[Animation] /!\ Clair de lune et sombre profondeur... [ Bleu, Urien, Garemas]

Dernière édition par Entité le Ven 27 Mar 2009 - 20:49, édité 1 fois

La nuit est claire, la lune comme protectrice blafarde, veillant sur le chemin de l’étranger ou de l’habitué avec la même ferveur. Belle et ronde, pleine dans sa forme et sa blancheur. Le voile sombre nimbé d’étoile, papillonnant dans le ciel nocturne comme un millier de luciole. Ciel et terre unissent leur chant silencieux pour donner à cette voute étoilée son étrange sérénité. Le calme céleste de l’univers entier.

Un chat se glisse entre deux caisses, courant derrière une souris qui visiblement couine, tenant à sa vie. Le félin pourtant a d’autres projets pour l’animal et le voila sur elle, n’en faisant qu’une bouchée avant de disparaître dans la ruelle adjacente à la votre. Les ténèbres engloutissent tout ou presque… L’ombre n’est pourtant pas si effrayante, du moins, elle n’aurait pas du l’être en temps normal. Ce soir, trois personnes… Trois êtres… un seul destin, leurs futurs seront liés pour les prochaines heures, pourtant, aucune ne le sait, aucune ne s’en doute même une seule seconde.

Bleu, l’homme blond à l’allure noble et au visage doux. Garemas le paysan rêvant d’un avenir glorieux et enfin Urien, le chevalier dans toute sa grandeur.

Tous trois par un coup du destin se retrouvent dans cet endroit, lieu étrange où 6 ruelles se coupent et ou le centre, terrain hasardeux et étriqué, semble totalement abandonné par la demoiselle pudibonde, comme si sa lumière avait déserté le lieu.

Sous vos pieds, les égouts, face à vous, au centre même, une plaque métallique. Le bruit de cliquetis régulier, le frottement du métal contre la pierre… l’odeur acre du sang… et une étrange respiration qui s’éloigne. Vous avez à peine le temps de comprendre que le silence est de nouveau présent. Comme si rien de tout ça n’était arrivé, comme si il n’y avait la qu’une facétie de votre imagination.

Ici, c’est ici que tout commence… ici où votre destin prendra un tournant différent et pourtant semblable.

[Gardez l’ordre de rp qui sera donné dés le début, moi… le suivant, et ainsi de suite jusqu’à revenir à moi. Je vous guiderai tout le long et vous divertirai je l’espère.]

La Bataille d’Alonna était terminée et il était rentré à Diantra, qu’il avait entreprit de visiter avant de retourner au Fort de la Valliance… Mais décidément, les grandes villes n’étaient pas son fort et il s’était égaré dans ce dédale de rues et ruelles et le voila arpentant d'étroits chemins sombre, son équipement toujours signe d’une certaine misère, une épée longue simple et un écu de bois qui a fait plus que son temps dans le dos.

Alors qu’il cherchait son chemin, il y eut ce bruit curieux, attirant son attention et le faisant accélérer. Puis une odeur qu’il avait découverte que tout récemment, celle du sang et à sa curiosité s’ajouta la prudence. Avançant, une main sur le manche de sa lame, prêt à dégainer à la moindre menace, il s’approchait de l’origine de l’odeur, du bruit et d’un croisement.
Apercevant deux autres individus, l’allure fière et les armures de bonnes factures le ramenèrent sur l’instant à sa pauvreté, le rendant misérable à côté des deux hommes présent. Quand il eut terminé de se morfondre en silence, se promettant qu’il changerait cela quand il intègrerait la Rose Noire, il se concentra sur la plaque métallique…

Etait ce la faute de sa fatigue ? C’était possible, les trajets et la découverte de l’horreur de la guerre l’avaient troublé et entamé. Il reporta son attention sur les deux autres hommes, cherchant sur leurs visages à peine visible une lueur de réponse, une indication pour lui dire si il avait rêvé ou si ce qu’il avait entendu et senti était bien réel.

Quelle agréable nuit. La Lune au demeurant si blafarde, resplendissait par sa pâleur immaculée, projetant sur la voute céleste d'innombrables tâches toutes plus éclatantes les unes que les autres. Qu'il était bon de se promener en Diantra, à cette heure si tardive. En tout cas pour quelqu'un comme moi. Une jeune femme seule ne verrait pas cette nuit aussi douce que la mienne, à n'en pas douter. J'avais pris pour habitude de sortir tard le soir, le sommeil me fuyant la plupart du temps. Ces escapades nocturnes me faisaient du bien, tant sur le plan émotionnel que sur le plan physique. Je me devais de garder la santé et surtout, de réapprendre à marcher sur de longues distances sans m'essouffler ou tirer au flanc. Je m'obligeais, que dis-je, je m'astreignais à ce rythme de feu, en espérant qu'il porterait un jour, ces fruits. Flocon était à mes côtés, reniflant tout ce qu'il pouvait renifler. Chaque pavé, chaque ordure, chaque plante ou animal crevé était passé au peigne fin. Il prenait un malin plaisir à marquer son passage à différents endroits de la ville, et la plupart des maisons n'y coupaient pas. Lorsqu'il m'avait surpris à le regarder avec perplexité il me répondit qu'il faisait ça uniquement pour répondre à ses congénères, une sorte de boîte aux lettres canines, et c'était un bon moyen de se repérer dans les ruelles tortueuses de cette immense cité.

Je ne faisais donc plus attention à lui, le laissant à son oeuvre. Il me précéda de quelques mètres et mon regard se posa sur lui. On aurait dit un de ces animaux légendaires, luisant dans la pénombre pour guider ou, bien au contraire, tromper celui qui tomberait sous son charme. Je ne voyais que sa blancheur égalant en tout point celle de son homologue astrale. Mes lèvres s'étirèrent en un sourire équivoque. Soudain, il se bloqua, les oreilles tendues, la tête relevée. Il avait du flairer quelque chose. Il accéléra sa course, se glissant un peu plus dans la pénombre environnante. Je voulus l'appeler pour l'empêcher d'aller plus avant mais je ne pouvais décemment pas réveiller la population du quartier à cause d'un chien un peu trop capricieux. Je me mis donc à trotter, pestant contre son tempérament fougueux. Ne le voyant pas, je tendis mon esprit vers lui afin de lui ordonner de revenir vers moi mais rien, impossible de le "trouver". L'inquiétude me gagnais peu à peu et c'est presque en courant que je le découvris.
Il était là, devant moi, à quelques pas de là, sur une place où se rejoignait pas moins de six ruelles. Il n'y avait rien de spécial si ce n'est la chose étrange sur laquelle Flocon était penché. Il reniflait ardemment cet étrange objet, grattant de sa patte et émettant de léger couinement d'impatience et d'impuissance. Je perçus une odeur un peu trop familière à mon goût, âcre, à mesure que je m'avançais. Flocon releva le nez de son inspection furibonde et s'assit comme pour m'inviter à poursuivre ses investigations. Je le regardais, puis portais mon attention sur la plaque métallique, avant de revenir sur lui:

