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 Au bout du chemin (pv Nicolaï)

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Aureane KalonErc'h
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MessageSujet: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeSam 4 Déc 2010 - 10:21

Le voile s’était levé, rendant aux habitants de Miradelphia la lumière qui leur avait tant manqué. Dans le même temps, Nicolaï avait retrouvé la vue et semblait s’être débarrassé de ses visions, qui, supposa Aureane, devaient être liées, comme pour tant d’autres, à la magie de Néera. La jeune fille, quant à elle, savait que le chevalier souhaiterait quitter Serramire dès que possible, aussi elle avait fait en sorte d’accoutumer la petite Katialyne à son absence. Le bébé était à présent moins fragile et il apparut bientôt qu’elle pourrait se passer d’Aureane en attendant le retour de sa mère.

Sur ces bonnes nouvelles, il fut décidé que Nicolaï et Aureane quitteraient Serramire bientôt, en direction de Trois-Chemins, le village où la jeune fille était née. Remerciant Théodore pour son accueil et demandant de transmettre leur reconnaissance à Katalina, en espérant qu’elle se porte bien, ils reçurent de l’intendant quelques effets et un peu d’argent. Cela leur éviterait de se retrouver tels des vagabonds sur les routes, d’autant que le vieil homme leur avait permis de demander un peu d’aide au prochain comptoir qu’il trouveraient. Pour Aureane, ce qu’il leur avait donné en espèces sonnantes et trébuchantes était déjà beaucoup… elle savait comment faire en sorte de ne pas avoir à demander plus.


Le couple pris donc la première caravane qu’ils purent trouver en direction du sud et, de groupe de voyageurs en groupe de voyageurs, ils parvinrent à descendre vers Trois-Chemins sans réelles encombres. Certes, voyager ainsi était moins rapide qu’avec le galop d’un cheval, mais c’était bien moins risqué et plus agréable d’avoir quelques compagnons de voyage, même si Aureane ne dut pas échanger plus de trois mots autres qu’un "merci" tout au long du trajet. En réalité, elle était partagée entre l’inquiétude des retrouvailles avec sa famille et le bonheur de sentir ce petit bout de fil autour de son doigt. Quoiqu’il en soit, vis-à-vis de Nicolaï, elle se montrait à nouveau plus distante, comme si elle répétait leur entrée sur la scène de Trois-Chemins.

***

Après une dizaine de jours de trajet…

Quelques part sur les terres royales, non loin des frontières des duchés d’Erac et de langehack.


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***

Aureane sauta à bas de la charrette, souriante :


" Nous y serons dans deux heures. "


Elle paraissait revivre, posant un regard attendri sur chaque brin d’herbe qu’elle voyait. Autour d’eux, des champs, des parcelles de forêt. Des nuages gris bouchaient l’horizon et on ne voyait personne d’autre que ceux qui composaient la caravane. Nicolaï et Aureane ne tardèrent pas à s’éloigner, se retrouvant seuls au milieu de la campagne. Ils ne devaient pas avoir meilleure allure que les vagabonds qu’ils étaient devenus par la force des choses. Certes, les effets donnés par Théodore les avait bien aidé, mais une telle route en économisant leurs sous les avait tout deux un peu marqués.


Ils avancèrent d’abord en silence sur le chemin terreux qui coupait à travers champs, puis la jeune fille demanda timidement :

" Vous ne m’avez pas dit… comment dois-je vous présenter ? "


Spontanément, elle l’aurait annoncé comme étant seigneur de Dyriet, mais elle craignait de le mettre mal à l’aise. Par cette question, elle évoquait aussi la rencontre entre le jeune homme et sa famille. Elle savait d’avance que ce ne serait pas simple. S’il voulait lui poser quelques questions il était encore temps. Elle avait déjà parlé de chacun des membres de son entourage, mais les voir en vrai serait différent, sans aucun doute. Pour sa part, c’était le plus beau cadeau qu’il avait pu lui faire et lorsqu’il lui avait confirmé qu’ils feraient un détour par Trois-Chemins elle n’avait pu cacher sa joie, allant même jusqu’à déposer un baiser sur sa joue – avant de se mettre à rougir, évidemment et de reprendre ses distances comme si elle avait fait une folie.

C’était la fin de l’après-midi et une petite pluie fine se mit soudain à tomber, laissant s’échapper des odeurs de terre humide sur le chemin qui devenait boueux. Ils traversèrent un petit pont, si petit qu’il ne méritait pas de péage et poursuivirent leur route d’un bon pas. Ils avaient bien récupéré de leurs mésaventures et Aureane était trop impatiente de revoir sa famille pour trainer. Elle s’arrêta malgré tout près du ruisseau qui serpentait dans la campagne et entreprit de se laver rapidement les mains et le visage, se recoiffant au passage.


" Ce serait tout de même bête qu’il ne me reconnaissent pas ! "

Elle plaisantait, mais il y avait une nuance d’inquiétude dans sa voix. Elle était partie depuis ce qui lui semblait une éternité. Elle fit un sourire un peu tendu à Nicolaï et se mordit la lèvre, anxieuse, avant de se remettre à marcher. La pluie s’arrêta, mais le paysage ne parut pas moins gris pour autant.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeSam 4 Déc 2010 - 18:02

Nicolaï avait pleinement retrouvé la vue. Des jours étaient passé depuis qu'il n'avait plus eu la moindre vision. Rien du tout. Fait étrange, il n'avait revus ni le chevalier en armure, ni la jeune femme qui l'accompagnait presque tout le temps. Mais il n'y a aucune corrélation entre ces deux évènements pas vrai?

Il fallait être honnête. Nicolaï avait hâte de rentrer enfin à Ysari. Il souhaitait retrouver Dyriet. Mais, plus que tout, il avait envie de partir pour Trois-Chemins. Rencontrer la famille d'Aureane...et la demander en mariage. Oui, il allait peut-être un peu vite. Mais il lui pressait de pouvoir vraiment faire sa demande.

Les jours passaient semblables les uns aux autres à ceci prêt qu'Aureane et Théodore s'étaient lancé dans une petite expérience. Ils cherchaient tout deux à savoir s'il était possible ou non que Katyaline pouvait se passer de la jeune femme maintenant qu'elle avait reprit des forces. Expérience qui se révéla concluante et bientôt, les deux jeunes gens partirent de Serramire.

Un peu d'argent en poche, quelques effets et une lettre fournie par Théodore pour qu'on les aide si ils rencontraient un comptoir Noblegriffon. Mais l'argent suffirait largement à gagner Trois-Chemins et sans doute ensuite à rentrer à Ysari. C'était peut-être idéaliste, mais Nicolaï était persuadé qu'Harnyll ferait quelque chose pour eux une fois de retour dans la baronnie. Il ne pouvait pas l'imaginer autrement.

Le jeune couple se mêla donc à une caravane qui partait en direction du sud. Quant on se déplace en groupe, on a moins de chance de se faire attaquer. Et dans ce cas là, plus de chance de pouvoir se défendre. Une logique simple, mais pourtant tout à fait efficace et éprouvée. Bien sur, il aurait sans doute put faire sonner quelque part son titre de chevalier. Mais il ne le fit pas. Bien au contraire. Dissimulant autant que possible sa chevalière qui aurait sans aucun doute trahit son rang social auprès des autres voyageurs.

Ça avait quelque chose d'agréable d'être comme tout le monde. Un simple jeune homme qui voyageait avec un petit convois en direction du sud. Et non plus un chevalier.

Aureane était à nouveau distante et réservée. Contrairement à lui, elle n'avait pratiquement pas parlé avec les autres voyageurs. Il n'avait pas tenté de la forcer ou quoi que se soit d'autre. Il savait parfaitement pourquoi elle agissait comme ça. Tout se qu'il espérait en revanche, c'était que cet distance entre eux n'était que passagère.

***

Nicolaï fut un peu étonné en voyant Aureane sauter de la charrette :


" Nous y serons dans deux heures. "

Oh, cela expliquait tout.

Deux heures? Mais, il n'y avait rien aux alentours. Non. Rien du tout. Les nuages gris couvraient l'horizon. Quelques parcelles de forêt de ci de là, mais rien de vraiment significatif. Comment pouvait-elle être aussi catégorique? Enfin. Le jeune homme poussa un petit soupir et attrapa son paquetage avant de descendre à son tour du chariot. Elle était tout à fait radieuse en tout cas.

Après des adieux rapides, ils quittèrent tout les deux la caravane pour s'enfoncer en pleine campagne. Maintenant, avec leur dégaine de vagabond, personne ne pourrait imaginer qu'il y avait l'un d'entre eux qui était noble. Et noble connu et respecté qui plus est. Enfin bref. Honnêtement, Nicolaï n'en avait pas grand chose à faire. Si se n'est un sentiment étrange. Il avait fini par s'habituer à ne plus sentir son épée battre à son côté. Mais...plus il se rapprochait d'Ysari, plus il se rendait compte que dans un certain sens, cela lui manquait. Il avait beau pester contre son titre de chevalier, il ne connaissait pas grand chose d'autre.

Être chevalier lui manquait.

Ils avançaient sur un chemin terreux qui coupait à travers champs. En silence jusqu'à se qu'Aureane ne brise cela en prenant la parolle.


" Vous ne m’avez pas dit… comment dois-je vous présenter ? "

Nicolaï soupira un instant. Ils continua à marcher, réfléchissant à la question qui lui était posée.

« Je ne sais pas, finit-il par déclarer. Je n'en ai aucune idée. Tu les connais mieux que moi. Sans doute vaut-il mieux que tu décide de la façon dont tu me présentera une fois devant eux. »

Ils continuèrent à marcher sous la pluie fine qui se mit soudain à tomber. Le chemin devenait un vérritable bourbier et eux, ils avaient de plus en plus l'air de vagabonds après une ou deux chute par terre. Ils traversèrent un petit pont, et poursuivirent leur route d’un bon pas. La perspective de revoir sa famille semblait donner des ailes à Aureane. La jeune femme prit pourtant le temps de s’arrêter près du ruisseau pour y faire un brin de toilette. Se à quoi Nicolaï l'imita assez rapidement, en profitant pour retirer un peu de la boue qui maculait ses vêtements. Il aurait donné chère pour voir la tête d'Harnyll ou de Gregor si ceux-ci croisaient leur route à cet instant précis. Hilarant sans le moindre doute.

" Ce serait tout de même bête qu’il ne me reconnaissent pas ! "

C'était dit sur le ton de la plaisanterie, mais avec tout de même une nuance d'inquiétude dans la voix. Elle lui fit un sourire tendu et se mordit la lèvre.

Les deux jeunes gens reprirent la route. Nicolaï posa une main sur l'épaule d'Aureane et lui fit un des sourires réconfortant dont il avait le secret.


« Tout se passera bien. »

En tout cas, il l'espérait de tout son cœur.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeSam 4 Déc 2010 - 18:47

Aureane hocha la tête lorsque Nicolaï supposa qu’elle savait mieux que lui de quelle façon le présenter… Elle hésitait toujours et se dit qu’elle verrait le moment venu. Elle avait suffisamment de sujets d’inquiétude pour s’occuper l’esprit. Malgré tout, elle était heureuse d’être là ce qui la faisait naviguer entre instants de joie et moment de nervosité durant lesquels elle anticipait.

" Tout se passera bien. "

Elle l’espérait.

Trois-Chemins s’appelait ainsi pour une raison bien simple : trois chemins partaient de ce petit village. Un vers Diantra, un vers Ancenis et un dernier vers Missède. Autant dire qu’ils n’étaient pas souvent empruntés par les villageois pour aller plus loin que les champs entourant les maisons. Dans le sens inverse, les voyageurs manquaient tout autant : Trois-Chemins se suffisait à lui-même, la plupart du temps, et seul un colporteur venait jusque là, deux fois l’an, pour vendre ses marchandises. Il y avait aussi les prévôts qui se hasardaient à faire payer les impôts et qui se plaignaient de devoir venir dans ce coin perdu où la boue régnait.


De fait, le village n’était pas particulièrement accueillant. Au départ, il y avait la forêt, obscure et digne des pires contes de fées. Ensuite, les champs qui produisaient les cultures locales. Parfois, une ferme délabrée cassait la monotonie du paysage et on apercevait quelques paysans traversant les champs. Enfin, on s’approchait d’une trentaine de maisons en bois au toit de chaume se serrant les unes contre les autres… et on s’apercevait qu’il s’agissait du village.

Aureane avait accéléré depuis qu’ils avaient quitté le couvert des arbres. Malgré ce paysage grisâtre, elle souriait, les yeux brillants. C’était chez elle ! Chez elle ! Pourtant, à mesure qu’ils se rapprochaient du groupe de maison, elle ralentit et perdit quelque peu son sourire. Etait-elle vraiment la bienvenue ? La nuit allait bientôt tomber, plongeant les maisons dans un début de pénombre. A cette heure, plus personne n’était dehors, les gens devaient partager le repas du soir. Les volets étaient pourtant encore ouverts et aucune lumière ne brillait à l’intérieur de la plupart des maisons : on profitait au maximum de la lumière du jour qui se faisait de plus en plus incertaine.

Nicolaï put voir que la plupart des habitations semblaient tenir encore debout par miracle, mais que certaines paraissaient un peu plus cossues. Pourtant, il n’était pas difficile de comprendre pourquoi Aureane avait pris le quartier des domestiques de Dyriet pour un palace dès le premier regard. Enfin, au moins, contrairement aux bas-quartiers des grandes villes, tout était propre. On comprenait aussi pourquoi Aureane était une vraie fée du logis. Certes, les trois-cheminois étaient pauvres, mais ils prenaient soin du peu qu’ils avaient.

En avançant, ils longèrent d’autres habitations, puis un petit lavoir à l’eau noire leur renvoyant leur reflet. Il faisait humide, on n’avait qu’une envie : passer une soirée au coin du feu. Une voix assourdie s’éleva à l’intérieur d’une maison, récitant une prière à Néera précédant le repas. Aureane avançait toujours, d’un pas maintenant plus rapide, car la nuit était tombée. Un chien aboya sur leur passage et d’autres leur répondirent. Des têtes passèrent par les fenêtres pour les observer d’un œil méfiant. Puis les volets se fermèrent peu à peu. La jeune fille continua à avancer, feignant l’indifférence. Un chien s’approcha, vint les renifler et les accompagna finalement à distance respectueuse.


Ils arrivaient au centre du village où se trouvaient quelques échoppes aux étals fermés, puis ils passèrent devant ce qui devait être l’auberge de la ville. Nicolaï put en déchiffrer le nom dans la semi obscurité : "au lièvre cheminois". Comparé aux tavernes de Diantra, la bâtisse était on ne peut plus calme. Certes, c’était une des rares dans laquelle brillait des lumières et on entendait même des éclats de voix et des bruits de couverts, mais on pouvait aisément deviner qu’il n’y avait là pas plus d’une dizaine de personnes. Sur le pas de la porte, un chien aboya puis grogna, ce qui fit s’ouvrir le battant. Un homme à la forte carrure qui se découpait dans la lumière, d’une quarantaine d’année, scruta la rue, son regard méfiant s’arrêtant sur les voyageurs.


" Couché le chien ! " aboya-t-il avec un fort accent campagnard.

La genre d’accent qu’Aureane avait gardé, très légèrement. Celle-ci s’immobilisa, pivotant vers l’homme tout en se rapprochant instinctivement de Nicolaï.


" Bien le bonsoir ! J’peux vous aider ? "

Cela sonnait comme un "qu’est-ce que vous voulez ? Si vous cherchez les ennuis, vous venez de les trouver !". Aureane fit un gros effort sur elle-même pour répondre.

" Je vous remercie, nous nous rendons chez les Eldon. "

Elle s’apprêtait à reprendre son chemin, lorsqu’une autre voix s’écria rudement :


" Par les Cinq ! C’est la p’tite des Eldon ! "
" Balivernes !
" J’te dis qu’c’est leur gosse ! "

D’autres personnes entrebâillaient leurs volets, les murmures ne tardèrent pas à résonner, peu discrets :


" Foutue magicienne ! "
" C’est la p’tite Aureane ? "

L’auberge avait trouvé sa nouvelle attraction. Le cœur battant, sans doute rouge de honte dans l’obscurité, Aureane se remit à marcher, luttant pour ne pas se mettre à courir. Il fallait qu’ils avancent, sa maison n’était plus très loin. Là-bas, sa famille les protégeraient, ils seraient à l’abri. Un mélange de voix tantôt hostiles ou amicales, essentiellement curieuse, résonnaient à leurs oreilles.


" Qu’est-ce qu’elle fout ici ? "
" Laissez-là bon sang ! "

Les dents serrées, elle bredouilla quelque chose à l’intention de Nicolaï, le prenant par la main pour l’entrainer à sa suite. Les volets laissaient voir des ombres mouvantes qui tentaient de percer l’obscurité pour les observer.

" Fermez-la, c’est pas elle ! "
" Et ce gars, c’est qui ? "
" Le regarde pas, il a le mauvais œil ! "

Voix d’hommes et de femmes, tantôt agressives, tantôt apeurées, qui murmuraient entre elles sans oser sortir dans la rue pour vérifier de plus près.

" Elle n’a plus rien à faire ici ! "
" C’est un fantôme, maman ? "

Avançant plus vite, Nicolaï et Aureane laissèrent derrière eux les villageois de l’auberge et des maisons environnantes et se retrouvèrent à nouveau à avancer en silence au milieu de la rue. Aureane se reprit et lâcha la main du jeune homme à regret. La lune se voila, ajoutant encore à l’obscurité qui était tombée. Heureusement, la jeune fille était habituée à se déplacer dans le noir et elle connaissait les environs comme sa poche.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeSam 4 Déc 2010 - 20:42

Tout deux continuèrent à avancer dans la forêt. Nicolaï attrapa une branche morte assez solide et relativement droite pour s'en servir comme canne de marche. Non pas qu'il ai besoin d'une cane de marche. Mais il ne voulait pas alerter Aureane. Se qu'il avait prit là, c'était une arme. Rudimentaire, certes et ce truc était sans doute un peu trop long. Ce vague bout de bois ne vaudrait jamais une bonne épée longue. Mais c'était tout se qu'il avait à sa disposition. Alors il allait devoir faire avec.

Arriver dans le village d'Aureane avec une arme, même camouflée de la sorte, ne lui plaisait pas. Mais se n'était pas pour ça qu'il devait oublier une prudence élémentaire. Les gens qui vivaient là bas l'avaient accusé de sorcellerie. Au point qu'il avait été plus sur pour Aureane de quitter Trois-Chemins. Il ne savait pas se que le village pouvait leur réserver. Alors il se préparait à toute éventualité.

Mais espérait de tout son cœur ne pas avoir à se servir de ce truc.

