[Demeure Naerth] Le sang appelle le sang...

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier selon votre bon plaisir, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

En cas de doute, avant de réutiliser un élément ou un personnage, contactez le Staff.

Date estimée : Verimios 996:X

Un léger sourire ombra ses lèvres lorsqu'il découvrit la magnificience de la demeure d'Alyryne...La Haute Prêtresse savait s'entourer de confort, il n'y avait aucuns doutes là dessus. Néanmoins, une petite pensée mesquine le traversa, ses appartements n'avaient rien a envier a ceux de sa soeur, petite pensée qu'il refoula, il avait passé l'âge de ce genre de gamineries. En vérité, ce qui le menait en ces lieux était autrement plus important. Maintes fois, il avait eu un apperçu des valeurs de sa soeur et il regrettait encore que Tebryn ne l'ai pas prit pour épouse, mais sa tête de mule de cadette savait ce qu'elle voulait, et malheureusement, ce n'était pas le roi. Pas de chance. Cela dit, ce n'était pas la mer à boire, il existait bien plus de chemins détournés...

Rapidement, ses pas le menèrent devant la haute porte qui gardait l'entrée de la demeure. Deux gardes en assuraient la sécurité, deux gardes qui firent un instant mine de l'arrêter avant de le reconnaitre. Il stoppa a leur hauteur et sans même les regarder, demanda :

-Ma soeur est elle présente ?

L'un des garde lui répondit que non, la Haute Prêtresse n'était pas chez elle. Brylyan laissa un léger sourire s'épanouir sur ses lèvres et répliqua d'un ton sans réplique :

-Et bien, je vais l'attendre dans son boudoir...

Puis, sans rien ajouter, il franchit la porte d'un pas souverain. L'immense hall accueillit sa stature et il prit quelques secondes pour admirer la prestence des lieux. Poings sur les hanches, il renversa la tête en arrière pour mieux distinguer les magnifiques plafond couverts de métaux précieux...

-Et bien, ma chère soeur, voilà de quoi alimenter quelques jalousies.

murmura-t-il pour lui même, plus amusé qu'impressionné. Sa réflexion solitaire ne dura que quelques minutes avant qu'un pas précipité de s'approche de lui. Ce fut à peine si il tourna le regard avant qu'un petite voix ne lui demande ce qu'il désirait. Le Maître d'Arme fit mine de réfléchir quelques instants avant de décocher à la petite servante un magnifique sourire et de susurer :

-Apporte moi une carafe de vin dans le boudoir de ta maitresse et...

Il se penche, charmeur, relevant le menton de la soubrette d'un doigt, appréciant les joues enfantines délicatement ombrées de carmin et accrochant par la même son regard craintif...

-Et quelques petites gourmandises pour satisfaire mes sobres appétits...

Puis, il la libéra de son emprise sur un léger rire moqueur tandis qu'elle détalait en cuisines.

Passant une main légère dans ses cheveux, il continua son chemin jusqu'au appartements privés de sa soeur. Son...Neveu trainait peut être dans les parages et Brylyan espérait qu'il éviterait de le faire entre ses jambes, fort heureusement, le boudoir était vide et, sans aucunes gênes, il alla se vautrer dans l'un des divan de soie qui parsemait la pièce...Fermant les yeux, il patienta...

- "Brylyan, tu n'as aucune décence, tu pourrais te tenir correctement!"

La voix douce d'Alyryne venait de rompre le silence. Aussi discrète qu'une panthère, elle s'était approchée de son frère, jusqu'à se retrouver près de lui. Qu'il l'ai entendu ou non n'avait pas d'importance. Elle était silencieuse et féline, mais Brylyan était Maître d'Armes, rompu à ce genre de ruse. Mais peut-être qu'ici, dans la demeure de sa soeur, il n'était pas autant sur ses gardes qu'ailleurs. C'était amusant de penser qu'on puisse être en sécurité quelque part en territoire drow. A vrai dire, personne n'était en sécurité nulle part, même pas chez soi. Mais quoiqu'il en soit, Brylyan savait que sa soeur ne lui ferait jamais aucun mal. Comme Alyryne savait que son frère ne la toucherait jamais. Ils s'aimaient autant que des drows pouvaient s'aimer. C'était déjà beaucoup.

- "Kylin n'a même pas eu besoin de me dire que c'était toi... Cette petite sotte n'arrêtait pas de bredouiller. Tu lui as encore fait un numéro de charme, je me trompe? Tu es infernal, va séduire ailleurs que dans ma maison!"

