Vous reprendrez bien un peu de vin mon cher ? [PV Matador Kondor]

"-Monsieur, votre invité arrive."

La voix obséquieuse du laquais tira Hannibal de son sommeil. Il poussa un grognement en se soulevant sur son oreiller. De part et d'autre de lui, dans le large de lit aux draps de soie, deux jeunes femmes aussi habillées que le jour de leur naissance. Mmmh. Que c'était-il passé ? Ah oui...il était chez cette vieille maquerelle de Brisard, et avait récupéré deux de ses "résidentes" pour terminer sa soirée déjà bien arrosé.

Épuisante cette soirée..., songea t-il en se grattant le front, assis sur le bord de son lit. Il trouva finalement l'énergie pour se lever, et voyant qu'une des filles se réveillait, l'aristocrate posa un doigt sur sa bouche, lui intimant de ne pas réveiller son amie. Après tout si elles avaient sommeil...elles étaient d'assez haut niveau pour ne pas travailler dès l'aube.

"-Appelle donc Hubert si tu as besoin de quelque chose ma jolie", lui chuchota t-il avant de se diriger vers sa salle de toilettes. La prestation était déjà réglée depuis longtemps. Il ne faisait "qu'user le forfait" en fait.

Et un sacré forfait...

Le domestique qui l'avait réveillé restait de marbre face à la scène. Il était habitué à son maître et ses manières.

"-Hubert, va donc servir une fine à notre invité dans le salon, j'arrive de suite. Le déjeuner est-il prêt ?
-Selon vos ordres monsieur, la table n'attend plus que vous et l'invité de monsieur
-Bien !, reprit Hannibal en se frottant les mains, je suis sûr que Maître Gaspard va nous régaler !"

Notons bien que Maître Gaspard était un des cuisiniers les plus réputés de Diantra, et donc la table d'Hannibal l'était. Ce dernier l'avait dégotté une dizaine d'année auparavant, alors qu'il n'était qu'un simple marmiton. Doté d'un véritable génie, sous la protection du courtisan, il avait dévellopé un talent à faire pâlir d'envie Charalle (dieu mineur des viandes rouges) pour sa célèbre recette de hochepot de boeuf avec sa sauce secrète qui vous faisait planer sur un océan de saveurs !

L'aristocrate s'habilla avec son élégance habituelle : un pourpoint des plus fines soies de Langehack, d'un noir sobre et élégant, rehaussé de touches de fils argentés. Le barbier avait taillé sa barbe le jour précédent, aussi il ne fit que la lisser rapidement de la main, tandis qu'il se coiffait les cheveux en arrière, à l'aide d'un peigne. (en épine dorsale de morue que sa tata Rodriguez lui avait envoyé de Lisbonne en paquet fado.

Ayant terminé, le courtisan se contempla dans la glace, satisfait. Une touche de baume à la pêche et il était parfait.

Il était prêt.L'affaire allait être rude.

***

"-Si monsieur vient bien prendre la peine de passer à table ?"

La voix polie d'Hubert annonça à Matador, qui attendait depuis un quart d'heure dans le riche salon de l'hôtel, qui allait enfin rencontrer de Roch. Il fut donc introduit dans la salle à manger. Une longue table recouverte d'une fine nappe blanche sur laquelle se trouvait de nombreux plats. A l'autre bout, Hannibal, comme un conquérant au dessus de son royaume. Les deux mains posées sur la table, légèrement courbé en avant, le visage accueillant :

"-Bonjour mon cher, si vous voulez bien prendre place, je suis sûr que vous mourrez de faim !"

Matador regarda l'homme qui lui proposait un verre de vin. Étrange tout de même cette manie que les gens avaient de le convoquer comme cela. En plus, à des heures aussi tardive de la nuit. L'homme semblait tout a fait agréable de compagnie, et semblait également savoir recevoir ses hôtes. Il avait fait patienter un peu Matador dans un riche salon après son arrivée dans l'hôtel. Le salon était garnit d'une bibliothèque magnifique avec une profusion étonnante de livres de touts les horizons. Un instant, Matador s'était sentit comme replongé dans la vie royale qu'il avait vécue jadis. Une douce mélancolie s'était emparée de lui. Une douce jubilation aussi, car rien ne laissait penser qu'il ne retrouverait pas cette vie dans un temps qui semblerait fort court.

