Petites choses [PV Calis]

Iio marchait d’un bon pas sur le chemin poussiéreux de la forêt d’Aduram, et secouait ses deux cavaliers d’un rythme agréable. Daneva somnolait. Totalement appuyée sur le torse rassurant de Calis, elle l’avait laissé prendre les rênes le temps qu’elle se repose un peu. Cela faisait environs deux jours qu’ils avaient quitté Diantra, et le voyage s’était relativement bien passé. La nuit dernière, Dane n’avait pratiquement pas dormi, s’occupant du tour de garde le plus long et le plus inconfortable : celui du milieu. Aujourd’hui, elle avait un peu de mal à garder les yeux ouverts, surtout à cause de la monotonie du voyage. Et elle n’avait en aucun cas à se plaindre de sa position actuelle, qui était tout à fait plaisante…

Après avoir passé cette paire de jours avec la compagnie de voyageurs, Dane pouvait se vanter d’en savoir un peu plus sur chacun d’eux. Elle avait notamment remarqué, en captant quelques regards discrets, que la jeune Ellana n’était pas insensible au charme du bel assassin qu’était Calis… Bah, grand bien lui en fasse. C’était derrière elle qu’il voyageait, elle qu’il tenait dans ses bras pour ne pas qu’elle glisse sur le coté, son odeur à elle qu’il respirait… Dane n’était pas jalouse, mais n’avait aucune envie de partager avec sa collègue.

Une ou deux heures passèrent ainsi. Le soleil était haut dans le ciel, mais aucune halte ne se profilait à l’horizon : ils mangeraient à cheval. Ils venaient d’entrer dans la forêt, et étaient beaucoup moins tranquilles que dans la plaine : ici, les ennemis pouvaient se cacher bien plus facilement… Daneva s’était réveillée et dirigeait maintenant son cheval d’une main ferme. Iio semblait en avoir marre de cette marche lente sans imprévu, et sa cavalière commençait à ressentir la même chose. Elle avait une furieuse envie de bouger un peu plus…

-Nous allons voir plus loin sur le chemin pour repérer d’éventuels pièges, et pour essayer de chasser quelque chose pour ce soir. Nous vous retrouverons lorsque la nuit sera tombée.

L’idée lui était venue comme ça, mais tait tout à fait acceptable : il avaient besoin de viande, car commençaient à voir la fin de leurs provisions. Et puis c’était l’occasion de parler enfin à Calis en tête à tête. Elle avait deux ou trois choses à lui dire… C’est pourquoi elle lança l’étalon au galop dès que quelques membres du groupe lui donnèrent leur assentiment. Heureux de pouvoir enfin se défouler, l’animal donna libre cours à sa fougue, et Dane le laissa faire en riant. Ce n’était pas facile de chevaucher à deux sur le même cheval, mais ils s’en sortaient très bien et Iio ne semblait pas plus perturbé que ça par ce double poids.

Ils prirent ainsi une avance considérable sur leurs compagnons, et Dane finit par s’engager sur un sentier parallèle, tout en calmant progressivement son cheval. Elle ne voulait pas chasser tout de suite… Lorsqu’ils arrivèrent sur un petit espace d’herbes entre les troncs, que traversait le sentier, elle stoppa l’étalon. C’était l’endroit idéal… Calis et elle n’avaient pas échangé un mot depuis la séparation du reste du groupe, mais se comprenaient très bien sans. La jeune femme attendit que l’assassin mette pied à terre avant de faire la même chose.

-Il y a quelques petites choses dont j’aimerai que nous parlions, Calis. Cela concerne la Compagnie.

Elle s’approcha de lui et caressa pensivement sa chemise, avant de l’enlacer et de poser la tête contre son épaule. Elle avait eu besoin de faire ça durant tout le début du voyage, mais s’était retenue à cause de la présence des autres. Maintenant qu’ils étaient seuls, elle ne pouvait plus contenir son désir… Avec avidité, elle prit sa tête entre ses mains, l’attira vers la sienne en l’embrassa enfin. Les « petites choses » attendraient bien quelques minutes… ou quelques heures.

C'était si bon de se retrouver enfin contre le corps de Calis... Seuls, sans personne pour remarquer cette proximité. Daneva le serra fort contre elle, s'enivrant de sa présence et de son odeur, mais il reprit trop vite la parole. Etait-il pressé ? La jeune femme était tentée de répondre quelque chose comme « quelle compagnie ? » pour pouvoir se laisser emporter une nouvelle fois, mais il avait raison. La guilde passait avant tout, surtout avant ce genre de plaisirs futiles. Il fallait émerger...

-Je... Je voulais te révéler quelque chose de très important. C'est assez délicat... En réalité, j'ai peur de ta réaction. J'ai mentit à beaucoup de gens.