C'était un reproche, oui, mais un reproche dit avec une pointe d'amusement et de tendresse. Alyryne venait de rentrer et Kylin s'était empressé de lui dire que son frère l'attendait, les joues empourprées et le regard brillant. Il était indécrottable.

Alyryne se pencha alors vers lui, se mettant à sa hauteur, yeux dans les yeux. Elle était vêtue d'une longue robe noire, fendue de chaque côtés de ses interminables jambes, jusque mi cuisse. Sa poitrine était sagement recouverte d'un drapé léger, sur ses épaules deux broches d'or resserraient les bretelles de la robe. Mais toute l'audace de la robe était côté pile... La peau du dos était toalment mise à nu et on ne retrouvait le tissu noir de la robe qu'à la naissance de ses fesses. Alyryne était... sublime. Et dangereuse.

- "Que me vaut le plaisir de ta visite Yan? J'espère que tu ne viens pas me faire un discours moralisateur suite à mes paroles sur la place publique?"

Alyryne laissa échapper un petit rire pur et cristallin, plus adapté à l'innocence des elfes qu'à la perversité des drows. Rire troublant, rire sincère...

- "Monsieur devrait apprendre à se tenir correctement pourtant, puisque monsieur n'aime pas qu'on lui rappelle ses origines modestes."

Elle le taquinait. Ce n'était pas tant le fait d'être issu de parents qui ne roulaient pas sur l'or que d'être le fils de drows qui se satisfaisaient de leur condition. Brylyan était un battant, un ambitieux, comme Alyryne. Il méprisait ses parents qui se complaisaient dans la médiocrité. Sa soeur était plus indulgente. Avec un sourire taquin, elle lui répondit :

- "Il ne manquerait plus que tu violes mes servantes! Ca, Brylyan Naerth, tu le paierais cher, frère ou pas frère, maître d'arme ou pas!"

Elle lui agita son index sous le nez, en guise d'avertissement. Elle plaisantait, mais derrière le ton badin, il y avait une réelle menace. Qu'il aille assouvir ses envies lubriques ailleurs que chez elle!

- "De plus, si je me souviens bien, on ne peut guère compter la luxure dans tes plus gros défauts."

Elle croisa les bras et l'observa, critique.

- "Je me demande bien ce qui leur plait chez toi. Tu es insupportable de suffisance!"

Comme pour ponctuer ses paroles, il resta vautré dans le canapé, presque narquois. Alyryne soupira et vint s'asseoir près de lui (devant lui pour être exacte, puisqu'il était affalé). Elle croisa ses jambes avec sensualité (dévoilant par là-même une jambe à la peau d'ébène) et plaqua un coude sur le dossier du canapé, se tournant vers Brylyan et enfouissant sa main dans sa chevelure neigeuse. Une étincelle amusée dans dans ses prunelles saphir quand il mit en doute les réelles motivations de son discours.

- "Oh Brylyan, tu me prêtes plus de sournoiserie que je n'en ai réellement... Cela dit, toute armée à ses troupes sacrifiables. Et puis ces barbares comme tu dis, destabilisent l'ennemi en leur faisant penser que nous sommes tous aussi idiots. Laissons les penser que les drows sont stupides et violents, ils ne verront pas venir le piège et quand il se refermera sur eux, il sera trop tard."

Elle eut un petit rire qu'on pouvait qualifier de machiavélique, alors que sa main libre venait se promener sur Brylyan, comme une araignée venimeuse.

- "Ah Brylyan, je ne peux m'empêcher de penser que toi et moi, à la tête des drows, nous serions magnifiques et que notre peuple serait grandiose... Les faibles seraient tués, et les forts vaincraient les races inférieures..."

Elle soupira, vaguement nostalgique.

- "Tu sais, mon but réel en faisant ce discours, c'était d'unir notre peuple. Et quoi de mieux qu'une haine commune? Nous ne sommes déjà pas nombreux et en plus, nous complotons et nous assassinons entre nous. Il faut un ennemi commun, une cause commune pour réveiller la fibre patriotique d'un peuple trop anarchique. Tebryn se terre dans sa demeure et laisse trop de champ libre aux troupes. Il faut les reprendre en main Brylyan. Il faut leur rappeler ce qu'est la discipline et que férocité ne rime pas avec stupidité. Et ça, c'est ton rôle, même si Uriz guide mes actions. Je ne suis qu'une femme, une religieuse. Beaucoup me craignent, d'autres me prennent pour une illuminée ou un fanatique. Mais toi, ils te respectent."

