La Douce Odeur de la Mort [Quête]

Sujet: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Mar 18 Nov 2008 - 4:21

Comme à son habitude, en soirée Brok parcourait les rues de Diantra. En cette froide journée d’hiver mais toutefois sans nuages, le garde se dirigeait vers la caserne pour y faire son rapport de la journée qui avait été sans anicroches. Pénétrant l’enceinte de l’imposante bâtisse, il se dirigea vers l’armurerie et salua au passage ses collègues qui, ayant fini leur journée, quittaient la caserne. Seul dans la petite pièce, il poussa un soupir avant de se désarmer. Tout en se déséquipant, Brok pouvait entendre les pas des derniers soldats qui quittaient l’établissement. Alors que le garde croyait qu’il était le dernier restant dans la caserne, le capitaine rentra en trombe dans la pièce. Ses yeux firent le tour de la pièce avant de se poser sur le seul garde présent. Apparemment soulagé de voir qu’il restait au moins une personne, le haut gradé se dirigea d’un pas rapide vers lui avant de s’arrêter à proximité.

-Vous! Cria-t-il en le pointant du doigt de façon autoritaire.Vous allez enfilez cette armure, et reprendre votre épée. Le caporal qui devait s’occupait de l’investigation des égouts s’est blessé et vous allez le remplacer. Tout l’équipement nécessaire est devant mon bureau. Dépêchez-vous, vous avez rendez-vous avec des mercenaires devant la bibliothèque au couché du Soleil, soyez à l’heure! Lança-t-il d’un ton autoritaire avant de quitter la pièce.

-Hein?! Mais...je...Fait chier, brodel de merde!

-J’vous ai entendu! Pouvait-on entendre d’une voix lointaine venue du couloir.

Avec une certaine amertume non dissimulé, Brok enfila pour une seconde fois de la journée sa lourde tunique de maille, remis son tabard et empoigna sa bonne vieille épée. Il prit soins d’enfiler une paire de bottes assez grande et surtout sans trous. Il quitta l’armurerie et se dirigea vers le bureau du capitaine. Ses lourds pas résonnaient dans le couloir et on pouvait très bien entendre l’écho qui se propageait dans la caserne vidée de presque tous ses soldats. Pourquoi l’investigation n'avait-elle pas été prévue durant la journée? Sûrement car durant la nuit, les gens étaient endormis et donc les égouts étaient moins utilisés. Cela ne faisait aucun sens pour Brok, mais il ne voyait aucune autre possibilité.

Quelques détours dans les couloirs puis il arriva devant le bureau de son supérieur. À côté de la porte était entassé un sac bien chargé. Il contenait tout ce que le garde pourrait avoir besoin durant son investigation; une carte du réseau d'égouts, des torches, le nécessaire pour faire un feu, quelques rations, une corde, des bandages et, pour le bien de la cause, une bouteille de whisky. Initialement, le capitaine avait mit cette bouteille pour deux bonnes raisons, premièrement pour y tremper un foulard qui ensuite pouvait être porté ce qui réduisait la puissance des odeurs nauséabondes qui infectaient les égouts. De plus, l’alcool utilisé avec les bandages pouvait servir à soigner une blessure. Bien sûr, Brok n’aurait jamais la présence d’esprit d’utiliser la bouteille à de telles fins. Pour lui, une bouteille de whisky servait à une seule chose uniquement, c'est-à-dire à être bue. Un petit sourire de soulagement parcourra les lèvres du garde alors qu’il replaçait la bouteille ainsi que les autres items dans le sac de cuir. Passant la sangle par-dessus son épaule, le garde quitta la caserne et se dirigea vers le point de rendez-vous d’un pas rapide, bien décidé à en finir le plutôt possible avec cette histoire.

Après quelques minutes de marche, il atteignit finalement la bibliothèque. Le bâtiment haut d’un peux plus d’une demi-dizaine de mètres étaient vieux d’environ cent ans. Des escaliers de pierres menaient à deux immenses portes en bois de cerisier. La corniche large de quelques mètres était supportée pas six imposantes colonnes sculptées dans le marbre. Éclairée par la lumière orangée du soleil couchant, la façade était une véritable œuvre d’art. Brok ne remarqua même pas ce magnifique spectacle, trop occupé à trouver ou était situé cette satanée bouche d’égout. Il finit par en localiser une proche de l’entrée d’une des ruelles adjacentes, non loin d’un point de rendez-vous. De peine et de misère, il réussi à soulever la grille de fer bloquant l'entrée des égouts. Comme il s’y était attendu, une odeur pestilentielle vain envahir ses narines. Il ne restait plus qu’à attendre les autres.

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Mar 18 Nov 2008 - 9:51

Ô Joie ! Elle était de retour !

Elle avait quitté la capitale en catastrophe, comme une voleuse, en compagnie de l'objet d'un contrat le plus impactant de sa carrière. Elle n'aurait jamais du revenir en arrière. Elle n'aurait jamais pu à la vérité. On peut difficilement faire du tourisme en pleine capitale quand votre tête est mise à prix pour enlèvement et tentative d'assassinat. Par les cinq tanches azurés, elle avait bien rit quand un messager des Plumes Vertueuses l'avait débusquée aux alentours Ydril pour lui déposer la fameuse lettre qui conditionnerait son retour en grande pompe. Cette trainée de Charnelle avait de la ressource pour se payer des coursiers de luxe d'une part et elle avait le bras plus long que ce que laissait présager son membre grassouillet de prime abord : L'avis de recherche et de condamnation sur sa tête verte avait été levé.

Pourquoi ?
Comment ?

Les retrouvailles avaient été houleuses et délicates. Dans la tête de la Marchande de Mort trottaient les derniers mots de Soledad aussi doux et persistants qu'une comptine.

"Je vais te raconter une histoire, c'est l'histoire de deux sœurs...
L'une aura tout, l'autre rien.
L'une n'attendait rien, l'autre tout.
L'une détiendra le pouvoir, l'autre ne pourra que le contempler.
L'une enfantera, l'autre sera stérile...

Deirdre l'avait accueillit froidement comme d'habitude, mais Térébantine était consciente de l'effort qu'avait fait sa mère pour prendre contact avec elle. Les deux femmes se détestaient cordialement : la mère indigne dégoutée par le monstre féminin qu'elle avait engendrée puis abandonnée.
Oh ! n'allez pas croire que Térébantine souffrait de l'absence de figure maternelle dans son éducation . Elle avait grandit heureuse et couverte de l'amour inconditionnel de son paternel, malgré sa peau pâle, malgré ses pupilles couleur viande saignante, malgré ses boucles d'un vert bouteille dérangeant. Mais l'esprit acéré et clinique de la chirurgienne ne supportait pas le silence et le mystère qui entourait sa génitrice. Pourquoi cette femme rousse et gironde aux yeux verts d'une intelligence sournoise avait donné naissance à un être aussi particulier que son "petit souvenir de Diantra", légué à son boucher de père, sans un regard en arrière, sans un remord ?

"Et pourtant... Myosotis est née...."

les termes de l'arrangement avaient été des plus simples : les charges contre sa personne seraient abandonnées si elle rendait un petit service à la Garde Royale. Andreï Castel de Maloven serait par là même contraint de la laisser tranquille. Térébantine devait suppléer à une enquête à propos de disparitions mystérieuses, d'égouts et de cadavres. Certaines filles du Boudoir s'étaient volatisées à la nuit tombée : Chloé, Melissange et Isabeau. Peu de temps après le corps de la jeune et blonde Chloé avaient été retrouvé au petit matin, terriblement défiguré. Plus tard on retrouva la tête de Mélissange ornant les marches de la Cathédrale . Charnelle et Selma n'avaient pas apprécié la plaisanterie et en bonnes mères maquerelles s'étaient décidée à envoyer une personne de leur cru régler ce foutu foutoir !
On ne se moquait pas impunément de l'honneur d'une prostituée, surtout lorsqu'il s'agit d'une créature de Charnelle.

Quelle ironie qu'elle décide que sa fille soit le meilleur élément pour résoudre cette énigme. Était-ce une marque de confiance ? Non bien au contraire ! Deirdre ne respectait que le talent. Sa fille était spéciale, insupportable à sa vue comme à son odorat, mais brillante.

Terriblement brillante...

***

Une musique de talons aiguisés martelant le pavé fit lever la tête du garde en faction devant la bouche d'égout. Une volute de fumée âcre -du tabac mécanien- lui gicla en pleines narines accompagner d'un parfum terrifiant et plus ténu de sang. Devant lui se trouvait une surprenant apparition : une femme plantureuse galbé dans un corset écarlate, un chemisier de soie et un pantalon de cuir noir moulant brodé de motifs carmins -des ronces à bien y regarder- tirait des bouffées délicates d'un porte-cigarette. Ses yeux d'un foudroyant rouge sang étaient négligemment posés sur le soldat. Elle remit en place une de ses boucles vert-poison derrière l'oreille , alors seulement il put déceler la présence de la personne derrière elle : un gringalet, couturé de cicatrice, à l'œil torve qui malgré l'absence d'un bras portait une lourde valise de médecin.

