Promenade de plaisance [PV Etheldred et Keshem]

Ah, qu'il fait bon de sentir les rayons chauds du soleil nous caresser la nuque. Par un après midi de congé pareil, rien de mieux pour satifaire la jeune et distraite Kalimë Yleva, nouvellement adepte de la déesse Néera. La jeune demoiselle trotte dans une rue en bord de ville, peu achalandée, afin de profiter du beau temps qui s'offre pleinement à elle. Le chant d'ambiance des oiseaux vient parfaire ce moment de sérénité dont jouit l'adolescente, fraîchement entrée dans cette période de changements qui s'instore dans sa vie sans demande ni invitation. Tout en plaçant un pas devant l'autre, Kalimë donne parfois un coup de pied à un petit caillou qui ne devrait pas se trouver là, simplement afin de passer le temps. L'astre solaire venait à peine de dépasser le zénith durant lequel il se situait au beau milieu de ciel, en ce temps-ci dégagé. Elle ajoute un peu d'entrain à ses pas à la simple pensée qu'elle pourrait bien tomber sur un joli caillou coloré, comme la petite roche bleutée qu'elle avait trouvée l'autre fois. Kalimë aimait bien ramasser les caillous. Elle en avait déjà trois exemplaires dans sa collection, tous plus jolis les uns que les autres. La jeune femme inspectait attentioneusement la rue où elle gambadait afin de déceler une autre pièce qu'elle pourrait ajouter à sa collection de pierres.

*Un vert, ça ferait beau avec les deux bleus et le rouge que j'ai déjà* pensa-t-elle.

En continuant sa marche, Kalimë ne portait pas vraiment attention aux quelques rares individus qui passaient en ce temps dans la rue. Si bien que sa tête vint se cogner au dos d'une jeune dame, plus vieille qu'elle. L'adepte ne put que se confondre en excuses devant sa faute.

-Je...je suis désolée mademoiselle...je ne regardais où j'allais...j'ai...je suis désolée!

Le visage de la femme semblait se montrer amical, si bien que la jeune Kalimë attendit de voir si acceptation de ses excuses il y aurait.


(HS: J'attends donc la réponse de ma marraine, Etheldred]

Les beaux jours revenaient, en cette fin d'hiver ensoleillée. Ce n'était pas trop tôt, songeait Etheldred en marchant dans les rues de Diantra, à la recherche de la plante qui lui manquait. Une herbe qui ne poussait pas dans la région, dont elle ignorait l'efficacité mais qu'elle tentait de trouver malgré tout sur le marché ou dans une des multiples petites boutiques d'herboriste. Elle avait lu sa description et ses soit disant vertus dans un des livres de sa grand-mère. La lecture avait été alléchante, à condition que ce qui était vanté soit réaliste.

Normalement, la jeune femme aurait dû être auprès de Belegar, à s'entrainer en vue de suivre sa petite troupe d'éclaireur. Mais, blessée récemment, elle était en convalescence et avait été obligée d'abandonner arc et épée pour se reconcentrer sur des activités plus calmes. Néanmoins, le nain n'avait pu l'empêcher d'aller jusqu'à Diantra pour rechercher cette fameuse plante... Qu'elle ne trouvait d'ailleurs pas. Elle se doutait bien qu'elle était rare, n'en ayant jamais entendu parler avant, alors qu'elle connaissait des centaines de simples. Mais inconnue à ce point ?

" Argh ! "

L'exclamation lui échappa, tandis qu'elle sentait une vive douleur dans le flanc. On l'avait percutée dans le dos, mais sa blessure était encore mal cicatrisée et le moindre mouvement trop brusque la faisait déjà souffrir. Elle s'aperçut en se retournant qu'il s'agissait d'une adolescente et rangea son couteau qu'elle avait spontanément sorti, en cas d'agression. Déjà qu'en temps normal l'herboriste se montrait prudente, dans les circonstances actuelles, elle avait tendance à voir des tentatives de meurtres plus souvent qu'à son tour. Mais ce n'était manifestement pas le cas. Malgré la douleur, elle sourit, secouant la tête :

" Ce n'est rien, ça arrive. "

Une petite brune en robe blanche avec de jolis yeux bleus qui reflétaient sa gêne. Etheldred s'apprêtait déjà à reprendre sa route, mais elle n'en fit rien, demandant :

" Es... êtes-vous d'ici ? Vous connaissez bien Diantra ? "

Elle avait hésité à tutoyer la jeune fille, avant de se dire que même si elle était fluette elle n'était plus non plus une gamine. Avec un peu de chance, elle pourrait l'aider à trouver cette fameuse plante. Etheldred elle-même connaissait bien certains quartiers, pour avoir grandit à Diantra, mais par ici, elle se sentait un peu perdue... elle avit passé un bon moment à sillonner les rues, en pure perte. Si, habituellement, la marche à pied ne la dérangeait pas, sa blessure la forçait à ne pas trop forcer.

