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 [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}

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Nakor
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeMar 9 Avr 2013 - 21:43

Le magicien écoutait les propos dans une tension palpable au sein de cette petite compagnie faite d'autant d'elfe vengeurs que de nains tendancieux dont leur chef, Dun Eyr, qui sembla être choqué des propos blasphématoires du vieux sorcier à la longue barbe blanc et au chapeau pointu, mais rien ne fit changer de cap le magicien presque millénaire car de son point de vu, les dieux, s'ils étaient les créateurs du monde et de la vie n'en était pas pour autant les grands dépositaires impartiaux, vidés de toutes bonté d'âme ou de cœur, bien au contraire, s'ils avaient crée la vie ce n'était pas pour la détruire, ni pour la mettre à genoux ou la remettre sur le droit chemin en la supprimant tout simplement, sans vergogne ni once de reconnaissance du ventre!* Non, en parents ils avaient l'autorité certes, la force des années pour augmenter le poids de leurs arguments mais ils n'avaient pas le droit de vie ou de mort sur leur création. Nakor allait donc exploser quand il entendit la suite du discours. Comment un pauvre imbécile heureux comme lui pouvait tenir le poste de Haut Prêtre du culte d'un dieu quelconque? C'est la question qui traversa l'esprit du sorcier qui ne put se retenir de hurler en crachant presque

"Mais que racontes-tu sombre fou? La vie n'est pas une pierre qu'on taille, le sang qui coule des veines n'est pas aussi vide de sens que la poussière qui émane d'un atelier. Comment peux-tu comparer la vie avec ce qui n'en possède pas? Votre dieu vous a purifié, vous les pierres sous la montagne? Non mais réfléchis-tu avant de parler, aveuglé par ta foi en Lirgan? Aucun parent n'a le droit de vie et de mort sur ses enfants! Il peut les punir en les privant d'un bien qui leur profite, oui il aurait pu vous enlever Kirgan mais pas dévaster votre peuple en le décimant. La vie Dun Eyr, te rends-tu comptes que tu parles de la vie, d'être vivants, qui ont des familles, des enfants, des amis, des êtres qui leur sont chers et pour qui, ils le sont à leur tour chers et aimés. Il n'y a aucune purification par la mort et le sang, juste la fin et le néant!"

Comment un vieil homme pouvait avoir autant de force vocale et se faire entendre si nettement et froidement sur une telle distance? La magie? Peut-être, peut-être pas. Il fallait avouer que, lorsqu'il était emporté par la passion de ce en quoi il croyait depuis des lustres, Nakor pouvait couvrir une foule de sa voix, sans trop de difficultés. Mais le nain continua de débiter un flot de parole en précisant que la vie d'un seul elfe ne serait rien et que tout le monde l'aurait oublié. Non! Un conseil elfe, un Protectorat et tout ce qui allait avec s'en souviendrait. Les elfes n'oubliaient pas, jamais. Mais voilà que, soit disant sous le couvert de la déesse Ourse et de ses sanglantes griffes, le nain se prétendait au dessus de tout et qu'il allait en plus les purifier en premier lieux. On aurait presque cru entendre l'argumentaire honteusement appuyé sur strictement rien du tout, d'un fou se croyant investi d'une mission, ou pire encore, d'un homme sachant qu'il ne l'est pas, mais qui arnaque son petit monde avec cette mascarade. Le sorcier commençait à vouloir reprendre la main sur la discussion pour déstabiliser encore plus le petit Lirganique quand une flamme de poing parti droit de sa maudite main infernale pour aller droit sur ... Glinaina. Bien sur elle bondit sur place et s'attaqua aux nains. Le vieux fou se laissa glisser du cheval, il n'avait pas réagi parce qu'il s'était morfondu. Dun Eyr avait réveillé la bête en elle. Bien sur qu'elle éviterait cette flamme et si besoin avait été un contre sortilège de l'élément eau aurait permit d'éteindre l'enfer qui se serait déchainé sur elle. Mais plus que tout cela, Nakor était énervé. Un être vivant avait osé déployer de la magie contre lui ou un de ses proches en sa présence. Les mains qui ne tremblaient absolument plus du tout, il avança jusqu'à hauteur de Timérion et d'une voix qui pour de bon résonna sur toute la vallée environnante, amplifié par magie, les yeux luisant et une aura palpable autour de sa petite personne, il parla d'un ton si sec et tranchant qu'il aurait pu couper vif de la roche.

"Esquisse encore ne serait-ce que l'ombre d'un geste pouvant évoquer une incantation magique et je déchaine sur ta misérable carcasse un tel déluge de puissance que cela fera oublier à tes propres parents, jusqu'à la poussière de ton souvenir Dun Eyr!"

Le message était clair : le Lirganique prétendait qu'il ne se battrait pas, que tout se passerait bien et il attaquait. Il attaquait! Mais comment osait-il? La situation était au bord du gouffre et c'était uniquement sa faute, Timérion essayait de calmer le jeu et Nakor n'avait pas contre attaqué, mais il n'en faudrait pas beaucoup pour que le chaos se déclenche.