" Il y a quelque chose là-dessous, me dit-il un peu trop sur la défensif.
- Quelque chose ?
- Oui...Je ne sais pas de quoi il s'agit, son odeur est bien trop étrange, entremêlée à d'autres...
- Tu veux dire que quelqu'un serait passé sous cette plaque ?
- Je ne dis rien, c'est un fait. Une chose se trouve sous nos pieds, et l'odeur de sang nous y conduit.
- C'est bien ce que j'avais sentie. Mais tu ne veux tout de même pas..."

Je me stoppais net. Flocon était aussi aux aguets, le dos voûté, les poils hérissés, montrant les crocs dans un grognement féroce. Mon regard se tourna sur ma droite et je la vis. Une silhouette se dessinait dans la pénombre de la ruelle adjacente. Ma main se porta immédiatement sur la poigne de ma lame, prêt à défendre chèrement ma vie et celle de mon compagnon.

Une nuage couvra la clarté qu'offrait jusque alors la lune laissant un instant Bleu dans l'obscurité totale au milieu d'une petite ruelle biscornus comme il en existe mille dans Diantra. Le paladin réprima un frisson, ses vieux démons remontaient toujours à la surface lorsqu'il était seul dans le noir, c'était la grande raison pour laquelle il veillait jusqu'à ce que le sommeil le fauche contre son gré, la raison pour laquelle il multipliait les conquêtes d'un soir , son grand combat contre la nuit.
Mais ou était donc passée cette foutue bohémienne ? Charmante créature volupté qui l'avait charmé une seconde, disparaissant alors pour reparaitre à l'angle d'une rue proche tintillante dans ses habits de tissus à grelots , renversante dans ses mouvement de hanche félins, si excitante dans son regard vert sauvage , indomptable perle de beauté.
Comme un Saturnia ce papillon de nuit attiré malgré lui vers la lumière mais aussi vers les lezards voila deux heures qu'il la cherchait dans les dédales des rues de la Capitale, haletant de désirs et de frustration.
Sa marche nocturne hasardeuse dans le dédale de la ville le mena sur une place étriqué dont la lune semblait avoir oublié l'existence tant elle était sombre laissant la possibilité de cinq autres directions possible en plus de la sienne. Sur sa droite se trouvait un sorte de paysan qui semblait relativement paniqué , en face un chevalier dans toute sa splendeur accompagné d'un chien blanc comme la neige, ces deux là semblaient discuter entre eux, chose que le Paladin trouva complètement absurde mais après tout il y à des fous partout... Les trois êtres vivants semblaient captivés pour une bouche d'égouts. Quelle chance néanmoins de rencontrer du monde dans un endroit aussi isolé et à une heure si tardive , peut être avaient ils vus la jolie brune et pourraient alors l'aiguiller dans sa direction. Encore dans l'ombre de la ruelle, il fit quelques pas vers le chevalier, ce fut le chien qui le repéra le premier le dos vouté , les poils hérissé émettant un grognement rauque à son attention son maitre porta immédiatement l'épée au fourreau, à n'en pas douter ils étaient sur le qui-vive.

Ola ola ola du clame , je suis Bleu paladin de l'empire , je me suis perdus dans ce labyrinthe sans fin alors que je poursuivait une charmante demoiselle plutôt brune et mignionne...

Le chevalier d'un geste de la main l'intima à se taire , l'ambiance était plus que tendue

Trois hommes, différents les uns des autres.

Le chien et son maitre communiquent… il ne sait pas, il ne distingue pas précisément de quoi il s’agit. (En même temps, allez mettre votre truffe dans des égouts où rats crevés, moisissures et substances dont l’origine pour vous inconnue par bonté de cœur de votre MJ et si vous faites la différence entre un humain, un drow et un elfe, téléphonez moi ! Ha non mince, y a pas de téléphone à l’époque présente) Le bruit régulier, rythme hypnotique de pas lourds, le bruit du métal qui frotte, qui traine peut-être… celui de mouvement si vous tendez un peu plus l’oreille… mais trop tard, il s’est déjà éloigné.

Bleu comme toujours, arrive comme un cheveu sur la soupe (faites-moi penser à lui offrir une boussole), faisant copain-copain avec ses nouveaux compagnons d’infortune. Pas de brunette dans le coin, surement une gitane, une voleuse ou encore une prostituée voulant mener dans un piège le jeune et beau Bleu. Une chance pour lui qu’il se soit perdu finalement… enfin, ça il ne le saura jamais pauvre ignorant des dangers qu’il eu encouru. Mais pendant ce temps, l’intrus a définitivement disparu pour votre ouïe… il ne reste plus que le clapotis régulier de l’eau qui s’écoule du bec d’argent d’une fontaine mal entretenue.

Vous discutez, vous présentant comme bon vous semble, quand un bruit sourd résonna, s’étira et enfla dans l’égout. Son lugubre si il en est alors qu’un nouveau bruit, ou plutôt cri, à vous glacer le sang retentit. Un de ces hurlements qu’un porc fait lorsqu’on l’égorge, sauf que le soprano de la voix vous fait fortement douter de la possibilité porcine qui aurait été la première. Cri vif, mais tout aussi prompt à disparaître pour ne laisser qu’un soudain silence…

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Ombre fugace
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Il aurait pu discutailler avec ces deux chevaliers en armure, enfin, peut-être pas… Il était évident que lui et eux n’étaient pas du même milieu, et lui pauvre paysan n’avait pas les mêmes centres d’intérêts que ces deux là. C’est pourquoi il ne dit mot pendant les quelques instants de silence qu’il y eut. Les bruits disparurent assez rapidement, mais le jeune paysan demeura alerte. Le bruit métallique suggérait un chevalier en armure… Comme les deux autres qui s’étaient mis à discuter.
Il aurait pu penser à un illuminé, une curiosité locale qui préférait la nuit les rats à la compagnie des filles de joies… Chacun ses goûts me direz vous, mais l’odeur du sang restait bien ancrée dans ses narines, ça sentait mauvais, un sale coup…

