Entrevue avec un haut prêtre (pv Aérandir)

Le soleil se leva sur Diantra, grande et majestueuse citée des humains. Les oiseaux chantaient son retour, et la ville commençait à s'animer. Méréwyïn s'éveillait le regard perdu sur les rideaux en soie de son lit sur lesquels étaient brodés des oiseaux étranges et iridescents. Il n'aimait pas le matin et encore moins lorsqu'il dormait dans le temple. C'était le matin ou les gens venaient se masser dans le temple pour prier Arcamenel de protéger ceux qu'ils aimaient. D'autres venaient pour qu'on leur retrouve la femme qu'ils ont aimé l'espace d'une nuit, leur sang noyé d'alcool. Même si, en ce temps ou la guerre semblait inévitable, ce n'était plus que des êtres qui pleuraient la perte de leur amant.

* Pitoyables humains *

Méréwyïn aurait voulu se coucher de nouveau et rejoindre le tourment et le vide des âmes endormies, hélas pour lui, Aerandir Ancalimë, le Haut prêtre de son ordre, l'avait fait mander la veille pour une entrevue avec lui ce matin même. Il ne pouvait se permettre de la rater. Aerandir était le Haut prêtre et par conséquent son supérieur direct. Il ne l'avait aperçut que quelques fois durant son séjour dans le temple. Il avait une prestance et un regard pénétrant le cœur de ceux sur lequel il se pose. Tout en lui indiquait la grandeur. Méréwyïn avait encore beaucoup de chose à apprendre s'il voulait devenir un jour de la même trempe que son supérieur.

Méréwyïn fredonna un chant, un chant d'amour et de passion ou s'enchainait colère, haine et destruction. Un chant pour Arcamenel. Une chanson pour lui même. Il se redressa, ses longs cheveux blancs tombèrent sur son visage en une vague d'azur. Il se tut un instant, se leva, remarquant à peine la silhouette qui venait d'entrer, et enfila sa robe de prêtre. Il se dirigea vers la fenêtre où il reprit son chant. Là, des gens s'arrêtaient en entendant sa voix. Les adeptes et les prêtres l'admirèrent et écoutèrent sa voix. Ils étaient subjugués par la douceur de sa voix et touchés par son éclat. Il s'arrêta et contempla la quelques adeptes qui s'étaient massé devant sa fenêtre.

* Profitez-en! C'est sans doute la dernière fois que vous entendrez mon chant misérables humains! *

Il se retourna pour observer la jeune intruse. L'adepte se trouva surprise et bredouilla quelques excuses avant de s'incliner. Il sourit, puis s'installa sur son lit et entrepris de coiffer ses cheveux. Il prit une brosse sur sa table de chevet et les lissa. La jeune adepte était comme figé, absorbé par la beauté du grand prêtre. Ce dernier lui lançait de temps en temps des regards enjôleurs à travers les mèches de ses cheveux qui faisaient rougir l’adepte à chaque fois. Il remit ses cheveux en arrière et demanda son nom un léger sourire à ses lèvres. Elle balbutia un vague nom : Valalia. Un nom de sang mêlé sans aucun doute. Il prit son ornement favori en forme de dragon en argent qu’il attacha dans ses cheveux. Il se leva et se dirigea vers une armoire où il rangeait ses vêtements. Il attrapa sa veste azur en soie qu’il portait toujours sur sa robe de prêtre. Il remercia d’un baiser sur le front la jeune adepte et sortit de ses appartements, laissant Valalia dans la confusion.

Il descendit les marches d’un pas sûr, un sourire sur ses lèvres. Cette adepte allait pouvoir lui être utile en temps voulu. Il croisa d’autres adeptes et aussi des prêtres, tous s’inclinèrent sur son passage. Il était fier de ce qu’il était devenu, Grand prêtre de l’ordre d’Arcamenel. Il avait travaillé dur pour atteindre ce rang. Aussi fut-il satisfait lorsqu’on le nomma Grand prêtre. Mais cela n’était pas son unique objectif, Arcamenel le savait, Aerandir devait s’en douter également sauf si son dieu lui en avait parlé. Mais cela ne le gênait guère. Méréwyïn effectuait toujours son travail de membre de l’ordre et cela Aerandir ne pouvait le nier. Cependant la raison de cet entrevue lui échappait. Le Haut prêtre ne lui avait quasiment jamais adressé la parole alors pourquoi le ferrait-il à présent ? Il n’y avait qu’une façon de le savoir, aussi pénétra-t-il dans la grande salle du temple.

