[Surface] Douce plénitude

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier selon votre bon plaisir, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

En cas de doute, avant de réutiliser un élément ou un personnage, contactez le Staff.

Date estimée : Verimios 996:X

La silhouette se fondait dans les lueurs de l’horizon, l’Aube s’élevait gracieusement dans un fil routinier. De légers halos de lumières dispensaient une lumière creuse sur le paysage rocailleux et inerte. Un vent sec et revêche balayait la poussière étendue sur le sol.
Elle avançait un sourire carnassier aux lèvres. L’errance l’amusait et elle aimait entendre Mère lui parler. Khabal’Yna avançait d’un pas léger suivant le chemin qui lui avait été donné.
Elle mit plusieurs jours pour traverser le paysage de la Faille, prit le temps d’écouter, d’apprendre et de parler. Traversant multiples paysage pour rejoindre l’endroit ou elle devait allée.
Après quelques semaines elle arriva enfin là ou elle devait être. Douce mélodie soyeuse d’un nouveau temps, effluve modeste de la cruauté et de la folie, c’était bien autre chose que ce que lui permettait d’entrevoir son imagination.

Le Volcan du Puy d’Elda ne paraissait pas amusant mais Mère avait dit d’y aller. Elle pouvait apercevoir l’immense volcan se dressé dans le ciel de façon majestueuse, son sourire se figea et elle fit la moue. Elle nota les premiers signes de vies  aux pieds du Volcan, des âmes errantes encore et toujours ce tableau inerte de passion et de vie. Elle passa au travers le peuple, une toile plus énervante que les autres. Pourquoi Mère voulait tant la faire venir ici ?
Elle passa différents seuils, et plus elle s’enfonçait dans les entrailles de la terre éteinte plus elle constatait la vie parmi le Volcan. Elle avait vécue dans des villages maigres et peu vivace, c’était un changement pour elle. La prêtresse pouvait apercevoir les fils des âmes présentes, une incommensurable beauté au teint toujours aussi pâle. Mère disait que c’était ces enfants. Oui sûrement, autrement il n’y aura pas d’âmes ici. Elle arriva bientôt à un autre seuil, une autre vie.
C’était un peu mieux. Elle repensait à ses études, Mère lui avait toujours dit que c’était là que s’accomplirait sa ligne, ses études n’en disaient pas moins. Elle restait légèrement sceptique face à ses termes, Mère ne se trompait jamais mais de là à la faire venir ici.
Elle suivit ses murmures et rejoignit bientôt une alcôve proche de la cime du volcan. Il y avait des gardes de partout, ils patrouillaient ça et là et elle pouvait sentir l’effervescence de certaines choses. Deux nouvelles âmes approchaient…Mère lui dit qu’elle devait se rendre plus loin. Elle s’engagea d’un pas tranquille et plutôt heureux, elle aimait sentir approcher la nouvelle essence. On l’arrêta rapidement dans son avancée.

Qui êtes vous ? Ce n’est pas un moulin ici.

Mère dit que je dois aller par là. Et faut pas mettre Mère en colère.

Les deux gardes échangèrent des regards crédules et l’un d’eux se mit à rire de manière roque.

Allez dégages tu veux, on a d’autres chats à fouetter.

