Lann Al'Thorkren
Humain
Nombre de messages : 140 Âge : 60 Date d'inscription : 19/05/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Lann Al'Thorkren, Chasseur de Drow [validée] Lun 19 Mai 2008 - 0:42 | |
| PRENOM/NOM : Lann Al’Thorkren, appelé “Thorkren”
AGE : 43
SEXE : masculin
RACE : Humain
PARTICULARITES :
Ancien soldat, Thorkren a le corps couturé des cicatrices laissées par d’anciennes blessures : quelques impacts de flèches sur le dos gagnés à pousser béliers et balistes sous les murailles avec pour seule protection un méchant bouclier de bois et de cuir tendu ; une vilaine balafre au creux de l’aine, séquelle d’un coup de lance ; une profonde estafilade sur l’avant bras gauche causée par un coup de hache qui fit exploser son pavois, et une brûlure à la cuisse droite provoquée par la poix bouillante projetée des forteresses assiégées. Il arbore aussi plusieurs tatouages monochromes, de belles factures, réalisés à l’encre bleue claire : un serpent s’enroule autour de son bras droit, du triceps jusqu’à son poignet ; une autre, autour de sa jambe gauche, de l’intérieur de la cuisse jusqu’à la cheville.
ALIGNEMENT : Loyal / Communauté de la Lumière
METIER : Chasseur (ancien commerçant)
CLASSE D’ARME : Arbalète / Corps à Corps
EQUIPEMENT :
L’équipement de Thorkren est des plus hétéroclites. Ancien soldat, il a conservé sa vieille cuirasse de peau qui lui protège le torse, ceinture, bottes et jambières travaillées et cousues par le même artisan. Il la passe par-dessus une chemise et des chausses noires en drap de lin, la sanglant près du corps avec des lanières à boucles d’acier mat. Il s’enveloppe dans une pèlerine sombre à capuche qui le préserve des intempéries et du froid. L’ensemble est loin d’être rutilant : les peaux sont râpées et élimées, et la couleur noir vernissée des premiers jours a mâté avec le temps et les changements de saison. Il donne à l’homme un aspect sombre et farouche. Les yeux mieux exercés reconnaissent l’armement en vigueur chez les officiers du premier rang. Thorkren porte une arbalète sur son dos, crosse en l’air pour être saisie promptement, à côté d’un carquois en peau de chèvre bien fourni en carreaux aux pointes régulièrement affûtées. A la ceinture, sur chaque hanche, pend une hache à long manche courbe, au fer rectangulaire. Ce sont de très belles armes, présent de son Officier en reconnaissance d’une vie sauvée et de longues années passées au bivouac et sur les champs de batailles. Thorkren méprise l’épée, - simple ou à deux mains -, ou les équipements plus lourds qui encombrent le combattant au moment de l’impact. Il dissimule toute sa fortune dans des fontes de cuir sur le devant de sa selle : vêtements de rechange, silex et amadou, chandelle, encre, parchemins et plumes, fils et aiguilles tant pour le bonhomme que pour ses effets personnels, chandelles, une flasque d’étain remplie d’alcool de prunes, …). Il faut prendre garde de ne pas laisser sa main pénétrer les fontes sans autorisation : dans l’une d’elle, sommeille un serpent noir aux écailles soyeuses, répondant au doux nom de Azazel, dont la morsure est mortelle en une toute petite heure. Son cheval, - un pommelé gris de 3 ans baptisé Gwendal -, transporte couvertures, poêle à frire, marmite et écuelle. Thorkren passe la plupart de sa vie au grand air, et déteste la fréquentation des tavernes et auberges. Il est accompagné par un loup, Minuit, qui veille sur son sommeil, mais qui n’est pas encore d’un grand secours lorsque les affaires viennent à se gâter. Thorkren l’éduque pour la guerre, mais l’animal, compte tenu de son jeune âge, est plus prompt à s’amuser qu’à combattre.
