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 A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]

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Baudoin
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MessageSujet: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeVen 19 Juin 2009 - 21:11

Hasseroi était une ville vivante et fraîche, première à profiter du flux impétueux de l'Ambrie. Quoique plus petite que Dormmel ou même Oësgard, elle avait su prospérer et devenir une capitale renommée du jeu et de l'amusement. Les tripots de quartier d'Embek-la-basse et d'Embek-la-haute étaient réputés pour offrir paris audacieux et filles entreprenantes, tandis que le cynodrome Frédéric le Noble et les Cartiers de Hasseroi se partageaient le reste de cette renommée. Tant de réceptacles prompts à accueillir une réjouissance rarement atteinte en Oësgard n'étaient pas sans créer certains tumultes. La Sorgne était des plus actives en cette ville, les lupanars cachaient souvent des activités peu encouragées par les autorités, et mieux ne valait pas être un étranger quand on traversait le ville. Toutefois, envers et contre tous, une prison s'était élevée altièrement parmi ces ruines d'humanité.

L'édifice était à la fois un péage incontournable pour qui voulait traverser le fleuve, et une prison dont peu s'échappaient sans qu'on ne le leur permette : la bâtisse aux allures de forteresse s'épanouissait au milieu du fleuve, sur un ilot. Trempant dans l'Ambrie et suffoquant en permanence dans une brume fétide, la Cachematte-de-l'Isle (Château-de-l'Isle, dans les milieux huppés) , était un lieu qui assurément n'inspirait que malheur et tristesse. En même temps, aucun argument ne venait contredire ce ressenti : des murs suintants et hauts, et lisses ; des fenêtres aussi minuscules que le permettait l'imagination, elles étaient même affublées de multiples barreaux ; et une garde farouche. Le seul accès qu'on avait pour ce terrible châtelet était un pont, fort large au demeurant, mais seul. Il s'y croisaient fréquemment plusieurs chariots et dizaines de commerçants, vagabonds et autres citadins. La seule chose qu'ils voyaient alors des prisons, en passant sur l'île, était une cour exiguë sur laquelle ne débouchait qu'une seule porte et quelques meurtrières.

Jadis, on avait à la tête des « Gardiens de l'île » (où cachemitiers) un certain Balderich Gëybel. Capitaine de son état et vaillant homme, il s'avéra cependant qu'on lui trouva quelque chose de plus utile à faire que de verser dans la geôlerie. Le 45ème Barkos de cette année, il reçut une fort belle lettre l'invitant à gagner la Maison Baroniale d'Oësgard pour s'y voir attribuer une nouvelle affectation. Le 46ème, une fois ses bagages pliés, il s'en alla avec panache, enroulé dans sa cape et dans sa fierté : enfin on allait lui donner un rôle à sa mesure (pour l'anecdote, il fut nommé capitaine de péage quelque part au sud). Le 48ème arriva son successeur. Le garçon d'à peine vingt-trois printemps était très portée sur la bière de sa terre natale, et avait décidé d'organiser une petite sauterie pour honorer dignement son arrivée. Chose étonnante, l'administration ne lui fit aucun soucis pour cela. On laisserait deux hommes de corvée à la surveillance du pont, un troisième abstème pour déambuler parmi les geôles, et la chose serait suffisante.

Fait plus étonnant et notable encore, c'est exactement le 48 au soir qu'un mercenaire jusqu'alors diligemment guidé par un homme à cognée parvint à Hasseroi. Le solide vétéran qui avait été son cicérone tout ce temps déclara qu'on le nommait Coriché, ou Queurifé, enfin quelque chose comme ça.

Finalement, la nuit tomba peu à peu sur Hasseroi, laissant la Cachemitte vomir quelques soldats en permission et un peu du bruit de ces réjouissances qui se préparaient...


Dernière édition par Baudoin le Dim 12 Juil 2009 - 16:33, édité 1 fois
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Coryfé
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MessageSujet: Re: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeDim 21 Juin 2009 - 12:48

Des ombres passèrent sur les routes à la faible lueur du crépuscule, alors que les paysans et petits bourgeois s'endormaient ou vaquaient à des occupations quelques peu plus festives.

- Voici Hasseroi, Coriché. Je te laisse mener la suite, t'es payé pour ça.

L'homme à la capuche marmonna quelque chose comme "Coryfé, c'est Coryfé..." puis continua sa marche, les poings serrés. Ce petit air malsain affilié à cette mission l'agaçait déjà au plus haut point. Pourtant, il lui fallait bien de l'argent, et de l'occupation... Au final, c'était peut être plus par manque de saveur que par nécessité qu'il recherchait du travail. De toute façon, son honneur n'était plus depuis Alonna, il n'y avait pas à chercher plus loin...


