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 La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis

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Madeleyne d'Odélian
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MessageSujet: La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis   La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis I_icon_minitimeSam 17 Mai 2014 - 1:08

Milieu de la quatrième ennéade,
Du Favriüs printanier,
De la huitième année,
Du onzième Cycle.




C’était le moment de vérité.

Madeleyne et ses fidèles entraient dans le Médian et plus précisément dans Hautval. Les malelandes et le Berthildois, les deux pays que la troupe dut traverser jusque-là, étaient tenus fermement par les seigneurs du cru. Le Médian, voilà une toute autre affaire. Relâché par la couronne peu après la disparition d’Eliam Ier et sa sœur, Léandre d’Haren y était son duc putatif. Mais la région était de fait sous l’ombre des ailes Ancenis via le baron Aemon d’Ancenis et la comtesse Blanche d’Hautval. L’Eraçon même avait été un temps tenu par Raymond d’Ancenis, le père de Blanche et de Madeleyne, en tant que sénéchal de la province. Mais le pouvoir était chancelant. Personne n’avait encore rendu l’hommage dû au nouveau duc, dont la légitimité était faible.
Ce dernier avait été enfermé par l’Ivrey lors de sa guerre pour la conquête du duché. Tout comme Aemon d’Ancenis, qui avait trahi son demi-frère lors de cette même guerre. Les deux hommes léchaient leurs blessures dans leur château. Entre ces deux-là, il y avait Blanche d’Ancenis. La sœur de Madeleyne en était à son troisième mari, dont l’âme était sur le point de se séparer du corps. Elle-même n’était pas au mieux. Son dernier enfantement l’avait laissé au bord de la mort, et on ignorait vraiment qui tenait toutes ces terres par le mors.

Terres amies ou ennemies la marquise l’ignorait, mais par prudence elle avait décidé d’éviter le plus possible l’Eraçon et le Velteroc. Elle craignait d’être prise à partie par les hommes prêts à s’attaquer aux pouvoirs affaiblis des Avosnes. Hautval était la solution. Maintenant Ancenis depuis une décennie, Mad reposait sa foi dans son père Raymond d’Ancenis, dont l’âge et le sang auraient préservé une part de son influence sur les vaux à la vigne. Hautval devait être stable.

Les appréhensions de la veuve s’allégèrent lorsque son ost passa les premiers cols hautvalois, où "l'escorte" du sénéchal de Diantra s'immobilisa pour enfin laisser en paix l'oste odéliane. Châteaux et villages étaient toujours là, toisant les soldats étrangers du haut des crêtes peignées par d’innombrables vignobles. Au loin, de son charriot, elle apercevait parfois des bergers conduisant le plus loin possible des soudards leur troupeau. Quand ils furent au centre de la baronnie aux vignes, en vue du bourg d’Hautval, Madeleyne avait le cœur léger.
*

C’était un parti d’une centaine de chevaliers seulement qui accompagnait la calèche dans laquelle se trouvaient les femmes Ancenis. Une estafette était arrivée plus tôt dans la journée pour faire savoir aux Odélians qu’ils étaient bienvenus. Ainsi, Philinte le Sénéchal en tête, la suite se rendit sans plus attendre dans la demeure des barons d’Hautval.

Une fois introduite à la cour, la délégation présenta ses salutations à dame Blanche. Philinte encore précédait tous les autres, et la douairière d’Odélian, cachée par cent voiles de gaze noire, se tenait quelques pas derrière lui, accompagnée du baronnage odélian. Tous de noir vêtus, encadrés des oriflammes des ailes d’argents et du bélier noir, l’austérité de leur trait et leur mise d’une sobriété recherchée faisaient tache au milieu des fastes de la cour seigneuriale, ils attendaient comme autant de statues de dignité que leur chef, le sénéchal Philinte, prit la parole.