Dane se redressa et s'écarta de lui. Elle avait besoin de prendre du recul, et de le regarder de plus loin. Inquiète ? Si peu... Elle ne pouvait se résoudre à lui confier ce secret au creux de l'oreille, le coeur proche de sa lame, le visage à portée de son poing. Il était des gens qu'on pensait connaître, mais qui pouvaient toujours nous surprendre de la pire des façon, et Dane n'avait pas envie de faire les frais d’une si naïve erreur. Avisant une pierre de taille appréciable, elle prit le temps de s'y asseoir, cherchant ses mots.

-Pahe n'existe pas, je suis la seule personne qui dirige les Silencieux. Personne ne le sait, enfin, je crois.. Je pense que le secret est toujours entier. Cependant si je t'en parle aujourd'hui, c'est parce que je vais bientôt le révéler à tous les autres. Tout va changer... Je ne sais pas comment ils vont réagir.

La voleuse guettait en revanche les réactions de son amant, du haut de son petit rocher. Comment LUI prendrait-il la nouvelle ? C'était la question muette qui tourmentait son esprit, alors que ses yeux scrutaient son visage en quête d'un quelconque indice.

-Je te fais confiance, Calis. Tu m'as prouvé que tu étais un excellent protecteur, que tu savais te battre, et je ne doute pas de tes capacités de meneur. J'ai besoin de toi à mes cotés... En tant que bras droit, si tu l'accepte.

Avec nervosité, elle tapa quelques secondes le bout de ses doigts sur la pierre, sans quitter Calis des yeux. Cet homme lui plaisait énormément, il possédait la plupart des qualités qu'elle attendait d'un compagnon : malin, discret, séduisant et bon amant. Il pouvait penser, et à juste titre, qu'elle lui proposait cette promotion parce qu'ils avaient partagé une nuit d'intimité, mais elle avait surtout remarqué en lui cette incroyable franchise, celle là même qui l'avait poussé à tuer un homme parce qu'il projetait de violer la jeune femme.

-L'exemple d'Akar prouve que j'ai eu raison de recourir à cette ruse... Mais je reste tout de même trop vulnérable. Je détiens des secret importants à propos des Silencieux de l'ère précédente, et si je venais à disparaître, la guilde retomberait immanquablement là d'où je l'ai tiré.

Elle se leva et fut auprès de lui en quelques enjambées, comblant rapidement la distance qui les séparait. Elle n'osait le toucher, et le regardait maintenant avec un calme impassible.

-J'ai besoin de toi, Calis. Seras-tu à mes cotés ?

Daneva était rassurée par l‘attitude compréhensive de son interlocuteur, et le fixait d’un regard intense comme si elle tentait de se rassurer en se noyant dans ses yeux. Il ne la surprenait pas vraiment, mais elle avait eu peur d’être surprise justement… Calis restait Calis, l’aventurier droit et fier qu’elle pensait connaître, et tout dans sa façon d’être laissait penser à la jeune femme qu’elle avait eu raison de lui révéler le secret. La promotion aussi était une bonne chose… Dane avait certes une relative confiance en ses trois officiers, mais ne les croyait pas capable de servir de bras droit à une femme. Leur réaction lui faisait peur, mais si Calis était à ses cotés ça irait mieux.

Il se pencha sur son épaule pour lui glisser quelques mots à l’oreille, des mots agréables qui réchauffèrent le ventre de la jeune femme d’une façon bien particulière. Il acceptait… Il serait avec elle, l’aiderait, l’épaulerait… Plus qu’autre chose, ce serait de sa présence dont elle se nourrirait, en tirant l’énergie nécessaire à l’accomplissement des tâches les plus difficiles. Plus qu’un bras droit, Calis devenait son compagnon, sa… propriété. Dane serra les dents. Plus aucune femme de devrait s’approcher de lui à l’avenir, elle y veillerait. Il était trop précieux pour être partagé, et il était impensable de le perdre à cause d’une catin mieux faite que les autres. Ses mains se refermèrent sur les hanches de l’homme et elle l’attira brusquement contre son corps. Avec un petit sourire, elle sentit ses mains à lui tirer avec la même brusquerie sur les lacets de son corset. Ils se ressemblaient, tant dans leur désir que dans leur façon d’être, de penser, de travailler…

La fièvre la reprenait, l’entraînant inéluctablement vers une danse pleine de délices. Le corps de Calis était l’objet de son désir intense, et il semblait brûler sous ses doigts qui s’étaient infiltrés sous la chemise brune de l’aventurier. A part Iio, qui broutait tranquillement une touffe d’herbe grasse, les lieux étaient déserts… Mais ils n’existaient déjà plus pour Dane, qui se serrait contre son amant tandis que son corset glissait lentement le long de ses côtes. Les doigts agiles de l’aventurier avaient eu raison des lacets, qui avaient cédé avec une protestation feinte.