DESCRIPTION PHYSIQUE :
Thorkren est grand, - 1 m 85 -, massif et large d’épaules. C’est un homme mûr, à la musculature solide et déliée, au cou épais. Ancien fantassin, il a conservé des longues marches et des raids des cuisses puissantes et une bonne endurance. Habitués au maniement des armes, ses bras sont souples, noueux, et ses mains, larges et calleuses. Ce qu’il a perdu en agilité l’âge aidant, il l’a gagné en puissance. Son maintien, tête haute, menton légèrement relevé, sa taille et l’envergure de son torse inspirent sinon la crainte, du moins du respect. Malgré son poids, - presque 90 kilos -, sa démarche est enlevée. Ce qui attire l’œil chez Thorkren, c’est ce visage dur, presque figé, qui s’anime aussitôt qu’il parle, d’une voix grave et chaude, rassurante. Cheveux très courts aux reflets métalliques de l’argent, arcades saillantes ombrageant le regard glacé de deux yeux bleu céruléen, nez aquilin, barbe rase soigneusement taillée, lèvres minces et mâchoires carrées, l’homme arbore déjà quelques rides au coin des yeux. Sa peau tannée par le soleil et la vie au grand air tranche avec son poil presque blanc.
DESCRIPTION MENTALE :
Lann Al’Thorkren a toujours été considéré par ses compagnons d’armes comme un camarade charmeur, pétillant de joie de vivre, disert et bon convive. Mais la vie l’a changé. Sans toutefois tuer en lui l’homme qu’il était dans sa jeunesse. En confiance, Thorkren laisse entrevoir cette personnalité première, mais elle disparaît bien vite dans les profondeurs de son âme agitée. L’homme d’aujourd’hui est distant, froid et impénétrable. Chiche de ses mots, il ne lie pas facilement connaissance, et se contente d’aller à l’essentiel, facilement incisif et cassant. Autant qu’il lui est possible, il évite la compagnie de ses congénères. Mais, lorsque les circonstances l’exigent, Thorkren sait aussi jouer de la dualité de sa personnalité, en se montrant affable. Son âge et sa prestance inspire confiance : les autres se confient assez facilement lorsqu’il leur offre son meilleur visage. L’homme n’est pas calculateur, ni manipulateur. Il est instinctif et direct. Il aime à prendre tout le recul nécessaire par rapport aux individus et aux événements, et réfléchit toujours avant de choisir sa voie. Le courage physique de sa jeunesse a laissé place à une certaine forme d’inconscience. Thorkren n’accorde que peu de prix à sa vie, comme si toute peur l’avait abandonné. Il est habité par une sorte de fatalité sereine face au danger : ce que le destin lui réserve est écrit d’avance, et il serait vain de vouloir de soustraire à son sort, fut-il tragique. Parfois, il semble que Thorkren ne vive pas dans ce monde. Dans ces moments là, il plonge au fond de lui-même, absent, intouchable. Une profonde tristesse et une totale désillusion le dévorent. Il se lance à corps perdu dans l’action pour tenter d’échapper à cette torpeur, mais toujours elle le rattrape. Il ignore la colère, et se livre à la violence avec désinvolture, sans limite et arrière pensée : seul vaincre compte lorsque le combat est engagé, contre homme ou bête. Thorkren aime écouter les chants, et apprécie les bardes : pour lui, la musique ouvre les voies de l’esprit ; elle accompagne et oriente la pensée de celui qui se laisse emporter par elle. Il boit peu, tenu par un serment. Des aventures avec les femmes, on ne lui en connaît pas. Son attitude est égale quelque soit le sexe de son interlocuteur. Mais il est touché par la jeunesse et par la grâce, plus encore que par la beauté. Frappé par le sort, Thorkren est dévoré par la haine des Drows, et se méfie des humains qui l’ont trahi. Il respecte par-dessus tout les Nains avec lesquels il partage de réelles affinités, et une histoire commune. Ils se défient des vieilles Races : il prétend que l’immortalité pervertit ; pour lui celui qui doit vivre longtemps, pour agrémenter son existence, est condamné à repousser toutes les limites. Aussi évite-t-il soigneusement les Elfes qu’il pense pervers et torturés.