Finalement, la forêt laissa place à de vastes étendues de champs. Seul une ferme délabrée par ci par là venait briser la monotonie du paysage.

Le village proprement dit était tout se que Nicolaï avait put imaginer. Comme Aureane le lui avait décrit, il y avait là une trentaine de maison. Toute en bois avec un toit de chaume. Assez serrées les unes avec les autres.

Il n'y avait déjà plus personne dehors à cette heure. De la fumé s'élevait des cheminées. Certaines, simples feu, d'autres rependant déjà un joli fumet. Enfin...appétissant dirons nous. Mais il n'y avait aucune lumière qui s'échappait de la plupart des fenêtres.

Même à main nue, le chevalier aurait été capable de détruire certaines de ces habitations. Elles semblaient ne tenir debout que par la grâce de certains dieux. Pourtant, malgré la vétusté apparente de certaines structures, le village restait tout à fait propre.

Nicolaï se contentait de suivre Aureane à travers les petites rues. Il faisait humide et pour tout dire, il était impatient de se mettre au chaud et au sec. Mais plus ils avançaient, plus la jeune femme semblait douter du bien fondé de se détour. Oh et puis zut. Il allait tout de même pas la pousser jusqu'à chez ses parents non plus.

Surtout qu'il aurait été bien en peine de savoir où ils habitaient et il se voyait assez mal frapper à toutes les portes et demander: « Bonjour, est-ce votre fille? » Même avec un sourire, pas terrible comme premier contact avec les futurs beau parents.

Enfin bref. Maintenant qu'ils avaient fait toute la route pour venir jusqu'ici, pas question de faire demi tour.

Un chien aboya sur leur passage et d’autres leur répondirent. Quelques villageois passèrent la tête par les fenêtres pour les observer d’un œil méfiant, puis fermaient les volets.


*Accueille des plus charmants.*

Aureane continuait d'avancer, feignant l’indifférence. Mais, en bien piètre actrice, comme toujours. Un chien s’approcha, vint les renifler et les accompagna finalement à distance respectueuse.

Les voilà arrivées au centre du village. Échoppes aux étals fermés et...quelque chose qui semblait tenir lieu d'auberge. Enfin...auberge. Dans un auberge, en général, on se bagarre, on parle fort, on chante des chansons paillardes et on se saoul à en rouler sous les tables. Autant dire que comparé à une auberge comme on en trouvait à Arcani, ils étaient face à un monastère. "Au lièvre cheminois"...on a échappé au ''Poney fringant'', c'est déjà pas si mal.

Sur le pas de la porte, une sorte de gros chien, fruit probable de l'union d'un rottweiler et d'un pit bull se mit à aboyer et à grogner. Nicolaï fit un pas de côté, alors qu'un homme à la forte carrure venait voir se qui était en train de se passer. Scrutant les voyageurs d'un air méfiant.


" Couché le chien ! " aboya-t-il.

*Bonjour l'accent.*

Aureane s’immobilisa, pivota vers l’homme tout en se rapprochant instinctivement de Nicolaï. Le chevalier avait resserré instinctivement sa prise sur son bâton. Il n'était pas en garde. Loin de là. Mais que le colosse fasse mine d'attaquer, il allait avoir une surprise.

" Bien le bonsoir ! J’peux vous aider ? "

Aureane fit un gros effort sur elle-même pour répondre.

" Je vous remercie, nous nous rendons chez les Eldon. "

Elle s’apprêtait à reprendre son chemin, lorsqu’une autre voix s’écria :

" Par les Cinq ! C’est la p’tite des Eldon ! "
" Balivernes !
" J’te dis qu’c’est leur gosse ! "

Aïe. Ils étaient repéré. Instant de vérité. S'il entendait crier ''A mort la sorcière'', les possibilitées de Nicolaï allait soudain se faire très réduites.

Les volets s'entrebâillaient pour faire place aux curieux tandis que, les murmures commençaient à résonner :

" Foutue magicienne ! "
" C’est la p’tite Aureane ? "

L’auberge semblait avoir trouvé une certaine nouvelle animation. Aureane se remit à marcher, très vite, elle courait presque. Un étrange mélange de voix tantôt hostiles ou amicales, mais surtout curieuse, leur bourdonnait dans les oreilles.

" Qu’est-ce qu’elle fout ici ? "
" Laissez-là bon sang ! "

Les dents serrées, Aureane bredouilla quelque chose à son intention, mais il ne comprit pas. Soudain, elle attrapa sa main libre pour l'entrainer à sa suite. Ils étaient observé de partout.

" Fermez-la, c’est pas elle ! "
" Et ce gars, c’est qui ? "
" Le regarde pas, il a le mauvais œil ! "

*C'est toujours un plaisir*

" Elle n’a plus rien à faire ici ! "
" C’est un fantôme, maman ? "

Aureane força encore le pas et ils finirent par laisser derrière eux l’auberge et des maisons environnantes. Le silence régnait en maître. Aureane lâcha sa main. À regret apparemment.

« Charmant et bien étrange accueil, fit Nicolaï. Ça aurait put être bien pire. Mais à mon avis, demain on ne risque pas de passer inaperçus. »

Il attendit une petite seconde.

« Bon. Par où est ta maison? »

Il tentait de le cacher avec un peu d'humour mal dosé. Mais en réalité, il était tout simplement mort de peur à l'idée de rencontrer la famille d'Aureane. Et puis, ils étaient tout les deux trempé. Il fallait qu'ils se mettent à l'abris
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 9:31

Les remarques de Nicolaï firent serrer les dents à la jeune fille. Il avait entièrement raison, même s’il ne se doutait sans doute pas de la vitesse à laquelle l’information allait se propager : dans moins d’une heure, tout le village saurait qu’elle était revenue et les idées les plus folles courraient sur l’identité de l’inconnu qui l’accompagnait et les raisons – forcément peu avouables – de leur venue. Elle désigna vaguement une habitation un peu plus loin et l’entraina avec elle en espérant qu’ils auraient au moins une soirée et une nuit tranquille. Rien n’était moins sûr, mais il était trop tard pour se cacher. Elle faillit rassurer Nicolaï en lui disant que sa famille n’était pas comme les villageois qu’ils venaient de croiser, mais, ne sachant pas vraiment à quoi s’en tenir vis-à-vis de l’accueil qu’on leur réservait, elle préféra se taire : mieux valait qu’il soit agréablement surpris que déçu.

Aureane finit par s’immobiliser sur le perron d’une maison, l’une des dernières du village. Pas l'une des plus branlantes mais sans doute pas en très bon état. Le silence était retombé, mais on entendait des bruits de couverts à travers la porte et deux voix sourdes qui faisaient la conversation. Les volets étaient fermés, à présent, mais laissaient filtrer une très faible lumière. On entendit soudain un pleurnichement de bébé et quelqu’un qui se déplaçait.

Aureane hésita, échangea un sourire nerveux avec Nicolaï, et toqua finalement à la porte. Les bruits de couvert et les voix cessèrent et on entendit à nouveau des pas. Une petite fenêtre s’ouvrit dans la porte, laissant apparaitre un regard méfiant. La jeune fille essaya de distinguer son interlocuteur dans l'obscurité et interrogea d’une petite voix :


" Adelphe ? C’est moi, Aureane ! "


Le volet se referma. Il y eut un instant de silence, quelques secondes, jusqu’à ce qu’une voix de vieille femme retentisse, brisant le silence avec force :


" Mais ouvrez donc, bande de ramollis ! C’est la petiote qui nous revient enfin ! "


On obéit aussitôt et la porte s’ouvrit, dévoilant un jeune homme à la forte carrure et aux yeux aussi bleus qu’Aureane. Derrière lui, toute la tablée, rassemblée autour d’une soupe fumante, s’était levée pour apercevoir l’arrivante. Il y avait là de tous les âges, jusqu’à un nourrisson porté par une jeune femme à l’air épuisé qui, bien que blonde, avait une forte ressemblance avec Aureane. Au fond, près de la cheminée dont seul le feu éclairait la pièce, se trouvait une très vieille femme, recroquevillée dans son fauteuil, qui pour le moment tendait ses oreilles vers la porte. Nul doute à sa façon de fixer le vide qu’elle était aveugle. Il y avait là en tout une quinzaine de personnes qui dévisageait Aureane en silence… jusqu’à ce que leur joie éclate et que tout le monde se mette à parler en même temps, l’entourant aussitôt pour la serrer dans leurs bras.


Une joyeuse pagaille qui semblait ne pas devoir prendre fin. Les petits s’accrochaient aux jambes de la jeune fille et réclamaient un bisou, les plus grands se contentaient de la prendre contre eux un instant, certaines femmes refoulaient des larmes de joie après l’avoir serrée contre leur cœur. Aureane, le sourire aux lèvres, ne savait plus ou donner de la tête et paraissait sur le point d'être engloutie par le bonheur. Personne ne faisait attention à Nicolaï et comme tout le monde parlait en même temps avec l’un des bébés qui hurlait à présent par-dessus le vacarme, la jeune fille ne risquait pas de parvenir à faire des présentations.

" Suffit ! " rugit pourtant l’homme le plus âgé, le seul qui n’avait fait qu’approuver d’un signe de tête le retour d’Aureane avec un sourire discret.

Il devait avoir une cinquantaine d’années, mais paraissait facilement avoir dix de plus, tant le travail aux champs l’avait vieilli prématurément. Il dégageait pourtant beaucoup de force et surtout d’autorité. Il suffisait de voir à quelle vitesse la reste des personnes présentes, y compris le nourrisson, s’étaient tues. Aureane devait avoir hérité ses yeux bleus de lui, mais si elle avait un regard doux et souvent timide, celui de cet homme vous transperçait comme s’il avait décidé de vous glacer l’âme par la seule force de la pensée. Tout le monde se rassit en silence, excepté une femme qui, étant donné la façon dont elle avait accueilli Aureane, ne pouvait être que sa mère. Ce fut à ce moment que tout le monde prit conscience de la présence de Nicolaï.


La jeune fille s’empourpra aussitôt, pas réellement à l’aise pour faire les présentations.

" Je… vous présente… Nicolaï KalonErc'h, seigneur de Dyriet… "

Oh, il n’allait pas aimer cela. Mais si elle ne le disait pas maintenant, Guilaine vendrait la mèche tôt ou tard et ce serait d’autant plus difficile à accepter pour sa famille. A moins qu’ils ne le sachent déjà par ses lettres, auquel cas ils auraient trouvé cela choquant de ne pas le préciser. Étant donné la façon dont ils le dévisageaient sans oser le montrer, ils étaient peut-être déjà au courant et savaient que c'était lui qui l'avait engagée, ils avaient dû recevoir à temps sa dernière lettre. En même temps, elle aurait aimé pouvoir se passer du "seigneur", mais… Elle s’embrouillait, redevenait à vue d'œil aussi timide que lorsque Nicolaï l'avait rencontrée pour la première fois. Elle continua pourtant avec un volume sonore qui diminuait petit à petit :


" Messire… Voici ma famille… Mon père, Edouard Eldon, ma mère, Agathe Eldon, ma grand-mère… "

" Appelez-moi "grand-mère" comme tout le monde ici, jeune homme, "
coupa cette dernière avec un sourire bienveillant qui fixait le vide.

C'était bien la seule qui semblait le respecter sans le craindre ici. Aureane sembla se détendre un peu et osa même se remettre à respirer devant cette intervention. Elle alla d’ailleurs lui faire un baiser sur la joue car son aïeule n’avait pu se déplacer, et poursuivit plus rapidement, enchainant les frères, sœurs, beaux frères et belles sœurs, cousins, cousines, oncles, tantes, neveux et nièces à une telle vitesse que Nicolaï ne risquait pas de tout retenir si ce n’était que tout le monde ici avait un lien de parenté relativement étroit.

Ceux qui se détachaient étaient la grand-mère qui paraissait rester en arrière plan, telle une gardienne bienveillante de la maisonnée ; le père qui dirigeait son monde à la baguette ; la mère qui paraissait cachée derrière son tablier mais avait en réalité un œil sur tout. Nicolaï put aussi repérer facilement Adelphe, le frère ainé qui leur avait ouvert et qui restait près de sa femme et de ses enfants ; Guilaine qui ressemblait beaucoup à Aureane en à peine plus jeune et beaucoup moins timide, qui semblait se faire violence pour se taire ; Justine qui restait discrète du haut de sa dizaine d’années mais souriait béatement en regardant sa grande sœur.


Toute la famille Eldon n’était pas au grand complet, loin de là, mais cela faisait déjà beaucoup de monde. Chacun à présent, regardait Nicolaï comme s’il était l’un des cinq dieux en personne. Même le père d’Aureane paraissait déstabilisé. Ce fut la mère de la jeune fille qui retrouva ses esprits la première et fit se décaler d’un geste énergique ceux qui se trouvaient sur un des bancs.


" Asseyez-vous, monseigneur, je vous en prie… Notre accueil n’est pas très… "

Aureane s’avança, tentant de limiter les risques de tensions, sachant à quel point Nicolaï allait peu apprécier ces marques d’attention.

" Ce n’est rien, mère, ne vous inquiétez pas… "


Un regard noir de son père la fit taire. Elle prit place à son tour sans plus oser proférer un son, le regard fixé sur le bol de soupe qu’on venait de lui remplir. A présent, tout le monde faisait comme elle, seuls les moins timides osant jeter un coup d’œil inquiet au jeune homme. Sa présence avait jeté un froid et visiblement, personne ne savait plus comment se comporter. La mère était restée debout et elle alla chercher une bouteille de vin non identifié dont elle entreprit de servir un verre à Nicolaï et à son mari avec des gestes fébriles.

" C'est un honneur de vous recevoir, monseigneur, "
finit-elle par marmonner avec un éclair de panique dans les yeux qui la fit énormément ressembler à Aureane. La pauvre femme était terrorisée.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 12:21

Aureane désigna vaguement une habitation un peu plus loin avant de l’entrainer à nouveau derrière elle. Elle finit par s’immobiliser sur le perron d’une des dernières maison du village. Pas en très bon état, mais cela n'avait pas vraiment d'importance. Nicolaï la sentait un peu fébrile à côté de lui. Lui même ne savait pas vraiment où se mettre. A l'intérieur, on entendait le bruit des couvers. La famille semblait sur le point de se mettre à table. Les volets étaient fermés impossible de voir se qui se passait à l'intérieur. Un bébé qui se mettait à pleurer, quelqu'un qui se déplaçait, quelques conversation... aucun doute. Il y avait du monde là dedans.

Aureane hésita, ils échangèrent un sourire nerveux, aussi anxieux l'un que l'autre de se qu'ils allaient trouvé à l'intérieur. Puis, Aureane frappa à la porte. Effet instantané. Plus aucun bruit ne filtra de la maison. Une petite fenêtre s’ouvrit dans la porte, laissant apparaitre un regard méfiant. Aureane interrogea d’une petite voix :


" Adelphe ? C’est moi, Aureane ! "

Adelphe. Si il se souvenait correctement de se qu'elle lui avait dit, c'était son frère ainé. Le volet se referma. Il y eut un instant de silence. Allaient-ils les laisser là? Quel choc se serait pour Aureane si on refusait de lui ouvrir la porte de sa propre maison. Heureusement, une vieille femme intervint avec force.

" Mais ouvrez donc, bande de ramollis ! C’est la petiote qui nous revient enfin ! "

*Pas de doute. C'est la fameuse grand mère.*

Ladite grand mère devait avoir une certaine autorité car on lui obéit immédiatement. La porte s’ouvrit, dévoilant un jeune homme à forte carrure et aux yeux aussi bleus qu’Aureane. Ça, c'était son frère à n'en pas douter. Il avait l'impression de se retrouver devant une Aureane masculine et bodybuldée. Et derrière lui, toute la tablée qui se dévissait le cou pour voir l'arrivante. Des gens de tous âges qui allaient du nourrisson à l'ancêtre dans son fauteuil. La ressemblance avec Aureane était partout frappante. Même si certaines choses variait, il y avait toujours quelque chose. En tout, c'était une quinzaine de personnes qui dévisageaient Aureane en silence.

L'explosion de joie fut comme un boulet de canon. Nicolaï fit un pas en arrière. Tout le monde se mit soudain à parler et on se jeta sur Aureane pour la prendre dans ses bras. La jeune femme fut catapultée à l'intérieur de la maison. Un peu effrayé et ayant le sentiment d'être un invité gênant (et n'ayant de toute façon pas été invité à entrer) Nicolaï resta sur le pas de la porte. On ne faisait pas vraiment attention à lui. Dans cette pagaille monstrueuse, son existence semblait avoir été totalement zappée.

Les plus petit étaient accroché en grappe aux jambes d'Aureane, les autres la seraient contre eux. Si ils avaient tout les deux eu peur de l'accueil que pourrait lui réserver sa famille, il y avait là largement de quoi être totalement rassuré. Aureane, avait le sourire aux lèvres et paraissait heureuse de tous les retrouver.


" Suffit ! " rugit un homme.

Nicolaï, toujours sur le pas de la porte, le dévisagea. Il ne s'était pas précipité pour prendre Aureane dans ses bras. Restant discrêtement dans son coin et attendant. Non sans avoir gratifié le retour de la jeune femme d'un sourire. Il paraissait avoir une soixantaine d'année. Même si Nicolaï se doutait que se n'était pas le cas. Il avait vécu et la vie l'avait husé prématurément. La mèche grise qui tombait sur le visage du chevalier et tranchait dans sa tignasse noire était la preuve qu'on pouvait vieillir prématurément. Cet homme dégageait une force incroyable et une autorité tout à fait écrasante. C'était peut-être bien lui le fameux père. Celui qui avait mit une gifle à Aureane quant elle avait voulut apprendre les lettres.

Tout le monde s'était tue. On ne faisait plus le moindre bruit et tout le monde reprit sa place à table. Sauf une femme à l'air âgé. La mère d'Aureane à n'en pas douter. Suivant le regard glacé de l'homme, tout le monde parut enfin se rendre compte qu'il y avait un autre visiteur. On invita Nicolaï à entrer tout en le dévisageant. Qui pouvait-il bien être?

Empourprée, Aureane fit les présentations.


" Je… vous présente… Nicolaï KalonErc'h, seigneur de Dyriet… "

Le mot était lâché. Seigneur. Nicolaï soupira. Tout le monde le dévisageait sans vraiment le montrer. On le fixait en essayant de se cacher, mais il était tout à fait clair qu'il était le centre de toute l'attention.

Aureane semblait en plein conflit interieur dont elle seul avait le secret. Et d'ailleurs, elle semblait aussi être en train de s'embrouiller dans ses propres pensées. Elle continua pourtant les présentations, sa voix dégringolant au fur et à mesure qu'elle parlait.