- C'est toi le chef d'expédition ? fit-elle avec un haussement de sourcil franchement méprisant-Elle avait ce timbre de voix grave et cassé typique des fumeurs de longue date. Un peu de chirurgie faciale ne te ferais pas de mal l'ami.

Le ton était donné.

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Mar 18 Nov 2008 - 23:43

Trois semaines s'étaient écoulées depuis le retour du Seigneur de Thanor parmi les siens accompagné de son neveu disparu. Les réjouissances qui suivirent cet événement furent somptueuses, la bière coula à flot permettant ainsi d'avaler la tonne de victuailles qui s'offraient aux Nains. Au premier jour des festivités le récit que donnaient les deux aventuriers faisait part des dizaines et dizaines de goules ainsi que d'un mage noir, le Seigneur de Thanor mimant même par moment les propos de son ami Gurth à l'aide de sa hache brisée. Au second jours des festivités il en fut tout autrement, ivre mort Gurth racontait comment il avait tenu en respect des centaines de golems tout en abattant de sa seconde main l'archimage de l'ordre noir. Pendant ce temps Harald lui mimait la globalité du récit, avec une patte de poulet dans sa main droite et une chope dans la main gauche. Au troisième jours plus personne ne sut pourquoi la fête avait lieu.

Toujours est-il que lorsque le Seigneur de Thanor fut à nouveau capable de tenir debout, le chef du clan Rumnaheim récompensa Harald d'un voyage à Diantra. Le vieux Marck assura à Harald qu'il pourrait ainsi se reposer tout en faisant un état des lieux de l'armée humaine. De cette manière il pourrait parler avec des officiers et mieux mettre en place certain point avant le début de la guerre.
Du moins c'est la raison officielle que donna Marck pour offrir un tel voyage à son beau-frère. La raison officieuse faisait état d'un chargement d'une importance capitale pour le clan Rumnaheim et ce fameux chargement devait justement se rendre à Diantra lui aussi.

C'est ainsi que Harald langue d'or foula à nouveau les rues de Diantra. Il n'avait pas remis les pieds dans la cité depuis au moins six décennies et dès les premières minutes il regretta de ne pas s'être abstenu six décennies de plus. Quant on ne le bousculait pas on trébuchait sur lui et ce n'est pas les excuses inexistantes que Harald recevait qui aida sa mauvaise humeur à se calmer.
Dix minutes après l'arrivée du Seigneur de Thanor à Diantra on raconta un peu partout qu'un nain en armure s'était mis à hurler comme un fou en menaçant que le premier qui le bousculerait encore se verrait recevoir le plus beau coup de pied au cul de sa chienne de vie.

Le soir était tombé est comme toutes le personnes assisent à cette table de la taverne, Harald se mit à rire lorsque le sergent-chef raconta cette histoire avec un nain aujourd'hui. Cependant le Seigneur relança très vite la mise, pas besoin de s'attarder sur cette stupide histoire de nain mieux valait jouer. Deux heures s'écoulèrent, le Seigneur de Thanor jouant aux cartes avec une partie des capitaines tout en buvant un nombre plus ou moins important de bière. Malheureusement pour Harald langue d'or la partie semblait vouloir se terminer plus tôt que prévu ce soir. Il lui restait bien une donne d'enfer mais plus l'argent pour continuer à suivre le jeu de son dernier obstacle au pactole, ce fameux capitaine de la garnison de Diantra. Il allait perdre et il aurait du l'accepter seulement le facteur « alcool » entra dans la partie.

Quitte ou double, je t'offre un coup de main pour n'importe quel bordel si tu me laisses voir ton jeu !

Transpirant à grosse goutte Harald mâchonnait sa pipe sur de voir la lueur de la victoire briller dans les cartes de son adversaires. Les cartes s'abaissaient, le sourire du nain se formait déjà...

* * *

Hep toi là-bas ! C'est toi qui va dans les égouts ?!

Avançant vers l'endroit qu'on lui avait indiqué, Harald s'avançait en grognant contre ses fichus cartes ainsi que sur cette saloperie de capitaine et sur cette connerie d'alcool etc... Dans ce genre de situation son caractère de nain était capable de trouver une multitude d'autre chose lui permettant de rester dans cet humeur exécrable.
Vêtu d'un kilt en cuir épais ainsi que de la tunique des Starkheln, le Nain avait du laisser au vestiaire sa plate de peur de revenir accompagné d'une douce odeur de merde. Néanmoins rassurez-vous une cotte de maille naine venait discrètement protéger son corps d'apollon.
Rongeant sa pipe, le Seigneur de Thanor s'arrêta en face de Brok. Posant la lame de son pic de guerre à deux mains au sol, Harald déclara au garde de Diantra d'un air plus ou moins sympathique.

Désolé pour toi mais on m'a chargé de venir dératiser tes galeries l'ami.

Un inconnu

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Ven 21 Nov 2008 - 10:15

[hrp : désolée pour le retard !
paroles de Calym en blanc, Aelene en violet et Arcam en bleu]

Les triplés avançaient rapidement le long des ruelles de Diantra. Rapidement, et, surtout, discrètement. Car les demis, afin de ne pas être gênés pour l'occasion, avaient abandonné leur cape et donc, leur capuche. Seulement, sans ça, s'ils levaient les yeux, leurs pupilles rouge sang attiraient un peu trop l'attention. Bref, ils marchaient tête baissée en espérant arriver à temps pour le travail qu'on leur avait proposé. Au moins, vu qu'on était en soirée, leurs vêtements leur permettaient de se fondre dans le décors : chemise, pantalon, bottes, le tout noir, seuls les anneaux de métal terni de leur cotte de maille tranchaient un peu.

Aelene marchait en tête, fulminant en silence. Les triplés se faisaient un devoir d'être à l'heure pour leurs contrats ! Et cet andouille de Calym qu'il avait fallu tirer des bras d'une jolie fille au dernier moment ! Non mais franchement ! Parfois, son frère l'exaspérait ! Forcément, songeait la jeune femme en fonçant à travers les ruelles, il s'imaginait pouvoir tout régler avec un coup d'épée. Quand on a cette moralité, facile de prendre la vie comme elle vient. Il le savait, pourtant, qu'ils avaient besoin de ce travail ! Mais non, il avait fallu... Elle se força à se calmer. Ils étaient presque arrivés et il n'était pas question de débarquer dans tous ses états.

A quelques pas derrière, Calym se contentait de suivre le mouvement, pas plus pressé que ça. De toutes façons, il savait très bien qu'une fois en présence d'étrangers, sa sœur serait redevenue parfaitement solidaire. Donc, pas d'inquiétude, il faudrait juste qu'il fasse attention au prochain contrat à ne pas faire la même erreur. Une question d'équilibre, quand même... Tout en avançant, il vérifiait machinalement que ses armes étaient à portée de main. Toujours aussi méfiant... après tout, ils ne savaient pas vraiment sur qui ils allaient tomber, ne serait ce que pour ceux qui les accompagneraient. Et ils savaient encore moins ce qui les attendait dans les égouts.

Entre eux, se trouvait Arcam, plongé dans ses pensées. C'était lui qui allait prendre le premier contact avec leur meneur et les autres mercenaires, il ne voulait pas faire d'impair. Déjà qu'ils étaient limite à l'heure. Disons, "en retard" du point de vue d'Aelene qui était plus intransigeante. Avec sa mauvaise foi, Calym aurait presque dit "en avance". Peu importait maintenant, ce qui était fait était fait et dans quelques minutes ils seraient sur place. Bref, il passait et repassait ce qu'il allait dire - même si ce serait à peine quelques mots - et en attendant, restait aussi silencieux que sa fratrie.

Depuis le temps que les Triplés cherchaient du travail, il n'était pas question de laisser passer celui-ci. Car leur petite virée à Ydril n'avait pas porté ses fruits. Ils n'avaient pas réussi à trouver le bon filon, ils n'avaient pas réussi à se faire suffisamment connaitre pour qu'on les contacte. Juste un contrat comme gardes du corps pour aller jusqu'à Diantra. Puis la chance leur avait sourit. Peut-être se souvenait-on un peu d'eux dans la capitale... Quoi qu'il en soit, Arcam avait eu une discussion intéressante avec un client de leur auberge. Une histoire d'égouts et de disparition. En remontant un peu la piste, il avait découvert que des mercenaires devaient être recrutés pour une investigation souterraine. Après en avoir discuté entre eux, les Triplés avaient décidé de tenter leur chance.

Ainsi donc, ils arrivèrent au point de rendez vous. Aelene avait ralentit pour se retrouver à la hauteur de ses frères. Le visage parfaitement neutre, sans aucune expression, elle avait à présent retrouvé son calme, restant impassible. Rien ne pouvait laisser pressentir le moindre désaccord avec Calym. Ce dernier, comme à son habitude, jaugeait déjà du regard chacune des personnes présentes avec un petit sourire carnassier sur les lèvres.

