Lucrecia Noirsillon [TERMINER] [Alricounet]

Nom/Prénom : Lucrecia Noirsillon dites « La Rouge », de son vrai nom : Silariel Erandil
Âge/Date de naissance : 959 ans (30 ans d'apparence), née un 38 Karfias de l'an 250 du 10ème cycle.
Sexe : Femme
Race : Elfe Sylvain
Faction : La Péninsule
Particularité :
- Entretien au mieux un physique et des moeurs humains.
-"Bienvenue chez moi!" : Les années de pratiques obscures et d'isolement au sein de sa boutique ont créé un lien spécifique avec celle-ci, si bien qu'une fois à l'intérieur elle arrive a pressentir la moindre intrusion.
-"Le Mauvais Oeil" : De part la tradition de sa famille, Lucrecia a été maudite a la naissance dans le bain de chaudron du Mauvais Oeil. Cette affliction imposée à vie noue le destin de sa victime à celui de la souffrance collective, lui donnant par là une propension pour le sadisme, voir une légère forme de masochisme selon la perfection ou non du rituel. Rare sont ceux pouvant l'effectuer et garder la vie sauve. D'aucun de part son histoire s'en est sorti sans de graves séquelles.
-Lucrecia a la marque de son clan tatoué dans le dos. Il s'agit d'un pentacle recouvrant tout le haut de son dos et encerclé dans d'incompréhensibles écritures.

Alignement : Loyal Mauvais
Métier : Sorcière et herboriste aguerrie, elle a profité de son savoir pour devenir la tenancière d'une sombre boutique dissimulée dans les rues les plus malfamés de Diantra. La discrétion est de mise, aucune enseigne et seulement le bouche à oreille de confiance comme publicité.
Classe d'arme : Magie de la Vie / Corps à corps (balais)

Équipement : La boutique de Lucrecia renferme bien des mystères que la plupart des mortels ne souhaitent jamais percer mais entrez donc, et voyez, vous qui êtes déjà au pas de sa porte. Sentez-vous cette humidité poussiéreuse qui emplit vos narines? Elle se mêle subtilement à celle de la cire dégoulinante venant de ces bougies disposées anarchiquement dans toute la pièce et qui, de leurs flammes vacillantes, éclairent brièvement de ci de là les horreurs entreposées sur les nombreuses étagères et les quelques tables de ce lieu qui vous soulève déjà le cœur. Ici, des yeux humains flottants dans un étrange liquide. Là, ce qui semble être un rein, de porc vous espérez. Mais organes, pattes, liquides et herbes en tous genres sont si bien mêlés et si peu distinct dans cette lumière tamisée que vous ne préférez ne plus essayer de distinguer ce qui est humain ou non. Sans avoir encore trouvé le temps ni le courage de vous aventurez plus loin en cette ténébreuse demeure, voilà que quelque chose frôle rugueusement votre jambe. Un frisson si ce n'est un cri vous a déjà parcourue avant que vous ne puissiez entendre le sinistre miaulement de Rodilard, ce vieux chat grisonnant et rapiécer de partout, semblant plus proche physiquement de la mort que de la vie et qui, malgré tout, semble encore en une forme que vous n'espéreriez pas garder en un si piteux état. Il recrache un rat crevé à vos pied mais vous gardez la tête froide et vous vous dites en votre cœur : "Ce n'est qu'un chat, continuons.". Vous continuez donc et plus loin voyez un bras de fumée flotté légèrement dans les airs lorsque soudain vous entendez la voix chaude et réconfortante, en ces lieux si sombres, de la maitresse du logis. Elle vous indique de simplement suivre la fumée, ce que vous faites aveuglément, et après avoir traversé un cours dédale d'armoires scellées et d'étagères étranges vous tombez enfin sur elle. Assise à un bureau grotesque de par son désordre, elle ne prend pas même la peine de vous regarder de suite mais préfère tirer une dernière fois sur sa pipe d'ébène. Cela vous laisse le temps d'analyser quelque peu la situation. Dans un coin, un feu de cheminer éteins à côté duquel sont mis en vrac des chaudrons de toutes tailles. Adosser à sa chaise, la lumière des bougies vous laisse apercevoir un balais aussi noir que le fin fond des océans. Etrange de conserver un balais si proche de sois lorsque l'endroit n'a pas l'air d'avoir été entretenue depuis des lustres, mais ce n'est pas ce qui vous frappe le plus. Non, ce qui vous frappe le plus est l'immense bibliothèque derrière la propriétaire des lieux. Scellée par un épais grillage et d'immenses chaines, vous n'osez imaginer quels noirs secrets renferment ces poussiéreux volumes. Là, un bruit sourd se fait entendre, c'est la sorcière qui a refermer ce qu'elle semblait être occupé à lire. L'odeur des effluves de son tabac vous transporte l'esprit droit au fond de son regard envoûteur et elle vous dit avec un sourire qui laisse penser que vous êtes en train de converser avec le mal en personne : "Alors comme ça on veut faire du mal à son prochain?..".

