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 La joueuse de luth [Espirek]

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Ashe
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Ashe


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MessageSujet: La joueuse de luth [Espirek]   La joueuse de luth [Espirek] I_icon_minitimeMer 28 Juil 2010 - 0:38



    Les quelques jours en mer nécessaires pour rallier le continent furent un supplice pour la demoiselle dont l'estomac n'était pas bien solide. L'équipage du navire n'avait certainement pas eu l'occasion d'accueillir une femme à bord depuis bien longtemps ; certains étaient peu enthousiastes à cette idée, d'autres l'étaient un peu trop. Heureusement, ses vomissements intempestifs dissuadèrent quiconque de se tenir trop près d'elle. Regagner la terre ferme fut une délivrance et c'est la démarche chancelante, se promettant de ne plus jamais renouveler une expérience aussi désagréable, qu'Ashelia rallia la capitale.

    S'imaginant probablement de longues chevauchées à travers les plaines baignées par le soleil couchant ou des nuits chaudes à la belle étoile avec des chansons jouées à la mandoline autour d'un immense feu de camp, elle déchanta rapidement. La vie sur la route n'a rien d'idyllique lorsque l'on est à pied, sans le sou, sans nourriture et quand les vêtements ne protègent pas des nuits fraîches et humides.

    Diantra était paraît-il la plus grande ville du continent, mais Ashe, épuisée par le voyage et concentrée sur les suppliques désespérées -et bruyantes- que lui adressait son estomac, n'apprécia pas vraiment la beauté des lieux. Sous les regards insistants, elle déambula dans les rues telle une âme en peine, ses doigts serrant distraitement le manche du luth dépassant de son sac en bandoulière. Elle n'avait pas eu l'occasion de se regarder dans un miroir depuis trop longtemps... et c'était sans doute mieux pour elle. Elle n'avait pas fière allure avec ses cheveux en pagaille et sa cape humide sur les épaules ; cape à la capacité étonnante de recréer à la perfection l'odeur d'un marécage nauséabond -comme si vous y étiez !

    A bout de forces et prise d'un léger vertige qui la contraint à s'asseoir à même le sol, elle envisagea par dépit de manger les semelles de ses chaussures mais écarta bien vite cette folle idée de son esprit, reléguant cette perspective peu réjouissante en cas de réelle nécessité. Il lui restait encore bien des options avant d'en arriver à de telles extrémités. Décidée à gagner de quoi se payer un festin de roi dans la meilleure auberge de Diantra, elle sortit son instrument qu'elle posa contre sa poitrine et commença à jouer. La troupe de saltimbanques itinérants qu'elle avait rencontrée en chemin et dont elle avait appréciée la compagnie, lui avait conseillée d'abandonner toute carrière musicale. Ashe, elle, ne l'entendait pas de cette oreille -et à dire vrai, Ashe ne devait pas entendre quoique ce soit pour supporter sa propre musique...

    Dire que sa musique faisait grincer les dents était un doux euphémisme. Ce n'est qu'après quelques accords épouvantables dont la demoiselle avait le secret, que la porte de l'auberge, se situant juste derrière elle, s'ouvrit si vite qu'elle faillit sortir de ses gongs. L'homme qui jailli de l'établissement eut presque l'air ahuri lorsque son regard se posa sur la joueuse, source de toute cette pollution sonore. Agacée d'avoir été interrompue, Ashe leva les yeux vers l'aubergiste, un homme grassouillet dont le tablier sale était jeté sur l'épaule.

    - Vous ! S'écria t-il en la pointant du doigt. C'est vous qui êtes responsable de cette abomination ?!

    - Abomination, comme vous y allez... , répondit-elle. Vous faîtes donc parti de ces gens qui n'apprécient pas la musique ?

    - Je n'ai rien entendu qui ressemble de près ou de loin à de la musique et je vous demanderai de partir ; les clients sont à deux doigts d'organiser un suicide collectif !

    Ashe se releva prestement, de fort méchante humeur et luth à la main.

    - Je vois. Mon talent vous importune, dit-elle avec politesse.

    Elle fit une révérence élégante et courtoise, puis ajouta, beaucoup moins poliment cette fois-ci :

    - Jaloux !

    Plutôt vexée que sa musique soit qualifiée « d'abomination », elle continua sa route, lasse et fatiguée. La douleur dans tous les muscles de son corps était sûrement le prix à payer pour avoir dormi recroquevillée dans des lieux improbables les jours précédents. Un étrange sourire flotta sur son visage alors qu'elle fantasmait secrètement sur un bain brûlant, un bon repas et un lit confortable.

