une rencontre fortuite

Ce n'était pas son jour. Maximus marchait, la tête remplit de pensées diverses, à l'arnaque qu'on venait de lui faire. Pensant qu'il fallait mieux ne pas y penser, il se remit à marcher à grand pas, le regard perdu dans le vague. C'était pourtant une belle journée à Diantra, le vent soufflait doucement, l'air était léger. Il se mit à siffloter avec entrain en regardant ses pompes, ce qui rendait la scène assez rigolote. Il s'arrêta devant une maison pour observer un détail de la façade qui lui paraissait bizarre : c'était une zébrure de 1,50 m de long ! bizarre, bizarre !
Il se remit à marcher et ne put éviter la collision ....

Edit Lilianna > Tes posts sont beaucoup trop courts , attention !!

Le monde tournait, oui, il tournait toujours autant et paisible, malgré les petites atrocités naissantes dans les recoins du monde. Même Diantra continuait inlassablement à tourner... cela en était presque ennuyeux, surtout pour une femme comme Anthinéa qui avait parfois bien du mal à rester cloîtrer chez elle, elle qui pendant toute sa jeunesse avait été gardée presque comme une prisonnière à Gadar Narzul. Maintenant, elle ne tenait plus en place, bien que, les derniers horribles évènements avaient un peu calmer ses ardeurs avec les assassinats royaux, mais on ne pourrait jamais éteindre ses ardeurs et ses envies d'infinie liberté. Mais quoiqu'il en soit, même si elle possédait un titre de noblesse, ses richesses n'étaient que spirituelles et intellectuelles acutellement, après la mise en sac de son royaume, la disparition de son époux. Etait-il seulement encore en vie? Etrangement, elle avait le pressentiment que oui mais ce n'était que des supositions et les dieux seuls savaient qu'elle était avant tout une femme de raison qui avait besoin de preuves.

Là, Anthinéa avait passé les deux derniers jours dans une pittoresque chambre d'auberge, digne d'une pièce de bonne même. Aussi petit cela était-il, aussi modeste que l'on pourrait l'imaginer, elle ne s'en sentait pas moins comme chez elle et tranquille, pour la simple et bonne raison qu'elle avait choisi cette endroit.... même si on pourrait toujours trouver à redire sur le fait que ses moyens ne lui permettaient d'obtenir que cela de toutes manières. Bref...

Après avoir passé des heures devant sa fenêtre à regarder les passants, les nuages, et les tracas, elle finit par retrouver un semblant de motivation. Prendre l'air, sentir le vent contre ses joues délicates, savoir ses cheveux soulevés par une douce brise... cela lui manquait... une belle image de ciel bleu et tout serait parfait...enfin... à quelques détails près, dont celui du parfum malodorant des ruelles malentretenues. Diantra était certes une belle cité mais il ne fallait pas se voiler la face : autant l'univers bourgeois était somptueux, autant de l'autre côté de la barrière tout paraissait glauque. Cependant, avec le temps, on s'y faisait, aussi pathétique et triste que cela pouvait paraître.

Foulant alors les pavés d'un pas léger, les pensées obscurcient par de nombreuses angoisses qu'elle ne s'expliquait point forcément, le coeur un peu lourd cependant, elle levait les yeux au ciel, l'esprit bien ailleurs à cet instant.... et il semblerait qu'elle n'eut pas été la seule dans ce cas là. Mais lorsque Anthinéa baissa la tête pour voir droit devant elle, elle se heurta violemment à un autre piéton, qui ne manqua pas de la faire tomber en arrière avec la robustesse de celui-ci. Ne perdant point l'équilibre, juste un peu d'égo, autant dire qu'il ne fallut pas moins de quelques secondes pour que son visage se voit illuminer d'une terrible colère.

