[Autel] Cris et pleurs

Kamilia venait de vivre une nuit parfaite dans les bras de son amant... Medhiv. Elle avait été la première femme à partager son lit, mais elle ne serait certainement pas la dernière. Maintenant qu'il avait goûté les plaisirs charnels, il ne s'en priverait certainement pas. Mais ce n'était pas cela qui rendait la princesse aussi agitée. Ce matin, alors qu'elle s'offrait de nouveau à l'Oracle, son père était entré avec fracas et les avait séparé. Il avait chassé Medhiv de son royaume et lui avait fait des reproches. La jeune fille était désemparée. Son coeur avait volé en mille morceaux. Leur rencontre serait désormais difficile, voire impossible puisque le roi possédait de grands pouvoirs. Il détecterait certainement la présence de Medhiv si celui-ci revenait en Diantra.

Kamilia s'était enfuie du château, assomant un garde qui l'avait vu. Courant les rues, elle faisait tourner les têtes sur son passage car elle n'avait pas même prit la prudence de se cacher. Les larmes sur ses joues étaient une sorte de prémice au malheur dans le palais aux yeux des villageois. Mais la princesse n'en avait rien à faire. Tout ce qu'elle sentait était cette vive douleur qui la tourmentait. Son amant.... son amour...

Déchirée, elle entra dans la cathédrale où il n'y avait qu'un prêtre dans un coin. Voir la jeune fille entrer le surprit, surtout dans son état. Elle s'approcha de l'autel et s'agenouilla, désemparée. La tête basse, elle sanglotait. Sa vie était-elle un échec total? Elle s'était tant dévouée pour Diantra, et voilà comment elle se retrouvait... privée du seul amour qu'elle avait éprouvé depuis longtemps.

Elle poussa un cri de désespoir qui alerta le prêtre qui s'approcha d'elle. Kamilia le repoussa sèchement et lui hurla de la laisser tranquille. Comprenant que son chagrin était trop profond pour qu'il puisse y faire quoique ce fut, il se retira. La princesse leva son visage ravagé par la tristesse vers la déesse.

- Vous êtes tout ce qu'il me reste... avec Diantra, le seul amour que l'on ne m'a jamais reproché. Et je suis trop faible pour protéger mon royaume. J'ai si peur pour son avenir. Je le vois déjà dépérir. Maintenant que Medhiv est sûrement loin d'ici, il ne me reste qu'un amour. Et je ne suis même pas certaine qu'il survivra encore longtemps. Je ferais n'importe quoi pour ne pas perdre Diantra. Pour la protéger. Ma Diantra adorée...

Kamilia sentie la peur de la mort s'insinuer dans ses sens. Elle avait si peur de quitter ce monde ou plutôt son royaume, et de ne plus pouvoir agir pour l'aider, le protéger. La princesse étendit les bras sur la troisième marche, appuyant son front sur ses bras pour sangloter et laisser libre cours à son chagrin.

HJ: POur moi ceci c'est passée avant mon départ

La nuit semblait douce et paisible...Les passants étaient heureux. Pour une fois Diantra n'était pas troublé par un mal invisible...Valkayre n'était qu'a une lune de son périple...Il marchait lentement dans les rues puis il se rendit dans la cathédrale pour son silence et sa paix...Vêtu de sa tunique blanche, visage cacher par ce capuchon, Il avanca dans le batiment lorsqu'il rencontra une jeune femme...Il passait devant elle comme si de rien n'était puis il fit quelque pas en arriére et se mis face à celle-ci.

Dites moi jeune fille, la nuit a beau être douce et paisible...Ne pensez vous pas qu'il serai bon que vous rentreriez chez vous par cette heure...

Puis il vit quelque larmes coules sur son visage illuminer par la lune...Il savait que Diantra souffrait mais que ce passait il encore...

Gente dame quelque chose ne va pas ? On vous a attaqué ?

Il resta debout en la regardant la devant lui...Il n'emettait aucun signe de sentiment. Cependant il voyait que cette jeune fille était une fille de noble par de la son parfum rare et sa maniére de pleurer...Et oui les hommes du pas peuple pleur avec crasse et aucune limite. La devant lui il avait une femme qui se tenait bien que le chagrin la prenait...

