Nalfein Blundyth [Assassin mercenaire]

Histoire


Nalfein est fille unique. Ses parents, Gromph et Angaste, étant très peu fertiles, ils eurent beaucoup de mal à la mettre au monde. Ils firent appel à une multitude de sorciers, essayèrent toutes sortes de remèdes et Angaste tomba enfin enceinte. Ils espéraient tout deux avoir un garçon, Nalfein étant le seul enfant qu’il pourrait jamais avoir. Leur déception fut sans bornes à la naissance de leur fille et ils décidèrent de ne pas tenir compte de son sexe. Nalfein serait un garçon, quoi qu’il arrive.

Ils l’éduquèrent donc comme leur fils et lui cachèrent qu’elle était une fille. N’étant pas très sociables, les Blundyth vivaient à l’écart de leur clan et ne se mélangeaient quasiment pas autres. Ainsi, Nalfein vécut quatre ans de sa vie sans savoir qu’elle n’étais pas un garçon, ne se posant pas de questions sur son anatomie. Quand elle commença ses classes, les autres enfants n’y virent que du feu. Beaucoup plus sociable que ses parents, elle s’intégra bien vite à un groupe de jeunes garçons s’amusant à terroriser les autres enfants. Très fier d’elle, Gromph lui offrit un sabre forgé par ses soins pour ses sept ans et l’encouragea fortement à l’essayer sur ses camarades, ou éventuellement avec ceux qui possédaient aussi une arme. Nalfein vécut ainsi une enfance aussi heureuse que possible, adulée par ses parents et surtout par son père qui s’extasiait sur le moindre de ses exploits physiques. De plus, elle avait réussi à se faire une place de bras droit dans sa bande, qui n’avait étrangement rien remarqué quant à sa féminité. Elle méprisait les filles qui obtenaient de moins bons résultats dans les épreuves qui faisaient appel aux capacités physiques et ne comprenait pas comment on pouvait attacher autant d’importance à l’apparence. Surtout que Gromph faisait tout pour la dégoûter de la gent féminine et s’appliquait à exacerber son côté masculin.

Ce n’est qu’à 12 ans que Nalfein découvrit qu’elle était une fille. Elle voyait chaque jour sa poitrine enfler et avait d’abord pensé à une étrange maladie. Inquiète, elle se regardait des heures durant quand elle se retrouvait seule dans sa chambre. Elle n’osait plus se baigner avec les autres, qui commencèrent à se douter de quelque chose. Un jour qu’ils avaient décidés de torturer un renard que Guldor’Ach, le chef de la bande, avait attrapé, Nalfein s’y opposa fermement. Elle leur ordonna de relâcher la pauvre bête, démontrant que c’était stupide de s’en prendre aux animaux alors qu’ils n’avaient rien fait. Il valait bien mieux tenter de capturer un nain, ou mieux, un elfe. Guldor’Ach la pointa d’un doigt accusateur et lui cracha alors au visage la phrase qui allait bouleverser son existence tranquille : « De toutes façons, on s’en fiche de c’que tu dis, t’es une fille ! ». Elle eut beau chercher du soutien auprès des autres, elle ne trouva que des regards moqueurs et hostiles. Emplie d’une colère froide par cette trahison, elle s’avança calmement et trancha la main sur laquelle se trouvait le doigt qui venait de briser ses rêves. Elle leur tourna ensuite le dos et s’en allant d’un pas tranquille alors qu’elle bouillait intérieurement. De retour chez elle, elle raconta l’évènement dans ses moindres détails à ses parents. Gromph et Angaste furent encore plus déstabilisés et étonnés qu’elle. A force de dire et répéter que leur fille était un garçon, ils avaient fini par y croire eux-mêmes. Devant leur mutisme et leurs mines coupables, Nalfein vit ses soupçons confirmés.

Après avoir été humiliée et trahie par tous ceux en qui elle croyait, elle décida de quitter son clan où elle ne trouvait plus sa place. Elle fit donc ses bagages, emportant le strict minimum : son sabre et ce qu’elle portait sur elle. Elle salua ses parents avant de quitter définitivement son village natal. Etrangement, elle ne leur en voulait pas. Elle qui aurait dû les détester pour ce qu’ils lui avaient fait, elle prenait plutôt ça comme une chance de vivre une véritable histoire. Loin de sa vie bien réglée, elle se rendit compte que son environnement l’étouffait. Nalfein voyagea de villages en villages, laissant toujours planer le doute sur son sexe. Elle passa trois mois avec un trappeur qui lui appris l’art de la chasse, rencontra une herboriste qui lui transmis sont savoir des plantes, rencontra une empoisonneuse qui lui enseigna les base de son art et vécut quatre mois avec un pisteur qui lui montra tout ce qu’il fallait savoir pour suivre ses proies à la trace sans se faire remarquer. Avide de savoir, elle continua son voyage à travers tout le pays, accomplissant des travaux de plus en plus ardus et de mieux en mieux rémunérés, jusqu’à se constituer un joli butin qui lui aurait permis de s’installer et d’avoir une vie tout à fait acceptable. Mais à présent qu’elle avait goûté à la vie sauvage, il lui était impensable de reprendre ses vieilles habitudes, surtout que l’idée d’épouser un homme la dégoûtait et qu’il était hors de question qu’elle porte un jour un enfant. Elle continue ainsi à parcourir le monde, cherchant à vivre de nouvelles expériences, avide de savoir et de liberté.