" Mais vous ne pouvez-donc pas faire attention, non? Malautru! On ne vous a donc pas appris à regarder où vous mettez les pieds! Là d'où je viens on vous aurait fouetter pour avoir bousculer ainsi une dame! "

Là, la terrible vérité ébranla quelque peu sa personne. Elle n'était plus une princesse, elle n'était plus qu'une noble avec un titre qui ne valait plus rien, elle n'avait plus personne qui pouvait la protéger, elle avait perdu son époux on ne sait où, son père avait été assassiné, son frère... et bien, autant dire que sa vie familiale était un désastre. Une dame.... pouvait-elle encore prétendre en être une, ou était-elle réduite à n'être qu'une souillon? Non... elle était bien trop fière pour cela.

Regardant alors avec des yeux enragés le jeune homme qui était devant elle, main sur les hanches, elle attendait des excuses! Oui, des excuses, c'était lui qui était responsable de cette bousculade. Mais où allait le monde!

Anthinéa... qui était Anthinéa... on pourrait aisément se le demander, surtout avec sa façon de se comporter. Autant elle était dans un milieu assez modeste et pauvre, autant elle se conduisait comme une princesse. Quelque part, dans son esprit, elle était encore, mais cela faisait partie d'un passé bien révolu. Cependant, cela ne l'empêchait pas de concerver ses bonnes manières et son tempéramment tout feu tout flamme qu'elle possédait déjà depuis l'enfance. Bien loin d'être la fille de son père qui fut un homme, bien que brillant et intelligent, soumis et obéissant au possible à son horrible frère Maraxia, la jeune noble s'était bien souvent montrée bien insolente, même envers les plus grands érudits à qui elle aimait rabattre le caquet, par goût de la provocation sans doute, parce qu'elle ne voulait pas se cantonner à n'être qu'une fille avec un titre. C'était aussi pour cela qu'elle s'était appliquée à devenir une archesse hors pair dans la mesure du possible, il lui restait encore beaucoup à apprendre dans le domaine c'était certain. Pourtant, à ces yeux cela ne suffisait pas, elle en voulait toujours plus. Elle noya ses aspirations de voyage et de liberté dans des lectures variées en tout genre...

Et regardait là maintenant, elle ne possédait plus rie, même point un livre de lecture. Cela lui manquait... peut-être pourrait-elle trouver une bibliothèque ou quelque chose de ce goût là dans les envirions? Mais immédiatement, son attention n'était pas à l'instruction mais à la punition. Qui en allait être la victime? L'incongru personnage qui avait failli la renverser bien entendu! Ho! Lui, il n'échappa pas à la chute, tombant alors lourdement sur le sol et ne se manqua pas de se cogner l'arrière du crâne. Il tirerait de cela une bien vilaine bosse. Et bien, les dieux avaient donné raison à Anthinéa au moins, punissant alors la maladresse du jeune homme.


Quoiqu'il en soit, il bredouilla des excuses et demanda à ce que l'on évite le fouet. Peut-être ne la prenait-il pas au sérieux??? Bon, il était vrai qu'elle n'était pas pour ce genre de châtiment corporel mais il y avait toujours quelques choses d'impressionnant dans cette mesure punitive. Le regardant toujours sévèrement, une petite moue se dessina sur son doux visage, une moue qui voulait d'ailleurs tout dire et l'intonation de sa voix paraissait toujours assi rude et sévère malgré le son doux de celle-ci.

" Je n'en attendais pas moins de votre part... vos excuses sont acceptées.... mais l'état de vos esprits n'est pas une réponse satisfaisante pour votre maladresse. Qui dans ses bafonds peut prétendre avoir eu une paisible journée? Vous comprendrez donc que je ne peux tolérer une telle justification.... cependant, je ne suis pas mauvaise. Je ne vous tiendrais pas rigueur de ce mal pour cette fois... mais regardez un peu devant vous la prochaine fois. "

Néanmoins, Anthinéa espérait qu'il n'y aurait pas de prochaine fois. Ho, non, elle n'était pas friante de ce genre de rencontrer, rentrez les uns dans les autres par le biais de la précipitation ou de la rêverie.

