Un réveil surprenant

Elle s'est évanouie après avoir tué son adversaire, piètre réconfort. Elle se trouve en terrain inconnu, au milieu d'un chemin de terre à la merci de n'importe quels autres voleurs qui oseraient passer par là . Le réveil est quelque peu difficile, et elle est tout de suite sur ses gardes. Elle n'est plus sur le ventre, mais sur le coté. Quelqu'un l'a déplacée et cela ne lui plait pas. Elle cherche à tâtons l'un de ses katanas, mais au moment où elle déplace sa main, elle entends une voix féminine

"t'es réveillée ? je t' ai soigné pendant que tu dormais,tu m"dois quelques pièces mais ça peut attendre."

Namida ne comprends pas, elle essaie de le signifier à la personne qui lui a dit ça mais n'arrive qu'à se faire mal à la hanche droite. Voilà l'endroit où elle est blessée. Elle veut toucher de la main la blessure mais rencontre une bande. Ainsi la fille l'a soigné

"icrem ej suov siod al eiv, ej siorc"

-T'parles bizarrement toi, t'es pas d'ici sûrement ... Bah, ça sert à rien que je te parle tu comprends surement pas non plus'

La Comtesse fait un signe de la main, elle veut voir au moins le visage de la personne qui l'a sauvé. Il est pointu, pas vraiment agréable à regarder, mais elle s'en moque, elle sourit, lui signifiant qu'elle la remercie. L'autre reste comme ça et marmonne

'Comment j'vais faire pour avoir mes pièces moi si elle comprends rien !"

Namida sourit encore plus, croyant à des paroles apaisantes de la jeune femme. Elle se redresse tant bien que mal, l'autre la laisse faire. L'hydraïenne apprécie, elle n'aime pas être traitée en infirme, même quand elle l'est plus ou moins ... Cherchant un moyen de se faire comprendre, elle remarque que sa sauveuse comprends plus ou moins les quelques signes qu'elle lui fait et lui réponds de la même façon. Au bout d'un moment, l'inconnue se tape la poitrine et lui dit

"Moi : Marion, et toi ?
-Namida
-C'est déjà un début.
-ej en sdnerpmoc sap ...
-Je compends pas non plus, tu sais ... 'fin j'suppose que t'as dit ça, attends."

Marion sort un livre de son sac et le tends à Namida. Celle-ci le regarde et remarque que c'est un livre pour enfant, avec des images et le mot à côté qui corresponds à ce qui est représenté, sûrement. elle le prends et commence à le lire. Laissant Marion a ses réflexions.

Tu parles d'une journée de merde... tout d'abord, elle renverse un sachet complet de pétales de nocturline diaphane... finit, gaspillage inutile, puis l'embuscade. Elle aurait pu en faire les frais. Ça, ça aurait été terrible. Quand même... et là, elle doit perdre son temps à soigner cette... cette Namida. Mince, elle vient d'où elle ? Pas du coin certain. Elle est bizarrement vêtu aussi. Sans parler de ses mots qu'elle ne comprend pas... utilisation inopinée d'un cataplasme, faudra qu'elle pense à renouveler sa réserve de plantain... foutue journée... non, mais manque que l'orage pour avoir la totale.

C'est pratique tout de même les livres pour enfants... ça empêche les convalescent de s'exciter. Pendant qu'elle lit... enfin, qu'elle regarde les images, parce qu'elle doit pas lire grand chose si elle connaît pas les mots, elle ne bouge pas trop.

Marion renifle et jette un regard à l'Étrangère. Oui, étrangère avec un E majuscule, parce qu'elle vient d'ailleurs, avec une autre langue et d'autres mots. Elle n'est pas laide pour une étrangère à Miradelphia. Et elle n'avait pas l'air si barbare. En fait, elle avait l'air moins barbare que bien des gens d'ici. Et pas si différente des humains d'ici. À part la langue, évidemment. Bon, qu'est-ce qu'elle allait faire d'elle... elle pouvait toujours lui dire bon vent et au plaisir de se revoir, mais un quelque chose lui disait que c'était pas... bien. Si une Étrangère était ici, c'est qu'elle s'était peut-être perdue. Et bon, être perdue était bien la pire des choses qui pouvaient arriver. D'un autre côté, elle savait bien se défendre, elle en avait eu deux... quoique si elle n'était pas intervenue, elle aurait finit par se vider de son sang, ou pire, se faire voler ses trucs.

- Quelle journée de mer...cheval. C'est le mot cheval, dit-elle en pointant le dessin du cheval dans le cahier. Non, elle ne lit pas dans les pensées, mais elle a bien vu qu'elle fronçait les sourcils sur ce mot. Cheval, répète-t-elle en pointant le dessin du cheval.Ville, dit-elle, puis elle pointe l'horizon. Ville, Diantra. La Ville de Diantra. Je vais t'y amener. Une fois là-bas, ce sera plus sécuritaire, explique-t-elle, ponctuant sa phrase d'un sourire, avant qu'il s'efface et qu'elle roule des yeux et soupire. Tu comprends même pas de toute façon... tssss... dit-elle en balayant l'air de sa main et en se relevant pour retourner dans ses trucs en marmonnant des trucs inintelligible... d'autant plus que Namida ne comprend pas les mots intelligible.

Elle se laisse littéralement tomber sur l'herbe, avec un petit pilon et un petit bol, et y jette quelques herbes, sèches et fraîches, ainsi qu'une sorte de poudre indéterminée et pile soigneusement le tout, sans cesser de marmonner. Durant un moment, elle semble avoir totalement oubliée Namida, ou alors elle l'ignore totalement. Dans les deux cas, c'est pas très gentil.

