Rencontre du troisème âge ... [Beren]

L’aube venait de se lever, au loin le soleil commençait à s’élever au dessus des falaises d’Arkan, dans quelques heures il allait réchauffer le cœur des habitants de Miradelphia, mais pour le moment il n’en est qu’a sa naissance, cohabitant avec sa sœur la nuit. Tandis que la vie retrouvait petit à petit sa place dans ce vaste monde, que les oiseaux se remettaient à chanter, que les loups recommencèrent à chasser, que les fleurs s’ouvrirent de nouveaux, que, que … Qu’un vieillard chantonnait sur son chariot !!
Oui un vieil homme, un homme à la longue barbe, aux petites lunettes, ridé, de petite taille, ne se tenant pas droit, bref un vieillard, ou plutôt un être humain ayant atteint un âge mûre. Celui-ci était assis sur son chariot, le sourire aux lèvres, le vent s’emmêlant dans sa barbe blanche, fumant et chantonnant dans une langue inconnue pour la plus part. Car oui, ce vieux monsieur n’est pas n’importe qui, il s’agit de, de, son nom importe peu, enfin si, il se nomme Ambro, mais ce n’est pas le plus important, ce dénommé Ambro, vivait il y a encore de cela trois heures, en ermite, seul dans sa vieille tour, entouré de livres, et ce durant près de 130 ans. Cela fait beaucoup pour un Homme me direz-vous ? En effet car Ambro n’est pas un homme, c’est un demi-nain, du moins il le pense, il n’est pas sûr. Il est parti justement pour en avoir le cœur net. Voilà le cour résumé de sa longue et monotone vie.
Le voilà maintenant sur un vieux chariot, sans doute aussi vieux que lui, chantonnant lentement pour faire avancer un âne aussi feignant que son conducteur. Que peut bien trimbaler un ermite dans un chariot, des livres pardi, beaucoup de livres, des livres qu’il connait par cœur, mais auxquels il s’est attaché au cours du siècle passé. Sa destination n’est pas inconnus, d’ailleurs il ne le cache pas, le criant mêle parfois, il se rend à Kirgan, oui la capitale Naine, dans le but d’y trouver son père, oui, oui un nain. Par moment ce vieux fou, cesse de chantonner et se met à réfléchir, à réfléchir sur la façon dont il va annoncer cela aux nains, la plus part du temps il réfléchit à haute voix, ses lèvres ne bougeant à peine …

Fichtre et fouchtre, comment faire, mais comment faire, oui, oui je pourrais faire cela … Quoique non, les nains m’enfonceront leur hache en pleine figure, et j’y tiens moi à ma vieille figure. Alors si je fais cela, mais oui bon sang, très bonne idée Ambro, ah bah non, je ne sais pas voler, hum … Et si tout simplement je leur disais ce que je venais chercher, « Bonjour amis nain, je viens chercher mon père », fichtre et refichtre, je joue avec le feu moi. Pourquoi la réponse ne se trouve dans un livre, cela faciliterais les choses, oh que oui, les choses seraient plus simple …

Puis Ambro se remit à chantonner, et l’âne se remit à repartir. Ce qui gênait aussi le vieil amateur de livres, c’est qu’il n’avait parlé, ou du moins tenus une conversation, avec personne depuis près de 130ans, certes il avait parlé à quelques paysans, mais ceux en guise de réponse le menacèrent d’enfoncer leur râteau dans son maigre corps. Bien sur qu’Ambro savait parler le nain, d’ailleurs il parlait presque toutes les langues connus sur Miradelphia, il connaissait même quelques mots des elfes noirs, mais il avait interrompus son apprentissage, cette langue lui donnait froid dans le dos, et Ambro n’était pas bien courageux.
Dix heures approchaient maintenant, et le ventre d’Ambro, se mit à gargouiller tel que même l’estomac d’un ours affamé n’arrivait pas à imiter. Le vieux et pourtant encore jeune demi-nain, décida de faire une pause, et de prendre son petit déjeuner. Au menu, bière bien entendus, accompagné de quelques herbes et de petites fleurs, et bien entendus du fromage pour lui et surtout pour Sweep, la souris naine du barbu. Il contempla le petite endroit où il venait de s’arrêter, c’était un endroit calme, loin de la civilisation, sur une route très beau empruntée, avec pour seul abris, un vieux chêne, pas de points d’eau, pas de fleurs, rien, on se demande même comment le chêne a réussis à vivre aussi longtemps. Ambro s’assit le long de l’arbre, et se mit boire, loin de tout, loin du monde, ici personne ne pouvait le déranger, et surtout jamais il n’avait été partis aussi loin en 150ans de vie …