Diantra...

La grande, la belle et la bruyante Diantra...

Voilà des années que Keshem n'avait pas foulé les longues rues pavées de la capitale. Le soleil illuminait de ses rayons le quartier des marchands en cette fin d'hiver. Keshem avait gagné quelques deniers en reprenant ses activités de bucheron, près de la capitale, et compter bien se payer un bon repas et une bonne pierre à éguiser. Il déambulait devant les barbiers, d'un air amusé, passant sa main sur ses joues mal rasées, puis dans son épaisse tignasse noire ébouriffée. Il croisa meme deux elfes élégants, probablement marchands eux ausi, discutant entre eux.

Des hommes...

Des femmes...

Et...

Des sales petits voleurs...

Agile comme un petit singe, un petit garcon, à peine 12 ans, s'était glissé sous la cape de Keshem, s'était saisi de la bourse de cuir accrochée à la ceinture et avait pris ses jambes à son coup, en, à peine, deux secondes. Le géant se retourna alors que le gamin courait sans se retourner.

Hé!... Reviens ici!... Petite enflure!

Keshem s'élanca à la poursuite du voleur, bousculant les passants. Le morveux se faufilait aisément entre l'amas de gens qui encombrait les rues, alors que Keshem était freiné par sa taille et sa largeur d'épaules. Le colosse serrait les dents en continuant à se frayer un chemin dans la foule et il vit le garcon s'engouffrait dans une ruelle à droite. Il se précipita lorsqu'une main vint lui saisir le bras.

Dis donc mon gars, c'est quoi ton problème? Tu va t'excus...

Le poing de Keshem vint interrompre l'homme mécontent qui tomba à la renverse, droit comme un I, ses yeux roulants sans cohérences sous ses paupières à moitié closes. Le géant reprit sa poursuite en empreintant à son tour la ruelle. Il vit à l'autre bout de celle ci, le petit voleur tournait à gauche. Il se précipita, tourna à gauche pour se retrouver à un carrefour et aucune trace du gamin. Le grand gaillard ota sa capuche, regardant à droite puis à gauche. Ses yeux vairons se dépareillant encore plus au contact de la lumière du soleil, pour adopter un brun très profond, presque noir, pour l'un et un bleu si pale qui s'apparentait plus au blanc pour l'autre. Il choisit la droite et sprinta jusqu'au bout de la rue. Il déboucha de nouveau sur une rue remplies d'échoppes.

Keshem chercha rapidement le voleur du regard, mais une fois de plus aucune trace. Il l'avait bel et bien semé. Le colosse grogna avant de mettre un coup de poing rageur dans le mur. Il sentit une vive douleur lorsqu'un de ses doigts se brisa contre la pierre, et retint un hurlement entre ses dents. Il ouvrit les yeux, contenant la douleur, et, vit à quelques mètres, deux jeunes femmes, peut etre des soeurs. Il s'approcha en se tenant la main.

Hé! Mesdames! Vous n'auriez pas vu un ptit blond qui courait par hasard??

La jeune fille était donc née à Diantra. Ce qui ne voulait pas forcément dire qu'elle pourrait aider Etheldred, mais c'était déjà un pas en avant. De plus, elle semblait prête à aider volontiers. L'herboriste sourit à nouveau, plus naturellement, tandis que sa douleur au flanc baissait en intensité. Elle s'apprêtait à répondre lorsqu'elles furent interrompues par un homme.

" Hé! Mesdames! Vous n'auriez pas vu un ptit blond qui courait par hasard?? "

Etheldred secoua la tête, jetant par réflexe un regard à la ronde, mais ne voyant rien qui ressemble à "un petit blond" :

" Non, désolée. "

C'était vrai : concentrée sur sa discussion avec la jeune fille et vu la foule qui les entourait, elle n'avait absolument rien remarqué. Ce qu'elle vit de suite, en revanche, ce fut la main de l'inconnu qui semblait le faire souffrir. Une habitude chez elle de repérer les soins à apporter à ses semblables. Elle hésita un bref instant - se mêler des affaires des autres attirait souvent des ennuis - avant de demander gentiment :

" Seriez vous blessé ? "

Encore une fois, son envie d'aider prenait le pas sur la prudence. Mais elle avait tout ce qui fallait pour les premiers soins à son côté, il aurait été stupide de laisser quelqu'un dans l'embarras. Au même moment, la petite proposait d'aider l'inconnu à retrouver le gamin. De son côté, Etheldred précisa, montrant sa sacoche de travail, pour expliquer sa question :

" Je suis herboriste. "

Puis elle se rappela qu'elle n'avait pas répondu à la question de la jeune fille et ajouta brièvement à son attention :

" En fait, justement, je cherche où me procurer une plante assez rare. "

Elle reporta ensuite son attention sur l'inconnu : une grande cape à capuche, et armé. Elle resterait méfiante. Même si le fait de porter une arme ne voulait rien dire, elle-même ayant arc et épée à portée de main et n'ayant aucun instinct meurtrier pour autant ! Mais on n'était jamais trop prudent.