Description physique : Pour des critères humains, Lucrecia a tout pour plaire malgré le handicape esthétique de sa race. Sa chevelure rousse flamboyante n'est ni trop courte que pour ne pas être esthétique et ni trop longue que pour être une gêne. Accentuée par son rouge à lèvres fait maison et ses grands yeux vert émeraude, cette soyeuse crinière lui a bien fait mérité le titre de "La Rouge" malgré sa taille élancée approchant le mètre quatre-vingt et son habillement quelque peu original. C'est d'ailleurs par celle-ci, et par un imposant chapeau pointu, qu'elle dissimule si bien ses oreilles d'elfe. Sur le chef trônant au-dessus de sa tête l'on peut apercevoir une plume toujours prête à noter la moindre découverte. A côté de celle-ci est un papillon que l'on pourrait facilement confondre avec un bijou mais qui n'est autre qu'un petit encrier de secours. Du reste non moins très coquette, la cape qui semble ne jamais quitter ses épaules est scellée à l'avant par une pierre semi-précieuse et ses longs gants de velours cachent timidement quelques blanches dentelles. Sur l'un de ces derniers, le gauche précisément, l'on peut voir un  fin bracelet d'or qui cette fois ci a une valeur bien sentimentale. Les mains cachées par ceux-ci sont dotés d'ongles assez longs, la plupart du temps noircis par la crasse de régnant dans son atelier. Elle se chausse généralement de bottes et tous ses habits sont, à quelques détails près, noirs, tirant parfois vers le gris. Les rares fois où la sorcière se dénude, l'on peut distinguer très clairement un immense pentacle tatoué dans son dos, inscrit dans un cercle fait d'une vieille écriture d'un patois elfique aujourd'hui quasiment oublier.

Rodilard(us) : Le vieux chat de la sorcière a un physique des plus particuliers de par les expériences menées dessus parfois pour allonger sa courte vie, d'autres fois par simple curiosité. Un peu plus grand  qu'un chat normal, il n'en est pas beaucoup plus imposant pour autant à cause de son corps squelettique. Sa fourrure à poils ras initialement noire a fini par devenir grisonnante avec le temps, du moins pour les parties qui ne sont pas recouvertes par des cicatrices, des points de sutures ou d’obscurs symboles. Pour finir le tableau une boucle d'oreilles dorée lui accroché à son oreille droite, et sa bouche est bizarrement arrangée de telle façon qu'il donne l'impression de sourire malicieusement en permanence.

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Description mentale :
L'éducation étrange reçue dans son enfance a fait que Lucrecia a un certain mépris pour les mâles. A ses yeux il s'agit bel et bien là du sexe faible et non l'inverse, cette façon de penser est profondément ancrée dans son esprit. De son esprit parlons-en. Les valeurs de cette demoiselle sont en opposition avec celles communément répandu, faire le mal est bien et faire le bien est mal. A la différence de ses aïeuls elle a par contre sut faire de cette vision une véritable petite entreprise. Faire le mal en étant payée est tout ce que cette sorcière pouvait demander de mieux à la vie. Il y'a cependant quelques exceptions à ces traits de caractère. L'argent prime quelques fois sur son système de moralité bien qu'elle évite ce genre de circonstance. Les injustices faites aux femmes par les hommes ont également le don de la rendre plus partiale et hors d'elle. Outre cela, elle peut se montrer très calme autant que très agressive selon son humeur et ses envies du moment. Quand elle perd son contrôle, les insultes et les menaces voltiges à bon train mais elle n'arrivera que très rarement à en venir aux mains bien que ses pouvoirs lui servent souvent à jouer quelques mauvais tour à ceux qu'elle ne pourrait pas encadrer. Même lorsqu'elle garde son sang-froid et parait tout à fait sereine, il est difficile de savoir si elle ne prépare pas un mauvais coup ou si ses attentions sont tout à fait normales. Ses goûts varient quant à eux de l'étrange au bizarre en passant par le glauque. Si elle sait se montrer distinguer et très féminine, son comportement pourrait des fois en surprendre plus d'un avec les immondices qu'elle est capable d'avaler et la saleté dans laquelle elle pourrait patauger sans être plus incommoder qu'à la normal sans oublier les horreurs qu'elle est capable de commettre. Son rapport aux autres races est tout à fait normal, étant elle-même une étrange qui se cache. Elle conserve néanmoins une pointe d'amertume vis à vis des elfes.