Je peus vous aidez ? Dites moi je suis à votre écoute...Et si vous me demandez pourquoi je vous répondrai parce que Diantra et son peuple son ma vie et je suis la pour la servir

Kamilia était tant à son chagrin qu'elle n'entendit pas les pas d'un homme et ne sentie pas son approche. Ce n'est que lorsqu'il parla qu'elle sursauta et se redressa, sachant que sa position n'était pas digne de son rang. Il la grondait amicalement sur le fait qu'elle était dehors à cette heure. Puis son expression changea un peu. Probablement venait-il de remarquer ses larmes. Il se demandait si on l'avait attaqué. Elle eût un petit sourire malgré elle. Si quelqu'un s'était attaqué à elle, toute la population l'aurait tabassé.

La jeune fille se leva. Elle épousseta sa robe blanche et rouge. Kamilia sortie un mouchoir et essuya ses yeux délicatement. Elle paraissait embarassée qu'il la surprenne dans un tel état, mais ses dernières paroles firent changer son regard du tout au tout. Elle eût un geste de recule puis son beau et doux visage s'illumina d'un sourire.

- C'est donc vous que Deina envoie pour apaiser mon coeur anxieux?

Sa voix mélodieuse et chantante émit un doux écho apaisant dans toute la cathédrale. Kamilia s'inclina grâcieusement pour le saluer puis elle s'approcha lentement. Elle était petite et menue, mais on devinait une femme forte derrière ses allures de jeunesse et de sensualité rempli d'innocence.

- Deina m'aurait-elle envoyé le dernier de la lignée? demanda-t-elle avec un sourire incertain.

Kamilia avisa alors Bromar. Elle recula d'un pas, comme si elle le craignait.

- Si c'est mon père qui vous envoie, sire Bromar, partez! Je reviendrez par moi-même.

Kamilia les écouta parler tour à tour pour leva les mains, signe que tout cela devant étourdissant. Elle poussa un énorme soupir puis entendit Valkayre dire qu'elle était un être fragile. Par ailleurs, il ne lui avait pas encore donné son nom tel qu'elle l'avait demandé. Mais cela ne comptait pas. Il avait qu,elle était fragile!

- Fragile? fit-elle avec un air offusqué en croisant les bras.

Son regard vert très clair aurait pu transpercer l'âme de n'importe qui, mais leur douce vivacité donnait plus l'impression d'une caresse. Kamilia secoua la tête en roulant les yeux.

- Moi qui croyait ma réputation faite, je vois que j'ai encore du travail! Et ne craignez rien, maître nain, votre royaume et le mien seront toujours alliés. (elle sourit tendrement à Bromar) Oh... Je m'appelle Kamilia au fait.

La princesse sourit en tendant sa main comme le voulait étiquette afin qu'un baiser y soit déposé. Elle se tourna vers Bromar.

- Et vous... et bien vous me connaissez déjà. Et vous n'avez pas à vous sentir protecteur à mon égard. Je ne suis pas sotte tout de même.

Elle releva sa robe sans pudeur. Trois dagues ornaient son magnifique mollet droit. Kamilia croisa les bras en mettant son poids sur une jambe puis elle conscentie à répondre à la question de Valkayre.

- Il y avait un livre... Il est tombé de l'étagère. Il parlait d'une lignée de l'arbre blanc qui aurait secouru Diantra en des temps sombres. J'aimerais bien que vous soyiez l'un de ses représentant. Sans doute auriez-vous hériter de quelconque secret de famille. J'ai cru que c'était vous... par instinct. Car si Deina (elle se signa) m'envoit une aide pour venir en aide à mon royaume... ce serait bien ce dernier descendant. J'ai vu juste je crois. Vous êtes bien Valkayre...