" Messire… Voici ma famille… Mon père, Edouard Eldon, ma mère, Agathe Eldon, ma grand-mère… "

" Appelez-moi "grand-mère" comme tout le monde ici, jeune homme, " coupa cette dernière avec un sourire bienveillant.

Nicolaï retient de justesse un: ''Avec plaisir''.

La vieille femme était la seule qui semblait ne pas le craindre ici. Pour les autres, il avait l'impression qu'on s'attendait à se qu'il les découpe en morceau. Aureane sembla se détendre un peu. Et continua après avoir été déposer un baiser sur la joue de sa grand mère. Il eu droit à tout l'enchainement des cousins, cousines, frères, soeurs, beau frères et belles soeurs, mais bien trop vite pour qu'il ne puisse en retenir plus que quelques uns. Enfin. Il avait retenu les principaux. Ceux dont Aureane lui avait le plus parlé. Se n'était pas une famille. C'était un véritable clan.

Il y avait bien entendu le père et la mère d'Aureane, Adelphe qui leur avait ouvert la porte, la fameuse grand mère. La non moins fameuse Guilaine qui ressemblait tant à Aureane même si, à sa façon de fixer le chevalier, elle était beaucoup moins introvertie que sa soeur ainée. Et puis, il y avait aussi Justine. Celle qui idolâtrait Aureane.

Et en plus, tout le monde n'était pas là. Mais la quinzaine de paires d'yeux qui le fixait comme s'il avait débarqué ici sur le char de Mogar avait de quoi mettre très légèrement mal à l'aise. Même Edouard semblait quelque peu déstabilisé. Et Nicolaï devinait qu'il en fallait beaucoup.

Agathe fini par réagir la première et faire se décaler les occupants du banc à grands gestes. Elle y installa presque de force Nicolaï qui restait plus ou moins paralysé par se qui était en train de lui arriver. Sacré poigne la maman.


" Asseyez-vous, monseigneur, je vous en prie… Notre accueil n’est pas très… "

Nicolaï tenta de protester, mais Aureane le devança.

" Ce n’est rien, mère, ne vous inquiétez pas… "

Un regard noir de son père la fit taire. Elle prit place à son tour et fixa son regard sur le bol de soupe qu'on lui mit sous le nez. Tout le monde faisait comme elle. Seuls quelques personnes osaient regardé timidement Nicolaï. Ils étaient tous terrifié par le jeune homme. Avait-il l'air si méchant que cela? Personne ne semblait savoir comment se tenir en sa présence et pour tout dire, lui ne se sentait pas à sa place.

Il ne se trouvait jamais à sa place de toute façon quant il devait être un noble. Jouer les noble, il n'aimait pas ça. Il était chevalier. C'était tout à fait différent pour lui. Malheureusement, la société n'était pas de cet avis. Se qui compliquait un peu les choses.

Agathe était restée debout et elle alla chercher une bouteille de vin dont elle entreprit de servir un verre à Nicolaï et à son mari. Elle était fébrile.


" C'est un honneur de vous recevoir, monseigneur, "

Inutile de dire que Nicolaï avait tout à fait vu l'éclat terrorisé dans le regard de la femme. Elle était morte de peur. Complètement et irrémédiablement morte de peur. Et était lui qui avait causé ça.

« Je...je ne peux pas. »

Il se tourna vers Aureane. C'était à elle que ses paroles étaient destinées.

« Je ne suis pas certain que j'y arriverais... »

Nicolaï soupira et sortit du banc, se relevant. Il prit la main tremblante de la mère d'Aureane.

« Calmez vous. Je vous en supplie. Ai-je l'air si méchant? »

En silence, il se dirigea vers Edouard Eldon. Restant à distance respectable.

« Monsieur...je...j'aimerais vous demander une faveur. »

Il y eu un instant de silence. Personne n'oserait le briser. Tout le monde était suspendu à ses lèvres.

« Monsieur Eldon. J'aimerais...j'aimerais vous demander la main de votre fille...Aureane. »

Nouvel instant de silence.

« Et je ne suis pas en train de me moquer de vous. »

Voilà. C'était dit. Il fallait de toute façon bien lâcher cette bombe à un moment ou à un autre. Le plus tôt serait le mieu et puis, cela pourrait peut-être détendre l'atmosphère si on se disait que se n'était pas un seigneur qui se trouvait là, mais un futur beau frère.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 15:13

" Je... je ne peux pas. "

Tout le monde se figea, Aureane fixa ses grands yeux sur le jeune homme, sans doute aussi tendue que le reste de sa famille, mais pas pour les mêmes raisons. Elle ne put que lui lancer un regard implorant, le suppliant de ne pas faire de bêtise. Quel genre de bêtise, elle n’en savait rien, mais elle les sentait arriver à toute vitesse.


" Je ne suis pas certain que j'y arriverai... "

A quoi ? A supporter cette ambiance ? Sa famille plus de quelques minutes ? A la demander en mariage ? La jeune fille s’était attendue à ce que les rapports entre eux soient difficiles, mais à présent elle se décomposait à vue d’œil.

Nicolaï se leva et Agathe n’osa plus bouger, retenant sa respiration, lorsqu’il lui prit la main. Aureane passait de la rougeur à une lividité inquiétante. Son père serrait les poings, fixant le jeune homme avec un air de moins en moins aimable – si tant est qu’il avait pu avoir l’air aimable.


" Calmez vous. Je vous en supplie. Ai-je l'air si méchant ? "


Ce fut au tour de la pauvre Agathe de se décomposer, secouant la tête avec désespoir :


" N…n…non…non…non… j… je… "


Il était évident qu’elle ne ferait aucune phrase cohérente avant même d’avoir commencé. Edward se leva. Apparemment, si Nicolaï lui faisait peur il tenait avant tout à protéger sa famille. Et ce petit noble qui débarquait en prétendant faire ami-ami le mettait plus mal à l’aise qu’autre chose.

" Nous n’avons jamais voulu insinuer une telle chose, monseigneur. "


Il paraissait vouloir se montrer arrangeant, mais dissimulait assez mal sa méfiance. Qu’est-ce que ce nobliau leur voulait pour prendre la peine de débarquer ainsi dans ce trou perdu ?


" Monsieur... je... j'aimerais vous demander une faveur. "


On y était. Edward s’efforça de se montrer patient mais il était aussi douté que sa fille pour cacher ses pensées.


" Elle est accordée, dans la mesure nos maigres moyens, monseigneur. "


La réponse usuelle, en somme, quand on savait d’avance qu’on n’aurait probablement pas le choix. Qu’est-ce que ce gosse de seigneur voulait, par les Cinq ? Tout le monde devait se poser la même question, sauf peut-être Aureane qui venait de comprendre et s’était levée à son tour, suffoquée, sans oser quitter sa place.


" Monsieur Eldon. J'aimerais... j'aimerais vous demander la main de votre fille... Aureane. "


Le silence devint encore plus… silencieux. Seul le feu crépitait alors que le nourrisson émettait des gargouillis.

" Et je ne suis pas en train de me moquer de vous. "

" Judicieuse précision, jeune homme, "
remarqua la grand-mère avec un petit sourire.

Aureane se força à réagir pour lui venir un peu en aide, se mettant à fixer sa bague de fiançailles en fil de chemise en la triturant nerveusement.


" Il… il dit vrai, père… il… nous… "


Edward réagit soudain en rugissant, traversant la pièce pour attraper sa fille par le collet, lui hurlant à la figure, rouge de colère :


" Tu as fait QUOI ? "


Agathe, complètement paniquée et à deux doigts de la crise de larmes, dispersa tout le monde à petit gestes affolés. Aussitôt, la moitié des personnes présentes se précipitèrent vers la sortie alors que les autres montaient à l’étage sans un mot. Resta la mère qui se tordait les mains en gémissant, la grand-mère qui tendait l’oreille en secouant la tête d’un air désolé et Aureane, complètement terrorisée, que son père n’avait pas encore lâchée. Si la situation durait ne serait-ce qu’une minute de plus, nul doute qu’elle allait réussir le miracle de disparaitre par la simple force de l’esprit. Incapable d’articuler un mot pour répondre, elle ne bougeait plus d’un cil.


Mais papa Eldon n’en avait pas fini et il pivota tout-à-coup vers Nicolaï, suffoquant sous la fureur :


" Par les Cinq c’est quoi cette histoire ? "

Nicolaï avait de la chance d’être le seigneur ici, autrement, les pensées embrouillées du père lui auraient valu d’être au moins aussi secoué que la pauvre Aureane.


" Respirez Edward, ça vous fera du bien mon p’tit. "


La grand-mère avait le don de réagir d’une petite phrase moqueuse au moment opportun. L'homme relâcha un peu sa prise sur sa fille qui sentait venir la paire de claques.


" Vous leur faites tellement peur à ces petiots qu’ils ne risquent pas de dire quoi que ce soit ! "
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 16:09

Il y eu un long moment de silence. Enfin. Il parut long, mais ne dut pas durer plus de trois secondes. Puis, une magistrale intervention de la grand-mère d'Aureane sembla déboguer la situation.

" Judicieuse précision, jeune homme. "

Aureane tenta d'intervenir. Alors que Nicolaï se demanda s'il avait trouvé un allier chez la grand-mère de cette dernière ou si elle était en train de se moquer de lui.

" Il… il dit vrai, père… il… nous… "

Edward se mit soudain à rugir et fonça vers sa fille avant de l'attraper au collet pour se mettre à lui hurler dessus.

" Tu as fait QUOI ? "

Alors qu'Agathe, totalement paniquée faisait partir tout le monde, Nicolaï serra les poings. Tout le monde était en train de partir aussi vite que possible pour s'éloigner de la fureur d'Edouard. Nicolaï restait fermement campé sur ses pieds. Son instinct lui avait hurler d'aller tordre le bras du patriarche. Mais la violence n'était sans le moindre doute pas le meilleurs moyen d'obtenir la main de sa belle.

Il ne restait plus qu'Agathe qui se tordait les mains en gémissant, la grand-mère qui tendait l’oreille, un air désolé sur le visage (sans doute bien une alliée apparemment ou tout du moins quelqu'un qui ne lui était pas hostile) et Aureane, parfaitement terrorisée. Edouard ne l'avait encore pas lâchée. Nicolaï se tenait prêt à intervenir si jamais il osait lever la main sur elle. Il n'avait plus peur d'Edouard. Et cela pour une simple raison. Il ne le voyait plus comme un patriarche, sévère et juste mais respectable. Là, il était devenu une brute. Et s'était en refusant de tolérer les agissements de brutes que Nicolaï était devenu l'écuyer de Gregor.

Edouard pivota d'un coup dans sa direction. N'arrivant pas une seule seconde à cacher sa fureur :


" Par les Cinq c’est quoi cette histoire ? "

Le jeune homme resta de marbre. C'était un peu comme si un masque recouvrait son visage. Difficile de dire se qu'il pensait. Est-ce qu'il avait peur, était en colère? Difficile de dire. Peut-être Aureane comprendrait-elle, tant elle le connaissait, que si Edouard faisait mine d'attaquer, il ne tarderait pas à perdre son immobilité apparente.

" Respirez Edward, ça vous fera du bien mon p’tit. "

La grand mère. Encore elle. Ses interventions étaient toujours un rien caustique mais...il n'échappa pas à Nicolaï qu'Edouard relâcha un peu sa prise sur Aureane.

" Vous leur faites tellement peur à ces petiots qu’ils ne risquent pas de dire quoi que ce soit ! "

Intéressant. Sous le premier abord, Nicolaï eu l'impression que le véritable chef de la famille n'était pas Edouard. Il avait quelqu'un au dessus de lui. Et ce quelqu'un n'était autre que l'ancêtre dans son fauteuil. Sinon, il n'aurait pas relâché sa prise. C'était bon à savoir qu'il y avait quelqu'un qui était tout à fait capable de maîtriser les ardeurs d'Edouard. Ou tout du moins, de le calmer un tant soit peu.

Nicolaï prit une grande inspiration.


« Cette histoire est très simple. Je souhaite épouser votre fille. Et je tiens à faire les choses dans les règles. Pour cela, il faut votre bénédiction. »

Nicolaï attendit un instant avant de reprendre.

« Et je me fiche pas mal de la noblesse ou de l'argent ou de quoi que se soit qui pourrait vous passer par la tête. Tout se que je veux, c'est votre bénédiction pour pouvoir l'épouser...le reste, je m'en fiche. »

Nicolaï fit un pas en avant et alla poser un genou à terre devant Edouard. La tête reposant sur son genou, il attendit quelques secondes.

« Monsieur. Je vous prie de bien vouloir m'accorder la main de votre fille. »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 17:07

" Cette histoire est très simple. Je souhaite épouser votre fille. Et je tiens à faire les choses dans les règles. Pour cela, il faut votre bénédiction. "

La tension redescendit d'un cran. Edward se rendait compte qu'il s'était un peu emballé... il n'était pas en face de n'importe qui, tout de même. Il relâcha Aureane qui retrouva quelques couleurs, même si elle se mordait la lèvre comme une malheureuse. L'homme commençait à regarder Nicolaï avec un autre œil : celui de la perplexité. En tous cas, sa colère était retombée comme un soufflé et il n'osait plus rien dire.


" Et je me fiche pas mal de la noblesse ou de l'argent ou de quoi que ce soit qui pourrait vous passer par la tête. Tout ce que je veux, c'est votre bénédiction pour pouvoir l'épouser... le reste, je m'en fiche. Monsieur. Je vous prie de bien vouloir m'accorder la main de votre fille. "

Edward jeta un coup d'œil ébahi à sa fille qui ne savait plus où se mettre.


" Tu as... ? "

Aureane secoua précipitamment la tête puis se fit violence pour murmurer :

" Père, s'il-vous plait... "

C'était au tour d'Edward de ne plus savoir où se mettre. Sa femme était au bord de la pâmoison, mais lui se dandinait d'un pied sur l'autre comme un gamin pris en faute.

" Ben... relevez-vous, messire... enfin... faut pas... "

Il sembla soudain comprendre que le jeune homme attendait une réponse et enchaina rapidement :

" Oui... oui bien-sûr, vous avez ma bénédiction. "

Se passant une main dans les quelques cheveux qui lui restaient, il considéra les deux jeunes gens avec perplexité.


" Ben si je m'étais attendu à ça... ben... ben ça alors... "

Aureane essayait tant bien que mal de cacher le sourire qui s'épanouissait sur son visage et sa mère faisait de même. Seule la grand-mère se mit à rire franchement en battant des mains :


" Je savais que tu trouverais quelqu'un de bien, petite ! "

Edward retrouvait à peine ses esprits et Agathe alla serrer sa fille dans ses bras, tremblante d'émotion. Le père ne tarda pourtant pas à reprendre la parole après avoir fait le point :

" Dois-je comprendre que vous proposez une vie aisée à ma fille sans aucune répartie ? C'est fort généreux, monseigneur, car nous ne pourrons lui fournir ni dot ni trousseau. "

C'était un aveu difficile, un compliment sincère... mais également une façon subtile de demander au seigneur qui ne paraissait pas tant l'être que ça s'il n'avait que le titre de roi des mendiants ou s'il serait capable de nourrir son épouse et futurs enfants. Certes, Aureane avait clairement exprimé son approbation pour ce mariage - ce qui l'avait extrêmement étonné soit dit en passant - mais il était hors de question de donner sa fille à un charlatant qui lui aurait fait miroiter un titre mais courait en réalité les routes. Quitte à fonder un ménage sans le sou, autant qu'elle reste au village où les familles s'entraidaient constamment.


" Approchez jeune homme, donnez-moi votre main, "
ordonna soudain la grand-mère avec un petit sourire malin.

Elle attendit qu'il s'exécute et ajouta :


" Vous l'aimez vraiment, hein, notre petite Aureane ? "
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 18:52

La tension semblait descendre en flèche. Edward avait relâche sa prise sur Aureane. Elle commençait tout doucement à reprendre des couleurs. Nicolaï quant à lui restait à genou sans bouger d'un pouce. Il attendait que le père d'Aureane fasse ou dise quelques chose.

Le patriarche commença à jeter un coup d'oeil à sa fille, cherchant une explication logique et rationelle à se qu'il avait devant lui. Eh oui, Nicolaï agissait de façon étrange. Et non il ne rêvait pas et non, se n'était pas non plus un prince charmant tout droit tiré d'une des histoires de la grand-mère.


" Tu as... ? "

Aureane secoua la tête puis et se força à murmurer :

" Père, s'il-vous plait... "

Agathe était au bord de la pâmoison, quant à Edward, il avait entreprit de se dandiner d'un pied sur l'autre comme un gamin pris en faute. Preuve apparente qu'il ne savait plus du tout se qu'il devait faire ou pas.

" Ben... relevez-vous, messire... enfin... faut pas... "

Nicolaï serra les dents pour ravaler la phrase qui lui brulait douloureusement la langue. Enfin. Chaque chose en son temps. Il allait déjà obtenir sa réponse et leur dire qu'il ne supportait pas qu'on lui donne du ''messire'' viendrait sans le moindre doute ensuite.

Comprenant apparemment soudain qu'on attendait une réponse de lui, Edward enchaina rapidement:


" Oui... oui bien-sûr, vous avez ma bénédiction. "

Nicolaï se releva alors qu'Edward était en train de se passer la main dans les cheveux. Enfin, dans le peux de cheveux qui pouvait lui rester. Puis, il fixa tour à tour sa fille et le nouvel arrivant avec une certaine perplexité. Un peu comme si on leur annonçait que celui qu'il avait en face de lui était débarqué dans une sorte de grosse assiette tout droit sortie du ciel et qu'il ne pouvait pas plier le petit doigt.

" Ben si je m'étais attendu à ça... ben... ben ça alors... "

Aureane essayait avec pas mal de difficulté et un taux de réussite plutôt médiocre de cacher le sourire qui était en train d'envahir son visage. Agathe faisait la même chose...mais avec un taux de réussite plus médiocre que celui de sa fille. Quant à Nicolaï, lui était...égal à lui même et s'était vissé un grand sourire aux lèvres. Légèrement à côté de la plaque, la grand-mère dans son fauteuil se mit à rire franchement en battant des mains.

Décidément, il l'aimait bien cette grand-mère.


" Je savais que tu trouverais quelqu'un de bien, petite ! "

Agathe filla serrer Aureane dans ses bras. Edward quant à lui retrouvait petit à petit ses esprits et apparemment, il ne perdait pas le nord.

" Dois-je comprendre que vous proposez une vie aisée à ma fille sans aucune répartie ? C'est fort généreux, monseigneur, car nous ne pourrons lui fournir ni dot ni trousseau. "

Nicolaï devinait que cet aveu lui était très difficile à faire. Un trousseau, c'était normalement le minimum qu'on pouvait demander. Un très strict minimum. Pourtant, il y avait la question sous sous-jacente. Question essentielle il est vrai. Et puis, pour être tout à fait franc, Nicolaï comprenait qu'on puisse se poser la question. Pas de tabard, d'épée, d'écuyer en livrée et encore moins d'armure. Il avait une dégaine pas possible. Enfin, il restait tout de même quelque chose au chevalier.