Spoiler:
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Dun Eyr
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeMer 10 Avr 2013 - 0:22

      Le regard de Dun Eyr balaya en un instant la position des Nains : sur les contreforts de Yawecilya, la petite troupe commençait à se rétracter et se retirer. Les Korri avaient reflué et tournaient maintenant leurs frondes vers la guerrière Elfe à l’esprit fou ; au-dessus des triplés, la hache de Darn oscillait, ne sachant si le plus grand danger viendrait de la meurtrière d’Argor ou de la meute des arcs elfiques qui obscurcissait le Défilé. Au-delà de la passe, la colère de Nakor s’était réveillée, et Dun Eyr connaissait l’enfer que pouvait déchaîner le vieux fou. Si l’altercation virait au carnage, les Nains n’auraient jamais l’occasion d’atteindre les chevaux, ils seraient bien plutôt massacrés par les Sylvains ou l’Archimage.

      « Dun Eyr, grogna Kain derrière lui, égorge l’Elfe, finissons-en. Nous mourrons purs.
      — Non,
répondit le Haut-Prêtre à l’Aspirant, celui-là ira aux Sombres. Je ne peux pas renier mes vœux passés devant l’Ours. »

      La lame du Lirganique pesait toujours sur le cou de Neglendir, mais le bras qui la tenait avait commencé à frémir. Dun Eyr cracha au sol pour se donner du courage, raffermit son emprise sur l’épée, et rétorqua à Nakor qui le dernier avait parlé :

      « On m’avait dit que tu connaissais bien les Nains, Archimage, et que Garmin l’ancien t’avait même dans son conseil. Tes propos sont peut-être louables dans la Plaine, mais ils sont indignes de la Montagne. Nul doute que le Père ait trouvé la vieille capitale dévoyée et l’ait anéantie : si c’est avec des paroles aussi tendres que tu avisais le vieux Roi... »

      Les yeux de Dun Eyr revinrent au Seigneur Elfe. Entre le vieux fou et la guerrière enténébrée, c’était à ce Sylvain-là que le Nain pouvait ancrer ses derniers espoirs de ne pas avoir précipité dix compagnons à leur mort. Pourtant, le cœur du Lirganique fulminait : l’Elfe pouvait-il véritablement prétendre que sa Forêt imperturbable avait souffert ?

      « Elfe ! s’exclama le Haut-Prêtre. Je répondrai des morts futurs quand tu auras répondu de ceux du passé. Où étaient les Elfes lorsque le Voile a recouvert la Nanie ? Aucune main ne s’est tendue depuis la Forêt. Je sais qu’aujourd’hui tu as promis à Lante quelques citrons pour nourrir mon peuple : l’heure est tardive. La famine a amaigri les flancs des Nains durant sept années. Sur la balance de l’honneur, je devrais brûler ta Forêt et poignarder jusqu’au dernier-né dans un couffin.

      Mais on ne peut compter nos cadavres au travers du temps. Aussi, laissons les dieux prononcer la justice et trancher les griefs entre nos deux terres. Deux guerriers de mon rang et deux guerriers du tien, Mogar reconnaîtra les siens. »


      Dun Eyr n’avait pas fini de parler, que derrière lui une voix s’élevait : Kain réclamait l’honneur de combattre. Le Haut-Prêtre croisa les yeux embrasés de l’Aspirant, son favori parmi tous ces braves Nains, et il acquiesça sans mot dire. Son front était labouré des lourdes rides du souci et sa voix sembla presque inaudible, comme il lançait au Nain à la hache :

      « Darn, rejoins Kain dans la passe. »

      Les Korri s’étaient maintenant complètement reculés, et ils ne se tenaient plus qu’à deux pas devant Tolk, Borun et les chevaux. Rind, sur la droite, reculait prudemment lui aussi, sans toutefois perdre de vue la colonne des Elfes qui aurait pu les déborder sur la plaine. Karnor cédait à chaque instant du terrain face à la guerrière elfique, s’assurant qu’il ne connaîtrait pas le sort de son frère abattu l’instant d’avant. Debout sur les contreforts du Défilé, ne restait plus que Dun Eyr, et Neglendir agenouillé à ses côtés. Les yeux fatigués du Haut-Prêtre accompagnaient la large carrure de Darn, et la robe battue aux vents de Kain, tandis que ces deux-là avaient quitté l’abri du plateau et marchaient vers l'étroite langue de Yawecilya.

      « Lirgan, murmura Dun Eyr, l’heure n’est pas à un de tes tours de Moqueur. Protège Kain. »
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Glinaina
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeMer 10 Avr 2013 - 20:37

La lame elfique s'abattit sur le malheureux Nain qui ne montra qu'une trop faible résistance. Avait-elle été trop vite ? Pourquoi ne s'était-il pas défendu ? Des questions qui ne turlupinèrent que peu de temps dans l'esprit de la jeune Elfe. Sa colère était toujours présente, forte, lui empêchant de ressentir nombre d'émotions "humaines". Elle était là, qui ou quoi elle s'en fichait éperdument ; il y avait une cible à ne pas tuer, à garder en vie au contraire. Pourquoi ? Parce que cela lui avait été demandé peut-être, à moins que ce ne soit par hargne contre ce Nain qui l'avait attaquée avec la plus détestable des armes - la magie.
Le corps empallé de celui qui aurait pu ne pas mourir commença, après un instant où tous ceux présents dans la clairière - enfin presque - avaient retenu leur souffle, à glisser le long de la lame avec une lenteur que Glinaina ne chercha pas à accélérer. Aucun état d'âme, c'était là ce qu'on pouvait dire d'elle. Le corps sans vie tombé sur le sol, elle regarda les différents petits personnages qui étaient non loin d'elle. Les uns ne savaient pas vraiment comment réagir, l'autre tenait toujours son épée de manière à pouvoir égorger son captif à tout moment. Ce dernier personnage, le chef de la bande, eut une réaction qui surprit l'Elfe différente : il n'attaqua pas de nouveau, resta calme même et se contenta de parler avec celui qui était dans le fond le protagoniste Elfe de cette histoire, sans parler du captif. Alors que la discussion reprenait son cour, redevenant un débat sur l'importance de la vie (il en avait été de même avec la Gardienne de Kÿria), des Nains se reculèrent. Pour quelle raison ? Aller vers les chevaux ? Peut-être... Elle n'était pas dans leur tête et n'était pas d'humeur à se mettre à leur place. Par contre, il faudra peut-être les poursuivre s'ils déguerpissent. Mais pour l'instant ils n'en étaient pas là. Au contraire, le Nain à l'épée proposa un marché permettant de clore sans trop de dégâts cette affaire - un double duel.