Les deux gardes s’éloignèrent de quelques pas alors que Khabal’Yna restait sur place, son regard froid perdu en éclat et se figea sur le garde qui c’était moqué d’elle quelques secondes auparavant. Celui-ci se sentit bientôt piqué par quelque chose de vif au niveau de la nuque.
La prêtresse fixait les deux hommes avec un regard vide. Son expression faciale changea et devenue plus sombre. Son allure devenu plus agressive et ferme, elle qui paraissait agir comme un enfant quelques minutes plutôt était devenue tout autre chose. Le voile noire qui couvrait son visage tomba dévoilant sa chevelure soyeuse et blanche. Elle portait une tunique légère qui couvrait les deux pièces uniques de sa tenue d’un noir opalescent, sa poitrine était gravement mise en valeur et le bout de tissu qui couvrait ses parties intimes étaient plus que léger.
Son visage devenu ténébreux était presque déformé par une expression de colère. Elle chancela et l’espace de quelques secondes un large courant d’air souffla, la poussière environnante monta dans le ciel en un nuage placide. L’un des gardes stoppa net et fit prit de violentes compulsions, l’autre restait immobile les yeux écarquillés. Il semblait horrifié faisant face à quelque chose de terrible. Le convulsionné tomba sur le sol dans un bruit sec et semblait subir une affliction invisible. Etalé de tout son long son armure résonnait dans des à-coups sourds sur le sol pendant que la crise devenait plus violente. Un hurlement perçant remplit de terreur siffla dans l’air, le garde tétanisé avait les yeux si ouverts qu’ils semblaient vouloir se détacher d’une seconde à l’autre, il plongea rapidement sa main sur la garde de sa dague le leva dans le ciel comme une dernière supplication et se finit par la plongée dans la chair de sa gorge, le bruit de son cri étouffé perça de nouveau et il s’ouvrit sans vergogne la gorge dans un bruit déchirant couvert pas ses sanglots.
Une importante giclée de sang s’étala sur le sol et le corps inerte tomba sur le sol en silence. L’autre avait les tremblements qui diminuaient et bientôt sa pupille disparut mettant fin à son supplice. Les deux corps étaient l’un sur l’autre, étalés, sans vie leurs âmes avaient déjà rejoint Mère, au final ils étaient beaux.
La poussière retomba sur le sol d’un coup sec et Khabal’Yna retrouvait sa candeur. Elle affichait un sourire rassasié et accomplit. Elle laissa échappée un soupir puis s’avança de quelques pas et remarqua enfin la foule amoncelée autour d’elle.
Sa tunique tomba sur le sol et elle apparut presque nue aux yeux de tous, sans prendre part aux chuchotements et à l’attroupement qui s’étendait autour d’elle.
La fille commença à prononcer différents sons incompréhensibles dans une langue inconnue aux oreilles environnantes.

-Chante...Chante...Egarée...Perdue dans les méandres de la souillure...Chante...

Le voile immatériel de mes songes m'enveloppe, m'étreint, je sens sur ma peau sa caresse douce et suave, mélange d'horreur et d'amour. Ce voile qui me couvre s'enroule autour de mes pas, éveille les ténèbres, la peur peut être...Certainement. Les Sombres...Perdus, déjà morts, ils regardent, ils regardent...Bientôt l'oeil se fixera sur eux...Pour le moment, Il me la dit, ils sont nos...Alliés....Je ne comprends pas...Avons nous besoin d'eux ? Mais Il la dit, Lui qui entend, Lui qui sait comme moi ce qui vit dans l'Oubli, Lui qui parle parfois...Je suis seule...Etrange...Je suis seule et pourtant, je ne devrais pas l'être...La Main ne me couvre pas de son acier....Mes Soeurs ne me protègent pas de leur larmes de sang...Et Lui...Il n'est pas là...Alors je erre, je me perd dans ces rues....J'oublie...Mais peut on oublier ce qui dort dans mon ventre ? L'Oublié...L'Oublié me possède totalement...Je ne serais a nul autre que lui...Son murmure d'atrocité me la susurrer...La Mort a frappée...Les âmes se sont perdues auprès de symbole déclinant...Pauvre visage de cire....Pauvre corps de verre....Tout se brisera, tout se fendillera devant la marche implacable du Noir Eternel...Le Chaos....Je frissonne doucement....Le Chaos....Je souris, je souris pour moi seule...J'aime ce nom, je l'adore...Je l'exècre parfois lorsqu'Il se sert de moi...Mais doux, si doux sur ma langue...Sur mes lèvres empoisonnées...

-Offrande au nom de l'inutile...Quelle perte...Quel gachit....Le sang impie, souillé...Oublié, il n'était pas pour toi et pourtant...Ta Soif incessante aurait sut les purifier de la marque honnie de l'hérésie....

Je murmure, un chant doux sur une seule note...On ne sait rien de mon visage, on ne sait rien de ma vie...Mes traits sont invisibles pour le non croyant, je relève le voile pour son regard a Lui...Les autres sont si indignes...Nul ne peut toucher l'Oracle...