- Et en plus, j'suis certaine t'as même pas de pièces sur toi... comment tu veux te débrouiller pour survivre si t'as pas de pièces... compte pas sur moi pour t'en prêter... tssss...

Tiens, au lieu de la soigner, elle aurait du vider sa bourse... oh... mais... les deux types... ooooooooh !

Elle dépose son pilon et son petit bol sur l'herbe et se jette presque sur les deux cadavres pas très loin. Systématiquement, elle les fouille et découvre leur bourse. Bon, y a pas grand chose, mais quand même, c'est pas si mal. Un sourire pointu effleure les lèvres de la fausse humaine tandis qu'elle glisse les pièces dans sa bourse à elle en ricanant... puis elle lève les yeux sur Namida... bon, quand même, c'est elle qui les avait tuer... elle... hum... non... quoique... ARRRRRGH !!! Saleté de conscience !

Elle garde quelques pièces dans sa main, de quoi prendre au moins deux repas et une nuit dans une auberge de Diantra, puis revient vers Namida et les lui colle dans la main.

- Bon, ça ira, disons que tu m'as payé. Alors, avec ça, tu peux dormir une nuit et quelques repas, dit-elle avant de se souvenir qu'elle ne doit rien comprendre...

Quel journée quand même... tsssss...

Namida est en train de regarder, tout en fronçant les sourcils, un animal ressemblant étrangement aux lavech hydraïn lorsque Marion lui dit "Cheval !" avec entrain, qu'elle montre l'horizon et ajoute le mot "ville". Ainsi, c'est donc leur moyen de locomotion, comme à Hydra. Le temps qu'elle pense à ça, Marion lui avait indiqué que la ville s'appelle Diantra, du moins c'est ce que la Comtesse pense.

L'étrange personne ajoute peu de temps après une phrase que Namida n'arrive pas à comprendre, ce qui la pousse à redoubler d'efforts dans sa lecture du livre. Les choses ressemblent toutes à ce qu'il y a en Hydra, ou presques, quelques outils sont inconnus de l'Hydraïenne elle les observe donc, intriguée. Elle finit par sortir sa plume et de l'encre et noter les quelques informations qu'elle arrive à déduire de l'image sur son carnet.

Elle relève la tête et aperçois Marion en train de fouiller les cadavres des morts, cela la choque mais elle ne dit rien, peut-être que c'est quelque chose de normal chez eux, en Hydra le respect des morts, mêmes des brigand interdit à quiconque de penser à faire cela. Au contraire, ils les enterrent pour éviter que les cadavres se fassent dévorer par des charognards.

Lorsqu'elle lui fourre les pièces volées dans la main, Namida les observe un moment, indécise, elle finit par les rendre à Marion, avec un sourire tout en essayant de se redresser et de se mettre debout. Sa blessure lui fait mal, elle retombe. Sa sauveuse en profite pour ajouter une phrase mystérieuse :

"Bah t'es généreuse toi ! ou bien stupide, mais merci quand même
-De rien"

La Comtesse n'a comprit que "Merci" dans la phrase c'est pourquoi pour rester polie elle lui réponds ce qui semble être une formule courante après ce mot.

"Tu piges vite dis donc toi ! J'désespère peut 'être trop vite ...
-Excusez moi, ej en sdnerpmoc sap ... snovuop suon rella ne ville, Diantra ?
-Ouais, Diantra, je t'y amène dans un moment, l'temps qu'on s'comprenne mieux et qu'tu puisses marcher.. oh puis zut, t'as juste compris Diantra dans ce que j'viens de dire de toute façon
-Merci"

Namida avait juste compris Diantra dans ce que venait de dire Marion, mais elle sait qu'elle l'a compris et l'emmènera là bas à un moment où un autre, du coup elle la remercie, peu de gens aurait fait ça, selon elle.

Comme elle ne peut pas se lever, elle cherche du regards ses katana, les voit et commence à y aller en rampant, une fois arrivée près d'eux, elle s'aide d'une de ses armes pour se redresser et se poser convenablement contre ce qu'elle sait maintenant être un arbre, pour ces gens. Elle invite d'un geste Marion à la rejoindre et lui indique le livre, puis elle-même, essayant de lui faire comprendre qu'elle veut apprendre avec elle leur langue..

Les pièces en poches, elle se doute bien que pour payer une chambre à la femme en ville, elle en aura besoin. Elle ne doit pas avoir comprit exactement de quoi il en retournait. Pas étonnant pour une étrangère. Quelle galère... vivement qu'elles arrivent à Diantra qu'elle puisse la placer quelque part, puis se tirer aussi rapidement.

Une bonne soigneuse aurait empêché la blessée de ramper... c'était pas bon pour la blessure, mais Marion n'était pas une soigneuse... elle savait juste comment faire le cataplasme. Elle était apothicaire après tout. Elle vendait ses produits, elle ne s'assurait pas qu'on applique la posologie comme prévu.

C'était de belles armes, tout de même. Elles devraient valoir une petite fortune une fois vendues. Mais elle doutait qu'ils soient à vendre... dommage... elle reprend son pilon et le mortier, essayant de ne pas regarder les deux cadavres... en fait, elles ne devraient pas traîner ici, mais Namida ne pouvait pas encore marcher... saleté... et encore ce remord à la laisser toute seule...

Puis elle voit Namida lui faire signe. Elle s'approche, pendant qu'elle bute sur une image, ou une idée, mais visiblement, elle veut plus. C'est vrai que c'est pas amusant de ne pas se faire comprendre. Patiemment, elle lui fait des phrases simples, facile à comprendre et à mimer pour que Namida comprenne le sens.