Kamilia écouta successivement Bormar puis Valkayre. Elle était un peu étourdie. Ils avaient cette manie de ne pas la laisser placer un mot qui la déconcertait. Habituellement, on attendait avec impatience qu'elle parle, ce qu'elle faisait peu à la cours, mais maintenant qu'elle avait envie de placer un mot, personne ne lui en laissait l'occasion. D'un côté, Bromar était d'excellente humeur, blaguait et riait en imaginant le vieil oracle en train de la posséder (elle rougit quand il fit cette mention) et de l'autre, cet inconnu qui était calme et qui lui faisait un curieux effet.

La princesse sourit pauvrement au nain, mais son sourire s'estompa rapidement. Elle baissa lentement les paupières, fixant le sol. La vie devenait de plus en plus lourde chaque jour. Elle aurait souhaité que l'existence soit légère, remplie de délices et d'amour. Kamilia aurait voulu pouvoir embrasser qui elle désirait sans jamais se soucier des reproches de son père. Mais sa naissance l'avait condamné. Valkayre lui demanda pourquoi elle croyait en lui.

- Pourquoi j'y crois? Parce que je n'ai plus rien d'autre à quoi m'accrocher. Je n'ai aucun pouvoir sur ce royaume, mon père ne m'écoute pas et je le méprise un peu plus chaque jour qui passe. Il a toujours agi à l'encontre de ce que je voulais, même si c'était tout à fait innoncent. On croit à tord que je suis la plus choyée parce que chaque soir mon sommeil est incrusté dans le satin, mais je dois être la femme la plus malheureuse de ce royaume.

Elle se mit à pleurer en silence, à la manière de ces femmes fortes dont le chagrin est si grand qu'il en est découragé lui-même. Kamilia sentie la main de l'homme prendre la sienne. Elle releva doucement son visage vers le sien. Son regard vert pâle rencontra le sien. Une décharge lui sembla partir de la main de son interlocuteur et monter dans son bras. Son regard se détendit puis s'éteignit. Elle semblait même sur le point de s'évanouir, mais ses doigts serrèrent légèrement la main de Valkayre. Il parlait d'une manière poétique et visait droit dans le coeur de la cible. Kamilia sentie sa gorge se serrer. Pourquoi avait-il raison? Pourquoi cela était-il si douloureux de l'entendre de sa bouche?

Sa main quitta la sienne. La princesse semblait vouloir la rattraper, la reprendre, mais freina son geste. Il s'était redressé et lui dictait maintenant ce que cet homme penserait d'elle. La jeune fille replongea son regard dans le sien et demeura immobile pendant un moment. Kamilia se leva lentement puis se dirigea vers l'autel d'une manière si lente si grâcieuse qu'elle semblait être guidée vers son futur époux pour être liée à lui, mais elle fit soudainement volte-face, son visage exprimait quelque chose de curieux. De la peur? Non. De l'appréhension? Peut-être un peu. De l'étonnement? C'était certain.

Un homme d'une quarantaine d'années s'avança vers elle. Ils semblaient se connaître au regard qu'ils se lançaient. Ce regard n'avait rien de menaçant. Il tomba à genoux devant elle et tendit les mains vers son visage.

- Kamilia! Ma princesse...

Elle détourna les yeux. Il entoura sa taille de ses bras, posant la joue contre son ventre. Au mouvement de ses épaules, on devinait qu'il sanglotait. L'homme défit son étreinte et se releva prestement, prenant le visage de Kamilia entre ses mains. Il se pencha pour l'embrasser, mais elle détourna son visage. Il parut décontenancé. Lentement, il l'incita à le regarder.

- Qu'est-ce qu'il y a? M'aimes-tu encore au moins? Je veux voir notre enfant.

Kamilia ferma les yeux. Il se figea et la secoua un peu. Elle posa une main sur la sienne et voulu la chasser, mais il la secoua encore.

- Qu'as-tu fait à notre enfant? Où est-il?
- Il n'a jamais vu le jour.
- Tu n'as pas... NON!