Puis il y eut ce cri, ce cri déchirant et aigu… Un courant le traversa, coulant tout le long de son dos, de la peur, ce cri l’avait effrayé, ramenant toute son attention à la plaque. Il ne fit même pas attention à une éventuelle réaction des deux braves, son courage – ou sa folie, à vous de choisir – prit l’ascendant et il se mit à imaginer comme dans les contes la jeune fille belle et douce enlevée par le chevalier en armure noire, à l’haleine fétide, adorant le vin moisi et le pain rassis, un rire guttural et une voix grave. Le digne chevalier noir en somme.
Il s’imagina dès lors jouer le rôle du vaillant chevalier en armure blanche, étincelante de lumière, brandissant sa lame et pourfendant le mécréant avant de recevoir sa récompense… Non, vraiment, il fait mal de trop être bercé dans la fantaisie… Il dût revenir à la réalité, une femme à sauver des griffes d’une conserve aimant les rats et voyageant dans les égouts et il n’était qu’un paysan avec une tunique usée et un équipement ancien… Le cadre était de suite bien moins féérique… Tant pis.

Il tira son épée et s’en servit rapidement comme levier pour dégager la plaque… Le résultat fut la remontée d’une odeur qui lui fit oublier le sang… En fait, il regrettait même la seconde précédente, car finalement, ça sentait presque bon. Le mélange fabuleux des eaux usagers venaient d’être libéré de son flacon souterrain, quel délicat parfum ! Il ne put retenir une remarque à voix haute, agitant la main devant son nez, dans une tentative vaine mais automatique d’écarter l’odeur, de s’en protéger.

« Bon sang ! On se penserait presque dans des écuries qu’on n’aurait pas entretenu depuis plusieurs lunes ! »

Cela confirma une idée… Les contes de fées, c’était fictif car jamais on ne lirait que le chevalier blanc devrait pénétrer des égouts sales ou bien traverser une sale remplie de déjections de dragons. Il faudrait frapper les troubadours qui racontaient ces idioties et faisaient rêver plus d’un gosse.
Bref, il y avait une fille, et il espérait qu’elle était jolie, sinon véritablement, il se voyait bien chasser les conteurs pour leur trancher la gorge, à sauver si il était encore temps de le faire et cela passait par la case égout… Une bonne douche avant de se présenter au Fort de la Valliance hein ?
Il releva les yeux vers les deux chevaliers, qui déjà devaient le regarder.

« Bon, j’vous laisse débattre du pour et du contre du fait d’aller dans ce trou… Moi j’y vais. »

Et il descendit sans plus de discussions… Quand il arriva en bas, il eut droit à un –sprotch, quelques chose de ressemblant en tout cas -, il venait d’atterrir dans dix bons centimètres d’une matière visqueuse dont son esprit se passa bien d’imaginer la constitution. Relevant un pied puis l’autre, il émit un simple « heurk, c’est dégueulasse »… Dans cette situation, il fallait bien l’excuser de ce langage. Il s’écarta de l’entrée, progressant avec ces petits sons ressemblant à des pas dans une marre de boue et regarda derrière lui, levant les yeux vers la lumière. Si un des deux étaient décidés à le suivre, il valait mieux rester groupé et uni une fois dans la m.... et là, c'était encore plus vrai.

Un paladin ? A cette heure aussi tardive errant dans les ruelles décharnées de la cité...Etrange. Mais personne ne dors donc ? Je relâchais la prise de mon arme adressant un signe amical de la main au nouvel arrivant. Flocon retrouva son calme bien que sa curiosité et son anxiosité demeuraient. Je me tournais vers ce paladin à l'armure scintillante:

" Urien Portelame, Chevalier en second du Lys d'Or. Je hochais la tête martialement. Messire Bleu, j'ai bien peur que votre charmante demoiselle ne se touve en ces lieux, à moins qu'elle n'ait été la proie de ce "quelque chose" qui se balade sous nos pieds. Je jetais un oeil sur cette bouche d'égoûts, très intrigué. Vous sentez cette odeur de sang dans l'air ? Un parfum âcre que j'aurais reconnu entre milles.
- Ne sois pas présomptueux, même moi j'ai eu du mal à l'identifier alors le flair d'un homme...Je ne relevais pas la pique. "

C'est alors qu'un autre homme fit son entrée. Décidément ! Un jeune homme au vu de ses traits. Imposant de par sa taille mais pas au vu de son équipement. Je ravalais une réflexion et le saluais d'un hochement de tête. Visiblement il était aussi alerte que nous. Je cherchais un moyen de soulever cette plaque métallique lorsque soudain, Flocon se mit à aboyer. S'ensuivit un terrible grondement sourd qui se répercutait contre la paroi, sous nos pieds. Silence. Je restais un instant interdit devant les visages tout aussi perplexe de mes homologues. Flocon quand à lui, continuait de grogner à l'attention de cette "chose" équivoque. Puis, le cri. Un déchirement dans la nuit clair et douce. Ce terrible écho glacée me fit frissonner. Pris par l'urgence je regardais confusément autour de moi à la recherche d'un quelconque levier:

" Il nous faut soulever cette plaque au plus vite...Par tout les Dieux n'y a-t-il rien qui puisse nous y aider..."

J'avais beau parcourir cette place de long en large, je ne faisais que perdre un temps précieux. C'est alors que je vis le jeune homme, la lame au clair, arrachant de tout son poids, la bouche d'égoût. Bon sang ! Je comprenais mieux le pourquoi de l'état de son équipement. Depuis quand une épée servait-elle de levier ? Je remerciais son trait d'esprit bien que je réprimais le scandale que de se servir d'une lame de la sorte. Mais au vu des circonstances, c'était sans doute la meilleure chose à faire. Une odeur putride, fétide, s'échappa du conduit ainsi éventé. Comme si on venait d'ôter le bouchon d'un vin avarié ou encore que l'on venait d'ouvrir un cercueil vieux de plusieurs centaines d'années. C'était à vomir. Un relent aussi infect devait empêcher quiconque de s'y aventurer. Et pourtant nous étions là, tous trois, une main fermement appliqué contre notre bouche, à envisager cette solution pour sauver je-ne-sais-qui des griffes de je-ne-sais-quoi. Le jeune homme marmonna quelque chose mais j'étais trop concentré sur la marche à suivre pour l'entendre:

" Flocon reste sur tes gardes. Je te guiderais d'en dessous en tendant mon esprit vers le tien.
- J'aurais aimé être à tes côtés...bougonna-t-il.
- Je sais mon ami, tout ira bien pour moi le rassurais-je. Surtout si tu vois surgir quoi que ce soit tu me préviens, et tu ne tentes rien d'insensé.
- Comptes sur moi. "

C'est à ce moment-là que le jeune homme, toujours aussi vindicatif et esclave de ses sentiments, se jeta dans la bouche béante de ce géant des profondeurs. Je réprimais un soupir d'agacement face à tant d'héroïsme déplacée. Je fis signe à Bleu, d'un geste de la main, que je m'apprêtais à descendre. Arrivé à sa hauteur je lui susurrais:

" Une fois à l'intérieur, je crains que nous n'ayons guère l'opportunité de nous défendre les uns les autres. Je prendrais la tête de l'expédition. Si vous pouviez garder un oeil sur notre ami le téméraire. "

Je fis une légère caresse à Flocon qui me regardait sans broncher. Je pris une grand inspiration avant de plonger dans l'antre nauséabonde. J'atteris dans une petite rivière verdâtre, à la fois pâteuse et étrangement suintante. Spongieuse serait le mot le plus adapté. Je passais outre ce malaise qui me retournait les entrailles et me concentrait sur le but de notre expédition. J'ôtais la boucle de la ceinture qui rattachait mon bouclier sur mes épaules et le pris à mon bras. Je dégainais ensuite Anguìrel:

" Bien, écoutez-moi jeune homme. C'est moi qui prends les devants et ce n'est pas négociable. Ma voix était ferme et ne trahissait nulle crainte. Je passais devant lui, le regard toujours aussi alerte. Il faisait étrangement sombre à l'intérieur, et chaud, sans compter les nombreux reflets changeant qui parsemaient ce long tunnel suffoquant. J'imagine au vu de votre...bardas, je ne pouvais décemment pas appeler cela un équipement, que vous savez vous défendre. Mais par pitié ne jouez pas les héros. Je le regardais pardessus mon épaule, sans même me retourner, avançant prudemment. Nous ignorons ce que nous allons découvrir là-bas, alors prudence. Calme et réflexion seront de mise. "

Je tendis mon esprit vers Flocon. Il était là lui aussi. Juste au-dessus de nos têtes.

Bleu fit la moue, complètement dépassé par les événements qui venaient de se produire devant lui alors que déjà les deux hommes étaient descendus dans l'égout immonde . Juste avant de disparaitre le chevalier avait murmuré à son oreille quelque chose comme :
Une
fois à l'intérieur, je crains que nous n'ayons guère l'opportunité de
nous défendre les uns les autres. Je prendrais la tête de l'expédition.
Si vous pouviez garder un oeil sur notre ami le téméraire.

Or Bleu n'avait nullement ni envie de défendre qui que ce soit et encore moins de jouer la nounou pour un aventurier en quête de reconnaissances futiles , après tout n'était il pas connus et reconnus.L'option qu'il avait envisagé et qui lui semblait particulièrement judicieuse et pertinente, était de ramener sa magnifique créature jusqu'à sa douce et accueillante chambre aux légères senteurs fraiches de thym afin que leurs corps endiablés s'unissent dans un coït charnel et doucereux.
Mais il semblait que mère Destinée avait d'autre desseins pour lui ce soir et quels projets! Il avait entendus des cris perçants venant des sous-terrains comme si la mort à deux reprises venait de frappée.
A en juger la tonalité des voix , les effroyables couinement de souffrances provenaient de femmes . Néanmoins il été absolument hors de question qu'il se jette à l'aveuglette dans ce bouillon abjecte.

Messieurs je crois qu'il y à méprise, j'espère que vous n'avez pas envisagé un seul instant que j'allais me joindre à votre assemblée de crados ? Je vais aller me retrouver ma belle et je vous laisse à vos petits jeux puérils.

Et c'est sur cette intervention dont Bleu n'était pas peu fier qu'il se retourna et partis d'un pas fier et décidé vers l'embouchure d'où il était arrivé ,repoussant au passage une mèche rebelle qui retomba mollement exactement à l'endroit d'où elle avait était délogée.
Soudain plus perçant encore une voix de femme retentit de nouveau plus forte que les précédentes, horriblement stridente et qui s'incrusta directement dans le cerveau du paladin.
Une larme , petite perle argenté glissa sur le doux visage du Paladin.

Helènne...

Le visage de sa bien aimée apparus devant ses yeux.Maculée de sang , lui souriant dans un ultime souffle de vie ... La dernière image qu'il avait d'elle.

Putin , c'est vraiment chiant d'avoir une conscience...

Expirant un long coup et ce fut la salive pleine d'amertume qu'il pivota d'un pas vif comme pour se décider à lui même que ce qu'il faisait n'était pas absolument stupide il se retrouva devant la cicatrice purulente qu'était la bouche d'égout. Le chien blanc du chevalier le regardant d'un air dubitatif avant d'enfoncer sa tête entre ses pattes de devant.
Évaluant du mieux qu'il le put la meilleure trajectoire pour ne pas abimer ses belles botte il sauta dans le trou. Sa masse argenté malheureusement lui échappa des mains et alla s'enfoncer de moiter dans un bourbier de déchets.
Ecoeuré de la vie , bleu la ramassa dans une moue dégouté essayant désespérément de la maintenir la plus loin de lui, sortit un mouchoir en lin sur lequel était cousus le mot Bleu en fil d'or et entrepris d'essuyer ce qui pouvait être essuyable.
Il s'adressa alors à ses deux compères

Soyons clairs , ce n'est pas pour vous que je suis revenus...

Se relevant alors , il remarqua que la taille des égouts ne lui permettait pas de se maintenir droit, plissant les yeux afin de s'accoutumer à l'obscuritée il se mit à l'évidence que l' on n'y voyait pas à 5 mètre et pire encore l'odeur était affreuse.

Messieurs allons nous dormir ici ou partir découvrir ce qui se passe de louche dans cet endroit ? dit'il dans un sourire

/!\ Attentions âme sensible ne pas lire, fort risque d'expulsion de déjeuner :D Suis une vilaine DAA je sais... niark/!\

Ha, le parfum délicat des égouts, effluve qui vous retourne l’estomac et joue a : ‘’qui va dégobiller en premier ?’’. Les murs humide, suintant presque, le sol bourbeux, couvert de substance allant de la nourriture, a l’humus en passant par des déjections divers et varier ou encore bien d’autre choses inconnue qu’il est préférable de ne pas chercher à reconnaître. Plaisante promenade dans le pays de la putréfaction.

