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Urien Portelame
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MessageSujet: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeJeu 5 Mar 2009 - 15:55

Le soleil filtrait au travers des volets clos emplissant le salon d'une multitude de rayons lumineux. L'épaisse couche de poussière qui stagnait dans l'air était révélée par ces traits luminaires. La pièce sentait le renfermée et ce, depuis quatre jours déjà. Une odeur rance de bois brûlé, de sueur et d'alcool imbibait le salon et tout ce qui pouvait encore l'être: tenture de rideaux, nappes, couffins...L'obscurité rendait l'endroit encore plus insalubre.

Il n'y avait pas un bruit, pas même un léger bruissement, ma respiration mise à part. Cela faisait près d'une semaine que j'étais de retour et rien ne m'apparaissait plus comme avant. La cité fortifiée de Diantra aussi belle et majestueuse qu'elle pût être n'était plus qu'un masque maussade grisâtre où des hommes et des femmes déambulaient, sans intérêts aucuns, à leur tristes et mornes occupations. Cela faisait donc quatre jours que je m'étais cloîtré dans la demeure familiale, modeste bien que mes parents me léguèrent en contribution de mon "cheminement". De la charité ? Sans doute, je m'en fichais royalement de toute manière. Que pouvais-je bien faire ? Lorsque l'on a perdu l'unique chose auquel on tenait pardessus-tout, il est difficile de croire que tout redeviendra, comme par enchantement, comme avant. Qu'ais-je perdu ? Mon honneur...Ma capacité à défendre mon âme et celle de mon Roi. Je ne suis plus rien...Plus rien.

Trois coups à la porte me firent sursauter. Je relevais la tête en même temps que celle de Flocon, couché sur le ventre, au pied de ma chaise. Je ne comprenais pas pourquoi ce chien était toujours là. A entendre constamment mes plaintes, mes regrets. A me voir picoler, maugréer et picoler encore et toujours. Peut-être parce qu'il n'avait pas le choix. Un chien, ça n'ouvre pas les portes, si ?

Trois nouveaux coups, plus percutant cette fois. La barbe ! Allez à Tyra qui que vous soyez ! Et foutez-moi la paix ! Mais je n'avais même pas la force de le crier. Je reposais ma tête lourdement contre mon bras, avachi que j'étais, sur la table du salon. Flocon, quand à lui, se leva et s'approcha de la porte en gémissant. Il se mit à la gratter, puis voyant que je ne réagissais pas, il se leva sur ses pattes arrières et coinça la poignée entre ses dents. D'un geste brusque de la tête il la fit tourner et un immense tunnel lumineux s'ouvrit sur moi:

" Sale chien ! "

Pestais-je tout fort, mais il était déjà parti en trombe dehors, me cachant les yeux de ce flot désagréablement éblouissant, mais je dûs reconnaître que ce chien était sacrément doué. Finalement il avait fait son choix, et était resté auprès de moi malgré ma mauvaise humeur quotidienne et ma gueule-de-bois de six pieds de long.

J'entendis des pas se diriger vers moi mais je n'arrivais pas à distinguer leur propriétaire. C'est lorsqu'il prit la parole que je réalisais qu'il était la dernière personne que j'aurais voulu voir:

" Pouah ! Mais ça pue le fauve là-dedans ! Bon sang Urien mais qu'est-ce que tu fais là...à...à...Il cherchait ses mots, visiblement dégoûté et très certainement déçu par mon comportement, boire et te morfondre de la sorte ! L'exemple de ton père ne t'as-t-il pas servi ?
- Tu t'égosilles pour rien Belenör, laisses-moi en paix, lui dis-je d'une voix mal assurée et particulièrement rauque.
- Il n'en est pas question mon garçon. Non. Et il s'affaira à ouvrir les volets un à un, me plongeant dans un bain irridescent de lumière vive et aveuglante. Ta mère doit passer sous peu. Te rends-tu compte de l'inquiétude que tu nous as causés en filant comme ça...Je sentais toute son amertume à mon encontre. Pas une lettre, rien, aucune nouvelle pendant près d'une année ! Une année entière Urien ! Je sais bien que tu n'es plus un enfant mais tout de même...Je fis un signe de main évasif pour seul mot d'excuse. Tu ne t'en tireras pas comme ça crois-moi. Enfin tu n'es plus un gamin Urien, tu es un cheval...Je frappais la table du plat de la main.
- Je t'interdis d'aller plus loin Belenör...ma voix n'était plus qu'un murmure strident, beaucoup trop marqué par mon ressentiment certain. Je le vis s'appuyer, les deux poings sur la table, me fixant de ses yeux émeraude, si pénétrant.
- Tu es un chevalier Urien Portelame, un chevalier du Lys d'Or. Tu appartiens à la garde personnelle du Roi ! Il tapa la table à son tour, mais beaucoup plus violemment que je ne le fis plus tôt. Tu as de la chance d'en faire encore parti crois-moi...Il marqua un temps. De quoi as-tu peur ? Qu'est-ce qui t'effraie tellement dehors ? Le regard des gens ? Ce que l'on pourrait penser de toi ? Bon sang Urien, tu n'as rien à te reprocher, rien à prouver ! Qui plus est tu n'es PAS invalide !
- Si je le suis justement ! hurlais-je comme pour donner un sens à cette réalité si amère. Regardes-moi Belenör.
- Mais je te regardes mon fils, je te regardes. Tu as toute ta tête, tes deux bras et tes deux jambes, il leva la main pour interrompre mon élan de colère, tu es entier quoi que tu en dises et quoi que tu en penses. Ton père n'avait pas eu cette chance-là. Ma colère retombais doucement au souvenir de mon père. Illustre chevalier mais qui, ayant perdu un bras au cours d'une escarmouche, s'était donné la mort quelques années plus tard. Belenör avait raison. J'étais entier, certes. Mais mon coeur ne l'admettait pas. Allez lèves-toi et aides-moi à remettre cette maison en ordre. Il ouvrit les fenêtres laissant l'air frais de ce mois de Favriüs balayé d'un coup de vent l'air vicié de la demeure. Je respirais à grande goulée cet air vivifiant qui me brûlait la gorge à chaque inspiration. Allez debout !"