[hrp :

Citation :

eshem observait la jeune femme remuer frénétiquement le fatras qui encombrait son sac

Me voilà devenue agitée et mal rangée ! ]


Etheldred rendit son sourire à Keshem et se présenta à son tour :

" Je m'appelle Etheldred Laenia. "

Ils allèrent s'asseoir et elle posa sa sacoche à ses côtés. Avant de sortir quoi que ce soit, elle prit la main de Keshem et l'examina attentivement, la manipulant avec précaution pour ne pas trop le faire souffrir.

" Votre doigt est cassé. Ou au moins fracturé. Mais il est en place heureusement. "

Elle sortit rapidement de sa sacoche ce dont elle avait besoin. Un récipient, un sachet de plante un petit bout de bois ainsi qu'un bandage.

" Je vais appliquer une pâte, racine de consoude, sur votre doigt pour accélérer la cicatrisation. Puis je vous mettrai une attelle. "

Pendant que Kalimë expliquait qu'elle pouvait retrouver plante et voleur, Etheldred mâcha consciencieusement la racine de consoude, avant de la recracher dans le récipient pour en faire une pâte. Elle avait bien conscience qu'on poulait trouver cela assez peu... appétissant, mais c'était la façon la plus efficace de procéder. Elle se rinça ensuite la bouche avec précaution, afin de ne pas s'intoxiquer, puis entreprit d'appliquer la mixture sur la main. Ses gestes étaient précis et mesurés, la force de l'habitude.

" C'est également calmant et anti-inflammatoire. Je vais vous mettre une attelle. "

Joignant le geste à la parole, elle mit le bout de bois taillé le long du doigt et banda.

" A garder, disons, deux mois. Remettez régulièrement de la consoude, n'importe quel herboriste vous fera la préparation. Vous pouvez aussi boire une infusion d'écorce de saule pour calmer la douleur. C'est sans danger. Je vous le ferai si j'avais de l'eau chaude... "

Elle aurait peut-être pu en avoir dans les échoppes alentours, mais elle savait que nombre de ses confrères voyaient le métier comme une façon avant tout de gagner leur vie : s'il voulait une infusion, il faudrait qu'il aille la payer lui-même.
Puis elle se retourna vers Kalimë qui attendait patiemment.

" Je cherche ceci. "

Elle tira de sa sacoche un petit carnet de cuir dans le lequel était pliée une feuille de parchemin. Dessus était reproduite à l'encre une plante étrange.

" C'est une sorte de lichen qui ne pousse que dans les pays froids. Il serait entre autres très efficace contre la toux. "

Le dessin était bien fait, mais l'indice était tout de même maigre...

[hrp: c'est quand meme tres féminin un sac bordelique^^et j'enleve le frenetiquement!]

Keshem avait suivi les deux jeunes dames vers le banc comme un enfant. En quelques instants, après un bref examen de sa grosse main, l'herboriste avait fait l'attelle, soulageant le grand beta.

A garder, disons, deux mois. Remettez régulièrement de la consoude, n'importe quel herboriste vous fera la préparation. Vous pouvez aussi boire une infusion d'écorce de saule pour calmer la douleur. C'est sans danger. Je vous le ferai si j'avais de l'eau chaude...

La douleur était une compagne fidèle dans la vie de Keshem, aussi souria-t-il aux mots d'Etheldred. Il plongea son regard vairon dans celui de la guérisseuse, la remerciant silencieusemant. Il se tourna vers Kalimë tandis que l'herboriste lui tendait un petit parchemin sur lequel il put apercevoir une sorte de croquis. Tandis que l'adepte de Néera observait le bout de papier, Keshem prit à son tour la parole.

Alors comme ca tu peux retrouver ce qu'on veut ... Intéressant.
Comme je l'ai dit tout à l'heure... Un sale petit blondinet qui m'a volé... Il doit avoir ton age... Il avait une chemise blanche... et il courait sacrément vite le petit saligaud!!

Soudain, l'image d'une flamme noire envahit l'esrit du colosse. La cabale maudite... cette enfant pouvait lui révéler l'endroit ou se cacher les drows. Il prit alors un regard sombre, fixant le vide comme absent. Keshem serra naturellement les poings, oubliant l'atelle.