Rodirlard(us) : Outre sa fidélité à toute épreuve envers sa maîtresse et sa capacité à la prévenir d’éventuels dangers de par son comportement, il convient que les fables inspirées par lui en disent plus long sur ce chat que tout autre discours :

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Capacités magiques :
Le rapport à la magie de Lucrecia est très ritualisé. Lorsqu'il est question de préparer une potion ou un élixir qui demande plus qu'un simple mélange d'ingrédient, cela peut allez du simple au très compliqué selon la puissance et la difficulté du produit final désiré. Une simple formule en rimes peut suffire pour le plus simple, mais une grande préparation matérielle sera nécessaire pour le plus compliqué. Cela se traduit par des bougies, la consommation de certains produits ou certaines drogues, l'application de dessins bien spécifiques, des chants ou incantations bien particuliers, certains sacrifices,... L'Art de Lucrecia, quand il est exercé à son plus haut niveau, demande donc à être dans un contexte bien particulier et défini à chaque fois différente selon l'application voulue. Concernant l'application active et directe de sa magie, le poème sera toujours d'application bien que certains de ses sorts doivent s'accompagner de gestes, de contacts physiques ou bien même de tatouages ou de dessins fait à l'encre. Cela dépend évidemment de la complexité et de la maîtrise qu'elle a du sortilège en question, il sera également parfois fait appel à son balai en tant que catalyseur. Sa spécialité : l'enchantement et les malédictions, souvent en rapport avec les maladies et la santé du corps. Elle ne connait que quelques sorts de défense directe afin de pouvoir facilement se défaire des agresseurs lambda. Les effets de ces sorts ci ne sont généralement que passager et n'ont que très peu de conséquences par après, il s'agira d'aveugler un peu la victime, de la rendre fébrile ou fiévreuse, ce genre de désagrément qui sert surtout à effrayer les gens mal attentionnés ou à avoir pour un instant le dessus afin de compenser sa faiblesse physique. Les malédictions qu'elle lance sur quelqu'un ou sur un objet sont par contre à redouter. Si bien souvent l'effet ne va pas se faire ressentir de suite, le quotidien d'une personne peut très vite se transformer en calvaire suite a des choses aussi simple que des pertes de mémoire pour un bureaucrate, des tremblements pour quelqu'un de manuel, ou encore une impuissance pour un Don Juan. Les maladies graves ou complexes et les choses pouvant entraîner la mort sont quant à elles plus souvent diffuser à l'aide des potions dont elle fait commerce, le temps d'incantion et la préparation étant trop désavantageuse pour servir en situation de danger. Il est important de savoir que Lucrecia connait la plupart des remèdes aux maux qu'elle inflige, bien que ce ne soit pas dans sa nature d'aider son prochain, elle s'est très vite aperçue qu'il était financièrement intéressant de vendre un remède à celui qui souffre justement à cause de l'un de ses produits acheter par un autre. Mais ce n'est pas sa spécialité et sa connaissance en guérison est moindre que celle en afflictions.

Rodilard(us) : Le vieux chat ayant subi plus d'une fois des expériences magiques obscures, la présence d'une petite concentration de magie en lui peut facilement être détectée par d'autres mages. Ceci n'a aucune utilité pratique, il s'agit là d'un simple fait.


Histoire :

Naissance

Comté de Winskerfyl, il y a 959 ans. C'est l'hiver et la pluie tombe drue. Là, dans la forêt immense de cette région se cache un renfoncement imperceptible donnant sur une grotte de laquelle sort de terribles gémissements. Cette grotte est la tanière du clan Elandil, rebuts parmi les rebuts. L'on pourrait trouver la façon de vivre des winskerfyliens en désaccord avec leur époque, mais dans cette grotte l'on pouvait trouver le paroxysme de cette description. Sauvage, est en réalité l'adjectif le plus en accord  avec les mœurs et l'esthétique de cette demeure. L'intérieur en était pour le moins minimaliste. Beaucoup de grimoires, de bougies, et comme seuls meubles des étagères, des chaudrons, un feu, et des lits de fortune. Sur l'un de ces lits, une femme ayant le visage déchiré par la douleur est en train d'accoucher. Son ventre rond affiche un pentacle dessiné avec une épaisse peinture noire. A son chevet est une femme un peu plus
âgée, elle lui tient la main et lui murmures des choses insensée. Devant eux est le foyer étincelant dégageant une chaleur à peine supportable à cette distance et faisant bouillir un immense chaudron. A côté de ce dernier est une femme assez forte marquée par l'âge pour quelqu'un de sa race, l'un de ses yeux est d'une couleur laiteuse ce qui laisse deviner une cécité partielle. Touillant le chaudron, elle y rajoute ingrédient après ingrédient selon le rythme de son incantation :