« Aureane a vu Dyriet. Elle sait qui je suis...Mais je vais vous rassurer. »

Nicolaï tira la chaine qui se trouvait autour de son cou et posa sa chevalière sur la table. Même si on oubliait la taille du bijou, on ne devait pas souvent voir une bague d'argent ornée d'un saphir sculpté chez les Eldon.

" Approchez jeune homme, donnez-moi votre main, " ordonna soudain la grand-mère.

Nicolaï s'exécuta. Il l'avait vu, elle était aveugle. Pour avoir du il y a peu faire sans ce sens, il avait comprit à quel point le touché pouvait être important. Aussi, il donna sans discuter la main à la grand-mère.

Elle avait un sourire presque enfantin sur son visage ridé.


" Vous l'aimez vraiment, hein, notre petite Aureane ? "

Nicolaï hocha la tête.

« Oui. Bien sur que oui. »

Il laissa filer un instant de silence.

« Plus que tout. Elle m'a aidé à tenir. Je n'aurais pas survécut sans elle et je ne le pourrais pas. »

La grand-mère était sans doute la seule à avoir entendu se qu'il venait de murmurer.

« Je l'aime. »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeDim 5 Déc 2010 - 20:35

Ah oui, sa fille avait vu Dyriet. Elle avait parlé d'un manoir, de quartiers de domestiques et de la construction d'une bibliothèque. Aureane n'était pas de ces femmes aisément influençables, elle devait savoir ce qu'elle avait vu. Edward ne le reconnaitrait jamais à haute voix, mais il savait sa fille intelligente : il pouvait lui faire confiance.

" Oui, oui, monseigneur, bien-sûr, ce n'est pas du tout ce que je voulais insinuer, toutes mes excuses. "

L'homme s'écrasait, une fois de plus, mais par crainte plus que par servilité. Jouer les paysans obéissants lui coutait et cela se voyait. Surtout devant quelqu'un qui aurait pu être son fils... et qui allait donc devenir son gendre ? Prenant soudain conscience de ce que cela impliquait il se recula un peu, passa à nouveau une main dans ses quelques cheveux, comme Aureane se serait mordue la lèvre. Voir la chevalière fut le coup de grâce. Il aurait pu la penser volée, mais il y avait trop d'informations qui confirmaient que Nicolaï n'était pas un imposteur.

Ce fut au tour de la grand-mère de se faire remarquer et elle attrapa la main du jeune homme avec un petit sourire satisfait, la palpant comme si elle allait ainsi lire à travers lui. Elle le laissa parler, puis se penchant vers lui, elle murmura à son tour avec soudain beaucoup de sérieux :

" Nous aussi, nous aussi, nous l'aimons beaucoup notre petiote. J'espère que vous dites vrai et que je ne me trompe pas sur votre compte, jeune homme... alors vous aurez ma bénédiction. "

Difficile de ne pas noter le futur. Malgré le sourire bienveillant on sentant une indéfinissable menace sous-jacente. Comme si elle avait ajouté "sinon..." Le genre de sentiment qui mettait mal à l'aise parce qu'il émanait d'une petite vieille qui n'aurait jamais dû pouvoir faire de mal à personne mais qui se comportait comme si elle le pouvait.L'air satisfait, comme quelqu'un qui vient de faire une bonne plaisanterie, elle attrapa son fuseau qui restait à portée de main et se mit à filer la laine tranquillement.

Agathe ne disait toujours rien, comme si la nouvelle lui avait fait griller le cerveau, mais Edward ne tarda pas à se remettre à parler :


" Monseigneur, je vous prie de me pardonner pour ma réaction... c'était déplacé, je vous présente mes plus sincères excuses. Dès demain nous donnerons grande fête pour annoncer vos épousailles. "

Cette fois, ce fut Aureane qui ne put cacher sa joie et se retint de ne pas en faire trop grande démonstration, se contentant d'échanger un regard ravi avec sa mère et un coup d'œil timide avec Nicolaï qu'elle n'osait plus vraiment regarder en face.

" N'est-ce pas un peu tôt, Edward ? " suggéra pourtant la grand-mère qui avait paru concentrée sur son filage mais qui en réalité n'avait pas perdu une miette de la conversation.

Le père haussa les épaules :


" Rien - et à la façon dont il prononçait ce "rien" on sentait que le "rien" était bien défini - ne m'empêchera de fêter dignement cet événement ! "

Puis, en direction de l'échelle et donc de l'étage, il beugla :


" Descendez, là-haut ! "


Aussitôt, plusieurs têtes réjouies apparurent, preuve que la conversation avait été suivie de très près. Guilaine fut la première à se précipiter dans les bras de sa sœur en riant. Tout le monde essayait surtout de ne pas regarder Nicolaï bizarrement et avait la fâcheuse tendance à ne pas éviter son regard. L'un des deux frères vint serrer la main de Nicolaï avec un peu de gêne mais plein de bonne volonté car il voyait à quel point le chevalier était mal à l'aise. L'autre frère, qui devait être à peine plus âgé qu'Aureane paraissait content mais sans plus. Restaient deux jeunes sœurs en plus de Guilaine et si Justine battait des mains avec un grand sourire en répétant des félicitations à sa grande sœur, l'autre, qui devait avoir entre dix et quinze ans gardait plus de réserve.

" Repassons à table, voulez-vous ? " proposa la maîtresse de maison, qui avait retrouvé sa langue et donc décidé de bien s'occuper de son hôte.

Aureane eut le droit de s'assoir à côté de Nicolaï et Agathe alla chercher une panière de petits biscuits. A voir la tête des plus jeunes, c'était un véritable festin en perspective. En réalité, chacun eut droit à un gâteau complètement desséché au goût passé qui laissait penser qu'on n'avait pas droit tout les jours à des repas extraordinaires, chez les Eldon.


Agathe restait quasiment tout le temps debout, trouvant sans cesse quelque chose à faire. Elle avait resservi du vin à son mari et Nicolaï et lorsque le frère ainé tendit son verre il eut droit à un regard noir de sa mère qui lui fit replonger le nez sur son gâteau.

" Va être content, dites donc, le p'tit Colin ! " balança le plus jeune frère avec un petit sourire en coin.

Aureane vira au rouge en fixant son biscuit, tandis que le père sifflait un
"suffit Fadl" qui ne sembla pas émouvoir son fils.

" Et si vous nous parliez du sud, monseigneur ?
proposa précipitamment Edward pour changer de sujet. On dit ces contrées fort belles. "

Il n'en savait trop rien, mais faisait un gros effort pour amorcer un semblant de dialogue qui meublerait un peu la soirée. Tout le monde faisait des efforts pour ne pas dévisager l'étranger mais cela devenait difficile une fois le minuscule gâteau avalé.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeLun 6 Déc 2010 - 12:55

Voir Edward Eldon s'écraser comme il était en train de le faire avait quelque chose de pitoyable et de profondément dérangeant comme spectacle. Nicolaï avait tout à fait l'âge d'être son fils. Il devait à peu de choses prêt avoir le même âge que Gregor. À nouveau, le patriarche se passa la main dans les cheveux. Se devait être un tique. Comme pour lui de bousculer un rien la société ou pour Aureane de se mordre la lèvre.

La grand-mère quant à elle était à des années lumières de ce genre de considérations. Elle avait attrapé la main du chevalier avec un sourire satisfait et était présentement en train de la palper de partout comme si cela lui aurait permis d'accéder aux pensées secrètes du chevalier. Lorsque Nicolaï eu parlé, elle se pencha vers lui. Contrairement à se qui s'était passé précédemment, elle était là très sérieuse.


" Nous aussi, nous aussi, nous l'aimons beaucoup notre petiote. J'espère que vous dites vrai et que je ne me trompe pas sur votre compte, jeune homme... alors vous aurez ma bénédiction. "

Étrange emplois du futur. Ne lui accordait-elle pas tout de suite sa bénédiction? Pourquoi? Et pourquoi cette impression de menace sous-jacente malgré son air bienveillant et ce sourire aimable. L'air satisfait d'elle même, la grand mère prit son fuseau et commença tranquillement à filer sans plus vraiment sembler porter attention à se qui était en train de se passer. Impression totalement fausse, Nicolaï n'en doutait pas. On a souvent l'air de ne s'occuper de rien quant on est aveugle. Un moment, à l'air satisfait de la grand-mère, Nicolaï se demanda si elle ne se moquait simplement pas de lui.

Si Agathe ne disait toujours rien, comme lobotomisée par l'arrivée, on peu le dire, remarquée d'un chevalier dans sa maison pour demander la main de sa fille, se n'était pas le cas d'Edward.


" Monseigneur, je vous prie de me pardonner pour ma réaction... c'était déplacé, je vous présente mes plus sincères excuses. Dès demain nous donnerons grande fête pour annoncer vos épousailles. "

La réaction d'Aureane fut tout à fait surréaliste, en tout cas pour elle. Elle accorda un regard pétillant et ravi à sa mère ainsi qu'un autre, plus timide, à Nicolaï. Cela équivalait chez elle à quelque chose comme...tirer une salve de feu d'artifices. Oui, quelque chose dans ce goût là.

" N'est-ce pas un peu tôt, Edward ? "

Ha ha ha! Il avait raison. Elle ne perdait pas une seule petite miette de se qui se disait la grand-mère. Il en était sur. Avec son fuseau entre les mains, elle était devenue totalement invisible. Mais se n'était pas pour ça qu'elle ne suivait pas se qui se disait. Au contraire. C'est toujours plus facile de saisir des informations intéressante quant on oublie votre présence.

Edward se contenta d'un haussement d'épaules :


" Rien ne m'empêchera de fêter dignement cet événement ! "

Etrange retournement de situation. Edward était tout à fait convaincu à présent et c'était la grand-mère qui émettait des doutes. Il aurait sans doute fallut des heures à des sociologues de haut niveau pour expliquer comment on pouvait en être arriver à ce genre d'inversion.

Edward se posta en bas de l'échelle qui permettait de monter à l'étage pour beugler.


" Descendez, là-haut ! "

Il n'en fallut pas plus pour que les têtes joyeuses des frères et sœurs d'Aureane apparaissent. Nicolaï ne put se retenir de sourire. En effet, la conversation avait été suivit par tout le monde dans cette maison. C'était tout à fait prévisible. Se fut Guilaine, véritable petite tornade qui fonça la première sur sa sœur en riant et en l'étreignant. On tentait surtout de ne pas trop regarder Nicolaï. Enfin, de ne pas vraiment le dévisager. On le regardait, mais sans vraiment le regarder. Cela avait pour effet de mettre le chevalier assez mal à l'aise. Ça l'avait déjà fait lorsque c'était Aureane qui l'avait fait peu après leur rencontre.

Un des frères d'Aureane vint serrer la main du chevalier. Aussi plein de gêne que de bonne volonté. L'autre frère à peine plus âgé qu'Aureane manifestait une certaine joie quant à se qui arrivait à sa sœur, mais sans non plus trop se dévoiler ou faire dans l'extravagance. Les deux sœurs plus jeunes que Guilaine avaient pour leur part des comportement particulièrement différents. Justine battait des mains, visiblement ravie. L'autre, à peine adolescente montrait en revanche beaucoup plus de réserve.


" Repassons à table, voulez-vous ? "

Sous les instructions d'Agathe, on refit rapidement le plan de table qui amena Aureane à s'assoir à côté de Nicolaï.

Le chevalier fut un peu surprit par la soudaine explosion de joie. Mais il comprit assez vite en apercevant les petits gâteau. Aux yeux de bien des gens, cela ne serait apparut que comme de petites galettes désechées et sans goût, mais apparemment, chez Aureane, c'était un repas de fête. Alors qu'à cela ne tienne. Se serait un repas de fête pour lui aussi.

En observant un peu Agathe, il ne fut guère compliqué pour Nicolaï de comprendre d'où venait la manie d'Aureane de tout le temps être debout et de ne jamais se poser pour prendre son repas avec les autres. Le chevalier se garda bien de tout commentaire. Il avait assez perturbé le microcosme des Eldon pour ce soir. À Dyriet, il avait déjà à plusieurs reprise été chercher Aureane pour la coller devant son assiette. Mais il n'était pas à Dyriet là. Alors il allait se tenir tranquille.

Agathe lui resservit du vin à lui et à Edward. En fait, c'était bien inutile ou presque. Nicolaï n'avait presque rien bu. Il avait deviné en la voyant sortir la bouteille que c'était forcément pour célébré une occasion exceptionnelle. Le fait que seul lui et Edward soient apparemment autorisé à en boire confirmait ce sentiment. Oh, il ferait honneur à cette tablée. Mais ne comptait pas user des denrée dont ils paraissaient manquer.


" Va être content, dites donc, le p'tit Colin ! "

Nicolaï fixa un instant ce jeune frère d'Aureane, non sans noter que la jeune femme prenait soudain une teinte écarlate. Colin? Qui était ce Colin? Et ça voulait dire quoi ce phare que venait de piquer Aureane? Plein de questions, pas beaucoup de réponses. Il avait la désagréable impression que de toute façon, personne n'allait se risquer à lui en parler. Il allait devoir découvrir tout cela par lui même.

"Suffit Fadl."

Nicolaï manqua de s'étouffer avec un bout de son petit gâteau lorsqu'il entendit ce nom. On le regarda avec un certain étonnement, quant à lui, il posait un regard à la fois surprit, scrutateur et ahurit sur le jeune homme. Personne autour de la table ne pouvait comprendre. Et ça pour la simple raison qu'il était le seul à s'en souvenir.

Lorsqu'il avait retrouvé Aureane au Puy, elle l'avait d'abord prit pour son frère Fadl. Se retrouver face à lui avait quelque chose de totalement sur réaliste.


" Et si vous nous parliez du sud, monseigneur ? On dit ces contrées fort belles. "

Nicolaï paillonna des yeux et quitta Fadl du regard.

Edward faisait un effort pour tenter de meubler un peu le blanc qui s'était installé. Faire semblant de ne pas le dévisager commençait à devenir difficile une fois qu'on avait avalé son gâteau.


« Eh bien, on dit qu'il fait plus beau au sud. Je n'ai jamais vraiment passer beaucoup de temps dans le nord. Mais le climat y est plus rigoureux. »

Mais qu'est-ce qu'il lui prenait? Il était vraiment en train de parler de la pluie et du beau temps? Apparemment, il fallait croire que c'était bel et bien le cas. Qu'est-ce qu'ils pouvaient en avoir à faire de se qu'il disait? Qu'est-ce qu'ils pouvaient avoir à faire du climat et de contrées lointaines qu'ils ne verraient sans doute jamais?

« Je dois dire que se qui me manque le plus et qu'il me tarde de revoir, c'est la mer. »

Nicolaï sourit légèrement.

« Gregor, mon mentor, me traitera sans doute de tout les noms. ''foutue tête de pioche'', c'est son qualificatif favori me concernant. Et puis, il y a le baron. Il fera sans doute une tête de six pieds de long en me voyant arriver. »

Nicolaï sourit.

« Et puis, il y a Dyriet... »

Se rendant compte qu'il monopolisait le crachoir, il s'empourpra un peu.

« Désolé, marmonna-t-il. »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeLun 6 Déc 2010 - 18:16

Edward marchait sur des œufs : le jeune seigneur ne semblait pas avoir vraiment prêté attention à ses excuses, ou du moins n'y avait-il pas répondu. Le pauvre homme se demandait ce qui lui en couterait. Il tenta de se rattraper en annonçant la fête prochaine, l'idée que sa fille allait épouser un noble commençait à faire son chemin. C'était bien plus qu'il n'en avait jamais rêvé ! Un tel miracle qu'il craignait de se réveiller !

Agathe cachait tant bien que mal son sourire satisfait qui s'était élargi en voyant que Nicolaï "appréciait" les gâteaux, car il eu droit à un deuxième, ainsi qu'un bol de soupe, tout comme Aureane. Après tout, elle n'ignorait pas qu'ils avaient dû faire pas mal de trajet pour venir jusque là, même si elle n'appréhendait pas vraiment la distance. Et puis, elle était tellement contente de revoir sa fille, qu'elle pouvait bien lui finir le plat !


Si Agathe était toute contente, en revanche, lorsque Nicolaï le fixa avec de grands yeux, le pauvre Fald se mit à rougir, faisant facilement concurrence à Aureane, et n'osa plus lever les yeux de la table. Les dessins du bois étaient soudain devenus très intéressants.
Puis Nicolaï se mit à parler, captivant l'assistance.


Tout le monde lança un coup d'œil surpris au chevalier lorsqu'il s'excusa de... de quoi d'ailleurs ? Toute la tablée avait été soudain subjuguée par ce qu'il racontait. Les plus jeunes étaient bouche bée et ne le quittaient plus des yeux ; la mère avait cessé ses va-et-vient et restait debout où elle était ; même le père, n'en perdait pas une miette, bien qu'il feigne le détachement. Nicolaï s'était transformé en conteur et ce qu'il disait était fabuleux, bien mieux qu'une légende ! C'était réel ! Il parlait de mer et de baron comme si c'était une évidence, mais cela ne faisait qu'accentuer leur émerveillement.

Lorsqu'il se tut, Justine poussa son frère du coude, lui chuchotant :

" Damien, demande-lui comment c'est, la mer ! "

Damien, c'était celui qui avait serré la main à Nicolaï. Un jeune homme qui devait aller sur ses vingt-cinq ans, au regard franc, qui était le seul à s'être permis de sourire quand le chevalier avait parlé de "foutue tête de pioche". Son père lui jeta un regard sévère, mais n'y mit pas vraiment beaucoup de conviction : lui aussi voulait savoir. Guilaine, elle, échangea un sourire de connivence avec Aureane : elle avait parlé de la mer dans une de ses lettres.


" Et... euh... la mer, monseigneur ? "
demanda le jeune homme en bafouillant un peu.

Il le faisait pour faire plaisir à sa sœur, mais était tout gêné de poser une question dont la réponse l'intéressait pourtant beaucoup. Un peu plus tard, Justine poussa à nouveau Damien du coude, l'incitant à poser d'autres questions. Visiblement, son frère avait davantage le droit à la parole qu'elle et elle le savait très bien. Et puis, pour une fois, ses parents ne l'empêchaient pas de donner libre cours à sa curiosité. Elle regardait Nicolaï de grands yeux noirs éperdus d'admiration, un sourire béat sur les lèvres.