Argh! Put...

Il réprima le mot grossier, puis fixa, toujours d'un regard sombre, Kalimë.

En fait, tu pourrais m'etre d'une grande aide! Tu...

Il se retint d'aller plus loin, Etheldred n'était pas obligé d'entendre. Il lui en parlerai plus tard, une fois que l'herboriste aurait sa plante.Plus vite elle la trouvait, plus vite elle partirait. Il se releva, prenant une bonne humeur de facade.

Puis-je vous aider à mon tour, Etheldred? Bien que j'ai moins de pouvoirs que cette enfant, je le crains. Un service en vaut un autre.

[

Citation :

[hrp: c'est quand meme tres féminin un sac bordelique^^et j'enleve le frenetiquement!]

je plaisantais !
Mais une femme n'a pas le droit d'être maniaque ? Surtout pour la sacoche qui contient ses outils de travail !
Bon ok, on s'en moque... ]


Keshem, vu la tête qu'il faisait, ne faisait pas grand cas de sa blessure et Etheldred se douta qu'il n'y ferait pas tellement attention. D'ailleurs, deux minutes après, il l'avait déjà oubliée, voulant serrer les poings. Elle leva les yeux au ciel, mais ne dit rien : elel l'habitude. Ce dont elle avait aussi l'habitude, c'était des non-dits... Elle haussa les sourcils devant le début de phrase. Elle dérangeait, manifestement, et, loin de s'en offusquer, elle était prête à prendre congé. Elle ne savait pas à quoi il avait pensé, vu son regard noir, mais elle fit comme si de rien n'était, ne voulant pas s'immiscer dans ce qui ne la regardait pas. Cependant, il la coupa lorsqu'il continua :

Puis-je vous aider à mon tour, Etheldred? Bien que j'ai moins de pouvoirs que cette enfant, je le crains. Un service en vaut un autre.

Elle secoua la tête en souriant :

" Ce n'est pas grand chose. Je vous remercie, mais mis à part cette plante que je recherche, je n'ai besoin de rien. "

Elle avait un sens du commerce - car après tout l'herboristerie était sensée lui permettre de gagner sa vie - assez éloigné de la notion de paiement. Même lorsqu'elle recevait un patient en bonne et due forme, il lui arrivait de ne pas se faire payer. Elle avait toujours eu du mal à lancer un "votre enfant est mourant, ma brave dame, pour les soins ça fera tant d'écus. " Elle ne pouvait tout simplement pas. Après tout, tant qu'elle avait de quoi vivre et faire tourner l'herboristerie, elle se contentait de ce qu'on voulait bien lui donner.

Etheldred pensait vraiment que Kalimë ne pourrait rien pour elle, mais la jeune fille avait l'air de savoir ce qu'elle faisait et elle la laissa se concentrer. L'herboriste n'y connaissait rien en magie et elle fut assez impressionnée lorsque Kalimë déclara :

" C'est par là. Vous me suivez ? "

Etheldred acquiesça, rangea rapidement son matériel et se leva, suivant la jeune fille.

L'herboriste sourit à la phrase de Keshem et secoua doucement la tete en guise de réponse.

Ce n'est pas grand chose. Je vous remercie, mais mis à part cette plante que je recherche, je n'ai besoin de rien

Elle rangea soigneusement ses outils puis se leva et emboita le pas de la petite fille. Le grand gaillard suivit également les deux jeunes femmes à travers la foule, curieux des capacités de la jeune adepte de Néera. Kalimë semblait sur d'elle, avancant sans hésitation dans la rue, probablement guidée par sa déesse.

Le petit groupe descendit la rue des apothicaires et s'engagea dans une petite rue perpendiculaire. Keshem continua d'observer les alentours, à la recherche du jeune voleur, meme si c'était en vain, le colosse avait la rancune tenace. Quelques passants regardaient interloqués le groupe insolite vagabondant. Après tout, une petite fille suivi d'une jeune herboriste et d'un homme mesurant plus de deux mètres pouvait semblait étrange.

Alors qu'ils continuaient leur chemin, une voix familière à Keshem l'interpella.

Ah! J't'ai retrouvé mon gars! Tu vas me l'payer salopard!

Keshem se retourna et vit le type qu'il avait cogné plus tot, près du marché. Il était accompagné de deux autres hommes brandissant des dagues de facon menacante. Ils se jetèrent sur le colosse tandis que celui ci jeta un regard aux jeunes dames.

J'en ai pour une seconde...