Elle était presque vide. Quelques prêtres psalmodiaient des prières tandis que des roturiers les écoutaient. Il étaient moins nombreux qu'à l'accoutumée mais Méréwyïn préférait cela. La grande salle illuminée du soleil matinal, traversant ses splendides vitraux, était d'une magnificence a couper le souffle. Dieux de l'amour et de beauté, Arcamenel se devait avoir un temple a son égal. Au centre se trouvait une grande statue en marbre le représentant, le dieu de l’amour aux deux visages. Il s’avança à pas léger. Aerandir se trouvais prêt de la statue attendant sans doute sa venue. Il était Haut prêtre et cela se voyait. Suivant d'Arcamenel, Aerandir était à son image. A tel point qu'il aurait pu être son gardien. Méréwyïn ignorait pourquoi il n'avait aps été choisi pour assumer ce rôle. Aussi n'avait-il jamais vu, ni de près ni de loin, le gardien de son ordre. Il se demandait a quoi ce dernier pouvait ressembler. Peut-être qu'un jour aura-t-il l'honneur de le croiser. Mais il avait d'abord fort à faire ici, a Diantra. Chaque chose en son temps. Il devait en premier lieu savoir de quoi retournait cette convocation. Méréwyïn avançat jusqu'aux marches où attendait Aerandir, l'observant. Arrivé à quelques mètres devant lui, il s’arrêta et s’agenouilla devant le Haut prêtre et l’effigie de son dieu.

[hrp : désolé de l'attente et c'est peut-être un peu court mais bon je ne vais pas non plus trop faire attendre aerandir....]

L'ombre...Sombre...La main étendue d'une statue de marbre...Nuls ne sauraient rendre l'exacte vérité sur les traits, sur la nature, sur l'esprit même du Prisonnier Divin. Il était tout et rien a la fois, rage, sang, tendresse et douceur...Au rythme de ses humeurs ces suivants avancent, guidés par les pétales jetées au vent, hypnotisés par les notes suavement soufflées. Au creux de sa poitrine, flottant sur un drapé or et noir, l'oeil du Dieu, celui qui voit jusqu'au fond de votre âme, celui qui livre votre esprit aux flots du Divin..Dans le regard de son plus fidèle serviteur, un éclat doré, ombre et lumière mêlées en une danse éternelle, une sonate d'étrange qui laisse a son spectateur un sentiment ambiguë d'amour et de haine, sur ces lèvres qui tant de fois ont embrassé, flotte un sourire presque enfantin, oui, presque innocent et pourtant, les passions sanguines ne lui sont pas inconnues, loin de là...Le sang tache ses mains, le sang paternel, mort donnée dans l'amour. Oui, étrange est l'histoire d'Aerandir, en lui se mêle la batardise a la noblesse de sa charge...Il s'en acquitte avec un sourire par bien des côtés emplit d'amertume...Dans ses iris danse la silhouette évanescente de celui qu'il a fait mandé...Dans son esprit se bousculent les certitudes et les mots qu'il prononcera. Il respecte car tout suiveur de la Rose connait les méandres de la douleur et de la souffrance, enfants de la haine et de l'amour...Chut, écoute la mélodie de sa marche, entendant chaque refrain, ferme les yeux et contemple ce qu'il t'offre...Il sourit...Il salut...

-Bienvenue en ces lieux, Grand Prêtre Méréwyïn.

Paroles et chant mêlées, union mirifique, éclat d'argent d'un oeil malicieux qui s'ouvre sur cet entretien...

-Je vous remercie d'avoir si prestement répondu a ma requête...

Malice, oui, malice que voilà, un enfant qui se pare du diable dans ces jeux. Se moque-t-il ? Fait il preuve de politesse futiles avec moquerie ? Difficile, difficile est le jugement, car rien n'est jamais certain...