Comme l'avait précisé l'homme à la cognée, une petite barque l'attendait non loin du pont, dans un petit creux entre trois énormes rochers. Le mercenaire détacha la corde, poussa la barque, et commença à ramer en suivant les quelques lumières sur le pont, et celles venant de l'île où se trouvait l'homme à délivrer. Il n'y avait pas besoin d'une grande expérience maritime pour utiliser un navire aussi primitif que celui ci, aussi, même en prenant son temps, le rôdeur parvint à attendre les abords de l'îlot, et entama une séquence d'observation.

Le faible remous de l'eau et l'odeur salée de l'air vivifiait son esprit, et attisait ses sens. Son instinct était de braise, et une faim dévorante d'adrénaline s'emparait de tout ce corps. Quelle que soit la nature de cette mission, elle lui donnait l'impression de vivre... De revivre...

Mais pour le moment, il fallait rester calme. Usant de l'acuité de ses sens, le vagabond observa pendant une vingtaine de minutes d'éventuels mouvements de gardes. Mis à part les deux sur le pont, qui n'étaient plus un problème, aucune sentinelle ne se présentait. La tache en était presque trop facile. Il ne restait qu'une seule question à régler, comment rentrer.

L'ombre s'élança hors du navire, ralentit subitement en manquant de tomber après avoir buté contre un obstacle indésirable, et continua à allure réduite vers la porte, contournant le plus possible l'éventuel champs de vision des gardes sur le pont. Sa cape de voyage aux teintes sombres lui était des plus utiles sur le moment, puisque ses compétences en discrétion étaient tout juste dans la moyenne. Arrivé à la porte, ceci posait d'ailleurs un peu problème, car il était impossible à Coryfé d'entrer par le crochetage, l'escalade (sans corde), ou toute autre fourberie.
Le combattant usa alors d'une méthode radicale, deux coups de pieds bien placés en dessous de la serrure, qui firent flancher cet indésirable obstacle.
Dégainant son épée, le mercenaire s'engouffra alors dans la prison, avec la ferme intention d'éliminer tout opposant qui se présenterait à son chemin entre lui et la cellule de l'assassin.
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Cyric
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MessageSujet: Re: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeDim 21 Juin 2009 - 19:35

Bons dieux que ses membres lui faisaient mal ! Lui qui n'était pourtant pas habitué au grand luxe, il devait avouer que les geôles de la Cachematte méritaient fort bien leur notoriété. Les pavés, aux rares endroits lisses et secs, avaient consciencieusement labouré son dos durant la...

Bon sang ça va faire combien de luisantes que j'croupis dans ce trou à rat ?!
-Une p'tite dizaine Cyric, mais ne t'inquiète pas, on va faire ce qu'il faut pour qu'tu t'y sentes à ton aise, car c'pas demain la veille que tu reverras le couchant ! Haha !
-Tu m'fais rire Harck, t'as passé plus de temps ici que n'importe quel de ces camarades. Le capitaine a dû tout d'suite remarquer tes talents de fin stratège et d'imparable bretteur pour te transférer à cet honorable poste !


Des ricanements se soulevèrent à travers l'omniprésente obscurité tandis que les sourcils du garde se fronçaient.

Silence ! Gronda-t-il en jouant de sa matraque sur les barreaux.Je te ferai bouffer ta gouaillerie Walfen, et tu regretteras alors d'avoir quitté les chiffetires d'ta putain de mère !
-C'est surtout la ralatouffe de la tienne qui me manque en c'moment, elle savait comment les ouvrir ses guibonnes !


Cette fois-ci ce fut un éclatement de rire total qui s'empara des prisonniers. Pulvérisant une phalange qui avait eu le malheur de se frotter au métal des barreaux qui se situaient à ses côtés, le dénommé Harck s'avança prestement en direction du pion turbulent.
Sa haine était clairement lisible à travers les traits de son vilain faciès, la lueur rougeâtre du flambeau qui l'éclairait faiblement ne faisait qu'accentuer cette rage presque palpable qui se dégageait de sa personne.


-J'me suis porté moi-même volontaire pour être muter ici, Kris et Pilhar appartenaient à mon bataillon, on est rentré dans la grive ensemble ! On a connu nos premières chieries ensemble ! On a défendu les lisières d'Oësgard ensemble !!! Tu les as saigné comme s'ils avaient été des porcs !! Toi qui te dit défenseur de notre baronnie, laisse moi rire, tu chourines ses protecteurs !!
Le moindre de tes souffles est une insulte à leur mort Walfen, et je veux être présent lorsqu'on te passeras la corde au cou.


Assis dans un coin sombre de sa cellule, Cyric ne pipa mot, écoutant le monologue assez bien construit de son interlocuteur. Plus un bruit ne se faisait entendre.