Glinaina regarda un instant le Nain mage de ses yeux sombres avant de s'avancer lentement vers lui. Les muscles de son bras gauche étaient maintenant décontractés, laissant pendouiller l'épée au bout de sa main comme pour montrer qu'elle ne lèverait pas la main sur le lirganique - quoi qu'elle en avait bien envie - mais la méfiance était tout naturellement de rigueur. Arrêtée à la hauteur du Nain, un peu derrière lui, elle hésita puis prit enfin la parole.


"Que ton Dieu choisisse donc qui sera des siens ; je relève ton défi. Mais il n'aura lieu que si tu promets de rendre vivant l'Elfe que tu détiens là si nous venions à vaincre les tiens. Sinon...

Sa voix était aussi froide que la pierre qui n'avait pas encore été taillée ou, au contraire, avait été délaissée après maints remaniements et son corps était déjà prêt. L'idée d'un combat ne lui déplaisait pas, tout comme la possibilité que le barbu ait raison ; si c'était bien la Gardienne de Kÿria qui l'avait envoyé en "mission", c'était une raison de plus pour lui mettre des bâtons dans les roues. Et puis, de toute façon, elle ne perdrait rien à y laisser sa vie. Elle fit quelques pas en direction des Elfes comme pour attendre celui qui relèverait aussi ce défi, mais en réalité elle attendait une réponse du lirganique, une sorte de promesse. Lorsqu'elle fut satisfaite, elle se tourna vers lui pour le regarder das les yeux.

-Ah, et... ne m'inclus pas dans ceux avec qui tu négocies, sorcier. Trop de différences nous séparent."

Puis elle reprit sa route.
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Timérion Adantar
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeMer 17 Avr 2013 - 20:06



Le vent hurlait sur Yawëcilya, faisant claquer l'étoffe et voler chevelures et barbes. Le ciel s'assombrissait et le temps tournait à l'orage. Un de ces orages de montagne qui descendaient parfois de la Nanie pour venir arroser le sol de la Prime Forêt. Bientôt le premier éclair frapperait, bientôt les flots iraient ruisseler sur une terre qui n'avait que trop soif pour les boire. Il avait le choix. Gagner du temps et attendre que l'averse bloque le défilé sous un torrent. Ou bien, capturer les nains dés maintenant.

Il écouta ce qu'avait à dire Glinaina et jaugea son regard avant de jeter un regard aux nains... Oui, l'idée était tentante, mais avec quelles conséquences? Il ne savait rien de sa valeur, et tuer un nain épuisé en attaquant par surprise alors qu'il était distrait par une utilisation de la magie ne permettait pas d'en juger. Il pouvait tout aussi bien utiliser son pouvoir pour emprisonner le chef des nains, mais ne pouvait prévoir comment réagiraient ses compagnons. Combattre pour reprendre Almia avait du en faire des guerriers aguerris et redoutables.

Un instant son oeil se posa sur Nakor. D'un geste, le mage aurait pu réduire en cendre toute l'assemblée, montagnes comprises. Mais cette demande, bien que justifiant clairement la présence du vieil humain n'apporterait rien de bon. Il aurait, peut-être, libérer Neglendir pour entrer dans un conflit avec le capitaine de la garde et le conseil qu'il avait déjà suffisamment sur le dos. La situation semblait inextricable. Et selon les propos de Dun Eyr, négocier une menace n'était pas à l'ordre du jour.

Finalement, il posa son regard sur Neglendir, son Intendant. Un Elfe jeune, herboriste confirmé, très habile à la dague, au point d'égaler un guerrier à l'épée. Fier, il gardait la tête haute, malgré la crasse, l'humus dans ses cheveux mouillés et le sang sécher qui couvrait son visage. Il devait avoir quoi? Trois cents ans? Peut-être quatre? Le sang commençait à perler sur la dague du nain, comme si la vie de l'Elfe commençait déjà à s'échapper. Il n'aurait jamais du se retrouver là, ainsi prostré à la merci de tels assaillants.

Il croisa son regard. Malgré le masque qu'il avait revêtu, il pouvait y voir la peur, l'angoisse de ce qui l'attendait. Et Timérion se rappela... Il se rappela les sombres, la mort de ses compagnons, le combat, la fatigue, le picotement de la magie, les ténèbres, le feu, la douleur, les rires, la douleur encore, le sang, le feu, les rires, la douleur, la chair, le craquement des os, la douleur, les coups, les hurlements, la douleur, les choses immondes, la douleur, la magie, la haine, la peur et la douleur, la douleur, la douleur...1 Et puis la lumière, aveuglante blessante... Et la magie, la souffrance, l'acier et finallement... Le bois et le pouvoir, suivis par un long périple en rampant dans la poussière, une agonie, au delà de la peur et de la raison. Mais le pire, restait l'expression et les larmes de Nimuë, l'incapacité de marcher, de la serrer contre lui, l'impuissance face à la mort de sa mort et l'impossibilité de la voir voguer sur les eaux du lac.