Tournez en rond autour du chaudron allons,
Dans ces entrailles empoisonnées jetons
Peau de champignon et une esquille d'os,
Aiguisée sur une pierre d'aigle
Œuf de serpent et mort dansante
Effigie de plomb forgée
Doublons le double de trouble,
Bouillonnant dans le breuvage des sorcières


Filet de serpent des marais
Dans le chaudron bout et cuit
Œil de triton et orteil de crapaud
Laine de chauve-souris et langue de chien
Pied de lézard et aile de fée
En ronde autour du chaudron chantons
Doublons le double de trouble,
Bouillonnant dans le breuvage des sorcières

Racine de mandragore déterrée de nuit
Quand la lune est pleine et brillante
Morceau d'if et brindille de fougère
Faisons danser et brûler le feu
Pour que notre volonté soit accomplie
Quand le brouhaha retombera
Doublons le double de trouble,
Bouillonnant dans le breuvage des sorcières

Doublons le double de sueur et de larmes
Le feu brûle et le chaudron bout
Doublons le double de trouble,
Bouillonnant dans le breuvage des sorcières

Doublons le double de sueur et de larmes
Comme un bouillon infernal bouillant et bouillonnant
Doublons le double de trouble,
Bouillonnant dans le breuvage des sorcières

Spoiler:

A la fin de ce rituel le bébé était apparu dans ces fameux cris d'enfant à réveiller les morts et la femme ayant appliqué le sortilège s'était écrouler à terre. La nouvelle maman essuie ses larme et sa sueur tandis que sa sage-femme improvisée se lève et donne un grand coup de pied dans la gisante.

"Par tout l'Art de notre lignée, elle a fini par en crever aussi cette carne-là!", se contente-t-elle de dire.

Après un crachat des plus répugnant jeté sur la carcasse, elle prit une vieille casserole qu'elle remplit de la mixture contenue dans le chaudron et le jette sur le feu. C'est dans ce chaudron ayant entraîné la mort de sa grand-mère que Silariel Erandil prit son premier bain et scella par ce fait son destin.

Enfance

100 ans se sont passés depuis la naissance du petit être chétif. La petite Silariel se tient debout là, à proximité de sa grotte. Ses cheveux ne semblent pas très bien entretenus et ses vêtements sont à la limite d'être des guenilles. Devant elle se tient sa mère, mieux entretenue mais à peine, qui de ses longs cheveux à la noirceur incomparable semble tenir une autorité suprême sur sa fille et même sur la sage-femme qui lui servit 100 ans plus tôt et qui se retrouve une fois encore à ses côtés. L'enfant tient sur son épaule un maigre baluchon, un voyage semble ici de mise.

"Va-donc ma fille. Nous t'avons appris les secrets des plantes et de la survie, il est temps pour toi d'apprendre celui des cœurs. Va! Et ne reviens qu'après nous avoir rapporté : Le cœur d'un homme amoureux, les larmes d'une mère pleurant son enfant, le sang d'un vaniteux, l'œil d'un mendiant, le sein d'une catin et la panse d'un homme riche. Ensuite seulement nous pourrons t'initier à l'Art de notre sorcellerie. Ose revenir sans l'un de ces ingrédients et, ta tante ou moi, nous t'ôterons la vie comme je te l'ai donné! Maintenant pars et ne dis mots."  

Sans aucune autre familiarité, Silariel tourna les talons et s'en alla vers l'Ouest. Là, la sage-femme improvisée se tourna vers la mère et lui dit :

"Ne t'inquiète donc pas vieille truie! Nous lui avons inculqué les valeurs sombres, son cœur d'elfe tiendra largement à la cruauté du monde..."

Le jour où la petite arriva au bord de la forêt d'Anaëh, il lui fallut une semaine entière avant de se décider à quitter cette verdure qu'elle n'avait jamais abandonnée. Ce petit être aurait sans doute hésité bien plus longtemps s’il avait su ce qui l'attendait durant cette initiation.



Adolescence

25 ans ont passés dans la petite grotte du clan Erandil. Les deux sœurs fument la pipe au coin de leur feu tout en repensant à l'enfant qu'ils avaient laissé dans la nature.

"Je crois bien que ta fille est crevée Senefale.", dit la plus vieille en parlant de sa propre nièce.

La dites mère tira sur sa pipe et après avoir rejeté en un long souffle sa fumée répondit :

"C'est bien probable... L'idée de m'faire encore engrosser par un d'ces mâles ignorants me glace le sang."

Elles ne se regardaient même pas. La posture méditative était de rigueur et leur œil vitreux laissait à penser qu'elles étaient soit folles soit dans un quelconque état second.