-Tu t'es entraîné à le réciter devant ton miroir Harck ? C'était très convainquant j'dois dire, j'en viendrais presque à m'foutre des coups de baudru après c'te récital à faire chialer les "sans fierté". Mais laisse moi te dire une bonne chose la drille, si je devais crever à nouveau ses fils de catin je le referais avec plaisir.
-Tsss, tu n'es vraiment qu'un craquelin de bas quartier Cyric.
-Ils ont tenté de protéger un des fils véreux de Serramire, ceux-là même qui n'ont cessé de vouloir nous assujettir ! Nous rabaisser au même niveau que le bétail ! Ces pourris étaient prêt à lui cirer ses bottes crottées et tu oses prétendre qu'ils défendaient leur baronnie ? Je leur défalque dans la bouche à tes copailles, la seule chose que je regrette, c'est de n'avoir pu en suriner que deux.
-Ils défendaient un brave homme qui parcourait tranquillement nos terres ! Mais parle Walfen, parle, l'important est qu'on lapidera ton corps pendu durant treize jours et treize nuits, et lorsqu'on viendra détacher ta dépouille pour la jeter dans une fosse à purin, je prendrais bien soin d'enfoncer ta langue de vipère au plus profond d'ton panier à merde.


Avec un rapidité déconcertante, Cyric se jeta de toutes ses forces contre les barreaux, ceux-ci émirent un bruit sourd. Harck s'était vu faire un bond en arrière, les yeux écarquillés par la surprise d'une telle vivacité. C'était désormais le prisonnier qui sortait de ses gonds, crachant son fiel avec férocité:

-Ne me laisse pas l'occasion d'arriver, par inadvertance, de l'autre côté de ces balançons car tu le regretterais Harck, tu le regretterais. Je peux t'assurer qu'au moindre faux pas émis, j'en profiterai pour réduire en cendre ce putride endroit et accrocherai ton cadavre de frolleux au beau milieu des débris encore fumants.

Tentant de retrouver la placidité qu'on lui connaissait bien, il se mit à marcher en direction d'un pan de mur de sa cellule tout en ajoutant:

Mes frères carrusiers, n'oubliez jamais cet instant, car dans dix gerbes la Sorgne en parlera encore.

Cyric était naturellement doué pour les grands discours, mais lorsqu'il était question d'appliquer toutes ses belles paroles, là c'était une autre affaire...


Dernière édition par Cyric Walfen le Jeu 2 Juil 2009 - 17:33, édité 2 fois
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Baudoin
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MessageSujet: Re: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeMar 23 Juin 2009 - 12:29

La fête était déjà bien entamée dans les quartiers des soldats. Le réfectoire avait été apprêté bien gentiment, et il y régnait une chaleur douceâtre. Autant par l'action de l'alcool que du feu, d'ailleurs. Quoiqu'il en fut, l'assemblée, dans sa ribote, plongeait doucement dans une ivresse implacable. Il n'y aurait bientôt plus personne d'autre que Harck, Peter et Velmont pour être sobre sur l'île. Le premier, qui était la fameux abstème qu'on avait désigné pour regarder des portes de prison, ruminait doucement, dans une petite salle à la jonction d'un escalier et d'un couloir.

Cyric lui posait bien des soucis. Il aurait été facile de le tuer et de jeter son corps dans l'Ambrie. Personne n'irait jamais lui reprocher d'avoir délesté la prison d'un si odieux élément, d'un tueur de soldats. Qui plus est, puisque l'assassin ne devait jamais sortir, pourquoi s'encombrer de son ventre qui voulait manger ? Pourquoi laisser le geôlier être tourmenté à perpétuité ? Mais Harck était trop probe pour agir, aussi restait-il à ce point stratégique, mangeant pain et fromage et buvant une eau saumâtre, sans vin. Harck ne boit pas.

« Tu crois que Harck peut peut rejaquer encore plus fort ? » disait Peter, un des deux hommes en faction sur le pont. Installé avec Velmont dans une sorte de renflement du pont, il discutaillait à propos de tout et de rien. On était fatigué, et un froid mordant, humide, commençait à monter. C'était pas humain de laisser deux gonziers se les geler ainsi.

« Harck sait y faire, pour ce qui est de rejaquer. Écoute. » de grands éclats de voix montaient de la prison, et même là parvenaient quelques échos. C'était le même rituel tous les soirs, la même litanie qui gonflait dans la nuit. Cyric qui chiait sur Harck et vice-versa. Nul doute que tous ceux ayant été de garde ces dix derniers jours avaient un jour parié sur la victoire de l'un ou de l'autre, ou même sur qui parlerait le plus fort.