Il la prit par les épaules et l'agita avec violence jusqu'à ce qu'elle lui décoche un coup de poing solide à la mâchoire. Elle le regarda, étendu sur le sol. Kamilia s'approcha de lui et murmura :

- Tu as été le premier homme a entré dans mon lit, mais j'étais si jeune et si inconsciente. Je ne savais pas que l'amour de nos corps feraient perler les larmes et fleurir le malheur partout autour de moi. Quand on t'a chassé d'ici, je pleurais déjà sa mort.
- Comment as-tu pu, petite ingrate!
- Va-t-en, répliqua-t-elle avec froid.

Elle se détourna de lui et fit un pas vers le banc, mais s'arrêta, prise d'un doute. Elle regardait Valkayre, mais elle ne le voyait pas. Ses yeux parlaient d'une mauvaise intuition. Elle se pencha légèrement et sa robe se souleva lentement. Kamilia ferma les yeux et fit volte-face. Une main saisit fermement son poignet. Elle échappa un hoquet qui n'inspirait rien de bon.

- Te crois-tu au-dessus des punitions divines, Kamilia?

Elle émit un autre hoquet. Elle était figée. L'homme la repoussa. La princesse retomba lentement. Elle voulu s'accrocher à un banc, mais s'y frappa la tempe solidement. Son ancien amant la regarda avec amour.

- Belle, comme toujours, murmura-t-il en regardant son corps fragile qui commençait à s'entourer d'une flaque de sang.

Kamilia ouvrit les yeux, étrangement. Elle s'assit et lança une dague qui se planta net dans la gorge de l'homme qui écarquilla les yeux et mourut avant même de toucher le sol. La princesse s'assit et voulu se lever, mais n'y parvint pas. Elle prit le poignard à deux mains et entreprit de l'extirper en pinçant les lèvres pour ne pas hurler de douleur, mais elle n'y parvint pas. La souffrance lui enlevait toutes ses forces. Un prêtre surgit et regarda l'étrange spectacle, ne voyant pas Kamilia derrière le banc.

Kamilia s'était soudainement sentie légèrement. Elle vit une lumière qui l'appelait par son prénom. Une lumière si belle, si douce. Elle avait quitté son corps de souffrance et se trouvait dans une plénitude entière. La jeune fille s'en approcha, voletant dans une brise tiède d'été. Elle effleura cette lumière, cette lumière qui lui parlait.

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Lorsque la mi-nuit arriva, Kamilia ouvrit lentement les yeux. La douleur se referma sur elle comme un étau, l'agitant d'un spasme. La princesse se tourna vers Valkayre et observa son visage. Elle était pâle, mais toujours aussi belle. La flamme combative brûlait dans son regard vert. Sa main saisit celle de l'homme doucement. Sa main était encore froide, mais tremblait en plus. La jeune fille la porta à sa joue qu'elle frotta doucement sur ses doigts en fermant les yeux puis elle posa sa main tout près de son sein, sur son coeur qui battait faiblement, mais résolu à pulser.

- Je vis toujours... grâce à vous. Parce que votre lumière luit plus que celle qui guidait mon âme vers la plaine du repos éternelle. Et pourtant elle m'appelait. Elle voulait m'avaler.

Elle serra sa main tandis qu'une larme coulait de son oeil. Kamilia se redressa légèrement puis posa la tête sur ses genoux, soulevant son doux parfum fruité et légèrement sucré. La jeune fille caressait sa main tendrement. Elle se mit à chanter, sa voix volatile et mélodieuse aux inflexions douces et caressantes :

- Un jour il viendra.
Mon bel amour d'hier
L'amour reviendra
Par un jour de lumière.

Dans les heures qui viennent.
Ou bien l'année prochaine
Peu m'importe j'attends,
Car c'est l'homme que j'aime.
Et je l'attendrai mème plus longtemps.

Un jour il viendra,
Mon bel amour d'hier.
Et demain l'amour renaîtra.
Un beau jour de lumière.

Le bonheur suprème.
Et les nuits qui s'enchainent.
Une a une longtemps.
Dans les heures qui viennent.
Ou bien l'année prochaine.
Je l'attends...

Elle cessa de chanter et leva les yeux vers Valkayre. Elle ouvrit la bouche pour demander quelque chose, mais n'y arriva pas. Finalement Kamilia effleura sa joue en souriant avec reconnaissance.