Marion se laisse rapidement gagner par le jeu et dans la mêlée, apprend quelques mots en Hydraien. Enfin, c'est comme ça qu'elle croit avoir comprit que la langue se nomme. Elles arrivent à relativiser les choses, chacune pour elle, de son côté, pour finalement arriver à se comprendre. Pas tous les mots, mais le sens général et les idées.

Ça prend beaucoup de temps et quand Marion constate, le soleil a dangereusement décliné.

- Oh non... l'est tard... Faut s'être éloigné d'eux avant la nuit, dit-elle en pointant les deux cadavres.

Sinon, c'était mal, très mal... vraiment pas amusant, qui sait ce qui rôdait autour des cadavres la nuit... elle ne le savait pas et n'avait vraiment pas envie de le savoir. Elle s'était laissé emporter par de nouvelles connaissances et là... bah fallait faire vite.

- Bouge pas, dit-elle en tirant sur le bandage, question de dénuder la plaie, puis elle applique le plus délicatement possible la purée qu'elle a pilonner une bonne partie de l'après-midi. Une sensation de froid sur la plaie se fait aussitôt sentir et Marion replace le bandage. Allez, viens, on se tire, c'est pas bien de rester la nuit près de cadavres... avec ça, t'auras moins mal, ça gèle... ça... enfin, t'auras pas mal. Tu vas comprendre quand ça fera effet, dit-elle en ramassant rapidement ses choses et en les fourrant dans son sac. En repassant près de Namida, elle ramasse un des trucs de l'étrangère, pour qu'elle ait le moins de choses à transporter, puis le pousse un peu, plus loin, dans le chemin. On peu continuer à bavarder, mais faudra que ça se fasse en marchant. Faut vraiment aller loin avant que la nuit tombe.

Pour être franc, Marion a horreur du noir... elle a horreur de la nuit.

Elles ont passé une bonne partie de l'après midi à essayer de se faire comprendre l'une l'autre. Namida est plutôt satisfaite, elle arrive à comprendre le sens général de ce que dit Marion, quelques mots lui sont même devenus familiers mais il lui reste cependant un long chemin à faire, elle s'exprime actuellement comme un enfant de 3 ans, et encore.

Lorsque Marion lui applique une sorte de bouillie sur sa blessure, le froid l'envahit, calmant la douleur sourde qu'elle ressentait jusque là. Elle allait pouvoir marcher un petit moment, en tout cas. et c'est bien ce que Marion compte qu'elle fasse, apparemment elle semble effrayée à l'idée de rester à côté des cadavres durant la nuit, L'Hydraïenne peut la comprendre, mais elles auraient dû leur offrir une sépulture, tout de même.

Elle se détourne d'eux, honteuse de ce qu'elle fait, mais après tout, comme a essayé de lui faire comprendre Marion dans la journée, ils l'ont blessée, ils ne méritent pas qu'on s'occupe d'eux correctement. La jeune femme n'a pas tort, c'est juste que ... oh, de toute façon si elle veux avoir un contact diplomatique avec ce peuple elle va devoir s'adapter a leurs coutumes, autant le faire tout de suite.

Elle avance doucement, s'appuyant sur un de ses katana, il n'est pas fait pour cela normalement, mais elle n'a pas pensé que Marion la ferait déplacer ce soir et donc n'a pas essayé de lui demander de lui fabriquer une béquille, comme ils l'appellent ici, selon le livre d'image. Elle avance donc, avec précaution, ne parlant pas concentrée sur ses moindres gestes afin de ne pas aggraver la blessure.

Après une petite heure de marche, Namida sent des gouttes de sueur perler à son front, elles sont de plus en plus nombreuses, il faudrait absolument qu'elles fassent une pause, Marion et elle, mais la Miradelphienne, le nom des habitants de ce continent d'après ce qu'a compris la Comtesse, ne semble pas vouloir s'arrêter. Elle marmonne dans la nuit, Namida ne comprends aucun mots, et ne cherche pas à les comprendre.

La fatigue la gagne de plus en plus rapidement, mais c'est avec soulagement qu'elle voit Marion se déplacer sur le côté de la route, vers un bosquet. Elle la suit donc, essayant de ne pas trébucher. Arriver à destination, elle indique le sac que la jeune femme lui a pris et dit

"Feu, sac, pour faire feu
-Dans l'sac y'a un truc pour faire du feu ? J'sais pas si c'est une bonne idée, on pourrait nous repérer
-Oui, sac truc pour faire du feu, répète Namida avec un sourire
-Bon, bon, d'accord."

Marion sort un sorte de briquet composé d'une pierre de silex et d'une mèche d'amadou du sac de Namida, rassemble quelques morceaux de bois mort, et allume un feu, elle replace l'instrument dans le sac et s'assoie, dos à un arbre. Namida se met juste en face, allongée sur le dos, bougeant le moins possible.

Elle ferme les yeux, et pense à la journée qu'elle vient de passer, attendant de voir si Marion préfère dormir ou bien continuer de lui parler, elle ajoute cependant :

"Merci pour aujourd'hui, toi sauvé moi, merci."

Contre son idée, elle finit par faire un feu, mais tout petit. Le genre de feu qu'on doit alimenter constamment si on veut qu'il survive plus de 10 minutes. Mais au moins, c'était un feu très faible qui n'allait pas rayonner à des mètres à la ronde.

Namida s'installe de l'autre côté du feu, face à elle. Marion espère qu'elle s'endormira rapidement. Elle a assez parler pour aujourd'hui. Et puis, elle doit lui refaire un cataplasme si elle veut marcher demain, et préparer le tout utile pour refaire le bandage aussitôt qu'il fera clair.

- Merci pour aujourd'hui, toi sauvé moi, merci.