« Dame Blanche, votre accueil nous honore. Ne craignez pas notre nombre, aucun seigneur d’Odélian ne vous veut de mal. Nous venons en puissance car nous nous rendons auprès du roi Bohémond, et qu’Arsinoé la Régente n’est pas femme à observer comme vous les lois de l’hospitalité, comme le sort de l’archonte Altiom, de feu le duc Asdrubal de Soltariel ou de votre propre mari le comte de Velteroc l’illustrent. Et si notre force n’échaude pas l’Estréventine et ses perfidies venues d’outremer, il ne sera pas dit que les Odélians tomberont la main loin de l’épée. »
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MessageSujet: Re: La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis   La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis I_icon_minitimeJeu 22 Mai 2014 - 15:05




Nuançons quelque peu, voulez-vous. Nimmio n’était pas encore mort non plus même si il risquait de passer l’arme à gauche. Il se contentait de prendre du repos et dormait la plupart de son temps déléguant les affaires de ses terres à son épouse. Quant à  Blanche, elle n’était pas à l’agonie. Sa grossesse fut difficile dénombrant quelques pertes de sang et de conscience ci et là. L’accouchement fut aussi éprouvant pour elle mais elle n’en resta pas moins pleine de vie puisqu’elle était capable de se tenir devant ses hôtes à n’importe quel moment de la journée. Son teint était simplement plus pâle et la fatigue la gagnait plus facilement. Chaque jour, elle se prêtait à un rituel ésotérique et aussi à d’obscurs soins pour retrouver sa vigueur de ses 20 ans.  Quoiqu’il en soit, Blanche était bien loin d’être au bord de la mort. De toute façon, elle était une Ancenis et le poids du nom de sa famille pesait sur ses épaules. Elle n’était pas prête à abandonner sa vie aux mains de Tyra tant que justice ne serait pas faite et tant que l’avenir de sa progéniture ne serait pas assuré. Il y avait encore tant de choses à faire alors Blanche avait encore de longues et nombreuses années à vivre. Foi d’Ancenis.

Hautval n’était pas une terre ennemie. La Marquise d’Odélian était sa sœur alors pourquoi brandirait-elle les armes contre elle. Ce serait absurde à moins que cette dernière la trahisse. Certes n’avait-elle pas appréciée que Madeleyne prête serment à la Vipère pour autant, elle connaissait sa position délicate et pouvait comprendre bien qu’elle ne cautionnait pas.  Malgré cela, sa cadette restait de son sang, elle l’avait vu grandir, elle avait joué avec elle, elle avait passé des nuits à se raconter des histoires et à partager leur rêve et Blanche mettait un point d’honneur à sa famille comme Raymond et Eugénie leurs avaient appris.
Il est vrai que les paysans n’appréciaient que carrément la venue des soldats, après tous ces derniers passaient le plus clair de leur temps à saccager leur travail plutôt qu’à les aider et les protéger. En tant de guerres, la mort leurs était donnée et leurs terres étaient brulées. Donc ils voyaient plutôt d’un mauvais œil l’ost mais la présence des garnisons le long de la Grande Route avait de quoi rassurer le peuple. En effet, les différentes troupes veillaient avant tout à la protection des marchandes mais aussi à celles des champs, vignobles bordant la voie si fréquemment empruntée. Par le biais de ses patrouilleurs, l’information arriva bien vite aux oreilles de la Baronne qui était retournée à Hautval pour régler quelques menus soucis.



La grande délégation à l’arrivée de Hautval fut parfaitement bien accueillie, les chevaux furent pris en charge pour les nourrir, et d’autres boulots administratifs furent menés comme il se doit. En fait, toutes les taches qu’un hôte de qualité se devait de donner furent faites. Ainsi furent-ils introduits dans la grande salle abritant le trône baronnial et ses différents sièges occupés par les notables les plus imminents du conseil. Quelques familiers curieux de la Comtesse étaient évidemment présents. Raymond était à la chasse, elle verrait donc son père plus tard dans la journée. Quant à Eugénie, sa mère était en chemin à grande hâte vers la Haute Citadelle. Lorsqu’ils se tenaient tous là devant elle, Blanche tentait tant bien que mal d’apercevoir sa sœur derrière le Sénéchal. Elle ondulait en tous sens et prêtait attention à ce-dit Philinte. Et d’ailleurs, ce baratin de bienséance l’agaçait fortement car elle n’avait pour l’instant qu’une seule et unique envie. La Dame du Val céda à ses pulsions.