Puis Agathe se ressaisit, pensa que leur hôte n'avait peut-être pas envie de jouer les conteurs indéfiniment, et fit signe à ses enfants de se lever, ce sur quoi, ils obéirent tous au quart de tour. Aureane alla murmurer quelques mots à sa mère qui parut surprise mais hocha la tête avant de se tourner vers Damien :


" Installe donc le seigneur KalonErc'h dans la grange, il y sera à son aise. "


Le jeune homme hocha la tête et alla récupérer deux couvertures et une chandelle.


" Si vous voulez bien me suivre, monseigneur. "

Il entraina Nicolaï à l'extérieur, à l'arrière de la maison où se trouvait une petite grange. Damien était un gars costaud qui travaillait comme deux, mais à côté du chevalier, il se sentait tout petit et cela se voyait à ses gestes devenus soudain maladroits. Il poussa la lourde porte et alla chercher une échelle qu'il installa avant d'y monter.


" Ma sœur pense que vous serez mieux ici, je crois, "
jugea-t-il bon de préciser, mal à l'aise.

Arrivé en haut, il attendit que Nicolaï le rejoigne dans le grenier et fit un geste d'un côté :


" Je vous conseille de dormir par là, vaut mieux la paille que le foin... Je vous laisse deux couvertures et la chandelle... Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à demander. "

Comme son père, il dansa d'un pied sur l'autre et se passa une main dans les cheveux, sauf que lui les avait bien plus fournis.

" Bon... ben... bonne nuit, monseigneur. "


Sur ce, il disparut, le laissant seul dans l'obscurité, car il n'avait pas jugé utile d'allumer la chandelle. Économie oblige...

A l'extérieur, le vent soufflait, au loin, un chien aboyait. Chez les Eldon, rien ne bougea bientôt plus. Puis Nicolaï put entendre quelques pas qui approchaient, entrebâillaient la porte et se postaient sous l'échelle.


" Nicolaï ? "
murmura la voix d'Aureane.

Elle aussi semblait adepte des promenades dans le noir. Elle finit par monter et lui fit un petit sourire timide :

" Je... ne devrais pas être là, mais... je suis venue voir si... si tout allait bien... "
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeLun 6 Déc 2010 - 20:39

Agathe avait le sourire qui s'élargissait malgré elle quant elle s'aperçut que son hôte appréciait sa cuisine. Il fallait dire qu'Aureane avait été à bon école. À ceci prêt peut être que pour faire manger les gens, Agathe était largement plus redoutable que sa fille. Le chevalier tenait à faire honneur à cette tablée. Mais pourtant, c'était une véritable terreur qu'il avait devant lui. Il se demanda si, n'ayant pas comprit son manège par rapport au vin, la mère d'Aureane ne s'était pas rabattue sur les gâteaux et la soupe. Il suffisait qu'il en avale une cuillerée pour qu'elle lui rajoute une louche. Bon. J'exagère un peu sans doute. Mais l'idée est là.

Nicolaï se sentait un peu perdu. Il avait eu l'impression que se qu'il disait n'avait pas vraiment de sens ni d'intérêt pour les Eldon. Et puis, il gardait le crachoir sans leur laisser la possibilité de parler. Mais apparemment, les choses étaient plus compliquées que cela. Ou plus simple. À en voir leur réaction, ils voulaient tous en savoir plus. Les plus petit étaient bouché bée et ne le quittait pas des yeux. Agathe avait arrêté de tourner dans tout les sens. Même Edward ne semblait pas vouloir en perdre une seule petite miette.


*Je suis tout droit sortit d'une légende.*

Justine donna un petit coup de coude à son frère assis juste à côté d'elle.

" Damien, demande-lui comment c'est, la mer ! "

Nicolaï porta son attention sur le solide gaillard qui se trouvait devant lui. C'était le seul qui avait osé venir lui serrer la main un peu plus tôt. Et également le seul qui avait esquissé un sourire quant Nicolaï avait abordé l'affectueux surnom donné par Gregor. Il devait avoir cinq ou peut-être six ans de plus que Nicolaï. Le chevalier paraissait d'ailleurs un peu fragile à côté de lui. En même temps, on ne pouvait pas vraiement dire que la carrure de Nicolaï était des plus impressionnante.

" Et... euh... la mer, monseigneur ? "

Nicolaï sourit. Les Eldon semblaient vouloir qu'on leur raconte des histoires. Eh bien, s'il pouvait les contenter en leur parlant de se qu'il savait, il ne s'en priverait pas.

« Fermez les yeux. »

Nicolaï attendit qu'ils se soient tous executé et fit semblant de ne pas remarquer qu'Edward les avaient lui aussi fermé.

« Imaginez un lac. Mais... un lac si grand que quoi que vous fassiez, jamais vous ne pourrez en distinguer l'autre rive. Maintenant, regardez vos pieds. Vous sentez le sable glisser entre vos orteils un vent aux odeurs de sel viens souffler dans vos cheveux. Vous regardez droit devant vous. Le ciel est bleu. Un bleu parfait. Et au loin sur l'horrizon, vous ne pouvez dire où commence le ciel et où fini la mer. »

Nicolaï continuait à parler et à leur raconter tout se qui pouvait lui passer par la tête. Guilaine et Justine se relayaient pour lui poser des questions par l'intermédiaire de leur grand frère. Malgré quelques réticences au début, Agathe et Edward écoutaient maintenant le chevalier avec une certaine attention. Sans pour autant oser poser eux même les questions. Justine fixait sur lui ses grand et beaux yeux noirs pleins d'admiration. Le chevalier sourit intérieurement en pensant qu'elle venait de se trouver un nouveau héros.

Agathe sembla finir par penser qu'il était assez tard et qu'avec la route derrière eux, Nicolaï et Aureane était assez fatigué. Et puis, pour être honnête, Nicolaï commençait à être un peu à court d'idée et il préférait autant que possible éviter le sujet de leurs deux enlèvements. Se serait plus simple de mentir pas omission. D'un petit signe, la mère d'Aureane les envoya tous au lit, se à quoi ils obéirent rapidement et sans rechigner une seule seconde. Aureane s'empressa d'aller murmurer quelques mots à l'oreille d'Agathe. La maîtresse de maison parut surprise, mais fini par hocher la tête.


" Installe donc le seigneur KalonErc'h dans la grange, il y sera à son aise. "

Nicolaï vit Damien attraper deux couvertures ainsi qu'une bougie alors qu'il s'efforçait à nouveau de ne pas lâcher le fait qu'il avait un prénom et préférait qu'on l'utilise pour s'adresser à lui.

" Si vous voulez bien me suivre, monseigneur. "

Eh voilà. L'autre aussi s'y mettait. Nicolaï adressa une petite grimasse à Aureane avant de suivre Damien. Celui-ci guida le chevalier à l'extérieur. D'abord intrigué, Nicolaï comprit en apercevant la grange. Ah, il comprenait mieu. Ce coup-ci était sans nul doute signé Aureane. Edward et Agathe aurait peut-être bien tenté de lui laisser leur lit.

Damien poussa la lourde porte et alla chercher une échelle qu'il installa avant d'y monter avec l'habilité que confère l'habitude.


" Ma sœur pense que vous serez mieux ici, je crois."

Dans le mille. Personne d'autre qu'Aureane ici n'aurait osé le faire dormir dans le grenier de la grange. Mais cela convenait tout à fait à Nicolaï.

" Je vous conseille de dormir par là, vaut mieux la paille que le foin... Je vous laisse deux couvertures et la chandelle... Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à demander. "

Comme son père, Damien se mit soudain à danser d'un pied en se passant la main dans les cheveux. Tic familial sans doute.

" Bon... ben... bonne nuit, monseigneur. "

Et hop. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, Damien avait disparut. Nicolaï soupira et leva les yeux au ciel.

« Nicolaï bon sang. Tu vas être mon frère. Je m'appelle Nicolaï, dit-il pour lui même. »

A l'extérieur, le vent soufflait, au loin, un chien aboyait. Plus rien ne bougeait dans la maison toute proche. Nicolaï s'installa rapidement, sans pour autant allumer la chandelle. Autant par économie que par sécurité. Eh oui, il était entourée de paille et de foin. Le genre de truc qui flambe vite et bien. Soudain, quelqu'un s'approcha et ouvrit la porte de la grange. Une forme féminine se glissa jusqu'au bas de l'échelle.

" Nicolaï ? "

Aureane? Bon sang, mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire là?

Doucement, la jeune femme entama son assention pour le rejoindre, lui adressant un petit sourire timide dans la pénombre.


" Je... ne devrais pas être là, mais... je suis venue voir si... si tout allait bien... "

Nicolaï eu un moment interloqué. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien venir faire là? C'était un fait. Elle ne devrait pas être là.

« Euh...oui. Tout...tout vas bien. »

Bon sang, mais qu'est-ce que c'était que cette histoire? Elle osait à peine le regarder dans les yeux en temps normal et voilà...voilà qu'elle venait se glisser jusqu'ici.

« Ta famille...elle est fantastique...même si j'ai eu ma dose de ''messire'' pour les quinze prochaines années. »

Il fit un sourire un peu tendu.

« Je...Pourquoi es-tu venue? »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeLun 6 Déc 2010 - 21:20

Aureane se détendit un peu quand le jeune homme annonça que tout allait bien. Elle s'était sérieusement inquiétée de la façon dont il avait vécu la rencontre avec sa famille. Mais il avait l'air d'y avoir survécu, bien qu'il paraisse quelque peu gêné par sa présence, sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Habituellement, c'était plutôt le contraire... étrange.

" Ta famille... elle est fantastique... même si j'ai eu ma dose de ''messire'' pour les quinze prochaines années. "

La jeune fille sourit : le compliment lui faisait sincèrement plaisir. Elle avait craint qu'il ne les prenne pour des rustres, surtout après la réaction quelque peu violente de son père. Puis elle secoua légèrement la tête :

" Je vous avais prévenu... Ne les brusquez pas, s'il-vous-plait, ils ne comprendraient pas. Et puis... je vous y ai déjà bien habitué, non ? "

Elle plaisantait, de bonne humeur, même si elle se contentait de chuchoter, inquiète à l'idée qu'on puisse la surprendre là.

Je...Pourquoi es-tu venue?

Aureane ne s'attendait pas à une telle question. Pas du tout. Il lui fallait une raison plus sérieuse que celle de savoir s'il allait bien ? Elle lui lança un regard perplexe, ne sachant plus trop comment se comporter :


" Ben... pour m'assurer que tout allait bien... "


La question l'avait déstabilisée parce qu'elle sous-entendait qu'il n'avait pas spécialement envie de la voir. Elle avait mis des mois à réussir à se convaincre qu'elle ne passait pas son temps à le déranger et soudain, alors même qu'elle faisait l'effort de passer outre sa timidité, il semblait revenir sur ce qu'il avait dit. Elle opéra un mouvement vers l'échelle, un peu perdue.

" Je... je me suis dit que... peut-être avec ma famille, ce ne serait pas facile s'il y avait un problème... mais euh... ben si ça va... Damien s'est bien... occupé de vous... bien... "


Elle ne voyait pas ce que ça avait d'étrange. Que ce soit lors du tournoi, à Dyriet ou à Serramire, elle s'était toujours préoccupée de savoir s'il allait bien. Ce n'était pas parce qu'ils se trouvaient à Trois-Chemins qu'elle allait tout-à-coup arrêter ! En même temps... certes, elle devait reconnaitre qu'elle bravait l'autorité parentale pour le rejoindre en pleine nuit. Si son père la découvrait, elle risquait de gros ennuis... et Nicolaï aussi. Finalement, il y avait peut-être de quoi se demander ce qu'elle faisait là, effectivement. Elle ne s'était pas vraiment posé la question. Peut-être aurait-elle dû ? Etait-elle juste là pour s'assurer qu'il était confortablement installé ?

Se mordant la lèvre, elle marqua un temps d'arrêt et ajouta finalement :


" Je... bien... bonne nuit alors... Je ne voulais pas vous déranger. "

C'était l'impression assez nette qu'elle avait... ce qui la décevait un peu. Mais sans doute était-il fatigué du trajet et avait-il envie de dormir, pas de s'inquiéter de son accueil. Elle garda un instant les yeux dans le vide, hésitante, puis sembla se décider :

" Bonne nuit. "

Elle allait retourner dans son lit... enfin plutôt dans celui qu'elle partageait avec Guilaine et parfois Justine. Retour à la maison, comme au bon vieux temps. Elle connaissait le grenier comme sa poche et s'apprêta à descendre l'échelle dans le noir en un rien de temps.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeMar 7 Déc 2010 - 8:34

Visiblement, elle était bien loin de s'attendre à se qu'il lui pose la question. En même temps, il y avait de quoi se poser des questions du point de du du jeune chevalier. C'était elle en plus qui lui avait expressément demandé d'être sage. Résultat il était sage et c'était elle qui trouvait le moyen de faire n'importe quoi.

" Ben... pour m'assurer que tout allait bien... "

Lorsqu'elle se dirigea vers l'échelle un peu surprise sans vraiment savoir quoi faire ni ou se mettre, Nicolaï se rendit compte qu'il avait peut-être bien été un peu sévère. Elle avait prit sa question comme un reproche. Se n'était pas le cas pourtant. Il se demandait simplement se qu'elle était en train de faire. En général, c'était lui et non pas elle qui faisait ce genre de chose.

" Je... je me suis dit que... peut-être avec ma famille, ce ne serait pas facile s'il y avait un problème... mais euh... ben si ça va... Damien s'est bien... occupé de vous... bien... "

C'est vrai qu'elle avait toujours fait très attention à se qu'il se sente bien. Et cela où qu'ils soient du moment qu'elle avait eu toute sa tête. Trois-Chemins n'était qu'un endroit comme un autre. Enfin, elle était quant même chez elle à présent. Il fallait tenter de faire bonne impression non? Même si Edward avait accepté leur mariage, se n'était pas non plus une raison. Ils auraient des ennuis si on la surprenait ici en pleine nuit.

Se mordant la lèvre (comme toujours), elle marqua un temps d'arrêt avant de reprendre finalement la parole.


" Je... bien... bonne nuit alors... Je ne voulais pas vous déranger. "

Mais non. Elle ne le dérangeait pas. Se n'était pas ça. Elle ne le dérangeait jamais. Elle n'avait pas comprit se qu'il avait voulut lui dire. Elle resta sans vraiment le regarder une seconde avant de se décider finalement.

" Bonne nuit. "

La voilà déjà qui s'apprêtait à descendre l'échelle pour quitter le grenier. Elle connaissait le lieu comme sa poche et en un rien de temps elle serait dehors et lui se retrouverait tout seul dans ce foutu grenier.

« Attend. »

Aureane s'immobilisa. Doucement, Nicolaï se rapprocha un peu d'elle.

« Tu ne me dérange pas. Pas du tout même. Je suis juste surprit. D'habitude, c'est moi qui fait ce genre de bêtises. »

Le chevalier sourit. Oui. Inutile dans leur couple de chercher chez lui un soucis des convenances et de la hiérarchie sociale. Se serait peine perdue. En général, lui faisait n'importe quoi et Aureane se chargeait de le modérer un peu dans ses délires sans pour autant avoir forcément un grand effet sur lui puisqu'elle n'arrivait pas à se faire violence pour le critiquer ouvertement.

« Je suis très heureux que tu sois là, dit le jeune homme en caressant du bout des doigts la joue d'Aureane. Et plus heureux encore que ton père nous ai donné sa bénédiction. »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeMer 8 Déc 2010 - 11:34

Aureane eut un petit sourire gêné lorsque Nicolaï lui fit remarquer qu'habituellement, c'était lui qui faisait les bêtises. Elle haussa les épaules, un peu désabusée et murmura :

" Ici, vous comprendrez vite que tout est considéré comme une bêtise... "

En d'autres termes... elle était presque en train de lui dire que c'était normal de n'en faire qu'à sa tête ! Elle avait changé, ce n'était rien de le dire ! Mais il avait raison, elle ne devait pas s'absenter trop longtemps.

" Enfin, je ne faisais que venir voir... je me suis dit qu'ici vous pourriez être un peu plus tranquille... enfin... bon, je dois repartir. "


C'était plus prudent. Elle pouvait justifier une sortie de quelques minutes si elle se faisait prendre, mais pas du temps passé avec lui.

" Je suis très heureux que tu sois là. Et plus heureux encore que ton père nous ait donné sa bénédiction. "

Un sourire illumina le visage d'Aureane qui prit la main du jeune homme dans la sienne avant de se forcer à la lâcher et à retourner vers l'échelle. Elle aurait préféré rester, évidemment, mais c'était hors de question.

" Moi aussi... bonne nuit, " souffla-t-elle avant de descendre rapidement.

Finalement, c'était peut-être juste ce genre de mots qu'elle était venue chercher : s'assurer qu'il se réjouissait autant qu'elle de l'assentiment de son père. C'était presque trop beau pour être vrai ! Pourtant... elle savait que le lendemain, tout ne serait pas simple.


***

Le lendemain, justement, Nicolaï put se réveiller au chant du coq.

Damien ne tarda pas à faire son entrée dans la grange, un seau d'eau, des vêtements et quelques autres objets dans les mains. Il s'immobilisa en voyant le chevalier, comme s'il était pris en faute.


" Hem... euh... je... je ne pensais pas que vous étiez déjà réveillé...
Il était bien connu que les nobles paressaient au lit le matin, non ? Enfin... je ne veux pas dire que... c'est bien... oh... euh... "

Il s'enfonçait complètement. Se ressaisissant un peu, il alla poser le seau et tout le reste et reprit, un peu plus posément :

" Je vous ai apporté de quoi vous laver et vous changer si vous le souhaitez... ce n'est pas des affaires très... très belles mais... "

Mais c'était ce qu'ils avaient de mieux, ce qui restait assez proche du rien. Une chemise, des braies et des chausses à la mode du paysan du coin en tissu grossier, épais et très résistant quoique extrêmement usé, aux couleurs vaguement maronnâtre. Mais elles étaient propres et bien pliées. Damien esquissa un sourire gêné qui accentua sa ressemblance avec sa sœur :

" Après... le petit-déjeuner sera servi, monseigneur... si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre... "

Puis il s'éclipsa en laissant tout sur une botte de paille, retournant dans la maison.

Lorsque Nicolaï entra à son tour, il y avait de l'agitation. La grand-mère était au coin du feu, un nourrisson dans les bras et à ses côtés, la sœur ainée d'Aureane, enceinte, cousait. Deux jeune enfants qui ne devaient pas avoir plus de quatre ans jouaient à leurs pieds. Aureane sortait ses fameuses petites galettes du feu et les distribuait à tout le monde avec l'aide de Justine, la plupart des personnes croquant dedans une fois avant de la mettre dans leur escarcelle à la ceinture pour plus tard.


