Soirée entre père et fils[Pv Ant]

Avez-vous déjà entendu un drow chanter ? C’est moche hein ? Imaginer donc deux drows chantant à tue-tête des chansons à boire. Ah j’oubliais de préciser, ces deux drows sont ronds comme des queues de pelle, ce qui n’arrange pas les choses pour les oreilles des pauvres passants encore debout à cette heure indécente. Ces deux soudards se tenaient par l’épaule, tentant difficilement de marcher droit tout en tirant chacun un morceau d’un individu immonde, la pire créature au monde, plus ignoble et laide que le plus laid des hommes. Cette créature tous la connaissait, tous la craignait. Enfin hormis, les deux soiffards qui lui avaient réglé son compte et s’amusaient maintenant à trainer les restes du cadavre derrière eux, laissant une belle trainée rougeâtre là où ils allaient.

Les deux ivrognes se dirigeaient vers le quartier supérieur du Puy, lieu de résidence de sa majesté Tebryn et de sa future femme, la prime sorcière Aetherya. C’était d’ailleurs vers sa demeure qu’ils allaient tant bien que mal. Relevant la tête, l’un des poivrots offrit son visage aux passants se trouvant par hasard là qui reconnurent le Gardien d’Uriz. Et a coté de lui se trouvait… Ant’zar, le prime conseiller ! Par Uriz, qui aurait cru les voir tous deux ainsi, peinant à marcher, puant l’alcool à plein nez ! Pour comprendre cet état de fait il faut revenir quelques heures en arrière !

Ant’zar, tout fier du fait qu’il allait devenir papa était venu chercher Illiv pour fêter cela avec lui. Le Gardien aurait refusé en temps normal, mais l’idée de sortir de sa maison où résidait la responsable de son désespoir le décida à le suivre. Ils avaient trouvé le premier bistrot du coin et avaient commencé à boire, Ant’zar levant son verre à chaque fois pour annoncer à tous qu’il allait être père. Après cela, si quelqu’un dans le Puy n’était pas au courant de la nouvelle, c’est qu’il était sourd.

Il payait tournée sur tournée, si bien qu’au bout d’un moment, le père et le fils furent complètement soûls. Ils riaient comme des idiots et chantaient des chansons sans queue ni tête, avec une telle fausseté dans leur voix qu’un barbe en aurait fait une crise cardiaque. Et puis, motivé par l’alcool ils eurent une idée : faire une farce à Tebryn, et quelle farce ! Ils allèrent trouver Nyrteb et le tuèrent. Même soûls, le bouffon de leur cher roi ne pouvait leur tenir tête.

« L’eauuuuuuuuuuuu ne fait rrrrrrrrrrrrrrrrrienn que pourrir le poumoooooooooooooooooooooon… »

Illiv’aere et Ant’zar ne s’arrêtaient pas de chanter, oubliant leur noblesse et leur rang pour s’amuser et rire. Et pour s’amuser ils s’étaient amusés lorsque l’on voyait ce qu’il restait du fou de Tebryn. Ou plutôt de son frère si l’on croyait les rumeurs.

« Dis Ant… Tu crois que z’est le bon sssssemin, parce que moi suis zamais v’nu ici… »

Illiv’aere avait parlé d’une voix chevrotante et hésitante, tentant d’articuler au mieux pour se faire comprendre de son fils. Il tenait le haut du corps du bouffon, le tirant par un bras l’autre s’appuyant sur Ant’zar qui lui servait de soutien, sans quoi il serait tombé plus d’une fois. Lui qui refusait toute aide pour marcher d’ordinaire, là il acceptait se support sans aucun problème. Ses sens étaient complètement détraqués par l’alcool si bien qu’il lui était impossible de se déplacer seul.

« Tu sssais quoi Nant ? Ze crois que je suis bourrééééééé… »

Non sans blague ? On avait pas remarqué !

« Allez, on en chanteeee encore une nautre ça te dit ? Euh par contre z’ais plus d’idée de sssansson… Tu en as une toi ? »

Ceux qui avait connus ses deux hommes comme charismatique et effrayant aurait presque pu les trouver pitoyable ou attachant. Le père et le fils semblait complice déjà en temps normale, mais à présent c’était flagrant. Une fois rond comme des queues de pelle, il n’y avait plus grand chose à tirer de ses deux la.

« … pourrirrrrrr le poumoooouuuunnnnnn, goute goute goute, goute compagnoooooons, vide nous se verre et nous le rempliiiironnnnns.»

C’était fou ce qu’il pouvait chanter faux une fois ivre, déjà que sobre ce n’était pas miroitant, la c’était une apothéose de note faussée, couinant ou grinçante. Quelle horreur, un cochons égorgé aurait eu plus de talent que le père et le fils. Mais alors que le colosse à la peau bleu prenait une inspiration pour entamer la suite de la chanson la voix de son père lui fit tourner la tête. Tiens, il était la lui ? Haaaaa oui, c’est vrai qu’il était accolé à lui pour tenter de marcher droit.

« Mais bien sur ! On va lui donner a Tebryn son zolie cadeau… pas vrai que t’ai un jolie cadeau ! »

Il leva son bras, et par la même sa main, tirant sur une jambe et observa le morceau de cadavre d’un air sérieux et presque sceptique.

« Il a un tête de cul… »

Ce qui devait signifier, je vois pas sa tête mais une père de fesse… et oui, Ant’zar avait la partie inférieur du macabé ! Illiv parla a nouveau et Ant’zar sembla a nouveau réfléchir, ce qui consistait a froncé les sourcils et prendre un air grave.