HISTOIRE :
- Père, promets moi que tu ne mèneras pas l’existence d’un Vulmi de Kirgan…
Lann Al’Thorkren secoue la tête pour chasser de son esprit l’image de cet adolescent agonisant, la bouche pleine de sang, qui le fixe de ses grands yeux fiévreux. Il a promis bien sûr : que pouvait-il faire d’autre ? Et cette promesse aura été tout à la fois sa chance et sa malédiction. Pauvre Vulmi ! Après un raid des Drows, il avait perdu son épouse, et il avait tenté de noyer son chagrin dans une barrique de goutte toujours en perce. Il n’avait rien guéri du tout, et il s’était perdu complètement, à ses yeux, comme à ceux de ses compagnons d’alors. Jusqu’à se pendre. Pourtant, l’alcool a du bon lorsque l’on a le courage de boire jusqu’à en perdre conscience. S’il avait pu s’enivrer, Thorkren l’aurait fait. Par tous les dieux, oui ! Il aurait avalé toute l’eau de l’océan d’Eris s’il n’avait pas promis.
Deux jours. Il n’avait quitté son village que deux jours. Lui qui avait couru le monde d’un océan à un autre, et pour ses affaires, abandonné femme et enfant pendant des lunes et des lunes. Cette fois là, il n’avait été absent que deux petits jours seulement. Il avait demandé à Baldrim de ne pas l’accompagner. Le Négociant en métaux de Kirgan ne serait pas long à convaincre. Depuis qu’il avait posé les armes, Thorkren avait monté ce commerce entre Hommes et Nains, ce troc savant qui l’avait enrichi en quelques années. La chance lui avait souri. Aussitôt marié à Nàwen, Baldrim avait surgi sur sa route. Ce fichu Nain. Le meilleur ami qu’il ait jamais pu espérer. Tous les deux, ils avaient écumé les villes et les villages, sélectionner les artisans, organiser le convoiement des marchandises. Cette fois là, Thorkren avait marchandé le prix d’un convoi de lingots de fer que Baldrim avait déjà vendu à un Forgeron. Les fers de lance que fondrait le bonhomme avaient d’ailleurs déjà trouvé un débouché. Les deux compères s’en frottaient les mains. Thorkren avait parfois mauvaise conscience de ne savoir rien faire, et d’amasser autant d’or en vendant l’ouvrage des autres. Mais le rire tonitruant et la satisfaction de Baldrim dispersaient tous les nuages qui assombrissaient son âme. C’est sur le chemin du retour qu’il avait aperçu la fumée noire qui salissait un ciel de printemps. Il avait éperonné son cheval, la peur au ventre. Le spectacle dépassait ses pires appréhensions. Baldrim avait vendu cher sa peau : les cadavres de deux Drows encadraient son corps brisé. Le Nain avait serré sa hache à deux mains sur son cœur avant de rendre le dernier soupir. Il contemplait les cieux d’un regard vide, le visage tordu par la souffrance. Les bêtes avaient été massacrées elles aussi. Et les gens. Un couple de jeunes journaliers qui avaient trouvé le gîte et le couvert pour une saison ou deux se balançaient, accrochés aux poutres de la grange. Et Gen gisait sur le sol, haletant, tentant désespérément d’arrêter le sang qui coulait entre ses doigts pressant son ventre ouvert. Son fils. Il n’avait pas 13 ans. Les Drows passaient là par hasard, avait conté Gen, entre deux gémissements, escortant un haut personnage qui semblait un Mage. Il avait laissé faire, riant devant la combativité du Nain, et appréciant jusqu’au spectacle de ses hommes massacrés par Baldrim. Gen avait demandé pardon à son père : il n’avait pas su se servir de ses deux haches ; il avait essayé mais les armes lui avaient paru si lourdes, et si encombrantes avec ce manche courbe ; le Drow l’avait balayé d’un seul coup de pied, et il l’avait piqué. Mais l’enfant remerciait les Dieux : son père était arrivé une heure trop tôt, et il était vivant.
