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 1, 2, 3, nous irons au bois... [PV]

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L. Umbra
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L. Umbra


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MessageSujet: 1, 2, 3, nous irons au bois... [PV]   1, 2, 3, nous irons au bois... [PV] I_icon_minitimeDim 10 Mai 2009 - 15:07

D'un œil vide, il contemplait le paysage qui lui était si familier depuis toutes ces années. Le lieu débordait d'une luxuriante végétation. Le soleil illuminait de son éclat jaunâtre la forêt verdoyante. De temps à autre, un nuage solitaire venu de l'Ouest embrassait le globe lumineux, plongeant le monde dans une ombre éphémère. Les rayons cognaient quand même violemment la barrière de feuilles et de branches trapues. Hormis un long chemin sinueux qui avait été déboisé après maints efforts, le dessous des grands arbres dressés n'était que pénombre mystérieuse. Quelques fois, un trait de lumière bravait le plafond vert pour s'écraser aux pieds des troncs désuets, contre l'herbe fraîche et la mousse foisonnante. Sous la haute couronne des arbres proliféraient ronces et chardons.
Assis sur une pierre moussue, le jeune homme se chauffait au soleil. Calme, paisible, immobile. Le vent glissait dans sa chevelure rousse, ébouriffait ses mèches rebelles qui, transportées, caressaient son visage pâle. Un murmure de souffle chaud chuchotait à ses oreilles un chant doux, venu du tréfonds des bois.
Il sortit de son bagage un morceau de bois et un poignard. Depuis toujours, il avait ce besoin de donner une forme aux choses qui n'en avaient pas. Après quelques instants durant lesquels le rondin fut taillé, il y planta la lame et se mit à rêver.

« M'ssire ! »
La voix était lointaine mais lui fit reprendre conscience avec la réalité. Clignant des yeux, il distingua la silhouette d'un homme gras qui marchait vers lui. La voix lui était connue ; il l'avait déjà entendu, peu de temps auparavant. Prudent, il se mit quand même dans l'ombre d'une roche, disparaissant aux yeux du nouveau venu.
« M'ssire, m'ssire ! C'est moi ! »
Le jeune homme haussa les sourcils et réapparut à la lumière. Malgré ce mouvement, son visage restait de marbre. Seul un œil averti aurait pu déceler la brève surprise qui l'avait traversée à ce moment précis. Le silence s'installa de nouveau, comme si les mots prononcés n'avaient été qu’une illusion fugace. Il rabattit sa capuche noire. L'individu était maintenant devant lui. Il le dévisageait, et ses pupilles noires, respectueuses, semblaient attendre une réponse qui ne venait pas.
Cet homme se mouvait avec la gracieuse souplesse d'un Bearog. Le bruit de ses pas était lourd, audible. Sa chevelure ébène, huileuse, s'illuminait au soleil. Elle cachait en partie son visage joufflu.
« Hey ? »
L'individu examina le morceau de bois taillé que tenait le jeune homme sombre, puis le scruta de nouveau, en silence. Il comprenait qu'il dérangeait. Il se balança d'un pied sur l'autre, tandis que L. rangeait les objets dans sa sacoche.
Cela fait, l'assassin glissa ses deux mains dans ses poches. Dans un effort qui semblait énorme, il daigna enfin dire quelque chose.
« Tu as accepté les clauses du contrat puisque tu te présentes devant moi ? susurra-t-il d’un ton neutre.
- Oui. J'ccepte les clau... l'contrat. »
La réponse donnée lui arracha un sourire invisible. Levant une main, il plongea ses yeux dans ceux de l'homme, puis les dirigea ensuite vers l'immensité bleue.

Là-haut, volaient ici et là quelques oiseaux.

Le craquement d'une branche mit un terme à la contemplation de ce ciel infini.
« Pars. Et la prochaine fois, sois plus discret. Nous reparlerons de cela plus tard, en ville. »
Le ton était sec et sévère, le roux n'étant pas un tendre. Plus d'un l'avait compris à ses dépends. Néanmoins, il n'était pas enclin à la violence aujourd'hui.
« Bien, m'ssire, bredouilla l'homme. »
Il tourna les talons et marcha, accélérant le pas après une trentaine de mètres. Et au moment où il considéra qu'il était assez loin, il courut, comme si un démon eut été à ses trousses.
Lorsqu'il ne fut plus qu'un point minuscule sur le chemin poussiéreux, l'assassin se rassit, baissa sa capuche et se mit à bâiller. Voilà deux jours qu'il n'avait pas dormi. Il avait rencontré l'individu dans une taverne et celui-ci avait demandé ses services. Après des palabres dont Umbra se moquait -les gens éprouvaient le besoin de s'expliquer, comme pour se donner bonne conscience-, ils avaient discuté du prix. Le personnage gras et bavard avait hésité à ce moment là. Pressé, L. lui avait donné rendez-vous ici, aujourd'hui, pour dire si oui ou non il acceptait. Généralement, beaucoup se ravisaient après un peu de réflexion. Mais contre toute attente, il était quand même venu. Enfin, il faudrait qu'il soit encore un peu patient. Même s'il avait accepté les clauses, ils discuteraient de certains détails plus tard.


Il était bien tout seul. Les bruits de la foule l'irritaient souvent. Et s'il n'y avait eu que cela ! Le bruit en général était dur à supporter. Le silence, le calme, quel bonheur. Le rendez-vous passé, il n'avait plus rien à faire ici. Pourtant, il ne ressentait pas l'envie de bouger pour l'instant.
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Umbrae
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MessageSujet: Re: 1, 2, 3, nous irons au bois... [PV]   1, 2, 3, nous irons au bois... [PV] I_icon_minitimeMar 12 Mai 2009 - 11:33

Ayant décidé d'effleurer la frontière des contrées humaines, je traversai plusieurs villes et villages à feu et à sang, du fait des Sombres. Toujours, en ces instants, je laissais mon esprit partir à la dérive, s'engouffrer sous la surface du fleuve tumultueux de mes pensées. Mon regard devenait vague, mes yeux, troubles.
Marchais-je ?
Le subit changement des paysages semblait indiquer que oui, cela était le cas.