Il essaya de me lever mais je sentis que le poids des années, sur sa personne, se faisaient indéniablement sentir. Ses bras se mirent à trembler sous l'effort et il ne parvint pas à me soulever les fesses de la chaise. Par égard pour cet homme je fis l'effort de me tenir debout, d'autant plus que j'avais une boule de poil blanche qui me mordillait le mollet. Décidément tout le monde était contre moi...ou peut-être était-ce l'inverse.
Je regardais l'embrasure de la porte, il y avait un peu d'agitation dehors. Je savais que j'avais sale mine. Je ne m'étais pas rasé depuis...très longtemps, ni même coupé les cheveux qui me tombaient en cascade dans le milieu du dos. Ce n'était pas là le cadet de mes soucis.
Je m'approchais, titubant de l'encadrure de la porte, puis posant mon bras contre cette dernière, je contemplais la vie de cette citée. Tellement de choses avaient changés. Nous avions eu un nouveau roi en la personne de Trystan d'Erac, succédant à l'abdication du Roi régnant Ultuant. Charles de Hautval était devenu le maître de l'Ordre du Lys d'Or. La peste avait ravagée nos terres et notre cité. Oui bon nombres de choses avaient changées:

" Quel jour sommes-nous, dis-je sans me retourner.
- Elenwënas."

Il était peut-être temps de mettre ma rancoeur de côté. Et pour ce faire, je devais aller voir un vieil ami.

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Urien Portelame
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeJeu 5 Mar 2009 - 15:56

" Dis-moi Belenör...Je me retournais pour lui faire face. Il s'arrêta dans son affairement à tout remettre en ordre. Un vrai homme à tout faire celui-là. Malgré son âge avancé, il n'arrêtait pas une seule seconde. Il ne travaillait plus à la forge ayant eu soin de transmettre son héritage et son expérience à son apprenti, Timür. Est-ce que tu te sens capable de me redonner un visage convenable ? Il me regarda longuement.
- Et bien...Vu l'étendue des travaux...Il esquissa un sourire. Je préfère laisser ta mère s'en charger."

Le bougre, il savait pertinemment que je ne voulais pas que ma mère me voit dans pareil état. Ce devait être sa façon à lui de me corriger. Flocon, quand à lui, profitait pleinement de ce bel après-midi. Il était là, dehors, insouciant et plein de vie, reniflant la moindre parcelle de terrain qu'il avait sous le museau. S'arrêtant, les oreilles aux aguets, l'oeil vif, puis repartant de plus belle. C'était un sacré numéro à lui tout seul. Et je me surpris à sourire en le contemplant ainsi dans l'attente angoissante de voir arriver ma mère au détour d'une ruelle.
Elle ne mit guère longtemps à se faire désirer. Je l'aperçus, toujours aussi belle malgré les années marquées sur son visage et sa posture. Elle marchait avec de petits pas rapides, le dos légèrement voûté, un panier en osier entre les mains, le regard furieux et si soulagé de me voir lui sourire de l'autre côté du perron. Flocon lui fit la fête, tournoyant sur lui-même et aboyant à vive voix. Elle ne prit pas la peine de le caresser, déposant son panier à ses pieds, elle m'agrippa fermement. Elle sentait encore la lavande et une douce odeur de gingembre émanait de sa chevelure dépigmentée. Notre étreinte dura un long moment. Je ressentais toute son affliction et j'en éprouvais une certaine culpabilité. J'aperçus du coin de l'oeil, Flocon, renfilant dans le panier. D'un coup de pied gentil, je le repoussais en lui jetant un regard noir pardessus l'épaule de ma mère. Il s'assit, le regard baissé, couinant légèrement. Ma mère me contempla un long moment, plongeant ses deux yeux bleu au fond des miens. Elle me caressa le visage, du moins ce qu'il en restait au vu de ma barbe florissante et sourit. Envolée sa tristesse, son chagrin, sa colère. C'était une mère aimante que j'avais sous les yeux:

" Il va falloir faire quelque chose pour tout ça. Elle désignait mes cheveux et ma barbe. Aucun reproche, aucune remarque d'aucune sorte sur mon comportement. Cela me parut presque déplacé de sa part de ne pas en faire allusion, ni même de me réprimander pour tout ce que je lui avais fait endurer. Je t'ai apporté un petit repas, j'espère que cela te plaira. Comment pouvait-il en être autrement, je n'avais rien mangé de fameux depuis bien longtemps. Depuis combien de temps es-tu rentré ?
- Une semaine tout au plus. Elle se pinça les lèvres.
- J'en suis heureuse, si tu savais comme je suis heureuse de te revoir mon fils. Le chien glapit. Oh mais toi aussi tu sais. Viens par ici. Et il vint à ses pieds, se laissant caresser avec envie.
- Mère je voudrais...
- Inutile, mon fils. On ne peut changer le cours des évènements passés et je ne supporte pas te voir aussi empli de chagrin. Ce qui est fait est fait et par Elenwë, te voir sain et sauf, me suffit amplement. J'acquiesçais d'un signe de tête.