Deux humains et un nain. Le jeune homme n'aimait pas les représentants de ces deux races, mais il faut dire qu'il n'aimait personne, excepté les drows. Un drow dans l'âme, justement, qui méprisait les autres. Enfin, au moins, constata sa sœur avec soulagement, il se contenait pour éviter que ce ne soit trop flagrant. les Triplés avaient besoin d'argent, il le savait, ce n'était pas le moment de faire tomber leur contrat à l'eau. Donc, il restait lui aussi un peu en retrait, même si ça ne durerait probablement pas, contrairement à sa sœur.

Aelene reporta son attention sur les trois inconnus. Le premier, vu son tabard, était un garde de la ville, équipé pour ce qui les attendait. La seconde... La demi dû faire appel à toute sa maîtrise d'elle-même pour ne pas rester à dévisager l'humaine. Entre les cheveux vert bouteille, les habits... particuliers dirons nous, et les yeux rouge sang - une demie, elle aussi ? se demanda un instant Aelene - et, justement, cette odeur de sang inquiétante. Elle préféra passer au troisième individu, le nain. Vêtu d'une cotte de maille et armé également. Trois dangers potentiels, mais vu les circonstances il aurait été étrange de voir arriver des enfants de cœur. Et puis, ce pourrait être un soutien si les choses tournaient mal, bien que les Triplés comptent avant tout sur eux même. A vrai dire, ils considéraient les autres personnes comme faisant partis du décors. Un décors éventuellement menaçant et à garder à l'œil, mais un décors quand même.

C'était à Arcam de jouer, le jeune homme ayant en général un bon contact avec les étrangers et facilement apprécié. Il s'avança donc en s'adressant à l'humain, supposant qu'il s'agissait du chef.

" Bonsoir. Nous sommes les Triplés, nous venons pour l'expédition dans les égouts. "

Il avait fait simple, attendant la suite. Ils étaient prêts, avec dans leur escarcelle une carte des sous sols et, accroché à leur ceinture, attendant d'être utilisé, un foulard qui les protègerait des miasmes des égouts. Fidèle à elle-même, Aelene n'avait pas ouvert la bouche, se contentant de saluer les présents d'un léger signe de tête ; Calym était aussi resté muet, mais, dans son cas, ça valait mieux. A moins de vouloir transformer l'expédition en joyeux massacre pour une broutille.

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Sam 22 Nov 2008 - 2:16

Des bruits de pas qui se rapprochaient sortirent Brok de sa torpeur. Lorsqu'il se retourna, la vision qui s'offra à lui était légèrement perturbante. Une femme aux cheveux verdâtres et aux yeux rougis suivi de prêt par un être qui avait autrefois été un humain. Un parfum de tabac et de sang se mélangea à celui putride des égouts, empirant la sensation d'écoeurement du garde. De toute évidence surpris par tant d'excentricité, il en était venu à se demander de quelle race était cette femme. Ses yeux rouges témoingnaient de sang drow mais pourtant, sa peau claire était humaine. Elle lui adressa la parole d'une voie un peu rauque ainsi qu'avec une expression faciale démontrant son arrogance. Le commentaire qu'elle lui fit était peu flatteur, mais Brok resta indifférent. Le nombre de fois où on lui avait fait une remarque sur sa laideur l'avait presque rendu immunisé à ce genre d'insulte. Restant neutre, il répondit tout simplement :

-Tien, tien, j'savais pas que le cirque était débarqué en ville. Vous êtes quoi vous deux, des bouffons? Dit-il faisant référence à l'apparence peu habituelle de ces deux étrangers.

Au loin, un nain l'interpella avant de venir les rejoindre. Il paraissait peu amical, mais il était lourdement armé et avait la carrure d'un guerrier. S'il y avait des combats qui les attendaient, Brok allait être heureux de l'avoir à ses côtés. Il ne restait plus qu'à attendre les mercenaires qui ne tardèrent pas à arriver. Oreilles pointues, yeux rouges, le garde remarqua presque instantanément la race bâtard d'origine drow des trois mercenaires. Il avait de la difficulté à cacher son désappointement lorsqu'il les vit arriver. Déjà qu'il était difficile de faire confiance à des mercenaires, alors si en plus du sang drow coule dans leurs veines, c'était pratiquement impossible. Bien que celui qui lui adressa la parole semblait aimable, Brok ne put retenir un commentaire:

-Vous êtes les mercenaires? J'aurais dû m'en douter qu'ils m'enverraient d'la racaille. Enfin, il n'y a rien mieux qu'une bande de chiens pour en traquer un autre. Puis, se retournant pour s'adresser aux autres présents, il enchaîna. Bon, comme vous vous en doutez, c'est moi qui dirigera cette investigation. Cependant, que ça soit clair, si vous entrez la-dedans, c'est à vos risques et périls. Je ne sais pas ce qui traine dans ce merdier, mais si vous m'écoutez, on va en venir à bout. Des questions? Aucune? Parfait, alors on y va...et que Néera nous protège lança-t-il tout bas, pour lui-même.

Prenant l'initiative, il se dirigea vers la bouche d'égout et s'y engouffra. Le trou était juste assez gros pour le laisser passer. Arrivé au bas de l'échelle, ses deux bottes étaient submergée l'eau souillée et la puanteur était plus présente que jamais. S'aidant de la faible lueur de lumière émergent de la bouche, Brok fouilla dans son sac et y prit une torche qu'il alluma à l'aide d'une pierre de silex. Alors que les autres allaient bientôt le rejoindre, il en profita pour sortir la carte des égouts qu'il lui avait été fournie. Dans la noirceur du caniveau, il déploya la vieille carte jaunie par les années d'entreposage dans les archives. S'éclairant avec sa torche, Brok scruta la carte, mais cela ce révéla totalement inutile. N'ayant aucune notion de cartographie et étant illettré, Brok n'avait aucune chance de pouvoir se repérer. Il ne lui restait qu'à espérer que quelqu'un dans le groupe sache lire une carte.

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Lun 24 Nov 2008 - 18:09

-Tien, tien, j'savais pas que le cirque était débarqué en ville. Vous êtes quoi vous deux, des bouffons?

- Vous dites ça pour le nain qui beugle derrière nous ?

En effet un homme de petite taille et à la barbe bien fournie avançait d'un pas décidé vers la bouche d'égout. Térébantine l'identifia assez vite comme un rougeaud imbibé, plus prompt à la bagarre qu'à la réflexion. Après tout les nains se ressemblaient tous et était à l'image de leur tabac : rustaud, bien charpenté, sans aucune finesse, mais solide en saveur sur le coin de vos poumons !
Les derniers acteurs de cette comédie haute en couleur était des drows coupés à l'eau ou à la pisse selon le point de vue. Peut importe la quantité de sang noir qui coulait dans leur veines mais leur géniteur n'avait pas été avare de sperme. Des triplés ayant atteint la maturité sans avoir périt lors de l'accouchement restaient une exception rare et digne d'être noté. Mais vu la tronche des zouaves en présence, il n'était pas incertain qu'ils aient usé de canif pour sortir du con de leur pauvre mère.
Que c'est ingrat un mioche !

Le coup d'envoi fut enfin lancé par le soldat diantrien qui ne devait pas en mener bien large tout seule avec son équipée de mercenaires aussi drolatique qu' hétéroclite. Si le meurtrier des égouts ne lui écharperait pas sa sale trogne, il y' aurait bien quatre zigotos pour s'en charger à ses arrières.
D'un geste gracieux elle jeta son mégot au sol et l'écrasa de la pointe de ses bottines. Elle se tourna vers son assitant et lui prit la trousse de médecin des main pour l'attacher en bandoulière à sa silhouette.

- Tu ne m'accompagnes pas cette fois Moignon. Reste ici.

Docile, il obtempéra posant son œil vide sur le trou béant donnant directement sur les entrailles de la capitale . Elle fronça le nez à la vue de la bouche à son tour :

- Pouha ! Pire que le vagin d'une pute qui se néglige !

Elle pénétra néanmoins dans les ténèbres coïtales de la dite pute comme un amant frigide, à la suite de leur chef d'expédition. Elle le regarda peiner comme un illettré sur sa pauvre carte. Il était analphabète à coup sur ! Mais la belle chirurgienne, partisane du moindre effort, n'esquissa pas spécialement de geste pour lui venir en aide. Elle l'observa, un air de plus en plus goguenard étirant ses lèvres sanguines.

- Alors grand Manitou ? On vous écoute ... A moins que Néera ait volé votre langue ?

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Lun 24 Nov 2008 - 19:19

Lorsque Harald se retourna pour apercevoir les trois demi-drows il s'en fallut de peu pour qu'il ne jure, sur la tête de ses ancêtres, de ne plus toucher de carte ni d'alcool. Par tout les Dieux du panthéon comment faisait-il pour faire preuve de tant de malchance ? Un garde grassouillet, une catin au faux airs de duchesse et trois moitiés de charognards, la fine équipe que voilà.

Mon royaume pour une corde...

Ronchonnant Harald alors qu'il accrochait son marteau à la bandoulière en cuir barrant son torse.
Attrapant fermement sa pipe dans le coin de sa bouche, le Seigneur inspira une ample bouffée avant de descendre à son tour l'échelle tout en embaumant les lieux de l'odeur forte et acre de son tabac. Ce n'est donc pas l'odeur qui dérangea le Nain, ni la noirceur des lieux, en tant que Nain Harald n'a jamais eu de soucis à voir dans les ténèbres. L'aventure ne serait peut-être pas aussi mauvaise que ça, se dit-il alors qu'il sautait de l'échelle.