Cependant, aujourd'hui, alors que d'épais nuages noirs masquaient à ma vue un soleil qui aurait dû se trouver à son zénith, je m'engouffrai dans une masure. Le village était parfaitement désert – mort. La porte que je laissais derrière moi tandis que je me dirigeais vers une seconde pièce avait été arrachée de ses gonds. Une odeur âcre de brûlé montait du parquet noirci. De nombreux meubles gisaient, calcinés. Près d'un recoin, des fleurs séchés aux couleurs pastelles recouvraient une masse informe.
Bien sûr, je ne le savais que trop bien. Cette masse était un corps, le cadavre roidi d'un humain.
A l'extérieur, la pluie devint torrentielle. Les gouttes énormes heurtaient les murs de terre comme le toit, crevant certaines des tuiles.
Au cœur de cette pièce obscure, humide et délabrée, qui avait dû être un salon, j'avais l'impression de revivre quelque épisode de mon passé.
J'aurais soulevé une tenture ou bien poussé un meuble, j'aurais ouvert une trappe, et des gémissements me seraient parvenus, plaintes infinies, sans cesse renouvelées. J'aurais perçu l'odeur de rouille du sang coagulé et sec.
Je voulus sortir, fuir ce foyer à l'agonie, pourtant je ne le pouvais pas. Mon mal-être grandissait en moi, insidieux. Dehors, l'orage grondait. C'est alors que je perçus un souffle rauque, presque un murmure. Il prenait sa source de l'autre côté de la cloison. Je quittai cette pièce pour rejoindre la suivante, plus exiguë, plus envahie de pénombre encore.
Durant une fraction de seconde, un éclair fit éclater sa lumière dorée à l'intérieur de la minuscule chambre. Mon ombre se projeta violemment sur le mur opposé à la mansarde. Prostré entre deux planches disposées en diagonale, se tenait un jeune être humain.
Je l'observai. Elle vit mes yeux émeraudes qui brillaient dans cette noirceur poisseuse, ces lumières, elle vit que je le voyais, et elle eut peur. Elle plaqua ses deux mains blanches contre son visage de porcelaine, un visage très fin, presque maigre, aux traits peu marqués. Ses longs cheveux couleur de nuit étaient attachés en tresse, laquelle était ramenée contre sa gorge. La robe de lin, d'un azur délavé, qui vêtait cette demoiselle, était déchirée en plusieurs endroits.
Je lus dans ses yeux qu'elle ne désirait plus vivre.
Cependant, moi, je ne désirai pas la tuer. Pas maintenant, pas ainsi. Plus tard, peut-être, si elle me le demandait... Peut-être, oui... Ma respiration s'était accélérée, peu à peu. Je percevais sa peur à elle, cette crainte grandissante. Si elle ne désirait plus plus vivre, elle ne souhaitait pas souffrir pour autant.
Plus jamais ça, eut-elle peut-être voulu me hurler.
Je m'accroupis et attrapai délicatement son poignet. Elle me griffa – qu'importait. Ma magie s'écoula dans mes veines, le long de mes doigts fins, jusqu'à sa peau, sa chair. Pour elle, je fis ce que je n'avais plus fait depuis si longtemps... Des bribes de mes souvenirs, de ce que j'étais, pénétrèrent son esprit. J'usai de toute la douceur dont j'étais capable, afin qu'elle ne vécu pas cet épisode comme un nouveau viol, mille fois plus haïssable que tout autre, de part sa nature même.
Je me dois d'avouer que j'ignore ce qu'elle ressentit alors.
Lorsque je me relevai, elle me suivit. Elle savait. Les murs tremblèrent alors, sous le coup d'un nouveau grondement de tonnerre.
Elle n'ignorait pas que je la tuerais, pour elle, lorsque je m'en sentirais prêt. Assassiner n'est pas seulement tuer. Or je ressentais désormais une douleur inexprimable lorsque je devais Œuvrer.
Durant toute la fin de ce jour que nous passâmes sous la pluie, dans les limbes gris cendre d'un espace envahi, elle ne me quitta pas. J'acceptai qu'elle tint ma chemise, dans mon dos, de son petit poing crispé.
Vint la nuit.
*

Les nuages avaient cédé la place à une lumière blanche, éblouissante. J'évoluais sous le couvert d'arbres verdoyants. Elle aperçut quelque chose. S'agissait-il du sentier qui sinuait entre les troncs ? Je ne désirais pas le savoir. Elle tremblait. Subitement, elle me dépassa, marchant devant moi.
Ainsi, c'était la fin ? Véritablement, sa fin ?...
J'aurais voulu choisir. Je me sentais atrocement mal. Pourtant, je restais immobile, de glace, indéchiffrable. Je tirai mon scalpel de son logement. J'emboitai le pas de la demoiselle, la rattrapant sans peine. Aérien, à chacune de mes enjambées, je semblais voler. J'étais pâle, je ne le devinai que trop bien.
C'est alors que j'aperçus ce jeune homme, à droite, éloigné peut-être.
Sans me troubler, je capturai la demoiselle tel un papillon de jour. L'un de mes bras entoura sa taille, l'autre enveloppa ses épaules. Étant dans son dos, je ne pouvais distinguer ses yeux.
Je levai la lame affûtée, éclair argenté qui pénétra la chair. Je crus déchirer son cœur.
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