Elle dévisage Namida par-dessus les faibles flammes. C'est rare qu'on la remercie aussi souvent en si peu d'heures. En fait, ça n'arrive jamais. D'habitude, c'est plutôt des "J'TE JURE QUE SI J'TE MET LA MAIN DESSUS TU VAS PASSER UN SALE QUART D'HEURE SALE ENQUIQUINEUSE !" Mais bon, d'un autre côté, elle ne sauvait jamais la vie de quelqu'un. D'habitude, elle les laissait s'entretuer et s'éclipsait aussitôt que la voie était libre. C'était un bon moyen, puisqu'elle était encore vivante.

- Ouais, bon, ça va. T'en vante pas et on se portera très bien tous les deux. Enfin, façon de parler.

Marion appréhendait déjà la journée du lendemain. Elle avait planifié son séjour à Diantra et avec l'Étrangère, tout ça allait être jeté aux orties. Quel aria...

- Bon, allez, dort, parce que j'te réveille aux premières lueurs du jour... si tout va bien...

Elle s'enroule dans sa cape de fourrure de loup noir et feint de s'endormir. Elle reste un long moment sans bouger. Puis s'extirpe de sa cape et fouille discrètement dans son sac, à la recherche des ingrédients pour le cataplasme du lendemain matin. Elle dort très peu de toute façon. Quand tout est prêt, plusieurs minutes plus tard, elle étouffe le feu, puis s'enroule dans sa cape, jusqu'à ce que les premières lueurs du jour pointent.

C'est l'impression d'être observée qui réveille Namida, juste avant d'être secouée, un peu brusquement.

- Allez, Namida, debout, j't'ai laissé dormir bien assez longtemps.

Le feu du matin crépite et une infusion chaude attend Namida. À peine le temps de constater que Marion fait rouler Namida sur le côté et entreprend de refaire le bandage et d'appliquer une nouvelle couche du cataplasme froid.

- Si tout va bien, on devrait arriver à Diantra en début d'après-midi. Ensuite, on va essayer de te trouver quelque chose. Ah, ouais, en fait, qu'est-ce que tu fais ici ?

Elle se laisse faire, après tout Marion doit savoir ce qu'elle fait lorsqu'elle applique ce cataplasme, alors elle se tait, et attends que l'autre ait fini.

Elle arrive à saisir le sens général de la question, mais elle aura bien du mal à l'expliquer, alors elle décide de répondre par quelques mots

"Ici pour apprendre votre Histoire. Relation entre Hydra et Miradelphia."

Elle a encore du mal à s'exprimer dans cette langue, elle comprend certains mots, arrive à les appliquer mais la prononciation est difficile et mettre un verbe sujet et complément l'est encore plus, surtout qu'on n'apprends pas la conjugaison d'une langue en une journée.

Elle se lève, le cataplasme la soulageant et se met en marche, suivant Marion en direction de Diantra. Si elle biena compris, elles y seront dans l'après midi, elle redoute ce moment, elle aimerait surtout que Marion reste auprès d'elle pour continuer de lui apprendre la langue, c'est qu'elle commence à l'apprécier, elle parait singulière, peu portée sur le protocole mais Namida n'en a que faire, de toute façon elle ne sait même pas que c'est une comtesse, et vu la réponse qu'elle lui a faite elle pensera sûrement que ce n'est qu'une diplomate ou une Historienne. Elle réfléchit, puis demande :

"toi veux rester avec moi à Diantra ?" elle fait le signe universel indiquant qu'elle sera payée pour les soins apporter ainsi que l'aide donnée "juste pour que moi familiarise avec langue" elle ne sait pas si elle est comprise, du coup, elle s'énerve contre elle-même intérieurement, dans sa langue

* Il a fallu que je me retrouve dans cette situation là, si seulement je n'avais pas sous estimé celui qui m'a infligé cette blessure, j'aurais été mieux disposé pour apprendre cette fichu langue et m'implanter dans ce continent ! Grr, foutu destin... Me reste plus qu'à redoubler d'effort pour qu'on me comprenne, ça peut prendre des mois ... Peut-être que je devrais rentrer, oh, après tout ce chemin, non, je vais poursuivre, je progresse déjà bien, elle arrive à me comprendre à peu près et ce livre pour gosse m'a bien aidé au départ...*

Elles continuent de marcher, pendant que Namida rumine, Marion réfléchit surement à la proposition, si tant est qu'elle l'ait comprise, alors la Comtesse se tait, et continue d'avancer.

Namida met quelques secondes avant de lui répondre. Pas étonnant, c'était pas une question facile. Même elle n'est pas certaine d'être capable d'y répondre si on lui posait la question.

- Ici pour apprendre votre Histoire. Relation entre Hydra et Miradelphia.
- Hum... répond-elle, laconique. Une idée comme une autre...

Ouais, ben c'était pas gagné, les relations entre peuples étaient souvent une question de beaux parleurs et de grandes gueules... quand on savait pas la langue du pays, ça devenait très complexe... quoique d'un autre côté, elle apprenait relativement rapidement... ça donnait un avantage à Hydra en cas de relations... mais pas question qu'une Étrangère entourloupe Diantra à cause d'une question de malentendu de langue ! Marion avait, avec le temps, développé une attirance pour Diantra, beaucoup plus solide que ce qu'elle pouvait ressentir pour les contrées elfiques. On pouvait presque dire qu'elle vivait maintenant à l'humaine. D'ailleurs, très peu arrivaient à deviner qu'elle était elfe... ça arrivait parfois avec les très vieilles personnes, qui disaient peut-être la connaître... mais très peu de chance de les croiser... de toute façon, ils étaient presque tous aveugle... ou, mieux, sénile. Bref, passons...

Elles se mettent en route et avancent un long moment sans parler, chacune réfléchissant, quoique d'un autre côté, quand on parlait pas la même langue, le babillage entre femmes devenait plus complexe, plus difficile et perdait tout son attrait.