Lorsque nicolaï arriva, il n'y eut soudain plus un bruit et tout le monde le regarda avec de grands yeux, même Aureane, sauf qu'elle lui faisait un sourire épanoui qu'elle n'arrivait plus à cacher.


Edward s'avança aussitôt, non sans avoir d'un coup d'œil exigé un peu plus de modération de la part de sa fille qui rougit et se détourna.


" Monseigneur, j'espère que vous avez passé une bonne nuit. "


Il ne s'était pas attendu à le voir aussi tôt le matin : le soleil se levait à peine. Mais bon, tant mieux, autant faire ce qu'il y avait à faire au plus tôt.

" Hum... Pourrions-nous discuter un instant ? "

Aureane, s'approcha pour donner une jalette à Nicolaï, en profitant pour lui faire signe discrètement d'accepter... et lui souhaiter ainsi bon courage. Edward n'avait pas l'air d'envisager un petit-déjeuner à table. Il fit signe aux autres hommes
"j'vous rejoins les gars, commencez sans moi !" et tout le monde sortit, ne laissant à l'intérieur qu'Aureane, sa sœur, sa grand-mère et les petits enfants.

Edward se mit à marcher en s'éloignant petit à petit des abords du village avec Nicolaï. Sur le chemin, au loin, s'éloignaient des groupes de paysans allant vers les champs et la forêt. Le chevalier put remarquer que beaucoup de personnes trainaient comme par hasard du côté de chez les Eldon. Deux femmes ne tardèrent d'ailleurs pas à y entrer avant qu'Edward ne bifurque et que la maison ne soit cachée à leur vue.


En pleine compagne, le village derrière eux et plus personne dans les environs, le père avait l'air de chercher à savoir comment s'exprimer avec ce seigneur tombé du ciel. Finalement, il opta pour aller droit au but :

" J'ai bien réfléchi... le temps d'organiser la fête... nous la donnerions après-demain si cela vous convient. "

Il avait autre chose à demander et c'était davantage cela qui l'ennuyait. Il finit par se décider et reprit :


" Je me demandais... Où pensez-vous passer le prochain mois ?
Il ajouta aussitôt précipitamment : non pas que je veuille insinuer quoi que ce soit... mais... mais je me demandais...vous comprenez.... c'est ma femme... la Agathe, elle s'inquiète d'un rien ! "

C'était surtout lui qui paraissait inquiet, en cet instant, mais il ne le reconnaitrait jamais, même pour ce petit seigneur.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeMer 8 Déc 2010 - 19:30

Aureane avait parut un peu désabusée lorsqu'il avait dit que normalement, c'était lui qui faisait les bêtises. Elle avait changé. Il n'y a pas si longtemps encore elle serait redevenue rouge comme une pivoine à cette idée. Pourtant, c'était toujours la même Aureane qui se mit soudainement à bafouiller en s'excusant à moitié de l'avoir dérangé et cela même s'il lui avait dit quelques instants plus tôt qu'elle ne le dérangeait pas du tout.

Mais quant il parla du fait que son père ait accepté, il eu droit à un radieux sourire de sa part. Elle veint prendre sa main et la serra tendrement dans la sienne. Main qu'elle fini pourtant par lâcher après quelques secondes avant de foncer droit vers l'échelle. Cette foix-ci, Nicolaï ne tenta pas de l'arrêter ou de la retenir. Son départ était une nécessité.


" Moi aussi... bonne nuit, " souffla-t-elle une seconde avant de disparaitre.

Oui, Aureane avait changé. Mais c'était pourtant bien toujours la même. Et cela avait quelque chose de tout à fait rassurant.

Dans le noir, Nicolaï talonna un peu pour retrouver la couche qu'il avait déjà préparé et se roula dans la couverture. Il avait besoin de repos. La journée de demain s'annonçait animée.

***

Comme souvent, le chevalier s'était réveillé une petite heure avant l'aube. Il en avait profiter pour explorer un peu ce nouvel environnement qu'était cette grange.

Damien passa peut après l'aube avec des vêtements propre, un seau d'eau et quelques autres objets. Il s'immobilisa comme statufié en apercevant le chevalier déjà parfaitement réveillé et en train de crapahuter un rien à travers la grange.


« Bonjour Damien, dit joyeusement le jeune homme en descendant de son perchoir. »

" Hem... euh... je... je ne pensais pas que vous étiez déjà réveillé... Il était bien connu que les nobles paressaient au lit le matin, non ? Enfin... je ne veux pas dire que... c'est bien... oh... euh... "

Plus Damien tentait de se faire comprendre, plus il devenait incompréhensible. Et plus il tentait de se dépétré, plus il continuait à s'enfoncer. Il parvint pourtant à se ressaisir en allant poser le seau et le reste des objets qu'il avait emporter. Comme pour sa soeur, cette petite diversion marchait tout à fait puisqu'il se mit alors à parler de façon tout à fait claire.

" Je vous ai apporté de quoi vous laver et vous changer si vous le souhaitez... ce n'est pas des affaires très... très belles mais... "

Encore une fois, il y avait sans le moindre doute erreur sur la marchandise. Nicolaï n'était pas un noble de soie qui portait à longueur de temps des tissus hors de prix. C'était pas vraiment son genre. Se que lui avait apporter Damien conviendrait parfaitement. Plus utile que vraiment esthétique. Que demander de plus?

Damien esquissa un sourire gêné. Décidément, ils se ressemblaient dans cette famille. Aureane avait souvent eu la même expression.


" Après... le petit-déjeuner sera servi, monseigneur... si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre... "

Aussi vite qu'il était venu, Damien s'éclipsa en direction de la maison. Nicolaï soupira légèrement. Messire, monseigneur, sir. Il avait un prénom par les Cinq. Il allait encore devoir se fader toute une journée tout ces titres qu'il détestait au plus haut point.

Enfin. Si c'était pour Aureane, il allait bien pouvoir faire un effort.

Après une toilette rapide et un changement de vêtements, Nicolaï fonça vers la maison.

Il y avait déjà pas mal d'agitation à l'intérieur. La grand mère, toujours au coin du feu était en train de jouer avec un bébé dans les bras pendant que deux enfants plus d'à peine quatre ou cinq ans jouaient à ses pieds. Elle était en compagnie d'une jeune femme enceinte qu'il ne se rappelait pas avoir rencontré la veille. Une cousine ou encore une sœur d'Aureane? Difficile à dire.

L'odeur montante allécha Nicolaï qui aurait reconnu entre mille le délicieux fumet des galettes d'Aureane. La jeune femme était d'ailleurs en train de les distribuer à tout le monde, aidée par Justine et Guilaine, jamais très loin.

Encore une fois, à l'instant ou on s'aperçut de son arrivée, il n'y eu plus le moindre bruit et tout le monde se mit à le regarder avec de grands yeux. Eh oui mesdames et messieurs, regardez le le chevalier. Aureane quant à elle avait sur le visage un sourire tout à fait épanouit. Un phare en pleine tempête. Sauf qu'Eward, sans doute un peu rabat-joie commanda d'un regard à sa fille un petit peu plus de tenue de sa part et Aureane se détourna en rougissant.

Mais voilà déjà qu'Eward s'avançait vers lui.


" Monseigneur, j'espère que vous avez passé une bonne nuit. "

« Très bonne merci beaucoup. »

*Qu'est-ce qu'il veux?*

Edward s'était montré assez réservé la veille. Une entrée en matière si abrupte ne pouvait signifier qu'une chose, il avait quelque chose à lui demander.

" Hum... Pourrions-nous discuter un instant ? "

Aureane, s'approcha afin de lui donner une galette et en profita pour lui adresser un petit signe afin de l'inciter à accepter la proposition. Inutile en soit puisque Nicolaï comptait bien le faire. Edward ne semblait pas être un adepte des petit déjeuné prit à table et était déjà en train de quitter la maison. Non sans avoir adressé un signe aux autres hommes de la famille. "j'vous rejoins les gars, commencez sans moi !"

Comme si cela avait été une incantation, tout le monde quitta rapidement la maison, ne laissant guère d'autres personnes sur place que la grand-mère, Aureane, ses sœurs et les plus petit.

Il fallait rendre une autre grâce à Edward. Son pas de marche tenait plus de la charge de réellement de la marche. Nicolaï le suivait alors qu'ils s'éloignaient tout les deux des abords directs du village. Comme par hasard, la maison des Eldon semblait le centre d'une étrange attention. Il eu juste le temps de voir deux femmes entrer avant de quitter la maison des yeux pour continuer à suivre Edward. Dans deux heures tout au plus, toute la population de Trois-Chemins saurait se qui était en train de se dérouler.

Une fois le village derrière eux, Nicolaï se demanda si cette marche n'avait pas pour simple et unique but de laisser à Edward le temps de révlachir à la façon d'aborder un sujet de conversation qui apparemment le dérangeait un peu. À moins que cette hésitation ne soit due à un certain titre.


" J'ai bien réfléchi... le temps d'organiser la fête... nous la donnerions après-demain si cela vous convient. "

Eh bien? Juste ça? Non. Il y avait autre chose derrière tout ça. Il en était tout à fait sur.

« Je ne vois aucun problème, fit tranquillement le jeune homme. »

*Qu'est-ce que tu me cache encore?*

" Je me demandais... Où pensez-vous passer le prochain mois ? Non pas que je veuille insinuer quoi que ce soit... mais... mais je me demandais...vous comprenez.... c'est ma femme... la Agathe, elle s'inquiète d'un rien ! "

Mais bien sur. C'était Agathe qui était inquiète. Forcément.

Nicolaï attendit un instant avant de répondre. C'est vrai que la durée de leur séjour à Trois-Chemins était toujours resté un peu vague. Tout simplement parce qu'il ne savaient pas du tout comment ils pourraient être reçus. Alors parler d'une durée de séjour, c'était peut-être un peu trop lointain.

Mais il y avait des éléments que Nicolaï ne pouvait pas ignorer. Il avait des responsabilités en tant que seigneur. Même si elles étaient bien loin d'être aussi importantes que celle d'Harnyll, il en avait lui aussi. Qui savait dans quel état il allait retrouver Ysari.


« Pour être honnête, je ne sais pas du tout quant nous repartiront. Mais nous seront repartit bien avant un mois. J'ai des responsabilités qu'il faut que j'assume. »

Nicolaï se rendit un instant compte qu'il avait peut-être dit une bêtise.

« Euh... non pas que votre hospitalité ait quoi que se soit à se reprocher. Je vous suis extrêmement reconnaissant de m'acceuillir et d'accepter de me donner votre fille en mariage. C'est juste que je me suis abscenter longtemps. Et qu'il me faudra bientôt reprendre ma place. »

Il laissa filler un instant avant de reprendre la parole un peu gêné.

« À propos du mariage... j'ai un soucis que vous pourriez m'aider à régler. Voilà. À Ysari, je pourrais sans doute offrir un très beau mariage à Aureane. Mais... l'idée de vous priver de cette cérémonie et de la priver par la même occasion de votre présence ne ma plait pas. Voilà mon soucis. »

Oh, il y avait bien une solution. Que les Eldon viennent à Ysari. Mais Nicolaï préférait ne pas la dévoiler lui même. Sinon, Edward allait se sentir obligé.

« Y a-t-il quelque chose que je devrais savoir? quelque chose qui devrait hater ou retarder notre départ? »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeMer 8 Déc 2010 - 21:11

Edward était sur des charbons ardents. Le chevalier ne répondait pas. Avait-il pu dire quelque chose qui l'ait offensé ? Le pauvre homme se voyait déjà en train de se balancer au bout d'une corde.

" Pour être honnête, je ne sais pas du tout quand nous repartirons. Mais nous serons repartis bien avant un mois. J'ai des responsabilités qu'il faut que j'assume. "

L'homme ne put cacher sa surprise, même s'il se garda bien de répondre. Oh, ce n'était pas les responsabilités qui l'étonnaient : il avait sursauté bien avant.

" Euh... non pas que votre hospitalité ait quoi que ce soit à se reprocher. Je vous suis extrêmement reconnaissant de m'accueillir et d'accepter de me donner votre fille en mariage. C'est juste que je me suis absenté longtemps. Et qu'il me faudra bientôt reprendre ma place. "

Agathe se serait sans doute rengorgée du compliment, mais Edward avait la tête sur les épaules et restait mal à l'aise, ne sachant trop comment réagir. Il aurait fallut qu'il dise quelque chose, seulement, il n'osait pas. La suite ne fit que le perturber davantage. La question, finalement, lui fit ouvrir de grands yeux un peu désespérés. On lui demandait son avis ?


" Je... je ne sais pas, monseigneur... Faites comme bon vous semblera... "


Il fallait qu'il parle à sa fille au plus vite : elle seule avait peut-être une chance de le tirer de ce mauvais pas. Enfin... il se disait qu'elle allait devoir jouer finement pour ne pas risquer de tout gâcher. Il n'aurait plus manqué que le seigneur revienne sur sa décision !

" Eh bien... voilà... je... je crois que c'est tout... Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps, monseigneur. "

Ils rentrèrent à Trois-Chemins dans un silence tendu.

Arrivé devant la maison, il purent voir pas mal d'agitation. Des femmes, essentiellement, des personnes âgées et des enfants, bref, tous ceux qui n'étaient pas capable d'aller travailler aux champs ou en forêt. Les femmes avaient pour la plupart un fuseau sous le bras et celles qui étaient installées à l'intérieur avaient toutes les mains occupées par quelques travaux. Aureane tressait un panier, assise non loin de sa grand-mère lorsque les deux hommes passèrent la porte. Le brouhaha cessa aussitôt et une vingtaine de paires d'yeux les dévisagea. Edward ne se démonta pas, lâchant sèchement :


" Aureane, j'ai à te parler. "

La jeune fille posa aussitôt son ouvrage en cachant mal son soulagement. Toute cette agitation lui déplaisait au plus haut point. Elle n'en pouvait plus de répéter le peu d'informations qu'elle acceptait de donner sur Nicolaï et elle. Les femmes regardaient Nicolaï avec nettement moins de discrétion que la veille. On était venu voir les Eldon tout à fait par hasard, ce jour là. Bien-sûr. Mais si on avait droit à une bête curieuse revenue de la ville, c'était parfait. Si en plus on se retrouvait face à une autre bête curieuse plein de sous, c'était encore mieux ! Certaines villageoises osèrent d'ailleurs, sous des dehors de timidité, décocher de beaux sourires à Nicolaï dès qu'Aureane fut sortie avec son père. Seule la jeune femme enceinte qui était là depuis le matin semblait vraiment désapprouver ce comportement.

Nicolaï se retrouva soudain cerné par tout ce petit monde alors qu'Aureane s'éclipsait avec son père, non sans lui avoir jeté un coup d'œil inquiet. Inquiet à quel propos, les dieux seuls le savaient. En tous cas, il était entre de bonnes mains et si bien entouré, qu'à moins de se dégager à grands coups d'épée, il allait être obligé de rester là ! Si "monseigneur" avait besoin de quoi que ce soit, si "messire" voulait quelque chose et si...

" Eh bien notre chevalier va pouvoir s'offrir un joli harem, digne d'un seigneur drow, ma parole ! "
clama soudain la grand-mère au beau milieu de l'agitation.

La remarque sarcastique fit l'effet d'une douche froide, voir glaciale. L'assistance, rouge de honte, se concentra sur son ouvrage ou eut soudain mieux à faire chez elle. La grand-mère riait sous cape, toute contente de son effet. C'était la doyenne du village, personne n'oserait la contredire.

" Messire... "


Ça, c'était Aureane qui était discrètement revenue et le tirait légèrement par la manche pour capter son attention.


" Je crois que nous devrions discuter... "

Elle l'entraina dehors et s'assit sur un petit banc, à l'arrière de la maison. Ils y seraient tranquilles et sous l'œil de sa sœur ainée qui les voyait de la fenêtre. Son père, lui, repartait déjà travailler, ayant perdu assez de temps. Aureane prit le temps de formuler sa pensée à peu près clairement.

" Mon père ne savait pas comment vous le dire, mais... mais il ne veut pas que je reparte comme ça avec vous. Je veux dire... tant que nous ne sommes pas mariés... "


Elle ne savait pas trop comment il réagirait, aussi gardait-elle les yeux baissés sur ses mains alors qu'elle jouait avec sa bague en fil.

" Je sais que vous devez rentrer, mais... Il accepte que je parte à la condition que ma tante m'accompagne. Je crois que... enfin... en fait... la coutume veut que l'on attente un mois avant de se marier, une fois officiellement fiancés. "


Elle se mordit la lèvre ne sachant pas comment il allait prendre la nouvelle. Elle avait pensé qu'il le savait mais son père lui avait dit qu'il n'avait pas eu l'air de bien comprendre.


" Quant au lieu, eh bien...
elle s'assombrit un peu, j'imagine que cela se fera à Dyriet. Vous avez droit à un beau mariage digne de votre rang. "

Et elle, elle dirait adieu à la présence de sa famille. Sauf sa tante, si Nicolaï acceptait au moins ça... mais ce n'était pas du tout pareil. Quoiqu'il en soit, elle ne voulait pas ennuyer le jeune homme avec ses états d'âme et décida de garder cela pour elle. Il avait déjà été bien gentil de la raccompagner jusqu'ici, elle n'allait pas exiger toujours plus.

" Aureane ! Je ne savais pas que tu étais de retour ! Quelle bonne surprise ! "

Un jeune homme brun d'une trentaine d'années venait de surgir, le sourire aux lèvres, sourire qui se figea un peu en voyant Nicolaï.

" Oh... je dérange peut-être ? "


D'abord prise au dépourvu, la jeune fille esquissa un sourire un peu gêné, et secoua la tête avant de se décider à faire les présentations en se levant.

" Nicolaï, je te présente Colin, Colin, Nicolaï... "


Elle les connaissait assez pour savoir que tous deux apprécieraient le manque de titre pour le chevalier. Autant partir sur de bonnes bases. Colin hocha la tête :

" Le seigneur, bien-sûr... Ça ne vous embête pas que je vous appelle Nicolaï, hein ? " demanda-t-il en lui tendant la main.

C'était un jeune homme dans la force de l'âge qui paraissait ne pas avoir envie de s'écraser devant quiconque, pas même devant un noble. Plutôt bel homme quoique buriné par le travail aux champs, il avait une sacré poigne pour serrer la main. Il souriait de façon légèrement forcée. Pas par crainte de Nicolaï mais... parce qu'il le dérangeait. Il aurait bien aimé retrouver Aureane en paix et ça se voyait. La jeune fille, quant à elle, s'était absorbée dans la contemplation de ses chaussures.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeJeu 9 Déc 2010 - 0:49

Malgré tout se qu'il avait dit, le malaise d'Edward ne semblait pas s'être dissipé un seul instant. En même temps, s'il ne s'exprimait pas tout à fait clairement, que se soit par retenue ou pour une autre raison, il était relativement difficile pour Nicolaï de voir où il voulait en venir. Le chevalier le vit hésiter une seconde à prendre la parole, puis, il se ravisa. Bon sang. Le syndrome Aureane. Encore. Décidément, il aurait peut-être mieux fait de s'abstenir avant de devenir chevalier lui. Si Edward n'osait pas dire se qui n'allait pas et que lui de son côté ne parvenait pas à comprendre les messages cryptés, ils n'allaient pas s'en sortir.

