Confrontation. [PV Hagen]

• Ne m'approche pas.

Les provisions manquaient peu à peu. La chasse se faisait fructueuse ces temps-ci, la cause était simple : Le brouhaha de la guerre faisait fuir les bestiaux. La douce créature avait pris soin de chercher des bestioles, tapies dans des terriers mais n’en avait trouvé… Elle avait donc décidé de se rendre, pour plusieurs jours, dans un petit village de partisans au nord d'Aetenach. La faim rongeait ses entrailles alors qu’elle marchait au centre du village, à la recherche de nourriture. Son regard scrutait les tables surchargées du marché. Son ventre se tordait de douleur face aux bonnes odeurs qui venaient effleurer son nez. Elle réajusta doucement l’arc sur son épaule et se faufila jusqu’à un stand de pain. La douce s’en empara d’un petit et le croqua quelques mètres plus loin, satisfaite de sa prise. Sa main libre glissa jusqu’à a un autre stand et elle s’empara d’une tranche de viande.

Cependant elle n’avait pas remarqué l’homme qui l’avait suivi. Celui-ci s’empara d’elle en saisissant son arc et en le tirant d’un coup sec vers lui. Nina émit un petit cri, surprise et s’étouffa avec la nourriture. La créature claqua la tranche de viande sur le visage de l’homme. Puis elle fit mine de se pencher pour cracher mais envoya son pied dans l’entre-jambe de l’homme avant de courir au travers des allées bondées de monde. Des mains se tendaient afin de la saisir alors que l’homme hurlait qu’il fallait la chopper puisqu’elle venait de voler ! Personne n’arrivait à l’attraper. Personne, sauf un homme qui se jeta sur elle. Aussitôt il attacha ses mains dans son dos et bâillonna ses lèvres. La belle se débattit mais ne réussit à rien, si ce n’est d’atterrir dans un cachot…

Son estomac grognait. Ses muscles se paralysèrent de froid… Partiellement assise sur la paillasse, partiellement affalée contre le mur, elle comptait les jours. Un fin filet de lumière semblait filtrer sous la porte du cachot lui permettant de déterminer s’il faisait jour ou nuit. Les jours s’écoulaient avec une lenteur inexplicable. Attachée, pour qu’elle ne prenne une seconde fois la fuite, elle attendait calmement son jugement. Avait-elle seulement le choix ? Ils ne l’avaient pas désarmé et elle voyait cela comme un énorme avantage...

[…]

Un soldat la saisit par le bras. Il détacha ses liens, laissant voir des poignets et des pieds rougeâtres. Il afficha un sourire :

« Nous faisons une razzia et vous êtes la dernière des prisonnières. Donne-moi tes armes. Et vite. »

La belle se détacha de sa poigne alors qu’il glissa une main jusqu’à son arc et son carquois. La belle dégaina sa lame et la pointa sur lui. Ses mains tremblaient alors qu’elle mordillait nerveusement sa lèvre inférieure.L'homme retira aussitôt sa main et lui murmura quelques propos rassurants. La chose semblait vaine, elle restait sur la défensive.

L’autre soldat, celui qui se trouvait derrière les grilles, murmura qu’il allait chercher de l’aide. Lorsqu’il revint, Nina ne braquait plus sa dague mais son arc sur son ‘ami’. L’homme retenta sa chance et approcha avec lenteur. Il glissa le bout de ses doigts sur les hanches de la belle afin de saisir sa dague. La blondinette était prise au piège entre le mur du cachot et l’homme. Ses réactions se firent instinctives. Elle voulait sauver sa peau et elle ne voulait pas rester prise au piège. Alors la belle tendit un peu plus la corde de son arc et logea une flèche dans le torse de l’homme. Celui-ci porta aussitôt une main sur la flèche, oubliant pendant quelques secondes la belle sauvageonne.

Nina en profita et contourna l’homme afin de s’attaquer à celui qui se trouvait derrière les grilles. Cependant elle eut à peine le temps de voir le second d’entre eux, qu’un coude s’abattit derrière son crâne, lui faisant perdre connaissance.

Un des hommes la rattrapa à temps et demanda ce qu’il devait faire d’elle. On lui donna pour indications de l’enchainer a un piquet mais aussi de la désarmer...

[…]

La pluie effleura ses bras nus, la réveillant avec lenteur. La douce ouvrit aussitôt les yeux et fit face à l’homme qui l’avait assommée. Les traits qu’il affichait semblaient familiers à la belle. Elle entre-ouvrit la bouche pour parler mais se heurta au bâillon. La belle créature planta son regard dans celui de l’homme, en attente d’explications…