« T'crois que c'est lequel qui tapera en premier ? »
« J'en sais tr... » un bruit sourd leur parvint aux oreilles. Non pas celui de quelque chose qui tombe ou qui s'écrase, plutôt celui d'un truc qui se disloque. Le résultat d'un truc violent. Le son s'évanouit dans la brume aussi vite qu'il y était né, mais il avait eu le mérite d'intriguer Peter. Le plus fort là-dedans, c'était qu'il venait bel et bien de derrière eux, du côté de la cachematte. « j'vais voir ce qui se passe. Mais tu me suis. »
« Aussi longtemps que je vivrai, je te filerai le train » et si cela n'était pas forcément des plus rassurants, Peter daigna se lever. Ça lui ferait pas de mal, l'air passait sous sa brigandine, sous ses cuissots, sous tout en fait. L'automne Hasseroyen était des plus impitoyables, si bien qu'on lui préférait parfois l'hiver : plus sec. Aussi, bouger était-il un véritable petit miracle pour les deux sentinelles.

« Je crois qu'on est dans une belle chierie, Vel' » crut-il bon de déclarer quand, tous deux, ils se retrouvèrent nez à nez avec une porte fracturée. Un beau boulot, net, sans bavures. Le coupable avait fait son affaire promptement, sans avoir à s'y reprendre. Les deux dégainèrent des épées épaisses et courtes, de véritables étripe-chats, mornes sous la lumière sale des torches. L'un d'eux prit l'initiative et fit de l'entrebâillement des portes une franche ouverture. Au moins la porte de la cour n'était-elle pas ouverte ; mais cela voulait aussi dire que l'autre était dehors, là, tapi dans un coin. Il y avait bien quelques flambeaux pour éclairer tout cela, mais leurs halos étaient ridiculement chétifs, tout juste de grosses tâches orangeâtres dans l'obscurité. « Fait aussi sombre quand dans le tal d'un drow ici »
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MessageSujet: Re: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeVen 3 Juil 2009 - 10:09

La colère des cinq parût soudainement foudroyer la Cachematte. Bien que l'oxygène dans les geôles venait parfois à manquer, Cyric n'avait rien senti dans l'air qui puisse présager la tombée d'un orage. Un sadique sourire apparut sur son visage: qu'importe la provenance de ce bruit sourd, Harck avait sursauté de peur et cela suffisait à faire son bonheur. Il faut dire que le timing avait été parfait entre les dernières menaces prononcées par Walfen et cet inattendu coup... De tonnerre ? Aucun des autres prisonniers ne pipaient mot d'ailleurs, soufflés par l'idée que des divinités puissent se pencher sur leur sort. Appuyant son front contre les barreaux de sa cellule tout en observant le garde l'air malsain, notre malfrat dit d'une voix railleuse:

Semblerait qu'les Dieux appuient mes bagoules, dommage pour toi le gafre.
-La ferme Walfen.


Harck ne quittait pas des yeux l'unique porte qui permettait d'entrer et sortir de la pièce. Son anxiété était lisible à sa façon de chatouiller le pommeau de son épée.

Y'a quelqu'chose qui tourne pas rond. J'peux vous laissez-là ? Interdit de s'enfuir hein ?! Ricana-t-il.

Emportant avec lui l'unique source de lumière en sein de la salle, les ténèbres engloutirent à nouveau les misérables détenus. Le flambeau s'éloignait lentement tandis que la résonance de ses pas se faisaient indistincts.
Profitant de ce propice absentéisme, Cyric murmura:


La Vinasse, qu'entendent tes oreilles de Fleure-fesse ?

Allongé sur le dos au beau milieu de sa cage, l'espion laissait quelques minutes s'écouler avant de prendre la peine d'émettre une réponse. Sa geôle collait le pan de mur où avait été creusée la porte de sortie:

Je mettrais ma main à couper qu'y'a de la bastonnade là-bas.
-Sûrement pas v'nu pour moi.
-'Croyez qu'cest le Roi ?
-L'Empereur des Trimes ? T'es pas fou le vieux Marsault ?!
-Claustrez vos claque-merdes. La Vinasse, combien d'assaillants selon toi ?


L'autre ferma les yeux, des sons parvenaient jusqu'à Cyric mais leur sens lui échappait. Il haïssait ne pas savoir, trop peu de facteurs étaient sous son contrôle et cela le mettait hors de lui. Il devait comprendre ce qui se tramait sinon... Ba sinon sinon !

-Difficile à dire, mais sont en sous-effectif, ça j'en suis certains. Doit y'avoir moins de dix rouffiers, les tintements semblent dirigés dans la même direction, je dirais donc que notre escouade de sauvetage compte deux voir... Une personne.
-Ha ! ’Va manger notre pain à la fumée quoi.


Cyric restait silencieux, la Sorgne n'était pas assez idiote pour croire qu'un seul homme réussirait à s'emparer de la Cachematte. À moins que... Son regard s'éclaircit.

-Vesper, te souviens-tu de la fois où je t'ai sauvé d'une noyade assurée ?