    « Sénéchal Philinte, vous excuserez mon impolitesse mais… »



Et sur ces mots, Blanche s’élanca en direction de Madeleyne à grandes enjambées pour venir l’étreindre comme le plus précieux des trésors. Tant pis, si elle lui causerait l’une de ses gênes de sa vie. Mad devait bien se douter l’impulsivité de Blanche. Elle embrassa ses joues à travers ses voiles. D’ailleurs, Judith et Adèle ne tardèrent pas à rejoindre – ces dernières avaient fortement insistée pour assister à l’entrée de la Marquise et Blanche avait cédé –  leur ainée pour une franche accolade emplie d’amour. Ce tableau était touchant.


    « Mad, je suis si heureuse de te revoir, je…  Ta venue me remplit tellement de joie, cela faisait tant de longs mois que je ne t’avais plus vu. Christian va bien ? Et toi ? Notre tante ? Et grand-mère. Père et mère seront bient… »



Blanche se tut et s’écarta tandis que ses cadettes firent de même. Elle balaya d’un regard la délégation odélianne puis s’attarda sur le Sénéchal tandis qu’elle contenait les larmes qui mouillaient déjà ses yeux. Ne parlons même pas de Judith et Adèle sanglotant de joie en silence.


    « Hm… Mh, veillez nous pardonner, c’est l’émotion. »



Relâchant la main de sa sœur, elle se recula de quelques pas encore pour faire face au Sénéchal et reprendre après s’être essuyée d’un revers de la main les yeux.


    « Sénéchal Philinte, Madeleyne, Marquise d’Odélian, mes Seigneurs et chevaliers… c’est vous qui me faites honneur de votre présence. Hautval et Velteroc sera comme votre maison, vous êtes la bienvenue en nos terres. Nous comprenons votre nombre car derrière nos monts se cachent la Vipère Olysséane. Le Roi ? Et quel Roi, le roi n’existe pas, du moins pas encore car son âge ne lui permet pas de prendre les bonnes décisions, en effet, il n’est pas encore à même de parler. Seule la Régente commande mais là n’est pas la question… Comme je le répète, vous serez ici comme chez vous et vous pourrez y demeurer autant qu’il vous plaira. Demandez et Hautval et Velteroc fera en sorte de vous aider si nous le pouvons. Mais contez nous ce qui vous amène jusqu’à vouloir rencontrer la Régente, serait-ce, de ce que j’ai ouï dire, cet énorme affront qu’Etherna a fait aux Seigneurs Odélians ? »



Une flambée de domestique émergeait  des murs pour venir présenter à la délégation du vin et quelques pièces de charcuterie pour casser la croûte.


    « Je vous propose d’en discuter plus en profondeur lorsque vous vous serez reposés et que vous aurez pris un peu de repos car la route fut longue d’Odélian à Hautval même si je me doute que l’affaire est urgente. Il vous faut des forces pour faire face à la Régente. »



Si les têtes de la délégation étaient d’accord, ceux-ci seraient conduits dans leurs quartiers quand ils le décideraient afin de prendre du repos, un bain, manger sans doute aussi même si Blanche leur réservait un banquet. De toute façon, le cortège ne partirait sans doute pas tant que Raymond et Eugénie n’auraient pas vue leur si chère et tendre fille à leur cœur.

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Madeleyne d'Odélian
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MessageSujet: Re: La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis   La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis I_icon_minitimeMar 27 Mai 2014 - 14:31

Les Odélians n’étaient pas habitués à ce qu’on touchât leur Veuve. Elle avait opté depuis la mort de son mari pour une présence publique réduite. Elle s’était elle-même reléguée au statut de souvenir vivant de Grégoire d’Odélian. Elle représentait un symbole plus qu’une personne. Alors quand les sœurs de la marquise sautèrent à son cou pour exploser dans des effusions familiales, la réaction fut diverse. Philinte avait été interrompu par cette réunion personnelle et fronça des sourcils en soufflant un « les femmes inaudibles » du côté de ses compagnons d’armes. Certains se laissèrent aller à un sourire qui traduisait le même sentiment tandis que la plupart se raidissaient, interdits en voyant leur point de ralliement chouchouté.

La jeune voilée quant à elle ne savait pas trop où se mettre. Les questions mitraillées par Blanche ne lui laissaient pas le temps d’y répondre en bonne et due forme, et quand un flottement apparaissait, une voix enrouée lâchait tendue des monosyllabes bien vagues. Quand la rencontre reprit une certaine contenance, Philinte s’avança de nouveau vers la dame d’Hautval. Il la remercia en son for intérieur de ne pas s’être appesantie sur le roi et confirma ses propos. En effet, c’était cet « énorme affront », la traîtrise de Jérôme d’Hiviène, qui avait poussé les seigneurs d’Odélian à descendre jusqu’à la Régente pour qu’elle abandonne ses projets injustes avant qu’une autre guerre ne s’invitât dans un nord qui n’en avait pas besoin.