La prière entonnée fut brisée, coupée. La prêtresse s’arrêta nette sur la fin d’une syllabe mordante. Elle en avait encore le goût dans la bouche, son regard sur le sol, elle se plaisait à observer les méandres des âmes rejetées. Pouvant épiloguer sur la réalité d’un monde derrière le monde, un monde de vie, de mort et de recueil.
Le regard vide et inerte, elle ne souriait pas, une expression faciale morne et tout aussi belle. Elle s’agenouilla sur le sol, blessée erronée en proie à ses supplications tonitruantes des disparus et des conquis. Un filet de bave sucré perla le long de sa lèvre coulant sur sa joue. Elle l’entendait, elle hurla puissants effluves d’un océan d’âme se brisant sur les écumes de la matière, absolue contenance d’une force oubliée. Se fut d’abords des mimiques étranges, un souffle haletant puis venu autre chose. L’air devenu plus lourd, la légèreté de la vie planant sur les environs se mit à se tarir, mourrant par une odeur suave et exotique.
La prêtresse prit sa tête entre ses mains, des sanglots émanèrent bientôt de cette silhouette pouvant paraître à cet instant si frêle et fragile.

Mère ne veut pas l’entendre…Elle ne veut pas l’entendre…Elle n’aime pas…

C’était un murmure, une once de lucidité avant la folie montante, la colère puissante et le façonnage d’un nouveau fil. Un spectacle irréel, une foule amassée autour d’une fille entourés de deux cadavres et cette ombre approchante. Une chose que l’on peut voir tellement peu de fois. Les sanglots se fient plus forts puis se turent brutalement. L’essence de l’âme approcha, la voix d’un esprit plus vivace que la mort en elle-même, desseins de nombreuses vies.
La tête se releva après quelques secondes, puis ce fut le corps en lui-même qui s’éleva. La posture, l’aisance, le charisme, la portée avaient totalement changée. Si le physique restait aussi vivace qu’il y a quelques minutes, c’était tout autre chose d’un point de vue psychique. Le visage lourd, courroucé, un sourire sadique aux lèvres, Khabal fixait l’ombre en silence. Sa langue se dégagea pour aller lécher sensuellement ses lèvres et récupéré le filet de bave coulant. Les larmes encore présentes sur les pommettes de la Drow finissaient leurs courses donnait un paradoxe irréel entre l’expression du visage et ses larmes de terreur. La fillette rigola de manière aussi amusée que brutale. Sa main se leva, deux doigts allèrent s’humidifiées au creux de sa bouche et ils descendirent lentement sur la gorge, passant entre les deux formes de sa poitrine et finissant sur son ventre à nu.

Le Chaos est bien habité par la folie…Une folie rugueuse et inerte…C’est un sens qui ne peut être cerné par un esprit si primitif…Si laid et si mort...Tout est à Moi si telle est ma Volonté…Quel spectacle affligeant…Une parole sans valeur ni différence…Il est comme l’errance de ces Ames, peut être même sa Source…Un jour, ce ne seront plus que les abysses des cris de Supplication de ces errants et ces Faibles…
Oh oui Mère…Oui…Donnez…

La voix était sonnante, cinglante, changeante, les tons variés du féminin au masculin, débridés de sens et incapable d’être cernés. La prêtresse se tortillait sur elle-même, suffoquant, haletant l’air comme si il n’y en avait plus. Puis elle s’immobilisa, reprenant un semblant de tenue, force aléatoire et primaire. Elle était là, main appuyée sur le ventre, sensuelle, féroce et féline. Maîtresse de l’Antre Lieu. Elle fixait l’Invisible, ces yeux profonds et moribonds.

Tu ne devrais pas défier Mère, tu devrais même partir…

La foule bercée par l’ignorance et l’incompréhension ne pouvait être que curieuse et sûrement trop naïve pour appréhender.