-Laissez parler votre curiosité, je vous en prie..

Oh, ce sourire ! Ambiguë, taquin, bienveillance matinée de dangerosité..Comme une ombre démoniaque, la statue veille de ces yeux aveugles. Elle veille une rencontre qui recèle bien des mystères dont les lumières dorment dans les yeux d'or.

[aucun problème, la longueur n'a pas d'importance pour moi, la preuve ]

-Bienvenue en ces lieux, Grand Prêtre Méréwyïn.

Il releva la tête. Aerandir le regardait, le fixait de ses yeux dorés. Il en voyait son propre reflet dans ses iris comme si le haut prêtre lisait en lui. Cela le fit sourire. Il n'avait de toute façon rien a cacher à Aerandir et encore moins à Arcamenel. Son dieu avait tracé sa route dans le sang par els guerre que ses chants ont provoqués, par la haines qu'ils ont engendrés. Lui même en faisait de même. Un chemin écarlate, teinté de haine et de passion, d'amour et de pulsion, de colère et de destruction. Telle était sa route. Comme la plupart des suivants du Prisonnier divin. Aerandir devait le connaître ce chemin de sang. Ses paroles résonnaient des ondes de cette route.

-Je vous remercie d'avoir si prestement répondu a ma requête...

Sa phrase restat en suspend. Il attendait quelque chose... Peut-être une réponse de sa part, ou bien une réaction. Méréwyïn l'ignorait. Aerandir était énigmatique. Il semblait jouer avec lui comme un père joue avec son enfant. Il était insaisisable.

-C'est un honneur pour moi de vous parler enfin de vive voix, Haut prêtre Aerandir.

Sa voix était douce et enchanteresse. Un brin malicieuse, un soupçon curieuse.

-Laissez parler votre curiosité, je vous en prie..

Un sourire vint étirer ses lèvres. comme s'il savait déjà la réponse a sa question. A quoi jouait-il? Il était véritablement troublant ce haut prêtre.

- Ma curiosité dites-vous? Elle vous demanderait sans doute les raisons de cette entrevue et ce qui la motive. Mais j'ai dans l'idée que vous aller me parler d'une certaine prêtresse qui se serait retrouvée en prison pour je ne sais quelle raison je dois l'admettre. Aussi je ne connais pas tous les prêtre et les prêtresse de Diantra. Peut-être est-ce un mal, certes, j'ai cependant fort a faire avec les soucis du peuple de Diantra.

L'histoire de cette prêtresse malchanceuse qui se serait entiché d'un drow se murmurait en tout lieux du temple. L'ignorer c'était être sourd. Elle n'était pas sous sa responsabilité étant arrivé récement a Diantra, elle n'avait d'ailleurs pas cherché à le voir. Cela dit lui non plus. Et peut-être devait-il y remédier. Mais s'il fallait rencontrer tous les prêtres et prêtresses de Diantra ses recherches en pâtiraient. Aussi laissa-t-il Aerandir en juger et lui affirmer ou infirmer ses véritables intentions quand a l'objet de cet entretien.

Honneur ? Quel sens ce mot peut il avoir lorsque son coeur est la proie des méandres ? Le Serviteur sourit, lentement, suavement, il n'a que faire des rond de jambes...L'étiquette n'est que pécadille, ombre sans consistance, l'ambre de ces prunelles ne reflètent qu'un rire, étrange rire, étrange sourire, qu'importe le pourquoi, qu'importe les pensées...Le Serviteur reste a jamais l'inaccessible. d'un geste, il se saisit des mains du jeune prêtre...Acte incompréhensible, bizarre au possible, mais la nébuleuse de son esprit reste a jamais dans les ténèbres de son coeur...Nul n'y lit aussi bien que le Prisonnier...Non, personne.

-Ainsi votre curiosité ne s'étend qu'a des racontars ?

Léger et volatile est le rire qui s'échappe, aérien et moqueur...Pourtant, la demande n'est pas anodine. Ombre et lumière se mêlent au creux de ce regard d'or et, aujourd'hui, il sera lumière pour l'innocence...