Certes, il s'agissait là des Nains et non des Drows. Mais il ne pouvait tolérer que de tels faits demeurent impunis. Il ne pouvait laisser cette bande de Nains sortis de nul part saccager sa forêt, blesser sa cité et attenter à la vie d'un de ses enfants. Il ne pouvait laisser un Elfe se faire sacrifier sur l'autel d'une folie sans nom. Kyrïa ne sacrifierait pas ses enfants, jamais. Pas sans leur en laisser le choix...

"Non... Dun Eyr d'Almia, je t'ai proposé la paix. Je fus même prêt à te laisser repartir avec les chevaux. Mais tu l'as balayé. Tu as persisté dans ton entêtement, dans ta folie meurtrière... Tu t'es introduit ici, tu as volé des chevaux, tu as voulu corrompre les miens, tu as fait couler le sang dans les bois sous ma protection, tu as enlevé mon Intendant et tu souhaite le sacrifier, arguant que tu fais tout ça au nom de la Mère, notre Mère. Aussi tu ne mérites qu'un seul destin et qu'une seule récompense... Roqueni, le ciel est empli de colère, que vos arcs chantent l'orage et qu'aucun ennemi ne survive à la tempête."

Sa voix était froide, sa voix était forte. A ces mots, Timérion détendit le bras, relachant d'un coup toute la tension qui l'y avait accumulé et propulsant un simple petit haricot vers l'impétueux Nain qui retenait Neglendir. La magie coula dans ses veines et se focalisa dans les fibres de la graine, un fantôme d'iris flotta sur l'œil droit du protecteur alors que le haricot germait en plein vol, superbe paradoxe de la naissance de la vie qui allait conduire à la mort, désormais, plus rien ne sauverait les Nains qu'un miracle, plus rien ne les sauverait, petits barbus comme oreilles pointues, de la folie qui venait de se jouer, qui venait d'être lancée: le combat avait commencé.

Une ombre se jeta cependant entre le protecteur et la première victime...

HRP:
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Taurë
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeMer 24 Avr 2013 - 11:44

Tout s'était déroulé à une vitesse vertigineuse. La Gardienne, à quelques centaines de mètres en retrait, invisible aux yeux de tous, écoutait ce que la Forêt lui murmurait. Taurë tiquait, et commençait à s'impatienter. Adantar émettait plus d'efforts que prévu à vouloir récupérer son intendant, et la présence malvenue de deux individus, un Humain et l'autre Elfe à moitié possédée, n'arrangeait en rien les choses. Puis ce fut soudain. Les paroles du Protecteur dépassaient toutes les espérances de la Gardienne. Alors serrant le poing et en appelant aux racines mêmes des plus profondes souches de l'Anaëh, elle fit jaillir des plantes des arbres toutes sortes de végétaux qui tissèrent entre eux un mur infaillible séparant les Elfes des Nains. Tandis que ce mur de ronces continuait son ascension, Taurë espérait intérieurement que les Nains se serviraient de cette distraction pour fuir. Alors sortant de derrière son tronc, elle traversa la distance qui séparait les Elfes de sa personne, et, se frayant un chemin parmi les siens, elle s'adressa au Protecteur :

« Pourquoi ne suis-je pas étonnée, que lorsque la Mère m'intime de me précipiter au Nord de Son Œuvre afin d'empêcher qu'une guerre éclate, je sens votre visage, Timérion Adantar ? Votre intendant vous a été pris, Adantar. En retour, cette...« Elfe » a pris la vie d'un des Nains. Une vie pour une vie. Œil pour œil, dent pour dent, Protecteur. Cessez cela. Les Nains ne sont plus en Anaëh, et votre juridiction sur ces terres s'est envolée avec votre intendant. Ne déclenchez pas d'incidents diplomatiques avec ces Nains, nous ne savons pas qui ils sont, ni ce que nous risquons, et encore moins pour le compte de qui ils ont agis. »

La Gardienne riva ses yeux sur cette Glinaina, priant intérieurement que si jamais la Mère venait à réaliser son souhait de s'adresser à Timérion, Elle n'en vienne pas à tourner Ses yeux sur elle, car si tel survenait, il n'y aurait pas que la vie d'un seul Elfe à pleurer ce soir. Et, abaissant le mur de végétaux, derrière le vacarme occasionné par les ronces rentrant au sein de l'Anaëh, Taurë porta son regard sur l'horizon, ignorant si Dun Eyr s'y trouvait encore. Et si tel était le cas, en portant son regard en contrebas, il aurait aperçu les deux émeraudes de la Gardienne rivés sur lui.
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Nakor
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeJeu 25 Avr 2013 - 16:03