*

Ailleurs dans la demeure des barons d’Hautval et à peu près au même moment, Aemone la Moniale accompagnée de ses suivantes rejoignait les appartements de ses deux petites filles, Alcyne et Astrée, qu’elle venait visiter. Les deux enfants grandissaient comme du chiendent, et Madeleyne put constater que depuis sa dernière venue, elle les reconnaissait à peine. Elle s’était déguisée en servante pour jouir d’un minimum d’intimité et éviter une rencontre protocolaire qu’elle laissait volontiers à ses dames d’atours. Pendant ce temps, elle prenait dans ses bras ses deux nièces, admirait leur jeunesse et sentait presque vieille face à ses sourires lumineux. Quand elle avait tendu à Alcyne un petit peigne de nacre marin au bandeau enguirlandé de plumes artistiquement mis en pagaille, la petite l’avait enserré. Plongée contre sa tante, cette dernière posa ses lèvres contre ses cheveux d’ébène et baisait le haut de son crâne en la humant sereinement.

Sur les incitations d’Aemone, elle se tourna vers Astrée, qui attendait elle aussi son présent. « Tu dois choisir entre trois choses » la prévint sa tante en sortant de son manteau une fibule frappée de l’aile de Néera, une flèche couverte de glyphes elfiques et un miroir en argent poli dont l’embrasure avait été sculptée comme des flots écumeux qui s’entrelaçaient. L’enfant considéra les alternatives avant de relever le visage de Madeleyne, qui ne lui donnait aucun indice et se contentait de la fixer en souriant. Comme elle comprit qu’elle ne recevrait pas d’aide de ses parentes, elle laissa vagabonder son regard sur les objets. Elle s’arrêta un moment sur la flèche, elle y revenait à chaque fois. Mad et Aemone eurent un regard. Puis Alcyne bouscula sa petite sœur en lui conseillant avec insistance le miroir et Astrée céda. « La glace, je prends la glace. »

*

Plus tard dans la journée, quand Blanche fut prévenue par la domesticité du subterfuge qui s’était joué lors de l’accueil, la petite famille se retrouva dans cette même pièce. La (re)rencontre des sœurs fut plus fraîche que dans la salle aulique. Blanche, froide dans un premier temps, en donna une bonne illustration. Gonflée dans son rôle d’aînée et de baronne, elle tança sa sœur sur ces manières légères. S’introduire chez soi par la porte du concierge, mais quelle idée ? Les remontrances allèrent bon train avant de s’éteindre devant le sourire serein de Madeleyne, qui calmait les colères de sa grande sœur. La querelle laissa place aux effusions puis aux nouvelles. Les dames conversaient de choses et d’autres, mais principalement des affaires du clan. A l’état, bien sombre, du mari de Blanche le comte de Velteroc suivirent diverses questions et réponses sur la vie des cent cousins que les Ancenis avaient des deux côtés de leur ascendance pour enfin en venir à Odélian. La conversation commença sur le fils de Madeleyne, avant de tourner sur le cœur du sujet, la trahison du baron d’Etherna. Quand les deux sœurs entrèrent sur ce chemin glissant, Aemone eut un geste de la tête et Madeleyne invita les femmes à la suivre loin des oreilles des enfants.

La discussion devint une promenade, et à mesure que la distance se creusait entre les appartements des mouflets et le groupe des femmes, la marquise retourna la conversation vers les affaires d’Etat.