Il s'assit non loin de l'homme et prit le vin que l'homme venait de lui servir. Le remerciant d'un regard. Un regard qui servait également à détailler son vis-à-vis. Qui était cet homme? Comment avait-il su ou le trouver? Comment le joindre? C'était un exploit de plusieurs point de vues. Le premier, était que se savant en danger à Diantra, Matador s'était montrer extrêmement prudent dans ses déplacements. Il semblait dés lors relativement évident que l'homme avait des yeux partout dans la ville. Un point qui pouvait s'avérer dangereux pour la conspiration... Mais Matador ne pouvait s'empêcher d'être en admiration devant un tel savoir faire et une telle discrétion.

L'homme le regardait avec la même intensité, mais avec une regard aimable en même temps. Matador ne savait pas qui était cet homme, mais de toute évidence, il était noble... était-ce un homme qui travaillait pour le roi et sa garde personnelle? Si tel était le cas, il fallait se montrer très très très prudent... Avec un sourire, matador dit.

je vous remercie. A qui ai-je l'honneur?

Hubert était debout à côté d'une table annexe sur laquelle se trouvait plusieurs plats. Le serviteur, visage impénétrable, la bouche en cul de poule, était la perle rare du domestique dévoué, discret, efficace, ne posant pas de question. Pas très malin mais très utile en revanche. Aussi muet qu'une pierre tombale. Lorsque Matador commença à lui adresser la parole, Hannibal eut une sourire entendu avant de faire un signe discret à son fidèle domestique. Ce dernier s'empressa de fermer les portes de la salle. Le chef du Librium eut un sourire éloquent :

"-Nous pourrons ainsi parler sans crainte. J'ai toute confiance en Hubert et aucun de mes domestiques ne s'avisera de s'approcher à vingt pas de cette porte."

Hubert servit la table de quelques entrées : pâtés de venaisons, légumes divers avec assaisonnements variés. Ceci fait, il ouvrit un flacon d'un Hautval prestigieux qu'il versa aux convives :

"-Cette bouteille à vingt ans...quelle robe magnifique n'est-ce pas ?", fit remarquer Hannibal, observant le vin à travers le cristal pur de son verre, feignant d'ignorer la question de Matador.

"-Vous ne vous souvenez pas de moi ? J'étais déjà là avant votre..."départ". Mais il est vrai que ma position n'était pas la même qu'actuellement je vous l'accorde. Je suis Hannibal de Roch, maître du Librium, et fidèle serviteur du Roi Trystan Ier"

Hannibal se leva alors lentement pour avancer vers la fenêtre :

"-Belle ville que Diantra n'est ce pas ? Il serait dommage qu'elle subisse des troubles..."

Les derniers mots avaient presque été murmurés, mais si lourds de sens. Se tournant vivement vers Matador Kondor, les traits un peu plus acérés que précédemment, un sourire ironique figé sur le visage, Hannibal lança :

"-Allons droit au but Matador : mes "moineaux" m'ont rapporté votre retour en Royaume Humain depuis plusieurs semaines déjà. Mais vous voilà à Diantra...que voulez vous précisément ? Je n'ai aucunement l'intention de dénoncer votre présence à qui que soit mais votre venue ne doit être motivée que par une bonne raison, vu que vous êtes banni sous peine de mort de ces terres..."

Matador écouta avec attention tout ce que lui disait le dénommé Hannibal De Roch. C'était un visage qu'il connaissait, en effet. Mais il n'aurait pas été en mesure que dire où et dans quelles circonstance il l'avait déjà vu. L'homme semblait être haut placé dans la hiérarchie. Il semblait également ne pas manquer de moyens. Matador aurait tant donné pour avoir un homme semblable dans ses rangs.

L'homme parla de vin... Il semblait passionné par cette boisson et semblait aimer partager son savoir en la matière. mais Matador n'était pas dupe. Il se doutait bien que toutes ces belles paroles, n'était qu'une diversion pour le mettre en confiance. C'est pourquoi il écoutait avec attention, mais en tentant de déchiffrer le message caché dans cette ribambelle de mots inutiles. Matador n'était pas adepte des grandes conversations. Il aimait venir au fait le plus vite possible. il n'aimait pas les hommes qui tournaient autour du pots. Et cet homme semblait être l'exacte contraire.