- Toi veux rester avec moi à Diantra ? Jjuste pour que moi familiarise avec langue
- Quoi ? Enfin, je crois comprendre, mais... Minssalor ! Ah non, ça c'était le bouquet ! Elle était déjà en retard d'une journée et voilà l'Étrangère qui voulait une escorte à l'intérieur de Diantra ? Tu vois, c'est que... Quoique si elle voulait établir des relations entre Diantra et... euh... comment elle a dit déjà... Hydra... ouais, Hydra. Si elle voulait établir des relations entre Diantra et Hydra, fallait au moins la conduire au palais... de toute façon, à part au palais, comment pourrait-elle établir des relations... les marchands ? Hum... non... au palais tout d'abord... Enfin... tu vois, c'est que... si j'ai bien compris, une relation entre Diantra et Hydra, c'est pour le commerce ? Euh... Elle avance une main, puis la recule en avançant l'autre, mimant ce que le mot échange pourrait vouloir dire en signes. Commence, ventes... échanges... enfin, pour ça, faut aller au palais... dit-elle, en essayant de mimer un groooos abri... mais bon... c'est relatif comme mime... Enfin, j'crois... mais bon, s'ils t'accueillent au palais, je pense pas que moi ils vont m'accueuillir... Moi j'suis pas une... enfin... j'suis pas... arf...

Avant de partir, elle aurait dû se faire accompagner d'un traducteur... tu parles d'un charabia... Marion soupire, visiblement contrariée. Elle accélère machinalement le pas, oubliant presque la rescapée derrière, puis s'arrête et l'attend, avant de se remettre à trottiner. Elle grommelle tout bas, ou tout haut, mais bon, même pour quelqu'un parlant couramment la même langue, ce serait fastidieux de tenter de comprendre... en fait, c'est un mélange tout personnel d'elfique et de commun.

Argh, pourquoi elle lui avait sauvé la vie, aussi ! Ça bousillait tout son plan de match pour son séjour à Diantra ! Pas qu'elle ait vraiment quelque chose de prévu ensuite qui devait limiter son temps à Diantra, mais quand même, elle avait sa vie à vivre ! Tssssss...

- Bon, bon, j'vais pas te laisser dans la misère, j,vais essayer de te trouver un coin bien, te conduire au palais, mais pour le reste bah...

Elle esquisse un geste ample de la main... advienne que pourra, aurait-elle dit si la grammaire aurait été plus compréhensible que le geste... quoique Namida n'a peut-être rien comprit... quelle galère...



(HJ : Comment se trouver une raison RP de s'incruster au palais. Mwahahaharf ! )

[HRP : Désolé du retard, oui c'est une bonne raison, sauf que j'veux bien que ma perso capte rapidement votre langue mais là elle va avoir du mal, enfin tu vas lire ^^]

Namida écoute et regarde attentivement Marion, elle essaie de comprendre mais n'y arrive pas, ou presque pas. Un simple oui ou non aurait été plus simple comme réponse de sa part, se dit la Comtesse, mais si par tous ces gestes et ces paroles elle avait voulu expliqué pourquoi eh bien Namida n'avait rien compris, ou presque.

Un palais, elle sait ce que c'est, elle en a vu une image dans le livre, c'est ici qu'il faudrait commencer pour entamer des relations mais sans apprentissage de la langue, cela risque d'être difficile. De plus, Marion ne semble pas pouvoir être reçue dans ce genre d'endroit, il va donc falloir remédier à ça si Namida veux s'en sortir par la suite.

Elle prends une grande inspiration, et dit par des mots qu'elle a appris :

"Palais, non. Apprendre langue avec toi avant. Palais après. Toi veux , oui, non ? veux relation entre Hydra et Miradelphia, mais difficulté avec langue, pas bien pour relation. je être importante pour Hydra, Comtesse d'Hydra, moi. Si toi reste avec moi, je faire de toi "Dame de compagnie" pour merci, tu avoir sous de Namida."

Elle n'est pas fière de sa tirade, sûrement incompréhensible, du moins incomplète, mal formulée, ce genre de demande et de proposition se fait avec un beau discours avant, ce n'est pas rien... elle espère que Marion a saisi le sens général... Elle réfléchit avant d'ajouter.

"Peut-être Palais eux apprendre langue a moi, et toi partir."

Pour laisser une échappatoire à celle qui l'a secouru la veille, elle ne veut pas qu'elle se sente obligée envers elle, ce n'est pas dans ses habitudes d'enlever la liberté de mouvement d'une personne par simple caprice.

[HJ : pas de problèmes, mamzelle ^^]

Marion n'est pas certaine de ce que Namida a comprit, mais ce qu'elle a comprit ne semble pas être exactement ce à quoi elle pensait. Foutue différence de langage. De plus, Marion ne peut même pas l'aider, puisqu'elle connaît la langue de Namida encore moins que Namida connaît la sienne. Faudrait remédier à ce truc...

- Palais, non. Apprendre langue avec toi avant. Palais après. Toi veux , oui, non ? veux relation entre Hydra et Miradelphia, mais difficulté avec langue, pas bien pour relation. je être importante pour Hydra, Comtesse d'Hydra, moi. Si toi reste avec moi, je faire de toi "Dame de compagnie" pour merci, tu avoir sous de Namida.

Marion continue de trotter, juste quelques pas devant Namida, pour l'obliger à avancer encore. Elle avait prévu arriver en début d'après-midi, mais à la vitesse que Namida avance, ce sera plus long... eh merde...

- Hum...