Et nous nous mirent à table, partageant ce qu'elle avait préparé. De petits gâteaux secs aux raisins, délicieux. Elle en donna deux à Flocon qui ne prit pas la peine de les savourer. En deux coups de mâchoires ils étaient avalés:

" Toi tu ne sais pas la valeure de ce qui est bon lui dis-je en agitant un gâteau à sa vue. Il ne détachait pas ses yeux de la nourriture, assis qu'il était. Je vois que j'ai toute ton attention désormais. Mes parents souriaient.
- Je déteste quand tu fais ça...Cette voix dans ma tête me surpris. C'était plus un murmure qu'autre chose mais je parvins à dinstiguer chaque mots. Nous avions déjà partagé pareil lien durant notre périple mais c'était juste des instants incontrôlés. Je fus surpris mais heureux de pouvoir le réitérer.
- Allons tu ne vas pas bouder ce gâteau que je te tends. Le chien se mit en boule au coin de la cheminée. Je regardais mes parents en souriant. Il n'est guère très patient, il va falloir que je lui apprenne à mériter son dû...Je ne pus finir ma phrase qu'il me chipa le gâteau des mains et s'enfuit jusqu'à la porte me toisant de son air satisfait. Et ne pas le voler comme le chapardeur qu'il est. Mes parents s'esclaffèrent.
- Je suis aussi malin que toi, ne l'oublie pas.
- Malin et voleur oui, répondis-je à sa pensée.
- Je l'ai bien mérité. T'accompagner est une chose, te supporter en est une autre.
- Tu réfléchis comme un homme méfies-toi.
- Tu agis comme une bête."

Et ce fût la fin de notre bref intermède. Ces mots ou quoi que ce fussent me touchèrent au plus haut point. Comme un coup de tison ardent en plein coeur. Mes parents se parlaient tout deux, discutant de l'intelligence de Flocon. Il n'en avait pas idée. Pour ma part je pris conscience de ma réaction puérile. Je m'étais enfermé comme une bête traquée, à l'agonie, fermé que j'étais à la moindre opportunité de me relever. Je me levais d'un bond:

" Où vas-tu mon fils me dit Belenör, surpris de mon comportement soudain.
- Reprendre le cours de ma vie.
- Excellent ! Et par quoi vas-tu commencer ?
- Par prendre l'air serait un bon début, et puis j'ai un vieil ami à qui je dois rendre hommage.
- Attends, me dit ma mère. Tu ne vas pas sortir comme ça ! Tu vas me faire honte. Grand sourire.
- Elle a raison. C'était Flocon, m'attendant patiemment sur le perron."

Je lui adressais un sourire narquois lorsque ma mère débusqua l'attirail nécessaire. Il y avait de quoi faire. Elle s'y attela avec la plus grande satisfaction, me racontant tout ce que j'avais manqué, moi, lui racontant tout ce que j'avais vu, toutes mes rencontres. Nous y passâmes une bonne heure, sous le regard bienveillant de Belenör et celui impatient de Flocon qui se languissait, couché sur le flanc, prenant un bon bain de soleil. Lorsqu'elle eût terminée, elle me tendit un petit miroir. Je n'aurais su dire si c'était moi ou un autre homme que j'avais sous les yeux. J'avais le visage émacié, les pommettes saillantes. Mon regard était toujours le même, bien qu'une étrange étincelle luisait à l'intérieur. Mon visage était beaucoup plus rafraîchi et j'avais perdu une bonne dizaine d'années. Un bouc brûnatre dessinait les contours de ma bouche avec élégance et mes cheveux ondulaient soigneusement, encadrant mon visage. Satisfait j'embrassais ma mère sur le front, la remerciant de sa patience. Puis étreignant Belenör, j'entrepris de quitter la maison.
Je pris mon manteau, ceint ma lame à mon flanc et d'un petit sifflement, Flocon se mit en route à mes côtés.


[Désolé pour le double post, mais ce texte d'introduction ne rentrait pas dans un seul, je ferais plus attention la prochaine fois, promis !]
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Urien Portelame
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeLun 9 Mar 2009 - 21:54

Je marchais tranquillement parmi la foule. Le soleil ne filtrait pas au travers des rues étroites de la cité de Diantra, les plongeant dans une pénombre certaine et quasi immuable. Les pavés de la ville témoignaient de la grandeur et de l'ancienneté de cette cité fortifiée, parfois absents, d'autres fois terriblement présents, ils pouvaient vous faire trébucher si vous n'y prêtiez pas assez attention. Cela dépendait également du quartier que l'on fréquentait. Plus il était riche mieux les ruelles s'en trouvaient entretenues.

Je marchais donc paisiblement sur le sentier, agréablement bien pavé, ma jambe me tirant un peu, du quartier commerçant lorsque j'aperçus la grand-place. Il y en avait une pour chacun des quartiers de Diantra. Véritable centre névralgique de la ville, ces places étaient le point d'orgue de tout les habitants. Commérages en tout genres s'y tenaient avec plus ou moins d'enthousiasme, commerçants, profiteurs, duellistes, ménestrels, danseurs...on y trouvait de tout. Souvent, une statue ou une fontaine trônait en son centre comme s'était le cas pour celle où je me trouvais. Une magnifique fontaine admirablement sculpté. L'eau se reflétait en des milliers d'étoiles étincelantes sous le couvert chaleureux du soleil brûlant. Flocon reniflait l'air et s'avançait prudemment vers le bassin. Il posa ses pattes avant sur le pourtour de pierre humide et se mit à laper l'eau fraîche. Je le regardais en souriant, haussant les épaules devant les regards réprobateurs de certains citoyens. Je m'avançais à sa suite et, à sa manière, me penchais au-dessus de l'eau miroitante. Je plongeais une main dans le liquide froid et m'en humidifiais le visage.
Mon chien se frotta contre ma jambe. Je me mis à sa hauteur péniblement et le caressais avec vigueur m'amusant de son agacement certain. Il n'aimait pas que je le caresse trop vivement en lui secouant la tête. Il ne tarda pas à me le signifier à l'image de ses dents si blanches, égales à sa fourrure, et à son grognement:

" Si tu continues je te mords là où ça fait mal ! "