Un passion encore inconnue de ses sens irradia soudain sa poitrine, serrant ses poumons comme dans un étau. Daneva haleta, surprise, et serra plus fort les hanches de Calis pour les maintenir contre les siennes. Il y avait quelque chose de nouveau dans cette sensation, quelque chose de très agréable et d’inquiétant à la fois. Elle recula son visage de quelques centimètres afin de regarder celui de Calis, et cela s’intensifia presque douloureusement. Ses yeux, son nez, sa bouche… Les mains de la jeune femme se saisirent impulsivement de ce visage alors qu’elle se penchait pour l’embrasser comme jamais elle ne l’avait fait. Elle l’aimait, c’était une évidence qui lui apparaissait maintenant alors qu’elle avait renié ce sentiment toute sa vie pour éviter les problèmes.

-Calis…

L’aventurier, l’assassin, un dur meurtrier qui tuait parfois avec sadisme…

-Calis…

Un homme des rues qui l’avait protégé, était entré sous ses ordres, lui avait donné du plaisir, et qui venait de se lier encore plus avec elle. Son compagnon… Dane l’embrassa encore une fois, incapable de se rassasier d’un simple baiser et termina de détacher son corset, qui roula enfin sur l’herbe.

-J’ai envie de toi Calis… Tellement envie de toi…

Chaque parcelle de sa peau qui n’était pas en contact avec celle de l’homme lui semblait incongrue. Il fallait remédier à ce malaise tout de suite... Ses doigts crocheteurs de serrures commencèrent à soulever fiévreusement la chemise indésirable qui faisait obstacle à son bien-être.

En acceptant cette proposition, Calis venait d'accepter bien plus que la place de bras droit au sein de la Compagnie. Il venait d'accepter une nouvelle vie. Une nouvelle vie qui s'offrait à lui, une nouvelle épopée aux cotés de Daneva. Il le lui avait déjà dit, à Diantra. Il lui offrait sa protection, sa lame et son courage... Et pour sauver la vie de la jeune femme, il risquerait la sienne. Akar avait déjà fait les frais de ses pensés morbides en voulant mettre la main sur Daneva, et il n'hésiterai pas à faire goûter le fruit de sa colère à bien d'autres....

Jamais il n'avait ressentit ce qu'il ressentait pour la voleuse. Jamais il n'avait éprouvé autant de sentiments qui se mélangeaient tous si frénétiquement lorsqu'il posait son regard bleu sur la jeune femme. Et bien qu'il n'en laissait rien paraître il avait depuis longtemps cédé au charme, et il n'obéissait qu'à se désir croissant de se tenir près d'elle, de lui montrer ce qu'il savait faire... Ce qu'il pouvait faire... De ce qu'il était capable de faire pour une femme telle qu'elle.

Lentement, après avoir murmuré quelques mots, qui à son grand étonnement résonnèrent doux, à l'oreille de Daneva, et défait les lacets du corset, il sentit le corps brûlant de la jeune femme se rapprocher d'avantage. Se désir, le même désir qu'il avait ressentit lors de leur nuit passée Au Lion de Bronze, resurgit de nulle part, lui faisant oublier qu'ils étaient dans un sentier, au bon milieu d'une foret. Les mains de l'irresistante et irradiante Daneva, telles des flammes se glissèrent sous sa chemise et il ressentit à son tour une chaleur l'envahir, elle lui transmettait son énergie, sa passion et cet étrange appel. Ce cris, cet hurlement... Il n'avait ressentit cet étrange sentiment qu'une fois dans sa vie, et c'était une histoire beaucoup trop vieille pour ressurgir à un moment pareil, ou en quelque sortes Calis se sentait revivre aux cotés de la belle... L'histoire de Fleur-de-neige, le jeune fille qu'il allait épouser, son premier amour, et jusqu'à maintenant son unique amour. Il avait malheureusement oublié la baronne, et le pacte marital qui les unissaient, comme nombre de ses souvenirs. Mais le plus important maintenant, c'était indubitablement la voleuse, son corps, son odeur, son essence... Il ne voulait se l'avouer, de peur de s'attacher à une personne, et de la perdre enfin... Oui, car derrière cet homme fort, impassible, dur, froid, un coeur sensible bat, bat pour cette femme.... Il l'aimait, et c'était plus fort que lui.

L'énigmatique Calis sortit de sa rêverie lorsque la responsable de son état l'attira brusquement contre lui. Dans ces gestes il se reconnut, mais il ne put s'attarder sur des pensées futiles, trop concentré à contempler Dane d'un regard intense. Puis frénétiquement les deux lèvres s'unirent, et ils s'embrassèrent tels deux jeunes adolescents, passionnément, avec fureur.