Marion comprend... enfin, croit comprendre le sens de la phrase... ainsi, elle n'était pas qu'un simple diplomate... elle avait un titre ? Quoique peut-être le mot est mal choisit... pas facile de déterminer avec précisions le sens quand on était même pas certain que l'autre utilise les bons mots... elle voulait faire d'elle sa Dame de Compagnie ? Payée ?

Marion était paradoxale. Elle était souvent payée à la pièce de ce qu'elle préparait pour les gens, ce qu'elle vendait rapidement pour avoir assez d'écus pour dormir et manger. Elle n'avait aucun scrupule à escroquer les gens de plusieurs écus pour avoir un peu plus de profit. Mais un travail honnête, payé régulièrement, c'était terrifiant. Non, ça impliquait trop de responsabilités, trop de stabilité. Marion détestait la stabilité.

- Peut-être Palais eux apprendre langue a moi, et toi partir.
- Hum...

D'un autre côté, ça lui ouvrait tout plein d'opportunités pour des découvertes botanique nouvelles. Avec de nouvelles plantes, nouveaux ingrédients, elle pouvait inventer de nouvelles potions, de nouveaux remèdes... et avoir de nouveaux clients. Ça aussi c'était très important. Quel dilemme pour l'apothicaire. Elles marchent un long moment, en silence. Marion au moins une demi douzaine de pas devant Namida qui clopine, puis Marion ralentit l'allure et se laisse rattraper, mais garde une bonne vitesse tout de même. Pas le temps de se reposer.

- De tes sous, j'en veux pas. De toute façon, c'est même pas dit que tes sous seront accepté à Diantra. Enfin, c'est pas grave, t'occupe pas, marmonne-t-elle, en agitant les mains, pour effacer la phrase, puis, elle reprend. Oui, je vais t'apprendre la langue d'ici. Mais toi, tu dois m'apprendre la tienne. C'est... euh... du troc... un échange.

Avec de la chance, elle pourrait être la première interprète Miradelphia/Hydra. Enfin, avec Namida, chacune pourra jouer des nuances de son peuple... plus facile quand on a les deux côtés de la médaille... enfin, elle pense ça mais elle pense rien, c'est juste des idées comme ça...

- Tu saisis ? Euh... Tu comprends ?

Elle n'attend pas vraiment de réponse et jette un coup d'oeil vers le ciel. Le soleil montait trop vite. Enfin, non, elles n'avançaient pas assez vite, plutôt...

- T'as mal ? demande-t-elle en pointant sa hanche.

- Tu saisis ? Euh... Tu comprends ?

Namida a compris, elle s'apprête à répondre après avoir formulé un semblant de phrase dans sa tête lorsque Marion rajoute :

- T'as mal ?

Du coup elle assimile la question, reformule une phrase, ce qui prends quelque temps, avant de répondre :

- Un peu mal, pas beaucoup. Sous à moi acceptés, si déjà fait échange avec .. D'accord, moi apprendre à toi, et toi apprendre à moi. Si tu vouloir, je dire cette phrase en Hydraïen, sans fautes.

Marion acquiesce alors Namida répète, lentement, mais avec fluidité, pas comme pour le Miradelphien :

- Nu uep lam, demo sap puocuaeb. Ed t'negra ed Hydra, t'no été etpecca , ia'j ajed tiaf nu egna'ce veca nu tnacermmoc. Drocca, ej siav erdnerppa't tnadned euq iot, ut ardnerppa'm.

Namida explique ensuite les mots similaires en Hydraïen et dans sa langue à la guérisseuse, cela prends un moment, Marion en profite pour refaire le cataplasme de la Comtesse et apprendre un nouveau mot : "Merci, icrem en Hydraïen"

Les deux femmes repartent sur la route un peu plus rapidement mais toujours pas assez vite pour respecter les prévisions que la Miradelphienne a faite ce matin, selon l'Hydraïenne.

- Excuse moi, nous allons pas vite, faute à moi.
- T'excuses pas, t'y peux rien si t'es blessée, ça se dit comment Excuse moi en Hydraïen ?
- Gomen.
- Icrem
- dou itashimashite
- dou itashimashite ?
- De rien, ne Hydraïen.
- Oh, d'accord.

Après ce petit échange un nouveau silence s'installe, il n'est pas génant puisqu'il permet aux deux femmes de penser et de réfléchir, du moins c'est l'air que prends Marion même si Namida n'arrive pas à déchiffrer ce à quoi elle pense en la regardant.

(HRP : piètre qualité que ce RP là, mais je n'ai pas d'idée et tant que je ne pourrais pas dire que Namida parle et comprendre le Miradelphien correctement j'serais bloqué pour faire des dialogues structurer et développer la vraie personnalité de ma perso .. Faudra trouver le moyen de glisser un bon dans le temps quand on sera au palais ^^ )

Marion essaie d'emmagasiner tout ce tas d'informations nouvelles. Son carnet à la main, elle prend des notes, qui, pour une fois, ne sont pas de botanique ou d'ingrédients. Marion prend toujours beaucoup de notes, avec nombres détails et dessins si possible. Y'a même des échantillons, parfois dans ses carnets.

C'est un long silence, cette fois, qui les laisse toutes les deux à leurs réflexions. elles marchent encore longtemps, puis, en fin d'après-midi, elles peuvent voir Diantra se profiler à l'horizon. À mesure qu'elles s'approchent, Namida peut constater la bonne humeur grandissante de Marion, jusqu'à ce qu'elle constate l'épaisse fumée flottant au-dessus de Diantra...

- Bah mince, c'est quoi ça ? Y a le feu en ville ?

Mais, sans vouloir alarmer Namida, elle se doute que c'est pas qu'un incendie ordinaire... c'est trop contrôlé... et puis, ça sent mauvais... longtemps avant d'atteindre Diantra, elle se doute que ce qu'elles vont découvrir ne sera pas des plus réjouissant...