Je levais les bras en signe d'abdication en souriant ouvertement. Je me relevais avec autant de difficultés qu'il m'avait fallu pour m'agenouiller. Je massais ma jambe doucement contemplant l'immense cathédrale qui trônait fièrement au-dessus de la ville. Il me restait encore pas mal de chemin à parcourir mais je m'accordais un moment de repos. Je devais réapprendre à marcher, et surtout à me ménager.
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeMar 10 Mar 2009 - 12:33

Bien caché dans une petite ruelle, Alice inquiète, porta sa lanterne à son visage, elle ouvrit la porte pour mieux regarder sa petite habitante. La petite fée se trouvait pile à la hauteur des yeux bleus, la fillette se mordit sa lèvre inferieure, la pose qu'avait adopté son amie ne lui disait rien de bon, Dinah avait les mains sur les hanches et malgré sa petite taille Alice vit qu'elle la fixait avec un regard mauvais et plein de reproche. Aïe, elle devait beaucoup lui en vouloir, quoique Dinah était d'une nature colérique et s'emportait facilement.

"Di-i-nah ! Dis moi mon petit papillon, ma lanterne, ma lumière dans la nuit, mon adorable petite fée, ma jolie, tu boudes ? "demanda Alice de sa voix la plus mielleuse.

Pour toute réponse la fée tapa du pied et croisa ses bras sur sa poitrine tout en tournant le dos à la fillette. Alice soupira lasse des sautes d'humeurs de son amie. Comment une créature aussi minuscule pouvait-elle avoir un caractère aussi insupportable ? Elle qui pensait que les fées étaient amusantes, joueuses et divertissantes, elle était déçue de sa petite Dinah, celle-ci faisait la tête constamment et râlait pour un rien. Comment pouvait-on s'amuser avec une telle partenaire de jeu ?


"Allons, tu vas pas me faire la tête tout la journée ?"
reprit Alice

La fée resta silencieuse. Énervée , Dinah garda la tête bien droite, les yeux clos pour bien faire comprendre qu’elle ne voulait plus voir Alice, elle était fâchée contre la petite humaine et pas prête a lui accordé son pardon facilement. Cela n’allait pas être simple de se faire pardonner pour la petite Alice, comme la flatterie ne fonctionnait pas, elle essaya de s’expliquer en limitant sa responsabilité dans ce que venait qu’était arrivé quelques minutes plus tôt.

"Ce n’est pas de ma faute si . . ."


D’un coup, Dinah se retourna et pointa du doigt un index accusateur, les joues rougies par la fureur qui l’animait. Tant de colère dans un si petit corps surprenait toujours la fillette, Dinah piquait des crises nerf terrifiante.

"Bon d’accord, c’est de ma faute. Mais je ne pouvais pas savoir moi. . ."


Dinah tapa de nouveau du pied, c’était son petit tic a chaque qu’elle était contrariée, en colère ou vexée elle tapait du pied sur le sol, c’était une manière comme une autre pour elle de se faire comprendre par Alice. Désespérant, l a petite fille tenta une dernière fois de s’excuser et parla sur un ton des plus sincère.

"Je suis désolée. Je te promets de plus recommencer. "


La petite fée haussa ses épaules, la parole d’une humaine ne valait pas grande chose a ses yeux, même si Alice faisait des efforts pour la tenir, elle savait que tôt ou tard elle l’oublierait et de nouveaux l’exhiberait devant d’autres gamins. Dinah supportait mal les enfants humains, elle tolérait Alice parce qu’elle lui avait sauvé la vie et surtout qu’elle était bloquée dans cette fichue lanterne. C’était assez humiliant d’être comparable a un oiseau dans une cage, qu’elle estimait qu’elle n’avait pas en plus besoin de servie d’attraction, surtout pour que l’on flatte l’ego d’Alice. Elle n’était toujours pas décidée a pardonner à la fillette et pour bien lui faire comprendre qu’elle ne voulait plus l’écouter pour le moment, la fée lui tourna le dos et s’assit en tailleur.

"Dinah ? Dis ? Tu me pardonne ?"

Alice fut de plus en plus agacée pour le complètement de la fée, elle inspira un grand coup et s’écria

"Très bien Mademoiselle boudin, tu n’as qu’a faire ta mauvais tête, je te parle plus ! Na !"

Elle referma la petite porte de la lanterne, la posa par terre, puis en se redressant imita Dinah en tapant du pied sur le sol et lui tourna le dos les bras croisés. Elles restèrent comme cela un long moment, à bouder chacune dans leur coin. La raison de leur dispute était un simple jeu avec des enfants du quartier qui avait faillit mal tourner pour la petite fée ? Alice était une enfant sociable, même si la présence de Dinah lui réchauffer le cœur et briser sa solitude, elle avait tout de même besoin de garder le contacte avec des personnes de sa race, surtout avec des enfants. C’était logique on ne pouvait pas s’amuser avec les adultes, surtout ces temps-ci ils avaient un tas d’autres truc en tête qu’Alice se refusait d’essayer de comprendre, sa vie était assez compliqué pour s’en soucier d’avantage des problèmes de grands comme elle avait l’habitude de le dire. Bref, la fillette pour se lier rapidement d’amitié avec les enfants du coin s’était servir de Dinah.