Le rustaud jeta un coup d'oeil en direction de Cyric.

-Ouai Walfen, je m'en souviens bien. Mais si tu m'demandes de sauter au coup de la drille lorsqu'il reviendra t'peux toujours te foutre un doigt dans le...
-Je ne te demanderai pas pareil acte héroïque, simplement pourrais-tu dire à haute voix le premier vers d'la chanson des Filles du père Joslin à la première calebasse qui passera la porte ? Je t'en serais reconnaissant.


L'autre bougonna en signe d'acquiescement.

Le temps défila et tout le monde commençait à s'accoutumer au fond sonore, quand un coup d'épaule fit brusquement ouvrir la porte. Dans un même cahot, les prisonniers se relevèrent. L'étranger tentait de retrouver son souffle lorsque Vesper prit la parole:

-Frère quand tu accroches une belle Joslin dans la rue que fais-tuuuuuu ?!

L'autre le regarda et ne su quoi répondre. Les voisins de cellules eurent tôt fait de dire à sa place, en coeur et splendeur:

-Je lui fait un brin d'causetteee dominominoooo dominomineeeette
Je lui fais un brin d'causetteee dominoooo


La suite étant des plus paillardes, Cyric coupa court aux dérives. Il avait l'information qui le tarabusquait, il ne voulait pas perde plus de temps en blabla.

-Au vent de l'Affre hurlent les oiseaux Goëpeurs. Viens par ici l'Etranger, je suis celui que tu cherches.
-Cyric Walfen.
-Lui-même.
-Bien, ne traînons pas.


Déjà des jurons se faisaient plus clairs, le sauveur avait épargné, ou bien esquivé quelques obstacles épineux. L'excitation commençait à monter, Cyric n'arrivait pas à rester en place, il sautillait sur place comme un athlète le ferait pour s'échauffer.

Magne-toi l'derche.


Dernière édition par Cyric Walfen le Mer 8 Juil 2009 - 13:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeSam 4 Juil 2009 - 21:19

    Celui-là crèvera.


Voilà, en peu de mots, ce qui devait traverser l'esprit de Harck. Et alors qu'il narguait ses ouailles en ricanant, il se rongeait les sangs. Qu'est ce qui avait pu faire un bruit pareil, à cette heure -ci ? Et surtout, qu'est ce que signifiaient ces claquements qui montaient, peu à peu ? Un bruit de bastonnade s'immisçait dans les oreilles du geôlier, et tout cela ne lui plaisait guère. Il avait accéléré le pas, avait descendu quatre à quatre l'escalier qui menait au rez-de-chaussée ; un bel escalier que celui-ci, usé toutes les quatre marches, car on l'empruntait souvent quatre à quatre... Il menait à une un long couloir, qui lui même donnait sur la cour. Enfin, la porte de la cour.


    Et cette putain de lourbe est ouverte.


Harck était bien. Un type s'était introduit dans le cachematte, et il devait sûrement avoir entendu ses pas lourds et son souffle court. Qui plus est, ce sinistre inconnu avait à coup sûr neutralisé Peter et Velmont... Un raclement sardonique monta aux oreilles de Harck, comme pour lui rappeler la peur qui l'étreignait, celle-là même qui voulait lui faire descendre la pisse un peu trop bas. Mais Harck n'était pas de ces hommes à se laisser impressionner. Mieux, il aimait couper court au danger et obvier aux désagréments à grands coups de hache.

    Pas assez d'armes


Aussi, prenant avec hardiesse son destin en main, le hideux gardien se précipita vers l'arsenal. La chose était une cave humide, un trou à salpêtre grouillant d'une vie maléfique et dangereuse. Des choses rôdaient dans cette cave, disait-on ; des rats bien sûr, et les âmes de ceux qui avaient bénéficié du service Dessalement. Cela dit, cet hypogée improvisé remplissait brillamment l'office qui lui était dévolu : conserver des lames au frais. Harck pris ce qui lui passait sous la main, c'est à dire un marteau d'arme et une dague fort longue qui s'ajouta à celle que possédait déjà l'homme.


    Chantez, bande de fripouilles ! Chantez ! Je vous en ferai que mieux la peau.


Domino, dominette ! Une rengaine au demeurant fort sympathique, mais qui en l'occurrence exaspérait Harck plus qu'autre chose. Que pouvait signifier ce cirque ? Une ruse du malévole Cyric, assurément. Celui-là aurait le crâne broyé, décida Harck alors qu'il aperçut -en passant devant la porte défoncée-, gisant sur le pavé, deux masses inertes. Ils étaient peut-être vivants, mais pas en état d'être utiles, seulement là pour faire monter la moutarde au nez. Et quelle moutarde ! Une bien forte qui mettait le goût du sang dans la bouche, et la mélodie lancinante de l'adrénaline dans les veines.