Il ouvrit sa cape pour pouvoir accéder à ses haches, les détacha de sa ceinture et les saisit au vol. Il para le premier coup de la hache droite avant de frapper l'homme du plat de l'autre lame, l'envoyant valser au sol. Il ne pouvait se permettre de tuer ses adversaires, la milice ne lui apporterait que des ennuis. Il pivota sur lui meme pour éviter le second assaillant, puis donna un coup de pied sec derriere le genou de l'homme avant de lui balancer un revers dans les gencives. Il se saisit finalement du bras de l'homme qui menait l'attaque. Il lacha sa seconde hache pour saisir la gorge de l'individu. Il le souleva et la plaqua contre le mur, plongeant son regard vairon dans celui de l'homme appeuré.

Ecoute toi! J'ai pas le temps pour tes conneries! Je t'ai bousculé et je m'en excuse maintenant laisse tomber la rancoeur ou je vais arreter d'etre gentil.

Le pauvre type aquiesca d'un rapide hochement de tete. Keshem lacha l'individu qui se sauva sans se retourner, alors que ses deux compagnons se relevaient difficilement. Le colosse fixa de nouveau ses haches à sa ceinture puis se retourna vers Etheldred et Kalimë.

Veuillez m'excuser pour cette petite altercation, mesdemoiselles! Je ne voulais pas vous offrir un tel spectacle! Continuons si vous le voulez!

Etheldred réfléchissait à ce qu'impliquerait la découverte de ce fameux lichen lorsqu'elle fut tirée de ses pensées par une voix agressive :

" Ah ! J't'ai retrouvé mon gars! Tu vas me l'payer salopard ! "

La jeune femme se raidit, reconnaissant de suite les ennuis qui arrivaient au galop. Elle se retourna pour voir trois hommes furieux qui menaçaient le géant. Fabuleux, vraiment, ils avaient bien besoin de ça ! A vrai dire, elle aurait aussi bien pu le laisser se débrouiller, ce n'était pas de son ressort. Elle jeta un coup d'œil à Kalimë pour voir comment elle réagissait, tout en posant la main sur la poignée de son épée. Elle ne pouvait pas non plus laisser qui que ce soit se faire tuer sous ses yeux. En même temps, on était en pleine ville, pas au fin fond de la forêt : elle se voyait mal participer à ce genre de petite fête. Quoiqu'entre une ruelle peu passante comme celle-là et un bois, ça revenait au même : on pouvait se faire tuer rapidement sans que personne n'y prenne garde.

Elle le savait très bien : si besoin était, elle allait encore se mêler de ce qui ne la regardait pas et le regretter amèrement... Combien de fois s'était-elle promis de cesser de chercher les ennuis en aidant le premier venu ?

" J'en ai pour une seconde... "

Une seconde pour se faire tuer, oui... Mais il n'y avait pas à dire, la question fut effectivement vite réglée. Keshem se retournait déjà vers elles comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Etheldred lâcha son épée qu'elle n'avait pas pris la peine - ni vraiment eu le temps - de dégainer. Elle regarda Khalimë qui rangeait sa dague. La petite s'était vraiment apprêtée à donner à coup de main ? Avait-elle au moins un talent magique caché pour manier son arme ? Ou l'herboriste venait-elle de trouver une jeune fille aussi dévouée qu'elle au même âge ? Et aussi inconsciente ? Elle secoua la tête, avec un mélange de contrariété et de soulagement. Peu importait, maintenant, car l'altercation était terminée. Quand même, ils faisaient un étrange trio...

" Veuillez m'excuser pour cette petite altercation, mesdemoiselles ! Je ne voulais pas vous offrir un tel spectacle ! Continuons si vous le voulez ! "

Etheldred haussa brièvement les sourcils, jetant un bref coup d'œil à l'attelle, avant de reprendre la marche, comme il le demandait. D'ailleurs, Khalimë était déjà repartie et accélérait la cadence avec un air de concentration intense. Lorsqu'ils arrivèrent devant une minuscule boutique, Etheldred retrouva le sourire. Elle sentait qu'il n'y aurait pas que le lichen qui l'intéresserait ici ! Pour un peu, elle se serait cru retournée chez elle, à l'époque où sa grand-mère lui apprenait encore à préparer une simple infusion. Elle s'arracha aux souvenirs et pénétra dans la boutique à la suite de Khalimë avec un air ravi teinté de nostalgie.

Il fallu un temps pour que ses yeux s'habituent à la semi obscurité. Cette dernière était nécessaire pour conserver certaines plantes à l'air libre. Elle lança un "bonjour" en laissant courir son regard sur les étagères. Une petite vieille aux cheveux blancs était derrière le comptoir, à croire que cette boutique était une caricature de la maisonnette de sorcière typique. Elle s'approcha, expliquant ce qu'elle cherchait et la femme disparut dans l'arrière boutique.