Voilà que les choses prenaient une affreuse tournure : les nains n'entendaient pas la raison, ils provoquaient même et Glinaina, emporté non pas par la foule mais par la fougue, alla jusqu'à la rencontre de la troupe à longue barbe. Il y eu le premier sang versé et toujours rien pour calmer la situation. Sous peu, c'est une guerre qui allait être déclaré, sous couvert de l'intervention d'une maudite gardienne qui n'en faisait qu'à sa tête selon le vieux fou. Glinaina eut une idée qui aurait pu sauver la situation car elle défia les nains et Dun Eyr y répondit, en acceptant les conséquences d'un tel acte. Nakor ouvrit grand ses deux yeux tout ronds, un défis, un combat seul à seul, un affrontement. Que voilà de choses chevaleresques en ces temps éhontés! Mais les propos du nain ne firent pas bouillir le sang qu'au vieux cinglé et à l'elfe possédée, non le sang du seigneur protecteur des terres de l'Epine Dorée bouillait aussi. Il prononça d'une voix de souverain une sentence clairement de mort. La guerre était déclarée et Timérion y répondait par l'affirmative. Il fit alors appelle à son étrange magie des arbres et de la forêt, usant de graines diaboliques qui vous transformaient littéralement en arbre. Nakor se tint donc prêt, il réagirait au quart de tour si Glinaina ou Timérion étaient mis en danger. Mais alors il se produisit une chose étonnante, que le magicien n'avait pas commandé ni prévu : la forêt se mit en travers de leur route. Baissant son bâton et ses bras, Nakor fit un pas en avant et étrécit son regard. C'est alors qu'il vit sortir cette folle de derrière un arbre. Il murmura dans sa barbe

"Vous?"

Et il écouta alors, ce que Taurë avait à dire, pendant que, sans aucun doute, les nains fuyaient à toute jambe pour se sortir de ce guêpier. Et voilà que le magicien se mit à sourire, bien sur le vaisseau de Kÿria ne s'adressait qu'au seigneur protecteur mais l'ancien sorcier du roi n'allait pas se priver de répondre, pensant bien que les elfes, trop déférant devant une telle entité, ne diraient mots.

"Tiens, c'est intéressant Gardienne. Il y a donc ici quelqu'un qui ment. Ces nains nous ont affirmé qu'ils étaient sous la protection de la déesse Kÿria, par votre intermédiaire sans aucun doute, puisqu'à quoi servirait d'avoir un vaisseau sur notre monde pour apparaître seule et elle même à des nains? Or, protéger des nains qui repartent avec un notable elfe en otage, sans qu'aucun nain ne soit mort, c'est à coup sur déclencher une guerre. Mais voilà que vous venez nous dire que vous êtes envoyée ici pour empêcher une guerre avec les nains? Avouez que c'est étrange Taurë! A noter que le chef de cette troupe de nain est un ecclésiastique reconnu, Haut Prêtre de son ordre, qui jure à tout bout de champs quand il entend le moindre blasphème. Jamais il n'aurait prétendu être sous la bénédiction d'une des cinq si ce n'était pas la vérité."

Nakor prononça sa dernière phrase d'une voix excessivement froide. Il venait de démontrer qu'il y avait une contradiction flagrante dans toute cette histoire et que donc, du nain ou de la gardienne, s'il y avait un menteur et que le nain n'avait pu mentir, il ne restait plus qu'une personne pour proférer des mensonges. Sérieux comme rarement, il croisa les bras et dit tout haut, une désagréable moue dubitative sur le visage, en se tournant vers Timérion

"J'ai toujours pensé que les Gardiens avaient beaucoup plus de libre arbitre qu'ils ne le prétendaient Timérion, il me semble qu'en voilà la preuve. Ce que je ne comprends pas, c'est ... pourquoi tout cela?"

Et il se tourna alors vers Taurë et Glinaina, il ne voulait pas qu'elle fasse quelque chose d'idiot et que la Gardienne, avec toute sa puissance divine, riposte de façon un peu trop définitive. Le mur d'arbres invoqué par le vaisseau de la nature, disparu lentement et laissa sous les yeux de tout ce petit monde, un vide notable!
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Taurë
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeJeu 25 Avr 2013 - 21:48

La Gardienne se retint de soupirer. Tournée à l'instant vers Glinaina, elle reporta son attention d'où venait la voix du pauvre fou. Elle l'écouta parler, et intérieurement, se mit à rire légèrement. Sans détourner le regard, Taurë fit entièrement face à celui qui lui parlait, et doucement, replaça derrière son oreille une mèche rebelle.

« Je suis surprise de voir que lorsque je m'adresse à un Protecteur, c'est un Humain qui me réponde. Je ne peux également m'empêcher de m'étonner que je ne vous ai nullement autorisé à m'appeler par mon nom, Humain. Auriez vous oublié que les haches de vos confrères, celles qui ont coupées les souches de nos arbres, ont également pénétrées au plus profond de mon coeur, et qu'en conséquent, ni vous, ni aucun de vos semblables n'a le droit d'ainsi me nommer.

Nulle vie Elfe n'a été prise en ce jour. Neglendir a été enlevé, et un Nain est tombé. Qui vous prouve que ce Nain agissait pour une Cité Naine ? La déclaration de guerre a bien eu lieue. Mais elle est venue des lèvres d'Adantar, et nous le savons tous ici. La Forêt a entendue des chants guerriers qui n'étaient pas les fruits de sa volonté.