Un bruit des plus terrifiant résonna dans toute la vallée, un bruit des plus effrayants, l’écho fit tomber de petites pierres du sommet des collines les plus proches, c’était un son inhumain, encore inconnue dans les falaises d’Arkan, que pouvait bien être l’émetteur de ce bruit, un monstre de près de six mètres ? Un troupeau de bestioles plus immondes les une que les autres ? Pour le savoir il suffit de ce rendre dans cette petite vallée, un endroit comme il y en a beaucoup par ici, entouré de montagne, de l’herbe fraiche et bien verte, un petit ruisseau, un belle arbre, mais toujours ce bruit à faire glacer le sang des plus téméraires. Rapprochons nous encore afin d’étudier ce son. Il provient de sous ce chêne, mais, mais, il n’y a qu’un homme ! Et celui-ci dors, en plus, il va se faire dévorer par le monstre … Tiens le bruit viens de cesser, non il recommence, on dirait une respiration, elle, elle provient de cet individus, bon sang, c’est lui le monstre, ou plutôt, c’est lui l’émetteur, il s’agit juste d’un ronflement. Bon sang mais qui est-il pour produire un bruit pareil.
Mais voilà, l’individu qui prenait une pause n’était autre que Ambro, un être particulièrement bizarre, il n’est pas comme les autres, il a l’apparence d’un homme, mais il est trop petit, il parle comme un homme, mais il est beaucoup trop vieux. Cela est normal car Ambro n’est pas un humain, enfin si, mais en partis seulement, l’autre partie, et bien c’est un … nain, oui parfaitement Ambro est un demi-nain. Bref passons…

Revenons donc à ce demi-nain dormant sous un chêne, près de lui une charrette, on peut entre apercevoir quelques livres, une chaise à bascule, et un tonnelet de bière, bref toute la vie de notre vieux centenaire. A côté de la charrette, un vieil âne, broutant tranquillement l’herbe bien fraîche, un festin de roi pour un âne qui n’avait connus que de l’herbe jaunis. Sur son arrière train, une charmante petite mouche prend son envole, et se dirige droit vers … la bouche encore ouverte d’Ambro !
Soudain, un nouveau cri résonna dans toute les falaises, plus fort encore que les ronflements, plus effrayant, puis on entendit un homme tousser, suffoquer, c’était Ambro, se roulant par terre, devenant tout violet, visiblement sa sieste était finis.



Puis le regard du vieux érudit se dirigea vers le ciel, le Soleil était maintenant à son zénith, baignant Miradelphia de toute sa splendeur, éclairant la vallée. Midi était passé depuis bien longtemps.



Une petite souris blanche sortis de la charrette, et vint se réfugier dans la barbe du sage. Puis Ambro monta dans la charrette, et reprit la route tout en chantonnant une étrange chanson.
Quelques minutes plus tard un cheval aussi blanc que la neige apparut au loin, et très vite, plus vite qu’un cheval normal, vint se positionner à coté de la charrette d’Ambro, ce dernier ne réagit pas quand l’individu le salua, il se contenta de l’observer. Sans trop hésiter le demi-nain, comprit très vite que l’être à côté de lui n’était autre qu’un elfe, ses oreilles pointues, sa tenue, sa grâce, oui cela ne faisait aucun doute. Mais celui-ci était un elfe spécial, ses cheveux blancs, sa robe, bon sang il avait lu cela quelque parts, il connaissait cet elfe, ou du moins cette caste d’elfe. Oui voilà, il avait appris les livres parlant des elfes par cœur.
Il posa sa pipe à côté de lui et regarde l’elfe droit dans les yeux. Puis il s’adressa dans un elfique littéraire, il n’avait jamais eu l’occasion de parler l’elfique, juste de le lire.



Ambro se mit à rire, d’un rire chaleureux, il en savait beaucoup sur les elfes, sur Miradelphia, il avait passé plus de 130ans à lire tout les livres qu’il pouvait, pour la plus part les apprenant par cœur, pendant plus d’un siècle c’était sa seul occupation.