En bonne oratrice, la petite fille avait fait bisquer ses nouveaux camarades en leur racontant comment elle avait réussi a capturé la princesse des fées dans la forêt magique ou elle vivait, bien sur tout était qu’un énorme mensonge, Dinah n’était qu’une simple fée et de son côté d’Alice elle n’avait jamais quitté Diantra durant sa courte vie. Admiratif, les enfants l’avaient cru, enfin ils s’en moquaient bien que cela soit faux ou nom ils avaient devant leurs yeux une fée, mais ils ne voulaient pas se contenter que de regarder et ils voulaient la toucher, Alice ne pouvait pas laisser sa protéger se faire tripoter comme un vulgaire chat passant de bras en bras pour avoir sa dose de caresse. Refusant sèchement de prêter sa lanterne, Alice avait fini par se disputer et en venir aux mains avec eux. Pour la pauvre fée, elle avait était secoué dans tout les sens par d’horrible gamins qui essayaient d’arrachait la lanterne des mains d’Alice. La petite fille avait choisir de prendre la fuite, serrant la petite cage de verre de Dinah contre elle, elle avait couru aussi vite et loin qu’elle le pouvait pour finir sa course dans une petite ruelle. A peine avait-elle reprit son souffle qu’elle se faisait disputer par la fée.

Alice craqua la première, elle n’arrivait jamais a faire la tête trop long temps, contrairement a Dinah qui elle pouvait reste des heures assise sans bouger. Elle s’accroupit à côte de la lanterne et tapota doucement dur une vitre, Dinah elle fit mine de rien entendre et ne bougea pas d’un cilles. Alice soupira dépité, pour le moment ça ne servait à rien d’essayer de faire la paix avec elle. Alors, Alice saisit la lanterne par sa poignée et se leva d’un bond. Elle n’allait pas rester là a faire la tête, alors qu’elle pouvait faire une tonnes d’autres choses cent fois plus amusante, Dinah tôt ou tard arrêtera bien de bouder, mais en attendant la petite fille décida de change d’air. Une ruelle n’était pas un lieu rassurant pour une enfant seule, même si l’idée que ce genre de cachette était un peu glauque lui traversa l’esprit qu’a l’instant.

Sans aucune raison apparente sauf celle que c’était une enfant et de secouer un peu Dinah en guise de mini vengeance, elle se mit en courir pour quitter la ruelle. Elle déboula sur une grande place comme un diable a ressort dans une boite surprise et si rapidement qu’elle ne put s’arrêter a temps et rentra en collision avec une personne qui passait au même moment qu’elle sortait de la ruelle. Elle s’excusa brièvement et se remit à courir droit devant-elle. Alice se faufilât entre la foule regardant un peu ce qu’il avait comme animation sur la place, rien n’attira son attention.

Soudain elle remarqua un chien un peu plus loin devant elle, elle adorait les animaux surtout ceux qui ressemblaient a de grosse de poils blanche toutes douces, elle avait avis de caresser l’animal, mais il faillait tout de même être méfiante. Sa grande sœur l’avait toujours mise en garde contre les chiens inconnus, ceux-ci pouvaient être dangereux. Prudente, elle s’approcha de l’animal et remarqua qu’il suivit un homme, surement son maitre, quel chance ! Dans la petite tête d’Alice un petit plan se mit en place rapidement, vu que ce n’était pas un chien errant, elle devait faire connaissance avec son maitre comme ça l’adorable et surement tout doux chien devait alors connu et elle pourrait le câline et rendre jalouse Dinah, car elle s’occuperait plus d’elle pendent ce temps la, parfait et ainsi la petite fée ne lui ferait plus la tête. C’était une très bonne idée, mais comment débuté une conversation avec un adulte ? Un sourire espiègle se dessina sur son visage et elle fonça en courant droit sur l’homme. Elle lui rentra dedans et feinta un choque violent en tombant en arrière sur ses fesses. Elle fit mine d’avoir mal et pleura à moitié.


"Excusez-moi." Fit-elle en s’essuyant du revers de la manche de sa robe bleu ses fausses larmes qui peinaient a vouloir couler sur ses joues. Phase un de son plan 1 accomplit, elle espérait que la phase 2 fonctionnerait facilement.
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeMar 10 Mar 2009 - 16:20

Je me passais une main sur le menton, triturant mon bouc, le regard lointain. La distance qui me séparait du cimetière de la Cathédrale me semblait véritablement énorme. Je n'avais jamais considéré le fait que je puisses être blessé au cours de mes batailles, ni même imaginé une mort quelconque sous le fil d'une lame experte ou non. A présent, avec cette jambe de plomb, ma vision en était tout autre. Les distances me paraissaient toutes plus longues les unes que les autres, le moindre escarpement était un véritable défi, cette ville entière était une menace à mon équilibre et ma santé physique. Je soupirais un grand coup, relâchant la tension de mes épaules, de ma nuque. Ce n'était rien de moins qu'un chemin sinueux, j'avais affronté bien pire. D'un geste de la main je fis signe à mon chien de poursuivre notre route.

C'est alors qu'une espèce de furie bleu me déferla dessus. Je ne l'avais pas vu, de par sa petite taille, ni même entendu. Pour tout vous dire je ne ressentis que le choc de celle-ci contre ma jambe. Une douleur fulgurante explosa en mon genou droit, parcourant les muscles, les nerfs, mettant ma chair à vif et me brûlant tout le dos en un frisson glacé qui me déchirait les entrailles. Je ne pus retenir un juron:

" Bordel de Dieu ! Je me retournais, le visage déformé par la colère et la soudaineté de l'attaque, une main sur ma cuisse endolorie, tu peux pas regarder où tu mets les pieds ?! Elle était sur les fesses, le regard larmoyant. Une fillette pas plus haut que six ou sept pommes, les cheveux blond platine affublée d'une robe bleu azur retroussée jusquà la taille sous la rudesse de l'impact. Elle était pitoyable. Merde alors ! Manquait plus que ça pour rajouter à mon calvaire ! "

