu’une œillade experte, sachant par expérience l’annonce d’une tempête à venir.

« Il me fallait partager avec un tiers apparenté, la situation qui agite nos terres Heri. Je sais votre voyage long, mais ensemble nous pourrions continuer encore quelques instants à l’avant, remonter une piste et peut être votre regard indirecte, serait y révéler quelques détails passé entre les mailles de nos propres Limiers. »

«  Yanasindë ! »Une voix de bois s’éleva. Elle venait du lieutenant de l’escorte et recelait en elle forte gravité.

Toutes les esgourdes et les faciès se tournèrent en sa direction, cherchant la raison à cette apostrophe alarmante. Comme un écho, sur la sente amont, s’éleva un terriblement grondement. Rauque et criard, ciselant le silence des cimes dans un brouhaha effroyable qui fit naître en chacun la résonance de quelques primaux affolements. Le temps à l’ozone sembla se figer, jusqu’à qu’un second hurlement ne vienne en trancher la trame, rappelant les citadins à leur sort.
Et c’est là, qu’il apparut. De sa terrible stature à son épais cuir rappelant la souillure de toutes choses. De sa gueule garni d’émerillons prêt à broyer et répandre la vermeille. Aussi aberrant que dantesque et sans équivoques sur ses intentions.

«  Mordoruc. » Susurra Olossûr à sa vue car tout en cette être qui lui était jusqu’à la inconnu, lui rappelait l’ignominie des manifestations qui entachaient la Prime Œuvre. Parmi la soldatesque, on réagit promptement face à la charge du béhémot des bosquets.  En lui, les réflexes des affrontements qui avait agité toute sa vie, n’acquirent comme le bouton qui éclos aux aurores du jour naissant. Ses doigts se promenaient déjà sur le fer météorique focalisateur et dans le ciel, le Vif lui répondait à sa convocation.

« Fuyons. » Ordonna t-il aux membres de l’armée. « Heri Calithiel, je ne sais quel est ce mal, mais je ne pourrais accepter que vous soyez blessé sous la houlette de mes sollicitions. Vite A la Cité. »


Dernière édition par Olossûr Taenion le Lun 24 Juin 2024 - 7:21, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les rimes venues du Rhym - Calithiel   Les rimes venues du Rhym - Calithiel I_icon_minitimeJeu 20 Juin 2024 - 20:32


Une brise glaciale effleure subitement sa nuque, l’obligeant à y apposer ses doigts pour juguler la désagréable sensation. Mais le mal est fait et les pensées déjà bien éprouvées se mettent insidieusement à esquisser les premières ébauches d’une toile jusque-là vierge de tous pigments. Sont-ce alors le souffle de la colère ou celui de la révolte ? La Prime Oeuvre gronde et les futaies s’agitent. Faut-il en avoir peur et rester blotti dans l’ombre ? La cime hurle et le monde s’effondre. Là, tapie dans la brume, le chant d’une tristesse, résonne et effleure telle une caresse. Mais nul ne s’y trompe, car aux vents du nord, se mêle l'âpre parfum de la mort. Ainsi, les mots de l’Yanasindë viennent tout à coup rompre la digue de ses réflexions, la confrontant à une réalité plus que jamais difficile à accepter. La mention de la noss dénommée Baar’Ane continue de lui procurer un malaise qu’elle parvient - encore - à temporiser ; mais jusqu’à quand ? Elle revoit le visage du Gardien Voronwë faisant la promesse aux siens que le sort en est jeté. Ne pas savoir et ne pas connaître les plus sombres et abjectes desseins de cet être reste le plus difficile. Et lorsqu’elle entrevoit le visage de pierre de son hôte se muer, petit à petit, en une sculpture à la fois pétrifiée et songeuse, il ne fait plus aucun doute que les heures à venir seront peut-être dangereuses.
   « Il me fallait partager avec un tiers apparenté, la situation qui agite nos terres Heri », résonne soudainement à ses oreilles en provenance de ce Quatréen approchant la fin d’un cycle.
   « Vous avez eu raison, Heru, et sachez que tout ce que j’ai vu et continuerai de voir sera rapporté aux membres du conseil, ainsi qu’à notre Protecteur, quand bien-même cela ne saurait détourner ce dernier de son retrait définitif. Je… je… »
   Elle n’ a pas le temps de poursuivre son raisonnement qu’un cri d’alarme leur parvient à l’orée du bois. Les battements de son cœur redoublent, mais elle se garde - encore et toujours - de révéler un quelconque signe de faiblesse. Pas assez près, et pourtant guère suffisamment loin, une silhouette massive se révèle dans un obscur renfoncement. Entendant le mot murmuré par l’Yanasindë, Mardoruc, elle ne peut s’empêcher de rester presque hypnotisée par cet enfant de la Grande Oeuvre se sentant assurément autant chez elle qu’eux-mêmes.
   « Je vous suis, Heru, lui affirme-t-elle après avoir fini par détourner le regard. Laissons-là dans sa demeure et je saurai amplement me satisfaire de la vôtre… »

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