- Bon... euh... je crois qui se passe des trucs vraiment pas bien ici...

Namida était apothicaire... elle connaissait des tas de remèdes... si elle savait ce qui se passe exactement, peut-être qu'elle pourrait faire quelque chose... quoique d'un autre côté... non, quand même, elle n'était pas pour laisser crever la population de Diantra sans rien faire.

Quand elles arrivent aux portes de la ville, elle avise un marchant en charette qui sort. Il lui explique ce qui se passe... elle hoche gravement la tête, puis revient vers Namida.

- Une maladie très grave... ça tue des tas de gens... les feux, c'est pour brpuler tout ça et éviter que ça empire... saleté de rats, je déteste les rats, grogne-t-elle pour elle-même. J'ai toujours détesté les rats... m'enfin... t'es certaine que tu veux encore entrer ? On est peut-être mieux de passer la nuit en dehors de la ville... et entrer au matin si on décide... merde, quand même... la peste à Diantra... qui aurait cru... fait chier... nom de nom...

Namida ne comprends pas tout, seulement qu'une grave maladie est à Diantra. Elle fait un signe de tête à Marion indiquant qu'elle veut passer la nuit à l'extérieur de la ville, pour réfléchi. En fait, pas besoin de réfléchir, elle est sûre de vouloir y aller, seulement ne connaissant pas le nom de cette maladie et ne sachant pas si le fait qu'elle soit hydraïenne l'immunise ou pas la fait hésiter. Puis il y a Marion, aussi. Namida sait que si elles rentrent, celle ci aura de grande chance d'être contaminée.

Elle font un feu de camp, encore très léger, juste ce qu'il faut pour dispenser de la lumière, et très peu de chaleur, discute un peu, en Miradelphien et en hydraïen, puis s'endorment.

Le lendemain, c'est Namida qui réveille Marion, à vrai dire, elle a passé la nuit à tailler un morceau de bois, nettoyer ses katanas, et hésitent à mettre ses habits de Comtesse pour entrer en Diantra.

"Tu croire que je dois mettre habits plus ..." Elle cherche son mot, celui qui, en miradelphien, veut dire "tnagélé", ne trouve pas , fini par dire "beau ?". Elle indique de cette façon qu'elle a pris sa décision, elle veut entrer dans la ville.

Elle n'attends pas la réponse de Marion et lui montre ce qu'elle appelle des habits plus beau : une robe bleue nuit avec des fils argentés la parcourant, son diadème sertis de six joyaux, et tout les dessous qui vont avec. Elle sort également une autre robe, verte cette fois-ci, vert pomme, même. En disant :

"si tu vouloir, être à toi." avec un grand sourire.

Marion accepte de passer la nuit à l'extérieur de l'enceinte de Diantra. Bonne chose. Elles bifurquent donc vers un petit coin plus tranquille. Elles s'installent et allument un feu. C'était étrange d'avoir... de la compagnie. Bah oui, quoi, Marion était une solitaire,
elle croisait les gens, leur vendait des trucs, les soignait, mais ne s'attardait pas... et là, elle était collée avec une fille depuis plus d'un jour. C'était pas facile de... hum... comment dire... cohabiter, quand on en a pas l'habitude.

La nuit passe, lentement, parce que y'a pas grand chose à dire. Marion finit par s'endormir. Elle est réveillée par Namida, quelques temps plus tard. Le matin est déjà levé et elle se demande pourquoi elle se réveille si tard. C'était pas dans ses habitudes... elle avait peut-être abusé de camomille la veille. Peut-être. Bref, c'est un réveil un peu brusque, même si Namida a bien fait attention. Mais bon... c'est toujours pareil de toute façon... tssss...

- Tu croire que je dois mettre habits plus ... Elle cherche ses mots, et comme Marion sait pas trop où Namida veut en venir, elle la laisse chercher toute seule. Et puis, elle vient de se réveiller, faut lui laisser un moment de se réveiller pour vrai. beau ?

Bon, d'accord, c'est clair, Namida a visiblement choisit d'entrer... elle aurait compris si elle avait pas voulu... elle ne l'aurait pas retenue d'ailleurs. Non, jamais elle ne retient personne. Tsssss...

Elle sort de ses bagages une robe... quoique le mot "une robe" est un peu trop ordinaire comparé à ce que Namida dévoile au matin. Bouche bée par la merveille de tissus et de pierreries, Marion reste stupéfaite un moment, le regard avide sur les quelques pierres qui pourraient faire sa fortune. Juste un ou deux pourraient la loger et la nourrir plusieurs mois à Diantra...

Et une autre merveille, verte, cette fois, apparaît. Marion ferme les poings, pour ne pas tendre la main, puis elle est distraite par la voix de Namida.

- Si tu vouloir, être à toi.
- ...

La voix se fraie lentement un chemin dans les oreilles de Marion, puis les impulsions nerveuses atteignent finalement le centre intelligent de son cerveau. Elle saisit les propos de Namida... ainsi que toutes ces pierreries signalent. Marion a... comment dire... des scrupules sur certains points... on ne vole pas ceux qu'on soigne... vous voyez le genre ? Ok, peut-être pas, mais peu importe. Marion avait une ligne de conduite, sinueuse et toute personnelle. Et elle s'y tenait... relativement.

- NON MAIS T'ES CINGLÉE !?!!! Elle se jette littéralement sur Namida et tente de cacher les deux merveilles de potentiels yeux inopportuns. TU VAS T'FAIRE TUER SI ON T'VOIS AVEC DES TRUCS PAREILS SANS ÊTRE SOUS BONNE GARDE ARMÉE !