Je me massais la jambe avec vigueur sentant ce fluide glacé, qu'est la douleur, se rétracter en un foyer ardent juste à hauteur de ma rotule. Je n'essayais même pas de la relever, m'asseyant sur le rebord de la fontaine et étirant ma jambe.
Flocon s'avança avec méfiance vers la jeune fille, le museau reniflant son odeur. Il s'arrêta à hauteur de son visage, l'inspectant minutieusement. Son flair le porta jusqu'à la petite lanterne qu'elle n'avait pas lâchée d'un pouce.
" Etrange...me dit-il.
- Quoi donc, ronchonnais-je.
- Le choc est violent et pourtant cette humaine ne dégage pas de peur...
- C'est une gamine ! Rien ne les effraie à cet âge-là...Je la toisais d'un oeil sombre me relevant avec une extrême précaution.
- Il y autre chose...Flocon approchait son museau au plus près de la lanterne. Il ya quelque chose là-dedans. Nouveau reniflement. Cet acte était prémédité sinon elle n'aurait pas tenue aussi fermement son bien. Il venait de finir son inspection et me regarda de ses yeux étincelants. Je sentais poindre la curiosité qui le démangeait.
- Vas-y. "

Il ne se fit pas prier, aussitôt il essaya de regarder ce qui se trouvait dans la lanterne à grand renfort de couinements et de pattes levées. Doucement je m'avançais vers la fillette, aussi impressionnant qu'un géant, osbcurcissant le soleil sous ma carrure dantesque. Je la regardais droit dans les yeux, les mains refermées en deux poings accollées à mes hanches. Lorsque je pris la parole ma voix était ferme et pleine de reproches:

" Excuses réfutées gamine. Qu'as-tu essayer de faire en me bousculant de la sorte ? Me voler ? A moins que tu ne veuilles me quémander quelque argent en tentant de me corrompre par ton plaidoyer minable ? En tout les cas, ce ne sont nullement des manières pour aborder les gens ! Debout ! Je n'avais pas haussé le ton mais ma voix avait prit des intonations beaucoup plus rauque que je ne l'aurais souhaité. Flocon se tourna vers moi, les oreilles tendues, le museau au vent. Quoi ?
- Ne la brusques pas. Tu l'effraies vraiment à présent.
- Tant mieux répondis-je d'une voix sec."

Il était hors de question que je laisse passer ça. Elle m'avait fait bigrement mal, la sotte, avec ces bêtises puériles et je n'entendais pas en rester là. Par ailleurs, je constatais la vraie faiblesse de ma jambe. En plus d'être handicapante, elle s'avérait véritablement comme mon pire ennemi si même une gamine parvenait à me mettre hors du jeu de la sorte. Je devais, de toute urgence, pallier à ce défaut, au moins partiellement.
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeVen 27 Mar 2009 - 1:11

Une journée bien tranquille, une petite chamaille entre deux commerçants sur la place du marché et un chien enragé attaquant des passants. Rien de difficile pour notre garde qui, pour ces deux occasions, avait eu le plaisir d'utiliser sa précieuse matraque, cet instrument procurant un maximum de douleur pour la victime tout en la gardant en vie afin que l'utilisateur de la matraque en question puisse en profiter le plus longtemps possible. La ronde de patrouille du garde tirait à sa fin. Comme à son habitude, le garde avait commencé à se réchauffer pour la soirée; il buvait à gorgées généreuses le rum de sa petite flasque métallique. Le temps passait déjà un peu plus vite de cette façon. Dernière rue en direction de la caserne, le fort de la Vaillance et une fois son rapport fait, direction la taverne. Sur son chemin il fut le témoin des pleures d’une petite fille qui selon toute apparence se faisait intimider par un homme. Et elle avait de bonne raison d’être intimidée, l’homme en question était une véritable armurerie sur patte. De plus se colosse n’avait pas l’air particulièrement de bonne humeur. Brok fit quelque pas la direction des deux interlocuteurs, plus par curiosité que par sens du devoir. Alors qu’il s’approchait, il remarqua un détail sur l’épée que possédait le guerrier. Cet écusson sur la garde de l’épée, il l’avait déjà vu, c'était celui de la garde d'honneur [Référence]. Et le plus drôle c’est que les circonstances étaient presque identiques. Un brin amusé par cette situation, un sourire malin s’étira sur le visage blanchâtre du garde.

-On brutalise les petites filles maintenant? C’est étonnant de la part d’un membre de la garde royale. Mais surtout ne vous gêner pas, ce n’est pas moi qui vas vous arrêter, de toute façon il faut bien que quelqu'un leur donne une leçon à ces jeunes mal éduqués lança t-il avant de lancer un regard sadique en direction de la petite fille.

Lorsqu’il eu terminé, Brok fit un pas vers l’arrière et fit comme s’il était spectateur de la scène se déroulant entre les deux protagonistes. Il ne voulait manquer ça. Plus jamais ses supérieurs ne pourraient lui reprocher d’infliger des punitions corporelles trop sévères. Franchement, pourquoi voulaient-ils interdire cela? C’était justement la partie la plus intéressante du métier. Et puis pour apprendre les bonnes manières à un mioche, il n’y avait rien de mieux. C’est comme cela que Brok avait été éduqué et aujourd’hui et regardez le résultat; un fidèle garde avec une quinzaine d’année au service de sa majesté, que pouvait-on demander de mieux?

-Vous savez que vous pourriez vous faire bannir de l’armée pour ça? Je ne veux même pas imaginer la honte que cela représenterait pour vous dit-il d’un ton amusé.

Brok en profitait, pour une fois que ce n’était pas lui qui était en tort. Il ne manquait plus qu’un certain chevalier Dilandro passe par là et le portrait aurait été parfait.
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeVen 27 Mar 2009 - 12:29

Je contemplais cette petite. Elle serrait fortement sa lanterne tout contre sa poitrine, en jetant des coups d'oeils furtifs vers Flocon. Plus une seule larme ne roulait sur ses joues vermeilles. J'avais beau paraître aussi intimidant qu'un géant, elle ne semblait guère prendre la mesure de ses actes. Je soupirais, histoire de me détendre, ayant bien conscience que certains regards s'étaient immédiatement posés sur nous. Je pris un peu de recul et un détail fit surface.