Il y avait néanmoins quelques chose qui avait retenu l'attention de Matador dans les palabres de l'homme. Il était un fidèle serviteur du Roi. C'était une nouvelle étonnante et pour le moins inquiétante. Pourquoi un homme proche du Roi voudrait-il rencontrer Matador? Sinon pour le vendre au Roi dans l'instant? Pourquoi cette homme rencontrait-il matador dans le secret de cette manière? Matador commençait quelque peu à se sentir mal à l'aise...

"-Belle ville que Diantra n'est ce pas ? Il serait dommage qu'elle subisse des troubles..."

Voilà... On passait aux choses sérieuses. Avec une simple phrase, Hannibal faisait comprendre où il voulait en venir. Il sentait que quelque chose se préparait depuis l'arrivée de Matador. Mais alors, encore une fois, pourquoi le rencontrer de cette manière et ne pas lui avoir envoyé une milice de garde?

En effet...

Matador avait dit cela avec une timide méfiance dans la voix. Il ne fallait pas qu'Hannibal sente sa tension. matador commençait é se demander s'il avait bien fait de venir à ce rendez-vous.

"-Allons droit au but Matador : mes
"moineaux" m'ont rapporté votre retour en Royaume Humain depuis
plusieurs semaines déjà. Mais vous voilà à Diantra...que voulez vous
précisément ? Je n'ai aucunement l'intention de dénoncer votre présence
à qui que soit mais votre venue ne doit être motivée que par une bonne
raison, vu que vous êtes banni sous peine de mort de ces terres..."

Et voilà! on y était. L'homme était sans nul doutes l'oreille et les yeux du Roi dans le royaume. Ses "moineaux" devaient être le réseaux d'informateurs dont il disposait dans le royaume. Et matador avait été repéré des son retour dans le royaume... Avait-il été si peu discret? Lui qui avait eu la sensation de jouer finement, il se prenait une grosse claque. mais, ne se laissant pas démonter, il écouta avec attention tout se que lui demandait Hannibal. Se demandant s'il devait répondre franchement ou pas. Si l'homme avait été capable de savoir où il était pour lui envoyer cette invitation, il avait surement déjà une petite idée du pourquoi de sa présence. Choisissant bien se mots, il commença par répondre par une question.

Puisque vous dites avoir été déjà au château du temps où j'étais conseiller, vous devez connaître la raison de mon bannissement?

D'autant plus qu'en vérité, Matador ne s'était pas fait bannir. Il s'était évadé grâce à l'intervention d'un certain Valkayre. Si l'homme était si bon qu'il le sous-entendait, il devait le savoir.

Partant de la réponse à cette question, vous pouvez sans peine deviner la raison de mon retour à Diantra. Je suis là pour la même raison...

Les talonnettes de l'aristocrate furent la seule réponse immédiate que Matador put avoir. Frappant en cadence le parquet parfaitement ciré de la pièce, ils semblaient servir de métronome à la réflexion profonde dans laquelle était enfoncé l'aristocrate, le visage sombre. Les mains dans les dos, ce dernier retourna à sa place, pour poser les deux mains sur le dossier de sa chaise. Un instant, rêveur, il laissa son doigt glisser sur les fines gravures de l'épais fauteuil en chêne. Murmurant presque :

"-Oui...les détails ne furent jamais réellement révélé au peuple...Vous avez fuis à cause du relâchement de la garde. Aidé par quelque complice. On vous a bannis à mort par contumace, ajouta t-il désinvolte, avant de reprendre plus durement, pour traitrise envers le Roi et...fornication avec sa fille...mais le bon Ultuant fut plus que discret sur cet épisode."

Hannibal avait suivi l'affaire de près. A l'époque, il était en voie de décrocher le poste de Maître du Librium, et son influence à la cour était déjà des plus importantes. Ses "moineaux" lui avait rapporté toute l'affaire de A à Z. Le vétéran s'assit de nouveau, lentement, fixant son interlocuteur d'une expression pénétrante. Observant de près la physionomie du félon, le courtisan chevronné qu'était Hannibal perçu le malaise de ce dernier.