A partir de ce moment l'avis ainsi que l'humeur du Nain vira de bord. En entrant dans les égouts le Seigneur de Thanor oublia la différence de taille entre lui et les humains. Si les déjections arrivant au niveaux du bassin de Brok et Terébrantine ne les gênaient pas vraiment, voir un colombin flotter sous son nez pour ensuite se prendre dans les poils de sa barbe ne fut pas vraiment du goût d'Harald.

Qu'est-ce qu... Nom de Dieu de putain de merde... Mais je baigne dans la merde ! Saloperie de chiure à la con !

Se mit-il a rugir alors que d'un geste du bras, le gant en cuir d'Harald envoya la déjection s'écraser contre un mur. A partir de ce moment là, le Seigneur de Thanor ne vit plus qu'une manière d'échapper à cette situation plus que déshonorante pour un Nain, trouver rapidement le meurtrier lui briser les genoux et l'amener en cellule. Autant vous dire que cet objectif s'encra profondément dans l'esprit d'Harald et en particularité le mot « rapidement ».

C'est pourquoi la vue de Brok regardant sans comprendre sa carte et la Térébrantine se foutre littéralement de sa gueule ne fut pas pour l'enchanter et concorder avec son idée de la rapidité.

Mais quelle pinne d'huître ! Vous allez pas me dire que vous savez pas lire une carte !

S'écria-t-il avant de venir en pataugeant jusqu'au deux humains. Passant devant Térébrantine le Nain ne put s'empêcher de la regarder d'un rapide coup d'oeil. En plus d'un siècle il en avait vu des humains bizarres mais elle... Vous comprendrez bien le choc d'un militaire face à cet aspect excentrique et cet air de sainte-ni-touche bonne à rien mise à part être une chieuse.

Faut vraiment tout faire soi-même dans ce patelin.

D'un mouvement brusque de la main, le Seigneur arracha la carte des mains de Brok pour se mettre à la lire. Et tout en lisant il lança calmement mais d'un ton implacable

Puis on va pas donner la carte à une bonne femme, je tiens pas à être encore ici demain matin.

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Mer 26 Nov 2008 - 18:39

[hrp : comme je l'ai dit à Brok, je suis désolée mais je manque de temps en ce moment, je préfère donc me retirer du rp pour ne pas vous retarder, je mets les triplés en pause. Neutral

]

Calym avait serré les dents au terme de "chien". Si Arcam s'était contenté d'un regard peiné, comme à son habitude, lui ne supporterait pas en silence qu'on l'insulte. Sa main se posa sur sa dague, ce n'était pas le genre à brandir l'épée en demandant réparation haut et fort, mais plutôt à glisser un coup en traitre. Et plutôt immédiatement qu'après avoir été payé.

Mais c'était sans compter sur Aelene qui savait parfaitement ce qui allait découler de la remarque de leur meneur. Personnellement, elle s'en fichait de savoir ce qu'on pensait d'eux. Elle affichait juste un air méprisant à peine dissimulé. Quelqu'un comme Brok qui jugeait aussi rapidement ne méritait pas qu'on s'y attarde. Depuis le temps que les demi étaient traités de tous les noms, l'insulte paraissait plutôt faiblarde.

les Triplés avaient besoin d'argent, la jeune femme le savait, mais surement pas besoin de déclencher un drame en s'en prenant à un garde de la ville. Or, Calym était sur le point de commettre l'irréparable et elle n'allait pas le laisser faire sans rien dire. Plus tard, discrètement, elle n'aurait rien eu contre, mais pas avec deux témoins dans les jambes. Il savait parfaitement ce qu'elle pensait et tandis que les autres descendaient à la suite de Brok ils s'échangèrent un regard. Arcam qui s'apprêtait à aller dans les égouts s'arrêta et compris immédiatement quel était le problème ; il prit position auprès de sa sœur. Calym était furieux, mais il obtempéra. Il finirait bien par recroiser cet abruti. Et ce jour là...

Sans se concerter, les Triplés firent demi tour et disparurent dans la nuit, sans même prendre la peine de prévenir ceux qui s'enfonçaient à présent dans les égouts.

[hrp : un peu court, mais pas le temps de faire mieux ]

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Mer 26 Nov 2008 - 22:46

Les autres ne tardèrent pas à venir le rejoindre et Brok en était toujours au point où il se demandait dans quel sens il devait tenir la carte. À peine arrivé, ses compagnons ne perdirent pas de temps avant de remarquer que le garde avait un manque flagrant de connaissance en cartographie. Même s’il avait pourtant affirmé qu’il était le dirigeant de cette expédition il y a à peine quelques secondes, Brok n’avait pas l’étoffe d’un chef. Alors qu’il essayait de rester concentrer sur son problème, la femme lui parla et malgré le ton ironique, Brok devait rester calme. Si elle continuait à garder une telle attitude, le soldat se demandait combien de temps il pourrait encore l’endurer. Il était temps qu'il montre que c'était bien lui qui donnait les ordres. Prenant un air autoritaire, il se tourna elle.

-J’suis pas le grand manitou, moi c’est Brok. Rend-toi utile, tiens ça lui dit-il sèchement en lui tendant la torche.

Il avait gardé son calme, il avait de quoi être fier. À peine fut-il retourné que le nain vint mettre son grain de sel. La première chose qu’il fit lorsqu’il arriva fut de se plaindre. Ce n’était pas vraiment étonnant de la part d’un nain. Entre une femme plus que chiante et un nain en colère, Brok était persuadé que cette investigation était vouée à l’échec et qu’ils finiraient par tous s’entretuer dans peu de temps. Par chance, il s’avéra que le nain savait lire une carte. Sans se faire prier, il l’arracha littéralement des mains du garde qui, légèrement offusqué au début, finit par se dire qu’il en était mieux ainsi.

-C’est pas que je ne sais pas lire une carte, c’est juste que…euh… j’ai de la difficulté à voir quand il n’y a pas assez de lumière…

Il doutait fortement que les deux autres allaient gober ce mensonge, mais cela ne coutait rien d’essayer. Le soldat se retourna et observa de chaque côté du tunnel. Sa vision ne se rendait pas loin même avec la lueur de la torche. Il faisait tellement noire, comment une personne pouvait-elle survivre dans de telle conditions? S'apprêtant à donner l'ordre de départ, il remarqua que les trois mercenaires n’étaient toujours pas descendus. Brok se rapprocha de la bouche d’égout et monta l’échelle. La tête sortie au niveau de la ruelle, il pouvait voir les silhouettes s’éloigner. Trois épées de plus a ses côtés auraient été utiles si des combats s’annonçaient mais d’un autre côté, il était soulagé de ne pas avoir des demis-drow a ses côtés. Il redescendit l’échelle puis se retourna vers les deux membres restant de l’expédition.

-Les mercenaires ont fuis, ce n’est pas surprenant venant de leur race bâtarde. On ne peut jamais faire confiance à ses chiens. S'adressant à Harald, il poursuivit. Le nain, dès que t’auras fini de déchiffrer cette carte, passe en avant, on va te suivre. Fait en sorte qu'on puisse retrouver notre chemin plus tard, je ne veux pas passer le reste de ma vie à errer dans ce merdier…Et fait attention pour ne pas te noyer d’accord?

Le garde dégaina son épée, les choses sérieuses pouvaient commencer.

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Ven 28 Nov 2008 - 10:49

Térébantine s'amusa de l'air pincé du balourd.
Par le vagin de sa mère, aussi humide et accueillant que ces égouts, elle était tombée sur un bon : Un esprit vif comme une limace et un œil luisant comme la marmelade de son cerveau remuant dans sa caboche difforme. Pour sur, Moignon était sans doute plus intelligent que ce " Brok" - ses géniteur devaient être de brillants analphabètes pour avoir pécher nom si représentatif.
Sainte putréfaction ! On ne risquait pas de s'ennuyer entre lui et l'autre moitié d'extrait de comédie naine , aussi typique de sa race qu'un dépliant touristique !

Brok lui tendit la torche avec une mine grognon, et la répartie d'un enfant de quatre an. Elle s'en saisi avec désinvolture et en profita pour allumer une cigarette qu'elle avait préparer en réserve de l'expédition. Hé bien quoi ! Un génie toxicomane de son accabit avait quand même besoin de carburant, même si pieds sous terre, dans les entrailles fangeuses de Diantra la gueuse !

-C’est pas que je ne sais pas lire une carte, c’est juste que…euh… j’ai de la difficulté à voir quand il n’y a pas assez de lumière…

Elle pencha la flamme de la torche vers le crâne chauve de Brok, manquant lui bruler ce qu'il lui restait de poils.

- Suffit de demander, mon grand... Fit-elle goguenarde.

- Puis on va pas donner la carte à une bonne femme, je tiens pas à être encore ici demain matin.