En attendant, Etheldred se retourna vers Khalimë en souriant :

" Merci beaucoup. Je n'aurais jamais trouvé cette herboristerie seule. Tu as un don remarquable. Comment puis-je te remercier ? "

L'adrénaline du combat s'effacait petit à petit tandis que la douleur revanait sous l'atelle. Il n'y avait plus pensé, mais sa frracture se chargait de lui remettre les idées en place. Le groupe avait repris son chemin après l'altercation entrant dans une seconde ruelle plus étroite.

C'est ici.

Une vieille bicoque bancale se prsentait aux yeux du colosse. La petite adepte semblait ravie lorsqu'elle présenta l'échoppe étrange. Ils s'engouffrèrent dans l'herboristerie, Keshem se pliant en deux pour entrer. L'atmosphère du magasin était moite et sombre, et il y flottait une odeur quelque peu nauséabonde dut aux multiples plantes qui s'entassaient sur les étagères. Une petite bonne femme voutée et ridée tronait au milieu de la pièce. Elle se précipita dans l'arrière boutique, après que Etheldred lui ai parlée, et en revint rapidement en faisant des petits pas dynamiques, malgré l'age avancé qu'elle sembait avoir.

Keshem se dit que c'était à son tour de savoir et se prépara à saluer la jeune herboriste, mais elle se planta devant l'enfant.

Merci beaucoup. Je n'aurais jamais trouvé cette herboristerie seule. Tu as un don remarquable. Comment puis-je te remercier ?

Le géant leva les yeux en soupirant. Il semblait qu'il allait devoir attendre un peu avant de poser sa vraie question...

...Ou se trouve la cabale drow?

Il reprit un visage détendu, pour sauver une fois de plus les apparences, avant de tirer la porte vermoulue qui donnait sur la rue. Keshem se tourna vers Kalimë avant de sortir et lui sourit.

Quel don, jeune fille!

Puis il posa son regard sur Etheldred qui, elle, fixait Kalimë attendant sa réponse.

Après être entrés dans la petite cabane herboriste, le mystérieux trio fut accueilli par une vieille dame sympathique dont l'âge avait sculpté délicatement de multiples plis sur son visage. Pendant que l'herboriste du groupe causait affaires avec la commerçante, la jeune Kalimë balaya lentement du regard les multiples meuble commerciaux sur lesquels étaient disposées mille et une plantes différentes les unes des autres. La lumière tamisée et la température fraîche de l'endroit conférait à la boutique un atmosphère de calme et de détente. L'odeur de terrau et de végétaux rappelait à la jeune adepte le potager de sa grande tata, surnom affectueux donné à sa grand-tante maternelle. À chaque visite chez grande tata, Kalimë revenait toujours avec un nouveau légume à la maison.

Bientôt quelques minutes furent écoulées depuis le départ de la marchande. Cette dernière revenait au devant de la boutique, portant en main un petit paquet. Mais, elle vit que ses clientes discutaient déjà entre elles. La vieille dame préféra ne pas les déranger et retourner à sa lecture d'un grand livre crasseux qui trainait sur le comptoir de son herboristerie. En effet, Etheldred venait tout juste de questionner la jeune enfant sur la récompense qu'elle espérait.

-Ce fut un grand plaisir de vous servir, madame. Me remercier? eh bien...

La jeune adepte sembla hésiter de faire part de sa suggestion à l'herboriste. Elle semblait réfléchir, mais les mots vinrent assez rapidement à ses minces lèvres roses.

-J'aimerais bien apprendre à faire comme vous avec les plantes... mais avant, je devrais peut-être aider Keshem à trouver son petit voleur. Vous pourriez nous accompagner...

Un joli petit sourire vint se dessiner dans le visage de l'enfant. Dans ses yeux, l'émotion de joie qui se fait ressentir après avoir accompli une bonne action était présente. Rien ne comblait plus Kalimë que d'aider les gens, et le métier d'herboriste lui aiderait sûrement à aider. Patiemment, elle attendit la réponse de son interlocutrice.

" J'aimerais bien apprendre à faire comme vous avec les plantes... Mais avant, je devrais peut-être aider Keshem à trouver son petit voleur. Vous pourriez nous accompagner... "

La demande prit Etheldred de court, mais la suite de la phrase la fit se rappeler les réactions du colosse. Elle eut un petit sourire amusé à l'adresse de l'homme :

" Je crois que Keshem aimerait s'entretenir avec toi un moment, avant, je peux rester là en vous attendant, je trouverai de quoi faire. Quand à ta demande... "

Elle fronça les sourcils, se demandant ce que Kalimë entendait exactement par "apprendre à faire comme vous".