Harck ne s'abandonna pas longtemps aux affres de la stupéfaction, et combla aussi vite que possible la distance qui le séparait de son poste.

« Halte-là, enfant de putain ! » lança-t-il hargneusement au type qui s'escrimait contre l'huis de Walfen. Un type bizarre que celui-là, avec le cheveu grisâtre et... et les yeux rouges, de sales châsses dégueulasses, de drows. Une sinistre engeance qui fricotait avec la pire saloperie de tout le Nord du Royaume, et de tout le nord du monde sûrement. Harck alla droit sur l'intrus en brandissant méchamment son arme et en beuglant un cri de guerre inintelligible. Il avait la hâte de l'homme énervée, mais visiblement tempérée par une longue expérience du combat : ce maton était un vieux troufions, mais un vieux troufion compétent.


[Bon, si Coryfé répond pas, je te laisse décider si oui ou non il a eu le temps de te libérer avant cette petite joute ]
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Cyric
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MessageSujet: Re: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeMar 7 Juil 2009 - 20:46

** Crochète crochète crochète !!!!**

Halte-là enfant de putain !

La voix chicanière d'Harck perça les tympans de Cyric comme une grand'lance perforerait le fanal d'un macaque. Le soldat brandissait sa lame sans cesser de se rapprocher, l'air menaçant et rageur. Telles les cloches d'une liberté trop longtemps désirée, la porte expia ses ultimes cris de désespoir que l'habileté de l'Etranger avait su extirper. Walfen avait l'impression d'avoir son cerveau en ébullition, jetant des regards à tout va, paniqué devant autant d'impuissance. L'idée de déposer sa vie entre les mains d'un autre, qui plus est non Oësgardien, lui semblait inconcevable. En outre, les rouffiers de la Cachematte ne devaient sûrement pas être avili. Pourtant, lorsque son regard fut face à l'acier, le temps parut cesser de s'écouler. Il percevait les choses avec tant de lenteur, que le fait de balancer son pied dans la porte de sa cellule, afin que celle-ci vienne percuter le bras meurtrier du garde, s'exposait à lui comme simplicité enfantine. Le résultat fut assez satisfaisant au râlement que son ennemi exprima, l'Etranger, qui était alors la cible d'Harck, restait immobile. Profitant de la situation, Cyric laissa violemment tomber son poing sur le faciès du lignard. Ce dernier goûta au tapis de poussière sans plus de protestation. Se redressant aussi haut qu'il pouvait, le gredin se retourna vers Coryfé.

T'empeste le flube l'Etranger. Cracha-t-il d'un ton rosse: une façon comme une autre de dire "merci" à son bienfaiteur.

La domination était tellement savoureuse, et Cyric si opportuniste, que ses premières pensées furent destinées aux tortures qu'il allait faire subir à son ancien geôlier. Pourquoi mettre fin à un obstacle, lorsqu'on peut le tourmenter ? Pis, en abuser ! Il sentait le poids des regards posés sur ses épaules, si Walfen jouait bien, cet instant pouvait devenir le tournant clé de sa notoriété. S'élançant en direction de la sortie, il referma la porte puis abaissa le verrou. Reniflant sans plus d'ambages, Cyric souffla un mollard tout en laissant sa main glisser le long des barreaux. Ses pas étaient francs et brusques, sa dégaine transpirait de fomentation tandis que cet arrogant sourire de carnassier persistait à déformer les traits de son visage.

Debout la drille ! Prouve-moi qu't'as du poil au cul.

Lorsque son pied frôla le pommeau du marteau, le malfrat exécuta une rapide passe acrobatique qui fit soulever l'arme dans les airs. L'attrapant au vole d'un geste désinvolte, Walfen attendit quelconque réaction de sa proie acculée.
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Baudoin
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MessageSujet: Re: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeJeu 9 Juil 2009 - 21:21

Les yeux de Harck, suintant d'un fatalisme incontrôlé, cherchaient une issue au problème de leur propriétaire. Il n'avait que deux misérables dagues, il était seul contre deux, et on lui avait pris son marteau. Il était dans une situation plus que précaire qui, il le savait, ne se solderait que par la mort de l'un ou des autres ; problème, sa propre défaite était des plus plausibles. Il était acculé, avec cette porte fermée, il ne pourrait jamais l'ouvrir assez prestement pour semer Walfen et l'étranger aux cheveux démoniaques.

Harck se releva péniblement en se palpant pesamment la mâchoire. Ce jean-foutre avait un crochet honorable, qui avait su lui déchausser une dent ; le petit éclat de nacre rosi alla cliqueter sur le sol dans un flot de glaire épaisse. Le geôlier recula de quelques pas, prenant bien soin de ne pas s'exposer aux mains avides de sang qui jaillissaient des cellules. La salle était devenue une arène insane observée par une foule tonitruante et partiale, trop partiale. Si un de ces larrons avait son bourreau à portée de main, il l'étranglerait, ou lui crèverait les yeux de ses doigts ; en fait, mieux ne valait rien attendre de ces raclures.