Alors que vous avancez, Urien en tête, suivit de Garemas et enfin, bleu fermant la marche, vous entendez quelque chose. Un gémissement étouffé, une respiration heurtée. Vous n’avez pas loin à aller et 5 minutes de marche ou vous êtes libre de discutailler suffisent, a vous faire arriver a une embouchure. Le noir totale se fait soudain, la lune a sans doute été caché par un nuage et sa flaible lueur ne viens plus jusque la. Le souffle est proche, deux sans doute, pas plus. Mais proche, si proche… Nouveau bruit de métal, lourd, sec, mais bien plus lointain, pas de cri, pas cette fois en tout cas.

C’est la que Garemas, découvre quelque chose dans la fange, des phalanges visible, à peine, frottant contre sa jambe par le mouvement vaguement faible de la bout et de l’eau croupie. Il tend la main, empoignant sans broncher l’élément dur qu’il soulève… mais a cette main, point de cœur, juste les marques sur le poignet de dent ayant déchiqueté la chair… dents qui n’ont rien d’humaine toute fois. Enfin, je ne suis pas sur qu’aucun d’entre vous ne veuillent se lancer dans l’analyse du sujet ou jouer a : ‘’Mais Qui a voulue faire un pique nique et a laisser ses déchet trainer ?’’. Et puis ça ne proviens peu être pas d’ici non ?

Vous auriez aimé hein ?! Bah perdu ! Parce qu’un rayon de lune, sortie de derrière un nuage farceur, viens rependre sa clarté dans toute la pièce !

Ce que vous voyez est alors a vous retourner les tripe… parce que c’est des entrailles qui macule les mures. Chaine pendant du plafond, encore détentrice d’un bras arraché, ayant fortement commencé sa décomposition. Corps vidé, suspendu par des cloux ou encore laissé a même le sol poisseux, juste attaché. Des cadavres… partout… plus ou moins entiers… plus ou moins supportables aussi bien pour la vue que pour l’odorat. Certain ayant la capacité de vous faire monter la bille dans la gorge d’un regard vide et brisé…

Bleu recule à peine et sans le mur dans son dos, le choc fait tomber sur lui une guirlande humide de chair… des intestins… la personne au dessus de lui respire encore, enfin pour la seconde et lui jette un dernier regard avant de finalement expirer. Une autre est vivant ? Le souffle est faible… difficile de savoir la dedans ce qui se passe. Mais on bouge, une femme bouge… tremblante, effrayée elle relève la tête. Sa bouche a été cousue grossièrement et elle porte contre sa poitrine ses deux mains… ha non, rectification, sa main et son moignon. Récent visiblement.

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Ombre fugace
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[Allez, j'ai encore voulu te suivre DAA <3]

Plus désagréable que l’odeur, le comportement hautain d’un chevalier en arme qui ne se prend pas pour de la merde. Garemas eut un temps l’envie de le pousser à terre dans ce lieu si sale qu’il se demandait si tout les bains du monde suffiront à retirer l’odeur… Ses vêtements étaient bons à jeter au feu, il en était sûr. Urien et son pseudo caractère de meneur eurent tôt fait d’exaspérer le paysan et sur le coup, il pouvait ajouter au cumul des choses désagréable de cette soirée ce soldat sans doute noble.

Puis dans cette marche sombre, à travers un endroit puant et obscur il buta sur un objet dur, un craquement comme l’os cédant et se rompant et curieux, il se baissa pour le ramasser… C’était une main, détachée de son corps et rongée par un être qu’il n’osait pas imaginer. Et un court instant, son imaginaire raviva l’image du chevalier noir en armure, mais levant la visière de son heaume, c’est une face hideuse, monstrueuse et difforme… Il n’était pas humain, rien de ce qui pouvait être vraiment vivant. Face à cette vision imaginaire de son ennemi, croquant un bras et laissant tomber cette main, notre paysan tomba à genoux, vomissant un repas qu’il avait pourtant apprécié… Il s’excusera à la tenancière qui lui avait servi, elle n’était pas mignonne et bien trop âgée pour lui, mais elle avait été agréable.

Cela dura quelques instants où il se sentit partir, regrettant sa témérité et ce voyage… La ferme et les écuries lui manquèrent mais il devrait se ressaisir, il était trop tard pour céder. Se relevant, il marmonna des excuses à ses compagnons d’aventures et cette faiblesse face à l’horreur l’abaissa à nouveau, un jour il devra s’y faire, ne devra plus plier face à ces traitements inhumains. Mais cette main devait être l’introduction à une vision bien plus morbide et macabre, les corps, du moins ce qu’il en restait, accrochés aux murs, des insectes les dévorant, grouillant partout. Les rats s’invitèrent au festin, emportant des doigts et autres parts au fond de leurs trous. Une nouvelle vague de vomissement finit de vider son estomac et ferma les yeux mais les images demeuraient accompagnés par l’odeur de mort.

Le Paladin nous avait rejoints dans la fange. Il ne semblait guère enthousiaste, en même temps qui le serait ? Mais il semblait attacher plus d'importance à son apparence qu'à toute autre chose. Enfin toujours est-il qu'il nous avait suivis. Le jeunot et moi-même.
J'avançais lentement, retirant doucement mes bottes de ce bourbier immonde, tenant fermement mon bouclier et ma lame. Le relent infect qui émanait de ces égoûts était tout bonnement abominable, et notre avancée n'arrangea pas les choses. Mon coeur était aux bords de mes lèvres, mais mon esprit était ailleurs, concentré à donner des indications précises à mon chien, au-dessus de nous. Cela m'aidait à surmonter l'horreur de la situation.
Soudain je sentis que mes compagnons d'infortune ne suivaient plus. Je me retournais lentement pour contempler le pourquoi de cet arrêt soudain. Le jeune homme tenait une main décharnée, des lambeaux de chairs pendant de son poignet ensanglanté. Je vis son visage se décomposer et malgré la pénombre, je jurais le voir pâlir. Petite nature. J'avais déjà vécu pire situation, et cet appendice de chair était la moindre. Je me retournais vivement, irrité par ce manque de pragmatisme flagrant, et scrutais la pénombre du tunnel qui courrait devant nous. Je ne prêtais aucune attention aux vomissements de notre aventurier précoce, trop concentré sur une masse étrange qui se soulevait dans un rythme bien défini. Tout à coup le tunnel fut plongée dans la clarté éblouissante de la Lune et le spectacle qui s'apposa à moi me laissa sans voix. La bile me monta à la gorge, me laissant un goût amer et acide au fond du palais. Je déglutis péniblement, cachant ma bouche et mon nez, avec mon bras.
Pour le coup, je n'avais jamais rien vu de tel. Des corps. Des monceaux de cadavres étaient empilés les uns sur les autres. Certains étaient cloués, suspendus au-dessus de nos têtes. D'autres étaient démembrés, décapités, éviscérés, enucléés...Comment était-ce possible ? Qui ? Qui pouvait être aussi sauvage, aussi bestiale...Une bête, un monstre, mais rien qui puisse être de l'ordre de l'humanité. C'était inconcevable à mes yeux. Je serrais la poigne d'Anguìrel avec force, jurant de faire payer ces crimes odieux à son méprisable auteur.