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MessageSujet: Re: La joueuse de luth [Espirek]   La joueuse de luth [Espirek] I_icon_minitimeDim 1 Aoû 2010 - 2:41

Arcamenel, au soir. Cela doit faire une bonne semaine que Spic est intégré dans l'Ordre de la Rose noire. Enfin, le terme "intégré" est sans doute excessif ; disons seulement que - en dépit de ses nobles origines - il déploie tous ses efforts pour intégrer son régiment et gagner la confiance et le respect de ses hommes. Et, à défaut d'y être parvenu, on peut prétendre qu'il est sur la bonne route. Arcamenel, donc, premier jour de repos du jeune aspirant officier. Déjà, la campagne, les grandes chevauchées, les champs s'étendant à perte de vue lui manquent atrocement. Spic n'est point noble à apprécier le travail de bureau ; la sédentarité capitale. Non, il est un homme d'action. Un soldat dans l'âme, qui rêve de hauts faits et de grandes batailles. Dès qu'il aura acquis la confiance de sa troupe et de ses supérieurs, d'ailleurs, il compte faire la demande de partir en mission. Quelque part. N'importe où ! Mais loin des villes...

Le déclin du soleil était déjà bien entamé. Crépuscule. Lente agonie de ce premier jour de congé. Depuis l'aurore, Spic s'affaire à visiter la capitale, à découvrir ses rues parfois larges, parfois escarpées, trop souvent bondées. Il serait exagéré de prétendre que l'homme craint les foules. Disons seulement que - campagnard comme il est - il n'en a guère l'habitude. Stoïque, il se résolut à se frayer un chemin sillonneux parmi la pléiade de gens. Et rien ne le détourna de son objectif : visiter et se familiariser le plus possible avec la capitale, et parcourir les différentes boutiques et échoppes dans l'espoir de trouver quelques cadeaux décents à offrir à ses proches, par courrier.

Satisfait de ses diverses trouvailles - quelques douces étoffes pour sa mère, du papier de première qualité pour son frère et une petite épée à la garde finement ornée, parfaitement équilibrée pour le sergent Clauster -, le jeune homme prit la décision de rentrer au casernement. On lui a fait part des multiples dangers de la capitale, une fois la nuit tombée. Les voleurs, les assassins... ou tout simplement les fous furieux qui cherchent à se détendre en se ruant sur le premier venu ! Sans pour autant craindre cette racaille, disons seulement que Spic ne cherche guère d'ennuis.

Un seul problème, toutefois, surgit dès l'instant où Espirek souhaita rentrer au bercail : comment retrouver son chemin dans la noirceur ? Les rues jadis bondées sont désormais désertées. Quelle ironie ! La foule ne pourrait-elle point être là quand on a besoin d'elle ? Sa recherche des plus belles échoppes l'avait conduit dans des rues étroites, peu fréquentées, sinueuses. Loin des grandes artères de la ville où il pourrait retrouver son chemin.

Les ténèbres s'épaissirent. Seules quelques lueurs faibles, sortant de quelques rares fenêtres, procuraient à l'aspirant officier un éclairage minimal. Une angoisse s'insinua tout en lui. Les rues étaient désertes, identiques. Trop identiques. Spic dût se résigner : il était bel et bien égaré. L'angoisse se transforma... en frayeur.

Peur.

Et soudain un bruit. Des pas lents. Dans sa direction. Que faire ? Aller à la rencontre de l'étranger qui s'approche ? Ou prendre ses jambes à son cou et fuir une éventuelle menace ? D'une main tremblante, Spic serra son poignard, dissimulé sous sa cape - seule protection contre le froid nocturne de la ville.

Il s'approcha de l'étranger. S'approcha de plus en plus. Alors qu'il discernait à peine sa silhouette, une odeur des plus nauséabondes s'infiltra dans ses narines. Pour l'effet de surprise, c'est drôlement loupé. Pas terrible pour un assassin ou un voleur. À son odeur, on pourrait percevoir sa présence même dans une purée de pois !

Quelques courbes se dessinèrent, puis un visage. De longs cheveux. Des traits fins et féminins. Une femme. La main de Spic cessa de trembler. Si son odeur n'était pas aussi repoussante, il lui aurait même souri. Une révérence maladroite.