« Mais non, tu es pas saoul… C’est moi qui suis bourré… donc toi tu peux pas l’être aussi. Chacun son truc ! Toi t’es aveugle et moi beurré comme ça c’est équiquili… équilit… équeteleble… heu… faut partager !»

Il parlait difficilement, comme si ses joues avait doublé de volume et sa propre langue le gênait, son articulation était laborieuse et il avait l’esprit tellement embué par l’alcool qu’il était complexe de suivre le fil de ses pensées.

« Une chanson ? Mais j’en connaiiiiiiisssss pleins ! »

Il prit une nouvelle inspiration et se remit à chanter on ne peu plus faux.

« Et on lui pèlera le jonc comme dans le fond du puit d’Eldaaaaaaaa… Qu’on a pendu un beau matinnnnn… Qu’on a penduuuuuu avec ses triiiiiiIIIIIiiiiiipeeuuuuhhhh …»

Quel raffut ils faisaient ces deux-là ! Ils chantaient tellement fort (et surtout tellement faux) qu’ils allaient réveiller tout le Puy s’ils continuaient. Quoi qu’à cet étage ce n’était pas trop gênant. Hormis Tebryn, vivait la haute prêtresse de Teiweon, Alyryne, Brylyan et Tebryn. Bon si Alyryne les surprenait, Ant allait passer un sale quart d’heure, mais hormis elle, les autres ils s’en fichaient royalement. D’ailleurs à l’heure actuelle ils oubliaient aussi Alyryne, trop occupé à chanter et à tenter de marcher droit.

« Normal… Z’est moi qu’ai sa tête ! »

Ce faisant il tira un grand coup sur le bras qu’il tenait pour le mettre devant lui, sauf que seul le bras vint. Le reste du corps resta par terre tant il avait tiré avec force.

« Oups ! Ze crois que z’en ai paumé un morceau…. »

Revenant un peu sur ses pas, le Gardien trouva le reste du bouffon en lui marchant sur le deuxième bras, l’écrasant sur le coup. Pas très adroit et délicat quand il était bourré le Illiv. Il ramassa le morceau de cadavre en le prenant par le premier morceau venu (en l’occurrence la tête) et rejoins Ant’zar.

« Ai tout récupérééééééééééé….. »

Ant’zar lui répliqua qu’il ne pouvait pas être soul étant donné que lui l’était. Illiv se mis à réfléchir aux paroles de son fils avant de lui tapoter l’épaule avec le bras du macchabé.

« T’as raison, le Gardien de Calychéri peut pas être bourré enfin ! C’est du n’importe quoiiiiiiiiiii… je raconte n’importe quoa. Alors écoute un conseil de ton vieux père : m’écoutes jamais ! »

Et il se mit à rire tout en marchant avant d’accompagner Ant’zar dans sa nouvelle chanson. Les tympans de certains avaient du exploser avec celle-là. Au bout d’un moment, ils arrivèrent à une porte, où plutôt Illiv percuta une porte la tête la première ne pouvant se tenir droit. Le Gardien se retrouva assis par terre, un morceau de cadavre dans chaque main. On aurait dit un gosse avec ses jouets.

« Aie »

Il se releva avec l’aide d’Ant’zar (après l’avoir fait tomber deux fois) et une fois debout posa le cadavre sur la porte. Puis n’y tenant plus, il baissa son pantalon et se mit à uriner, mettant une main sur la porte pour ne pas tomber. Un râle de plaisir jaillit tandis qu’il se sentait plus léger au fur et à mesure qu’il arrosait la porte, et accessoirement le cadavre posé dessus. Une fois sa besogne finit il remonta son pantalon et claironna.

« AAAAAAAAAAAAAHHH ! Ca fait du bien ! On se remet en route ? »

Ce qu’il ne savait pas c’était qu’il venait d’uriner sur la porte de Tebryn ainsi que sur son frère. Comme quoi le hasard fait bien les choses !

« Hein ? Toi aussi t’as la tête ? Il n’avait pas deux têtes pourtant ? »

Ant’zar était quand même salement éméché… lui qui boit souvent, tiens parfaitement l’alcool, a du vraiment en abuser pour en arriver a se point de non retour. Tiens papy en avait oublié un morceau ? Ha non, il a finalement tout retrouvé.

« Fou en pas partout ! si on salope tout avec des morceau de macchabé on vas encore dire qu’on est des barbeur… barbarht… Barbreugeht… des gros dégeulasses ! »

Par contre la scène devint comique, surtout quand Ant’zar essaya de comprendre ce que racontait son père à propos de e qu’il racontait. Au final il n’avait rien pigé et répondit simplement.

« Oui ! Tout a fait d’accord ! »

Puis la porte, l’activité d’aide social qui consistait à tenter de relever l’aveugle alors qu’il tirait sur Ant’zar a tel point que l’équilibre déjà précaire du colosse faillit lui faire défaut deux fois. Mais finalement voila le gardien sur ses deux pied et plus ou moins stable. Ant’zar détourna la tête avec une moue d’horreur alors que le père soulageait sa vessie. Non pas l’acte de pisser sur le cadavre du frère de Tebryn et sur sa porte ne le gêne mais la vue de l’engin de son père avait quelque chose de dégelasse.

« Heu… on devais faire quoi d’ailleurs ? Ha oui !»

Ant posa son morceau de cadavre devant la porte.

« Voila ! C’est bon on peut rentrer ! Aller hop… on chante encore ?! »

Le lendemain serais douloureux, douloureux et honteux.