- Je m'en souviendrais quand il faudra vous soigner. C'est vrai , après tout.. Je suis une femme... Si je vous ampute la jambe gauche à la place de la droite, ce sera à cause de ma paire de loches et de mes ovaires qui par trop souvent empêchent l'irrigation de ma jolie petite cervelle. Entre nous, on y verra que du feu après tout, dans votre peuple, ça n'est pas la taille qui compte...

Elle haussa un sourcil avec un air mi-figue, mi-raisin avant de s'approcher lentement d'Harald et de jeter un coup d'œil à la carte dépliée, d'un air détaché.

- Hum...

Elle désigna un point sur la carte de son doigts ganté de cuir.

- ici nous sommes sous la Bibliothèque. Le corps de Chloé a été retrouvé ici, près de la place du marché et la tête de Melissange, là, aux abords de la cathédrale. Deux autre victimes, on été découvert près du canal irriguant le jardin du château et Isabeau a disparu non loin de l'Académie de Recherche et de Magie. Si on regarde bien , les meurtres se produisent toujours au centre ville, jamais près des portes ou des murailles, et ce en cercle concentrique autour du Palais. Je suggérerais de concentrer nos recherches dans ce périmètre là soit...

Elle releva la tête à la recherche d'une alvéole débouchant sur un tunnel étroit sur leur droite.

- ... en prenant ce chemin.

Elle posa son regard sanglant sur Harald avec une once d'amusement cynique.

-Mais je m'en voudrais que mes justes déductions de femme vous fassent perdre votre temps, mon cher !

La carte entre les mains, Harald délaissa du regard le plan des égouts pour observer Brok monter à l'échelle. Apparemment les demi-drows venaient de se faire la malle, un soulagement aux yeux du Nain, l'aventure commençait à peine et trois menaces se volatilisaient.

Les mercenaires ont fuis, ce n’est pas surprenant venant de leur race bâtarde. On ne peut jamais faire confiance à ses chiens. Le nain, dès que t’auras fini de déchiffrer cette carte, passe en avant, on va te suivre. Fait en sorte qu'on puisse retrouver notre chemin plus tard, je ne veux pas passer le reste de ma vie à errer dans ce merdier…Et fait attention pour ne pas te noyer d’accord?

Retirant sa pipe de sa bouche, Harald pointa du doigt la trogne de Brok. En tant que Seigneur de guerre le Nain avait un problème à l'idée d'être considéré comme de la vulgaire bleusaille par un simple garde sans le moindre grade. La hiérarchie n'était pas faite pour les chiens, on ne pouvait rien faire pour le triste cas de la civile mais en ce qui concerne le militaire.

Alors toi mon gaillard tu vas arrêter de me regarder comme ça, j'aime pas la manière dont tu me reluque, alors continue comme ça et j'noie ta ganache dans cette maudite flaque de merde. Et t'éviteras de m'appeler « Le Nain » est-ce que je t'appelle double-mètre moi ? Mon nom c'est Harald alors quand tu voudras me causer tâche de pas oublier.

Les prunelles du Nain plongées dans le regard marqué du garde, Harald langue d'or s'assura silencieusement que Brok ait bien compris son message pour éviter qu'une seconde mise au point, bien moins sympathique, ne se fasse.
Le Seigneur jugeant que l'affaire était close, il remit sa pipe dans sa bouche et orienta son attention vers la carte. C'était bien sûr sans compter sur le grain de sel de la chirurgienne...

Je m'en souviendrais quand il faudra vous soigner. C'est vrai , après tout.. Je suis une femme... Si je vous ampute la jambe gauche à la place de la droite, ce sera à cause de ma paire de loches et de mes ovaires qui par trop souvent empêchent l'irrigation de ma jolie petite cervelle. Entre nous, on y verra que du feu après tout, dans votre peuple, ça n'est pas la taille qui compte...

La taille ? Quant on voit ce que ça donne chez certains...

Murmura-t-il alors que Térébrantine pointait un endroit sur la carte tout en expliquant les différents endroits où les corps avaient été retrouvés. C'est alors qu'elle donna son opinion, ou plutôt qu'elle imposa son opinion comme une évidence qui ne serait discuter qu'à cause de son sexe.
Il est vrai qu'Harald l'avait chercher en lui lançant le pique de toute à l'heure et il risquerait d'en entendre parler longtemps. Mais qu'importe il n'allait pas se laisser faire aussi facilement.

D'accord en ce qui concerne le périmètre de recherche. Pas d'accord pour le chemin à emprunter. Ce tunnel est trop étroit, t'es peut-être fluette mais en ce qui concerne le garde et moi même on aura aucun moyen de se défendre si on rencontre un problème. Et vu qu'on est justement venu chercher ce maudit problème je propose qu'on prenne le tunnel central. Beaucoup plus large, on devra bifurquer à cet endroit. Indiquant de son doigt un point sur la carte. Pour emprunter ce conduit qui finira par nous conduire au même endroit que ton tunnel. Un peu plus long mais plus sûr.

Achevant la conversation, Harald plia la carte pour ensuite la plonger derrière sa carte. L'objet rangé dans la bourse accrochée à son cou, le Seigneur de Thanor décrocha de son baudrier dorsal son imposant piolet à deux mains.

En tant qu'ouvreur de la marche je préfère être libre de mes mouvements. La sécurité de notre groupe ni verra pas d'objection je pense.

Sur ces mots le Nain prit la direction de la galerie principale. Une chance pour la barbe de notre Nain, les égoutiers de Diantra avaient construis un système de pont en bois avec de la récupération. Sommaire mais utile, Harald s'engagea sur le ponton. Lorsque la botte du Seigneur toucha le bois, un grincement peu rassurant se fit entendre, ce qui n'empêcha pas Harald de grimper dessus pour s'enfoncer dans l'égout suivit des deux humains.

Ha au faite Doc' quand on se permet de prendre les gens pour de la merde faut pas s'étonner qu'ils fassent de même.

La phrase faisait preuve de justification au sujet de ce comportement, Harald n'aimait pas que l'on se m'éprenne sur lui. Sexiste il ne l'était pas mais jamais il n'irait s'excuser de lui avoir parlé comme ça. C'est pourquoi il continua sa marche sans même se retourner, ses mains gantées serrant le manche de son piolet.

Ayant donné l’ordre de partir, Brok s’était attendu à ce que les autres le suivent sans poser de question. Inévitablement, les choses ne seraient pas aussi faciles. Comment se fait-il que le capitaine de la garde pouvait diriger à la lettre une centaine de soldats alors que Brok n’arrivait même pas à obtenir la moindre discipline de ces deux là? Le garde aurait préféré un détachement du régiment d’infanterie mais au lieu de cela, il était prit avec une clown et une demi-portion. Au moins, il pouvait se consoler en se disant que les choses auraient pu être pires si les trois demi-drows étaient restés. Colérique, le nain fit face à Brok avant de le sermonner. Il n’aurait pas pu être plus clair et le garde se contenta d’hocher la tête pour montrer qu'il avait compris le message. Au moins avec lui, il était possible de s’entendre. Avec cette femme cependant, ce serait une autre histoire. Caractère énervant, ton exaspérant, air vaniteux, remarques désobligeantes et en plus elle se remettait à fumer, Brok se demandait comment une personne pouvait être aussi désagréable. Était-ce naturel ou bien elle se pratiquait? Brok la détestait déjà et il ne fut pas surpris de voir qu’une dispute éclata entre elle et Harald. Le soldat préféra me pas s’en mêler, il ne voulait pas risquer de rajouter de l’huile sur le feu.

L’entretien continuait, réplique après réplique, Térébantine et Harald débattaient sur un sujet dont Brok n’avait aucun mot à dire. Il était un peu déboussolé, sachant qu’il était supposément le chef de se groupe et pourtant, c’était surement lui qui était le moins apte à le faire. Les deux autres semblaient s’y connaître mieux que lui dans cette affaire. La femme, se croyant supérieure, fit un court exposé sur le comment et pourquoi du chemin à prendre. C’était tellement convaincant, Brok y aurait presque fait confiance même si c’était une femme. Toutefois, le nain, sans doute poussé par son égo, avait son mot à dire. Le soldat trouvait presque cela amusant de les voir tous les deux, s’obstinant pour savoir qui était le plus têtu. La question fut vite réglée, ils allaient prendre le chemin le plus long, celui d’Harald. Térébentine pouvait bien prendre l’autre chemin, il accompagnerait le nain de toute façon. Entre une femme chiante et un guerrier nain, le choix n’était pas difficile, surtout quand on sait que c’est le nain qui possédait maintenant la carte. Profitant du fait que le seigneur nain soit parti en avant, Brok lança à l’intention de Térébantine:

-S’il y a une chose dans laquelle les nains excelles à part râler, c’est bien l’orientation dans les sous-terrains. Je crois qu’il a raison sur ce coup. Mais surtout, prend le pas mal hein? Je n’ai pas le goût de me faire amputer. La taille, ça compte pour moi, lança-t-il faisant référence à autre chose qu’à la grandeur d’une personne.