"-Je vous ai dit, nul inquiétude à avoir...si j'avais voulu vous faire saisir ça aurait été fait depuis longtemps. Vous êtes mon hôte et personne ne passera le seuil de mon hôtel sans mon autorisation, même le Roi", reprit-il d'un ton poli et rassurant achevant pour lui même avec ce vieil adage, mon toit, ma loi."

Pour appuyer ses dires, l'aristocrate agita une petite clochette. A l'instant même, une porte dérobée dans les boiseries s'ouvrit. Derrière, un réduit dans lequel se tenait quatre spadassins armés de pied en cap, épée au poing. Hannibal hocha de la tête à l'un d'eux qui referma la porte. Le courtisan éclata de rire :

"-Et je ne pense pas que vous me croiriez si je vous disais combien il y en a des comme ça ! Mais revenons donc à notre sujet Kondor..."

Tout en discutant, de Roch attaqua avec vigueur une poularde rôtie à souhait, légèrement caramélisée par endroits :

"-Servez vous ! Tout est délicieux, j'ai, sans me vanter, le meilleur cuisinier de ces contrées ! Bien...vous en voulez donc une fois de plus à la Couronne ? Mon cher...est-ce bien raisonnable ? Le Roi vient à peine de monter sur le trône, nous sommes en pleine guerre...croyez vous que le peuple vous approuvera ? "

L'homme était donc au courant de toute l'histoire. Bien.. il n'avait donc pas affaire un petit nobliaux qui voulait se faire de amis dans la haute noblesse. C'était visiblement un homme important. Il fallait compter avec cela. Matador n'avait pas imaginé qu'il y aurait des personnes aussi haut placées qui seraient au courant de tout. Peut-être avait-il était un peut trop naïf. Il était même certain que c'était le cas.

Maintenant toutes les cartes étaient posées sur la table. Il ne pouvait y avoir que du nouveau dans la conversation... mais Matador se posait tout de même une question... Certes cet homme, Hannibal, lui garantissait la sécurité... Bien... mais pourquoi? Quelles étaient ses motivations? S'il était aussi fidèle qu'il le prétendait à la couronne, pourquoi n'avait-il pas déjà appeler la garde? Pourquoi prenait-il l'option de parler ainsi avec Matador? était-ce une ruse pour forcer Matador à lui révéler ses plans? Qu'attendait-il de cette conversation?

Quand le repas arriva, et que l'homme lui proposa de se servir de vin, Matador hésita... il serait si simple pour l'homme de l'empoisonner... En effet il lui garantissait que personne ne les dérangerai... mais Hannibal à l'intérieur de son hôtel était le maître, et il pouvait faire ce qu'il voulait... Les règles, c'était lui qui les énonçait. Matador Se servit un verre de vin, mais il sortit de sa poche une petite enveloppe contenant une poudre blanche. C'était un contre-poison qu'il avait reçu du peuple sous la glace qu'il avait rencontré dans le grand nord. S'il y avait un poison dans le vin, ou des les plats, se contre-poison l'immuniserait instantanément. Cela sans gâcher le gout bien entendu.

Il écouta ensuite les derniers propos d'Hannibal. Ce dernier semblait trouver pour le moins amusant, même si son ton était sérieux, que Matador revienne pour s'en prendre à la couronne. Il semblait même peut-être s'inquiéter de la réussite des plans de Matador sous prétexte que le roi venait d'être intronisé, et qu'il doutait que le peuple ne suive matador... C'était, certes des réflexions que Matador s'était faites... Mais cela ne gâchait en rien ses plans...

Si vous ne tentez rien, il n'y a pas de raisons que vos hommes aient besoin d'intervenir.

Dit-il avec un sourire. Il bu une gorgée de vin. Choisissant bien ses mots pour répondre à la dernière question d'Hannibal.

Vous savez, je ne demande pas au peuple d'approuver mes actes. C'est le Roi que je veux. C'est la monarchie que je veux réduire à néant. C'est les privilèges que s'octroie le Roi que veux éliminer. J'avais un dette à faire payer à Ultuant... N'ayant jamais pu obtenir un remboursement de ce dernier, il semble évident que son successeur doive la payer à sa place... Mais vous devez être au courant de tout cela n'est-ce pas mon Cher?