" Qu'aimerais tu exactement ? Ce que je fais demande de longues années d'apprentissage et non quelques heures d'explications. C'est beaucoup de travail. "

Elle avait déjà pensé à prendre un apprenti. Un enfant qu'elle formerait, pour qu'à son tour, il devienne herboriste, et par la force des choses guérisseur. Mais elle voyait ça sur le long terme. Elle avait mis trois ans au moins pour maîtriser les soins de base,
huit ans à être considérée comme apte à soigner, seule. Et elle continuait à apprendre tous les jours à propos des maladies plus rares et des techniques récentes. C'était dangereux de s'improviser guérisseur quand on ne maîtrisait pas tous les paramètres d'un soin et qu'on anticipait mal les conséquences.

Il y a un mois encore, elle aurait proposé à la jeune fille de la prendre en apprentissage. Cette dernière lui paraissait avoir les qualités pour devenir une bonne herboriste. Mais Etheldred venait de s'engager à suivre l'armée naine, ou du moins, les éclaireurs de Belegar, ce n'était pas la place d'une fillette. Déjà qu'elle se demandait parfois si elle-même tiendrait le coup... Sans compter qu'elle n'oubliait pas la menace qui pesait sur elle : elle ne voulait pas mettre en danger Kalimë. Enfin, de toutes façons, la jeune fille n'avait pas demandé une telle chose, elle ne devait pas se rendre compte de ce que représentait l'herboristerie, de la somme de travail que demandait le "apprendre à faire comme vous".

" Je peux t'enseigner comment faire une infusion antidouleur efficace. Quelque chose de très simple, mais très utile. Quand au reste... elle était désolée et gênée de ne pouvoir remercier la jeune fille comme elle l'avait proposé. Je dois repartir en forêt, où j'habite. "

Pour peu de temps, songea-t-elle. Les choses avaient changé.

" Mais déjà, je te laisse avec Keshem. "

Elle se retourna vers les rayonnages - fort intéressants soit dit en passant - afin qu'ils soient tranquilles, ne voulant pas s'immiscer dans les affaires de l'homme. Elle espérait qu'il ne prendrait pas mal ce qu'elle venait de dire. Il n'avait pas envie de parler devant elle mais ne l'avait pas dit clairement, après tout. C'était juste qu'elle avait trop l'habitude avec ses patients des silences lourds de sous entendus et des mensonges par omission pour s'y tromper.


[hrp :
je compte par la suite continuer ce rp en passant à travers la plaine jusqu'à aduram : si ça vous dit de trouver une bonne raison pour m'accompagner. Etheldred ne dira pas non vu qu'elle ne veut pas rouvrir ses blessures et craint de ne pouvoir se défendre correctement si besoin est.

Kalime, je sais pas ce que t'entendais exactement dans ta demande, mais ça fait un moment que je cherche un apprenti pour etheldred, si ça t'intéresse... sachant que comme je l'ai dit dans le rp, ça ne pourra se faire de suite vu qu'elle vient de rejoindre les nains. Mais on peut en rediscuter par mp si ça t'intéresse, pour s'arranger. ]

Mais déjà, je te laisse avec Keshem

L'herboriste retourna flanée entre les étagères poussièreuses qui encombraient les murs de la bicoque. Le géant se tenait près de la porte ouverte et observa Etheldred s'éloigner. Il posa de nouveau son regard sur Kalimë, arborant toujours l'air enjoué qui la caractérisait depuis leur rencontre. Il sortit dans la ruelle et se retourna en s'accroupissant pour se mettre au niveau de l'enfant. Il plongea son regard dur dans celui, doux au contraire, de la jeune adepte.

Bon bah c'est mon tour. Alors c'est un petit blond ...

Keshem hésita un instant. Ce morveux n'était pas ce qu'il désirait le plus...

Les drows...

La cabale de la flamme noire hanta une seconde son esprit...

Puis il se ressaisit, après tout, la jeune fille les avait mené à une herboristerie, pas à la plante elle meme. Il avait besoin de confirmation car il ne pouvait pas se ridiculiser en lui demandant tout de suite l'endroit ou se terrait les drows.

Euh... Donc un petit blond... Probablement de ton age... Chemise blanche... Pantalon marron et rapiécé...Habitant les quartiers pauvres à tous les coups...

Il observa Kalimë d'un air un peu perplexe attendant une réponse de la jeune fille.