Sur ce, le garde s’engagea dans le tunnel à la suite du nain. L’épée à la main, Brok restait vigilant et sur le vif. Remarque intéressante, la petite taille d’Harald permettait au garde de voir en avant, ce qui se révélait très pratique. À peine avaient-ils fait quelques mètres qu’Harald, s’adressant à Térébantine, relança la dispute, lui reprochant de le traiter comme de la merde. Brok se dépêcha d’intervenir voulant éviter qu’une nouvelle dispute éclate.

-En tout cas, si on ne trouve pas ceux qui vivent ici, eux n’auront aucun problème à nous trouver surtout si vous continuer à vous engueuler comme ça.

Devant eux se dressait un petit pont temporaire dont la solidité était plus que douteuse. Le nain, ne reculant pas devant le risque de tomber à l’eau, traversa la construction provisoire. Le bois vieillis et humide craqua sous ses petits pas, mais ne céda point. Si la passerelle pouvait supporter le point du nain seul, alors il n’y aurait aucun problème pour Brok. Ce dernier attendit qu’Harald ait complètement traversé avant de s’engager, guettant le moindre bruit de craquement suspect.

Ah le beau spécimen ! Foutre moitié de verge poilue !
Térébantine se demanda si la barbe fournie du nain prenait racine dans les bouffissures juteuses de son égo car si c'était le cas, une trépanation immédiate la délecterait au plus haut point. Elle haussa finalement les épaules, sa clope à peine allumée, déjà bien entamée toujours vissée à ses lèvres vermillon.
Brok se sentit dans l'obligation d'aplanir les choses :

-S’il y a une chose dans laquelle les nains excelles à part râler, c’est bien l’orientation dans les sous-terrains. Je crois qu’il a raison sur ce coup. Mais surtout, prend le pas mal hein? Je n’ai pas le goût de me faire amputer. La taille, ça compte pour moi.

- Pour sur chéri, tu as la tête de ton engin...Je m'en voudrais de couper court à "ça"...

- Ha au faite Doc' quand on se permet de prendre les gens pour de la merde faut pas s'étonner qu'ils fassent de même.

Le silence flotta un instant entre les deux têtes pensantes en plein affrontement.

- Faite attention à ne point trop ouvrir la bouche, alors, mon grand, vous risqueriez d'en avaler....

Sourire de requin amusé tandis que la moitié de portion s'éloignait sans un regard en arrière.

-...Et mon nom c'est Térébantine, pas Doc'.

Elle tira une longue bouffée de sa cigarette avant d'en relâcher la fumée non loin de la tête dégarnie du pauvre Brok qui essaya une fois de plus de faire valoir son rôle de médiateur.

-En tout cas, si on ne trouve pas ceux qui vivent ici, eux n’auront aucun problème à nous trouver surtout si vous continuer à vous engueuler comme ça.

Elle le gratifia d'une œillade nonchalante qui valait son pesant de cacahuètes. Le brave gars se précipita à la suite du nain sans ajouter quoi que ce soit qui puisse le mettre en bisbi avec la vipère. Elle attendit avec un brin de mauvaise volonté qu'il se sente obligé de s'arrêter et de jurer car plongé dans la pénombre. Hé bien quoi ! Après tout c'est elle qui tenait la torche , non ?
Avec la superbe d'une princesse de dépotoir elle leur emboita le pas, la fange maculant ses cuissardes jusqu'au genou, imposant son rythme aux "non-nyctalopes".

Ils arrivèrent devant une passerelle à l'équilibre douteux. Les deux mâles semblaient hésiter devant la manière d'accoster l'obstacle. Brok avançait à une lenteur terriblement exaspérante qu'elle se retrouva obligé de s'engager avec lui pour le presser un peu. C'est sa généreuse poitrine qu'il sentit dans son dos et qui le fit sursauter.

- Pitié Brok arrête de peloter ce bois comme une vieille pute frigide que t'essaierais de faire jouir et avance !... fit-elle en balançant son mégot pardessus bord d'une pichenette désabusée.

Le garde aurait sans doute voulu répliquer quelque chose, mais le manque de fiabilité de la passerelle se montra plus prompt que sa répartie. Une odieux bruit de grincement se fit entendre de part et d'autre du pont de fortune suivit d'une brève secousse. Les lanières de cordes se mirent à sauter unes à unes avec une frénésie rythmée et implacable.

- COURS ESPÈCE DE COUILLON ! hurla-t-elle en le poussant devant lui.

Le petit groupe longeait donc à petit pas le tunnel principal, un semblant de cohésion avait même pointé son nez. Bon ce ne fut qu'un bref moment, juste une phrase de Térébrantine sans insulte en faite. Mais c'était toujours un point positif pour l'avenir, s'ils ne s'étaient pas entre tués au début ils arriveraient à tenir le coup pour la mission.

Harald continuait donc d'ouvrir la marche, son pas lourd faisait généralement gronder les fondations des pontons mais si le Nain passait le reste passait. Du moins il en fut ainsi jusqu'à ce qu'ils bifurquent vers la galerie secondaire. La passerelle amenant à la galerie surplombait une chute d'eau, du moins c'est l'image que harald préférait se faire du jus de chiotte en dessous de lui.

Son regard empreint de méfiance scrutant les galeries, Harald s'arrêta net lorsqu'il entendit le bruit distinctif d'un cordage qui lâche. Le Seigneur de Thanor ne chercha pas longtemps, un second cordage lâchait devant lui, donnant à son esprit le déclenchement de l'instinct de survie. Prenant ses jambes à son cou, Harald déboula sur la fin du pont comme un fou, à tel point que le tabac de sa pipe en était même sortie de son âtre.

Lorsque son pied toucha la pierre du sol de la galerie, Harald laissa tomber son piolet pour se retourner vers Brok et Térébrantine. La construction ébranlée dans ses fondations, tanguait de plus en plus, menaçant les deux humains de passer par dessus bord. Le garde de Diantra fit sûrement son meilleur temps à la course et alors qu'il atteignait le Nain, l'arrière du pont lâcha. Brok sauta, un beau saut vous dirait Harald, qui ne profita pas de la délicieuse vision de l'atterrissage.

La chirurgienne ralentie par le garde n'avait pas encore atteins la galerie que le pont se dérobé sous ses pas. Térébrantine réussit néanmoins à empoigner la main tendue par Harald, le Nain tirant l'humaine d'un puissant mouvement vers lui. Un peu trop puissant même, les humaines étaient peut-être grande mais mais moins charpentées qu'une Naine. Le Seigneur se retrouvait donc emporté dans son élan, trébuchant sur Brok, il tomba dos à dos contre celui-ci entraînant Térébrantine dans sa chute.

" Putain de bordel... Cet enfoiré payera pour ça aussi."

Grondant de colère contre le meurtrier des égouts, Harald poussa Térébrantine pour pouvoir se relever rapidement. Tapotant sur ses habits le Nain se dépêche d'effacer cette dégradante situation.

" Bon bah au moins on est bientôt arrivé à destination ein... Il remet en état sa pipe pour la rallumer et reprendre. Ce conduit nous mènera à l'endroit que Térébrantine a indiqué, une fois là-bas on avisera, du moins si personne ni voit d'objection."

Lentement mais sûrement, Brok progressait, délicat comme jamais lorsqu’il s’agissait de poser un pied sur toute planche présentement le moindre signe de rupture. Tout ce passait bien, jusqu’à ce que le garde sentit le contact de Térébantine dans son dos, accompagné d’une aimable remarque sur la façon qu’il ‘pelotait’ le bois. Malgré l’exaspération et la colère que cette réplique causait chez Brok, il fut néanmoins impressionné que cette femme ait réussi à faire une métaphore entre le simple pont sur lequel il marchait et une putain qu’il tenterait de faire jouir. Ce type de réplique vulgaire à souhait aurait trouvé parfaitement sa place dans la bouche d’un vieil ivrogne ayant passé sa vie dans une maison de joie. Mais venant de cette femme, cela était étonnant. Brok n’eu pas la chance de s’attarder sur le pourquoi de la chose car le pont, ne pouvant supporter tout le poids des personnes présentes, fut soudainement secouée et menaçait de s’écrouler d’une seconde à l’autre. Sans attendre, le garde se mit à courir, enfin, courir étant un bien grand mot, disons qu’il se dandinait rapidement. Il était un piètre coureur et avec son ventre bedonnant et son double menton, il n’avait pas le physique d’un athlète. Arrivant au bout de la passerelle, il fit un gracieux saut avant de s’écraser douloureusement sur la pierre froide, à quelques pas d’Harald. Ce dernier, dans un élan héroïque pour sauver Térébantine, trébucha sur Brok. Ainsi empilé les uns sur les autres, ils faisaient une belle brochette. Le soldat n’étant pas fan de se genre de contact, en particulier avec un nain, se dégagea. À son grand désappointement, il remarqua que Térébantine était saine et sauve. On se demandait bien pourquoi ce nain avait décidé de sauver la vie de cette garce bonne à rien. À cause d’elle, il était passé à un cheveu de tomber du pont et si tel aurait été le cas, il serait dans la merde jusqu’au cou, et c’était le cas de le dire.