" Quelle horreur...Finalement je suis bien content d'être de l'autre côté du tunnel.
- Tu arrives à voir ce que je vois ?
- Oui...Tu tends ton esprit avec tant de force...
- Excuse-moi, tu ne devrais pas avoir à subir pareille monstruosité.
- Nous partageons tout, ne l'oublie pas. Je suis avec toi tout comme tu l'es avec moi. "

Je respirais un grand coup, non pas pour imprégner cette odeur au fond de mon âme, mais pour me redonner une consistance et me focaliser sur la masse sombre que j'avais vu bouger juste avant cette macabre découverte. Marchant prudemment, faisant attention de ne pas souiller davantage les corps de ces malheureuses victimes, je m'approchais jusqu'à l'objet de ma convoitise. Un souffle. Une femme:

" Par tout les Dieux...soufflais-je. "

Une femme était là sous mes yeux, le corps recouvert par les immondices, tremblante, complètement effrayée. Elle releva la tête vers moi et croisa mon regard de stupéfaction. Je voyais qu'elle voulait me dire quelque chose mais sa bouche...sa bouche. J'étais glacé d'effroi. Elle avait la bouche cousue sans compter un moignon fraîchement apparent. Aussitôt je revis ce qui lui appartenait entre les doigts du jeune homme. Je réprimais un cri rauque qui s'étrangla dans le fond de ma gorge. Il me fallut un moment pour me remettre, appuyant mon bouclier contre une parcelle de pierres humides non contaminées par le sang et les viscères.

" Ressaisis-toi Urien, tu es le seul espoir de cette femme.Je le sentis hésiter sur la suite. Et peut-être que si tu parvenais à lui ôter ce fil...
- N'y pense même pas, le coupais-je avec véhémence.
- Mais enfin elle pourrait te dire qui à commis ce forfait odieux ! m'aboya-t-il. "

Je le chassais de mon esprit et reporta mon attention sur la femme. Je m'agenouillais en faisant attention de ne pas trop me mouiller dans cette rivière fétide:

" Tout va bien se passer, nous sommes là. Je lui parlais calmement, détachant bien chaque mots. Messire Bleu, j'aurais besoin de vos talents ici... "

Bleu clôturait donc la petite troupe qui s'était à présent insérer plus profond dans les sombres boyaux obscurs tel une ascension vers les ténèbres marchant en plissant des yeux.
Bleu les bras tendus tâtonnait les parois étrangement visqueuse afin de mieux se déplacer dans le petit espace qu'offrait le conduit.
Les bruits des rats qui couinaient lui provoquait à chaque fois des soubresauts de panique, et se retourner en permanence était devenu pour lui un réflexe acquis à présent.

Non décidément la place du " fermeur de marche" n'était pas celle qu'il préférait et de loin! Quelle horrible impression que la sensation d'avoir en permanence je ne sais quel monstre sortit touts droits du pays drow prêt à vous sauter dessus au moment où vous vous y attendez le moins.
Ils parvinrent à une sorte d'embouchure et une petite pièce un peu plus grande. On pouvait entendre le grattement des griffes du chien qui nous suivait en surface.

Le nuage facétieu disparus lentement redonnant couleur et lumière enfin à la scène, et ce fut le choc.
Des monceaux de cadavres jonchaient à même le sol grouillant de vies multiples et variés passant du simple drosophile à des sortes de ragondin monstrueusement gros que Bleu n'avait encore jamais vus de sa vie.
Des morceaux disparates de corps gluants , meurtris s'entremêlaient, des têtes éloignées de leurs corps dont les yeux avait été arraché sauvagement. Des bouches élargies en immense cicatrice, sourire malsain, peluche d' un artiste sadique, d'un être torturé.
Non seulement le sol était envahis de cadavres, mais au dessus de leur tête, épinglés grâce à des crochets , des chaines ou simplement de larges clous des corps décharnés de femme pendait, pareil à des pantins désarticulés.
Bleu fit un pas en arrière , étouffant un cris aiguë sa main devant la bouche absolument horrifié par tant morts; de souffrance envers ces femmes. Dans son recul, il vint percuté le mur un peu fort, des boyaux encore chaud fumant lui tombèrent, s'enroulant autour de sa tête , se collant à ses cheveux, la maculant de sang. D'instinct il leva les yeux en l'air , la vision fut atroce pour notre Paladin des cœurs , la récente propriétaire de ce qui venait de lui tomber sur la tête pendait mollement au dessus de lui et le fixait de deux yeux qui reflétaient l'horreur la plus inconcevable , une horreur que l'esprit humain ne pouvait supporter, puis lentement ses deux grand yeux exorbités se closent petit à petit dans un dernier sursaut de vie, vers le repos enfin.
Le petit paysan se mit alors à vomir tout ce qu'il avait pus avaler précédemment et bien plus encore, le chevalier lui ne semblait pas non plus bien à son aise mais évita plus par honneur qu'autre chose surement de dégobiller et semblait être à l'affut de quelque chose.
Quant à Bleu il se retourna discrètement et cracha le glaviot de bile qu'il avait garder dans sa bouche depuis un moment afin que personne ne sache qu'il avait lui aussi vacillé. Le crachat acide fut raté et revint en un long filet couler sur ses gants de soie qu'il s'empressa de jeter parmi les décombres en baragouinant un juron... quel bordel...