En effet, le père de Matador avait été accusé de trahison à tort par le Roi Ultuant. Ce dernier avait torturé son père jusqu'à se que mort s'en suive. Matador était resté à la cours, était devenu conseiller dans le seule but de faire payer cela au roi.

De plus il me semble que la guerre est justement les moment approprié pour ce genre de coup. Les périodes de troubles, sont souvent synonyme de changement! Quel meilleur moment pour un changement de régime?

Matador se tut,puis reprit la parole.

Hannibal, mon cher, que signifie cette mascarade? Vous me faite venir ici dans le seule but de me faire parler de mes motivations et de mes plans, j'imagine. Vous m'assurez qu'il ne me sera fait aucun mal, mais vous vous dites un fidèle serviteur du Roi... Si tel était le cas, je devrai déjà être entre les mains de vos hommes... Alors je vous le demande, à quoi sommes nous entrain de jouer?

Hannibal arqua un sourcil, légèrement méprisant, en voyant Matador saupoudrer son vin d'une poudre blanche. Un contre poison ? Assurément. D'un ton faussement scandalisé, l'aristocrate s'autorisa une légère remontrance:

"-Allons ! Croyez vous que je vais gâcher une Treille Aurée d'Hautval à cinq souverains le flacon avec du poison ? Impensable ! Néanmoins je comprends vos précautions...mais je le répète, et si je puis me targuer d'une qualité c'est de tenir mes promesses et dettes : vous franchirez le perron de mon hôtel à votre sortie sans aucun dommage. Si vous le désirez je pourrais même vous faire donner une escorte discrète, qui vous abandonnera peu avant votre logis pour ne pas voir où vous vous dissimuler actuellement ? Je ne tiens en aucun cas à vous faire du mal messire Kondor."

Le dernier "messire" avait été prononcé sans ironie aucune, montrant la franchise d'Hannibal dans le cas présent. L'aristocrate continua d'écouter avec attention son invité, tout en montrant son appétit légendaire par la disparition d'un jambonneau braisé en quelques minutes. Le tout en vidant un flacon de vin.

Lorsque l'ex-conseilleur eut fini son exposé, l'aristocrate s'essuya délicatement la bouche avec une fine serviette brodée à ses initiales, pour répondre, plus grave qu'autre chose :

"-Le pouvoir est le peuple Matador. Si vous renversez le Roi sans avoir l'opinion publique de votre côté, ça sera l'émeute, la révolte, le Chaos. Les Sombres nous tomberont dessus et s'en sera fini du Royaume Humain. Permettez moi d'imaginer le pire des scénarios."

De Roch reprit une gorgée de vin, avant de reprendre plus bas :

"-Pour une simple vengeance sacrifier un peuple cela en vaut-il la peine ? Et qui vous soutiendra dans une telle entreprise ! Peu de gens sont assez fous pour prêter crédit à vos désirs de vengeance. Il vous faudra des hommes, et beaucoup. L'armée par exemple ! Et étant haut gradé dans cette dernière je puis vous assurer que participer à un coup d'état est la dernière de ses pensées. Vous savez que les militaires sont attachés à l'ordre non ? Et seul, vos chances de réussites sont plus que réduites. Ma question est donc : QUI vous soutiendra ? Réussir à obtenir un changement est bien beau, mais encore faut-il conserver le fruit de son travail après..."

Pour le courtisan, l'affaire était claire...et vouée à l'échec. Mais ce petit jeu lui plaisait, il décida donc de ne pas l'interrompre :

"-Cette mascarade ? Oh c'est fort simple Kondor...et peut être même ridicule ! Mais je n'aime pas voir les gens mourir inutilement. Et votre action entraînera surement d'autres morts...j'ai passé des années à parcourir Miradelphia, et j'ai pu voir l'ampleur de la cruauté des races. J'ai vu de nombreuses personnes mourir, que ce soit de ma lame ou de celle d'autres. Toujours est-il que j'ai plus grand dégoût pour la souffrance. Votre action en entraînera, et beaucoup. J'essaye donc de vous convaincre de ne point continuer cette malheureuse entreprise..."

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