-Bonsoir, mademoiselle. Seriez-vous aussi égarée que moi ?

À son ton et sa formulation, on peut voir tout de suite à quel point Spic est inexpérimenté avec les femmes de son âge. Innocent, il ne songea point un instant que son interlocutrice pourrait le prendre pour un dangereux criminel, un violeur en puissance ! Avec une telle atmosphère de rencontre, quelle jeune femme saine d'esprit et un temps soit peu méfiante n'arriverait pas à de telles hypothèses, voire conclusions ?
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Ashe
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MessageSujet: Re: La joueuse de luth [Espirek]   La joueuse de luth [Espirek] I_icon_minitimeSam 21 Aoû 2010 - 20:41

    Ashe n'eut jamais à souffrir de la faim, elle avait mené jusqu'ici une existence plutôt tranquille qui l'en avait préservée. Le gouffre abyssal de son estomac lui fit presque regretter son ancienne vie, lorsqu'elle jonglait entre le vomi des clients, les corvées de pots de chambre et les représentations aux succès aléatoires. Elle était parfois – même souvent à dire vrai – d'une gourmandise insatiable, ingurgitant deux à trois fois ce qu'une fille de sa taille est en mesure d'avaler. Depuis qu'elle avait quitté Meca, elle n'eut pas vraiment l'occasion de manger à sa faim, ce qui avait eu pour conséquence fâcheuse de la mettre de mauvaise humeur. Cependant, l'heure n'était plus à la gourmandise, manger était devenu une nécessité absolue, et lorsque le soleil fut happé par la terre, baignant dans ces derniers instants Diantra de sa lumière rouge orangée, il laissa la demoiselle bien perplexe sur ses chances de survie.

    * Il serait peut-être temps d'avoir une idée judicieuse Ashe *

    Hélas, les bonnes idées semblaient la fuir. Son père avait coutume de dire que vivre honnêtement était une perte de temps et que, lorsque l'on voulait quelque chose, il fallait se servir. Les voleurs... maladie exotique, aussi bienvenus que la lèpre ou autres herpès génitaux. C'était bien évidemment un discours uniquement motivé par l'aversion profonde qu'elle éprouvait pour un seul homme et non par quelques éthiques absurdes – inexistantes chez la demoiselle. Le vol. C'était à bien y réfléchir une façon peu glorieuse d'améliorer sa situation mais Ashe se moquait bien de la façon dont elle s'en sortirait, glorieuse ou pas, et la faim oppressant son estomac l'aida grandement à adopter un comportement plus opportuniste. La peur de ressembler à ce qu'elle abhorre le plus n'était plus à présent qu'un écho incertain qu'elle ignora royalement.

    Elle arpenta le labyrinthe qu'était Diantra et prit conscience que les larcins étaient, paradoxalement, plus aisés en plein jour et lorsque les rues sont bondées. Nullement découragée mais complétement épuisée, elle porta une main fébrile à son visage et fut surprise par la chaleur qui s'en dégageait. Elle continua à s'enfoncer plus avant dans la cité et il lui semblait que cela faisait des heures qu'elle marchait ainsi dans les ruelles sinueuses de Diantra ; l'obscurité qui venait de s'abattre sur la ville ne fit que renforcer cette désagréable impression. Ashe, peu sensible à ce genre de choses, se moquait bien que les ruelles soient désertes et encore moins éclairées ; l'idée que cela puisse être dangereux ne lui vint pas à l'esprit. Pas à un seul instant... Pas même lorsqu'elle faillit buter sur un inconnu bâti comme une armoire à glace.

    - Bonsoir, mademoiselle. Seriez-vous aussi égarée que moi ?

    Elle posa une main sur son front brûlant. Chancelante et ne tenant plus sur ses pieds que par un heureux miracle ; sa vision se brouilla et elle assista impuissante à sa chute dans les bras de l'inconnu. Ashe avait été, au cours de sa vie, sujette à de nombreux évanouissements subits, ce qui en avait immanquablement résulté de nombreuses bosses sur le crâne – Duncan pensait d'ailleurs que cela avait contribué à la rendre complétement débile. La moindre goûte d'hémoglobine provoquait en règle général ce genre de réactions mais Ashe n'était jusque là jamais tombée ainsi dans les bras d'un homme. Heureusement pour elle, elle était parfaitement inconsciente de ce qui lui arrivait et c'était sans doute mieux ainsi...

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