Préférant alors s'occuper un peu d'elle, elle s'occupa en premier lieu de ses jupes qu'elle tapota légèrement, secouant en cas de poussière quelconque. Puis, elle glissa alors ses doigts dans sa chevelure de jais, aussi noire que l'ébène, aussi sombre qu'un plumage de corbeau. Cela allait à merveilles avec son teint pâle et laiteux. Finalement, elle finit par porter un regard plus apaisé sur la silhouette du jeune homme, mais elle avait toujours cette pointe d'agacement contre cet incident.

" Et bien, ne restez pas planter là comme un piquet! Et si vous souhaitez faire le vide, vous feriez mieux de trouver un lieu loin de la foule, où vous pourrez ne distinguer que le bruissement des cigales et le chant des oiseaux. "

Anthinéa s'était montrée assez désagréable aux premiers abords, et finalement, on découvrait rapidement un autre aspect de sa personnalité, plus conciliante et aimable.... même si elle était parue froide, elle avait offert par la même occasion un sage conseil... Petite, elle, pour se vider l'esprit, elle rêvait simplement de la mer et ses grandes étendues bleues...

Cette journée n'était qu'une suite de calamités, bien qu'en nombre très réduites. Cette bousculade aurait put être évité, cette femme aurait pu être laissée tranquille, tout était de sa faute ... S'il n'avait pas gardé ses habitudes d'avant, de faire des promenades partout sans faire attention à rien ... Cette vie dans la forêt paisible lui manquait ... il n'était pas bon de penser dans les rues d'une ville, on ne sait jamais ce qui peut arriver...
Réflexion faite, il n'avait pas l'air bête : il l'était. Cette jeune femme avit raison, il aurait du aller faire sa promenade dans un endroit moins fréquenté, plus propice au soin et à la convalescance de l'esprit. Bien qu'agressive, cette jeune femme avait raison. Tandis qu'il la regardait épousseter ses vêtements, il se mit à réfléchir.
Ses propos quelques peu maladroits avaient suscité, il en était sûr, un sentiment de profond mépris chez la jeune femme. Malgré le fait qu'il soit pardonné, cela ne lui suffisait pas. Il voulait vraiment que cette jeune fille reparte avec un bon souvenir de lui, même si c'était pour l'oublier. Il ne voulait pas passer pour un crétin complet, et surtout devant une demoiselle. Mais en y réfléchissant bien, il crut comprendre au moins une chose : cette "demoiselle" avait du avoir, à un moment ou un autre, un grand pouvoir. Il comprenait maintenant : Seul quelqu'un d'important ou qui l'avait été pouvait avoir une telle assurance et une telle prestance.
Il n'arrivait pas à avoir de l'assurance, ce petit bout de femme lui coupait tous ses effets, de sorte qu'il n'arrivait pas à avoir de pensées cohérentes. il ne savait pas s'il ressentait de la honte, de la colère ou tout autre...
Il détestait cela.

Voulez vous, pour me porter gage de votre pardon, accepter que je vous invite à boire quelque chose quelque part ? Ce serait pour moi, une façon plus que maladroite de vouloir me faire pardonner, étant donné que je ne vous connais pas, par conséquent je vous propose de choisir l'endroit...

Stupide. Il ne changerait jamais. Mais où a t'il la tête ? On n'invite pas une jeune femme comme celle ci à boire un coup pour se faire pardonner ! Cette manière de faire lui était venu spontanément, de sorte qu'il ne put se retenir et s'il n'aviat pas eu d'éducation, il se serait mis à piquer du nez pour regarder ses chaussures.

... Mais si je vous parais aussi maladroit, c'est parce que je ne suis pas
très doué en manières de se faire pardonner d'une manière correcte, et donc ...

il s'interrompit lorsqu'il comprit que la jeune femme le regarda de ses profonds yeux bleus : elle allait lui répondre, et donc peut être lui mettre un gros vent...