Dois-je comprendre, Humain, que vous traîtez la Mère et Son Vaisseau de menteuses ? Dois-je comprendre que vous soupçonnez notre Déesse d'avoir autorisée la mise à mort de l'un des siens ? N'y a t-il donc aucun Elfe ici qui s'indigne d'un telle offense ? Soldats ! Comptez vous laisser l'injure d'un étranger sur nos terres froisser votre Gardienne et l'Elue de la Mère ? »


Devant l'évidence émise par la Gardienne, une tension lourde et un silence pesant s'installa. Il y eut quelques remouds, comme ceux de soldats qui se tournaient plus directement vers le mage Humain. Car en effet, ce Nakor avait dépassé les limites. L'aurait-il fait en privé, la Gardienne aurait rit. Mais en public et face à des Elfes, Taurë usa de l'erreur de l'Humain pour la retourner contre lui. En remettant en cause la parole de l'Elue, et en soupçonnant Kÿria ouvertement de soutenir les Nains, le vieillard avait remis en question ce qui n'avait pas à l'être encore moins de la part d'un étranger. C'est alors que s'élevant des rangs, une voix masculine s'éleva :

« Seigneur Adantar ! Cet Humain vient parmi nous, met en doute la Gardienne de la Toute Puissante, et remet même en question l'amour de notre Mère pour nous, ses enfants et ses créations. La Mère ne m'a pas donné le don de lire dans les pensées de mes frères, mais je ne pense pas être le seul à m'offusquer d'entendre de telles paroles, un tel manque de respect envers la Première Protectrice d'Anaëh et notre Mère ! »


La Gardienne assista alors à un brouhaha incompréhensible, parmi lesquels seules se distinguaient un nombre incalculable d'approbations suites aux paroles qui venaient d'être proférées. Taurë se tourna alors vers Adantar, et avec le visage crispé de colère, elle parla d'une voix assez forte pour que tous l'entendent.

« Adantar...Allez vous laisser cette injure sans excuses présentées et impunie ? Allez vous vous décider à venger cet affront, à laver l'honneur de votre Gardienne et celui de la Mère, et à vous rendre à l'évidence que vos hommes soulèvent ? »



Dernière édition par Taurë le Jeu 25 Avr 2013 - 22:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeJeu 25 Avr 2013 - 22:08

      Avant même que Darn et Kain n'aient posé le pied dans le Défilé, une armée de ronces jaillit du sol et vint leur bloquer la voie ; les deux Nains bondirent à terre, les yeux fous, comme les larges griffes d’Anaëh venaient clore sa frontière.

      « Kain, Darn, revenez ! gronda Dun Eyr. Trop da magie sature ces racines. »

      C’était la vieille croyance des Nains que la Forêt vivait et résistait lorsqu’on s’en approchait une hache à la main. Devant le prodige, les fugitifs se regroupèrent sur les contreforts, là où le sol était fait de terre battue et sans racines ; ici, la Forêt ne viendrait pas les trouver.
      Le soleil était bas et les yeux de Dun Eyr peinaient à percer l’obscurité, à présent. Quoique sa silhouette demeurât introuvable pour le Nain, il sentait que la Gardienne de l’Ours était à l’œuvre là-derrière. Son œil n’avait pas abandonné celui qu’elle avait missionné, aussi son oreille devait-elle être attentive également ; lorsque Dun Eyr parla, il savait que ses paroles trouveraient leur chemin jusqu’à Taurë.

      « Je n’ai dévoilé que la vérité, mais ceux-là sont décidément trop obtus pour l’entendre ; les fous et les ignares, je renonce à les convaincre. »

      Les Nains se repliaient vite, tandis que la cohue devait être totale dans la passe obstruée par les branches féroces. En quelques instants, la petite troupe fut de nouveau juchée sur les destriers, et Neglendir ficelé en travers d’une encolure. De toute cette folle échappée, on aurait pu croire que ce n’avait été qu’un mauvais rêve : mais les Nains emportaient Neglendir comme preuve de leur odyssée, et à la limite des terres efliques, le corps d’Argor serait le trophée d’Adantar.

      Alors que déjà les cavaliers s’élançaient vers l’Ouest et Lante, prêts à défaire ceux qui seraient assez fous pour les pourchasser dans la plaine, Dun Eyr eut une dernière œillade pour Yawecilya où les ombres s’allongeaient démesurément. Au travers des branches qui commençaient à refluer, le Haut-Prêtre devinait encore la crinière blonde du seigneur Elfe à la voix puissante.

      « Il n’y aura pas de guerre, Elfes , soupira le Lirganique comme si Adantar avait pu l'entendre. Je ne vois aucun longues-oreilles digne de nous affronter sur le champ de bataille. »

      L’espace d’un instant, le visage de la terrible guerrière Elfe revint hanter l’esprit de Dun Eyr, comme il revoyait sa lame plongée dans les entrailles d’Argor et rouge de sang Nain. Mais le Haut-Prêtre secoua la tête, chassa le mauvais souvenir, et s’en fut rejoindre ses frères qui filaient vers le Couchant.
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeJeu 25 Avr 2013 - 23:09



Timérion foudroya le soldat du regard et répondit du même ton glacial que celui employé pour condamner les nains à mort. Il lança également au passage un regard noir à Nakor. La situation était irritante mais ce n'était pas une raison pour l'aggraver.

"Soldat, je vous remercie pour votre intervention et j'en prends note. Nakor ne remet en rien l'amour de la Mère envers ses enfants et il est en droit d'énoncer ses doutes envers le Vaisseau. Si déplacé que cela fut, nous n'avons jamais coupé de langue en Malereg pour une parole déplacée ou qui nous déplut et je ne compte pas commencer aujourd'hui. Votre interrogation mérite cependant réflexion."

Ces mots marquaient la fin du débat ouvert par la Gardienne. Pour le moment en tout cas... Mais celle-ci attendait toujours sa réponse. Le Seigneur Adantar fit un effort de volonté colossal pour ne pas se laisser submerger par le colère noire, que les événements de cette journée, l'intervention de la Gardienne et surtout ses mots avaient provoquée, ne vienne pas percer dans ses paroles. Il ne comptait pas donner à la Gardienne l'occasion de faire le même tour qu'avec le mage.