-Soit ! Vous touchez du doigt la vérité, je vous l'avoue.

reprit il, malicieux comme un enfant pur et immaculé. Ne vous y trompez pas, il n'est point de ce bois, mais il aime a voir ce reflet dans le regard voisin...

-Il est, en effet, une jeune Servante blessée...Son coeur est percé, mais peut être n'est ce pas d'une lance drow. Voyez vous, le gouffre qui l'entraine dans ces tumultes est né bien avant ce prétendant.

Le silence nait sous ces mots étranges, laisse-t-il planer l'étrange pour mieux frapper ? Peut être, ou peut être pas. Il scrute et observe, lit les traits, les lignes du visage

-Son nom est Naessa...

Chut et regarde, observe et rit...

Le haut prêtre souriait d'un sourire étrange. Méréwyïn sentait que ce sourire dissimulait d'autres choses. Le haut prêtre se jouait de lui comme un chat joue avec une souris. Cette jeune prêtresse devait chose qui le concernait. Il se repris dans l'instant qui suivit, ne laissant qu'entrevoir un trouble aussi léger qu'éphémère qui pourtant n'avait pas échapper a Aérandir. D'un geste il lui saisit les mains. Que faisait-il? Diverses émotions dansaient dans ses yeux, lunatique, changeant rapidement du tout au tout. Seul demeurait son sourire.

-Ainsi votre curiosité ne s'étend qu'a des racontars ?

Méréwyïn fixa le Haut prêtre. Se serait-il trompé? Non cela ne pouvait être que ça. Rien d'autre au temple ne requiérait sa présence hormis celle-ci. Il se moquait de lui.

-Soit ! Vous touchez du doigt la vérité, je vous l'avoue.

Sa réponse ne le rassura pas, bien que cela confirmait ses pensées.

-Il est, en effet, une jeune Servante blessée...Son coeur est percé, mais peut être n'est ce pas d'une lance drow. Voyez vous, le gouffre qui l'entraine dans ces tumultes est né bien avant ce prétendant.

Ses mots restèrent en suspent, comme un arc qui se bande présentant sa flèche pour blesser en profondeur. Il attend, prêt à la recevoir.

-Son nom est Naessa...

La flèche siffla et lui transperçat le coeur. Naessa... Il devait sans doute exister d'autres Naessa dans le monde mais sinon pourquoi lui en parler avec ce sourire chargé d'émotions. Qu'il soit moqueur, ou rêveur, blessant ou gratifiant cela n'avait peut d'importance. Si Naessa était en vie et dnas le même temple que lui qui était la fille morte dans le journal de sa mère? Si cela n'était pas un leurre bien évidemment mais Aérandir n'était pas de ce bois là. Il aime jouer les rêveurs distrait, ou encore les enfant innocent, mais chacun de ses mots sont choisit à la perfection. Cela ne pouvait donc qu'être sa soeur. Une lueur d'espoir passa dans ses yeux réveillant un étrange sentiment qu'il avait perdu depuis des années. Etrange pour un suivant d'Arcamenel de perdre l'amour des yeux.

Méréwïn sourit. Le haut pretre lui avait ouvert les yeux et brisé d'un seul coup les ténèbres obscurcissant son coeur. Sa haine l'avait submergé comme le prisonnier autrefois devant la trahison de ses parents.

-Naessa... J'ai connu une Naessa il y longtemps de cela. Je suppose que vous la connaissez déjà. Si cela en était autrement vous ne m'en auriez pas parler. Vous venez à la fois de me punir et de me guérir. j'ignore si cela était votre but initial en me convoquant ici mais je vous en remercie profondement. Si vous voulez biens m'excuser je vais de ce pas la trouver.

Méréwyïn se releva, salua le haut prêtre et se retourna. Il s'empécha de courir et se dirigea vers le corridor menant aux apartements. Il s'arrêta devant lui et tourna la tête vers Aérandir. Ce dernier le fixait toujours en souriant. Un sourire qu'il se promis de ne jamais oublier. Puis il sortit de la grande salle du temple.