Suite à cette course, il fallut une bonne minute pour que le garde haletant puisse reprendre son souffle. Il était partagé entre l’idée de casser quelques dents à Térébantine ou bien simplement de la pousser dans la marre brunâtre qui gisait quelques mètre plus bas. Le nain qui lui avait gardé son calme, affirma qu’ils étaient bientôt arrivés à destination. C’était une bonne nouvelle, mais rien ne disait que c’était là qu’ils allaient trouver les criminels. Si le réseau d’égout couvrait l’entièreté de la ville de Diantra, ils pouvaient en avoir pour des heurs avant de trouver ce qu’ils cherchaient. Le garde grassouillet ne perdit pas de temps. Il se releva et saisit son épée avant de prendre la parole.

-On y va, je passe en premier, Harald ensuite. Lança t-il d’un air faussement indifférent.

Brok détourna son attention et se dirigea vers le conduit qu’avait indiqué Harald. Pour le bien de la tierce personne qui constituait l’équipe, le garde décida de l’ignorer. Il ne restait qu’à espérer que le nain puisse la supporter le temps qu’il faudra.

Le vide.

Elle eut juste le temps de sauter et d'attraper la première chose qui passait. Par chance ce fut le bras courtaud mais solide du nain ronchon. Elle ne croyait pas au Cinq mais sur l'instant, elle bénit Kiria pour la panne de créativité qui l'amena à choisir une buche comme modèle pour sculpter son premier nain.

BLAM !

Un beau mille-feuille de crétins dont elle figurait la superbe cerise au dessus. Harald la poussa sans ménagement, visiblement aussi dégouté qu'elle par son contact. C'est fou ce que son modeste décolleté attirait les têtes de gueux en ce moment ! A croire que c'était confortable et rassurant la poitrine d'une bonne femme...

Elle se redressa avec dignité. Elle tira de son corsage une de ses cigarettes de secours et sans demander l'avis à son compagnon de fumette, se servit de sa pipe pour s'en griller une sur le coin du poumon. Harald partageait au moins ça avec la chirurgienne : Une bonne bouffée de tabac, vous détend les viandes même les plus nerveuses.

-On y va, je passe en premier, Harald ensuite.

- Parfait... "Chef"...

Elle ramassa du bois mort qu'elle enroula dans du chiffon et alluma cette nouvelle torche avec son amadou personnel - la précédente source de lumière baignant dans la merde en contre-bas.

- Mais avec une torche ce serait plus utile pour le non nyctalope que vous êtes, non ? fit-elle non sans sarcasme.

Elle lui tendit l'objet et le laissa prendre la tête en grommelant. Elle sentait le périple long et avec une compagnie pas de prime fraicheur. Elle tira sur sa cigarette et exhala une bouffée de fumée salvatrice avant de suivre ses compagnons.

Elle stoppa net.

N'était-ce pas un "plouf" ténu qu'elle venait d'entendre ?

Elle se retourna vivement et se pencha à la rambarde et fixa l'eau boueuse .
Rien.
Quelque chose bougea à l'orée de sa vision lorsqu'elle releva la tête, de l'autre coté de la passerelle détruite . Elle plissa les yeux, aux aguets, mais ne décela rien d'autre d'anormal, pourtant... Jusqu'à ce qu'Harald la rappelle à l'ordre en lui demandant de cesser de lambiner.
Elle s'engouffra alors dans le conduit avec les autres et à mesure de sa progression elle retrouva une sensation olfactive connue, diffuse mais repérable pour qui côtoyait la Mort au jour le jour.

ça sentait indubitablement la charogne...

Les égouts de Diantra, lieux aux charmes discrets et exotiques, repères de tout ceux ayant eut de légères divergences de point de vue avec l’autorité en place. Longtemps occupé et entretenu pour la compagnie des silencieux aujourd’hui disparue les égouts semblaient devenus sauvages, il n’y avait âme qui vive.

Seule une troupe de mercenaire prudente s’avançait lentement sur une plate forme glissante sous le regard intrigué du rat qui n’avait pas vu de vivants depuis un bout de temps. Il fût éblouit un instant par une vive et inattendue lueur. Le temps que ses yeux s’adaptent les mercenaires s’étaient engagés dans un large conduit, hors de vu. L’animal, curieux, pencha la tête, espérant suivre ces drôles de créatures du regard, il perdit malheureusement sa prise sur tuyau glissant sur lequel il se tenait en équilibre précaire et glissa lentement vers les eaux saumâtres. Ses coups de pattes frénétiques n’y firent rien. Son corps fendit l’air rapidement avant de sombrer (SPLURF!) hors de vu dans la mélasse gluante.

La femme qui fermait la marche se retourna, surprise. Elle plissa les yeux et promena son regard sur les parois de la salle. Rassurée elle rejoints les autres dans le conduit.

Leurs pas lents raisonnèrent contre les parois, mélange de bruit de sucions et de claquement métalliques.

L’odeur des égouts était à nulle autre pareil, ceux qui croyaient s’y être habitué finissaient toujours par admettre que s’était les vapeurs dégagées qui leurs avait grillé le nez et les poumons.

Cependant un nez encore intact pouvait aisément se rendre compte d’un léger changement dans l’atmosphère. De nouveaux effluves très particuliers venaient chatouiller les narines des mercenaires.

Une sensation métallique, légèrement écœurante qui s’accentua bientôt jusqu’à devenir insupportable lorsqu’ils débouchèrent dans une vaste salle au plafond en alcôve. Une ouverture au sommet prodiguait assez de lumière pour que tous puissent voir ce qu'il s'y passait

Au centre se dressait un impressionnant bûcher funéraire. Des dizaines de corps s’entassaient la. Forme vaguement reconnaissable comme ayant été humaine. Toutes avaient un point commun cependant. Leurs orbites n’habitaient plus d’yeux.

Une minuscule créature à la peau grise se tenait près du bûcher et maugréait d'une petite voix aigue.

-Merde j’ai pas de feu !

Il fouilla pendant quelque seconde dans une besace de cuire qui l'accompagnait mais finit par abandonner ses recherches.

-merde merde merde!

Il s'apprêta à contourner le bûcher, sûrement pour aller chercher de quoi faire disparaître des preuves d'activités illicites très compromettantes. C'est malheureusement à ce moment qu'il choisit de laisser tomber un rouleau de cuivre qui roula...

roula...

roula...

Jusqu'aux pieds d'un Brok, qui malgré sa petite déficience d'ordre neuronale comprit aussi vite que les autres ce qui aller se passer.

Cris, alarme, bagarre...

Ils se plantaient tous! des énormes doigts de pieds du gardes jusqu'aux pointes des boucles verts en passant (très vite évidement) par la petite taille du nain.

- Ho vous êtes la! On ne vous attendait pas si tôt.

Puis voyant la torche que Brok tenait:

- Dites ça vous dérangerez de me préter votre torche? j'ai oublié mon briquet à la maison...

_________________

Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/

En avançant dans ce tunnel, Harald était loin de s'attendre à un tel spectacle. Des cadavres mutilés et empilés pour être brulés, quel sorte de monstre pouvait agir ainsi ? Les fauves les plus féroces ne se comportaient pas de la sorte avec leur congénère.
Le Nain sentit une bouffée de chaleur s'emparer de son corps en apercevant l'auteur de cette monstruosité. L'espace d'un instant il eu l'idée de se faufiler derrière lui pour lui fracasser le crâne de son imposant piolet. Pourtant il n'en fit rien, un Seigneur Nain n'agissait pas de cette manière.

Sans même s'en rendre compte, Harald s'était arrêté aux côtés de Brok et Térébantine. La créature se rendit enfin compte de leur présence et à la grande surprise d'Harald elle ne s'en inquiéta pas le moins du monde.
La surprise fut pourtant de courte durée, le Seigneur de Thanor se focalisa à nouveau sur le charnier et cet être qui voulait tout embraser. Il voulait un coup de main ? Il n'allait pas être déçu. Brok n'eut pas le temps de réagir qu'Harald s'emparait de sa torche pour l'échanger avec son lourd piolet.

Ouais t'inquiète mon gars j'vais te le passer notre feu.

Dit-il en esquissant un sourire forcé en partie dissimulé par son épaisse barbe. Le Seigneur de Thanor s'avança donc vers la créature, tout laissant croire qu'il allait donner la torche.
Il n'en fut rien, les flammes vacillèrent un instant, la torche venant s'abattre d'un mouvement circulaire sur le visage de l'immondice. La force du Seigneur envoya le petit être s'effondrer sur le sol non loin de Brok et Térébantine.
Le choc était rude mais ce qui s'annoncer ne risquait pas d'être mieux. D'un coup de pied Harald retourna la créature, sa main gantée venant étreindre sans ménagement la frêle gorge.

Vous avez le droit de garder le silence !

Sa pipe au bec Harald inspira une longue bouffée de tabac, histoire de calmer ses nerfs. Recrachant par la suite un tumulte de fumée de part son nez caboché, le Nain redressa la tête vers ses deux acolytes.

Bordel de merde, je croyais qu'on chassait un assassin, pas un putain de boucher !