Messire Bleu, j'aurais besoin de vos talents ici... " L"appela le Chevalier qui semblait avoir trouvé quelques choses parmi les décombres sanguinolent. Bleu s'agenouillât à sa hauteur et découvrit une femme dont la bouche avait cousue avec du fil grossier , il lui manquait une main et semblait vouloir nous prévenir de quelque chose.

Je me ferais un plaisir de vous aider , mais je ne vois pas trop comment ?

Et voila que notre petit Garemas se met à vomir… Tiens, des rondelles de carottes…. Mais il n’avait pourtant pas mangé de carotte à l’auberge ? Hum… nouvelle énigme ? Non je ne crois pas, ou du moins pas la plus intéressante pour le moment. Bref, je crois que notre gueux venait d’en voir un peu trop pour sa première sortie de groupe. Au moins, ses petits camarades pouvaient toujours le consoler… ou pas.

Parce que Bleu est pas bien mieux et dans le genre je suis discret, il repassera. Il venait de s’alléger lui-même du contenu de son estomac quand, notre seul homme ayant soit un appareil digestif à toute épreuve, soit jeuné, fait remarquer à notre seigneur le joli cœur, qu’il y a ici une damoiselle en détresse ayant besoin de quelque élan de compassion. C’est sur qu’avec son apparence actuelle, nous étions bien loin de la belle princesse en satin blanc, dont les formes auraient fait se relever les ardeurs d’un mort.

Terrifiée, elle se recroqueville en premier lieu, puis, voyant Urien si proche d’elle, oublie toute retenue et sa nudité pour se jeter dans ses bras, d’énormes perles humides roulant sur ses joues et marquant des sillons plus clairs sur sa peau crasseuse et abimée. Sanglot douloureux de sa poitrine qui tressaute. Main encore valide qui s’agrippe désespérément comme si sa vie en dépendait, au tabard du glorieux héros.

Alors qu’Urien est tout à son attention pour cette pauvre demoiselle, Bleu et Garemas eux, entendent un bruit léger et rapide, de petits pas dans l’eau clair eprovenant de l’endroit face à vous…Une fois sorti de la pièce, ce que vous verrez sera un tunnel se divisant en trois. Face à vous, l’endroit est obstrué par un amas de fange et de décombres en tous genre. A votre droite, un bruit d’eau provient du boyau claire et à votre gauche, les petits bruits de pas qui vous conduisent dans l’ombre la plus totale…

Si vous voulez continuer, il va falloir trouver un moyen de vous éclairer non ?

_________________

Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/

[désolé de m'être un peu fait désirer x)]

Quand il eut fini de vomir, s’accoutumant comme il pouvait à l’horreur bien que sachant que ça n’était pas possible à moins d’être le monstre responsable de ce carnage, il se releva. Il ne fallait pas flancher maintenant, il aurait voulu reculer dès à présent, mais il aurait à l’avenir à affronter l’horrible réalité de la guerre, les plaines couvertes de cadavres et de sang, si il reculait maintenant, quel soldat ferait il ?
Son père avait raison, il y a des choses qu’on apprend que sur le tas, et s’accoutumer à ces visions morbides et l’odeur plus nauséabonde des chairs en décomposition devait en faire partie, c’est certain qu’à la ferme, c’était compliqué de reproduire ça.

Il choisit de se concentrer sur le peu de vie qui restait ici, sur cette femme qui comme il s’en doutait était bien loin de la grâce royale d’une princesse… Décidément, ce conte de fée se transformait en histoire d’horreur qu’on se raconte autour d’un feu pour rigoler. « Et c’est alors que vous rentrez dans la demeure du vilain croque mitaine en armure sombre, vous voila dans sa salle à manger, où il croque chaque jour un peu de chair humaine… Oui les enfants, si vous n’êtes pas sage et que vous ne vous couchez pas tôt comme on vous le demande, il viendra, ses bruits de métal le précèderont et il sera trop tard pour être sage, trembler sous sa couverture ne servira à rien, ce monstre là l’ignore. Il vous prendra contre sa cuirasse dure et froide et vous emportera dans sa demeure au parfum putride, vous présentant ses autres invités, rats et autres insectes dévoreurs de chairs… Il vous invitera à diner et ça n’est que lorsque vous seriez liés par les poignets et les chevilles que vous comprendrez que vous êtes le plat principal de ce délicieux repas. Alors oui, les enfants, soyez sage. »

Ce sont ensuite des bruits de pas, et la pensée que le croque mitaine repartait en chasse d’un nouveau mets délicat, traversant ses galeries sombre et humide afin de s’approcher de la chambre d’un enfant pas sage, qui attirèrent son attention. Il se dirigea vers le bruit, tenant son épée… Cela l’éloignait de l’horreur mais l’approchait des griffes de l’immonde chevalier noir.
Au croisement, l’instinct lui disait de choisir la voie claire, plus sûre car à sa connaissance, il n’y avait aucune torche ici et il n’avait nullement envie de pénétrer dans le royaume des ombres et dans cette gorge putride sans une lumière pour l’éclairer. Il se retourna donc vers Bleu et pour la première fois entreprit d’avoir un contact sérieux avec ses compagnons qu’il avait jusque là plus ou moins ignoré.

- Nous allons avoir besoin d’une torche et d’une flamme si nous voulons suivre la trace du monstre qui a fait cette horreur… Sauf qu’on ne possède rien pour cela… Vous avez une idée ?

Au final, il voulait poursuivre ce monstre… Il voulait le mettre à mort pour venger toute ces victimes, pour épargner la vie d’autres ensuite… Mais pour cela, il faudrait aller aux frontières des ténèbres les plus noires qui se trouvaient juste en dessous de la capitale du royaume humain, et personne ne s’en doutait au dessus, dans le monde paisible de lumière.

Elle était là, tout contre moi, aussi nue qu'un ver...Elle frissonnait, pire que cela, son angoisse était telle qu'elle était constamment prise de convulsions. Je la serrais contre moi, cherchant à l'apaiser du mieux que je pouvais. Ce que le paladin avait dit m'avait laissé sans voix. Un paladin ne pouvait-il pas apaiser les blessures, ou les âmes ? A quoi servait la dénomination de paladin en ce cas s'il ne savait utiliser la magie à cette fin ? Peut-être était-ce moi qui me trompais sur la définition de cette classe...Mon regard se porta tout autour de cet endoit insalubre. Il y avait deux passages distincts qui s'offraient véritablement à nous. L'un, clair et l'autre, obscurcie par les ténèbres. Comme par hasard.
Chaque chose en son temps. Je devais d'abord sauver cette femme. Le paladin ne pouvant m'aider j'optais pour la solution la plus simple et la plus évidente à mes yeux:

" Toi, je désignais Garemas du menton, je vais te ramener ce dont tu as besoin mais pour l'instant je vais avoir besoin de toi ailleurs. Suis-moi. Je me relevais, la femme dans mes bras. Elle pesait son poids, surtout avec toute cette merde sur elle, mais je devais tout faire pour la sortir de là. Bleu, allez examiner le tunnel de droite, le plus éclairé, mais n'allez pas trop en avant au cas où. Je vais sortir cette femme d'ici..."

