Une traque s'achève... [ Libre ]

Etheldred avançait d'un pas tranquille entre les arbres, son baluchon sur le dos. Elle commençait à être lasse de cette longue recherche. La clairière idéale pou y installer son herboristerie. Passée la tristesse qu'elle avait éprouvée et qui l'avait conduite à quitter Diantra, elle se demandait maintenant ce qu'elle recherchait vraiment. A fuir le monde, peut-être ? Seulement, les dieux semblaient avoir décidé de lui rapeller son métier où qu'elle aille, semant des blessés sur sa route. Quatre depuis son départ...

Elle s'arrèta en sentant une odeur désagréable. Un animal mort ? En temps normal, elle aurait fait demi-tour, n'ayant pas de but précis si ce n'était de quadriller la forêt. Mais un peu plus loin, il y avait un plan de consoude, plante dont elle devait absolument renouveller sa réserve. Rien d'inquiétant à première vue, et pas un bruit inhabituel, elle s'avança prudemment. Au bout de quelques pas, cependant, elle déposa son baluchon qui l'encombrait, prit son arc et encocha une flêche : il y avait à quelques mètres à peine, un corps allongé. Inutile d'avoir des connaissances en médecine pour savoir qu'il était mort : il n'avait plus de tête.

Elle aurait pu faire demi-tour car il s'agissait d'un drow et elle ne tenait pas à avoir affaire à ses semblables. Mais au moment où elle s'écartait, elle aperçut un autre homme au pied d'un arbre. Il dormait, ou du moins il en avait l'air, elle était un peu trop loin pour en être sure. Un guerrier, jugea-t-elle. Enfin, quelqu'un qui savait combattre et qui était armé. Un danger potentiel. Elle s'apprètait à reculer prudemment quand son cerveau enregistra malgré elle deux informations qu'elle ne pouvait ignorer : son sommeil était trop profond, du à l'épuisement, et il était blessé : un bandage maladroit sur l'épaule, sans plus de soins, la plaie risquait de s'infecter.

Etheldred se figea, hésitante. Elle avait tout ce qu'il fallait pour lui venir en aide. Il lui suffisait de le réveiller. Seulement, sa dernière expérience l'avait quelque peu calmée. Elle ne tenait pas à ce qu'il la remercie en la tuant pour lui voler ses affaires. Une petite voix lui suggéra que c'étaient les risques du métier. Non, pas si elle était restée tranquillement à Diantra. Là, elle était seule, et elle ne pouvait à la fois soigner en menaçant d'une flêche. Elle arrèta de se poser des questions inutiles. Bien sur qu'elle allait intervenir ! Sa bonne conscience lui interdisait de faire demi-tour et de continuer comme si de rien n'était.

Cependant, elle resta à quelques pas de l'homme, son arc prèt, et lacha un "hum" afin de le réveiller. Pas question d'aller directement le secouer, si il était comme elle, elle risquait de se retrouver un couteau sous la gorge. Comme il ne réagissait pas, elle tenta un : "bonjour... " Pas question de s'approcher d'avantage tant qu'il n'aurait pas ouvert les yeux ! Mais en même temps, elle le trouvait plutôt pâle, peut-être était-il inconscient ? A moins que ce ne soit juste dû au fait qu'il était roux ?

C'était quand même beaucoup plus simple à Diantra, quand les gens venaient eux-même la voir, en expliquant leur problème et en la payant en retour... Mais elle n'avait pas à se plaindre, en dehors du danger que représentait son nouveau mode de vie, elle se sentait enfin libre et ça lui faisait le plus grand bien !


[hrp : désolée mais je serai absente ce week end]

***Des mouvements, chaotiques et aléatoires, des cris de
douleur et de rage, et des odeurs. Surtout des odeurs. De mort et de sang, de
toile brûlant, de chair roussie. Les crépitements d'un immense brasier claquent
dans l'air.
Scène de carnage, pourtant floue, et qui s'estompe de plus en plus, comme le
brouillard onirique qui suit le cauchemar et précède l'éveil. ***

"Hum..."

Retour à la matière. Et à la souffrance. Douloureuse prise de conscience de son
corps.

"Bonjour..."

Un sursaut de conscience, électrisant chaque nerf de son corps. C'est une voix
humaine.
Et tout à coup l'humain refait surface.