Elle ne crie pas, ce serait alerter tout le monde pour rien. Elle chuchote fortement, c'est tout.

Namida est un peu surprise de la réaction de la guérisseuse, elle lui montre les katanas qu'elle a au coté avec un sourire carnassier

"Je être armée, rien à craindre .. Diantra, plein de voleurs ? pas soldats pour aider ?"

Elle serait étonnée s'il n'y avait aucune garde municipale ou une milice pour faire régner l'ordre dans une si grande ville, d'autant plus qu'il devait certainement y avoir quelques gardes à l'entrée de la ville, il lui suffirait de leur donner son rang, son statut et de demander une escorte. Si ce peuple n'est pas un peuple barbare alors elle l'aurait, sa "garde rapprochée". Elle ne peut malheureusement pas développer tout ça à l'oral, trop de mot inconnu pour que Marion comprenne ce qu'elle essaie de lui dire, et puis, elle est fatiguée de faire des efforts pour se faire comprendre, il lui faut une journée au moins de repos dans un bon lit. C'est pas qu'elle a pas l'habitude de vivre à la dure - elle le fait depuis environ 6 mois - mais là elle est blessée, en terre inconnue -si l'on peut dire - et les efforts intellectuels qu'elle a fait ces jours-ci l'ont épuisés.

Après que tout ceci lui soit passé par la tête, elle reprends :

"OK, on va Diantra habillées comme ça, mais pour palais tu vouloir robe ou non ?"

si ça peut rassurer sa compagne, autant entrer en ville discrétement et se vêtir correctement après. Namida pense que Marion n'a pas l'air du genre de personne à se laisser mettre des fanfreluches, et qu'elle risquerait fortement de refuser de mettre ce qu'elle lui propose, mais si jamais elle accepte de rester avec elle pour l'aider, va falloir qu'elle lui trouve d'autre vêtement, surtout si elle sont logées dans un palais ...

"tu me dire, une fois dans Diantra où trouver échoppe pour habits, ou femme qui en fait ... eréirutuoc"

Elle dit cette phrase comme ça, quitte à passer pour une jeune femme intéressée que par ça alors que c'est tout le contraire, Namida déteste faire les magasins. Elle décide finalement d'ajouter

"Si nous aller palais devoir être bien habillée, et si tu pas vouloir robe, moi faire retoucher pour que toi contente."

Puis elle repart dans ses pensées, laissant le temps à Marion de réfléchir pour lui répondre.

Puisqu'elle est comtesse, c'est qu'elle est noble. Et elle connaît assez bien les nobles pour savoir que la plupart évaluent mal les dangers venant des autres en-dessous d'eux. Et surtout ils évaluent mal que le peu de richesses qu'ils portent peuvent pousser au pire ceux qui n'ont rien de riche. Namida tapote ses katanas... de belles armes et elle l'a vu s'en servir.

- Je être armée, rien à craindre .. Diantra, plein de voleurs ? pas soldats pour aider ?
- Oui, oui, je sais, t'es habile. Diantra n'a pas plus de voleurs qu'ailleurs, mais te balader avec ça sur le dos sans gardes, t'es morte, tranche-t-elle.

Namida semble prendre un moment de réflexion, tandis que Marion se met en tête de fait disparaître le feu qu'elles ont allumés et d'effacer toutes traces de leur passage. elle jette des coups d'oeil inquiets aux robes beaucoup trop voyante pour une entrée à deux à Diantra.

- OK, on va Diantra habillées comme ça, mais pour palais tu vouloir robe ou non ?
- Plus tard, plus tard... j'sais même pas si j'vais au palais...

Mais au fond, elle aimerait bien y aller au palais. Depuis toutes ces années passées à Diantra, elle n'y avait jamais mis les pieds. Par orgueil, peut-être, parce qu'elle n'avait besoin de personne et qu'elle se débrouillait merveilleusement bien toute seule avec très peu et elle n'avait rien de noble. Tous les nobles étaient des... des... de potentielles manières de s'enrichir...

- Tu me dire, une fois dans Diantra où trouver échoppe pour habits, ou femme qui en fait ... eréirutuoc
- Oui, oui... répond Marion, distraitement, en rangeant ses choses... mais en gardant un oeil avide sur les pierreries... juste un... arf...
- Si nous aller palais devoir être bien habillée, et si tu pas vouloir robe, moi faire retoucher pour que toi contente.
- Tout ce que tu veux, Namida, mais fais disparaître ça tout de suite avant que quelqu'un les voit, ordonne-t-elle, sur un ton nerveux, presque un peu hystérique. Visiblement, voir ça la met dans un état... hum...

Mais bon, une fois qu'il n'y a plus de traces de soie, de satin et de pierres, elle se calme un brin, quoique ses gestes restent brusques, nerveux, comme si elle s'attendait à ce qu'on leur tombe dessus de tous côtés. En fait, c'est exactement ça... si quelqu'un les a vu... ben elles sont mal barrées... vraiment mal barrées... étrangement, ça ne l,étonnerait pas du tout... quand ça commence mal, ça se termine mal... merdemerdemerdemerde.... arrrrrrh.... elle a terminé de rassembler ses choses, elle met son sac sur son dos et fait quelques pas vers les portes de Diantra.

- Allez, viens, j'connais un endroit où on sera tranquille... ça n'a rien d'un palais par contre... donc si tu t'attends à des couvertures de soie, ben... ben c'est pas ça du tout, dit-elle d'un ton qui pourrait passer pour du mépris, mais c'est plutôt un orgueil déplacé.

Et sans vraiment attendre Namida, ou plutôt en voulant feindre qu'elle n'a aucune intention de l'attendre, elle se dirige d'un pas décidé, à peine retenu vers l'entrée de Diantra.