"Œil pour œil, dents pour dents... Fort bien, vous me devez deux Elfes assassinés par ces Nains, Vaisseau. Il semblerait que vous vous perdiez dans vos macabres comptes dignes de Mogar. Puisqu'il est presque clair que Neglendir ne reviendra pas et ce grâce à votre intervention. Quant à votre incident diplomatique, vous et vous seule venez de le créer. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai un conseil à réunir et une élection à organiser."

Sur ces mots, Annãmme fit volte face et se dirigea vers la forêt. Timérion en avait assez vu pour aujourd'hui. Il se demanda comment il allait bien pouvoir ne pas déclarer la guerre avec les Nains de Lante. Il se demanda comment il tournerait la missive qu'il devrait envoyer au Trône Blanc. Il se demanda comment il allait pouvoir faire face au conseil. Mais avant toute autre chose, il allait méditer au sein du Jardin Intérieur des Ealas, prier la Mère en quête de réponses et surtout s'entraîner à la magie, cela le calmerait peut-être. Avant de disparaître sous les frondaisons, il donna une dernière instruction sans se retourner, ni se départir de son timbre sépulcral.

"Avant de partir, enterrez moi ce Nain. Nous ne sommes pas des barbares, il aura une sépulture pour que Tyra accueille son âme. J'en ai assez vu et entendu pour aujourd'hui, je ne veux pas rajouter une impiété de plus à cette journée."

Et son Meharas accéléra, passant au trot, puis au galop. Il voulait revoir Malereg et surtout quitter ce défilé au plus vite. De plus, il avait une lettre urgente à écrire, une lettre pour Lante, il était certains que Neglendir et les Nains s'y rendraient en premier lieu. Alors qu'il s'enfonçait dans les ténèbres de la forêt, un première éclair fendit le ciel, accompagner des première goutte qui ne tardèrent pas à tomber à grand flot. Dans quelques instants, le défilé serait impraticable et ses soldats n'auraient jamais pu l'atteindre et se dépêtrer du mur de racines avant cela. Il aurait tant voulu que les bras de Nimuë l'attendent au bout de cette chevauchée...
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeVen 26 Avr 2013 - 13:05

Contrairement à ce qu'elle avait pu penser, quoi qu'il aurait déjà fallu qu'elle prenne la peine de penser, le Seigneur Adantar n'accepta pas, contrairement à elle, le marché des Nains. Trop de colère s'était emparée de lui, certainement parce qu'il devait pour une raison ou une autre tenir à celui qui était voué à une mort presque certaine ; si bien qu'il ordonna à ce qu'on tire sur les Nains, raccourcissant d'un trait leur vie. Le temps qu'il parle, Glinaina s'était arrêtée, regardant attentivement le grand Elfe énoncer ses propos et animer quelque chose qui était dans sa main... La jeune femme fronça les sourcils alors que le "haricot" commençait à germer puis à foncer directement sur le Nain-sorcier, Dun Eyr de son nom. Puis tout alla très vite : le magie se fit ressentir auprès d'elle, elle s'en écarta, le mur qui s'élève, elle tombe, la Gardienne, Nakor qui prend la parole... Glinaina mit du temps à se concentrer sur ce qui se passait alentour du fait de la magie qui l'avait prise par surprise. Pendant un instant elle était restée bêtement là à regarder le mur de végétation assise sur le sol, la peur inscrite sur son visage, ses membres comme vidés de leur force. Il fallut que la Gardienne reprenne la parole pour qu'elle lève enfin les yeux vers elle.

"Dois-je comprendre, Humain, que vous traîtez la Mère et Son Vaisseau de menteuses ? Dois-je comprendre que vous soupçonnez notre Déesse d'avoir autorisée la mise à mort de l'un des siens ? N'y a t-il donc aucun Elfe ici qui s'indigne d'un telle offense ? Soldats ! Comptez vous laisser l'injure d'un étranger sur nos terres froisser votre Gardienne et l'Elue de la Mère ?

Alors qu'un Elfe répondait à l'appel de Taurë, les souvenirs de Glinaina ne firent qu'un tour dans son esprit et lui forgea rapidement une opinion sur la situation. Qu'elle soit de mêche avec les Nains, elle n'en savait rien et franchement s'en fichait. Par contre...
Tout en se relevant avec plus ou moins d'aisance, jetant un oeil inquiet sur le nouveau mur si proche d'elle, elle se laissa parler, mais pas de manière à ce que tous l'entendent. Les uns et les autres étaient concentrés sur leurs propres questions et seule une personne faisant attention à elle aurait fait attention à écouter ce qu'elle disait.

-Et "l'injure" d'une Elfe ? Puisque tu m'as toi-même appelée ainsi...

Glinaina planta ses yeux bleus dans ceux de la Gardienne. Celle-ci ne pouvait les voir, à moins que magie il n'y ait, et dans le cas contraire elle aurait pu remarquer tout le calme et la froideur qu'y s'y trouvaient. La haine n'y était pas. La magie avait eu l'horrible don de la vider de ses forces, colériques ou non, et l'utilisation de la magie offensive la dégoûtait.