"Il faudra pourtant bien Vivine", se contenta-t-elle de répondre, "mais j'te confie être bien contente de ne pouvoir enfanter."

Après cette révélation peu surprenante venant de sa sœur, la mère de Silariel se leva d'un bon et alla chercher un vieux balai qui tenait contre un mur.

"Autant s'y mettre de suite!"

"N'oublie pas d'aller te rafraîchir un peu à la rivière. Quoi que j'suppose que tu ne vas pas taper dans le distinguer!"

Un sinistre ricanement suivie cette pique de Senefale tandis que sa sœur s'empara d'une bourse assez maigre de monnaie avant de se diriger vers la sortie.

"Un homme est un homme" répondit-elle avant de sortir au grand air.

Il devait être à peu près 9 heures du matin, le soleil chaud de l'été commençait à peine à réchauffer l'atmosphère. Là, étendue sur le sol, était sa fille. L'enfant, devenue femme, avait les jambes et les pieds bien abîmés par le voyage. A côté d'elle était des sacs de voyage qui mis ensembles laissaient deviner que le chemin de retour avait dut être long et rude.

Quelques heures plus tard Silariel émergea. La chaleur réconfortante de ce feu qui n'avait pas changé de place en 8 ans la réconfortait. Qu'il était bon de revenir en cet endroit sordide et de retrouver enfin son unique famille. Elle s'étira sur sa couche avant de se mettre assise dessus et de constater qu'un cataplasme étrange avait été appliqué sur ses jambes et ses pieds. La douleur qu'elle avait ressentie pendant des jours durant s'était enfin totalement apaisée. Vivine et sa sœur étaient là, fumant la pipe et guettant le réveil de l'enfant.

"Par les dieux, t'en auras pris du temps la petiote!" dit la plus vieille des sœurs.

"On a bien crue que t'avais clamsé..." rajouta la mère avec assez peu de chagrin.

Silariel sourit à cette affirmation de son beau sourire de jeune femme à peine sortit de l'adolescence.

"C'est que la tâche n'était pas aisée ma cône, et j'avoue en avoir profité pour étudier un peu les mœurs humains. Ils sont fascinant autant que répugnant!" répondit-elle simplement.

"Fi du divertissement et raconte nous comment as-tu rapporté les 6 ingrédients. Ce soir nous te ferons sorcière et demain commencera ton apprentissage. Mais pour l'heure je veux pouvoir être fière de mon sang!"

"Avant cela donnez-moi donc un peu de ce tabac, les Hommes m'en ont appris le goût. Fort et âcre comme du bois, ce gris que l'on roule entre ses doigts ça laisse un gout de sang, d'amour, et de dégoût, dans la bouche. L'âme s'apaise et le poumon s'encrasse."

La jeune ayant maintenant du vécu était bien fière d'étaler sa culture nouvellement acquise bien que sa tante ne sembla pas du même avis.

"Petite idiote! Le tabac des wiccas n'est pas celui des Hommes! Tu as à peine eu quelques frémissements avec l'Art et tu voudrais en fumer comme ces idiots d'humains le font, par habitude ou par plaisir! Tu comprendras un jour, une fois que l'âge et la fatigue dus à l'Art s'empareront de toi, que cette chose-là pourra t'apaiser avec ce dernier. Mais assez d'idioties, racontes donc avant que l'heure ne vienne que tu deviennes définitivement l'une des nôtres..."

La mère acquiesça les paroles de la tante d'un signe de tête et Silariel fronça les sourcils, comme un enfant l'aurait fait lorsque l'on lui aurait refusé un bonbon. Mais, tandis qu'elle racontait son histoire, le sourire lui revenait peu à peu aux lèvres.