C'était l'heure du baroud d'honneur de Harck, de la fin glorieuse. Il brillerait dans un apogée mirifique, peut-être pour tomber dans un grand bruit mou, mais il brillerait. Le soldat tâta de sa langue ses chicots et ce creux qu'il y avait dans son mandibule, goûta la saveur de son propre sang, et avisa la paire. Il y avait le reître dégénéré, et l'écorcheur insolent. Le choix fut vite fait, c'est l'écorcheur qu'on irait occire en premier, et peut-être l'autre ensuite. A vrai dire, Harck savait ses chances minces, et il s'étonnait lui-même d'aborder une situation aussi critique avec autant de calme. La mort lui insufflait seulement une ardeur comme celle que l'on a en poursuivant un voleur de poules.

« Alors Cyric, content ? T'vas m'escarper là, d'autor ? »

Le vétéran, qui -n'en déplaise à certains- en était vraiment un, savait que l'affaire se ferait en quelques passes. Un regard, une feinte, une esquive et l'estocade. Rarement un duel durait plus longtemps ; alors avec un rapport des forces si inégal.... Harck jaugea la garde de Walfen. Ce-dernier n'était pas familier des armes de guerre, et cela se voyait : le couteau de boucher, le maillet, la serpe, voilà ce qu'étaient ses instruments. Plaise aux cinq qu'il ne sache se servir d'un martel, le vermisseau qu'il était ! Harck fit quelques pas lestes et assurés, puis se lança franchement sur Cyric. Son idée était simple : se fendre habilement, bloquer l'outil mortel -ou au moins la main qui le tenait- de l'assassin, puis lui planter sa dague entre les côtes.


    Mon bon Walfen, si je dois tomber, tu le feras avec moi.
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Cyric
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MessageSujet: Re: A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé]   A l'attention de monsieur le Sicaire [Terminé] I_icon_minitimeDim 12 Juil 2009 - 15:59

Faisant tournoyer le marteau, Cyric tentait aussi bien d'impressionner son adversaire que de jauger l'arme en main. Vraiment, il n'y avait que ces froussards de gardes pour choisir pareil outil.
Alors qu'il ne quittait pas sa proie du regard, Harck lui ne cessait de grogner à tout va. Le barbaudier n'était pas fou, ce type de vieux truffards fonctionnaient tous de la même manière, réagissaient comme des coups doubles, celui-là osera n'importe quoi pourvu que son voyage auprès de Tari ne se fasse pas en solitaire...
Le brisquard recula de quelques pas, les mains des prisonniers sortaient de l'obscurité comme dans les jaspins pour enfants culottés. La réalité était pourtant effroyable, chacune de ces griffes clamait leur flot d'hémoglobine comme contribution pour leurs années passées à fixer les noirceurs accablantes de ce trou à rats.
Dégainant sa dague, Harck persistait à refouler sa peur derrière le vain espoir de mourir avec honneur. L'honneur, cela faisait un bail que Cyric avait chié sur le sien, cette... Chose n'était qu'un fardeau dont il avait dû se débarrasser pour survivre.
Après avoir instamment mouchaillé Walfen, le fantabasse se décida enfin à charger. Zigzagant sur le peu d'espace qui lui était conféré, il exécuta une rapide série d'appuis que toutes ces vieilles -mais non moins braves- classes savaient brillamment réaliser. Plissant les yeux comme pour mieux se concentrer, Cyric replia son bras armé autour de son torse, puis fléchit sa jambe droite. Harck se tenait désormais à moins de trois mètres:


** Maintenant ou jamais !!! **

Lançant le marteau avec brusquerie, Cyric observa l'arme décrire une approximative diagonale, effleurant les barreaux de sa gauche et venant finalement briser le poignet d'un enflaqué qui habitait l'une des cellules de droite. Mais le plus important n'était pas là, entre ces deux instants, Harck avait dû effectuer une roulade jouée au canevas pour ne pas finir défrimoussé. Aucun reproche ne pouvait être prononcé quant à la rapidité avec laquelle ce dernier était parvenu à réagir face au coup vicelard du gredin, mais résultat ne sen voyait pas chamboulé: Cyric avait eu réponse souhaitée. Un pas suffit à coller le grivier, et un coup de pied à ensanglanter le visage de celui-ci. Pitié est fille d'oubliée lorsqu'il s'agit de basourdir ou périr. Laissant son coude mettre à mal la soupente de son ennemi, Walfen en profita pour extirper la seconde dague du ceinturon et venir la planter dans une des cuisses du garde. Malgré son mandibule chambardé et l'humus de douleur qui remplissait gorge, la drille parvint à émettre un puissant cri pour le moins équivoque de sa fraîche souffrance.
Alors qu'un rire gras sortait d'entre les lèvres de son boucher, Harck balança sa courte flamberge dans le premier morceau de chaire qui lui apparu... Walfen eu soudainement la désagréable impression qu'un corps étranger venait perforer son omoplate, sa vue se brouilla, comment avait-il seulement pu tourner le dos à pareil adversaire ? Même immobilisé et blessé, ces soudards restaient dangereux. Une larme vint glisser le long de sa joue sale, l'envie de massacrer reprenait le dessus. Il se retourna violement et se saisit du bras qui continuait d'enfonçer la lame dans sa chaire. Tranchant dans le vif, il abattit sa dague encore et encore, les rugissements d'Harck étaient inutiles, la folie lui donnait vigueur. Ses coups n'avaient rien de professionnels et le travail était loin d'être propre, mais la main du grivier, qui tenait fermement son arme, finit par gigoter dans la poussière, détachée du reste. Du sang tâchait le visage du Walfen, défiguré par la focardise. Atigeant sa victime, il lui susurrait des mots dépourvus de sens, haussant la voix sans vraiment comprendre pourquoi. Combien de temps s'écoula avant que le crignolier ne retrouve ses esprits ? Vingt minutes, une heure, qui sait. Les carrusiers, comme l'Etranger, étaient restés aussi muets qu'un bailloné à la langue coupée. Certains jouissaient devant autant d'émultions sanguines, d'autres baissaient les yeux pour ne pas assister à pareil spectacle macabre. Au bout d’un certain moment, Coryfé se pencha vers Cyric:


Il est temps, nous n'avons que trop tardé en ces lieux.

La fripouille aquiesca, prenant le trousseau de clés, il s'approcha de l'espion et le lui tendit:

Tiens La Vinasse, vas mandigoter l'aide de Moucheron et ses Mariolles, qu'ils foutent le bordel en ville pour faire la barbe aux renforts qui risquent de rappliquer. Ensuite vas tenir l'crachoir aux Batacl' que Cyric Walfen est de retour.

Se retournant vers le reste des forçats:

Debout ! Frères de manicle ! Ouvrez grands vos louants et moracez cette grande victoire, remportée par la Sorgne sur ces charognards de frolleux !! Ces lignards fiers de se faire culbuter par Serramire !!

Les cliquetis de verrous ouverts parcoururent la pièce comme dans un écho réfléchissant la véracité ses dires.

Cette lune ! Vous la pass'rez à appuyer sur la botte !! A richonner et s'mettre en riolle ! Allez courez fralins ! Courez r'joindre la belle des belles ! Je vous l'offre !!

Les hommes explosèrent de joie et se mirent à ambier comme des dératés en direction de la sortie, chacun essayant de toucher Cyric, leur sauveur. Ce dernier, accompagné de l'Etranger, profitèrent de cette masse humaines pour s'y fondre et ainsi éviter bon nombre d'hypothétiques problèmes. Walfen ordonna à six gonces d'aller s'occuper des trois étages restants puis s'en fût...

***


Son excès de colère avait disparu pour ne laisser place qu'aux élancements de son épaule meurtrie. Toutefois, le fait de retourner à l'air pur lui mettait du baume au coeur et une légère brise vint refroidir ses rouges oreilles. Sur ses instructions, chaque garde fut entièrement dévêtu, les mains attachées, puis balancés dans l'Ambrie, ceux qui survivraient auraient subi purification et ne seraient dès lors plus jugés ennemis de La Sorgne. En ce qui concernait Harck, Cyric était beaucoup moins optimiste... Deux teignes luronnes l'avaient trimballé des geôles jusqu'à la barque du Walfen, là, il prit soin de lui couper les oreilles avant de les lui fourrer profond dans le gosier...


Les hommes se lèvent et tombent comme les blés d'hivers, mais leur nom de meure jamais.

Ses paroles, Cyric les avait prononcées tout en regardant s'élever au loin les noires fumées d'un feu juste allumé. La Cachematte brûlait, enflammant avec elle une personne qui ne serait rien de plus qu'un pittoresque souvenir au fond de sa mémoire sélective. La mort d'Harck n'allait pas marquer l'histoire, car c'est du nom de Walfen que l'on se souviendrait à l'évocation du fatidique jour où ce brave vétéran périt, consumé par les flammes d'une effroyable vengeance. Il grogna:

Arrête de bouger, je ne suis pas guérisseur, mais ces premiers soins devraient te faire du bien. Tu as perdu beaucoup de sang Walfen.
-Ne t'inquiète pas l'Etranger, tu auras ta récompense, ce n'est pas cette égratignure qui t'en privera.

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