- Merci beaucoup de m'avoir soigné. J'ai maintenant une dette envers vous. Même si je ne connais pas votre prénom.

Elle rit doucement. Mais c'était plus un rire nerveux, car elle perdit son sourire presqu'aussitôt. Kamilia trouva étrange qu'aucun désir démesuré ne naisse entre ses reins. Non, il était même raisonnable. Elle sentait qu'il changeait sa vie. S'il n'était pas Valkayre, alors qui était-il? La princesse tendit la main vers son capuchon. Elle plongea doucement son regard dans le sien.

- Je peux? demanda-t-elle.

Elle parlait bien sûr de lui retirer ce capuchon qui dérobait ses traits à son regard qui semblait avoir soif de voir, de connaître. Kamilia s'approcha légèrement. Ses cheveux d'or embaumaient l'air d'une odeur particulièrement agréable et douce.

Kamilia l'écouta attentivement. Il donnait l'heure juste. Elle le savait. Ses paupières se fermèrent un moment, elle courba l'échine. C'était un sombre tableau. Diantra ne serait plus qu'un souvenir. Dans son âme et conscience, elle le savait depuis longtemps, mais c'était obstinée à croire qu'elle pouvait changer les choses. Elle y avait cru, avait tout fait que cela devienne réalité même si elle savait que ce but, elle ne l'avait pas même effleuré. La princesse s'approcha de Valkayre après avoir rouvert les paupières. Il répondait désormais à sa question. Il lui disait de ne pas s'attacher et qu'il ne vivait que pour l'amour du peuple. La coeur de la jeune fille se serra et elle hocha doucement la tête. Elle comprenait. Étrangement, elle comprenait.

Kamilia posa les mains sur ses épaules, plongeant son regard dans le sien. La jeune fille lui fit un sourire triste tandis que deux larmes glissaient en silence sur ses joues de satin. Lorsqu'elle parla, sa voix n'était qu'un souffle, mais ses mots sonnaient clairement :

- Diantra ne sombrera pas tant que je serai en vie. Tant que je serai vivante, je ne laisserai personne m'arracher mon royaume. Il est tout ce que j'ai.

La princesse entoura son cou de ses bras, effleura ses lèvres sans y toucher puis elle appuya son front à la base de son cou. Elle respectait sa décision de n'aimer que le genre humain. Elle le serra doucement puis releva un regard criant de chagrin, comme si le gouffre sans fond de la tristesse y avait fait sa demeure. Elle était une vallée de larmes que rien n'assécherait jamais. Elle était née pour les pleurs semblait-il. L'une de ses mains se posa sur sa joue et elle la caressa doucement.

- Mais je sais... je sens que mon trépas ne saurait tarder. Je suis parfaitement consciente que je vais mourir pendant cette guerre. J'ai... peur. Oh! Sûrement personne n'aura jamais autant craint la mort que moi. Mon âme sera à jamais tourmenter dans l'incessante inquiétude à savoir si mon peuple va bien. Valkayre...

Elle avait soupiré son nom, à la manière d'un appel divin. C'était terriblement doux, mais chargé d'importance.

- Veillez sur eux.

Kamilia pressa doucement son corps au sien, levant des yeux remplis de tendresse vers lui. Sa bouche voulait, son corps aussi, mais son coeur lui disait qu'il fallait qu'il parte, que rester avec elle ne lui plairait pas. La princesse se détacha et s'éloigna doucement.

- Partez vers votre destin. J'ai encore tant de choses à faire avant de trépasser. Je serai toujours avec vous de tout coeur.

Elle n'était pas encore hors de portée. Elle prit sa main délicatement et posa un baiser aussi doux que la soie dans sa paume. Elle referma ses doigts, comme si elle lui faisait cadeau de cet unique baiser. Kamilia sourit comme un ange l'aurait sûrement fait et se retourna. Elle s'éloigna. Arrivée au bord du toit, elle retira son corset puis sa robe maculée de sans. Elle était vêtue d'une jupe inégale et d'un corset. Le tout état assez près de son corps pour lui permettre une grande flexibilité. La princesse s'élança et retourna devant la cathédrale. Elle grimaça de douleur en posant la main sur la plaie. Elle devait lutter contre la souffrance. Il fallait qu'elle retourne au château. Silencieusement, elle se mit à courir les rues. Son retour au palais se fit sans encombre, mais avant d'entrer dans l'enceinte, elle se retourna lentement, devinant comme une ombre dans l'obscurité. Valkayre? Elle ne le savait pas. Pendant quelques secondes, elle regarda cette forme obscure puis entra dans ce château qui était en fait... sa prison.