Folie...Folie assassine, folie abandonnée au remous inertes d'une croyance souillée...Pauvre chose qui s'afflige d'une puissance qui disparaitra dans l'Oubli...Je souris...Un peu tristement...Un peu absente...Elle ne voit rien...Elle se tord, se perd, s'égare...Pauvre chose inutile., une ombre qui se perd et jamais ne trouvera l'Endormit ténébreux...Pauvre chose futile...Elle suit les chemins tortueux de la déchéance...s'endort parfois au creux de la pourriture....Pauvre chose perdue...Le Guide ne l'a pas trouvé, ne la pas choisit...Son oeil aveugle l'a dédaignée...Je devrais faire de même et pourtant, je reste là...Mon regard arrimer a ce corps qui tombera en poussière...A ces yeux qui sortiront de leur orbite...A cette rage qui mourra...Pauvre chose putride...Je la plains, un peu...Qu'importe ces paroles...Qu'importe sa vie, elle n'est pas digne...Ils sont si rares ces Elus, si rare et pourtant...Il a levé une armée...Oui, une armée en Son nom...Je frémis...Il est si proche...Si proche...Parfois, son parfum m'enveloppe, le néant, la mort, ce parfum enivrant qui n'a de cesse de hanter mes songes...

Elle sent fort...Elle suinte la pourriture et la mort...Elle sent comme les enfers...Elle sent la lie...Je plisse les narines...Pauvre chose impie...

-Mère...Chut...Il n'existe pas de mère...Non, il n'existe rien a part Lui...Tu es perdue, tu ne vaux rien aux orbites qui te fixe...Pauvre chose immonde et égarée...tu n'y peux rien...Non, tu n'y peux rien...

Je n'aime pas sa voix...Crécelle et baryton mêlée...Elle glisse avec quelque chose de pitoyable...Versée d'émotions, de doutes, de colère...De...peur...

-La souillure est profonde...Quelle pitié...Quel gachis...Mais la Trinité ne peut se parer d'un autre coeur non, elle ne peut...Un coeur felé, un coeur oublié...Une âme flétrie et débile...Mère n'existe pas...Rien ne vit éternellement et vous le saurez bien assez tôt...

Le vent...Aride caresse qui ne peut soulever le voile...Qui ne fait qu'onduler sur mon masque immortel...

La prêtresse humecta l’air comme à la recherche de quelque chose. L’invisible ne bougeait pas, avide de sensations, avidité des sens, ce n’était plus un chant pour elle. Oui, elle s’en était lassée mais Mère ne voulait pas admettre. Elle voulait défaire et prendre.
Au fil des paroles de l’Autre, la Drow fut parcourue d’un frisson, une légère vague dans chaleur pointant dans son dos et remontant vers sa poitrine. Son regard devenu plus brûlant, plus amère et plus vivace, cherchant, tournant et fixant l’Autre.
Peu à peu ce nouveau sourire, déchirant l’amertume de ses yeux et affichant cet air carnassier, ouvrant une plaie à la proximité de chaque oreille. Figée dans un autre monde, éreintée par ces mots ignobles défiant toutes instances de la réalité. Les remous fracassants et puissants qui s’emparaient de la prêtresse ne laissaient présagé qu’un tumulte incroyable. Ses deux bras se mirent à onduler dans une danse macabre et envoûtante, elle se cambra avec légère et panache, une flamme oppressante et vivace au sein de ses orbites.

Toi, Prêcheuse inconvenante de l’Autre, tu viens devant moi au cœur de mon monde pour bafouer ce que j’ai de plus chèr. Tu en viens à cracher sur ma propre Mère et cela simplement en raison d’une folie qui n’a ni limite ni panache. Tu viens t’en prendre à moi, prônant ma folie et mon aversion. Tu te tiens devant moi comme un chien hagard et errant qui ne mérite même pas l’intention de ma mère et tu parles avec ferveur d’inepties et d’éléments piteux. Je t’ai quémandé avec toute la discipline que je connais de te retirer mais tu décides de rester. Je le répète ton Chaos et faible et inerte, déjà mort depuis sa naissance…Son sort n’est qu’une question de temps. Il n’y a pas de malice de ton sang, pas d’idées dans tes yeux et ton esprit n’est qu’une ombre, je ne crains que la Volonté de ma Mère et une pauvre chienne dans ton genre est incapable d’avoir du répondant à ceux-ci et surtout à Elle.

Sa voix était légère et mélodieuses, ses notes lourdes et sonnantes frappaient le vent dans un délicieux mélange ardent et impérial. Kahbal’Yna semblait prête à bondir puis se résigna.

Prônes et prêches, mais sache qu’à chaque souffle ton fil s’étire et bien qu’il soit lié à Lui, j’aurais tôt ou tard le plaisir de le couper de mes dents…