Tout en regardant les étalages, Etheldred ne pouvait s'empêcher de réfléchir à la demande de Kalimë. Quand elle avait eu sept ans, sa grand-mère l'avait prise comme apprentie à deux conditions : qu'elle utilise toujours ses connaissances pour faire le bien autour d'elle et qu'elle les transmette un jour à quelqu'un qui en était digne. Jusqu'à présent, la jeune femme ne s'était pas préoccupée de cette seconde demande car elle ne s'estimait pas assez compétente pour enseigner quoi que ce soit. Puis elle avait perdu les membres de sa famille et n'avait plus eu la tête à communiquer avec qui que ce soit. A présent, elle avait réussi à s'établir et elle aurait pu enfin honorer sa promesse. Sauf que maintenant, il y avait la guerre. Deux semaines plus tôt et elle aurait accepté la demande de Kalimë avec plaisir. A présent, à moins de vouloir voir la gamine massacrée par les drows, elle ne pouvait prendre un tel engagement.

Tout en réfléchissant, elle choisit quelques sachets sur l'étagère et en acheta en plus du lichen que venait de ramener la vieille femme. Cette boutique était intéressante, il faudrait qu'elle y retourne. Elle discuta un bref instant avec l'herboriste qui la tenait puis ressortit, estimant que Keshem avait largement eu le temps de parler en privé avec Kalimë.

" J'ai ce qu'il me faut. Encore merci, Kalimë. "

Etheldred était visiblement ravie d'avoir trouvé ce qu'elle cherchait. Restait à savoir si le lichen était aussi efficace qu'elle l'espérait, mais, en tous cas, il s'agissait bien de la bonne plante.


[hrp : mes réponses seront plus courtes et moins rapides car je manque de temps irl, désolée
Et là c'est d'autant plus court que je ne sais pas comment tu vas régler tes questions avec kalimë ^^]

Au moment où Kalimë gémissait, Etheldred s'interposa, Keshem ayant déjà lâché la jeune fille. L'herboriste qui était d'un naturel plutôt calme et conciliant venait de changer du tout au tout et semblait à présent se contenir pour ne pas exploser.

Le géant face à la petite lui rappelait de mauvais souvenirs. Si elle même avait toujours été bien traitée, elle en avait vu, en tant que guérisseuse, des gamins frappés par leurs parents. Des enfants battus qui avaient honte de leur comportement qui, pensaient-ils, induisait la violence de leur père. Elle n'avait jamais rien pu faire d'autre que panser leurs plaies. Le chef de famille avait toute autorité et tous les droits. S'il cognait trop fort, au pire, on se disait qu'il était un peu dur mais on pensait avant tout que les gamins n'avaient qu'à bien se tenir. La loi du plus fort au sein des foyers... Cette idée lui avait toujours donné la nausée.

Elle ne supportait donc pas que l'on touche une personne sans défense, à plus forte raison les enfants. Les raisons du géant l'importaient peu, il avait intérêt à se calmer de suite où ce n'était plus la facette de la gentille herboriste dévouée qu'il verrait. Elle aurait pu avoir peur, simplement parce qu'il suffisait probablement que l'homme la repousse un peu violemment pour s'en débarrasser, elle ne pouvait faire le poids face à lui. Mais en ce moment elle ne pensait pas à elle mais à Kalimë, elle était surtout en colère, même si elle se contenait.

" Euh... désolé... je... "

Etheldred se calma un peu. Manifestement, il était perturbé et pas du genre à faire violence aux enfants pour le plaisir de les terroriser en prouvant sa force. Néanmoins, ce fut d'un ton glacial qu'elle coupa court, se plaçant entre Kalimë et lui et déclarant d'un ton sans appel :

" Vous lui faites peur, elle ne dira rien. "

De fait, Kalimë avait tourné les talons et s'enfuyait déjà. Voyant la tête que faisait le géant et craignant qu'il ne se lance à la poursuite de la jeune fille, Etheldred poursuivi un peu moins froidement :

" J'ai entendu dire que les drows trainaient au nord, vers les terres de Hautval. "

C'était vrai, c'étaient les rumeurs du moment, à Diantra. En revanche elle ne savait pas ce qu'elles valaient. Peut-être était-ce juste des commérages sans intérêt. Avec la guerre qui approchait, les imaginations se déchainaient. Les gens voyaient des sombres partout, y compris à Diantra. De là à savoir s'ils avaient tort... Cependant, elle préférait lancer Keshem sur une fausse piste que le laisser dans cet état. Il y avait une lueur au fond de son regard qui inquiétait la jeune femme. Elle avait déjà vu ça chez certains patients. Souvent ceux préoccupés par une idée fixe qui ne les laissaient pas en paix. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle se radoucit un peu. Et puis, nul doute que si elle le laissait dans l'expectative, il n'en sortirait rien de bon.

Sa réponse faite, elle attendit de voir sa réaction, plus pour s'assurer qu'il ne partait pas la recherche de Kalimë que parce qu'elle attendait une réponse qui ne viendrait peut être pas.