La pauvreté n'avait jamais changé la personnalité fougueuse de notre jeune femme, toujours aussi impétueuse et pleine de répondant, toujours aussi prête à avoir son mot à dire, à croire qu'elle avait une pensée pour chaque chose. Mais pourrait-on lui en tenir une quelconque rigueur? Dans sa famille, Anthinéa qui ne pouvait affûtée son arc et sa force physique, n'avait pu compter que sur son intelligence et ses autres capacités intellectuelles. Sa harangue, sa ruse... Un Nar'Pheliar devait posséder un bon potentiel pour survivre dans un milieu aussi brutal et sauvage que les siens. Autant ils avaient été humains, autant la jeune femme aurait aisément comparé son oncle à un drow dans sa féroticé et sa perfidie. Il n'y avait eu en cet être rien qui n'aurait pu être sauvé, même de la part de la plus miséricordieuse des personnes. Quand à son fils, celui qui était aujourd'hui son époux, le fruit des entrailles de Maraxia... pendant longtemps, elle avait cru que la pomme n'était pas tombée bien loin de l'arbre. Puis elle s'était rendue compte que la haine qu'elle avait toujours porté à son oncle qui était responsable de la mort de son père l'avait aveuglé jusqu'à s'étendre sur les innocents. Non... Enéon s'était toujours conduit correctement avec elle, il ne l'avait jamais forcé à rien... même si le temps qu'ils avaient passé comme mari et femme fut assez bref, puisque quelques mois après la célébration de leur union, leur terre fut mis à sac et brûlée. Le prix des nombreuses trahisons de Maraxia conduisit sa famille à sa déchéance la plus totale.

Et maintenant, l'une des derniers à porter encore le nom des Nar'Pheliar se baladait pauvrement dans les rues de Diantra, s'adressant à un parfait maladroit qui n'en était pas moins un homme bon d'apparence. C'était une vie à laquelle elle n'avait jamais goûté puisqu'elle vécut depuis son enfance dans l'oppulance, mais au plus grand étonnement de tous, Anthinéa savait faire preuve d'ingénuosité et de modestie, elle ne faisait pas de manière sur son confort... elle n'avait conservé surtout qu'un noble langage et peut-être quelques comportements dignes d'une noble déchue. Cependant, elle savait où était sa place maintenant, mais elle n'était pas prête à abandonner son ancienne vie. Ambitueuse, généreuse, et maintenant libre, elle pourrait mener sa barque où bon lui semblerait. Et qu'importe la taille de sa bourse finalement. Sa noblesse n'était en rien le symbole de son héritage perdue, mais aussi la connaissance qu'elle avait pu accumulé de par ses apprentissages multiples.

En attendant, au diable tout cela, elle avait réussi à trouver une personne pouvant lui offrir un verre, et c'était déjà cela comme économie de faite non?

" Une idée d'où aller? Pas le moins du monde... je ne fréquente que peu ce genre d'endroit. Je passe la plupart de mon temps libre à flâner afin d'observer la ville ou bien dans les bibliothèques. Je n'ai jamais trouvé d'occassion pour aller boire... ni de raison pour le faire. "

En gros cela signifiait qu'elle comptait sur lui et ses connaissances de ce genre d'endroit lugubre et souvent mal fréquenté. Ho, Anthinéa était très loin d'être impressionnée par des hommes saouls et violents, cela n'était vraiment rien comparé à l'éducation rigide que l'on vous donnait à Gadar Narzùl.

" Ho. Tant que nous y sommes. Je me nomme Anthinéa. Il est toujorus bon de savoir à qui l'on s'adresse. Puis-je connaître votre prénom? J'espère que vous connaissez un endroit où ce que l'on sert est bon? Non pas que je suis exigeante mais... un minimum serait appréciable. Tout autant pour vous que moi. "

La voix de la jeune femme s'était adoucie au moment des présentations, mais quand elle parla d'une taverne convenable, elle avait paru tout aussitôt plus rêveuse et dans de loitaines pensées. Peut-être cherchait-elle à savoir si elle était déjà passée devant ce genre d'établissement. En tout cas, cela lui permettrait de décompresser un peu et de se reposer les méninges...