En tête de marche, notre garde se dirigea vers la cavité principale lorsqu’il remarqua qu’il faisait noir tout-à-coup. Il se retourna, grommelant de plus belle contre cette supposé chirurgienne qui trainait encore de la patte.

- Mais avec une torche ce serait plus utile pour le non nyctalope que vous êtes, non ?

Peut-être était-ce dû au fait qu’il avait les oreilles bouchés ou bien seulement à cause du bruit causé par le torrent d’eau qui coulait, mais Brok comprit mal cette dernière phrase et confondit le mot ‘nyctalope’ pour un autre qui lui était bien semblable. Après s’être retourné vers la chiante du groupe, il lança :

-Je le savais bien que c’était toi la salope.

Bien qu’il possédait encore mainte torche dans son sac, il s’empara de celle que lui tendait Térébantine et poursuivit son chemin. Quelques minutes plus tard, notre groupe d’aventuriers arriva dans une large salle dont le plafond était pourvu d’une ouverture menant sans aucun doute à une ruelle. Les yeux de Brok se posèrent sur le monticule de cadavres gisant au milieu de la pièce. C’est alors qu’il aperçut la présence de cette petite créature, hideuse et difforme, semblait chercher un moyen de mettre le feu au bûcher. Le soldat n’eu pas le temps de réagir que déjà cette abomination avait remarqué les trois intrus. Maudissant ce rouleau de cuivre, Brok resta sur la défensive, prêt à fendre la tête de ce monstre répugnant. Mais il s’avéra que cette chose grisâtre n’était pas hostile. En fait, la créature mentionna qu’elle les attendait, eux. C’était étrange, comment pouvait s’attendre à trouver dans les égouts un nain, un garde et une femme aux cheveux verts? Quoiqu’il en soit, Brok n’allait pas tout simplement donner sa torche à cette chose pour qu’il mette le feu à cette montagne de cadavres. La simple odeur des égouts était déjà assez répugnante, nul besoin d’ajouter la puanteur de corps calcinés. Le soldat fit un pas en arrière et se demandait s’il fallait mieux tuer ce monstre maintenant ou bien lui poser quelques questions à propos de la raison de sa présence, de se tas de cadavre ou bien juste pour savoir pourquoi il les attendaient. L’intervention du nain régla vite le problème. Un petit coup de torche par ici et le tour était joué. En deux temps trois mouvements, le nain se retrouvait par-dessus la créature et menaçait de l'étrangler.

-Laisse le respirer un peu sinon il pourra pas parler. Puis tout en s'approchant il s'adressa à la chose. T'es quoi toi, et qu'est-ce qu'une p'tite merde comme toi fait avec autant de corps morts?

Le soldat observa le restant de la salle. Cette créature semblait trop faible pour avoir amassé à elle seule un telle quantité de corps. Brok fit le tour du monticule de cadavres tout en restant à une distance respectable. La vision de toutes ces têtes vidée de leurs orbites lui levait le cœur.

-Térébantine, est-ce que tu reconnais une de tes amies putes dans ce tas de cadavres?

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Sam 10 Jan 2009 - 19:04

[HRP:Mes excuses pour ce retard retentissant mais j'ai eu quelques soucis dernièrement, impératifs à gérer.]

- Un peu de respect pour les boucher je vous prie ! Fit Térébantine en se baissant prudemment pour examiner le rouleau de cuivre sans le toucher.

Elle n'avait jamais vu chose semblable mais en déduisit d'emblée que c'était sans doute toxique ou hautement dangereux. Elle le ramassa à l'aide d'un mouchoir, sans entrer en contact avec, et fit en sorte de l'éloigner le plus possible de la torche.

- Mes avis que ce truc ne fait pas bon ménage avec une flamme de bougie... opina-t-elle plus pour elle même que pour les demi-cerveau sous-alimentés qui lui servaient de compagnons.

Elle n'avait pas participé à la lutte, se tenant convenablement à l'écart de tout ce qui pourrait tâcher sa robe outre-mesure. Tandis que les deux autres crétins malmenaient le sale petit gnome pour l'interroger, elle s'approcha de la pile de cadavre et tourna autour, le tube de cuivre enveloppé dans son mouchoir en dentelle toujours dans sa main relevée, comme si il eût s'agit d'un cigare. Elle plissa les yeux, en proie à plusieurs pistes de réflexion personnelles non-dénuées de pertinence.

D'une part, il y' avait cette odeur particulière. La teneur des effluves des égout mêlés à ce tas de charogne en décomposition n'expliquait pas cette note métallique insupportable, comme l'antre d'un maréchal ferrant en plein travail du fer. L'euthanasiste n'arrivait pas à en expliquer la provenance.

Ensuite il y' avait ces cadavres.
Tant pis pour la brave Charnelle, la seule fille qu'elle aurait pu sauver se trouvait là, énuclée comme tous les autres de ses compagnon d'infortune. Elle la reconnut assez vite, Isabeau était blonde, gironde et portait une marque très particulier sous l'œil droit. Une légère cicatrice, souvenir d'un ancien macro qui avait voulu lui prendre un œil en souvenir, à qui elle avait fait payé le centuple une fois admise dans les jupons de la matrone du Boudoir.
Térébantine fit la moue. Charnelle ne supporterait pas l'affront sans voir le coupable pendu par les couilles. Même particulier, la mère comme la fille avait un certain sens de l'honneur en commun.
Elle passa un doigt dans l'une des deux orbites de la gueuse et pu constater au toucher comme à la vue que le travail avait été bien fait, et proprement sectionné. Elle en haussa un sourcil de surprise.

Finalement il y'avait l'attitude de la créature. Elle semblait bien familière et parfaitement dans son bon droit... loin de ce qu'on attendrait d'un assassin pris sur le fait en tout cas.

Décidément ça n'était pas cohérent...

-Térébantine, est-ce que tu reconnais une de tes amies putes dans ce tas de cadavres?

Elle se contenta de soupirer, en sectionnant une mèche de cheveux de la défunte, en guise de preuve pour sa maitresse. Puis lentement elle se dirigea vers le petit rat d'égout salement amoché sur lequel elle se pencha tout en rangeant le tube de cuivre dans sa sacoche en bandoulière, le troquant contre une nouvelle cigarette fraichement roulée.

- Tu nous attendais pourquoi au juste ? Il était prévu qu'on se rencontre, mon p'tit rat ? lança-t-elle à son adresse, de sa voix grave et légèrement cassée, fichant sa clope entre ses deux lèvres d'un rouge indécent.

Sujet: Re: La Douce Odeur de la Mort [Quête] Mar 20 Jan 2009 - 13:30

- Ouais t'inquiète mon gars j'vais te le passer notre feu.

Eurk, Car c’est comme cela qu’on avait nommé la créature à la peau grise, fût d’abord surpris de voir le nain s’approcher docilement le tendant la torche puis un sourire étira ses lèvres lorsqu’il aperçut du coin de l'oeil le nain effectuer un rapide mouvement de poignet, dirigeant la torche droit sur son visage.

Il ne fît rien pour se défendre ou pour s’écarter de la trajectoire de l’arme incandescente, la laissant venir à lui, sans crainte. Il ne se prépara même pas à l’impact, il savait comment cela allait finir.

L’arme atteint sa cible, l’envoyant valser un peu plus loin, aux pieds des deux autres. Le nain s’avançat vers lui et lui écrasa la gorge tandis Ecchymose d’une belle taille commença à s’étendre sous la peau brulée d’Eurk. En son fort intérieur Il ne pu qu’admirer la force du nain.

Il serait parfait.

-Laisse le respirer un peu sinon il pourra pas parler. Puis tout en s'approchant il s'adressa à la chose. T'es quoi toi, et qu'est-ce qu'une p'tite merde comme toi fait avec autant de corps morts?

- Je me nomme Eurk, et j’ai la tâche de faire disparaitre les corps de ceux-qui-ont-donnés-leurs-âmes.
Il fît un rapide mouvement de tête vers le rouleau de cuivre que la jeune fille aux cheveux verts avait ramassée.

le nain enserrait toujours sa gorge. Il ne semblait cependant pas éprouver de difficultés à parler :

- Je vous conseillerais de ne pas trop y toucher, il est assez instable, il y en à une douzaine la dedans.

Tous les regards se tournèrent vers le rouleau de cuivre qui se mit à palpiter furieusement dans la main de la fille. Eurk en profita pour empoigner le poignet du nain. Il lui imprima une rapide torsion, sans leur moindre effort. Il y eut un CRAK sonore et le nain sauta, surprit oubliant complètement Eurk, les yeux rivés sur son poignets. La surprise fît place à la douleur et le nain crispa sa main encore valide sur son poignet cassé.

- Si cela se reproduit encore ce n’est pas le poignet que je vous rompt c’est le cou.

Il montra du doigt un coin obscur de la pièce, à leur gauche.

- Ceux la, il désignât cinq silhouettes empalés au mur, ne m’ont pas laissé parler et se sont rués sur moi. Bien mal leur en à pris. Vous allez donc, s’il vous plait, me laisser exposer vos options.

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Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
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» Rien ne vaut une douce mère, si ce n'est une douce tante. | Cécilie. [Terminé]
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