Kamilia sursauta quand il "apparut" devant elle. Elle fit même un bond à l'arrière, sur la défensive. Elle avait visiblement de très bons réflexes guerriers. Elle put se permettre une légère grimace de douleur en reconnaissant Valkayre, mais pas trop pour ne pas écraser son orgueil. La jeune fille écouta ses paroles, son regard ne décrochant pas du sien non plus. Elle l'aurait embrasser là, maintenant, si elle n'avait pas déjà su qu'il ne voudrait jamais d'elle. Kamilia sentie alors dans sa main le contact du métal froid et doux. Elle ouvrit délicatement ses doigts et prit la bague entre son pouce et son index. Elle était d'une beauté surprenant. La couleur de la pierre lui rappela ses propres yeux dont la couleur était si particulière.

Kamilia chérirait ce trésor de tout son coeur, elle le garderait toujours avec elle. La jeune fille caressa tendrement sa main avant de la laisser aller. Ainsi, tant que la bague serait en sa possession, elle serait certaine qu'il reviendrait. Il fit volte-face et commença à s'en aller. La princesse se précipita derrière lui. On aurait juré qu'elle allait se jeter dans ses bras pour lui donner un fougueux baiser, mais elle ne bondit pas. Pas plus qu'elle ne l'embrassa d'ailleurs. Kamilia souleva doucement sa jupe inégale et saisit une dague à sa cuisse. Elle la lui offrit. C'était une arme décorative avec le prénom de la princesse inscrit dessus. Il y avait une série de six pierres lisses. Il y en avait quatre qui brillaient. Avec un sourire, elle lui expliqua que cette arme avait été forgée pour elle et qu'elle était connectée à elle. Les pierres indiquaient sa santé. Il en manquait deux à cause de la plaie majeur à son ventre. Lorsqu'elles seraient toute éteintes, elle serait morte.

- Comme cela, vous pourrez me garder près de vous et vous aurez quelque chose à me redonner lorsque vous reviendrez.

Kamilia effleura sa joue puis se détourna, laissant l'arme entre ses mains.

Kamilia le sentie s'approcher. Il la blottie contre lui, la remplissant d'une joie fébrile. Son regard fouilla le sien. Elle entoura son cou doucement de ses bras. Il posa un langoureux baiser sur sa bouche. Elle frissonna de plaisir, répondant tendrement à cet unique baiser qu'elle recevrait de lui. Lorsqu'il se sépara d'elle, le regard de la princesse avait changé. Il était caressant de douceur et... d'un sentiment tendre. Plus tendre qu'une simple affection. La jeune fille ferma les paupières en serrant la bague dans sa main. Elle baissa son visage, l'écoutant. Puis il dit un mot qu'elle ne comprit pas.

Elle rouvrit les paupières et leva la tête. La jeune fille fit un pas vers lui, ouvrant la bouche pour le rappeler et lui demander ce que cela signifiait, mais elle savait que si elle le faisait, elle l'enchaînerait sans doute dans sa chambre et ne voudrait plus jamais qu'il la quitte. Kamilia murmura :

- C'est par amour que je vous laisse partir... Par amour du peuple... par amour... de vous.

La princesse regarda de nouveau le bijou. Namàrië. Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire? Kamilia tourna les talons, levant les yeux vers le haut du château. Sa prison. La jeune fille entra lentement, fermant la porte après avoir couler un tendre regard vers Valkayre. La porte émit un bruit sonore, comme si la sentence était maintenant donnée et que plus personne n'échapperait à son destin. Kamilia obliqua vers la bibliothèque du château.