-Je ne vois pas pourquoi Kÿria mentirait ; mais tu es toute à fait capable d'autoriser la mise à mort d'un Elfe pour avoir la "belle tapisserie elfique" telle que tu la souhaites - ou la Déesse, mais je ne suis pas dans ses pensées - quitte à couper certains fils plus ou moins importants. D'ailleurs, je me demande pourquoi tu n'as pas enlevée l'horrible tache souillant cette si belle oeuvre. Si la Mère elle-même regrette ce choix, quel qu'en soit ton avis..."

Elle osait une dernière fois confier sa vie à Kÿria, qu'elle avait désormais du mal à appeler "la Mère". Elle pensait déjà se prendre une raillerie de la part de l'aveugle ou encore voir des racines sortir du sol pour l'enterrer six pieds sous terre. Mais bon ! Quoi qu'il en soit, elle s'en fichait. Timérion Adantar prit alors la parole, ne prenant ainsi aucune mesure à l'encontre de l'Humain qui avait osé dire ce qu'il pensait du Vaisseau sylvain et partit, ordonnant au passage qu'on enterre le Nain. Glinaina haussa juste les épaules face à cette situation, regarda un instant en direction du cadavre et, le coeur plus serré qu'à l'ouvrage, elle commença à marcher vers la forêt. Elle y trouverait bien un coin tranquille où l'émotion qui commençait à naître en elle aurait la place de voir le jour sans que d'autres ne l'embêtent. Elle avait besoin d'être seule et, dans le fond, si la Gardienne souhaitait lui parler elle ne l'en empêcherait pas. Mais cela l'étonnerait fort et, à coup sûr, cela ne créerait qu'une seconde mésentente entre elles.
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MessageSujet: Re: [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini}   [Cité]Du sel sur les cicatrices: le défilé du mépris {Fini} - Page 2 I_icon_minitimeLun 29 Avr 2013 - 15:04

Le vieux magicien était plutôt content de ses effets, il essayait de réveiller les foules crédules. En tant que maître des arcanes, il savait que les dieux existaient, c'était une évidence que personne ne remettait en doute. Par contre, il aimait penser qu'en Père et Mère aimante, les dieux n'étaient pas des bourreaux tyranniques, au contraire, il les voyait comme des entités pleines d'amour pour leur création. Il savait aussi que les dieux avaient donné aux humains un libre arbitre complet, comme aux elfes ou au nains et qu'en tant que représentant, les vaisseaux des dieux n'étaient pas les dieux eux même mais dans gens fait de libre arbitre, guidés dans les très grandes lignes de leurs plans, par les dieux eux même. Mais qu'on ne tente pas de faire croire au vieux sorcier, que chaque mot prononcé par un Gardien était le fait du dieu ou de la déesse correspondant. Absolument pas, certainement pas, jamais! Alors il voulait montrer au grand jour, après plusieurs rencontres avec plusieurs Gardiens, que des êtres si puissant et bénéficiant d'une aura sans ombrages, pouvaient être beaucoup trop dangereux s'ils étaient entourés de pauvres aveugles. Car à la clé il n'y avait que domination absolue, tyrannie et suppression du libre arbitre. Les soldats firent leurs tumultes et Glinaina fit front devant Taurë. Nakor, par respect pour son ami Timérion ne dit plus un mot et attendit que la situation évolue dans un sens ou dans l'autre. Il ne voulait pas déstabiliser l'autorité et le pouvoir qu'avec le Seigneur Protecteur. Mais son sang bouillait car une fois de plus, amalgame et déformation des propos menaient à de biens vilaines manipulations de la part de la Gardienne. Le Seigneur Adantar quitta les lieux après avoir calmé toute la horde et les elfes en firent bientôt de même après leur labeur hâtif en direction des nains. Nakor resta là, son cheval parti depuis longtemps avec celui de Timérion. Il ne tenait pas à rentrer à cheval, et il voulait dire un dernier mot à la Gardienne, une fois qu'ils furent seuls et avant qu'elle ne parte

"Quand je m'adresse à quelqu'un ou quelque chose, que se soit un dieu ou non, je l'appelle par son nom, après tout, ce n'est pas ta position dans le monde qui évoque ce que tu es, mais bel et bien ta nomination, ta personne, toi et rien d’autre! Je n'en demande donc jamais la permission! Encore moins quand je m'adresse à une entité logiquement supérieur mais qui met sur les épaules de ceux qui n'ont rien fait, le fardeau de ceux qui ont commis! En tout cas je vois encore une fois, que les Gardiens mènent un jeu dangereux avec les gens sur qui ils sont censés avoir une domination de foi. J'espère que nos chemins ne se croiseront pas de si tôt ... Gardienne!"

Puis le magicien déploya son étoffe et activa ses pouvoirs magiques. Il se tourna vers Glinaina et dit tout haut

"Je te suis depuis là haut, j'ai besoin de prendre un peu d'air. Nous nous retrouvons en Malereg!"

Les mots étaient clairs : si elle déviait de sa route, il userait de sa magie pour la forcer à entrer dans le droit chemin. Et voilà qu'il s'en alla ainsi, en ruminant et en se demandant ce qui avait bien pu passer dans la tête de Dun Eyr pour en arriver à commettre de tels actes. Puis repensant à Taurë il se demanda aussi comment une Gardienne, censée représenter une déesse sur ce monde, était capable de faire l’amalgame entre les humains qui venaient détruire les forêts pour conquérir des territoires en tuant des elfes comme des arbres, et ceux qui menaient leur vie sans jamais commettre de telles folies ? Il était véritablement fatiguant que les elfes conservent cette manière de penser, après tant de millénaires.
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