Elle se rapprocha alors de lui, son visage tout près de sien et souffla :

- "Cette guerre, je ne peux la faire sans toi."

Alyryne sourit doucement à la réponse de son frère concernant la décence.

- "Donc, les puissants n'ont aucune manière, c'est bien ça?"

Elle soupira quand Brylyan conclut d'après les dires de sa soeur qu'il avait l'entier contrôle de l'armée.

- "Je pense oui. Ils prennent tous leurs ordres de toi et toi de Tebryn... Mais s'il ne te donne aucun ordre, il faut bien que toi, tu prennes des décisions, non?"

Elle savait bien qu'elle approchait d'un terrain très dangereux. Son frère était fidèle à Tebryn, du moins, dans la mesure où cela servait ses intêrets. Lors de la prise de pouvoir, avortée, d'Ant'zar, il s'était opposé à eux. Leur discussion frôlait la Haute trahison... mais Alyryne n'était plus à cela près après avoir comploté pour renverser Tebryn. De toutes façons, elle se fichait bien de qui était sur le trône du moment que cela lui permettait d'avoir sa guerre. Elle avait pensé que Tebryn serait le candidat idéal, mais il s'était montré un peu trop laxiste. Elle avait besoin d'un chef vigoureux et actif!

Elle lença un long regard à son frère quand il lui rappela qu'elle avait failli l'avoir cette fichue couronne. Il eut quelques réticences en parlant de son coeur... Evidemment, il ne devait pas comprendre qu'elle préfère l'amour au pouvoir. Elle ne lui demandait pas de comprendre, juste de respecter ses choix. Et c'était ce qu'il faisait.

- "Je sais Yan... Mais Tebryn n'a proposé cela qu'en sachant pertinemment que je refuserais... Il lui faut un toutou comme Aetherya, pas une femme comme moi."

Elle avait parlé avec mépris de la Prime Sorcière qui avait aussi facilement retourné sa veste.

- "Peuh, bien mal lui en a prit. Sa chère sorcière a foutu le camp. Et au revoir Aryane... A croire qu'il les fait fuir. A moins qu'il ne les ai tué toutes les deux."

Elle se fit songeuse quelques instants, pensant à cette éventualité. Pourtant, la voix de son frère la sortit de ses réflexions et elle sourit quand il lui rappela sa promesse.

- "Je te dois beaucoup Yan. C'est toi qui as fait de moi ce que je suis maintenant... Je pourrais presque dire que tu m'as façonnée, à ton image. Nous sommes fait du même bois toi et moi. Je ne l'oublie pas tu sais?"

Elle éclata de rire quand il souligna qu'elle avait galvanisé les troupes, mais surtout les imbéciles.

- "Disons que ce sont eux les plus expansifs et les moins prudents. Beaucoup sont d'accord avec moi, mais beaucoup, qui sont sous tes ordres et donc, fidèles à Tebryn, doivent se demander si je ne formente pas, encore, une révolte à son endroit. Mais, franchement, je me fiche de son trône, et ça, personne ne le comprend. Ce n'est pas cela qui me motive... Il faut être prêtre pour me comprendre et comprendre mes raisons. Ma seule satisfaction, mon seul but : c'est la guerre."

Une étincelle rougeoyante s'alluma dans ses prunelles saphir, dansant sauvagement, alors que sa voix avait prit des accents étranges... mystiques. C'était cela, sa dévotion, sa foi. Ses yeux reprirent leur jolie teinte bleue quand Brylyan s'empara de sa main et la porta à ses lèvres. Un tendre sourire se peignit sur son visage alors qu'il la rassurait.

- "Tu sais, j'ai douté de moi suite à la campagne menée chez les elfes... Diva semblait tellement plus... Je ne sais pas, elle monopolisait l'attention, se faisait aimer des hommes. Même quand elle disait des bêtises, même quand elle faisait des erreurs monstrueuses que nous devions rattraper avec Ant'zar... Frondeuse, sanguinaire, mais dénuée d'esprit stratégique et de pondération. On voit où ça mène."