"Bien, lorsque nous nous sommes quittées il me fallut plus d'un mois avant de rejoindre toute civilisation. Et là encore n'était que fermes et champs à perte de vues. J'ai pu me nourrir d'oiseaux, de vermines et de plantes comme vous me l'aviez appris, mais il m'apparue bien vite que ma propreté douteuse n'était pas en accords avec les mœurs de ces contrés. Il me fallut également peu de temps avant de voir que ces gens-là étaient pire que des bêtes, aux moins elles montrent les dents lorsqu'elles veulent mordre. Mais on ne prend pas deux fois une Erandil pour dupe et je compris vite les règles du jeu. Duperies et vols furent mon quotidien pendant encore plusieurs semaines et lorsque je commençais à me demander comment accomplir ma tâche, sans avoir à me retrouver pendue sur une place, le destin vint de lui-même me tendre sa main. Un couple de jeunes paysans mariés prirent pitié de ma jeunesse, de ma crasse, et de ma misère réunies et m'adoptèrent. Je restais à leurs côtés 10 années durant. La pauvre femme ne pouvant mettre au monde s'était réjouis d'avoir trouvé une enfant à chérir. Ils me considéraient comme leur enfant et leur bonheur semblait à son apogée. Là, je décidai d'arracher le cœur de mon père adoptif et de récolter les larmes de la paysanne qui pleurait son enfant, c'est à dire moi, et son mari à la fois. Je dus également me débarrasser d'elle pour qu'on ne puisse me dénoncer et m'enfuit vers la ville de Diantra avec le peu qu'ils avaient de richesses. La chose fut facile car la pauvre femme n'osa lever la main sur moi et était totalement tétanisée. Une fois en cette immense ville l'œil du mendiant fut bien facile à récupérer, d'autant plus qu'il ne lui en restait déjà qu'un! Il me fallut après bien du temps avant qu'une mère maquerelle me prenne sous son bras, et là je compris pendant 10 années toute la vilenie et la bestialité des mâles. Mais là encore je n'avais vu que la sauvagerie des gueux ivrognes, et comme vous le savez il y'avait dans mes ingrédients manquant la panse d'un homme riche. J'entrepris alors de convaincre la mère maquerelle de me laisse me prostituer, lui expliquant que malgré l'affection qu'elle avait pour moi j'étais déjà plus âgée que la plupart de ses "filles", même parfois physiquement, et qu'une passe de temps en temps avec un homme assez riche pour se payer une délicate en toutes discrétion pourrait m'assurer de me payer une éducation. Il me fallut malgré tout 4 années pour la convaincre mais elle finit par accepter, un peu à contre cœur. C'est alors qu'une nuit je fus amenée chez un vieux diamantaire des beaux quartiers de cette cité. Je n'avais jamais vu autant de débauche matérielle mes chers parents, toute cette richesse et ce bien être me faisait froid dans le dos. Une fois dans la chambre de cet homme dont je ne sus jamais le nom. Il commença à me parler de sa vie, de ses ancêtres et de son mérite. Cela me sembla une éternité avant qu'il finisse de se targuer en expliquant qu'il méritait tout ce qu'il avait, que les gens comme lui étaient naturellement destinés à être en haut de l'échelle et je ne sais qu'elle autre folies de l'esprit humain. Mon cerveau ne mit pas longtemps avant de comprendre le lien entre réussite et vanité même si je vis d'autres ivrognes vantards par le passé. Nous prîmes un verre de vin que j'avais préalablement empoisonné afin qu'il s'endorme et là je fis ce qu'il me restait à faire, c'est à dire récolter son sang et lui enlever son estomac. Je fis bien attention de ne point tacher mes vêtements de son sang et après lui avoir dérobé autant de ses précieux bien que je pouvais dissimuler, je repartis de suite au bordel de ma mère maquerelle par la même voiture qui m'avait accompagné sans que son valet ne se doute rien. Le soir même j'entrepris de tuer l'une des filles du bouge et j'entrepris là mon long voyage de retour avec mon dernier ingrédient enfin en main : le sein d'une catin."

Une fois son récit fini Silariel tenta de se lever pour aller prendre un peu d'eau, mais ses douleurs aux jambes reprirent instantanément. Sa mère devinant sa volonté lui en apporta un gobelet en bois remplie et lui dit :

"Voilà bien peu de détails, mais tu dois être fatigué et ce soir tu as à faire. Repose toi donc. Mais dis-moi d'abord, qu'est-ce que ce bracelet en or que tu portes?"

"Rien, c'était à ma mère adoptive... Je le garde seulement pour ne pas oublier mon premier meurtre.", répondit la fillette.

Elle n'osa dire à sa mère la triste vérité. Toute la vie de cet enfant c'était en réalité décider à cet instant là car, pendant tout un temps, elle avait hésité à réellement faire ce qu'elle devait. Ces êtres étaient bons, lui avait tout donné, difficile même pour une Erandil de faire un tel sacrifice si jeune. Mais son éducation avait finie par la convaincre que toute cette bonté était irréaliste, naïve et contre l'ordre naturel des choses. Cette affaire avait marqué son premier coup de vieux, amorti heureusement par la folie de ses aïeux.

"J'ai quelque chose de bien plus important à vous soumettre!", s'empressa-t-elle de rajouter, "J'ai découvert au pays des Hommes leur plus grande faiblesse et ce qui pourrait enfin rendre toute sa légitimité à notre Art : L'argent et ses conséquences. Allons faire là-bas commerce de notre savoir et gloire et fortune seront notre lots tandis que malheur et désolation s'abattront de plus belle sur ces chiens."