Bien avant lui, elle arracha son corset, barrière infranchissable... Avec entrain il s'occupa de son pantalon en soie pendant qu'elle s'attelait à sa chemise, tout en l'embrassant fougueusement. Son pantalon céda à dures peines sous les mains agiles de l'assassin, et il glissa jusqu'à tomber à ses pieds. Ses mains, émissaires de sa passion explorèrent le corps de Daneva. Peut-etre il allait trop vite, toujours est-il qu'avec autant d'enthousiasme il défit la ceinture qui maintenant en place le pantalon de la jeune femme.

{HJ J'ai pas continué, comme ça, 'yaura plus de truc à dire dans nos prochains posts.. On se presse pas... /HJ}

L’obsédante présence de Calis sur son corps brûlant rendait Daneva folle de désir. Elle s’oubliait elle-même, ne pensant plus qu’à ces deux yeux clairs et tant aimé qui se posaient sur elle. Ses lèvres ne se lassaient plus de celles de l’assassin, et Dane aurait aimé l’embrasser pendant des jours sans rien faire d’autre, profiter de lui et de tout ce qu’il possédait qui la faisait frissonner… Tout en lui était attirant ! Tout, absolument tout, que ce soit la dure expression de sa bouche ou le relief de son épaule musclée, ses longs doigts puissants ou sa façon de prononcer son nom… Rien que de le sentir se presser contre elle, Dane ne pouvait s’empêcher de pousser de doux râles de désir, l’invitant à la faire sienne sans tarder.

Cependant avant d’accéder à sa requête informulée, il gémit sous les assauts de la main agile de la jeune femme. Ce bruit eut sur elle un effet électrisant, et elle eut l’impression qu’elle ne survivrait pas à plus d’attente. Réussir a tirer d’un homme tel que lui ce genre de manifestation était rare, et menaçait de la faire déborder de désir. Enfin, il s’empara de ses hanches, de son corps… Avec un soupir de soulagement mêlé de plaisir, Dane ferma les yeux et s’agrippa fermement à son dos. Son cœur allait exploser. Le sentir onduler en elle, lui arrachant peu à peu des soupirs plus appuyés, était un feu d’artifice de l’ensemble de ses sens. Combien de femmes rêvaient de ce corps si particulier, si désirable ? Combien de femmes avaient-elles croisé un jour ce regarda assassin au détour d’une rue de Diantra et avaient tout de suite été attirées par cet homme mystérieux ? C’était Dane qui avait la chance d’être sa compagne aujourd’hui, c’était elle qu’il avait choisit… Et elle se sentait fière, très fière. Elle ne le laisserai pas filer, celui-ci, elle ferait tout pour le garder auprès d’elle. Il savait la combler comme personne avant lui, et il était maintenant clair pour elle qu’elle avait trouvé l’homme qui lui convenait.

Dansant elle aussi au rythme imposé par Calis, la jeune femme était obsédée par les sensations grisantes qui affluaient par vagues de son bas-ventre. Une chaleur intense, et ces ondes électriques qui la poussaient à gémir à son tour… Elle voulait qu’il sache combien ses mouvements étaient appréciés, combien elle aimait ce qu’il lui faisait. Et surtout, qu’il continue, qu’il ne s’arrête pas ! Les lèvres de la voleuse le lui murmurèrent tendrement puis se remirent à exprimer ce plaisir inespéré. Qu’il l’entende, et soit grisé par les cris de sa compagne ! La chaleur se fit brûlante et le plaisir plus présent encore. Depuis combien de temps s’étaient-ils abandonné l’un à l’autre ? L’apothéose se déclencha alors que le corps en sueur de Dane hurlait son agonie au ciel rougeoyant. Elle oublia l’espace d’un instant son amant, et tout le reste, laissant un torrent de plaisir pur inonder ses sens, l’étouffant presque. De tels instants étaient si intenses qu’on souhaitait qu’ils se prolongent à l’infini, mais ils étaient toujours bien trop brefs. Ils s’envolaient tellement rapidement qu’on avait l’impression de ne pas avoir eu le temps de les apprécier au maximum, d’en avoir tiré toute l’essence. C’était réellement frustrant, mais tellement bon… Après eux venait le soulagement, la détente, enfin.

Daneva reprenait lentement son souffle, maintenant contre son corps tremblant et trempé celui de son si tendre amant. Elle avait l’impression de ne jamais pouvoir trouver la force de s’éloigner de lui. Approchant doucement son visage du sien, elle partit se dissimuler dans son cou, la pointe du nez chatouillant sa peau humide.

-Je t’aime Calis. Je ne veux plus me séparer de toi…