" Flocon, approches toi de cette petite et laisses toi faire... "

Le chien ne chercha pas à comprendre et appuya son flanc contre les jambes de la gamine. Je vis sa bouche se tordre, et un léger sourire en coin illumina ses traits. Elle passa une main, presque avide, sur la fourrure de neige de mon compagnon. J'y étais. Elle avait fait toute cette comédie dans le seul but de caresser mon animal. Les mômes !

" On brutalise les petites filles maintenant ? Mon regard se tourna en direction de cette voix masculine, un peu trop acerbe à mon goût. C'est étonnant de la part d'un membre de la garde royale. Mais surtout ne vous gêner pas, ce n'est pas moi qui vais vous arrêter, il semblait presque jouir dans la situation. Son ton obséquieux cachait mal l'aplomb de ses mots fallacieux, de toute façon il faut bien que quelqu'un leur donne une leçon à ses jeunes mal éduqués. Son regard mauvais croisa celui de la jeune fille, cette dernière trop préoccupée par le poil duveteux de mon chien pour lui prêter attention. Il recula d'un pas, croisant les bras, montrant bien sa neutralité feinte à mon encontre. Je n'aimais pas ce type. Tout dans son allure reflétait la noirceur de son âme. De son équipement défraîchi à son teint violacé par l'alcool, en passant par son ton acerbe et froid. Il avait beau arborer le tabard de la garde de Diantra, cela ne lui octroyait aucunement un passe-droit à faire n'importe quoi. Je me penchais de nouveau vers la fillette.
- Ecoute moi gamine. Je m'agenouillais, non sans mal, à sa hauteur. Elle plongea ses prunelles azuréennes au fond des miennes. A l'avenir si tu veux un tant soit peu d'attention, inutile de le faire en brusquant les gens. Mon ton s'était radoucit mais la teneur de mes paroles restait ferme. Une simple demande suffit, et peut être entendue. Mon compagnon adore les caresses mais pour te punir de ta maladresse, je ne le laisserais pas s'approcher de toi. Flocon avant déjà compris de quoi il en retournait et se mit à l'écart un peu plus loin, humant l'air environnant. Quand tu comprendras que la politesse prévaut sur la malice alors, si d'aventure nous nous recroisons, je te laisserais t'amuser avec mon chien. Il se mit à aboyer en réponse à cette délicate invitation. C'est alors que le garde à la langue de serpent reprit avec suffisance.
- Vous savez que vous pourriez vous faire bannir de l'armée pour ça ? Je ne veux même pas imaginer la honte que cela représenterait pour vous..."

Il était amusé. Mais en quoi cela le regardait-il ? Je fis un signe à la jeune fille de filer. Elle croisa le regard du soldat et frissonna imperceptiblement. Elle ne se fit pas prier pour se noyer dans la masse des citoyens, sa lanterne toujours fermement accrochée entre ses mains. Je me relevais lentement, déposant une main sur la garde de mon épée, mon autre main passant au travers d'un pan de ma ceinture. Je regardais cet homme de haut en bas.

" Un garde de Diantra n'est-il pas censer représenter l'équité, l'intégrité ? Vous portez un jugement beaucoup trop hâtif sur une situation bien trop singulière. Vous savez que vous pourriez vous faire bannir de l'armée pour ça ? Je le regardais sans broncher. L'impassibilité sur mon visage. Je sais pertinemment où se trouve la limite de ma fonction et vous soldat ? Je fis un pas dans sa direction afin de réduire la portée de ma voix et lui éviter de se voir réprimander devant la populace. Vous savez à quel ordre j'appartiens, vous savez donc jusqu'où mes droits peuvent me porter. Ma voix se fit tranchante. Je n'accepterais aucune menace de votre part et encore moins lorsque celles-ci ne sont nullement fondées, me suis-je bien fait comprendre soldat ? Ma voix s'était mué en un murmure rauque et impartial. A la différence de cet homme qui s'était amusé à me railler devant tout le monde. En soi, cela ne m'avait nullement vexé. Je savais que j'étais dans mon droit mais par contre lui...Il avait outrepassé les siens. Je me retournais vers Flocon, il était adossé à la fontaine, profitant de l'humidité des pierres pour se rafraîchir. Je vous laisse à votre besogne avec cet avertissement. Je marquais une pause, une phrase me revenant en tête. Le plus difficile n'est pas de faire son devoir, comme vous avez pu le constater, mais de savoir où il se place. Méditez là-dessus. "

Et je m'en retournais, le sourire aux lèvres. Voilà une phrase qui avait régie toute ma vie. Jamais je n'aurais penser la ressortir un jour. Alastair Portelame, mon défunt père avait raison sur ce point. Un homme ne connais la légitimité de son devoir qu'au travers de son application, et de ses débordements. Il ne tient qu'à lui, par la suite, de trouver la place qui lui incombe. J'espérais, au fond de moi, que ce soldat aux penchants un peu trop punitif, finirait par se rendre compte que la brutalité n'est pas le seul moyen d'accéder à la rédemption du pêché. Mais là n'était plus mon problème à présent...
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeVen 27 Mar 2009 - 20:08

Le regard du garde oscillait entre la gamine et le chevalier. Brok s’attendait à une quelconque réaction de la part d’un des deux interlocuteurs. Le ton du chevalier devint d’un coup beaucoup plus aimable alors qu’il s’adressait à cette petite fille. Peut-être essayait-il de sauver les apparences, sinon pourquoi aurait-il changé de comportement aussi rapidement? À la grande surprise de Brok, l’homme n’essaya pas de se défendre face à l’accusation. Mais bientôt le soldat ce rendit compte, qu’il n’y avait aucun doute sur le fait que cet homme était un honnête chevalier, on n’avait qu’à l’écouter sermonner cette petite fille. ‘’Quand tu comprendras que la politesse prévaut sur la malice...’’ et puis quoi encore, comme quoi les chevaliers n’avait que cela à faire de la journée, radoter les mêmes leçons fastidieuses au lieu de faire leur devoir, c’est-à-dire défendre les membres de la royauté.