Sur ces mots les deux femmes commencèrent à pouffer de rire puis sa mère se contenta de répondre :

"Et que veux-tu donc que nous fassions auprès des humains? As-tu donc oublié que notre propre peuple nous a renier et laisser pour rebuts?! Comment ces sous-êtres pourraient-ils comprendre notre Art? Et nous savons la méfiance des humains de Diantra vis à vis de la magie. Non, nôtre place serait encore mieux aux côtés des drows qu'auprès des humains si elle n'était pas parfaite ici!"

Voyant que l'on ne la prenait pas plus au sérieux qu'un animal de compagnie, Silariel se contenta de sourire faussement et d'acquiescer. Jamais pourtant cette idée ne quittera plus son esprit. S'allongeant à nouveau sur sa couche elle ferma les yeux, en attendant ce soir où elle serait enfin l'une d'entre elle. Elle attendait cet événement depuis si longtemps...

La chaleur du feu et le bouillonnement du chaudron réveillèrent Silariel. C'était l'heure tant attendue. Vivine et Selanel avaient sortis tous les ingrédients si durement acquis et entamait leur rituel. Sur le sol de la grotte était un pentacle où une énorme bougie était placée à chacune des pointes. Sachant ce qu'elle avait à faire, la petite fille dénuda son haut et alla se placer à genoux au centre de la forme tandis que ses parents préparaient la potion.


"Une nouvelle sorcière est née.
Mettons dans le chaudron,
Le secret de nos aînées.
Que brûle tel le tison
Sa peau maintenant sacrée!

Que le cœur amoureux
Ne lui fasse oublier
La faiblesse des heureux.

Que les larmes d'une mère
Ne lui fassent oublier
Que l'attache est amère.

Que le sang du vaniteux
Ne lui fasse oublier
Que le destin est peu.

Que l'œil du mendiant
Ne lui fasse oublier
Le savoir indigent.

Que le sein d'une catin
Ne lui fasse oublier
Que les hommes sont des chiens.

Que le ventre du riche
Ne lui fasse oublier
Leur vice et leur triche.

Une nouvelle sorcière est née,
Que ce qu'il y'a dans ce chaudron
Fasse d'elle une initiée.
Et que ce petit bourgeons
Reçoive la marque sacrée!"

Après cela un nuage de vapeurs noirs sortis du chaudron et celui-ci s'arrêta de bouillir net. Vivine prit un gobelet de bois et le remplit de la potion dans laquelle tous mes ingrédients semblaient avoir fondus. Elle le tendit à sa fille puis se plaça derrière elle, l'a tenant fermement dans des bras.
Silariel pris le gobelet et avala tout d'une traite, l'on pouvait deviner sur son visage que le gout laissait à désirer. Quelques secondes plus tard la petite fille commença à se tordre de douleur mais sa mère la maintenait fermement au centre du cercle. Quelques larmes coulèrent sur ses joues et sa peau de satin se mis à rougir violemment. Le rituel dura encore le temps de répéter 5 fois l'incantation. Après cela, sa mère l'a porta jusque sa couche et lui baisa le front. L'on pouvait voir sur le dos nue de la petite un pentacle noir immense inséré dans un cercle fait de leur écriture oubliée par les âges et qui retranscrivait mot pour mot la formule qu'elles venaient d'énoncer.

"Bienvenue parmi nous ma fille.", murmura-t-elle à sa fille encore sous le choc de la douleur.

Le lendemain, Silariel commença ses longs siècles d'apprentissage de l'Art et des mœurs secrets de sa famille, infligeant leur cruauté aux badauds et voyageurs imprudents.

L'adulte accomplie prend son indépendance

800 ans après l'initiation de Silariel. La jeune femme au sourire d'ange n'avait pas pris une ride. Les premières décennies d'études furent rudes et pour des résultats bien médiocres, mais voilà qu'aujourd'hui elle a presque atteint la maîtrise de ses aïeuls et pour les en remercier elle prépara un repas des plus somptueux en l'honneur du huit-centième anniversaire de son initiation. La joie et la bonne humeur régna pendant toute la soirée. Vin, tabac de Wicca et nourriture en abondance remplissaient les plats. Lorsque la fin du repas s'annonça après plusieurs heures d'orgie gastronomique, Silariel se leva et dit :

"Maintenant mes très chères Soeurs, buvons un dernier verre et souvenons-nous mille ans de ce jour!"

Elle alla dans un sac sortir deux flacons d'eau de vie, déboucha l'un d'eux et servit trois gobelets. Une fois assise elle leva son verre et trinqua. Toute trois dirent en même:

"Santé! Que notre joie face le malheur du monde!" s'exclama la mère.

Elles avalèrent tout d'une traite, suivit d'une toux violente qui les pris toutes le trois.

"Par tous les fruits fermentés de Kyria! Quelle est donc cette liqueur?!"