Revenant sur mes pas, je me hâtais de retrouver notre échappatoire. Celle-ci m'apparut telle une bénédiction, traçant un sillon de lumière vive au travers de la noirceur de cet endroit. Regardant au-dessus de moi, la jeune femme fut prise d'une envie soudaine de sortir, tressaillant dans mes bras tel un poisson hors de l'eau:

" Calmez-vous ! Calmez-vous je vais vous faire sortir de là... "

Je plaquais mes mains sur ses hanches et la soulevais. Je parvins à le faire monter assez haut pour qu'elle s'accroche au rebord de sa main valide. Elle avait beau être nue, je ne me permettais pas le moindre écart bien que mon regard ne put s'empêcher de glisser sur son corps, au demeurant salement amoché. Un frisson glacé me parcourut l'échine. Quel monstre pouvait commettre pareille atrocité...

" Aidez-vous de mes épaules, allez-y ! "

Elle déposa ses pieds verdâtres sur mes épaules. Le relent de l'odeur fétide me fit monter la bile à la gorge mais je m'empressais de l'avaler, ce qui fut encore plus désagréable. Elle parvint, après maints essais, à se hisser hors de ce goulot de mort. Me tournant vers le jeune homme:

" Je vais avoir besoin de votre aide pour me faire sortir d'ici. Je crois qu'il resta un instant interdit, jaugeant de ma capacité à revenir par la suite. Faites moi confiance, je reviendrais l'ami. "

Il joignit ses mains et les mit entre ses jambes, fléchissant ces dernières pour un meilleur appui. Glissant mon pied dans cet étrier de fortune, je me hissais à lui, jusqu'au rebord. Quelel chance que de ne pas être entièrement équipé de mon armure de plate. Je bénissais ma décision de n'avoir pris que le minimum. Lentement, je parvins dehors. La lune était belle et la nuit, étoilée. Qu'il était bon de se tenir dehors, à l'air frais et vivifiant. Je ne pris aucunement le temps de me reposer, ni même d'aspirer à large goulée cet air pur par égard pour mes compagnons d'infortune encore coincés à l'intérieur. Je me relevais avec hâte, cherchant du regard, une torche. Il y en avait plusieurs sur cette petite place, chacune éclairant l'une des nombreuses ruelles. Je me précipitais vers la première, m'en saisit et la ramena à la bouche d'égoût. Me penchant au maximum je la tendais à mon compagnon:

" Tenez. Retournez voir Bleu et attendez moi avant de vous lancer à la recherche de ce...je déglutis, monstre. Je vais essayer de glaner un maximum d'informations sur cette chose. Je décelais l'incompréhension dans le regard de mon interlocuteur. Allez-y ! "

Et il disparut dans la pénombre. La jeune femme était là, les yeux agrandis par la peur et par cette soudaine prise de conscience d'être toujours en vie. Je m'avançais vers elle. Otant mon manteau bleu nuit délavé, je l'enroulais à l'intérieur. Son visage était couvert de crasse et ses cheveux étaient collés contre ses joues. Deux sillons plus clairs laissaient perler ses larmes. Je me tenais devant elle, le visage résolu mais le regard empli de compassion. Doucement je pris mon couteau dans ma bottine. Elle tressaillit. Je levais les mains comme pour lui prouver ma bonne foi:

" Je ne vous veux aucun mal...Je m'avançais d'un pas. Je vais vous demander d'être forte encore une fois. Je sais que cela risque d'être pénible pour vous. Je lui désignais sa bouche de mon index. Je ne vous laisserais pas ainsi. Elle semblait me faire confiance. Je me nomme Urien, je suis chevalier du Lys. J'esquissais un sourire courtois qu'elle me rendit au travers de son regard. Tout d'abord essayez de vous détendre, facile à dire, et d'ouvrir la bouche le plus que vous pouvez, sans allez jusqu'à vous faire mal d'accord ? Je la vis tenter la chose. Elle grimaçait. Ce devait être très douloureux pour elle, et ce n'était pas suffisant pour moi. Il devait y avoir un interstice pour que je puisse introduire ma lame un minimum. Elle le savait aussi bien que moi car elle réessaya et parvint à entrouvrir la bouche. Je vis du sang s'égoutter lentement le long de ses lèvres en même temps que des larmes venaient mourir à leur commissure. Vous êtes très forte dame. Maintenant je vais couper ces fils immondes vous êtes prête ? Elle hocha vaguement la tête. Introduisant le bout de ma lame de quelques centimètres à peine, je m'appliquais à trancher chaque fil avec minutie. Elle hoquetait de plus en plus à mesure que je lui permettais d'ouvrir la bouche. L'accomplissement de ce travail peu orthodoxe fut acceuillie par un déluge de larmes. C'est fini. "

Et je la serrais dans mes bras, lui caressant les cheveux, lui chuchotant que tout irait pour le mieux à présent. J'aperçus du coin de l'oeil, un masse blanche avancer vers nous. Flocon. Je lui fis un léger signe de tête et il s'assit non loin de la jeune femme. Avec délicatesse je la tins à bout de bras, plongeant mon regard dans le sien. Je n'avais pas fait ça pour rien. Certes je désirais avant toute chose l'aider, mais je désirais également, et ce le plus ardemment du monde, mettre la main sur cette ordure:

" Maintenant vous allez me raconter tout ce que vous savez sur cette chose, car croyez-moi, mes compagnons et moi-même allons rendre justice pour toutes ces atrocités. "

Ma voix était grave, tout comme devait l'être mon visage car je vis la résolution de la jeune femme se raffermir. Allait-elle coopérer ? Pouvait-elle simplement parler ? Je n'étais sur de rien, mais je devais essayer. Les informations qu'elle détenait pourraient s'avérer cruciales dans notre chasse à la monstruosité.

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