Effectivement, la Haute prêtresse de Teiweon était morte maintenant. Un long silence s'installa suite à ses paroles, et enfin, Brylyan consentit à répondre. Alyryne eut un sourire matois. Jamais elle n'arriverait à manipuler son frère, il la connaissait trop bien.

- "Mais quand tu parles du trône des Sombres, parles-tu du symbole, ou bien de l'homme qui est assis dessus?"

Alyryne se sentit blessée par les remontrances de son frère sur sa présence aux côtés d'Ant'zar et ce que cela insinuait. Elle siffla :

- "Peu importe à côté de qui je m'expose Brylyan! Mes convictions ne sont pas fonction de mes appétits charnels comme tu le dis si galamment. Que les autres pensent que je suis à la solde d'Ant'zar s'ils le veulent! Qu'ils me sous estiment et me pensent sa petite marionnette si cela les amuse... Ant'zar est mon amant, le père de mon enfant, même si cela te rend malade. Si je suis à ses côtés, il est également aux miens. Je ne le commande pas et il ne me commande pas... Peux-tu seulement comprendre cela Yan?"

Seulement, sa colère s'évapora quand il lui réplique qu'elle valait plus que Diva, parce qu'elle, elle savait réflechir. Elle n'avait pas son charisme, mais elle était plus maligne, plus ambitieuse et plus maipulatrice. Cela lui fit du bien d'entendre ces mots de la part de son frère. S'il le disait, c'est que c'était la vérité, il ne mâchait jamais ses mots avec elle. Et étonnamment, et même si cela l'aurait énervé, il tenait le même discours qu'Ant'zar. Cela la fit sourire, mais elle se garda bien de lui dire pourquoi.

Il lui fit alors une rpéonse qui transforma le sourire amusé d'Alyryne en un demi sourire matois. Féline, elle s'approcha de son frère et murmura :

- "Mais si Ant'zar avait réussi, j'aurais régné à ses côtés Yan..."

Elle laissait sous entendre qu'elle, il l'aurait suivi. C'était ce qu'elle avait comprit tacitement de sa phrase sybilline... Peut-être se trompait-elle, peut-être se faisait-elle des illusions sur son frère... Peut-être lui aurait-il fait la guerre pour asseoir Tebryn de nouveau sur le trone. A qui allait sa fidélité? A Tebryn ou à sa soeur? Alyryne savait que si Brylyan s'était opposé à eux et qu'Ant'zar avait gagné, jamais elle ne l'aurait abandonné aux désirs vengeurs de son amant. Peut-être était-elle trop faible.

Alyryne éclata de rire aux paroles de son frère et répliqua du tac au tac :

- "Être femme et être la voix d'Uriz est-il incompatible Yan? Tu es Maître d'Armes, mais tu es homme aussi... Tebryn est roi et n'en est pas moins un mâle... Nous ne sommes jamais qu'une seule facette, mais plusieurs que nous prenons à notre guise, que nous mêlons, que nous différencions... Uriz comble mon âme, mais j'ai besoin d'un homme pour combler mon corps. Tes armes te suffisent-elles pour cela Brylyan? Ou tes hommes?"

Il y avait un sous entendu un peu vexant dans ses paroles en parlant des hommes... Il était évident qu'il pouvait y avoir quelques relations entre les soladats, mais sous entendre que son frère pouvait y prendre part...

- "La seule chose qu'il faut savoir, c'est que ce que je fais, je le fais pour mon dieu, pas pour un homme, quel qu'il soit."

Il lui précisa alors qu'il se fichait bien du choix de sa soeur, ce à quoi elle répliqua avec ironie :

- "Tu as raison, cela ne m'intéresse pas, pas plus que les catins que tu culbutes quand l'envie t'en prend. Il est des domaines que nous n'avons pas à partager, n'est-ce pas?"

Une téincelle s'alluma dans les beaux yeux bleus de la drow alors que son frère avouait ne l'aimer que parce qu'ils se ressemblaient.

- "Avoue que cela aurait été dommage d'achever ma vie aussi rapidement, sans me laisser faire mes preuves..."

Il prit alors la défense de Tebryn et elle leva les yeux au ciel, aant de reprendre d'une voix doucereuse :

- "Nous ne l'avons pas sous-estimé Yan... Nous l'avons aidé à sortir de sa cachette pour reprendre le peuple en main... Crois-tu qu'il aurait réagit ainsi si rien ne s'était passé, si les drows étaient restés de gros molassons serviles? J'en doute... Que ce soit Tebryn ou Ant'zar qui dirige les Sombres, je m'en moque, ce que je veux c'est un chef de guerre apte à provoquer et gagner des batailles..."