Une fois l’ennuyeux discours du chevalier fini, la gamine s’en alla sans dire un mot, toujours avec cette étrange lanterne entre les mains. Le garde la regarda s’éloigner avant de se retourner vers le chevalier. Celui-ci c’était redressé et avait posé sa main sur le pommeau de son épée. Était-ce par mégarde ou par habitude? Brok ne réagit pas, car il savait ce qu’il allait se passer; le garde allait avoir droit à un joli sermon, tout comme cette petite fille avant lui. C’était la même chose à chaque fois, on trouvait toujours quelque chose à lui reprocher. Ainsi l’exténuant sermon du chevalier débuta tout d’abord par une simple question à laquelle Brok aurait simplement pu répondre qu’un garde ne représente ni l’équité ni l’intégrité. D’ailleurs Brok ne savait même pas ce que voulait dire le mot intégrité. Un garde représentait tout simplement la loi, quelle soit juste ou non, bien interprétée ou non. Le chevalier enchaîna en parlant du jugement hâtif dont le garde avait fait part. Le soldat avait aperçu un homme colérique face à une petite fille qui pleurait, peut-être aurait-il mieux fait de passer son chemin peut-être? Et après on viendra se plaindre que les gardes ne se soucient plus des problèmes de la population. Le chevalier poursuivi et ce qu’il énonça était en fait totalement faux. Brok ne pouvait pas se faire bannir de l’armée pour un ‘’jugement hâtif’’. Le seul qui puisse le renvoyer de la garde de Diantra était le Capitaine de la garde et ce chevalier n’avait aucune autorité sur lui. Brok écouta le reste du sermon avec un certain intéressement. Il est dommage que le garde ne pu comprendre le sens de l’avant dernière phrase, peut-être y aurait-il trouvé un conseil fort utile.

Sa leçon terminée, le chevalier se retourna et amorça son départ. Mais Brok ne pouvait pas le laisser partir sans lui répliquer. Il parcourra les quelques mètres le séparant du chevalier et se posta devant lui. Son visage ne trahissait aucune expression et son ton était maintenant neutre.


-Pardonner moi sir, mais j'ai jamais eu l’intention de vous menacer, je ne voulais que vous mettre en garde. Peut-être que c’est vous qui portez un jugement hâtif sur une situation? Et puis j'pouvais pas m’empêcher d’imaginer le pire lorsque j’ai vu cette petite fille pleurer. Vous savez il y a des gens malhonnêtes partout, même dans votre ordre.

Si ce chevalier se permettait de critiquer le travail du garde, alors lui aussi avait son mot à dire sur la garde d’honneur.
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Urien Portelame
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MessageSujet: Re: Un nouveau départ. [Libre]   Un nouveau départ. [Libre] I_icon_minitimeSam 28 Mar 2009 - 20:29

Il était temps de poursuivre ma route. J'avais d'autres chats à fouetter que de me retrouver à assaisonner un soldat pour son manque flagrant de clairvoyance. Alors que Flocon relevait la tête, prêt à se remettre en route, je le vis soudainement changé de comportement en se relaissant tomber mollement sur le sol, la tête entre les pattes. Perplexe je le regardais les sourcils froncés lorsque je vis la silhouette du garde se dresser devant moi. Bon sang mais il ne va pas me lâcher lui...Il se mit à expliquer son geste et sa manière d'aborder la chose. Je l'écoutais d'une oreille quelque peu distraite. Je n'en avais que faire des querelles intestines entre la garde et les chevaliers. Lorsqu'il eût terminé, je choisis mes mots avec circonspection:


" Vous avez raison sur un point soldat. Il y a des gens malhonnêtes partout. Je ne le quittais pas du regard. Même dans mon Ordre, très certainement. La nature humaine est capable du meilleur comme du pire, seulement voilà, mes chevaliers sont aussi mes frères et si l'un d'eux fait quelque chose que je ne considère pas "juste" ou qui n'est pas en accord avec notre code alors je ne manquerais pas de le lui faire remarquer. Et cela va de pair avec quiconque. Je marquais une pause. J'ai trouvé que votre manière d'intervenir n'était pas la plus adéquat et je vous l'ais donc fait savoir. Point. La discussion s'arrête là. Inutile de vous justifier. "

Je le contournais et fit signe à Flocon de me suivre. A quoi bon se monter le bourrichon pour quelque chose d'aussi banale. Les deux partis camperaient sur leur position de toute manière, autant coupé court à la conversation qui n'aboutirait sûrement qu'à une impasse. Alors que je m'apprêtais à faire le simple pas qui m'aurait épargné la présence de cet homme, je me retournais vers lui et lui dit lentement, détachant chaque mots pour qu'ils s'imprègnent dans son cerveau:

" Vous faites votre travail, et le peuple peut vous rendre grâce pour cela mais faire respecter la loi requiert énormément de force morale. Ce que j'essayes de vous dire c'est qu'il y a d'autres manières de se faire respecter, je jetais un oeil à sa matraque près de lui, si vous voyez ce que je veux dire, surtout lorsqu'il s'agit d'enfants. Toutes fautes mérite une punition adaptée. Vous êtes le représentant de la justice, soyez aussi juste qu'elle. "

J'inclinais la tête humblement avant de reprendre ma route, bien déterminé à aller au bout de mon périple.

" J'ai l'impression qu'il n'en démordra pas cet homme là...Il ira jusqu'à te poursuivre pour avoir raison. "

Je jetais un coup d'oeil à Flocon. Ce dernier n'arrêtais pas de se retourner pour garder un oeil sur ce vindicatif soldat.
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