Il eu même l'impression de l'achever définitivement quant Nicolaï lui demanda se qu'il pouvait en penser.


" Je... je ne sais pas, monseigneur... Faites comme bon vous semblera... "

Bon. Avec ça non plus ils n'allaient pas avancer. S'il demandait son avis à Edward, c'était justement parce qu'il voulait son opinion. La simple indication de faire comme bon lui semblera ne servait pas à grand chose.

" Eh bien... voilà... je... je crois que c'est tout... Merci de m'avoir accordé un peu de votre temps, monseigneur. "

Mouai. La balade, c'était donc comme il l'avait pensé seulement pour gagner un peu de temps. Sans plus attendre, tout deux retournèrent à Trois-Chemins, un silence tendu flottant dans l'air.

Lorsqu'ils furent devant la maison, Nicolaï soupira. Il y avait pas mal d'agitation à l'intérieur. Il savait pourquoi il y avait du monde et il savait aussi se qui l'attendait. Et cette perspective était pour lui des plus désagréable. La porte passée ne lui donna malheureusement pas tord. Tout se qu'il y avait dans la maison, c'était des femmes, des personnes âgées et des enfants. Somme toute, c'était tout à fait logique. Tout ceux qui ne pouvaient pas aidé au travail des champs. Les femmes avaient pour la plupart un fuseau sous le bras et les autres étaient occupé par quelques autres tâches ménagère en tout genre. Finalement, le silence pesant et la discutions presque à sens unique avec le père d'Aureane n'étaient pas si désagréable que cela. Et si on retournait faire une promenade?

Nicolaï fini par apercevoir Aureane. Un peu au centre de l'attention, elle était en train de tresser un panier pas très loin de sa grand-mère.

Étrangement, à l'instant même ou la jeune femme et Nicolaï passaient la porte, le silence se fit total et on fixa les yeux sur eux. Enfin. Surtout sur Nicolaï puisqu'Edward se plaça aussitôt hors de porté, choppant sa fille au passage.


" Aureane, j'ai à te parler. "

Pour qui la connaissait un peu, il ne manquait plus que les néons pour dire qu'elle était tout à fait soulagée de partir. Et le pire, c'était que Nicolaï savait déjà pourquoi et qu'il aurait beaucoup donner pour qu'Edwaerd lui fasse signe de le suivre aussi. Sauf que bien entendu, cela n'arriva pas. On se mit à le dévisager avec beaucoup moins de discrétion que la veille. Il avait l'impression au regard de certaine d'être un quartier de bœuf des plus appétissant. Bien-sûr, s'était tout à fait par hasard qu'on avait vu rappliquer précisément ici la grande majorité des femmes de ce village. Et c'était également tout à fait par hasard que cela correspondait étrangement au retour d'Aureane à Trois-Chemins en compagnie d'un étranger. Il n'y avait que la jeune femme enceinte qui paraissait désapprouver le comportement des autres. Oui, c'était sans aucun doute une sœur d'Aureane celle là. Est-ce qu'elle ne lui avait pas dit qu'une d'entre elle était tombée enceinte d'ailleurs? Possible. Honnêtement, il y avait eu tellement de choses qui s'étaient passé qu'il avait un petit peu perdu le fil.

En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, Nicolaï fut cerné pas toute une véritable armée. Cd'était des plus opressant et désagréable de se retrouver ainsi coincé avec toutes ces femme et jeune fille qui lui donnait du ''messire'' à tout bout de champ et semblait vouloir tout faire pour le mettre à l'aise ou lui proposer tel ou tel chose. Mais non. Tout se qu'il désirait, c'était qu'on lui fiche un petit peu la paix.

Heureusement pour lui, super mami veillait.


" Eh bien notre chevalier va pouvoir s'offrir un joli harem, digne d'un seigneur drow, ma parole ! "

Nicolaï pâlit et serra les poings et les dents. Se retenant de toutes ces forces de ne pas hurler. Se détendre. On se détend. On respire.

Au moins, le sarcasme eu l'effet attendu. Une véritable douche froide pour l'assistance qui se prit soudain à virer pivoine de façon assez uniforme. Certaines furent soudain accablée de tâches ménagères dans leur propre maison ou passionné par leur ouvrage. La grand-mère quant à elle ricanait sans trop le montrer pendant que Nicolaî poussait un soupire de soulagement. Il allait enfin pouvoir...


" Messire... "

Ah. Enfin une bonne nouvelle. Aureane était tout discrètement revenue et lui tirait la manche pour capter son attention.

" Je crois que nous devrions discuter... "

Son air sérieux n'annonçait strictement rien de bon. Non. Vraiment rien. Aureane l'entraina dehors et l'invita à aller se mettre assis sur un petit banc. Il se passa un petit temps durant lequel Aureane garda le silence. Elle était en train de chercher la façon dont elle allait formuler les choses.

" Mon père ne savait pas comment vous le dire, mais... mais il ne veut pas que je reparte comme ça avec vous. Je veux dire... tant que nous ne sommes pas mariés... "

QUOI !!!

Non mais c'était pas vrai. Qu'est-ce que ça voulait dire encore cette histoire? Il n'avait pas fait tout ce chemin ni endurer tout se qui s'était passer pour reculer maintenant. Mais le chevalier attendait. Si il devait s'expliquer avec quelqu'un, se serait avec Edward Eldon. Pourquoi est-ce qu'il venvoyait Aureane pour lui dire cela? Il n'avait pas le courage de le lui dire lui même? À cause de ce foutut titre? Bon sang, il était quant même sensé connaître sa fille un minimum. On envoit pas Aureane en éclaireur ni pour discuter avec quelqu'un d'autre.


" Je sais que vous devez rentrer, mais... Il accepte que je parte à la condition que ma tante m'accompagne. Je crois que... enfin... en fait... la coutume veut que l'on attente un mois avant de se marier, une fois officiellement fiancés. "

Aureane se mordit la lèvre et Nicolaï soupira. Traditions, pièges à con. Sauf que c'était papa Eldon qui donnait les ordres. Aureane n'irait jamais contre une décision qu'il pourrait prendre. En effet, cela expliquait mieu l'étrange comportement d'Edward. Mais ça aurait été tout de même plus simple s'il s'était exprimé de façon claire.

" Quant au lieu, eh bien...j'imagine que cela se fera à Dyriet. Vous avez droit à un beau mariage digne de votre rang. "

Nicolaï se massa les tempes. Tout devenait soudain si compliqué. Il allait falloir proposer aux Eldon de venir. Il ne pouvait pas rester. Il refusait de partir sans elle. Mais il ne voulait pas qu'elle souffre non plus d'une seconde séparation avec sa famille. Quel casse tête. C'était infernal.

« La solution la plus simple...et je pense la meilleure serait que... »

" Aureane ! Je ne savais pas que tu étais de retour ! Quelle bonne surprise ! "

Nicolaï releva la tête pour voir arriver un jeune homme d'une trentaine d'année, brun, l'air avenant, un joli sourire aux lèvre. Mais qu'est-ce qu'il avait à sourire ce cake? Au moins, ce sourire se figea quant il aperçut Nicolaï.

" Oh... je dérange peut-être ? "

*Oui, fiche le camp.*

Nicolaï ouvrit la bouche pour manifester sa pensée de façon sonore quant Aureane, un léger sourire aux lèvre le devança et fit les présentations.

" Nicolaï, je te présente Colin, Colin, Nicolaï... "

Le jeune homme suivit Aureane et se leva à son tour, examinant un peu mieux celui qui se tenait en face de lui.

" Le seigneur, bien-sûr... Ça ne vous embête pas que je vous appelle Nicolaï, hein ? "

Et voilà qu'il lui tendait la main.

Mais c'était qui ce Colin? On arrêtait pas de lui parler de lui depuis un certain temps et personne ne semblait avoir vraiment envie de l'évoquer ou de lui expliquer de quoi il s'agissait. Et quant on se trouvait en face de lui, on comprenait un petit peu mieux. Apollon pouvait tranquillement aller se rhabiller. C'était un vrai modèle de sculpture ce type. À côté, Nicolaï faisait petit et maigrelet. En plus, il avait une sacrée poigne ce gugus.

Son sourire était légèrement forcé. Mais pas par crainte de celui qu'il avait en face de lui. C'était tout à fait certain. Nicolaï avait l'impression une fois de plus qu'il dérangeait. Mais étrangement, il s'en foutait complètement ce coup-ci. Bien au contraire. C'était même un plaisir de venir enquiquiner un peu ce type.

Aureane avait changé de stratégie et c'était découvert un réel intérêt pour ses pieds.


« Je déteste qu'on m'appelle messire, monseigneur ou sir, fini par avouer Nicolaï. Alors se sera avec plaisir. »

Il affichait un sourire avenant. Mais dans son cerveau, cela tournait à tout allure.

*Bon sang. Mais c'est qui ce type?*

Bon? Personne ne voulait le lui dire. Alors il allait aller un peu à la pêche aux infos tout seul.

« Excusez moi. Je suis vraiment désolé. Aureane m'a beaucoup parlé de tout le monde dans sa famille et dans le village. Mais je dois avouer que ça fait beaucoup de nom à placer sur beaucoup de visage. »

Une mine d'excuse peinte sur le visage, Nicolaï semblait vraiment faire son mea culpa. En réalité, s'il ne savait rien sur cet homme, c'est parce que personne n'avait jugé bon de l'informer de quoi que se soit.

« Est-ce que tu peux me rappeler qui tu es par rapport à elle? Un cousin, un beau frère? Encore vraiment désolé. Mais je suis un peu perdu. »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeJeu 9 Déc 2010 - 21:06

" La solution la plus simple...et je pense la meilleure serait que... "

Aureane lui jeta un regard surpris avant qu'ils soient tous deux coupés dans leur élan par l'arrivée de Colin. La jeune fille s'efforça de faire les présentations puis garda le silence, ne sachant pas vraiment qu'ajouter. Elle se détendit un peu quand Nicolaï reconnut qu'il préférait effectivement qu'on l'appelle par son prénom. Par contre, elle sentait une tension entre ces deux-là qu'elle n'arrivait pas vraiment à comprendre. Ils venaient à peine de se rencontrer, qu'avaient-ils donc ?

" Excusez moi. Je suis vraiment désolé. Aureane m'a beaucoup parlé de tout le monde dans sa famille et dans le village. Mais je dois avouer que ça fait beaucoup de noms à placer sur beaucoup de visages. "

Le sourire de Colin se crispa un peu plus, mais il laissa Nicolaï terminer avant de faire un petit signe faussement négligeant et de répondre aimablement sans se démonter :


" Ce n'est rien, je comprends... j'imagine qu'on ne dit pas tout à un seigneur, évidemment... et avec un petit clin d'œil à Aureane, normal que tu aies aussi ton jardin secret, hein ? "

Puis, comme s'il se souvenait soudain de la question de Nicolaï, alors que la jeune fille se mettait à rougir de plus belle sans oser dire un mot, il consentit enfin à lui faire l'aumône d'une réponse :


" Je suis un ami. On a grandi ensemble... je me souviens d'elle toute petite qui me regardait avec ses grands yeux bleus. "


Il bavardait sur le ton de la conversation, n'ayant pas l'air de remarquer que ce qu'il disait n'était pas forcément au goût de son interlocuteur et embarrassait Aureane. Cette dernière lança un coup d'œil inquiet à Nicolaï... elle ne savait pas comment se dépêtrer de cette situation. Colin, lui, attendait à présent poliment que Nicolaï veuille bien aller voir ailleurs s'ils y étaient. Il avait bien le droit à des retrouvailles en paix, non ?


La situation pouvait durer longtemps si personne ne se décidait à chasser l'autre, mais Nicolaï n'eut pas besoin d'ouvrir la bouche, car un gamin qui ne devait pas avoir plus de six ou sept ans surgit soudain pour venir s'accrocher aux jambes du paysan en piaillant :


" Père t'appelle, p'tit Colin ! "


L'interpellé fit à nouveau un sourire éclatant à Nicolaï et Aureane et déclara à cette dernière :

" A plus tard alors !
Puis, au chevalier, bienvenue chez nous Nicolaï ! "

La jeune fille le regarda partir, eut un petit moment de passage à vide avant de se rappeler qu'elle était quand même en pleine discussion avant qu'ils ne soient interrompus.

" Euh... vous disiez... ? Qu'il y avait une solution ? "

Difficile de savoir si elle essayait de changer de sujet... en tous cas, elle s'était rassise et attendait la réponse avec beaucoup intérêt.

" le plus simple, si vous voulez que je vous suive, me parait être d'accepter que ma tante m'accompagne. "

L'idée n'avait pas l'air de beaucoup l'enchanter, mais elle était habituée à faire ce qu'on lui demandait. Elle se plierait à la décision de Nicolaï, comme elle se pliait à celle de son père, il n'y avait plus qu'à espérer que les deux coïncident.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeVen 10 Déc 2010 - 9:46

Le sourire qui s'était affiché sur le visage de Colin se crispa lorsque Nicolaï avait commencé à parler. Pourtant, il l'avait laissé terminer. Mais la tension était montée d'un cran. Tout les deux étaient en train de se livrer à d'improbables prouesses d'acteurs pour tenter d'éviter la véhémence de l'autre. Cela ne fonctionnait pas vraiment bien entendu. Nicolaï était sur la défensive par rapport à cet intrus (un soupçon de jalousie dirons nous). Colin quant à lui aurait largement préféré se trouver seul avec Aureane et avait bien envie de se débarrasser de ce nouveau venu un peu gênant qui l'empêchait de discuter tranquillement avec Aureane.

D'un petit signe faussement négligeant, Colin balaya les faux soucis de Nicolaï. Et répondit sans se démonter un seul instant.

" Ce n'est rien, je comprends... j'imagine qu'on ne dit pas tout à un seigneur, évidemment...normal que tu aies aussi ton jardin secret, hein ? "

Nicolaï n'avait bien entendu rien manqué du clin d'oeil que Colin avait adressé à Aureane ni de la teinte écarlate que celle si avait prit. Et se n'était pas franchement pour calmer le chevalier.

" Je suis un ami. On a grandi ensemble... je me souviens d'elle toute petite qui me regardait avec ses grands yeux bleus. "

Plus Colin parlait, plus Nicolaï était tendu et Aureane embarrassée. Nicolaï ne voyait rien du coup d'oeil que lui lançait la jeune femme. La situation semblait tout à fait coincée. Nicolaï n'avait pas l'intention d'aller se ballader dans ce village où il ne connaissait absolument personne à part Aureane et Colin quant à lui ne semblait pas des plus motivé pour aller voir ailleurs à son tour. Tout aurait put très bien se passé entre eux. Mais pour le moment, il y avait comme une tension qui les bloquait tout les deux. Du coups, ils échangèrent quelques paroles des plus banales en se télescopant l'un l'autre.

La situation aurait put s'éterniser si un gamin n'avait pas débarqué pour s'aggriper aux jambes de Colin en piaillant :


" Père t'appelle, p'tit Colin ! "

L'interpellé adressa aux deux jeunes gens un nouveau sourire éclatant.

" A plus tard alors ! Bienvenue chez nous Nicolaï ! "

Sympathique ce petit accent sur le ''nous'' toujours appréciable que de se sentir dans ce groupe. Les deux jeunes gens le regardèrent partir ce façon légèrement différente. Nicolaï le foudroyait du regard et Aureane...difficile à dire. Puis soudain, elle parut se rappeler d'une chose.

" Euh... vous disiez... ? Qu'il y avait une solution ? "

Elle était intéressée par sa réponse. C'était tout à fait certain. Mais est-ce qu'elle n'était pas aussi en train de faire une tentative plus ou moins hasardeuse pour qu'il ne pense plus à Colin? Possible aussi. Fortement probable même. Sauf que cette fois, Nicolaï avait des questions et qu'il souhaitait des réponses. Il n'avait pas envie d'avancer encore à l'aveugle pendant un temps indéfini.
" Le plus simple, si vous voulez que je vous suive, me parait être d'accepter que ma tante m'accompagne. "
L'idée ne semblait pas le moins du monde enchanter Aureane. Mais avaient-ils vraiment le choix? Et puis de toute façon, il n'avait pas vraiment le chois non plus. Mais se n'était pas à cela qu'il avait penser. Nicolaï prit la parole en continuant à fixer l'endroit où Colin avait disparut.

« Non. Pas vraiment...mais le therme simple n'est sans doute pas le plus approprié. Pour moi, la solution serait que ta famille nous accompagne en Ysari. »

Eh oui. Ainsi, elle n'aurait pas à leur dire au revoir. Elle les aurait avec elle. Et son père pourrait l'accompagner devant l'autel au moment du mariage. C'était pour Nicolaï la meilleure solution possible. Mais il doutait de sa réalité. Et plus encore, que son application soit possible.

Mais il y avait autre chose qui l'enquiquinait.


« Je voudrais te poser une question. »

D'un coup, il se tourna vers elle.

« Je voudrais savoir qui est Colin pour toi. Hier soir, Fald en a parlé et on lui a intimé l'ordre de se taire. Mais j'aimerais quant même comprendre à qui j'ai à faire en face de moi. Si tu pense que je n'ai pas à le savoir, dit le moi. Mais tout ces clins d'œils et ces sous entendus me mettent mal à l'aise. »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeVen 10 Déc 2010 - 20:58

Aureane ouvrit de grands yeux lorsque Nicolaï suggéra que sa famille les accompagne. L’idée ne lui avait même pas effleuré l’esprit ! Réfléchissant rapidement, elle finit pourtant par secouer la tête, à regret.

" J’aimerais beaucoup, c’est certain mais… même en admettant qu’ils puissent se permettre d’abandonner les champs durant plusieurs jours le temps de descendre dans le sud… "


Elle voyait déjà la tête de son père si on lui proposait une telle solution : il avait une famille à nourrir, de même que son fils ainé, ils ne pouvaient se permettre de tout laisser pour faire la fête. Avec l’éclipse, les récoltes promettaient déjà d’être mauvaises, alors mieux valait travailler dur pour sauver ce qui pouvait encore l’être.