A en perdre aussi, mais de cela, elle ne soufflait mot.

- "L'armée a été réorganisée, les hommes sont prêts à en découdre... Il ne nous reste plus qu'à attendre le moment propice pour frapper. Cette petite campagne chez les elfes, notre défaite, tout cela n'est qu'un moyen de montrer que nous ne sommes pas inactifs aux yeux du peuple qui se demande ce que fabriquent leurs dirigeants. Tout cela n'est qu'un calcul, une stratégie, faisant partie d'un plan bien plus grand."

Elle balaya les propos de son frère d'un geste de la main.

- "Je sais qui est Tebryn, je connais sa rancune. Je sais ce que je risque, je l'ai toujours su. Je ne me suis pas opposée à lui sans prendre conscience des conséquences Brylyan. Qu'il m'assassine, qu'il me fasse du tort, qu'il me détruise... Peu importe, j'aurais accomplis ce qu'Uriz attendait de moi, même si cela ne plait pas au roi."

Elle parlait avec désinvolture, persuadée de ses dires, mais elle savait déjà que si Tebryn décidait de s'en prendre à elle, elle souffrirait énormément. Cela lui faisait peur, elle se voulait assurée, mais la perspective de souffrir l'angoissait. Cependant, elle disait vrai : elle aurait accomplit sa mission. Elle n'aurait rien à regretter.

- "Tebryn sait que le clergé ne lui appartient pas et ne lui est pas soumis. JE ne lui suis pas soumise. Je suis son égale Brylyan. Mais je ne suis pas stupide et totalement dénuée d'instinct de survie... Viendra bien un moment où lui et moi devrons nous affronter. J'attends cette discussion avec impatience à vrai dire. Ses paroles murmurées sur la place à mon seul bénéfice sont pleines de promesses quant à cette rencontre."

Elle se demanda alors si Brylyan intercèderait en sa faveur si Tebryn décidait de se débarasser de la Haute prêtresse... Lui éviterait-il la torture pour une mort rapide? Ferait-il au moins cela pour elle?

La Haute prêtresse observa son frère alors qu'il lui disait bien se rendre compte qu'Ant'zar n'était pas qu'un simple amant, qu'il était plus que cela et que tout le monde s'en était rendu compte. C'était fâcheux... Elle allait devoir faire attention. Pourtant, simplement avoir refuser l'offre de Tebryn de devenir reine pour rester avec Ant'zar avait réduit à néant toute tentative de dissimuler son attachement au père de son fils. Elel se contenta de murmurer :

- "Nous avons tous nos faiblesses Brylyan, je n'échappe pas à la règle. Tu en as aussi, même si je ne les connais pas, tu es meilleur que moi sur le jeu de la dissimulation."

Oui, il y avait une affection sincère entre le frère et la soeur, mais ils se la montraient à la façon des drows. Jamais de méchanceté gratuite, jamais de cruauté. parfois, des mots trop vrais pour ne pas blesser.

- "Il t'écoute Brylyan, tu sauras bien le guider dans une voie plus prolifique que la simple vengeance."

Il para alors de l'armée, remerciant sa soeur d'avoir indiqué à Brylyan les pommes pourries, comme il les appelait.

- "Tu sais, je crois qu'il y a vraiment de grosses brutes sans cervelles sous tes ordres Brylyan... Je ne comprends pas que tu puisses accepter cela, toi qui es si fin et retors... Ni que tu puisses accepter l'indiscipline dont certains font preuve. Je te plains, tu as du boulot avec tous ces imbéciles. Ma position est plus facile, je ne peux le nier. Concernant Diva, elel était trop fougueuse et irréfléchie pour vivre longtemps. EN plus, ce n'était qu'une bâtarde..."

Il y avait du mépris dans sa voix quand elle prononça le mot batarde. Ah, elle le lui avait bien caché cette tare immonde! Il s'empara de sa main et parla de guerre éternelle. D'abord surprise, elle sourit.

- "Tu es trop intelligent Brylyan, cela te jouera des tours."

Son sourire s'accentua quand il lui rétorqua que Tebryn la respectait et voyait en elle une adversaire avec qui il valait mieux compter.

- "Il t'a déjà comme allié, Brylyan. Et cela n'est pas rien à mes yeux."