- P’pa ! Rappelle toi ce que tu as dit à… maman. Tu lui as promis de vivre, même sans elle. Promets moi à moi aussi, je t’en conjure !
Nàwen aussi était partie. Un matin comme celui là, deux années auparavant. Une mauvaise fièvre. Le coup du sort. Elle qui avait échappé à la peste, elle n’avait pas survécu à un refroidissement. Thorkren serra les dents. Il avait eu envie de hurler comme une bête que l’on déchire, mais l’enfant respirait encore.
A l’aube, le lendemain, Lann Al’Thorkren avait couché son fils, son ami et ses serviteurs dans la maison de rondins et il avait mis le feu. Il avait regardé les flammes emporter ses plus précieux trésors, anéanti, brisé, luttant pour fermer son esprit à la folie qui l’assaillait déjà. Il aurait tout donné pour se lancer dans les flammes lui aussi. Mais Thorkren n’avait qu’une parole. Et il l’avait donnée à son fils…
Le Chasseur s’ébroua une fois encore. Le mal rongeait son ventre et sa poitrine. Ses yeux le brûlaient, comme deux charbons ardents irradiant dans ses orbites. Mais les larmes ne viendraient pas. Il avait déjà trop pleuré. Ne demeurait que la souffrance. Cela ferait cinq années en Bàrkios prochain. Mais la plaie ne se refermerait plus maintenant. Cinq années gaspillées à chasser. A vivre en vendant aux villages viandes et venaisons. A courir plaines et forêts sans réfléchir, sans choisir, se laissant guider par la fantaisie de sa monture, ou par la course de ses proies. Il avait songé plusieurs fois à reprendre les armes, en signant un engagement, n’importe lequel, pour n’importe qui. Mais l’idée même de partager son temps avec des semblables qui n’avaient pas même donné l’alerte le jour où les Drows s’étaient retrouvés dans la cour de sa fermette lui donnait des hauts le corps. Cinq années à passer sa rage sur le gibier, gros ou petit, à traquer sans relâche, juste pour oublier ce temps qui s’écoulait si paresseusement. A tenter le sort, en vain.
Thorkren n’en pouvait plus de cette existence morne. Il sentait que la vie ne l’abandonnerait pas. Nàwen et Gen veillaient sur lui. Baldrim aussi. Ils le préservaient de tout. Même de la maladie. La peste n’avait même pas réussi à le rattraper alors qu’il avait aidé les prêtres à enterrer des malades.
Ce matin, en se réveillant, agacé par les jappements de Minuit, Lann Al’Thorkren avait décidé de forcer le Destin. Il ne retrouverait jamais les Drows qui avaient massacré les siens. A moins que Baldrim négocie cette option avec les Dieux. Et Baldrim avait toujours été un fieffé négociateur ! Mais pour faire taire cette douleur, pour hâter la mort s’il était possible, le Chasseur avait décidé de changer de gibier. Plus de cerfs, de sangliers, ou d’ours. Plus de cailles, de bécasses, de perdrix, de faisans. A partir de ce jour, il chasserait le Drow. Et cette idée lui avait allumé une lueur nouvelle dans le regard.
COMMENT TROUVES-TU LE FORUM : Forme et fond de haut niveau. J’ai du mal avec la couleur néanmoins. Pas pour l’esthétique, hors de toute critique. Mais plutôt pour la lisibilité.
COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM : Pour reprendre la formule d’un (futur) ami Nain : grâce à mon ami Google. |
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