« La guerre se profile inévitablement. Le baron d’Etherna a trahi pour de bon cette fois, et avec la bénédiction de la Régente qui plus est… La réaction du baronnage d’Odélian n’a souffert aucun compromis. Les rébellions étherniennes sont encore dans la gorge de nombreux seigneurs, alors quand la nouvelle que le seigneur d’Hiviène lui-même, qui devait être la solution définitive à la fausseté naturelle des Etherniens, rompit les serments qu’il devait à la Marche…

« Même si je voulais trouver un compromis, je ne le pourrais pas. Je ne peux pas m’opposer au conseil sur ce sujet, et je ne le veux pas… » Un air dur passa sur le visage de Madeleyne avant de s’éclipser. « Tout ce que je peux faire maintenant, c’est user de mon temps pour persuader la régente de l’injustice de ses actions… et compter les alliés qui me soutiendront dans cette affaire… »



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MessageSujet: Re: La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis   La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis I_icon_minitimeMar 3 Juin 2014 - 10:23




Les présents des deux fillettes avaient été confisqués non pas pour l'éternité mais pour éviter de les distraire davantage car Aemone et Madeleyne avait surgi en plein milieu d'une leçon. Après ses retrouvailles et ce petit moment de flottement, lorsque les deux femmes avaient consenti à partir leur leçon reprit son cours tel celui d'un fleuve se jetant dans la mer pour terminer leur apprentissage.


Lorsque Blanche put enfin voir la vrai Madeleyne, elle se sentait un peu trahie par sa soeur. Après tout, depuis quand passait-on par la petite porte pour aller chez soi ? Elle pouvait concevoir qu'elle n'appréciait pas les cérémonieuses cérémonies mais bon. La déception de Blanche se calma et elle se laissa entraîner par Aemone et sa cadette dans les couleurs. Seule Odeline la suivit, sa lieutenante. Il fallait bien faire avec. Elle écouta la tirade de la Marquise avec ce visage froid et fermé et lorsqu'elle fut fini, elle prit la parole.


    « Sans vouloir être offensante, Madeleyne, je ne suis pas si certaine que c'est ledit Conseil qui te manipule et t'use à sa guise surtout avec la présence de notre vénérable Grand-mère, j'aurais même plutôt dit le contraire. Nous connaissons toutes vos qualités, grand-mère. »



Elle jeta un coup d'oeil à Aemone et finalement ne la quitta plus du regard.



    « J'ose imaginer que les Odélians crient à l'Infamie mais tu n'en penses pas moins et cela t'arrange. Je suis tout à fait d'accord avec le fait que les agissements de Jérôme sont un parjure et que Arsinoé a mal manœuvré mais ce n'est pas la persuasion des mots qui la fera revenir sur ses actions. Après tout c'est pour cela que l'Ost Odélian est présent mais vous êtes trop rusées que pour risquer une attaque frontale sachant que ce sera du suicide. Tu parles d'alliés, donc tu en as plusieurs. »



Elle fronça un instant les sourcils. Le Clan Hautval n'était certainement pas le seul allié sinon, elle aurait employé le singulier.



    « Qu'attendez-vous de moi après ses longs mois de silence ? D'ailleurs, Grand-mère es-tu si peu fière de moi que ton intérêt envers ma personne est insignifiant ? N'y vois pas une crise de jalousie mais j'ai juste légèrement l'impression que tu as tes desseins et que tu nous laisses de côté, père et moi. Après tout, père est ton fils, est-ce parce qu'il n'a jamais eu de droit sur Ancenis en tant que cadet ? »



Blanche désirait juste des réponses et délier ses langues aiguisées.
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MessageSujet: Re: La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis   La délégation odéliane rencontre Blanche d'Ancenis I_icon_minitimeMar 17 Juin 2014 - 23:54


Tandis que les quatre filles d’Eugénie d’Hautval, leur grand-mère et une garde du corps déambulaient dans les galeries qui cloîtraient une cours verdoyante, Madeleyne écoutait, un sourire appréhensif sur son visage figé et légèrement incliné, sa sœur. Elle semblait sortir de son for intérieur, et son visage froid s’anima sous l’effet de la parole. La jeune veuve cilla quelques fois, plusieurs fois si l’on l’osa, car le discours de sa sœur la laissait interrogatrice. Si elle pensait avoir plusieurs alliés ? Soupçonnerait-elle qu’aucun parent ou allié ne rejoindrait ma doléance, ma vengeance, douta Madeleyne ? Elle repassa en revue l’appel lancé aux membres du clan, le mandatement des espions et émissaires qui établissaient l’intelligence avec les familles alonnaises et étherniennes, sondant les cœurs, évaluant les allégeances, pesant les intérêts et les garnisons. Elle avait également bon espoir que la noblesse la soutînt dans sa cause, car elle pensait que devant une confiscation si arbitraire et si contraire à la pratique, les aristocrates auraient perçu la menace d’une royauté capable de leur ôter terres et titres sans autre raison que celle de son plaisir. Enfin, elle avait présagé, sottement peut-être, qu’elle était une veuve éplorée. Que cette injustice que son voyage racontait à la moitié du pays dans une longue et lente procession, elle résonnerait affreusement, comme un tocsin, dans le cœur des gentilshommes. Qu’il s’éveillerait en eux des vocations de chevaliers blancs, de protecteurs de la veuve et de l’orphelin.