Mais tandis que les deux aînées se plaignaient, Silariel ouvrit en vitesse la deuxième bouteille et s'enfila un deuxième verre. Les deux sœurs commencèrent à rire de la bravoure de leur benjamine tandis qu'elles toussaient de plus belle et d'en plus en plus fort. La rouquine elle, s'arrêta net de tousser et dit.

"Cette liqueur ma très chère cône, a été conçue par mes soins. Tu dois à présent sentir ta langue se gonfler dans ta bouche et je ne crains que tu ne saches déjà plus parler. Votre langue finira par vous étouffez, probablement également avec votre vomissure."

A présent les deux sœurs étaient à terre, se tortillant dans l'agonie.

"Voyez, je vous ai donné une belle mort après une soirée, comprenez donc que ce n'est pas diriger contre vous. Mais maintenant que vous n'avez plus rien à m'apprendre qui se trouve dans ces volumes il est temps pour moi de remonter un peu le niveau de notre ligné. Je ne peux me permettre de nous laisser décrépir là dans cette grotte tandis qu'un nom est à faire parmi les humains. Je m'occuperais dignement de votre sépulture ne vous en faite pas. J'espère juste que vous comprenez que mon potentiel ne peut se contenter d'une grotte..."

Elles étaient mortes quelques secondes après la fin de son monologue. Le lendemain elle fit comme promis et prépara son voyage pour Diantra, aidée par les bijoux volés 600 ans auparavant. Aucun remord n'empoisonnait son cœur, convaincue qu'elle était d'être dans le vrai. Malgré tout l'assassinat de ses aïeux marquèrent une fois pour tout le visage de Silariel pour le faire approcher de la trentaine humaine. C'est avec beaucoup de joie qu'elle prit la route et changea son nom pour celui de Lucrecia Noirsillon, une sorcière humaine ayant le secret de la jeunesse éternelle. Quelle publicité!

Rodilardus

Voilà 3 ans que Lucrecia s'était installer à Diantra. Elle avait installé son affaire dans le grenier d'un bordel des pires quartiers de la cité. Comment? En assurant la protection de l'affaire à la mère maquerelle et en donnant des soins rudimentaires aux filles. Par ce contrat elle n'avait tout simplement pas à payer de loyer.
Une chose seulement la dérangeait encore dans cette demeure : les rats! Oh, inutile de dire que ses poisons étaient très efficace pour s'en débarrasser, mais quel gâchis en matière première que tous ces cadavres empoisonnés qui auraient pu servir dans ses potions et autres maléfices!

Le problème des rats vint se résoudre de lui-même lorsque la chatte d'une des filles mit bas. Une portée malheureuse où seul un chat survécu, mais quel chat! Après quelques semaines seulement il s'était déjà fait un nom en tuant bon nombre de souris. C'est alors que Lucrecia pris l'initiative de l'appâter en son grenier.
Soucoupes de lait frais et poissons de qualité était devenue le quotidien de cette bête qui passa de plus en plus de temps dans le grenier. Mais, aux étages inférieurs, la bête était devenue une véritable mascotte auprès des filles et des clients de par les ruses surprenantes qu'il utilisait pour exterminer la vermine. Ce détail fit que Lucrecia dut négocier le prix fort à la propriétaire pour s'en emparer définitivement. Mais quelle économie cela lui faisait en achat de carcasses de vermines! Et puis, il faut bien l'avouer, la sorcière aussi cynique qu'elle soit s'était sentit un peu seul durant ces 3 année, cette compagnie n'était donc pas de trop.

Au fur des années le chat vieillie et la sorcière restait toute aussi jeune. Un souci se posa entre ce qui était devenus deux amis de longue date : la mort. Lucrecia pris donc la décision d'exercer ses pouvoirs sur le vieux félin et années après années, expériences après expériences, elle parvint à lui redonner une seconde jeunesse malgré quelques effets secondaires sur le physique de la bête. Pour prétexter et en même temps renforcer l'idée qu'elle avait le secret de la jeunesse, elle dit tout simplement que ce n'était pas pareil avec les chats et qu'elle n'avait aucune raison de s'y intéresser avant. Ainsi, au fil de ces événements, est donc née la légende de Rodilardus, l'exceptionnel chat exterminateur.

HRP

Comment trouves-tu le forum ? : De mieux en mieux :) Un peu sérieux tout de même mais juste ce qu'il faut je pense, surtout que ca compense ce qu'on trouve sur la toile ^^ Bonne idée d'avoir enlever le système d'argent, de points RP, et la magie était fort restreinte autrefois je trouve. Le calendrier me semble par contre toujours aussi casse tête à appliquer
Comment as-tu connu le forum ? : Je ne me souviens plus vraiment désolé :S
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