" Ma grand-mère ne supporterait pas le voyage et nous ne pouvons la laisser seule… mes parents vieillissent aussi, Cyrielle est enceinte et puis il y a les petits… ce serait difficile pour eux. Non, j’en suis désolée, mais ce ne serait pas raisonnable. "


Et pourtant, cela lui aurait tellement fait plaisir ! Elle avait passé sa vie à concevoir son mariage au milieu de sa famille, mais ce n’était apparemment plus à l’ordre du jour, elle passerait cette fête au milieu d’étrangers. Pour ne pas avoir l’air trop déçue, car elle n’envisageait pas de demander à rester à Trois-Chemins pour autant – qui aurait l’idée de célébrer le mariage d’un noble dans un tel endroit où tout manquerait et où de toute manière le jeune homme serait regardé comme un étranger ? - elle ajouta gentiment :


" Ce qui comptera vraiment, finalement, ce sera que tu sois là. "


Elle avait fait un choix, elle l’assumerait. Il était normal pour une jeune femme de quitter les siens pour aller vivre avec la famille de son mari. Là, cette belle-famille était inexistante et remplacée par des nobles qui l’impressionnaient et un fantôme de drow comme grand-père. Pas de quoi se réjouir, mais après-tout, elle était prête à faire ce sacrifice qui n’était somme toute pas si terrible.

Nicolaï,lui, semblait avoir d’autres préoccupations en tête et il avoua soudain avoir une question à lui poser. La façon dont il se tourna vers elle l’inquiéta quelque peu : qu’est-ce qui pouvait être aussi important ? N’avaient-ils pas déjà assez de complications ? La suite ne tarda pas à la faire rougir, la mettant mal à l’aise.


" C’est… hum… personne… enfin… si… Je veux dire… c’est compliqué… "


Ça l’était d’autant plus qu’en fait elle ne voyait même pas très bien pourquoi il posait cette question. Du coup, elle s’embrouillait encore plus en se demandant ce qu’il s’attendait à entendre exactement. Finalement, comme à son habitude, elle finit par lui dire franchement ce qu’il en était.


" En fait, si Fald a parlé de lui, c’est, je pense, en référence à nos histoires de famille. Son arrière-grand père et le mien étaient des cousins éloignés et ils étaient fâchés avec un autre cousin… d’ailleurs j’ai un frère que tu n’as pas vu parce qu’il a épousé une des filles de la descendance de ce cousin et que du coup la famille ne lui parle plus, il vit de l’autre côté du village. Donc il y a eu un accord passé entre eux, je veux dire, entre nos arrières-grands-pères, pour que nos familles s’unissent dans un mariage. Ça n’a pas encore été fait… J’imagine que le père Colin a envoyé son fils voir ce qu’il se passait, c’est tout… "

Si elle ne cherchait pas à noyer le poisson, alors c’était quand même drôlement réussi. Mais dans ce village il fallait bien en passer par tout le déballage de la généalogie pour comprendre les tenants et aboutissants de chaque acte et parole qui auraient pu paraitre innocent et qui ne l’était pas tant que ça. Et encore, là, elle lui servait la version courte.

" Alors comme mes sœurs ainées ne peuvent plus honorer cet accord, que Guilaine vient de se fiancer, elle me l’a appris hier soir,
ajouta-t-elle avec un sourire, et que mes autres sœurs sont trop jeunes pour songer au mariage, eh bien j’imagine qu’il venait se renseigner… elle hésita, c’est tout… "

Elle se douta qu’il n’allait pas trouver que "c’était tout" et précisa :

" Je veux dire… ça se fait souvent, vu qu’ici tout le monde connait tout le monde et que le bouche à oreille va vite… Il faudra vous habituer à ce qu’on vienne vous parler de la pluie et du beau temps pour vous observer et aller répéter le moindre de vos mots au voisin. "

Et après on s’étonnait qu’elle n’ait pas été bavarde ! Le silence était d’or si on voulait éviter les ennuis. Elle avait toujours essayé de se faire oublier et finalement s’étonnait presque que Colin soit venu. En tous cas, elle ne faisait pas grand cas de son comportement.


" Je suppose que maintenant qu’il a vérifié par lui-même qu’il y a bien un chevalier dans le rôle du fiancé, il ira s’occuper d’autre chose. Et je vois mal mon père décréter qu’il le préfère à toi… "

Etait-il rassuré ? Pour sa part, expliquer les choses simplement lui avaient fait retrouver une couleur normale. Elle hésita à nouveau et reprit finalement, légèrement perplexe :


" Pourquoi cette question ? Il n’a fait que venir nous saluer, après tout. Quant à Fald, il a toujours aimé parler pour chercher les histoires et se faire remarquer. "


Il était rare qu’elle se permette de critiquer quoi que ce soit, mais là, cette dernière remarque était sans appel. Considérant que le sujet était sûrement clos, elle revint sur leur première discussion, se forçant à insister – ce qu’elle détestait faire :


" Nicolaï… Je… Il faut que je sache, pour ma tante… Mon père ne me laissera pas partir, autrement… ou du moins, il fera des histoires si je passe le prochain mois avec toi… hem… vous... enfin... "


Elle était à nouveau gênée, d’autant plus qu’elle devait à la fois espérer qu’il accepte et qu’en même temps, ce n’était pas une solution qui lui faisait plaisir du tout. Tout ça se voyait très bien tant elle était mal à l’aise.
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeSam 11 Déc 2010 - 2:38

Nicolaï vit Aureane ouvrir de grands yeux au moment ou il proposait son idée. Sans doute plus débile encore que les précédentes. Elle réfléchis un instant avant finalement de secouer la tête. L'air très visiblement déçus.

" J’aimerais beaucoup, c’est certain mais… même en admettant qu’ils puissent se permettre d’abandonner les champs durant plusieurs jours le temps de descendre dans le sud… "

Oui. Pas faux. Les accompagner dans le sud signifiait en effet abandonner leur champs pendant un certain temps. Pour eux, c'était sans doute totalement infaisable.

" Ma grand-mère ne supporterait pas le voyage et nous ne pouvons la laisser seule… mes parents vieillissent aussi, Cyrielle est enceinte et puis il y a les petits… ce serait difficile pour eux. Non, j’en suis désolée, mais ce ne serait pas raisonnable. "

Oui. Il avait sans le moindre doute encore eu la une idée idiote. Emmener toute la famille d'Aureane à Ysari. Non mais vraiment. Qu'est-ce qui avait bien put lui passer par la tête? Aureane ne lui demanderait pas de rester à Trois-Chemins. Quant à lui, il ne s'imposerait pas. Avec le manque de lumière, les récoltes promettaient de ne pas être des meilleures. Un mariage serait une occasion de fête que les Eldons auraient à cœur de célébrer dignement. Et s'ils manquaient de beaucoup de choses, le mariage risquait de couter plus cher encore que se n'était déjà le cas. Non. Se n'était pas une bonne idée du tout. Aureane allait malheureusement devoir se passer de sa famille.

Comme pour le consoler, elle ajouta gentiment :

" Ce qui comptera vraiment, finalement, ce sera que tu sois là. "

Cette petite phrase et surtout l'emploi du tutoient fit chaud au cœur du jeune homme. Il se garda bien par contre de lui faire remarquer qu'un mariage en l'abscence de marié pouvait se révéler assez difficile.

Par contre, elle se mit à rougir, un peu mal à l'aise quant il lui parla de Colin. Lui expliquant qu'il voulait tout de même qu'on éclaircisse un peu ce sujet.


" C’est… hum… personne… enfin… si… Je veux dire… c’est compliqué… "

Personne? Compliqué? Bien. C'était parfait. Ils n'avaient rien d'autre à perdre qu'un petit peu de temps. Alors elle pouvait tout à fait développer sa pensée.

" En fait, si Fald a parlé de lui, c’est, je pense, en référence à nos histoires de famille. Son arrière-grand père et le mien étaient des cousins éloignés et ils étaient fâchés avec un autre cousin… d’ailleurs j’ai un frère que tu n’as pas vu parce qu’il a épousé une des filles de la descendance de ce cousin et que du coup la famille ne lui parle plus, il vit de l’autre côté du village. Donc il y a eu un accord passé entre eux, je veux dire, entre nos arrières-grands-pères, pour que nos familles s’unissent dans un mariage. Ça n’a pas encore été fait… J’imagine que le père Colin a envoyé son fils voir ce qu’il se passait, c’est tout… "

Bon. Même si cette histoire de dispute était sans aucun doute la plus stupide que Nicolaï ait jamais entendu quant on prenait en compte la taille du village, Aureane n'avait pas réussi à noyer le poisson dans ses histoires de famille. Elle était en train de lui dire, pour résumer, que Colin avait pensé pouvoir épouser Aureane à cause d'une promesse que c'était fait leurs deux arrières grands parents d'unir leurs descendance?

" Alors comme mes sœurs ainées ne peuvent plus honorer cet accord, que Guilaine vient de se fiancer, elle me l’a appris hier soir, ajouta-t-elle avec un sourire, et que mes autres sœurs sont trop jeunes pour songer au mariage, eh bien j’imagine qu’il venait se renseigner… elle hésita, c’est tout… "

Nicolaï vira légèrement à l'écarlate. Oui. Il avait bel et bien vu juste. Colin voulait prendre Aureane pour épouse. Non. Il ne trouvait pas vraiment que c'était tout en se qui le concernait. Loin de là même. Aureane dut sentir venir une explosion puisqu'elle s'empressa de reprendre la parole.

" Je veux dire… ça se fait souvent, vu qu’ici tout le monde connait tout le monde et que le bouche à oreille va vite… Il faudra vous habituer à ce qu’on vienne vous parler de la pluie et du beau temps pour vous observer et aller répéter le moindre de vos mots au voisin. "

Mouai. Ça rendait cette dispute entre la famille d'Aureane et l'un de ses frères plus stupide encore. Mais certains aiment jouer Montaigu et Capulet. Pourquoi donc leur retirer leur plaisir de se chamailler tranquillement dans leur coin?

" Je suppose que maintenant qu’il a vérifié par lui-même qu’il y a bien un chevalier dans le rôle du fiancé, il ira s’occuper d’autre chose. Et je vois mal mon père décréter qu’il le préfère à toi… "

Pas faux. Même si on aime bien le fils du voisin, on vas pas le préférer à un noble qui accepterait de se marier avec votre fille sans dot ni trousseau. Il était gentil le fils du voisin. Mais quant même. Il ne fallait peut-être pas non plus trop exagérer.

" Pourquoi cette question ? Il n’a fait que venir nous saluer, après tout. Quant à Fald, il a toujours aimé parler pour chercher les histoires et se faire remarquer. "

Holà. Se devait être un trait de caractère dominant chez Fald si Aureane se permettait de le critiquer aussi ouvertement et plus encore de façon aussi catégorique. Bon. Nicolaï était un peu rassuré. Sans doute pas au poing d'aller prendre Colin dans ses bras non plus. Mais il se sentait déjà plus léger. Si Aureane lui assurait qu'il ne se passerait rien, il la croyait volontiers.

Bon. Maintenant que ce point était clair, Aureane revint sur le sujet principal de leur conversation.

" Nicolaï… Je… Il faut que je sache, pour ma tante… Mon père ne me laissera pas partir, autrement… ou du moins, il fera des histoires si je passe le prochain mois avec toi… hem… vous... enfin... "

Nicolaï poussa un léger soupire. Comme s'il avait vraiment le choix de toute façon? Aureane ne quitterait pas Trois-Chemins si elle n'avait pas l'accord de son père et celui-ci ne le lui donnerait pas si sa ante ne les accompagneraient.

« C'est d'accord, finit-il par dire un peu résigné. Que ta tante vienne avec nous. »

Le jeune homme parrut hésiter un instant.

« Je pourrais quant même la rencontrer avant le départ? Ça ne changera rien. Mais j'aimerais quant même la rencontrer avant de partir. »
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MessageSujet: Re: Au bout du chemin (pv Nicolaï)   Au bout du chemin (pv Nicolaï) I_icon_minitimeDim 12 Déc 2010 - 11:16

Aureane hocha la tête :

" Bien-sûr. Si nous ne la voyons pas d'ici demain, elle sera au moins là à la fête. Elle est très...
Elle se mordit la lèvre et compléta, très stricte. "

Retrouvant le sourire, car après tout l'approbation de Nicolaï était une bonne nouvelle, elle se leva et ajouta en souriant :

" Allons dire à Père que vous acceptez ! "

Ils retournèrent dans la maison où se trouvait encore plusieurs femmes qui discutaient avec animation en filant. Celles qui étaient en état de travailler étaient parties, mais Guilaine attendait sa sœur qui lui expliqua qu'elle s'apprêtait à rejoindre leur père.

" Je t'accompagne ! J'allais voir Amaury de toute façon... il a oublié sa galette. "

Amaury, le fiancé de sa sœur, qu'elle soupçonnait trouver une bonne excuse pour le retrouver, quitte à recevoir les foudres de leur père.

Enfin, ils partirent tous les trois d'un bon pas sur le chemin boueux.


" Tante Clémence va nous accompagner à Dyriet, "annonça finalement Aureane à Guilaine.

Cette dernière fit une petite grimace et jeta un coup d'œil un peu inquiet à Nicolaï.


" Oh... c'est... bien... "

A son ton, ça n'avait pas l'air bien du tout. Mais sans doute valait-il mieux garder ce genre d'idée pour soi.

Ils finirent par arriver aux champs, sans que Guilaine n'ait dit grand chose de plus, impressionnée par la présence de Nicolaï. Les hommes travaillaient à retourner la terre et derrière, les femmes semaient. Si certains travaillaient en silence, d'autres, aux semailles, avaient entamé un chant pour s'encourager. Il y avait encore des mètres et des mètres carrés à faire, mais on voyait la terre grignotée petit à petit par la labour.


Quand le chevalier fit son apparition, quelques personnes s'arrêtèrent pour le regarder, mais le travail reprit rapidement. Guilaine avait fait un signe de main à son fiancé et les abandonnait déjà pour se rendre à l'autre bout du champ. Aureane se dirigea directement vers son père, sautant d'un sillon à l'autre. Elle avait légèrement retroussée sa robe dans sa ceinture afin de se pas patauger dans la terre fraichement retournée.

" Oh Nicolaï ! Tu nous donnes un coup de main ? "

C'était Colin qui souriait d'un air de défi. Le seigneur serait-il capable de se salir un peu les mains pour essayer de s'intégrer ? Les autres paysans, pour l'essentiel de la famille d'Aureane, jetèrent à celui qu'ils surnommaient "le p'tit" malgré sa taille, un regard choqué. Bien-sûr que non, les nobles ne travaillaient pas la terre.

" Je vais vous montrer, c'est pas compliqué. "


Allez, défile-toi, semblait-il dire sous des dehors de bonne volonté, prêt à montrer à tous à qui ils avaient affaire. Les autres s'étaient détournés, mais guettaient la réaction de Nicolaï du coin de l'œil. Le travail était dur et salissant, la charrue n'était pas tirée par un animal mais poussée à la force des bras, ce qui n'était pas évident.

Sauf qu'à la grande surprise de tous, le chevalier accepta de s'initier aux labours. Colin en fut quitte pour lui laisser sa place et lui montrer comment faire pour tracer des sillons bien droits. Aureane de son côté, ne put retenir un petit sourire en voyant la scène. Elle était bien la seule qui s'était doutée de la réponse du jeune homme. Le regard de son père sur son futur gendre venait sans doute de changer du tout au tout. Il s'adressa à elle avec un semblant de sourire :

" Tu vas aller voir immédiatement ta tante, Aureane, et la prévenir que l'affaire est entendue. "


La jeune fille hocha la tête et fit un petit signe de main à Nicolaï. Il n'en fallut pas plus à Colin pour laisser apparaitre un sourire réjoui :

" Je t'accompagne, Aureane, il faut que je vois ma mère au village. Puis, à Nicolaï, narquois : Garder la charrue un peu plus ne vous abimera pas trop les mains, j'espère. "

Ose me dire que tu abandonnes, déjà, petit noble ! Allez, vas-y, tout le monde te regarde ! Sur un dernier sourire triomphant, il rejoignit donc Aureane qui n'avait pas l'air de bien savoir ce que ces deux là fabriquaient.

" A tout à l'heure ! " lança-t-elle finalement à tout le monde en reprenant la route du village avec Colin.

La charrue avait décidé de faire des siennes, mais les paysans continuaient à laisser Nicolaï se débrouiller pour voir comment il s'en sortait. Même papa Eldon avait l'air curieux et, pour être honnête, plutôt satisfait.


Lorsque le soleil fut au zénith, tout le monde s'arrêta pour déjeuner, Colin refit son apparition, mais pas Aureane. Il fut proposé à Nicolaï de partager du pain et ce qui devait être une espèce de cidre au goût dilué. Ce serait là le déjeuner. Colin était de bonne humeur et plaisantait d'une voix forte, faisant rire l'assemblée. Puis il fut temps de se remettre au travail, Nicolaï put alors remarquer qu'il avait été adopté par la famille d'Aureane qui l'intégra spontanément dans la répartition des tâches.

Lorsque ce fut enfin la fin de l'après-midi et l'heure de rentrer au village, le travail cessa. Chez Aureane, les préparatifs pour la fête du lendemain battaient leur plein. La jeune fille préparait des petits gâteaux, les voisins apportaient des planches et des tréteaux pour dresser d'autres tables. Deux des sœurs d'Aureane avaient disparu depuis le matin mais les commères se faisaient des clins d'œil entendus. L'atmosphère était on ne peut plus joyeuse, même si les gens se calmèrent un peu en voyant Nicolaï. Seulement, les nouvelles des champs circulèrent vite et il fut bientôt admis que le seigneur avait su s'adapter à la vie simple des paysans. S'il y en avait toujours beaucoup pour critiquer et se méfier, d'autres trouvaient cela parfait. Plus personne ne laissait échapper le mot "sorcière" et on préparait la fête où tout le monde serait invité.

La soupe du soir fut servie au milieu des va-et-vient dans l'effervescence générale. La mère d'Aureane ne cessant de demander à Nicolaï ce qu'il pensait de ses plats ou de l'organisation des tables. Elle paraissait ravie de ne recevoir aucune critique négative. Justine, elle, suivait le jeune homme partout en lui posant de temps en temps des questions timides sur la vie dans le sud. Elle paraissait se sentir constamment en faute d'oser lui parler mais n'avait pas l'air de pouvoir s'en empêcher. Damien vint remercier Nicolaï pour son aide dans le travail de la journée et réussi à lui parler normalement.

Puis les voisins quittèrent peu à peu les lieux et ne resta que la famille d'Aureane. Le père ne tarda pas à envoyer ses enfants se coucher et l'on fit comprendre à Nicolaï qu'il était temps de se retirer dans sa grange. La jeune fille eut juste le temps de lui faire un signe discret pour lui souhaiter "bonsoir" avant de disparaitre. La nuit était tombée.
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