Ouvrant péniblement les yeux, aveuglé par la luminosité ambiante, Yryc promène
son regard autour de lui, à la recherche de la source des sons.

A peine a-t-il tourné la tête de coté que son regard tombe sur une jeune
humaine, toute vêtue de vert, qui semble porter toute son attention sur lui.

Sans le moindre geste brusque, tant pour ne pas effrayer la demoiselle que
parce qu'il n'est tout simplement pas en état de se mouvoir violement, Ashford
tente alors de se remettre debout. Tant bien que mal, et en s'aidant largement
de l'arbre sur lequel il était appuyé, il se remet sur ses pieds.

Aussitôt, la migraine assaille son cerveau, et un mal de crâne lancinant
s'installe.

Tout en faisant de son mieux pour rester debout, Yryc reporte alors son
attention sur la jeune femme, qui avait observé son manège avec circonspection.

"Bien le bonjour, mademoiselle. Peut-être puis-je vous être utile ?"

Cette phrase, murmurée entre les dents, et la pâleur de l'humain montrent bien
qu'il ne sera d'aucun service à personne dans un pareil état.




[Encore une fois désolé pour le retard, causé par des problèmes de connection. Je ne pourrais pas répondre demain (je prend l'avion ^^), mais je m'y applique le plus vite possible ensuite]

L'homme sembla émerger, ouvrit les yeux. Etheldred baissa son arc. Il n'était, de toute évidence, pas en état de s'en prendre à qui que ce soit. Ou alors c'était un sacré bon acteur, mais à un tel niveau de dissimulation, il aurait fait fortune depuis longtemps et ne serait pas là à lui tendre un piège. Non, il était vraiment mal en point !

Il tenta de se relever, au moment où elle ouvrait la bouche pour parler et lâcha un :

" Bien le bonjour, mademoiselle. Peut-être puis-je vous être utile ? "

Elle resta bouche bée. Elle était pas mal, celle-là ! Elle secoua la tête en souriant :

" Hum, sans vouloir vous vexer, je crois que j'ai plus de chance de vous aider que le contraire. "

Elle avait décidé de lui faire un minimum confiance. Dans son état, même si il décidait de l'agresser, elle devrait réussir à s'en sortir. Elle posa son arc et s'approcha rapidement, alors qu'il titubait, appuyé sur l'arbre.

" Asseyez-vous, ou vous risquez de perdre connaissance. " tout en disant cela, elle ne lui laissa pas trop le choix et le prit fermement par son bras qui n'était pas blessé pour l'aider à se réinstaller au sol. " Je suis herboriste. " précisa-t-elle, comme pour justifier ses actes. Elle avait remarqué qu'en général, les gens s'apaisaient quand ils comprenaient qu'elle avait des compétences en médecine.

Elle le dévisagea, perplexe. Qu'est ce qui pouvait bien amener quelqu'un à se promener avec une tête coupée ? Elle n'avait pas vu cette dernière, mais vu l'odeur dégagée par le sac et la forme de celui-ci, elle supposait qu'il s'agissait de quelque chose dans ce gout là. Et puis, ben, il y en avait une deuxième, probablement celle du cadavre, qui reposait un peu plus loin, pour confirmer ses doutes. La puanteur la fit grimacer. Elle n'était pas spécialement sensible à ce genre de spectacle, elle voyait sa grand-mère charcuter les blessés depuis des années, mais de là à se ballader avec des têtes... Vraiment pas hygiénique, dit la petite voix de la guérisseuse dans un coin de son crâne. Franchement répugnant ajouta son côté bêtement humain.

Enfin, ce n'était pas le moment de se poser ce genre de question. Elle s'agenouilla à côté de l'inconnu et demanda :

" Pour ce que j'en vois, vous semblez épuisé, et vous avez une vilaine blessure au bras qui va finir par s'infecter. Vous permettez que je vous aide ? "

Elle aurait pu faire demi-tour et repartir, mais comme à son habitude, elle ne pu s'y résoudre. Si elle ne soignait pas les gens qui en avaient besoin, à quoi ça rimait de se dire herboriste ? elle n'allait pas résumer son métier à la vente de quelques sachets de plantes derrrière un comptoir tout de même ! Sauf que le blessé avait intérèt à ne pas se montrer menaçant ! Elle avait déjà donné dans le "vas y que je te soigne pour que tu sois en état de m'agresser " !


[hrp : je serai absente ce week end de toutes façons.]