Sur le chemin jusqu’à Diantra, les ralliements de chevaliers servants avaient été… décevants… Et maintenant elle comprenait de travers les suppositions de sa sœur. Blanche lui soupçonnait un allié secret mais pour Madeleyne la comtesse sa sœur déclarait à demi-mots que toute cette entreprise de pourparlers auprès de la régente serait un échec irrémédiable. Car là où Blanche se doutait qu’il y avait une ruse, Aemone se savait en être l’instigatrice tandis que Madeleyne ignorait encore tout de la conspiration qui volait au-dessus de sa tête. Elle fronçait elle aussi légèrement les sourcils, pensive. Elle ne savait que répondre à sa sœur quand elle dirigea toute sa personne vers leur grand-mère.


    « Qu'attendez-vous de moi après ses longs mois de silence ? D'ailleurs, Grand-mère es-tu si peu fière de moi que ton intérêt envers ma personne est insignifiant ? N'y vois pas une crise de jalousie mais j'ai juste légèrement l'impression que tu as tes desseins et que tu nous laisses de côté, père et moi. Après tout, père est ton fils, est-ce parce qu'il n'a jamais eu de droit sur Ancenis en tant que cadet ? »




Elle ne sut que faire. Elle resta figée pendant que ses joues rosissaient, incapable de se mettre entre ces deux femmes ou de laisser son regard accrocher les yeux bleuâtres de Blanche ou d’Aemone. Celle-ci s’était tendue tout au long de la conversation. Cependant que Madeleyne malentendait les allusions à une machination dont Blanche soupçonnait l’existence, Aemone ne les comprenait que trop bien. Les accusations de faiblesse d’amour à l’égard d’un de ses enfants achevèrent de la faire fulminer. Quand Blanche eut fini de parler, Madeleyne adressa un premier balbutiement, une esquisse de phrase comme si une volonté puissante mais aussitôt enrayée, mais elle fut heureusement coupé par Aemone qui se tourna vers la lieutenante de la baronne.

« Odeline, je vous prie, apportez, à une vieillarde harassée par une âpre cavalcade, un flacon d’eau. Par pitié, courez-y. » Le silence se fit jusqu’à ce que la soldat prît le prétexte comme son congé, et la vieille retourna tout son mépris. Seule avec ses petites filles, elle les regardait une à une, les scrutait, les quatre filles de Raymond d’Ancenis. Deux veuves et deux pucelles. L’une qui vivait dans l’état de guerre qui électrisait les atmosphères d’Hautval et de Velteroc depuis des mois, l’autre qui venait de lever deux mille hommes pour entrer dans une guerre qui risquait de reprendre tout le nord à la gorge. Plus que le climat hautement délétère qui associait ces deux sœurs endeuillées, c’était pour les jouvencelles qu’elle s’inquiétait le plus.

« Je me défie de votre père parce que c'est un abruti, un cadet abruti si vous le désirez mon enfant mais un abruti avant tout. Que fait-il à vouloir marier votre sœur Adèle au bâtard d’un roitelet proclamé au fin fond du nord ? Veut-il ses filles pendues comme des paysannes pour rébellion et trahison ? Petit sot, petites sottes… » Aemone, entremetteuse d’un âge et d’une science vénérable, s’offusquait que sa petite-fille se sentît blessée de ne pas être dans sa confidence la plus entière. C’était comme demander au prestidigitateur ses trucs, cela ne se faisait pas. Elle les réprimandait toutes d’un regard sévère, dans son visage une sorte de sèche déception, celle d’un maquignon qui inspecte ses juments. Les maris tombaient comme des mouches, les intrigues pour le trône formaient un nœud gordien dans la maison Ancenis, et avec ça elle avait ces deux vierges à marier !  
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