Correspondance épistolaire. [Blanche]

Duncan du Lys a écrit:

A l'attention de Sa Grandeur Madame Blanche de Hautval, première du nom, baronne de Hautval et comtesse de Velteroc,


Madame, à l'heure où les cieux semblent se fendre et se laisser déverser le mortel poison de viles belligérances, je m'acquitte du respect, de l'hommage et des congratulations qui s'imposent suite à l'heureux événement que vous, ainsi que votre époux, Monsieur Nimmio de Velteroc, comte d'icelui et baron de Hautval, avez partagés. Je me réjouis de voir que malgré les troubles occasionnels perpétrés par les vilenies, Vos Grandeurs prennent soin d'attiser le sourire et le plaisir cautionnés par l'heureuse nouvelle de la venue au monde de vos doux enfants. Je ne saurois imaginer le temps nécessaire à une intégrale récupération, et je prie pour votre rétablissement le plus prompt, dans la joie que vous procure votre progéniture récemment acquise.

Madame, si d'aventure je vous fais mander cette lettre, outre la capitale importance que représente votre bonne fortune, elle porte néanmoins sur des sujets moins plaisants à Votre Grandeur, mais non menus pour autant. Je ne saurois détailler plus en avant la grande peine qui bouleversa mon cœur lorsqu'il fut question d'une effrontée exigence, à savoir l'allégeance de Monsieur de Clairssac, baron d'Etherna, qui fut tantôt votre ami - et je l'espère, saura le redevenir.

Votre Grandeur, je n'aurais de cesse d’œuvrer à un prompt renouement entre Monsieur de Clairssac et votre illustre personne, tout autant que je m’attellerais à la fustigation nécessaire suite à son mal commis. Je ne saurois trouver les palabres nécessaires à trouver une entente pour Vos Grandeurs, sachant ô combien Madame la reyne-mère vous causa par le passé. Notre temps est celui qu'il est, et je ne pourrois vivre en sachant l'amitié qui vous liait à mon seigneur perdue dans les vestiges d'un passé révolu. J'ai ô combien conscience, Votre Grandeur, des tords de mon suzerain, et sachez que je n'aurais de cesse d’œuvrer pour la réparation que ce dernier a pu occasionner bien malgré lui.

Dans l'insupportable attente de votre réponse, s'il en est, Votre Grandeur, ayez foi en les Cinq, qu'ils vous accompagnent dans vos périples et veillent sur Votre personne ainsi que sur les vôtres. Mes prières sont vôtres.


Duncan du Lys, Seigneur et chevalier du Lys, chancelier de Monsieur de Clairssac, baron d'Etherna.

Duncan du Lys, Seigneur et chevalier du Lys, chancelier de Monsieur de Clairssac, baron d'Etherna.


Moi, Blanche d'Ancenis, Comtesse de Velteroc, Baronne de Hautval & Dame du Grand Val,

vous remercie pour vos félicitations et réjouissances.

Au risque de me montrer désagréable, nous pâtissons tout autant de l'erreur de celui-qui-fut notre ami mais nous ne sommes pas en mesure de pardonner l'affront que le Baron De Clairssac a fait à notre famille. En effet, abandonner les hommages de nos bien-aimée soeur, la légitime Mère-Régent, Marquise d'Odélian au profit de la Baronne d'Olysséa, usurpatrice du trône est pour nous impardonnable.

Néanmoins, nous apprécions les efforts que vous mettez en oeuvre bien que nous ne les connaissons pas pour réparer l'erreur qui a été commise. Comment comptez-vous vous y prendre ? Pensez-vous réellement que le Baron a fait réellement une erreur car nous ne voulons point de mensonges. Nous aimons la sincérité et la stabilité.


Que les Cinq vous gardent.

Duncan du Lys, Seigneur et chevalier du Lys, chancelier de Monsieur de Clairssac, baron d'Etherna.


Moi, Blanche d'Ancenis, Comtesse de Velteroc, Baronne de Hautval & Dame du Grand Val,


constate que vous, oh beau sire, savez manier les lettres comme se doit un conseiller, nous dirions même un intriguant. Sachez que les flatteries ne fonctionnent guère avec notre personne. Toutefois si la sincérité est de vos vertus alors nous sommes tout autant heureuse d'apprendre votre réjouissance. La méfiance est notre lot en ces temps si durs et surtout injustes qui nous accablent. Nous sommes si lasses de l'hypocrisie ambiante qui étouffes le Royaume. Nous nous asphyxions avec ces cancrelats fomentant moult complots pour le simple plaisir de détruire, l'immaturité d'une vengeance mal placée, le plus souvent celles des femmes, pour l'envie grossière d'un profit personnel primesautier.

Mais soit.

Sachez qu'à l'heure actuelle, autant nous déplorons l'attitude de votre Maître susdite autant il semblerait que notre sœur a rejoint la couronne pour marcher contre nous. Mon cœur saigne à telle idée. Ma gorge se serre si bien que le souffle me manque. Nous sentons Tyra nous tirer sur les fils de notre âme tant meurtrie. Cette oppressante présence prête à nous faucher à tout instant nous pèse tant que nous nous sentons défaillir.

Nous nous demandons qu'avons-nous fait à ce monde pour mériter pareillement traitement. La mort n'a cessé de germer autour de notre personne, tant de misère, tant de malheur mais nous vous le jurons, nous tiendrons bon !

Les mots nous manquent. Le Baron d'Etherna a rejoint la couronne, notre sœur pareillement, alors pourquoi n'arrivez-vous point à vous entendre. Votre Maître et ma sœur sont désormais liés par un but commun, l'Usurpatrice... Bien que cette dernière sème les germes de la discorde partout où elle passe.

Cependant, vos mots m'ont touché et me font reconsidérer notre opinion. Nous espérons simplement que ce ne soit pas un subterfuge pour nous atteindre et mieux nous briser ensuite. Seul l'avenir nous le dira. Je consens à vous accorder votre chance. Ne voyez pas là, un quelconque orgueil de notre part. Là est seulement les maux des diverses tromperies nous ayant fatigué.


Nous serions un jour ravie de vous rencontrer si d'ici là, notre tête ne sera pas tombée de nos épaules ou que nous ne serons pas exilé au fin fond de contrées sauvages à cause de manigances.


Que les Cinq vous gardent et protègent votre maison.